Chapitre II : La route vers le Fort, Chapitre II : La route vers le Fort

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Jet de social de Naïrod : 1d20+11 = 31
Jet de social de Vieltal : 1d20+10 = 29
Les Férals passent de ‘Hostiles’ à ‘Amicaux’

Les deux compagnons à avoir tenté de parlementer avec les créatures, des férals si Vieltal ne s’était pas trompé, virent leurs interlocuteurs se calmer tandis que leur charisme naturel, leur talent à user de diplomatie et l’aura du paladin faisait leur œuvre. Quelques secondes plus tôt, ils n’auraient pas hésité à bondir et lacérer de griffes et crocs ceux qui les prenaient en chasse dans ces sous-bois. A présent, même si elle faisait un effort visible pour garder une attitude de chef, celle qui leur avait tenu tête les aurait bien serré dans ses bras, trop heureuse sans doute de trouver enfin quelqu’un qui les considère mieux que des monstres à abattre. Après avoir craché à l’énoncé d’Umberlee et de sa responsabilité présumée dans la mort de tant d’innocents, elle sourit, une curieuse moue au museau. Ironique ?

- C’est la deuxième fois que j’entends ce mot. Féral. Ecartons-nous un instant.

Les autres se levèrent, ils n’étaient pas douze mais vingt, de toutes corpulences et tailles, tous marqués par des traits qui tenaient autant de l’homme que du rat, certains désarmés –si on ne comptait pas leurs griffes. Ils s’enfoncèrent un peu plus pour se cacher plus efficacement de la route

Capitaine Férale

- Nous avons été abordés il y a … je ne sais plus combien de jours, par des pirates. Depuis la disparition de la Fraternité, c’est chose commune ou presque, si bien que nous avons fait face avec force et courage et que nous leur avons tenu tête mais notre navire était lourdement endommagé et nous doutions pouvoir le trainer pour colmater la brèche par-delà les marais. Des Rats Garous, sans le support de notre Mage, nous n’aurions eu aucune chance. Quand leurs voiles s’embrasèrent sous sa boule de feu, ils prirent la fuite, ceux que nous n’avions défait, et il a suffi d’une profonde entaille sur un des nôtres pour que, bientôt, il nous transmette le mal à tous. On a vu leur feu bruler longtemps, et loin, ils ont dû ramer toute la nuit. - Nous avons tout oublié des premiers jours de notre transformation mais nous nous sommes réveillés couverts d’un sang qui n’était pas le nôtre, non loin du Fort de la Dague, dans un cercle de pierres au centre duquel Elle nous parlait avec bienveillance malgré les méfaits dont nous étions certainement coupables. Elle nous a expliqué notre nouvel état et ‘invité’ à dépasser notre forme bestiale. Elle nous a parlé de la Gemme du Nord, que notre salut s’y trouvait et nous a béni. Tu parles d’une bénédiction … -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Un bateau sabordé au bord d’un marais non loin du Fort de la Dague. Pour Vieltal et Sahadeva au moins, pour les autres s’ils avaient assemblé les pièces du puzzle, pouvait-il y avoir autant de … hasards ?

Sahadeva était désormais assez proche pour comprendre parfaitement le discours de la meneuse des rats-garous. Son histoire était bien triste, celle de la contamination de tout un équipage : ces créatures étaient des êtres malades qui avaient encore à trouver la voie qui serait la leur. Malgré leurs erreurs, ils semblaient vouloir contrôler leur nature et chercher une forme d'absolution.

¤ Puisse Lucha les aider dans cette voie et leur permettre de se conformer aux lois de l'Adama... ¤

Les données relatives au navire disparu avaient immédiatement attiré son attention : les questions habiles de Vieltal avaient permis de mettre en lumière des faits nouveaux, de première importance en vue de l'accomplissement de leur mission. Il se félicita d'avoir laissé parler le barde et le paladin qui avaient fait preuve de trésors de diplomatie.

Il se permit cependant de prendre la parole, pour la première fois :

- Votre histoire est bien triste... Je vous souhaite bien du courage pour affronter les épreuves auxquelles vous avez et vous aurez à faire face.

Le regard triste, il poursuivit :

- Comme mon compagnon vous l'a dit, nous sommes à la recherche d'un navire échoué dont la cargaison pourrait causer un grand tort à toute la région. Peut-être s'agit-il du vôtre. Pourriez-vous nous indiquer le site de la bataille qui vous a opposés?

Il ajouta :

- Et, si je puis me permettre une seconde question, qu'est-ce que cette "Gemme du Nord" que vous avez évoquée?

