Le Dernier Gardien, Narvarth rencontre le centaure

Le Dernier Gardien

Chapitre 3b Orbe du Dragon

4eme jour du Pourrissement
Foret au-dessus de Proskur
Climat : frais et ensoleillé

Narvarth et Jehal s'étaient trouvés, mit d'accord sur la nécessité de protéger Dame Gentiane Bragulongue. Malgré la méfiance quasi instinctive de Narvarth envers les humain, force était à constater qu'il se devait, en cette heure, leur accorder un soupçon de confiance, chose pas facile pour ce rôdeur qui ressentait dans la fibre même de son âme que le peuple des humains était d'une fourberie naturelle. Maintenant seul à arpenter le chemin décrit par Gentiane, il avait le temps de ressasser et méditer les événements qui s'étaient succédé à une cadence d'une rapidité croissante. Il était comme inexorablement tiré par un fil invisible, sans doute celui du destin, vers quelque chose qui ne pouvait que le grandir intellectuellement et physiquement. Il avait d'ailleurs l'impression de ne plus vraiment être cet halfelin qui avait un peu plus tôt quitté la place du campement devant les murs de Proskur, laissant son ami nain Mirtzar et cette étrange demi-orque Dolores. Une petite voix murmurait à son coeur anxieux qu'il ne les reverrait pas. Qu'importe sa mission d'honneur accomplie, il pouvait encore et toujours repartir ensuite à leur recherche, si tant soit peu que cette petite voix se révélait exact dans les choses du futur.

Ce qui était le plus étrange pour l'heure c'est que l'halfelin ressentait une fusion agrandie avec Elesil. Celui-ci parcourait le ciel, au-dessus des arbres. Il était bien plus facile pour lui de ce mouvoir dans cette immensité bleue que dans l'espace plus confiné dessous la forêt. L'halfelin put se rassurer il sentait sa présence, il la ressentait même presque au niveau de ses pensées, chose peut-être due à toute cette puissance magique qui exsudait de cet endroit.

Il était pratiquement impossible de rencontrer un Centaure. D’innombrables contes et légendes en faisait des êtres mythiques, une espèce qui se faisait de plus en plus rare, comme si ils quittaient ces rivages devenus bien trop inhospitaliers pour eux. Sans doute encore l'oeuvre des machinations humaines et de leurs dieux.

Le sentier gravissait le flanc de la colline, offrant des couloirs d'ombres sous la canopée des grands arbres, pour aboutir enfin à un chemin indolent creusant son dos, puis le remontant légèrement. Si l'halfelin n'avait pas sur ses épaules le poids de sa mission, la promenade était des plus agréables. Enfin il vit un grand chêne au mille branches qui s'élevait devant lui. Sur le tronc que seul des bras de géant aurait pu entourer l'écorce millénaire semblait former des épines tant les couches éclatées se formaient en écailles dures et sombres. Ce qui était étonnant était sans doute cette couleur de feuille qui virait pratiquement à l'argenté, comme un illustre vieillard dont la longue chevelure virait à la blancheur de l'âge. Dans son coeur Narvarth pouvait ressentir la magie sauvage que dégageait cet unique et magnifique ancêtre d'une forêt millénaire, ancêtre qui a du être le témoin de bien des changements au fil de la longue vie.

Mais Narvarth ne put s'avancer davantage. Au pied du tronc, en sentinelle attentive mais pour l'heure non agressive se tenait une meute de loup. Un grand loup blanc, aux muscles impressionnant et au port altier, tournait sa tête vers l'halfelin. Les autres loups étaient soit assis, soit couché tout autour de l'arbre. Ils n'étaient pas là pour attaquer c'était évident aux yeux du rôdeur, mais il pourraient peut-être empêcher quiconque de poursuivre son chemin. Le grand loup blanc s'était levé les oreilles dressées vers lui, la queue immobile cherchant à plonger son regard doré dans son âme. Sans trop comprendre ce qui lui arrivait, Narvarth ne ressentit aucune peur, simplement une admiration forcée et une proximité avec ces créatures de la forêt qu'il n'avait jamais expérimenté auparavant.

Ayant laissé l'humain passer seul le pont menant à la demeure des Braguelongues, Narvarth ne put s’empêcher d'attendre un peu, abrité par les arbres, guettant quelques instants supplémentaires les agissement de ce Jehal. Le voir poursuivre d'une démarche inchangée vers la maison ne fit rien pour accentuer ou diminuer encore les doutes qu'avait le hin quand à ses motivations, seulement le Fils du Clan avait sa propre route à suivre, et la discussion avec cet envoyé des magiciens ne l'avait que trop retardé.

Un dernier regard, par principe, et il s'en était retourné sur le chemin où son avenir l'attendait.
Apaisé par la présence permanente de son protégé-protecteur au dessus de lui, le hin en était revenu à cet état de calme profond, laissant ses sens l'alerter de tout danger qu'il pourrait ressentir. Ayant dépasser le lieu du carnage végétal, assuré que la forêt semblait veiller tout autant que lui au bien être de sa Dame, il rangea ses lames, sachant que ses mains en retrouveraient instinctivement le chemin si ses tripes lui donnaient le moindre signe d'alerte.

