Tout vient à point à qui sait attendre, Ashyn Futhvuer et Thorbjörn Briselance

Deuxième jour du Cœur de l’Hiver, Année des Dragons Renégats.
(2 martel 1373)

Lieu : Everlund, auberge du Cerf blanc, à proximité du Marché de la Cloche.
Temps : /
Moment :Midi

MJ
Narration: Thorbjörn Briselance et Ashyn Futhvuer

insi, les compagnons étaient prêts à débuter leur aventure. Hannibal Caliban salua chaleureusement les deux compagnons et se retira laissant dans l'alcôve le trio dont les principaux protagonistes de cette aventure sans nulle doute en proie à bien des questions. Ils partagèrent leur repas en bavardant tranquillement, une façon le flot d'information faire leur chemin. Shevarra évoqua aussi l'avenir de la Compagnie, de façon discrète. Ce n'était pas une nouvelle pour chaque frère des marches présents, des rumeurs circulaient bon train dans les couloirs du Bastion. Après le repas, chacun se leva et quittèrent les lieux en passant par une autre entrée qui donnait sur l'arrière de l'établissement, une issue de secours qui donnait sur un véritable entrelacs de petites ruelles qui nécessitait une bonne connaissance des lieux pour ne pas s'y égarer. Shevarra semblait parfaitement à son aise. Ils abordèrent bien vite une partie de la ville qui contrastait avec ce qu'ils avaient connu jusqu'à lors. La rue de l'Etoupée était de dimensions modestes, réduites par le ruisseau central clairement visible dans lequel on jetait allègrement les détritus, contenus de pot de chambres et tout ce qui allait bien avec. La vie y battait son plein. Devant les portes, les enfants jouaient à la toupie ou à la marelle malgré l'encombrement des auvents, l’encorbellement des maisons, les enseignes pendantes et par des bric à brac posés de ci de là.

Shevarra, la main négligemment posée sur la garde de son épée marchait de bon pas, au devant des compagnons. Vigilante, la jeune demi-elfe restait sur ses gardes même si elle connaissait le coin pour s'y rendre à chaque fois qu'elle faisait halte à Everlund. Au bout de quelques minutes, elle s'immobilisa devant la porte d'un ocre sale portant l'enseigne "Chez Ergon, aphoticaire". La bâtisse de pierre à deux étages était entièrement recouverte de lierres malades. Elle frappa trois fois puis deux fois pour enfin qu'on consent à leur ouvrir sur une humaine bien portante, un peu plus grande d'une tête que ce cher Thorbjörn portant blouse et tablier chamarré de couleurs vives. Un foulard retenait une masse de cheveux roux striés de gris, dégageant un visage rond et au regard noir. Son visage fermé s'éclaira immédiatement à la vue de la meneuse de la phalange de l'Aigle.

- Je viens voir Ergon, Maty, est-il disposer à nous recevoir? souffla Shevarra, aussitôt la matrone se poussa sur le côté et laissa les compagnons entrer dans le saint des saints. Un petit hall qui tombait en décrépitude,puis un seul et unique couloir qui menait fermé vers une imposante porte en bois sombre et à l'huisserie décorée. Sans un mot la femme nommée Maty fit signe au trio de s’avancer, on fit tourner la poignée et pousser la porte. Un changement de décors s'imposait. Cette fois le hall était richement décoré, des plantes vertes au fleurs jaunes et rouge diffusait une bonne odeur tout comme le parquet en bois fraîchement ciré.

Maty les précéda vers un escalier en colimaçon qui permettait d'accéder au second étage pour déboucher cette fois dans ce qui semblait une vaste échoppe, claire et aérée, deux murs étaient remplis d' étagères en partie vitrées qui contenait toute sorte de fioles et potions, d'objets hétéroclites. Un grand comptoir en chêne barrait le passage aux étagères ou un homme portant des lunettes en demi-lune penché sur un imposant grimoire annotait certaines choses, l'autre partie de la pièce, était dans un désordre plus aléatoire, une table de travail contenant de multiples ustensiles, pots, des feuilles de velin disposé de gauche à droite. L'air embaumait littéralement d'odeurs de plantes et herbes. L'homme leva les yeux vers ses visiteurs et plissa les yeux en grommelant quelque chose. Vêtu simplement, de pantalons noirs et d'une chemise de lin couleur crème et d'un gilet sans manche, en cuir muni d'une petit poche. L'homme , une quinquagénaire élançé, au visage rasé de près hormis des favoris imposant et d'une chevelure aile de corbeau, ne donnait guère être versé dans l'Art.[I]

- J'espère que cette fois ci, je ne vais pas devoir attendre des mois avant que l'on me paie ce que l'on me doit! La maison ne fait plus crédit Shevarra Stayanoga![I] dit Ergon de fort méchante humeur. Shevarra se fit tout sourire.

