Chapitre II : La route vers le Fort, Chapitre II : La route vers le Fort

- Classe-nous où tu veux, humaine à la langue trop pendue. Dans ceux qui préfèrent ne pas trainer, se trouvent aussi ceux qui ont quelque chose à accomplir et qui savent profiter d’une aubaine sans oublier l’essentiel. Nous aurons plaisir à nous revoir, avec ou sans elfe, avec ou sans courageux défenseur.

Le sourire plein de superbe du chef orc disparut dès sa tirade lancée. Il fronça les sourcils, redressant la tête, l’oreille tendue. Était-il possible qu’il ait entendu les chuchotements de Vieltal, un de ses pas dans la boue ou qu’il ait senti son odeur ? Le mouvement d’Azur’ael pour quitter ce qui avait manqué de peu être un lieu d’affrontement fit descendre la tension. Nul doute que la réapparition du barde au milieu d’eux après la menace évidente de la moniale aurait déclenché les hostilités.

Mal gré, au moins pour Célestia, les aventuriers n’auraient pas à se battre pour l’heure.

Reprenant finalement tous la route, ils quittèrent le dernier banc de brume d’un pas aussi rapide que leur permettait le sol trempé. La mule les suivait de près -bien que plus personne ne s’en inquiète- poursuivant le tracé rectiligne, plus loin que l’horizon, de la route de commerce. Une heure plus tard, ils furent en vue de la halte dont ils avaient bien estimé la distance. De tout le trajet, la moniale n’avait pas ouvert la bouche, se contentant d’acquiescer ou pas d’un signe de la tête. Elle regrettait le choix de ses compagnons de route et ne souhaitait pas y revenir.

Le ciel avait perdu son uniformité grise et terne, les nuages roulaient dans le ciel, s’agglomérant en cumulus de plus en plus clairs. A quelques endroits, le soleil perçait en voiles de lumière ou en rayons précis dont un éclairait la large bâtisse, une ferme fortifiée, de laquelle s’échappait un mince filet de fumée blanche.

Il était tôt, rien ne les forçait à s’arrêter s’ils préféraient récupérer le temps perdu avec les Orcs et la marche ralentie par prudence.

Finalement, grâce à l'intervention de Vieltal, l'affrontement avait été évité de peu. Sahadeva ne savait pas s'il fallait s'en féliciter ou le regretter. Le Maquar était indécis et la situation était complexe. Une chose était néanmoins sûre : des dissensions s'étaient formées au sein du groupe, Célestia gardant obstinément le silence tandis que son employeuse ne se montrait guère plus bavarde. La situation n'avait rien de plaisant et le Durpari se demandait si leur petite expédition parviendrait à mener à bien sa mission dans de telles conditions.

Sahadeva était lui aussi resté silencieux mais pour d'autres raisons : il voulait être au maximum de ses capacités en termes de concentration et s'efforçait de ne pas laisser son esprit vagabonder. Il n'empêche, quelque fois, son regard parcourut avec curiosité le paysage qui s'ouvrait devant lui, un spectacle fort différent de ce qu'il avait connu en Estagund.

Finalement, ils étaient arrivés en vue d'une ferme fortifiée et se posait la question de savoir s'ils devaient marquer une pause ou non. Le guerrier fut le premier à donner son avis sur la question :

- Les lieux ont l'air d'être occupés mais je propose de ne pas nous attarder : impossible de savoir quel sera l'accueil qu'on nous réservera... Et nous avons déjà perdu beaucoup de temps et d'énergie avec ce convoi : cet endroit est dangereux, autant ne pas trop nous y attarder...

Il avait exposé clairement son opinion, livrant toute sa pensée, et se tut en attendant d'entendre ce que ses compagnons avaient à dire à ce sujet.

L'ensorceleuse elfique était à la fois satisfaite et contrariée de la tournure des événements.