Son pas était assuré à l'ombre de la forêt, il était dans son élément, et la quiétude que lui inspirait cette Nature, si proche de la ville, lui apporta un sourire moins sauvage qu'à l'ordinaire, proche de celui, détendu, qu'il aurait put avoir parmi les siens, dans les terres au sud est.

Lorsqu'il Le vit, une chose insolite se produisit, pendant un moment infime qui lui sembla durer une éternité par son étrangeté, il lui sembla voir l'Arbre à travers un paire d'yeux supplémentaire, d'un endroit surélevé, les détails du tronc majestueux lui apparurent alors avec une profondeur toute différente.

Il ne put s'attarder sur ce trouble, son regard de halfelin était à présent orienté vers une meute toute réelle.
La présence de tous ces prédateurs veillant sur l'Arbre, après la rencontre de la Louve-qui-était-Gnome, lui parut normale, ici la Nature était partout présente, sa force se ressentait dans tout ce qui entourait le hin, et il savait qu'il devrait s'immerger pleinement dans ses courants pour avancer dans ses recherches.

Il adopta les mouvements calmes du grand loup, évitant tout geste provocateur, ne montrant ni doute ni peur, juste la sérénité nécessaire au bon déroulement de cette rencontre.

Il ne chercha pas a avoir l'ascendance sur l'animal, il était sur ses terres, il lui devait un certain respect. Le sagespectre inclina légèrement la tête, saluant le loup alors que ses yeux restaient rivés sur les pupilles interrogatrices de l'animal.
Il rassembla ses pensées, s’imprégnant d'images fortes des éléments qu'il allait essayer de transmettre à l'animal.

(Sylvestre):

Dans l'esprit du hin, l'image qui se plaçait en avant était celle de la louve avant que Dame Gentiane ne reprenne son apparence bipède.

Le hin s'était adressé dans la langue des bois, la plus à même de transmettre son état d'esprit pacifique et l'idée générale de sa présence au grand Loup.
Il attendit un signe, un mouvement du noble animal, estimant irrespectueux de faire la moindre chose supplémentaire sans l'accord de l'animal.

Utilisation de l'empathie sauvage.

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4eme jour du Pourrissement
Foret au-dessus de Proskur
Climat : frais et ensoleillé

La magnifique bête avait légèrement penché à la tête aux mots empli de quiétude et de sérénité de Narvarth. Si ceux-ci ne pouvaient vraiment atteindre un degré de compréhension à l'intelligence de l'animal, elle portait dans ses intonations des émotions qu'il pouvait percevoir. La truffe noire humait les odeurs provenant de l'halfelin, s'imprégnant de ces arômes d'être à deux pattes qui croisaient parfois son chemin. Puis il tourna sa tête vers le sentier que devait emprunter le Maître des bêtes, et finalement s'approcha de l'halfelin à pas lents, la tête dans le prolongement de son corps, la queue à l'horizontale. Attentif, les autres loups de la meute cependant ne bougeaient pas, comme si ils comprenaient que leur meneur avait décidé d'aller explorer ce bout d'homme d'un peu plus près. Pourtant il y avait comme une attente, et un seul geste ou jappement pouvait signifier la mort immédiate et sans appel.

Narvarth la vit approcher d'un pas très lent, geste qui pouvait signifier qu'à son tour le loup blanc ne voulait pas l'effaroucher. A moins d'un mètre de lui il put humer à son tour les effluves caractéristiques de fauve mêlées à l'essence même de la terre. Le loup s'arrêta, impressionnant dans sa taille, une tête qui pèserait bien lourd dans sa main de semi-homme, une gueule qui pouvait lui arracher la tête en quelques millième de secondes. Pourtant il n'avait pas peur, car le regard de l'animal était tout sauf agressif. Une curiosité, une opportunité d'enfin pouvoir approcher de si près un humain sans se faire agresser. Narvarth pouvait déceler la grande intelligence que bien d'autres ne voulaient pas vraiment accepter dans ces animaux. Après quelques instants de communion intense avec la sauvagerie qu'émanait le chef de la meute, ce dernier se retourna et puis le regarda comme pour l'inviter à le suivre.