Shevarra Stayanoga

Quel bourru tu fais mon brave Ergon! Rassure toi, tu seras dédommagé en conséquence! Nous avons besoins de tes services, Ashyn et Thorbjörn ont besoin de ton savoir voir de tes talents.Elle donna un léger coup de coude à Ashyn comme pour lui signifier: Si tu as besoin de quelque chose, c'est maintenant ou jamais. -------------------- Le meneuse de la Phalange de l'Aigle ne laissait pas insensible ceux qui la croisaient. Mais attention, il ne se faut pas se fier aux apparences, ses prouesses martiales n'étaient pas feinte, loin de là. Elle apparaît d’ordinaire aux autres vêtue d’une armure de cuir cloutée qui épouse à merveille sa musculature longiligne et harmonieuse. Femme au caractère bien trempé et au code de l’honneur exacerbé, elle est d’une fidélité sans faille envers la Compagnie des Marches.

Les compagnons devaient maintenant prendre l'avantage ou plutôt l'initiative.

e roublard jeta un œil attentif aux portraits que tendait Shevarra. Il laissa le temps à son compagnon nain de s'attarder un peu dessus, avant de les rouler soigneusement. Peut-être devraient-ils prendre un étui à parchemin à la bibliothèque qu'ils visiteraient ? L'espace d'un instant, son cerveau s'égara à penser qu'il n'était pas impatient de rencontrer Ritèj.
Il rangea finalement la pierre dans la poche de sa chemise et commença à remettre toutes les informations en ordre dans les bonnes cases de sa mémoire. A croire que son cerveau ne fonctionnait plus aussi vite que dans sa jeunesse, puisque lorsque l'exercice fut fait, le Cornegarde était sur le point de quitter le salon. Il se leva et fit un signe de la tête pour confirmer les dires de son ami nain et saluer son supérieur ; revenir au Bastion en vie faisait définitivement partie des objectifs de la mission.


Le repas fut excellent, c'est en tout cas ce que retint Ashyn, qui avait eu en entrant le ventre vide de la veille au soir. Il fut tout particulièrement intéressé par les nouvelles provenant du Bastion : quelques réorganisations étaient apparemment en cours et il était impatient de voir ce qu'il allait ressortir de tout cela... probablement pas avant quelques décades, si tout allait bien.

La sortie à l'air frais ne fut pas aussi rude que le matin même ; le ventre bien plein n'était surement pas étranger à cela. Il ressortit la bourse que leur avait donné Shevarra, qu'il avait rangé aux côtés des deux portraits :

- Je te propose de prendre cent pièces d'or chacun, Thorbjörn. Comme cela, si nous devions être amené à être séparés, ou si l'un de nous devait se faire voler son équipement, nous aurions toujours de quoi subvenir à nos besoins. Il tendit alors l'équivalent de cent pièces d'or au nain. Il continua sur le sujet abordé juste avant par le nain : "Je ne connais malheureusement pas beaucoup le Zentharim, je pense qu'une visite bibliothèque sera d'une grande utilité."


La maison dans laquelle ils étaient maintenant était un savant mélange de musée, bibliothèque, laboratoire, jardin, échoppe et très surement lieu de vie. Hormis le lierre mourant sur la façade, le tout semblait entretenu et relativement bien rangé pour ce genre d'échoppe assez "fourre-tout". Le roublard, poussé par la curiosité, tendit le cou plusieurs fois pour tenter de mieux voir ici et là ce qu'il pouvait se cacher derrière une plante ou au détour d'un angle. Il devrait à coup revenir ici, pour le plaisir de ses yeux.
D'ailleurs voir une nouvelle fois une échoppe comme celle-ci lui fit remonter les souvenirs impérissables du comptoir de son défunt père, sur la lointaine île de Tharsult.
La pièce était chargée d'odeurs de vieux, de bois, d'herbes et de plantes... sa main effleura un sac qui trainait là, à terre... et immédiatement il était dans le comptoir de son père, enfant. Tahnyn, son petit frère était là, aussi, et tout deux fouillaient dans un sac d'herbes dans l'arrière boutique. Une douce lumière venait de la fenêtre, et une voix suave emplissait la pièce de quelques vers :

II est de forts parfums pour qui toute matière
Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.
En ouvrant un coffret venu de l'Orient
Dont la serrure grince et rechigne en criant,

Ou dans une maison déserte quelque armoire
Pleine de l'âcre odeur des temps, poudreuse et noire,
Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,
D'où jaillit toute vive une âme qui revient.