Satisfaite, car ils avaient évité de peu un combat cinglant avec les orques. On ne pouvait jamais présager l'issue d'un combat. Et surtout à quelle fin et au prix de quel sacrifice l'auraient ils gagné le cas échéant ?

Contrariée, parce qu'elle sentit une tension nouvelle dans le groupe. Les distensions dans un groupe pouvaient engendrer des catastrophes face à des dangers imprévisibles. Elle aurait aimé en discuter et expliquer son choix plus en détail mais elle sentit que ce n'était pas le moment.

Le ciel se faisait plus clément. Les rayons du soleils étaient comme des caresses sur son visage lunaire. Il fallait en profiter pour rattraper le retard perdu. Elle acquiesça donc d'un léger haussement de tête lorsque Sahadeva proposa de continuer leur pérégrination. Mais elle ne s'opposerait sûrement pas à d'autre avis si la majorité souhaitait rester. Il y avait eu assez de tensions dans le groupe ce matin.

Elle était songeuse de l'avenir, se demandant si elle serait capable de mener à bien cette mission. Ce groupe était si différent de ceux qu'elle a l'habitude de côtoyer, notamment au sein des gardiens sylvestres. Sauront-ils rester fidèles et fraternels face au danger ? Seul l'avenir le dira...

Ce passage à vide n’était pas très apprécié du barde. Lui qui préférait les discussions et les échanges au silence. L’altercation avec ces orques bien étranges le laissait avec bien des questions sans réponses… Visiblement, personne ne voulait en parler et cet épisode avait causé un certain froid.
À la vue d’une zone habité, le groupe sembla plus décontracter, Vieltal profita de cette impression pour approcher le maquar qui semblait le moins affecté par les récents évènements. Il voulait connaitre son opinion et alors qu’il allait parler, son vis-à-vis s’exprima sur l’endroit qu’ils contemplaient tous au loin.

Alors qu’il proposait de passer leur chemin, le barde croyait qu’il serait bon de s’arrêter et de mettre les choses au clair sur ce qu’il venait de se passer… Bien qu’ils aient perdu un temps précieux avec les orques, pouvait-on continuer d’avancer dans cette atmosphère? Le barde s’en remettrait toutefois à Azur’ael qui du coup, signifia d’un hochement de tête son approbation à la suggestion de Sahadeva.

- Je partage cet avis aussi… Bien que j’aimerais m’assurer que les personnes qui vivent ici sont en sécurité, après ce que nous avons croisés... Nous n’avons pas besoin de nous arrêter mais je ne me sens pas à l’aise d’éviter cet endroit considérant que des gens peuvent être en danger ou avoir besoin d’aide…

Il n’en dit pas plus. Le groupe comprendrait son appréhension et ils décideraient du bien-fondé de son intervention

La route remontait un peu, cette différence suffisant à réduire l’humidité, d’autant que les plaines à l’ouest se faisait plus profondes, la côte et ses falaises plus éloignées. La forêt longeait presque la route et diffusait une odeur d’humus et de pin d’après pluie. Un merle chantait, comme pour annoncer qu’il pleuvrait encore aujourd’hui et que le répit n’était que de courte durée.

La bâtisse était rassurante à bien des points de vue. Elle était presque aussi puissante qu’un fortin, ses murs devait faire près d’un mètre d’épaisseur, sa large double-porte bardée de fer assez large que pour faire passer un chariot, solide et en parfait état. Les fenêtres de ce côté avaient des allures de meurtrières, étroites, guère suffisante pour faire entrer la lumière qui devait venir du patio central.

Un judas s’ouvrit dans la porte quand la distance permettait d’être entendu sans avoir à crier et qu’il était évident pour un observateur intérieur que les aventuriers s’avançaient vers elle plutôt que de passer leur chemin. Une voix forte se fit entendre.

- Si vous souhaitez entrer, faites-vous connaitre.

