Vagues de Brume, Le Démon du Crâne—Alrion, Shalan, Xédar

Le moment était grave. N'importe quel être aurait tremblé de peur devant le Grand Ver. Le chevalier de la Seldarine, fort de sa foi inébranlable envers son dieu, garda le contrôle. Pourtant, il ne put rester insensible face à cette créature écailleuse aux pouvoirs légendaires. Il caressa la tête de son noble compagnon équidé pour le rassurer.

Il analysa la situation. C'était simple : danger ou pas danger ? La créature ne semblait pas montrer d'hostilité à leur égard. Mais il ne faudrait pas non plus la provoquer. L'arrogance et la susceptibilité des dragons est reconnue pour être leur principal défaut. Il fallait éviter toute provocation.

Il se tût en écoutant les moindres mots prononcés par le dragon. Il eut comme impression d'avoir entendu ou rêvé de tels propos. A chaque jour qu'il passait dans cette quête, il avait le droit à un avertissement ou à la promesse de mauvaises augures. A l'écho du dragon, il se souvint des paroles de la créature féérique qu'il avait rencontré la veille. Il n'y avait plus de hasard. Tous les éléments se recoupaient. Sa quête était vitale. Sa mère, dont les dons divinations étaient reconnus, savait exactement qu'elle faisait en envoyant Shalan dans la Guilde de l'Assemblée. La pression devenait de plus en plus oppressante sur ses épaules. Il douta une seconde avant de se reprendre car il ne pouvait douter de la puissance du seigneur de la Seldarine. Il prit ainsi la parole, en s'exprimant haut et fort.

- Seigneur du marais, nous vous remercions pour ce message dont la teneur est gravissime. Nous en avons conscience et allons agir selon vos conseils pour que ces troubles n'aient jamais lieu.

Il porta son regard sur ses compagnons de route comme pour leur imposer le silence. Puis il leur fit signe d'un coup de tête pour leur demander de quitter au plus vite ces marais. Il partirait le dernier comme le ferait un capitaine avec son navire qui coule.

L'apparition tétanisa le combattant. Pourtant, ce dernier n'en était pas à son premier combat, loin de là, puisque après tout, il venait à peine de se battre contre les drows. Il avait même déjà combattu des monstres, en plus des habituels animaux, qu'il suffisait de faire fuir, et des brigands, qu'il fallait le plus souvent effrayer, puisqu'il était déjà tombé sur des gobelins et autres humanoïdes monstrueux, et même, à une occasion, sur des non-morts, même s'il s'était surtout contenté d'aider les autres à rester en vie cette fois-là. Mais jamais il ne s'était retrouvé face à un adversaire de ce genre. Son corps ne voulait plus bouger, et en même temps il voulait attraper et sortir ses armes pour se protéger, ce qui en soit était peut-être une très mauvaise idée.

Heureusement, Shalan rompit le silence et lui permit de se reprendre, et de constater que la créature n'était pas agressive, du moins pour le moment. Ses mains le démangeaient encore un peu, mais il baissa les mains, les maintenant un peu raidement le long de son corps, et saisit le message que donnait silencieusement le paladin qu'il était venu épauler.
Vérifiant du regard qu'ils ne laissaient rien d'important sur place, Alrion se dirigea vers la demoiselle et sa monture, ou plutôt le magnifique étalon de l'elfe, car il y avait une question qu'il n'osait poser après ce regard et avec cette audience, c'était celle de savoir la direction qu'ils prenaient. Mais quelle qu'elle soit, il serait là pour protéger les autres.

Vagues de Brumes
Prélude à l'Orbe du Dragon



Le chevalier Elfe avait assez entendu des contes et légendes sur ces êtres d'une rare supériorité à la race des humains pour ne point rajouter fadaises et commentaires inutiles voire des questions qui ne pouvaient que toucher le coeur ombrageux d'un dragon des brumes. Alrion lui était du genre pragmatique, il fallait non seulement s'éloigner de ce danger mortel, mais en plus apporter protection à cette jeune Xamara qui bouche bée, les yeux grands ouverts sur ce prodige se tenait bien droite en selle contemplant ce que peu d'humain avaient la chance d'apercevoir sans en périr sur le champ. Gerbedor était assez nerveux, comme tout animal dont l'instinct primaire était de fuir. Mais ce n'était pas un animal comme les autres, sa nature quasi magique l'avait fait compagnon du paladin et son esprit lié ressentait l'aura de calme et de sérénité que son maitre dégageait.