Les autres loups s'étirèrent, se levant à leur tour, tranquilles et déjà distraits par d'autres odeurs, prêts à suivre leur chef qui invitait l'halfelin à parcourir un bout de chemin ensemble. L'halfelin sentit cette nouvelle puissance parcourir son corps, un sentiment de joie pleine de gratitude envers ce loup qui venait de l'accepter et qui lui offrait la protection de sa meute, l'accomplissement d'un rêve, celui d'être intimement lié à la forêt et ses habitants. Ils avancèrent ainsi pratiquement côte à côte, quittant l'ombre de l'immense chêne, dans la direction indiquée par la gnomesse, pendant que le reste de la meute les entouraient, formant comme une haie, se perdant parfois au regard de l'halfelin, discrète et invisible dans les fourrés qui par leur bruissement soudain signalaient leur passage ou par un petit grognement ou un jappement bref se relayaient les informations. Quand on est ébloui par des miracles, le temps n'a pas vraiment d'importance et Narvarth n'aurait pu dire combien de temps il prit accompagné de ce loup blanc. Le Maître des bêtes qui venait de découvrir dans une des espèces les plus craints des hommes une sagesse insoupçonnée remonta le sentier comme si il vivait déjà dans un autre monde. Ils arrivèrent ainsi au carrefour mentionné par la dame Braguelongue. Pourtant le loup blanc ne s'y aventura pas. Il s'arrêta à la lisière de la forêt levant ses yeux de fauves sur celui qu'il avait escorté. Puis son pelage de neige vint se frotter au corps de Narvarth, peut-être pour y imprégner sa propre odeur, une intimité grandie entre lui et l'halfelin. Satisfait il bondit soudainement et disparu dans les fourrés appelant à lui la meute qui lui répondit en jappement et hurlements qui à partir d'aujourd'hui avait perdu toute nuance de menace aux oreilles de Narvarth.

La force de la Nature était partout présente en cette forêt ancienne, elle se ressentait du simple bruissement des feuilles au charisme qui émanait de la meute en face de lui.

De cette Nature il avait toujours été assez proche, mais là, en cet instant précis, il se sentait comme un maillon intimement lié à cet Ensemble qui l'entourait, et il semblait que le meneur des loups le ressentait également ainsi, honorant le hin de sa présence, de sa proximité bestiale.

Avancer au rythme de la meute fut une expérience sublime pour le sauvage Fils du Clan, et si un danger avait surgit en cet instant hors du temps, nul doute qu'il se serait battu pour protéger chacun de ces quadrupède, comme il aurait protégé n'importe quel membre du clan des Languelion. Un sentiment de puissance, d'invulnérabilité se ressentait alors, porté par la quiétude et la force d'organisation de la meute. Les phalanges de soldats des Marches, malgré leur entrainement permanent, étaient bien loin de la fluidité de cette meute, l'unité de la meute était troublante.

L'expérience s'estompa doucement, alors que le meneur blanc marquait l’arrêt à l'orée du carrefour. La proximité de la meute n'était qu'une étape de ce qui attendait Narvarth en ce jour, il le savait, mais il regrettait déjà de devoir passer à autre chose. Le dernier geste du sage meneur acheva d’apaiser le voyageur, il les regarder regagner le couvert végétal, imaginant qu'ils retourneraient monter la garde du territoire à leur charge, et que peut être il aurait le plaisir de s'immerger à nouveau dans leur meute à son retour.

L'ombre qui passa juste au dessus de lui à ce moment de ses pensées fut suivi d'un cri aigu, attirant son regard vers un Elesil surexcité, l'aigle vint se poser à côté du bipède qu'il avait suivi depuis les airs, les lourds battements d'ailes qu'il fit pour prendre son équilibre au sol étaient certainement exagérés par son humeur, l'aigle se rappelait aux bons soins du Cerf des Marches, lui faisant clairement comprendre qu'il l'avait trop délaissé de son attention lorsqu'il était en compagnie des loups. La jalousie possessive de l'aigle fit sourire Narvarth, il lui caressa le bec pour le calmer, et la tête pleine de plumes qui se frotta à la main du sagespectre lui fit bien comprendre à quel point l'oiseau de proie voulait rester proche de son ami.

Aussi lorsque le Fils du Clan se mit à marcher vers le carrefour, l'aigle le suivit en sautillant au sol, le hin modéra son allure pour laisser l'oiseau progresser à ses côtés.

Ils s'installèrent au centre du carrefour, l'oiseau collé à lui, Narvarth s'assit en se rappelant les directives de Dame Braguelongue sur ce lieux, un cinquième chemin lui apparaîtrait s'il laissait le calme s'installer dans son esprit.
Il laissa donc son esprit vagabonder, chose immanquable le souvenir de ses anciens compagnons de route s'installa au devant de tous les autres, au devant même des derniers moments pourtant très forts passés auprès de son Clan.
Les Bois du Cormanthor parcourus en vaillante compagnie furent suivi par d'autres, plus anciens, moins marquant, de l'Annauroch, et de l'étrange duo qu'il y avait rencontré, il supposait que la demi fée et le roublard étaient toujours en activité quelque part dans la Côte des Epées. Un souvenir fugace de ses compagnons lors de sa première aventure vint à son tour s'emparer de l'esprit du hin, il était à l'époque aussi sauvage que le demi-orque qui s'était battu à ses côtés.
Son esprit revint au temps présent, le hin avait réussi à maîtriser cette bestialité qui l'avait poussé à quitter les siens, mais il n'était toujours pas prêt à se retirer définitivement auprès de son Clan, il avait encore tant à faire avant de se le permettre, poursuivre sa route pour commencer.