Mille pensers dormaient, ...

Cette voix... le barde de la ville d'Urbeth ! La voix de Baude Charlenote était dans l'air, récitant son poème favori...

La voix disparut dans un murmure alors que Ashyn adulte reprit le contrôle de son esprit.
Peut-être lui aussi, un jour, aurait-il son échoppe ? L'heure n'était pas encore venue... Mais peut-être viendrait-elle, bientôt ? Après tout, on ne pouvait pas vraiment échapper à son destin... Sharess l'avait jusque là bien guidé... il comptait une fois de plus sur elle pour lui montrer son heure.

Le coup de coude de sa chef le sortit finalement de son rêve éveillé. Reprenant pied avec la réalité, il fit un pas en avant. Il se racla rapidement la gorge, avant de commencer, dans un ton amical et courtois quoique toujours un peu perturbé par son voyage dans le passé :

- La bonne rencontre, Messire Ergon. C'est un plaisir de vous voir enfin en personne ; Shevarra nous a vanté votre bibliothèque et vos talents. Dit-il d'abord en espérant toujours que cela rendrait l'homme moins désagréable "Je suis Ashyn Futhvuer, et voici mon compagnon, Thorbjörn Kronagson."Ajouta-t-il en laissant la place au nain pour s'avancer. "Nous nous apprêtons à partir en mission et nous aurons probablement affaire au Zentharim. Aussi nous sommes soucieux d'en apprendre plus sur eux. Connaissez-vous cette organisation ? Qu'avez-vous à nous en dire ?" En posant une question aussi large, il espérait laisser suffisamment de liberté à l'homme pour qu'il aborde spontanément les aspects les plus importants concernant le Zentharim. "Nous aurions aussi aimé consulter quelques uns de vos ouvrages sur la géographie de Llorkh, Eauforte et leurs environs, si toutefois vous en avez ?"

Il se tourna alors vers Shevarra, comme pour vérifier s'il n'avait pas été trop spécifique. Même si Ergon semblait être un collaborateur de longue date de la Compagnie des Marches, un peu de discrétion ne serait jamais un mal.

Eventuellement test de psychologie sur le Ergon pour un peu mieux cerner le bonhomme et savoir si sa réponse et honnête et complète (s'il ne cache rien).
Pour les infos sur les Zenths : je voudrais savoir si l'invasion du village est un ordre d'un grand chef, ou l'initiative d'un petit chef local qui a décidé d'étendre son influence. En gros, est-ce qu'on doit redouter des renforts ? Quelle est la structure du Zentharim et quels sont les liens qu'entretiennent les différentes antennes/villes entre-elles. Pourquoi sont-ils à Llorkh ?
Pour les infos géographiques, des trucs globaux suffiront largement, les distances approximatives et les importants, repérables ou possiblement utiles (tu peux tout aussi bien dire de regarder dans les bouquins)

Le nain avait donné son accord à Ashyn pour le partage des pièces d'or, il leur serait désagréable d'être délesté d'une pareille somme. Thorbjörn les rangea dans sa bourse avec celles qui lui appartenaient, il prit note mentalement de ce qu'il avait déjà pour éviter les mauvaises surprises.

Le fait que personne n'eut de renseignement sur la secte intriguait le fils de la pierre. Tout le monde avait plus ou moins eu vent d'eux, mais aucune information ne paraissait vraiment filtrer du Zentharims. Il fallait donc se méfier au plus au point de ces personnes, un adversaire avec trop de secrets devient beaucoup trop dangereux d'après son expérience. La bibliothèque devait leur fournir au moins quelques renseignements sinon ils allaient partir à l'aveugle dans une région déjà contrôlée par l'ennemi.

Une fois entré dans le bâtiment, son compagnon sembla avoir l'esprit ailleurs pendant un court moment en observant religieusement l'intérieur. Le réveil de Shevarra amusa quelque peu le nain qui ne pensait pas qu'un homme de cette trempe ait un relâchement en un moment comme celui-ci. Lorsque qu'Ashyn prit la parole, le nain réalisa qu'il serait sans doute le porte parole des deux car il n'avait pas la même façon de parler. Même si Thorbjörn pouvait se montrer attentionné ou amical, son ton de voix convenait sans doute aux autres nains et non pas à des personnes extérieures à sa culture.