Xedar se faisait encore plus petit qu'il n'était, et pour cause. Il ressentait l'immensité du pouvoir magique que dégageait la créature, un pouvoir qu'il ne pouvait que rêver posséder un jour.

La créature ne dit plus rien, satisfaite sans doute de la réponse de l'elfe. Un grand bruissement se fit entendre et un vent soudain firent voler les cheveux chassant un instant les brumes pour pouvoir apercevoir l'envol du dragon qui venait de leur parler. Cette vue terrifiante aurait raison des coeurs les plus vaillant, alors que la voix du dragon parvenait grondante à leurs oreilles : Partez au plus vite hommes, afin d'éviter le déluge de ma colère envers ceux qui osent pénétrer mes terres.

Alrion était déjà prêt à prendre le chemin, le tout était de savoir où aller. Plus loin serait pour l'heure une très bonne idée...
Plus tard je serais cavalière de dragons ... La petite voix s'adressait à l'élu divin du haut de la monture, une voix assurée, un rêve qui venait de naitre d'une rencontre qui aurait du faire trembler la petite mais qui en fait n'avait fait qu'éclore une certitude d'un chemin à prendre. Et puis, tous les dragons seront mes amis, et je serais reine des dragons ... Enfin j'espère que c'est un métier qui existe ... Ça existe ça comme métier Messire ?

Laissant les deux autres décider de la direction, eux qui avaient une idée au moins approximative de l'endroit où ils se trouvaient, puisqu'ils avaient bien dû venir, et certainement pas par magie comme cela était son cas, le jeune homme se plaça derrière la monture, à une distance suffisante pour éviter une ruade impromptue de l'animal inconnu, pour protéger les arrières du groupe. Le dragon était inquiétant, c'était sur, mais s'il leur avait confié un message, et vu l'intelligence que l'on prêtait à ces créatures, elle avait tout intérêt à les laisser en vie pour qu'ils le délivrent, et au passage pour qu'ils confirment les suspicions qu'avait la guilde concernant la présence d'un dragon dans les marais.
Non, ce qui inquiétait le plus, c'était que les drows n'étaient pas spécialement connus pour se déplacer à la surface en petits groupes, surtout s'ils étaient assez nombreux pour laisser les débris qu'il avait vu.
Et s'il était possible que l'énorme créature derrière eux se soit chargé des autres elfes sombres, il ne fallait pas écarter la possibilité que ce ne soit pas le cas. De plus, de nombreux animaux vivaient dans la forêt, et certains d'entre eux pouvaient être dangereux, même pour un groupe comme le leur, sinon les gens ne se seraient pas regroupés en caravanes.
A priori, ils seraient deux, l'elfe et lui-même, pour protéger les deux autres. Et pour bien les protéger, il fallait commencer par les réconforter, ou au moins la demoiselle, qui semblait en avoir besoin, et pour cela, la faire se concentrer sur autre chose que les morts qui étaient resté un peu plus loin. Et vu qu'elle lançait le sujet toute seule, autant la laisser faire et l'encourager dans cette voie :

- Un très bon choix, un métier d'avenir, ça. Je suis sur que tu deviendras la meilleure des chevaucheuses de dragons, mais c'est un long chemin d'apprentissage, tu sais ça ? D'abord et surtout, il faut bien savoir monter pour ne pas tomber, alors tout le monde commence avec un cheval. Pour le reste, cela devra je le crains encore attendre un peu.

Le chevalier de la Seldarine fut soulagé que la créature draconique se retire et les laisse partir sain et sauf. Il ne fallait pas tenter le diable en s'éternisant dans ces marais d'autant plus que d'autres drow pouvaient traîner dans les parages.

La jeune gamine arriva presque à décrocher un sourire auprès de l'elfe de soleil qui d'habitude gardait un visage de marbre. Il caressa la tête de son compagnon équidé, pour le féliciter de son contrôle et de son courage.

- chevaucheuse de dragon alors que là tu chevauches un seigneur des chevaux qui ne tremble même pas face à la présence d'un dragon. Ce n'est pas très sympathique à l'égard de mon Gerbedor ...

Tout en parlant, il attrapa la bride de son cheval pour le guider et commença à marcher. Il s'adressa à l'intention du gnome et de l'élu de Heaume

- je propose qu'on reprenne le chemin inverse pris par la caravane que le Sire Xedar avait emprunté. Sire Xedar, vous saurez reconnaître la route ? Au delà du marais, nous marquerons un arrêt pour reprendre des forces. J'ai chevauché toute la nuit. Gerbedor et moi devons nous ressourcer.