Pour y parvenir, il ferma doucement les yeux, inspira profondément, expirant doucement, il fit le vide complet complet dans son esprit. Il rouvrit les yeux pour se laisser totalement envahir par son environnement, du mouvement des herbes au bruissement des feuilles au sol, dérangées par le passage d'un rongeur invisible.

En paix il attendit que la forêt lui indique quel chemin secret elle dissimulait.

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4eme jour du Pourrissement
Foret au-dessus de Proskur
Climat : frais et ensoleillé



Un profond silence se fit alors que Narvarth se concentra, totalement tourné vers une contemplation profonde. Il ressentait à présent intensément les choses de la forêt. Il s'en trouvait grandit, comme si la mission confiée par la gnomesse relevait d'un parcours initiatique nécessaire pour révéler en lui les pouvoirs qu'il soupçonnait à peine, mais qu'elle, dans sa grande sagesse avait peut-être perçus. Il ressentait intensément le souffle de la vie qui animait chaque détail de son décor. Alors que l'on pensait qu'il y avait une grande immobilité dans les paysages forestiers, Narvarth découvrit cette vitalité qui animait tout, y compris le sol sur lequel il était assis. Cette sève qui coulait partout, dans les arbres jusqu'au bout de leurs feuilles, dans les racines jusque dans les profondeurs de la terre, cette énergie de pure vie pourrait surprendre plus d'un. Un ravissement parcouru les veines de Narvarth : il en eut l'impression qu'il venait de rajeunir un peu, ses cheveux prenant quelques centimètres, ses jambes fortifiés, ses muscles débordant de pur délices magnétique et probablement magique. C'est ainsi qu'il ne fut pas surpris lorsque un peu à droite, deux troncs semblaient s'écarter l'un de l'autre s’arcboutant en une ouverture tremblante aux premier abords, comme une image que l'on voit au travers de larmes, se raffermissant en quelque chose de bien réel.

A vrai dire, à l'oeil de tous il semblaient ne former qu'un seul et même arbre. L'effort de Narvarth ouvrit son esprit et son regard pour lui démontrer le contraire. Ces deux troncs croisés formaient comme une arche au-delà de laquelle courrait un sentier d'herbe d'un vert presque irréel. On eut été un cheval on se serait régalé de cette verdure dense, d'une couleur émeraude, promesse de gout tout en richesses et en saveurs. De part et d'autre de ce sentier, une forêt silencieuse, aux grands arbres sévères et attentifs. On avait presque envie d'aller leur parler à ces sentinelles tant leur présence était imposante et humanisée par cet environnement presque issu d'un autre monde. A l'oeil exercé du maitre des bêtes, cet endroit était sans nul doute protégé par un grand druide, peut-être même une enclave cachée au yeux des hommes pour que nul mal ou destruction n'y pénètre. Chaque plante, chaque buisson et même les animaux qu'il devinait sous les frondaisons avait sa place, le droit de vivre libre dans la nature travaillée avec soin. Les champignons en prenait des formes immenses, à tel point que l'halfelin oserait presque s'assoir sur leur moelleux chapeaux, les fleurs offraient des corolles aux couleurs vives et aux pistils saupoudré de fine spores presque argentée, les buissons portaient avec faste multitude de baies que des oiseaux aux plumages exotique venaient cueillir.

Suivant son compagnon et maitre, Elesil prit son envol, rasant la tête de Narvarth. Celui-ci s'arracha un instant à la contemplation de son nouvel environnement et eut un mouvement de surprise. Il lui semblait que son aigle était légèrement plus grand qu'avant... Mais il pouvait se tromper : tant de choses semblaient irréelles sur ce sentier ... et la rencontre à laquelle il se préparait serait sans doute la cerise sur le gâteau. Encore fallut-il s'y retrouver... Arrivée à un croisement en branche étoilée huit chemins partaient dans huit directions différentes, l'un d'entre eux étant la voie par laquelle il était arrivé. Tous ces chemins étaient identiques. Voilà une chose qu'on ne lui avait pas révélé : mais peut-être que cela faisait partie de l'initiation dans laquelle le maitre des bêtes était plongée. Alors qu'il réfléchissait, quelque chose vint lui pincer les fesses. Un petit rire enfantin retentit à sa droite, suivit par les bruits d'une galopade, comme si quelques enfants s'amusaient à faire des farces ...

Sans l'urgence de la situation, le Fils du Clan serait resté ainsi sans se soucier du passage du temps, la vue adaptée à ses autres sens, à tout ce qu'il ressentait de la puissance de la Nature qui l'entourait, le cerveau ouvert à ce qui aurait du lui paraître anormal, mais le moment n'était pas à la détente, à regret le hin se releva, ses pas le menant sereinement à l'arche naturelle qui délimitait la suite de son périple.