Il se sentait un peu inutile pendant la conversation mais il se rappela qu'un homme à qui on doit de l'argent est toujours rancunier. En tout cas, les mauvais payeurs étaient toujours moyennement considérés voir pire dans la société naine. Il observa attentivement l'homme et la pièce, pour prévenir toute tentative de vengeance de sa part, ce qui leur ferait perdre du temps pour rien. Cette méthode lui semblait bonne pour la suite, laisser parler Ashyn et lui s'occuperait de la sécurité. Il n'était de toute façon pas fait pour les tractations ou la diplomatie.

Il attendit patiemment que l'homme réponde à leur demande en espérant pouvoir trouver quelque chose. Il savait lire, et donc deux personnes sur les livres leur permettraient d'économiser un temps précieux pour leur mission si jamais on leur présentait des livres ou des notes.

Thorbjörn attend qu'on lui donne de quoi lire, il cherche les mêmes infos qu'Ashyn avec un petit plus qui serait de savoir si une communauté naine se situe dans les environs de la mission.
Il tente un test de psychologie sur les paroles de l'homme et détection s'il tente quelque chose.

Deuxième jour du Cœur de l’Hiver, Année des Dragons Renégats.
(2 martel 1373)

Lieu : Everlund, auberge du Cerf blanc, à proximité du Marché de la Cloche.
Temps : /
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MJ
Narration: Thorbjörn Briselance et Ashyn Futhvuer

rgon plissa les yeux au fur et à mesure qu'Ashyn laissait libre court à ses réflexions et ses questionnements. Il soupira légèrement quand l'Aiglon termina.

- Le réseau noir m'est connu Ashyn Futhvuer, même si par la grâce de tymora ils n'étendent pas encore leur sombre influence sur les Marches d'Argent. Bien que je ne doute pas que certains regards soient tournés vers nous ! lança Ergon en guise de préambule, avant de poursuivre « Ils excellent dans toute sorte de spécialité de la contrebande à l’espionnage et d’autres petites gentilles ses de ce genre. Lunargent reste vigilant à leur égard même s’ils ont jeté leur dévolu sur une grande zone de la Mer de Lune jusqu'au Nord de la Côte des Epées. Le contrôle du commerce était une de leur marotte, aujourd’hui j’ignore ce qu’ils recherchent ou veulent, mais assurément rien de bon. »

Ergon disparut quelques instants dans une pièce attenante, les bras chargé d’un livre épais, sa couverture en cuir couleur fauve, élimé sur la tranche était orné de lettres dorés : Petit précis sur la Frontière Sauvage. Il l’ouvrit par le milieu dévoilant une carte parcheminé

- La prudence est la méfiance est de mise quand on traite avec le zhent, je vous recommande donc de rester sur vos gardes. Approchez.

Les échanges entre le contact de la Compagnie et les deux aventuriers continuèrent guère plus qu’un quart de chandelle mais l’homme semblait affable et connaître bien son sujet sans que l’un ou l’autre des frères des marches ne puissent mettre un seul instant en doute son honnêteté. Mais là où ils perdirent le plus de temps, pour le plus grand bonheur de notre roublard, fut au moment ou ce dernier, en possession de quelques broutilles se laissa aller à voir si l’homme pouvait lui être d’une autre utilité. Et c’est avec une réelle satisfaction que notre Ashyn découvrit qu’Ergon était loin d’être un simple apothicaire, comme quoi il fallait parfois se méfier des apparences…