Une voix masculine, posée, puissante qui attendait réponse sans se montrer agressive. Rien ne montrait qu’ils aient quoi que ce soit à craindre, aucune tension palpable. Un poste d’étape dans lequel il devait faire bon se reposer avant de reprendre la route que la pluie de la veille leur avait volé.

Pour tous, il était logique que des caravaniers surpris par le déluge, passés devant la construction une heure au pare avant, ait préféré faire demi-tour pour s’y abriter, quitte à abandonner leurs chariots s’ils avaient pris la mesure du déchainement des éléments.

Célestia leur fit signe d’approcher, se présentant à son habitude à celui qui gardait la porte et lui indiquant souhaiter faire une pause à l’abri avant de reprendre la route. La lourde porte s’ouvrit en grinçant légèrement, dévoilant une cour intérieur entourée de bâtiments la fermant tout à fait. Un véritable poste de garde commençait sur leur gauche, des écuries occupées de cinq chevaux leur faisaient face. L’homme qui les avait interpelé était barbu large et petit, on aurait pu le prendre pour un Nain s’il avait fait quelques centimètres de moins.

- Il y a une grande salle sur votre droite qui sert d’auberge et de taverne. Votre mule sera menée à l’écurie, brossée et nourrie. Comme il n’y a rien à quelques lieues à la ronde, je dois vous féliciter pour votre état, vous vous en sortez bien pour avoir passé la nuit sous la pluie.

Les paroles de Vieltal avaient touché Sahadeva qui s'était immédiatement reproché son propre égoïsme : son raisonnement reposait sur les intérêts de l'expédition et non sur l'intérêt général. Or, en tant que Maquar, il s'était juré de protéger les faibles et tous ceux qui en avaient besoin. Il s'était donc rangé à l'avis du barde, tout comme l'avait fait son employeuse.

Tandis qu'ils cheminaient dans le marécage hostile, le guerrier s'était toutefois dit que, si de braves gens vivaient dans un milieu aussi hostile, ils devaient être préparés à affronter toutes sortes d'ennemis, les orcs ne constituant probablement que l'une des nombreuses menaces qui devaient peser sur leur existence.

La découverte de la bâtisse et la prudence de ses occupants le confortèrent dans son opinion. Tandis qu'ils entraient dans la cour, Sahadeva ne put qu'admirer l'organisation qui régnait en ces lieux.

¤ Assurément, ils sont capables de se défendre tous seuls...¤

Il prit la parole en s'adressant à l'homme barbu :

- Je suis Sahadeva, fils de Bûna, et je vous remercie de votre accueil. Nous venions nous prévenir que nous avions croisé une bande de maraudeurs orcs en chemin. Mais, vu la solidité de vos défenses, je ne pense pas que vous risquiez grand chose...

Le guerrier se garda de parler de leur mission. Les habitants du cru pourraient sans doute leur fournir des informations utiles sur le marécage mais il préférait laisser à ses compagnons, meilleurs orateurs que lui, le soin de les questionner à ce sujet.

Alors que les portes donnant sur cette cour intérieure ouvraient, le barde se félicitait d’avoir suggéré au groupe de s’arrêter ici. Dès qu’ils furent entré, il comprit l’ampleur des fortifications et constata qu’il s’agissait d’une halte pour les voyageurs et qu’ils n’avaient rien à craindre des créatures qui rodaient dehors.

Célestia et Sahadeva s’était présentés sans indiqué leur motif qui de toute manière, n’intéressait visiblement pas le garde. Les groupes hétéroclites comme le leur devaient être nombreux à franchir ces portes et le motif de tous et chacun n’importait guère tant qu’ils ne fassent pas de bisbille.

Vieltal remercia le garde et regarda son groupe : "Un bon repas ne nous fera pas de tort n’est-ce pas? La route nous a malmenées avec toute cette pluie et notre chère mule à bien besoin d’un peu de soin elle aussi!"