Le Maquar ne savait pas s'il ignorait tout de cette "Gemme" parce qu'il était étranger et ne connaissait pas la région ou parce qu'il n'était guère familier avec le culte rendu à Lucha dans ces contrées.

Le paladin était ravit que les mots avaient prévalu sur la violence. Il écoutait donc avec attention les informations de la capitaine férale. Le bateau échoué près du fort de la dague, par une attaque de pirate. En effet, il y avait une étrange coïncidence entre les informations qu'il avait glané et celà... Mais l'ilmate s’intéressa d'abord à la femme qui semblais les avoir aidé.
- Un cercle de pierre... Les premiers sanctuaires de Séluné sont fait ainsi. J'imagine que cette dame était une grande prêtresse de la dame lune. Sans doute très puissante, pour vous accorder à tous le "don"... Vous aurez t elle dis son nom ? Elle pourrais peut être nous aider dans notre quette.

Le paladin réfléchit également à l'avenir de ces gens, à ce qui leur avait été demandé. La question de Sahadeva lui permit de mettre en ordre ses pensés.
-La gemme du nord, c'est l'un des autre nom de Lunargent. La cité est fort loin au nord. Si ma mémoire est bonne, elle abrite l'un des plus grand temple de Séluné. Je pense que c'est votre destination.
Vous étiez devenue des monstres avide de sang. Et a ce que tu me dis, vous en avez fais couler. La dame vous à rendu, votre volonté et votre libre arbitre. J'imagine ce que vous pouvez ressentir, la culpabilité...
Vous êtes soumis a une épreuve. Terrible épreuve, mais vous en sortirez plus grand. En vous rendant à ce temple. Je pense que vous pourrez apprendre à mieux contrôler votre forme, voire à reprendre une forme uniquement humaine.

Le paladin sortit alors une sorte de pièce et la posa dans sa paume gauche.J'aimerais vous aidez dans votre périple. J'ai des amis à Eauprofonde. Ils pourront sans doute vous permettre d'avancer plus facilement vers Lunargent. Vous donnez des vivres, un peut de matériel, que sais-je encore.
Qui sais, peut être qu'un jour, vous pourrez nous rendre la pareil à moi ou une des membres de mon ordre. Accepterais tu de me donnez ton nom, capitaine ?

Capitaine Férale

- Votre sollicitude est … aussi touchante qu’inédite … La capitaine voulait garder la face mais les bonnes intentions du groupe la touchaient tellement profondément qu’elle dû se racler la gorge pour y parvenir, lui arrachant le bruit du muridé dont elle partageait les traits. - Nous avons été attaqués à quelques encablures du Marais aux Lézards, non loin de l’embouchure de la rivière Delimbiyr. Nous avions plusieurs voies d’eau, trop que pour espérer rejoindre un port digne de ce nom. Pour ce qui est de notre cargaison, elle était multiple et les pirates nous ont tout pris à l’exception des coffrets, cachés en fond de cale et qu’ils n’ont pas pu trouver tant la cache était proche d’une des ouvertures par laquelle l’eau s’engouffrait si violemment. S’il en reste quelque chose, il leur aurait fallu plonger pour le trouver et je doute qu’ils en aient eu le courage. -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Elle montrait les dents, haineuse autant que ravie de ce curieux coup du sort. Il n’y avait aucun doute, c’était l’équipage qui avait transporté la cargaison qu’ils recherchaient.

Naïrod répondit à sa place à la question de la Gemme du Nord, ce à quoi plusieurs marins hochèrent la tête. Maintenant qu’on leur disait qu’il s’agissait de Lunargent, ils faisaient le lien et validaient l’idée du Paladin. Par contre, à la perspective de retrouver forme humaine, elle ricana.

Capitaine Férale

- Non, nous ne serons plus jamais humain. Elle nous a dit que nous serons ‘autre chose’, ses enfants ou quelque chose comme ça. Elle n’avait pas des airs de prêtresse, non, je pense que c’était elle, la déesse elle-même. -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Même si leurs interventions étaient rares, il arrivait que les dieux marchent sur les Royaumes, ou prennent corps dans un avatar éphémère, juste le temps de transmettre un message. Séluné était bienveillante alors pourquoi pas face à une telle situation ?