Après avoir vendu quelque temps plus tôt quelques dagues et écus encombrants, ainsi que les gemme, il n’avait pas encore franchit le pas pour l’anneau et l’amulette qu’il conservait constamment sur lui dans une petite bourse en cuir, et cela, depuis la fin de sa précédente aventure. Se pouvait-il que cet homme puisse l’éclairer. Mais bien évidemment ! Cet Ergon était doté véritablement de multiples talents. C’est ainsi que moyennant finance, que notre aiglon découvrit la véritable valeur de ces eux objets après quelques minutes.
L’après-midi était bien avancée quand ils quittèrent la demeure d’Ergon, ce dernier avait plusieurs rendez-vous qu’il ne pouvait décaler mais les compagnons devaient le retrouver au même endroit en fin de journée pour qu’ils puissent débuter leur périple au plus tôt. Ils prirent la direction de la Chopine Solitaire, l’établissement ou Ashyn avait prit ses quartier afin qu’ils puissent récupérer ses affaires et en laisser d’autres à destination de la Compagnie. Au comptoir de la taverne, presque déserte, ils partagèrent une bière pour le plus grand plaisir d’Arpagon le tenancier gnome toujours à l’affut des nouvelles du Nord et de la Compagnie puis toujours avec Shevarra le duo quitta les lieux pour rejoindre l’antre d’ Ergon qui les attendait de pied ferme, toujours habillé de la même façon . Il les invita à passer dans une autre pièce, plus petite, remplie d’étagères ou des dizaines d’ouvrages de toute tailles se côtoyaient, du sol au plafond. La pièce était dépourvue de fenêtres, éclairées seulement par deux grandes sphères lumineuses qui dispensaient une lumière tamisée. Il invita les deux compères dans le centre de la pièce, se retroussa les manches, se frotta énergiquement les mains et fit quelques assouplissement articulaires de ses doigts

- Maintenant si vous êtes d'accord, l’heure est peut-être venue de vous faire gagner un temps précieux. Prêts ?

Derrière le thaumaturge apothicaire se tenait Shevarra, bras croisés sur la poitrine. Elle leur adressa un léger signe de tête affirmatif agrémenté d'un sourire franc.

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shyn écouta avec patience et attention le discours d'Ergon. Il semblait érudit sur bien des choses, et ses explications allaient être d'une grande aide aux compagnons. Ainsi donc, le contrôle de ce village avait été orchestré depuis le plus haut de l'organisation Zhent, Geildarr Ithym. Si l'apothicaire avait juste, le lieutenant à la tête de l'opération dans le village de leur destination n'appellerait pas de renfort de peur d'être considéré comme un faible par ses pairs. Le roublard rangea cette information bien précieusement : ils devraient utiliser l'égo apparemment sur-dimensionné de ce lieutenant à leur avantage.
Il eut une bonne surprise en apprenant que ce bon Ergon pouvait identifier les objets qu'il n'avait jusque là point oser toucher, sinon du bout des doigts. Moyennant rétribution, bien évidemment, cela aurait été surprenant qu'il en fut autrement, vu les précédents échanges qu'il avait eu avec la demi-elfe. Certificat à l'appui, il avait maintenant en main deux bien beaux objets, qu'il décida alors de porter. Les craintes qu'il avait jusque là éprouvé à leur sujet étaient finalement hors de propos, ce qui n'était pas un mal et d'ailleurs arrangeait bien le roublard.


De retour à la Chopine solitaire, il partagea brièvement ses réflexions avec Shevarra et Thorbjörn au moment du repas, où il fut d'ailleurs un peu absent, écoutant d'une oreille distante les discussions de ses compagnons, préoccupé par ses pensées et ce qu'il venait d'apprendre sur le futur de sa mission.

Le repas avalé, il fit du rangement dans son sac, se délesta de quelques objets encombrants comme l'arc long ou la cotte de maille qu'il avait réussi à rapporter de sa précédente mission. Le Cornegarde était présent à Everlund, peut-être prendrait-il directement ces objets directement, si toutefois il devait rentrer au bastion prochainement. Il discuta aussi avec le tenancier, et parvint à conclure un arrangement avec lui pour la conservation de certains biens précieux qu'il ne souhaitait en aucun cas amener avec lui en mission. Si malheur devait lui arriver, au moins il serait sûr que la compagnie en fasse bon usage.

Quelques menues courses effectuées et le sac fin prêt, il suivit sa supérieure dans les ruelles jusqu'au manoir d'Ergon.

- Alors, ami Nain, comment sentez-vous cette mission ? Je n'ai pas encore vu ce Ritèj qu'il ne m'inspire déjà pas confiance Dit Ashyn en pensant au portrait du personnage "La mise en garde de Shevarra ne devra pas être négligée. Nous devrons être fins avec ce personnage. J'espère qu'il n'est pas plus rusé qu'il n'en a l'air, cela nous compliquerait singulièrement la tâche, et je n'aimerait pas laisser l'intégralité de ma bourse dans la poche de cet inconnu pour des informations de mauvaise qualité."