En paix avec lui même il s'engagea sur l'étrange sentier, conscient qu'en ces lieux la Nature était maîtresse incontestée.
Il avait déjà eu l'occasion de voir les miracle d'une Nature stimulée accordant ses bienfaits, ou son soutien, de manière dépassant l'entendement, comme dans les bois du Cormanthor, lorsqu'Yvhann avait animé un tapis de végétation pour piéger leurs adversaires, ou plus récemment, ici à proximité de Proskur, où les lianes chasseresses s'étaient occupées du cas des fouineurs, mais ici c'était encore différent, la Nature était démesurément présente partout, et au lieu de perturber Narvarth, la connaissance de cette force l'enthousiasmait, il avait le plaisir de voir et de ressentir des choses qui n'étaient pas à la portée de tous.

Lorsque son fidèle ami ailé le survola, le Cerf des Marches tiqua à peine, tout autour de lui était tellement merveilleusement surdéveloppé qu'il mit la large silhouette d'Elesil sur le compte d'un étrange jeu de luminosité. Il n'eu pas le loisir de s'attarder sur la question, face à lui un élément le prenait au dépourvu, et il n'aimait pas ça, il n'avait pas souvenir de ce croisement en particulier dans les indications de la gnome.

Il s’apprêtait à s'asseoir, histoire de guetter les signes du chemin qu'il devait emprunter parmi les sept qu'il n'avait encore arpenté, lorsqu'un farceur se joua de lui.

Le rire qui s'en suivi, cumulé au fait qu'il ne parvenait pas à voir son assaillant lui rappela quelles créatures étaient venues prévenir dame Gentiane du danger, les pixies.
Par elles il pourrait en savoir plus sur le chemin à suivre, mais pour leur soutirer les renseignements nécessaires, il allait devoir s'attirer leurs bonnes grâces, au détriment de sa dignité, c'était certain.
Narvarth siffla à Elesil de rester tranquille pour le moment, puis il se laissa entrer dans le jeu des fées, il se laissa lourdement tomber sur son séant meurtri, accompagnant sa chute d'un joyeux "ouille ouille ouille".
Une fois au sol il répondit à chaque assaut soit par un pied de nez, soit par une langue tendue, le visage souriant.

Alors qu'il se laissait faire, ses pensées prirent une voie nostalgique. Il allait être longtemps occupé avec la Compagnie, et c'était certain qu'il raterait la petite enfance des jumeaux de sa soeur, ce genre de farces il aurait pu les subir de leur part, mais il savait qu'il ne pouvait pas aider la Compagnie en restant chez les siens, et son départ des terres du Clan aurait toutes sortes de conséquences.

Les pensées vers la Compagnie lui rappelèrent son devoir, et comme le hin considérait qu'il avait accordé assez de temps aux coutume des pixies sans déroger à la politesse de base, il se releva doucement, le visage soudainement plus grave alors qu'il s'adressa au peuple des fées.

-Mes amis, permettez moi de me présenter, je me nomme Narvarth, et ma présence ici est nécessaire, je suis là suite aux conseils de la Femme-Louve. Malgré vos avertissement, ni Dame Gentiane ni moi même n'avons pu arriver à temps pour empêcher le Mal d'épancher sa soif, même si la chose ne peut désormais plus s'en prendre à personne, nous y avons veillé, j'ai besoin de votre aide.
Espérant que le geste à venir lui attirerait les faveurs du peuple farceur, Narvarth sorti doucement de sa poche le seul reste de la Toque-Rouge, histoire que les pixies comprennent bien l'urgence de la situation, avant de poursuivre.

-Je recherche un habitant de ces bois très spécial, un centaure ami avec la soeur Braguelongue victime du monstre honteux, dame Gentiane m'a dit qu'il veillait sur ces terres et que je pourrais surement le rencontrer au bout de ce chemin. Le temps m'est malheureusement compté, donc si vous pouviez m'indiquer où le trouver je vous en serait reconnaissant.

Patient, le hin attendit les réactions des fées joueuses.

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Chapitre 3b Orbe du Dragon

4eme jour du Pourrissement
Foret au-dessus de Proskur
Climat : frais et ensoleillé

La voix calme de Narvarth résonnait dans le profond silence de cette forêt, comme si chaque feuille, chaque tige, et chaque arbre écoutait ce qu'il avait à dire. Le silence s'éternisa un moment, à tel point qu'il crut avoir rêvé, quand à sa droite des petits rires fusèrent. Même si ces rires étaient ceux qui ressemblait furieusement à des enfants, le maitre des bêtes se doutait qu'il s'agissait là d'un peuple peu connu, appartenant à la race magique des fées. Un bruissement se fit entendre à sa droite, l'effleurement d'un buisson aux magnifiques fleurs blanches

[sylvestre] - Dame Gentiane nous connaissons, belle et intrépide elle garde nos forêts. Elle n'oublie jamais d'emporter sucreries, petits objets à nous donner.