Capitaine Férale

- Mon nom est perdu, je ne serai plus jamais celle que j’étais. Tu peux m’appeler Opale, en souvenir de notre glorieux navire, perdu lui aussi. Pour ce qui est de nous rendre à Eauprofonde à la rencontre de tes amis … es-tu sur que la Garde nous laissera entrer ? Comment crois-tu que nous serons vus par les habitants de cette belle cité ? Des Rats … -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

Pour les bardes passés récemment dans la grande cité d'Eauprofonde, un autre parallèle s’imposait : il était de notoriété publique qu’une guilde au moins rassemblait des rats garous dans les égouts de la cité. Une guilde de voleurs et d’assassins.

D'un sourire et d'un signe de tête, Sahadeva remercia Turumbar pour ses précisions concernant la gemme du Nord. Le nom de Lunargent lui disait vaguement quelque chose mais il aurait été bien en peine de placer précisément la ville sur une carte.

Les informations livrées par la ratte-garou semblaient très prometteuses et le Maquar y voyait là une piste à suivre sans tarder s'ils voulaient retrouver la cargaison.

- Je vous remercie pour ces précisions, peut-être parviendrons-nous à retrouver le chargement de votre navire et à empêcher qu'un autre malheur ne se produise...

Le guerrier d'Estagund était prêt à partir : il serait volontiers venu davantage en aide aux mutants mais il ne voyait pas comment se rendre utile. Leur meilleure chance de salut était probablement de suivre les instructions de leur nouvelle déesse tutélaire et de gagner Lunargent...

Le Barde, avant de noter discrètement toute l'histoire qu'il avait entendu, s'en était ému. C'était un sort cruel qui frappait ces marins e leur venir en aide lui paraissait naturel voir même une obligation - car après tout, ne les avaient-ils pas aidé en premier ?- Il scruta la ratte, la voyant résolue à se rendre à Lunargent comme lui conseillait le paladin, qui se montra déterminant dans la résolution de cette crise potentielle. Lunargent, c'était une ville qu'il connaissait, au delà des Landes Éternelles, nichée contre l'un des bras de la Surbin. Une ville qui, bien heureusement pour les rats-garous, comptait une guilde connue pour employer leurs congénères. Certes c'était une guilde à la sinistre réputation, très peu exagérée selon Aimeric qui avait vu quelques membres de celle-ci, mais une guilde guidée par des principes simples, vénaux, brutaux. Le Blond Barde sourit à la petite troupe avant de prendre la parole, comme toujours sans occuper trop l'espace dédié :

- Vous suivrez la Surbin vers la côte des épées, jusqu'à l'endroit où elle rejoint le Dessarin. Vous passerez devant des cités, restez discrets vous n'y avez pas d'amis. Une fois le Dessarin remonté, Eauprofonde sera la seule cité visible sur la côte. Je vous invite à la prudence et à contacter une certaine guilde qui est connue pour accepter vos congénères. Ils ont leurs quartiers dans les égouts de la ville. Je ne peux vous en dire plus, mais vous devriez les trouver assez facilement.

Le barde leur sourit à nouveau, essayant de les rassurer sur leur sort, fût-il cruel.

- Je vous souhaite de réussir. Puissiez-vous obtenir quelques réconforts.

Aimeric avait fait ce qu'il avait pu pour eux. Il se tournait maintenant vers Sahadeva qui semblait vouloir partir vers ce qui devait rester de l'Opale. C'était en effet la suite du programme pour leur équipé, ils touchaient au but...

Tùrambar écouta la suite de l'aventure des marin férals avec attention. Les compagnons du paladins leurs souhaitaient bonne chance et voulait repartir au plus vite. Hélas pour l'ilmate, cela ne pouvait être aussi simple.
- Dame Opale, une pierre rare et précieuse, pour une dame qui l'est aussi. Oui cela t'ira bien. Si la dame Lune vous est apparut en personne, de grande chose vous attende. Cela renforce mon devoir de vous aider.
Le paladin réfléchit un moment sur les mots d'Opale, sur le fait que les gens des villes pouvaient les chasser.
-Si les Aquafondiens ont un défaut notable, c'est celui de penser qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil et de considérer la totalité du savoir humain et non humain comme leur héritage culturel Ce défaut n'est pas obligatoirement une mauvaise chose. C'est ce que m'a dit un jour un vieu sage.
Je ne pense pas que vous ayez de problème, même avec la garde, si vous avancez calmement et que vous vous présentez. Mais si cela vous inquiète vraiment, je peux demander à mes frères de vous retrouver hors de la ville. Tout à l'heure vous avez parlé de la fraternité. Je crois que certain d'entre eux en faisaient partit avant.
Après avoir obtenue la réponse d'Opale, le paladin sort sa dague et s'entaille légèrement la paume, pour imbiber sa pièce de platine. Il se concentra alors, puis prononça quelque mots à peine audible.