La pièce qu'ils visitèrent cette fois-ci ne leur avait pas été présentée précédemment. Et pour cause, le Shaarien était persuadé d'être à présent dans le laboratoire magique de cet étrange personnage. Intrigué, le roublard regardait et inspectait les lieux. Ce qui l'étonnait le plus était sans aucun doute les deux globes lumineux qui projetaient leur lumière tamisée dans la pièce. L'une de ces choses serait du plus bel effet dans le Bastion. Il en parlerait à Théodus à son retour.
En attendant, lui et Thorbjörn avaient de quoi s'occuper.

- Je suis prêt Dit-il d'un ton ferme et assuré, accompagné d'un signe de la tête

L'affaire en cours semblait de plus en plus tendre vers les profondeurs du mal. L'explication de cette secte par Ergon avait donné satisfaction à Thorbjörn mais aussi confirmé ses pensées : on ne joue pas avec le Zentharim. En plus, elle s'était mis en accord avec l’Église de Baine. Tous ce que pouvait désapprouver les préceptes de Clangeddin Barbedargent se trouverait en concentré dans cette mission. Thorbjörn ne connaissait pas ces pratiques et il avait une vision plus directe de la société ainsi que des batailles, il allait devoir revoir son jugement des gens et être beaucoup plus sur ses gardes lors de leur périple.

La communauté naine de Llorkh pouvait aussi être un bon point pour leur mission. Si les rumeurs pouvaient être très éloignées de la réalité, elles trouvaient souvent une base dans celle-ci. Conscient que les fils de la pierre pouvaient les aider, il ne fallait pas hésiter à rencontrer leur porte parole ou leur chef en arrivant dans cette ville. Ils pouvaient être un appui de poids face à une société secrète implantée là-bas depuis plusieurs années. Il n'omettrait pas d'aller se présenter à ses frères. Il ne restait plus qu'à trouver, avec le concours d'Ashyn, une excuse à son voyage dans cette ville. Peut-être sous couvert d'un nouveau lien commercial entre cette région et les mercenaires de son village dû à la mort de son père.

Les discussions dans l'auberge allaient de bon train pour Thorbjörn, il avait eu le temps d'entendre quelques changements dans la Compagnie des Marches avant son départ. Il émettait des hypothèses sur l'organisation prochaine qu'elle aurait avec Shevarra. Il ne serait pas étonné de voir un nombre important de changements à son retour de cette mission. Et il espérait réellement revenir entier.

La question d'Ashyn tombait à pic, ses idées pour la suite n'attendirent pas d'arrivée à Eauprofonde pour sortir de sa bouche.

- En ce qui concerne le demi-orc, je n'ai que peu de foi en ces engeances. La premier que j'ai rencontré fut Gorm, et la rencontre a été assez intéressante. J'ai toute confiance en lui mais seulement parce qu'il a été accepté par la Compagnie. Je te rejoins sur tes propos, il faudra avoir plusieurs sources d'informations. Celles qui ne s'ouvrent que pour l'argent peuvent avoir été faussées par ce dernier. J'ai aussi quelques idées en ce qui concerne la communauté naine de Llorkh. Si elle a été aussi malmenée que le soulignent les rumeurs, mes frères pourront sans doute nous porter une aide non négligeable pour cette mission. Il me faudra me présenter à leur porte-parole, mais il nous faudra préparer cette entrevue. Je ne les connais pas, et je pense qu'il ne faut surtout pas lâcher d'information sur nous. On ne sait pas à quel point cette citée est corrompue. J'ai une excuse qui est plausible : le fait de renouer les liens commerciaux entre les mercenaires de mon village et cette région. Nous devons en discuter plus sérieusement pour ne pas être pris de court et accorder nos lyres.

Il espérait qu'Ashyn soit sur la même longueur d'onde. Il devait sans doute déjà avoir un mensonge tout prêt pour leur périple mais qui sait ? Le nain pouvait faire pencher la balance s'ils rencontraient les fils de la pierre.

Ergon semblait avoir énormément de talents cachés car la nouvelle pièce que Thorbjörn découvrait avec les autres dénotait avec le reste. Elle n'inspirait pas confiance au fils Briselance qui n'était pas à l'aise avec la magie. Il savait que le seul moyen de faire gagner du temps comme disait Shevarra était d'utiliser des pouvoirs. C'était à contrecœur qu'il répondit par l'affirmative.

- Je suis prêt aussi.