Jovial mais fatigué, le barde espérait que ce court arrêt permettrait au groupe de remettre les pendules à l’heure quant à leur dissension ultérieure. Bien que chacun puisse avoir un avis différent sur un sujet, lorsqu’il était question de faire couler le sang ou non, c’était beaucoup plus pointilleux.

Ils auraient surement la chance d'en discuter une fois à l'intérieur et qui sait, peut-être trouveraient-ils des informations concernant leur quête.

L'ensorceleuse elfique fut soulagée d'apprendre que l'endroit était une forteresse bien gardée. Elle observa la réaction de ses compagnons pour comprendre ce qu'ils souhaitaient faire pour la suite. Maintenant qu'ils savaient l'endroit sans danger, ils pouvaient repartir et profiter de l’accalmie du ciel avant de se rependre tôt ou tard des trombes d'eau sur la tête. Pourtant, elle comprit que ce n'était pas la peine de brusquer ses compagnons de route qui avaient d'autres choses en tête. Peut être en effet que c'était l'opportunité de glaner des informations par ci par là. La Teu Tel'Quesselle préféra elle rester discrète. Sa capuche resta sur sa tête pour cacher ses traits elfiques même si son regard émeraude pouvait s'avérer mystérieux et captivant. C'était pour elle une sorte de défense naturelle de rester discrète car elle ne sentait pas si à l'aide dans l'endroit, trop humain à son goût. Et elle se méfie des "poilus", terme qui sert parfois aux elfes pour désigner les humains.

Elle resta muette, saluant le garde seulement d'un hochement de tête. Son regard
invita ses compagnons à se rendre à la grande salle pour prendre une collation chaude. L'idée d'une pause n'était pas une si mauvaise idée. Elle tapota le bras de Sahadeva pour qu'il reste à ses côtés comme garde du corps tandis que les autres allaient porter les mulets aux écuries. Ils les attendirent avant de rentrer tout ensemble dans cette grande salle. Elle chuchota quelques mots à ses compagnons.

- on fait une pause, mais pas trop longue, le temps de prendre une collation et peut être glaner quelques informations.

A la présentation de Sahadeva, le garde à la porte avait salué les aventuriers de deux doigts sur le front. Le guerrier n’eut aucune peine à en reconnaitre un autre, probablement un homme d’arme à la retraite d’après sa stature et son maintien.

A l’évocation des orcs, il serra les poings mais sans doute par réflexe car son regard ne se voila d’aucun nuage.

- Ah. Les marchands de cette nuit vont avoir une mauvaise surprise en se remettant en route.

Célestia ne broncha pas mais pour ceux qui venaient de passer quelques temps en sa compagnie, il était évident qu’elle luttait intérieurement pour qu’il en soit ainsi. Ce qu’elle avait pris pour une évidence –l’appartenance des chariots qu’ils avaient croisés à quelqu’une ayant trouvé refuge non loin- apparaissait plus clairement aux yeux des autres à présent. Au final, ils ne pourraient comprendre le geste des humanoïdes que comme un vol caractérisé, à l’instar de la moniale.

Au fond de la salle, proche de l’âtre, un groupe de six hommes semblaient bien plus affectés qu’eux par les éléments. Voutés, les mains serrées sur des bols de soupes fumant autant que le feu, ils chuchotaient entre eux de fatigue plus que pour rester discrets. Deux d’entre eux, les plus mal en point, portaient de lourds manteaux sur des atours plus riches, des chausses colorées, des bottes maculées de boue mais de cuir neuf, les quatre autres avaient tout de guerriers, épée longue au fourreau et targe au sol, reposant contre la chaise.

- Je ne sais pas ce que vous comptez faire mais votre choix n’influera pas sur le mien. Je vais aider ces hommes à récupérer leurs biens. A cinq, nous y arriverons, à cheval nous les aurons rattraper dans les deux heures.

Elle était déterminée, sure d’elle et ne reviendrait pas sur sa décision.