Le barde était ravi du renversement de situation. Bien qu'il n'eut pas à jouer de sa lame, il avait soutirer de précieuses informations aux lycanthropes. La cargaison serait intacte selon eux, c'était une bonne chose. Il fallait tout de même faire vite, les pilleurs d'épaves trouveraient tôt ou tard les coffrets maudits.

- Nous vous remercions pour l'information crucial à notre mission. Nous espérons que tout ce passe bien pour vous. Je ne sais pas si Eauprofonde sera aussi ouverte d'esprit malheureusement... La voie des mers est peut-être votre meilleur salut. Dénichez-vous un bâteau et faites le bien autour de vous, protégez les mers. J'ai déjà hâte de chanter vos exploits de par les côtes!

Souriant, le barde tentait tant bien que mal de cacher son malaise. Il n'avait aucune idée si la troupe pouvait survivre autrement que dans la peur. Il avait parlé avec une bonne intention mais il connaissait suffisamment les humains pour savoir que leur périple serait difficile.

Passant une main dans ses cheveux, le barde s'adressa au groupe: - Nous devrions partir maintenant, les coffrets ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains...

Capitaine Férale

- Je ne suis pas certaine de comprendre votre intérêt pour le chargement mais si vous pouvez empêcher qu’un malheur de plus se produise, je vous souhaite bonne chance. La cache est en proue, à babord. En passant par la voie d’eau vous devriez trouver rapidement. Franchement, je doute que quiconque ait pu l’emporter. Le delta du marais est traitre pour tout navire souhaitant l’approcher, notre épave doit être couchée au fond de la mer, et je pense qu’on ne doit notre survie de la traversée du marais en lui-même que par notre nouvelle … forme … ça pullule d’hommes-lézards. Opale hocha la tête à l’offre de Tùrambar, toute l’aide dont ils pouvaient profiter avant d’atteindre la ville et pour s’assurer y entrer, était la bienvenue. La Fraternité était dissoute, tout Capitaine naviguant dans les eaux de la Côte des Epées le savait pertinemment, mais que d’anciens Frères soient encore dans les parages et soucieux d’apporter une aide quelconque était fort probable. - Nous suivrons vos conseils mais nous montrerons plus prudents malgré tout. Nous approcherons Eauprofonde par son sous-sol, avec l’aide de vos amis, et chercherons auprès des rats une embarcation pour remonter vers Lunargent. Une étoile brille sur notre rencontre aventuriers, que la Fortune vous sourit, nous nous souviendrons de votre bienveillance. -------------------- Victime comme tout son équipage de la malédiction d'une morsure de rat-garou, elle a tout oublié des quelques jours qui ont précédé la bénédiction de Séluné.

En réponse à la dernière remarque de Vieltal, elle le salua une dernière fois et, après un cri purement animal, l’équipage disparut, aussi rapidement qu’ils avaient entouré les curieux.


Le Sourire du Kraken, Chapitre II : La route vers le Fort est longue
8ème jour de Chess, 1373

Le reste de leur voyage fut aussi calme et serein que possible. Ils n’eurent plus à passer de nuit à la belle étoile, profitant strictement des haltes disséminées le long de la route de commerce. Jamais ils ne rattrapèrent le chariot noir et n’eurent le plaisir d’aucune autre rencontre que celles de marchands partageant leur plaisir de se réchauffer et de ne pas devoir puiser trop dans leurs réserves de vivres.

A l’approche du Fort de la Dague, ils avaient pris un jour de plus que leurs prévisions optimistes considérant des journées plus longues que nécessaire et qui n’auraient pas convenu au soigneur de leur groupe.

Au Nord de la rivière Delimbiyr, entourée d’un étroit fossé et protégé derrière une légère muraille se dressait le Fort, d’architecture nanesque évidente et les constructions moins solides tout autour. Un peu moins d’un millier de personnes trouvaient refuge à proximité du marais dans une véritable petite ville tant elle profitait depuis longtemps d’une situation privilégiée et confortable au croisement de la rivière et de la route de commerce.


L’aventure a commencé il y a longtemps, si vous en avez l’occasion, je vous invite à relire le début de votre aventure, votre ordre de mission au moins plus les nombreuses informations diverses reçues, l’équipement particulier reçu etc. Vous pouvez considérer avoir partagé l’ensemble de ses informations quand vous avez mangé ensemble.