Deuxième jour du Cœur de l’Hiver, Année des Dragons Renégats.
(2 martel 1373)

Lieu : Everlund, auberge du Cerf blanc, à proximité du Marché de la Cloche.
Temps : /
Moment :Midi

MJ
Narration: Thorbjörn Briselance et Ashyn Futhvuer

shyn et Thorbjörn eurent tout deux l'impression de tomber dans un gouffre sans fond quand Ergon les toucha tour à tour et qu'ils sentirent tout autour d'eux tout se volatiliser et disparaitre. Ils crurent entendre Shevarra leur crier un bonne chance Frères des Marches puis pouf, plus rien ou plutôt si quelque chose s'apparentant un hénissement retentissant de chevaux et le bruit d'une chute de corps suivie de jurons bien sonore les fit se retourner comme un seul homme tandis qu'ils prenaient conscience qu'ils se trouvaient désormais tut deux à l'air libre au plein milieu d'une route bien entretenue bordé d'une côté comme de l'autre d'arbres aux ramures dénudés. Il neigeait et une petite bise froide revigorante soufflait alors que le jour tirait à sa fin. D'ici deux heures la nuit viendrait poindre l bout de son nez.

Le roublard et le guerrier barraient le chemin à une charrette bâchée tirer par deux chevaux dont le cocher s'était affalé par terre suite à l'arrêt brusque de l'attelage et cela par un coup malheureux du sort. L'homme, un solide sexagénaire se relava en délivrant une bordée de juron. Ildévisagea les deux compagnons dont le visage montrait un chouilla une certain incompréhension et absencetoute passagère bien entendu.

- Bon diou de bon diou garnements! On vous a jamais dit de pas vous trimbaler en plein milieu de la route mais sur les côté! De façon à ne pas gêner la circulation? Hein ? C'est que j'ai pas que ça à faire, je dois être à Eauforte avant la nuit donc allez on dégage et on fait place net. C'est y pas clair?dit-il en remontantdans sa charette toujours en marmonnant.

Ce fut une première pour le nain pour ce genre d'expérience, et quel choc pour Thorbjörn ! Le changement si brusque d'environnement était assez déstabilisant pour lui, mais il fut content de ne pas avoir d'effets secondaires tel qu'un renvoi de son dernier repas. Au moins, il n'aura plus à s'en faire à l'avenir en empruntant ce moyen de locomotion fort utile. Combien de temps leur aurait-il fallu pour parcourir autant de distance ? Combien d'obstacles avaient-ils évités en utilisant la magie ?

Le fils Briselance reconsidéra un peu la magie dans ses pensées. Il n'en n'avait jamais vraiment connu à part quelques prestidigitateurs qui venaient amuser les enfants lors des fêtes ou bien les mages qui escortaient parfois les caravanes mais ils n'utilisaient leur art qu'en cas de besoin et la plupart des voyages se faisaient sans encombre. Tout un pan de cet univers se découvrait à ses yeux et sa curiosité s'en régalait ! Est-ce que les autres compagnons qu'ils devaient rejoindre comptaient parmi eux des adeptes de la magie ? En tout cas, Thorbjörn salivait à l'avance d'en voir à l'oeuvre.

Toujours est-il que ce n'était pas vraiment le moment de laisser ses pensées s'éparpiller face à cette rencontre. Le nain n'avait pas eu le temps d'aider l'homme qu'il s'était déjà relevé, mais il n'avait pas l'air d'en avoir besoin non plus. Quand le cocher mentionna Eauforte, Thorbjörn pensa que c'était un bon coup de chance de tomber sur lui que ce soit au sens figuré ou littéral. Il ne fallait pas la laisser filer et essayer d'être pris comme passager pour la ville. La marche dans la neige, il avait déjà connu mais s'ils pouvaient atteindre la ville avant la nuit ça l'arrangeait quand même beaucoup plus et surtout les pieds secs.

- Excusez-nous pour notre maladresse, ceci ne se reproduira plus. Sans savoir si c'était vrai ou non d'ailleurs. Nous nous sommes laissés prendre par notre conversation et nous avons dérivé sur la route.

Il commença légèrement à s'écarter de la route mais surtout il se rapprocha d'Ashyn pour lui glisser un mot :

- Je pense que tu seras plus à même de négocier notre trajet avec lui, il ne semble pas jouasse d'avoir fait un petit saut de sa carriole à cause de nous.