Un petit être apparu, probablement celui qui a parlé. De longs cheveux bouclés blonds lui tombait en cascade sur le dos et portait quelques petites fleurs fraichement cueillis et un petit chapeau pointu fait de tresses de jonc auquel était accroché des petites pierres de couleurs diverses. Sûrement pour faire joli. Un visage en triangle, deux petites fossettes de part et d'autre d'une bouche rouge de vie. Deux immenses yeux noirs en forme d'amande l'observaient, des yeux où étaient absent les pupilles, ce qui rendait les différentes expressions assez difficiles à déchiffrer. Pieds nus, portant qu'une petite jupe dans la même matière que le chapeau, ce qui permettait de voir sa nature de femelle, elle semblait dépourvu d'armes. A la voir ainsi toue petite et toute frêle, bien d'humains sans grande culture pourraient penser qu'elle était proie facile. Mais Narvarth avait assez de connaissance pour savoir que ces petits êtres pouvaient se montrer féroces et déployer une magie mortelle pour n'importe qui. Elle s'approcha de Narvarth, levant son petit nez droit et montra son sac du doigt gracile

- Et toi ? Quelque chose pour moi tu as ramené ? Ses petites dents blanches et pointues se révélèrent sous son sourire.
- Poli ce ne l'est pas fit un autre pixie se révélant pareillement devant lui de demander des cadeaux Shanaë
- C'est mieux que sans rien dire les prendre ! rétorqua la petite pixie piquée au vif. Ses joues s'enflammèrent et ses petits pieds tapèrent du sol.


Ici et là apparurent d'autres pixies. Ils étaient pour l'instant au nombre de quatre, dont Shanaë. Tous portaient des pantalons courts et des chapeaux de couleurs favorisant comme décoration des fleurs, des feuilles ou des perles. Les autres étaient manifestement des mâles. Un retint l'attention de Navarth. Un pixie qui semblait presque fait d'épines et qui était le seul vraiment armé. On eut dit la pousse d'une aubépine, tout hérissé qu'il était, épée comprise. Il restait attentif aux gestes de l'halfelin et ce dernier n'avait pas besoin de vraiment se poser la question quand aux compétences martiales de cet épineux. Outre son épée, il avait sur l'épaule un arc qui semblait être fait d'un bois que Narvarth ne connaissait pas. D'instinct Narvarth regarda autour de lui, s'attendant à voir paraitre toute une armée de ces petits guerriers magiques.

Cependant le frère de sang de Shanaë semblait ne pas vouloir démordre de sa pensée
- Les prendre ce n'est pas grave. Les humains pour beaucoup ont la mémoire tellement courte qu'ils oublient souvent l'avoir eu à un moment de leur vie. Et puis vite ils meurent, aucun temps ils ont à souffrir d'un petit objet perdu.
- Moi je sais que dans leur monde, sont punis ceux qui prennent des objets. Dans des cages, on les enferme sans lumière et sans soleil ... La pensée de cette punition fit blêmir la petite Shanaë.
- Shanaë qui sait tout ! se moqua son vis-à-vis.

Navarth comprit que ces petits êtres étaient bien au-delà des urgences et des problèmes de son monde. Il leva les yeux pour apercevoir son fidèle compagnon volant qui s'était posé sur une branche, lissant ses plumes avec une feinte indifférence, tout en observant ce qui se passait sous ses serres. Il allait devoir essayer de les recentrer sur le sujet qui le préoccupait...

Être au courant de l’existence de ce petit peuple féerique et en rencontrer des représentants étaient deux choses bien différentes.
A n'en pas douter le hin aurait apprécié de passer quelques jours en leur compagnie, apprenant de leur lien magique avec la Nature, mais encore une fois ses préoccupations actuelles étaient loin de suivre la même voie que ses envies.

Le Fils du Clan prit quelques instant pour dévisager les petits-êtres alors qu'ils déblatéraient sur la question soulevée par Shanaë, ils semblaient si petits, si frêles, même au yeux du sagespectre, ce n'était pas étonnant qu'ils se soustraient à la vue de tous, le commun des mortels dans son arrogance les trouveraient insignifiants. Pour le hin l'opportunité de les rencontrer était une chance.

Seulement, là, ils ne semblaient pas décider à lui apporter l'assistance qu'il était venu chercher, pour capter leur attention et l'orienter vers la discussion qu'il attendait, il allait devoir payer à sa manière la petite pixie, espérant que ces quatre êtres seraient ainsi disposés à l'aider.

Alors qu'il cherchait de mémoire ce qui conviendrait à Shanaë parmi ses possessions, le hin entreprit de répondre au débat.

-Il est certain que de prendre un chose sans l'accord de son possesseur est mal vu chez les grandes-gens, en même temps même quand on leur demande une chose dont on aurai besoin, ces grands dadais n'apprécient pas souvent.
Mais pour répondre à ta question, pétillante Danaë, il y a peut être une chose qui pourrait te convenir dans mes affaires, laisses-moi juste le temps de mettre la main dessus.