Sahadeva n'avait pas eu besoin de faire la démonstration de ses talents martiaux tant le reste du trajet avait été calme. Le Maquar en avait profité pour réfléchir à la mission qui leur avait été confiée et à ses enjeux qui les dépassaient probablement tous. Depuis son arrivée à Eauprofonde, il avait néanmoins accumulé un nombre relativement important d'informations et il se dit qu'en les emboîtant les unes dans les autres, elles pourraient peut-être lui fournir un éclairage inédit sur toute cette affaire. Travaillant un peu chaque soir, il avait fini par composer une sorte de synthèse reprenant les différents éléments en sa possession.

Tandis que le petit groupe d'aventuriers arrivait en vue du Fort de la Dague, le guerrier d'Estagund fit part de son travail à ses compagnons.

- Nous allons atteindre bientôt le Fort et, au-delà, la dernière partie de notre voyage. Cette affaire me semble bien compliquée, d'autant plus que je connais mal les forces en présence, aussi ai-je rédigé cette courte synthèse que je souhaitais partager avec vous : il y a plus d'idées dans cinq têtes que dans une seule.

Ce disant, il tendit la feuille de parchemin à ses compagnons afin qu'ils puissent tour à tour en prendre connaissance.

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Festivités de Ches à Eauprofonde
- fin du mois de Ches, Eauprofonde organise de grandes festivités en l’honneur de la mer, du commerce maritime et des divinités de la mer.
- la cité a été frappée récemment par de nombreuses calamités (inondations, attaques de monstres marins).
- les hommes-lézards habitant le Marais du lézard ont été eux-aussi frappés par des inondations.
- récente montée en puissance du culte d’Umberlie à Eauprofonde (construction d’un temple) : beaucoup voient dans les calamités qui frappent la région la preuve du courroux de la déesse. Les Seigneurs masqués ne s’opposent d’ailleurs pas au développement du culte.

Mystérieuses noyades
- en quelques jours : 5 noyades ne correspondant pas à des suicides mais il n’y a pas vraiment d’enquête sur le sujet. Les noyés n’ont rien en commun.
- début du phénomène : juste après qu’un navire (« conque d’Opale ») se soit échoué.
- la plupart des noyés avaient en leur possession une pièce de cuivre inhabituelle (représentant des vagues) avant de plonger dans la mer. Le motif ressemble à celui des prêtres d’Umberlie.
- une des pièces a été fournie par un pêcheur. Il en a vendu une douzaine. D’après le témoin, ce n’était pas un assassin.
- une des pièces a pu être retrouvée : elle est probablement magique (suggestion ?).

Navire échoué (« conque d’Opale »)
- le grand prêtre d’Umberlie Meritid Archneie est le destinataire du chargement du navire. Il veut le récupérer et offre une forte récompense pour ce faire (via le « Voyageur fatigué »).
- le navire s’est échoué dans le delta formé par le fleuve Delimbiyr, en plein Marais du Lézard.
- le navire contient douze coffres de bois ouvragé rehaussé de métal mais leur contenu exact est inconnu.
- il s’avère que l’équipage du navire a été attaqué par des pirates rats-garous qui ont contaminé ses membres, les transformant eux aussi en rats-garous.
- les coffres se trouvent à présent sous l’eau et il faudra plonger pour les récupérer (en proue, à babord).

Autres faits troublants
- un assassin amateur a tenté de s’en prendre à Célestia. Il était en possession d’une pièce magique, remise par un inconnu que l’assassin pense être lié au culte d’Umberlie et son esprit était possédé (sort de suggestion).
- un étrange convoi a été observé dans le Marais du Lézard.

Réflexions
- tout semble accuser l'odieux culte d'Umberlie.
- néanmoins, plusieurs observateurs ont émis des doutes à ce sujet : chercherait-on à discréditer le culte en l'accusant de meurtres avec lesquels il n'a rien à voir? Certaines preuves semblent trop évidentes.

- J'espère que cela vous sera utile. Nous devrions normalement retrouver sous peu Azur'ael qui s'était engagée à nous retrouver avant notre arrivée au Fort : elle aura peut-être de nouvelles informations à nous procurer. Quoi qu'il en soit, il nous faudra continuer de l'avant...

Le Maquar espérait bien retrouver son ancienne employeuse au Fort de la Dague. Il aurait aussi aimé revoir Célestia, bien qu'il sache qu'il était impossible qu'elle les rejoigne depuis Eauprofonde dans un délai raisonnable. Ses pensées s'égarèrent un instant tandis qu'il songeait au visage de la moniale.