Thorbjörn se trouva donc sur le bas côté assez proche d'Ashyn et le laissa parler. Pendant leur conversation, il scruta sans trop donner l'impression d'être sur ses gardes les alentours pour voir si d'autres personnes auraient pu remarquer leur apparition sur la route. Il se demandait que pouvait bien penser un tel homme face aux deux compagnons armés et armurés pour prendre part à une quête, et se dit qu'il valait mieux se montrer aimable avec le sourire aux lèvres.

peine le Shaarien avait-il été touché par l'apothicaire que les sensations apparurent.. Combien de temps avait duré le voyage, il ne pouvait absolument pas le deviner. Il leva instinctivement la tête pour tenter d'estimer l'heure à la hauteur du soleil... et il ne fut point trop surpris de voir le soleil là où il l'avaient laissé. Il était environ la mi-jour. Au mieux le voyage avait été instantané, au pire, il avait duré un nombre entier de jours ! Ce qui était beaucoup plus inquiétant, par ailleurs !
La magie était définitivement étonnante - et surtout pratique. Il en avait eu plusieurs démonstration dernièrement, alors qu'il combattait des mages rouges avec l'aide de ses précédents compagnons de quête. Il avait aussi vu de cette magie de l'esprit qu'il ne comprenait toujours pas. Qu'à cela ne tienne, il en reverrait bien d'autres, un jour.
Le hennissement le tira sans ménagement de ses considération spatio-temporelles et ses souvenirs.

¤ Ah ! Parbleu, nous voilààà.... ¤

Instinctivement, ce qui malgré tout devait être au moins une bonne poignée de secondes trop tard si les braves bêtes ne les avaient pas vu à temps, il sauta de côté d'un bon pas pour tenter d'esquiver le chariot maintenant arrêté.

- ... au beau milieu d'une route ! Ho là, l'ami ! Interpella-t-il le cocher. Le nain avait déjà bien parlé, il n'était pas vraiment nécessaire d'en beaucoup rajouter. "Excusez le manque de courtoisie de notre part, mais voyant que nous étions trop absorbés par notre discussion, vous auriez pu crier pour nous avertir et nous faire sortir de la route à temps ! A moins que vous ne regardiez point votre chemin ! Vos braves bêtes ont un bon œil, elles, sans quoi je ne donnerais pas cher de notre peau à l'heure qu'il est !" Ajouta-t-il sans se démonter. La culpabilité et les scrupules était parfois la meilleure façon d'obtenir des choses des gens. Restait à espérait que le cocher était effectivement assoupi -ou ne regardait pas la route- au moment où ils s'étaient matérialisés sur le passage, sans quoi il se retrouverait bien benêt.
Il fit un signe de la tête en direction du nain, manière gestuelle de lancer le fameux "N'est-ce pas ?" indispensable à tout argumentaire bien ficelé.

- Allons, n'en parlons plus ! Tout le monde semble sur pieds et sans blessure, c'est l'essentiel ! Le roublard se déplaça alors devant les chevaux pour caresser leurs museaux de la manière la plus convaincante qu'il pouvait trouver et en dépit de son manque d'habitude du contact avec ces bêtes. Il ajouta quelques discrets "ho là" à l'intention des chevaux, comme il l'avait déjà vu faire pour les calmer.
La raison de tout ceci était bien évidemment de se positionner devant le chariot, pour éviter tout redémarrage forcé.

- Vous disiez aller à Eauforte, n'est-ce pas ? Nous devons précisément nous y rendre, où nous devons retrouver des compagnons d'expédition à l'auberge du Tonneau Pimpant. Nous vous pardonnerions bien volontiers ce petit incident de la route s'il y avait un brin de place sur votre charriot pour y déposer nos arrière-trains ! Dit-il tout sourire et avenant au possible, alors qu'il continuait de faire semblant de calmer les chevaux.

¤ Il est la mi-jour est le marchand veut être à Eauforte avant la nuit ? Quelle distance reste-t-il exactement ? Cette magie est pratique, certes, mais peu précise ! Par chance sommes nous arrivés sur un chemin plutôt que dans un lac ! ¤

- Nous pourrons même vous aider à vider votre chargement une fois arrivé à destination. Ajouta le roublard alors que sa tête se tournait vers l'arrière du charriot ; il avait parlé sans avoir trop vérifié l'état de chargement de leur carrosse, il le découvrait à l'instant, espérant alors qu'il ne fut pas entièrement vide.

Bluff éventuellement. Diplomatie/psychologie au besoin pour connaitre l'état d'esprit du cocher et le rassurer quant à nos intentions purement voyageuses

IEN SUITE RP

Derrière l'Arbre se cache la Forêt