Le chevalier de la Seldarine garda en esprit qu'il devrait avoir une conversation avec son confrère heaumite, notamment au sujet de la gamine qu'il avait trouvé bizarre...



S'éloigne du marais pour prendre le chemin qu'avait emprunté la caravane

- Faudra manger de la soupe avant de vouloir grimper sur les dragons.

Bien filons d'ici, après des drows et un dragon, qui sait ce que l'on peut encore rencontrer ?

Il se dépêcha de ses petites jambes pour revenir sur les chemins.

- Il faut mieux aller par là.

Dit il en indiquant la direction du chemin vers où se dirigeait la caravane.

- La ville de Bulborp est pas loin, nous pourrions nous remettre de nos émotions.

En fait, il n'avait aucune idée de la distance, ni même d'ailleurs une idée du chemin à prendre si celui sur lequel ils étaient avait des embranchements, mais il devait aller par là et ferait donc tout pour y aller.

- Et puis si on va de l'autre côté il faudrait alors bien le retraverser ce marais.

Et il en avait pas trop envie à vrai dire.

Il sorti de sa poche un petit gâteau qu'il commença à mastiquer, les émotions avaient tendance à lui donner faim.

Quand la dernière miette fut avalé, il détacha de sa ceinture une outre qu'il tendit en direction du chevalier qui paraissait épuisé.

- Vous avez soif ?

Le Démon du Crâne
Précédemment : dans le marécage de Chélimbre

Le chemin se fit plus caillouteux, un chemin qui les mena aux bords du fleuve l'Accessible. Ce fleuve descendait les monts du Couchant pour s'engouffrer dans les gorges du Crâne, ainsi nommées de par leur histoire tourmentée. Dans le savoir du chevalier, se trouvait une histoire de shaman orque qui défait à la bataille des ossements se réfugièrent dans ces gorges, défiant les humains à venir les attaquer. Ce faisant, ces puissant shaman avaient invoqués des démons à leur services, des démons incontrôlables qui empêchèrent de dépouiller les cadavres de leurs biens, les dit-cadavres jetés en hâte dans le fond du fleuve ou cachés sous quelques pierres dans les grottes et les cavernes qui garnissaient les parois des gorges.

Les aventuriers au Nord des gorges mirent plusieurs heures à trouver un gué, ou un passage possible. Mais la force du courant était telle qu'il se révélait impossible de passer là. Il ne restait plus qu'à descendre les gorges, malgré les dangers, qui se trouvait être le chemin le plus court pour atteindre Bulborp, ou descendre le fleuve espérant trouver un gué en aval.

Une troisième voie fut écartée d'office. En effet, ce chemin plus long à suivre, passant par le nord, évitait ainsi les gorge du Crâne mais les conduirait directement à passer près du puits des Dragons. L’élu divin avait pour cet endroit sa propre histoire. A travers Faerûn, une légende raconte que les grands dracosires possèdent un cimetière, un endroit où ils se rendent pour pousser leur dernier soupir : le Puits des dragons, entrailles creuses d'un vieux volcan situé au nord des Montagnes du couchant et au sud de la Bataille des Ossements. Il est rajouté qu'un puissant dracoliche veille sur les squelettes de ses congénères. Il est aussi murmuré qu' un groupuscule du Culte du Dragon y était arrivé et qu'ils étaient à l’œuvre pour ériger une puissante et sombre forteresse afin de surveiller le site et de pouvoir y pratiquer sorcellerie et rites de grande ampleur.

Il ne restait plus qu'à décider du chemin à l'heure de cette journée finissante, qui jetait dans le fleuve à leurs pieds des grandes trainées de rouge, reflets d'un coucher de soleil écrasant de splendeur.

L'expédition se trouvait périlleuse, certes pour ces trois aventuriers accompagnés d'une enfant qui, somme toute, se révélait agréable compagne, gardant un silence relatif pour les hommes mais qui faisant montre de grande volubilité lorsqu'elle caressait un Gerbedor patient et aimable sous ses petites mains. Elle semblait vivre dans ce monde d'enfant où la réalité était repoussée avec force, ce qui donnait à la jeunesse le pouvoir de reléguer dans les tréfonds de leur mémoire toutes les horreurs dont ils avaient été témoins. Il n'y avait que la nuit qu'elle se réveillait en sueur, le visage inondé de larmes, au moment où l'inconscience à l'affût venait délibérément hanter les cauchemars de la petite fille, que l'on put l'entendre crier et comprendre que ces images étaient imprégnés dans son âme...