Là le hin savait ce qu'il voulait sortir de son sac, il s'accroupit donc, plongea ses mains dans ledit sac, farfouilla un peu, et en ressorti le poing droit fermé sur quelque chose.
-Je n'ai pas de friandises, j'avoue qu'en me levant ce matin je n'avais pas prévu de faire votre connaissance à tous les quatres. Par contre j'ai une chose qui vient de mon peuple, j'y tiens assez vu que je n'en ai presque plus, mais si je dois m'en défausser pour avoir droit à votre aide, alors soit.
Le hin tendit la main, toujours fermée, paume vers le haut, en direction de la fée.
-C'est une chose particulièrement utile pour se défendre, peut être en aura tu utilité, malgré la présence de ce vaillant combattant, sait-on jamais, en ces temps troubles, même lui pourrait avoir besoin d'aide.
Narvarth ouvra le poing révélant la pierre-ricoche à l'intérieur.
-Cette pierre est spéciale, si elle est bien lancée elle peut faire plusieurs rebonds avant d’arrêter sa course, et ce qu'elle cible s'en souviendra. J'espère que ce présent conviendra, à défaut des friandises?
Relevant les yeux vers l'aigle qui finissait de lisser ses plumes, il remarqua qu'Elesil avait un sens du timing bien à lui, une plume qui le démangeait depuis quelques temps tombait doucement vers eux. Narvarth la ramassa délicatement, puis s'adressa à nouveau aux quatre fées et tout particulièrement à l'épineux combattant.
-Je vous présente Elesil, c'est mon ami et compagnon de voyage, je crois qu'il ne verra pas d'inconvénient non plus à ce que je vous donne sa plume, si elle peut aider à l'empennage des flèches de votre défenseur, alors tant mieux.

Estimant approprié de réorienter la conversation vers la raison de sa présence, le hin reprit.
-Comme je vous le disais, j'ai besoin de votre aide, il me faut rencontrer le centaure qui veille sur ces terres, un Toque-Rouge a tué la sœur de votre amie Dame Gentiane, pouvez vous me dire où le trouver, s'il vous plait.

Narvarth se défausse d'une pierre-ricoche, et d'une plume d'Elesil.

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Chapitre 3b Orbe du Dragon

4eme jour du Pourrissement
Foret au-dessus de Proskur
Climat : frais et ensoleillé

Lorsqu'il vit les yeux de la petite Shanaë briller de mille feux Navarth comprit qu'il avait trouvé le cadeau juste. Ce n'était pas tant la pierre qui faisait cet effet, mais la jolie plume douce que Elesil venait de laisser tomber au sol. D'ailleurs à la mention de son compagnon quatre tête se levèrent pour admirer Elesis qui semblait presque se gonfler d'importance.

- Grand merci je te dis pour cette jolie plume dit la jeune pixie la saisissant avant ses compagnons. Aussitôt, elle alla rejoindre les décorations du petit chapeau qu'elle portait.
- Belle je suis non ? demanda-t-elle à l'assemblé sautillant sur place d'une manière gracieuse. La pierre sembla intéresser le guerrier qui décroisant ses bras s'approcha de Narvarth. Il s'en saisit sans un mot, les yeux baissés et soupesa le poids. Narvarth comprit que cet objet trouverait une cible, il ne restait qu'à espérer que cela ne serait pas lui. Enfin il daigna parler d'une voix plus rauque, d'un air bien plus sérieux que ses congénères qui avaient décidé à se faire un petit moment de récréation, l'un sortant une flûte, les autres commençant une danse où rire et joie éclataient telle des fontaines de pure vie.

- Au gardien je te mènerais. A la Pierre de Vie il se tenait au soleil qui se lève. Viens Maître de l'aigle Elesil.
Il était inutile de prendre congé des pixies qui semblaient d'ores et déjà avoir oublié sa présence. L'écho de leur rires et de la flûte les poursuivit alors que Navarth et le guerrier épineux prirent un direction qui semblait être vers le nord ouest. La forêt était plus dense, orné de milles espèces que des connaissances humaines n'auraient pas assez d'une vie pour répertorier. L'Epineux se fondait dans la verdure et dans son environnement à tel point que plusieurs fois Narvarth pensait qu'il n'était plus là et c'était en se concentrant qu'il arrivait à le suivre. La créature dut se rendre compte qu'il était difficile pour le rôdeur de le distinguer aussi se mit il à lui parler à voix atténuée pour garder le silence de ses pas :

- Mourir les plantes rares sous la cupidité meurtrière des humains. Seul leur avidité les guide. Le jardin ici cultive ceux qui ont pu être sauvé. Là est une des charges du Gardien. Gardes-toi bien de me suivre, même si tes pas sont lourds à mes oreilles de guerrier.

Ils débouchèrent sur une petite colline qui surplombait un vallon. Une grande pierre lumineuse se dressait là vers le ciel, pierre où se dessinait des symboles que Navarth avait du mal à distinguer tant la lumière était aveuglante, un peu comme un second soleil. Ces symboles ressemblaient vaguement à ceux qu'il avait pu entrevoir dans des grimoires au sujet des anciens haut elfes. Le maître des bêtes ressentit la magie du lieu, un lieu où une énergie de vie était irradiée de manière intense, tellement intense qu'il eut l'impression que tout son être vibrait et que d'un moment à l'autre il allait exploser de trop de vie. Pourtant il était à dix mètre de cet imposant édifice qui venait fort probablement d'un autre plan. Le guerrier lui fit faire le tour laissant la pierre à distance. Au fond une petite rivière scintillait tranquillement dans la lumière du jour. Elesil se laissa planer devant lui, observant des cieux cette merveilleuse terre magique. Il semblait serein, se laissant porter par le doux vent qui caressait ses plumes.