- C’est un détour important, trop pour notre mission que je vous laisse le soin de mener à bien. Je remonterai vers Eauprofonde pour en informer notre employeur et l’Ordre Solaire. Mais prenons le temps de nous restaurer tant qu’ils ne se remettent pas en route.

Une femme en tablier, assez ressemblante au garde que pour supposer qu’elle en soit la sœur, s’approcha d’eux pour prendre leur commande, souriante : - "Vous souhaitez vous restaurer ou nous prendre une chambre ?"

Sahadeva avait salué d'un signe de tête approbateur les paroles de la sentinelle. Comme ils avaient pu le déduire, les orcs n'étaient que des pillards qui étaient tombés par hasard sur le convoi. Le guerrier avait ensuite suivi Azur'ael comme elle le lui avait demandé. Sans mot dire, il était entré dans la pièce et avait pris un moment pour observer les différents convives et pour écouter les conversations qui s'y tenaient.

C'était alors que Célestia avait fait part de sa décision au reste du groupe. Sahadeva comprenait fort bien sa décision : s'il se refusait à tuer des pillards, il était aussi quelque peu déçu d'avoir laissé les orcs tranquillement se servir. En tant que Maquar, il s'était juré de maintenir l'ordre et n'avait pas tenu ses engagements, en raison d'une situation particulièrement complexe. Le Durpari se trouvait à présent face à dilemme.

Il avait fort envie de suivre Célestia. La moniale se battait pour une cause juste mais elle aurait peut-être besoin de quelqu'un pour tempérer sa fougue. Et Sahadeva s'était fort bien acquitté de ce rôle quand ils s'étaient trouvés face aux orcs. Par ailleurs, sur un plan plus personnel, il éprouvait une sorte d'attirance naturelle envers Célestia. Il n'était pas tombé amoureux d'une femme qu'il ne connaissait que depuis quelques jours mais il appréciait sa compagnie et ses valeurs, tout en admirant ses capacités hors du commun. S'il devait un jour prendre épouse, ce serait sans doute une femme de cette trempe qu'il choisirait...

D'un autre côté, il s'était engagé auprès d'Azur'ael et s'était juré de la servir tout au long de cette mission. Il ne pouvait se résoudre à laisser la jolie elfe et Vieltal affronter seuls les dangers des marais : à deux, ils ne parviendraient à mener à bien leur mission. Et il avait passé un accord...

Tandis qu'il réfléchissait, une femme était arrivée afin de prendre leur commande. Le Durpari lui répondit d'un air amical :

- Je prendrai un verre d'eau fraîche ainsi qu'un repas sans viande, merci. Nous reprendrons sous peu notre route, il n'est donc pas nécessaire de préparer une chambre à notre intention...

Tout en parlant, Sahadeva avait pris sa décision : le devoir l'emporta sur les sentiments et il résolut de poursuivre sa route aux côtés de Vieltal et d'Azur'ael. Il s'adressa en ce sens à Célestia :

- Je comprends fort bien tes intentions, Célestia. Tu es courageuse et tes aspirations sont nobles, je sais que rien ne te détournera de tes objectifs. Je t'aurais bien volontiers suivie dans ta quête mais cela mettrait en péril la réussite de notre mission, aussi vais-je continuer avec le reste du groupe.

Il ne put s'empêcher d'ajouter :

- J'espère que nos routes se recroiseront un jour mais d'ici là, que Tymora te protège.

Il avait utilisé le nom local de la divinité de la fortune au lieu d'invoquer l'Adama, comme c'était habituellement le cas. Cela lui parut étrange mais il en sourit : il fallait croire que le pays commençait à déteindre sur lui, sans affecter toutefois ses propres croyances.

Il glissa ensuite à l'intention de ses deux autres compagnons :

- Il serait peut-être intéressant de glaner l'une ou l'autre information sur les environs avant de reprendre notre route...