Ce message a été modifié par Ithek le Gris le Jeudi 22 Janvier 2015 à 16h29

Vagues de Brumes
Prélude à l'Orbe du Dragon

Bulborp ! s'écria Xamara à l'entente de ce nom. Mes parents adoptifs en parlaient. Il y a un grand-père qui devait m'attendre là ! Ses yeux brillaient à l'idée de trouver ce grand-père qui devait lui offrir finalement le confort d'une petite maison et qui sait, peut-être même la douceur un amour d'adulte qui veillerait sur elle. Les compagnons ne pouvaient que se trouver sur la bonne voie : celle de la caravane en direction de Bulborp.

Ils avaient tout à fait raison de ne point attendre : déjà la brume se fit plus épaisse, rendant le chemin plus périlleux et derrière eux se fit entendre des grondements effroyables emplissant les marais comme un raz-de-marée, faisant presque trembler la terre sous leur pieds. Gerbedor inquiet cherchait le regard de Shalan, trouvant dans son image le calme nécessaire pour ne pas partir au triple galop....

Enfin ils atteignirent les limites du marais, avec devant eux une plaine dans laquelle brillait les contours d'un grand fleuve : l'Accessible. Le chemin continuait tout droit, un chemin qui devenait facile en regard de ce qu'ils avaient vécus.

Une journée de plus leur fut nécessaire pour arriver au nord des Gorges du Crâne...

Suite RP

Regardant le débit rapide du cours d'eau qui empêchait la traversée, surtout quand on était comme lui ou l'elfe en armure ou que l'on était frêle comme les deux autres, cela limitait grandement les possibilités. Surtout si l'on considérait qu'il n'avait pas de corde, et qu'il semblait que c'était également le cas de ses trois compagnons, sans quoi peut-être aurait-il été possible de faire traverser l'animal avec une corde, les chevaux n'étant pas forcément de particulièrement bon nageurs, mais avec la taille de la bête et son poids combiné au gué même un peu noyé, cela pouvait faire l'affaire, puis de faire passer les gens (et leurs affaires) grâce à cette dernière, le dernier à passer s'attachant la corde autour de la taille pendant que de l'autre coté, ses compagnons l'aidaient à traverser.
Préférant vérifier si la chose était possible, il demanda à ses compagnons :

- L'un d'entre vous aurait-il une corde ? Il s'avère que j'ai bien une idée, mais cet ustensile est nécessaire à sa réussite et je n'en ai point avec moi.

Il leur fit donc part du plan mais ajouta à la fin :

- Je suppose toutefois que ce n'était pas par là que souhaitait passer la caravane, sauriez-vous Messire Gnome par où elle désirait passer ? Cela serait certainement un chemin plus sur que de traverser une rivière enragée. Ou que de passer par le nord, car le peu que j'en connais fait état de monstres draconiques particulièrement puissants, et pas particulièrement amicale, si vous voyez ce que je veux dire, à faire passer celui que nous avons croisé pour un bon samaritain. Sans parler de ses adorateurs. Protéger quelqu'un en passant par cette zone est jute impossible, ne serait-ce que survivre à une incursion dans le territoire de la bête serait déjà un exploit, de mon point de vue.

Il était en territoire inconnu et ne savait donc pas par ou aller, il ne savait d’ailleurs pas vraiment ou se trouvait sa destination sur un plan géographique. Il flânait donc à côté du groupe à regarder les herbages en toute sorte se trouvant là.

A la question du chevalier il répondit d'un...

- Non désolé.

¤Et en plus je sais même pas nager, c'est dangereux tout ça.¤

- Et je ne sais pas non plus par ou devait passer cette caravane pour se rendre à Bulborp .

Laissant les grands gens décidé entre eux de par ou passer, car cela semblait être plus dans leurs cordes (qu'ils n'avaient néanmoins pas semblait il) et qu'il ne connaissait rien à la région, il tournait autour des autres à regarder le paysage attendant qu'un décision soit prise. Quoi que, s'il pouvait donner son avis.

- Je suis d'avis d'éviter de croiser des monstres draconiques, nous avons eu notre dose pour le moment je penses.