Vers l'est se dessinait les contours d'un tertre entourés d'arbres aux feuilles blanches. Le guerrier des fées s'arrêta un moment, et semblait chercher quelque chose. Puis il sourit et leva le bras droit devant.

- Le Gardien j'ai vu, à la Source du Chant. Allons Narvarth ne perdons pas de temps. Quête à sa fin tu touches.

Déjà Elesil semblait attiré par quelque chose et il semblait descendre vers le point indiqué par le guerrier épineux.


Désolée pour le retard. Ma vie irl se calme là je vais pouvoir être un peu plus régulière. Merci pour ta patience.

¤Tant d’insouciance.¤
Il était dur de concevoir pour le hin que les joyeux lurons dont il venait de faire la connaissance puissent aussi vite passer à autre chose, faisant fi de l'annonce de la mort de la Dame Gnome.

Enfin, c'était peut être aussi que le malheur n'ai point de prise sur eux, leur joie de vivre et leur facéties pourraient être un bon point d'ancrage pour leur amie Dame Gentiane, dans les moments durs a venir pour elle, ça pourrait fortement l'aider à tenir le coup.

Laissant là la majeur partie de ses nouvelles connaissances, le sagespectre se mit en route à la suite du nouveau possesseur de la pierre ricoche.
L'aisance qu'avait ce dernier à se fondre dans le décor subjuguait Narvarth, si l'épineux avait été pris de l'envie de le semer, il l'aurait fait sans aucun souci, et ce malgré l'expérience du hin dans la traque en forêt. Il avait brièvement connu un gnome des bois qui avait une aisance naturelle en forêt s'approchant de celle de son guide. Ce souvenir fit germer une pensée en lui, il avait beau être proche de la nature, son vécu proche des lieux civilisés, même pour de courtes durées, le privait de cette propriété instinctive et naturelle qu'avaient les petits peuples des bois à ne faire qu'un avec leur monde, et malgré tout ses efforts il resterait loin de leurs capacités, un balourd à son échelle.

Ce triste constat, si réaliste le fit sourire, il imagina même Mirtzar à sa place, faisant preuve d'autant de discrétion qu'un troupeau de bœufs sur une rue pavée, là pour le coup l'épineux aurait eu de quoi grincer des dents.
Les paroles dudit épineux ramenèrent ses pensées à la réalité.
Il n'était que trop au fait des mauvais penchants des humains par rapport aux choses qu'ils ne considéraient pas primordiales, il était heureux qu'en ce havre, la Nature et ses joyaux était précieusement préservés.

Narvarth allait questionner le pixie sylvestre sur ses connaissances des Toques Rouges, espérant mettre à profit le reste du trajet pour améliorer ses chances, au moins d'un point de vue théorique, d'ici à sa future rencontre, très certainement inévitable, avec le peuple maléfique qui avait fait couler le sang Gnome, mais l'arrivée hors du couvert végétal retint ses interrogations, l'endroit était ce qu'on qualifiait habituellement de féerique, et le fait d'y avoir été mené par un membre du peuple des fées accentuait encore cette impression.

Attraction, crainte, curiosité et apaisement se succédaient alors qu'il évoluait à proximité de la majestueuse pierre.
Il ne s'était pas douté, une fois encore, en se levant le matin à quel point sa journée serait riche en événements, et la puissance du moment contrebalançait très certainement la maudite rencontre qui avait entamé sa matinée.

Une fois encore, avant d'avoir pu mettre de l'ordre dans ses idées et questionner l'épineux sur l'endroit, le Fils du Clan se re-fit couper l'herbe sous le pied, il allait rencontrer le Centaure et n'avait plus que peu de temps a passer avec l'épineux. Avant de quitter complètement la colline de la Pierre Lumineuse, le hin tenta tout de même la discussion avec son farouche guide.

-Vaillant guide, je te remercie de m'avoir mené au Gardien, bien qu'il me faille au plus vite m'entretenir avec lui, j'aurai aimé que tu m'accordes quelques instants de plus, maintenant ou après ma rencontre avec le protecteur de ces lieux, pour me renseigner à propos de ces malsains Toques Rouges, s'il me fallait les débusquer où chercher, combien en chercher dans les environs, comment prendre le dessus sur eux dans le cas ou je les affronterait? La chance et le bienveillant soutien de Dame Gentiane m'ont tiré d'une mauvaise posture ce matin, et j'avoue ne pas avoir envie de me frotter à nouveau à ces monstres dans les mêmes conditions.

Un léger sourire effleura le hin.
-Si tu penses que ces réponses pourraient m'être données par le Gardien, alors je vais de ce pas le rencontrer, en tout cas merci de m'avoir mené ici, prends bien soin des tiens, et si Yondalla le veux je te dis à notre prochaine rencontre.