|
|
Les Noces Calishites, Kalyope - Rendez-vous sous les Étoiles
|
Maître de la Main
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
ouce fut la nuit de Kalyope, qui se réveilla parfaitement reposée, par une belle matinée qui annonçait une journée de chaleur. La suite était vide, mais Kalyope trouva sur sa table de nuit deux parchemins portant un même sceau, un « A » entouré de cinq étoiles. L'un portait la mention « Wali Mehmed el Iptissen » et l'autre simplement « Kalyope ».
Sur la table, près de la fenêtre à nouveau ouverte était posé une corbeille remplie d'oranges, de dattes, de raisin et d'autres fruits succulents. Quelques voix d'hommes filtraient de la cour. Mais pendant la nuit, Kalyope n'avait toujours pas appris l'alzhedo et n'en comprenait pas un mot.
Ses vêtements avaient été ramassés et soigneusement pliés sur une commode, à côté d'une bassine d'eau fraîche et de linges. Kalyope remarqua au toucher que ses effets avaient été lavés, et que des pétales de roses y avaient été glissés, leur donnant une senteur exquise. Par ailleurs, elle vit à la fenêtre que le soleil pointait déjà au-dessus des toits du Chat de Safran, preuve que la matinée était bien avancée.
|
|
|
|
|
|
|
|
Aventurier
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
Kalyope s'était éveillée d'excellente humeur. Comment aurait-il pu en être autrement, après la nuit qu'elle venait de passer, et les délicates attentions qu'elle avait découvertes à son réveil ? Elle fut cependant un peu déçue de constater que Listraë était déjà partie, mais se dit qu'elle ne manquerait pas de la remercier chaudement au moment de lui remettre son rapport.
Son humeur s'assombrit quelque peu lorsqu'elle s'aperçut qu'elle avait dormi bien plus longtemps que prévu. Elle avait souhaité se rendre au marché dès son ouverture, pour éviter la foule, et rejoindre sa nouvelle compagne aussi tôt que possible. ; mais il semblait évident que les choses ne se dérouleraient pas avec la fluidité escomptée.
¤ Décidément, je vais encore arriver à mon rendez-vous avec un retard conséquent... Il ne faudrait vraiment pas que ça devienne une habitude ! ¤
En outre, Kalyope n'aurait pas détesté profiter encore un peu de la superbe suite, le temps d'un petit déjeuner devant la fenêtre, dans les premiers rayons du soleil. Mais il n'était plus question de cela. Elle se dirigea vers la bassine d'eau pour réaliser une toilette sommaire, en toute hâte, éclaboussant le sol à de nombreuses reprises. En voyant les petites flaques autour d'elle, elle eut une pensée navrée pour la personne qui aurait à nettoyer la chambre après son départ. Alors qu'elle se glissait avec plaisir dans ses vêtements délicieusement parfumés, Ilasseera émergea mollement de sous le drap. D'un geste un peu impatient, Kalyope lui tendit son bras gauche pour qu'elle s'y enroule. Il ne lui restait qu'à ranger soigneusement les parchemins dans son sac, et à vérifier au passage que le tube de cuir confié par Listraë ne risquait pas d'en tomber. Ce faisant, elle lorgna avec envie le panier de fruits, et sentit son estomac se contracter. L'ensorceleuse raffolait des oranges, et se surprit une seconde fois à regretter de devoir se presser.
¤ Je peux toujours emporter quelques fruits avec moi. Il ne seront pas moins bons si je les mange à cheval plutôt qu'ici. ¤
Elle glissa une poignée de dattes dans sa sacoche, une orange dans son sac, et choisit un grappe de raisin qu'elle pourrait manger sur le chemin du marché. Chemin qu'elle ne connaissait pas, au demeurant. Il ne faisait aucun doute qu'on pourrait la renseigner à la réception, mais Kalyope espérait que Nyssa s'y trouvât toujours. Peut-être saurait-il la mener sur place par quelque raccourci, et lui indiquer les meilleures échoppes.
La jeune femme avait déjà refermé la porte derrière elle, et s’apprêtait à la verrouiller, lorsqu'elle se souvint qu'un des parchemins lui était destiné. Selon toute vraisemblance, il contenait des informations dont il serait bon de prendre connaissance avant de partir. Et dans tous les cas, mieux valait le lire dans le calme et la solitude de sa chambre plutôt que sur le trajet ; car s'il les murs avaient des oreilles, la foule ne manquait pas d'yeux.
Elle repassa la porte qu'elle claqua derrière elle, ressortit le parchemin de son sac, et brisa le cachet de cire.
|
|
|
|
|
|
|
|
Maître de la Main
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
el était le contenu du parchemin :Cliquez ici pour dérouler le parchemin... Wali Mehmed el Iptissen. Âgé et malade, Mehmed el Iptissen cherche à marier ses enfants le plus vite possible à des beaux partis, afin que l'héritage familial ne soit pas disséminé aux quatre vents. Il administre la région de Sàbra, qui comporte une partie des Montagnes Mouvantes, de la forêt de Mir, et la partie septentrionale des plaines s'étendant entre la forêt et le fleuve Blancheau.
Pendant ses quarante années en tant que wali (on peut l'appeler aussi Pasha, bien que wali soit plus approprié pour les nobles de la campagne), il a notamment aidé le Syl-Pasha dans sa lutte contre les bandits du désert Calim, les orques des Montagnes Mouvantes, et les géants de la Forêt de Mir, fait construire une vaste prison dans les Montagnes Mouvantes, et surtout, considérablement développé l'agriculture locale, afin de nourrir la population toujours grandissante de la désertique cité de Portcalim. La plaine entre le fleuve Blancheau et la Forêt de Myr dispose d'un climat très propice grâce aux Montagnes Mouvantes, et le fleuve permet d'acheminer la production jusqu'à la Mer Étincelante.
La Forêt de Mir, bien qu'infestée de monstres, qui cheminent par le nord est restée intacte car elle procure à la région du bois de bonne qualité, et contribue à son climat clément.
Bardeid Basha. Prêtre de Tyr, conseiller du wali.
Zasheida el Iptissen. La femme du wali, ce dernier ayant aussi plusieurs concubines. Elle a fait agrandir le palais récemment.
Khemed el Iptissen. Seul héritier mâle de la maison, son mariage est particulièrement important. Sa future épouse est une jeune noble Téthyrienne, qu'il n'a jamais rencontré avant le mariage. D'après ce que j'ai pu recueillir sur Khemed, ce garçon n'est pas des plus futés.
Atala el Iptissen. L'aînée des deux enfants. Encore non mariée. Aucune autre information sur elle.
Evendur de Caastelith. Noble téthyrien, venu avec sa femme et ses gens.
Violaine de Caastelith. La future épouse. Le refermant, Kalyope sortit et descendit au bas de l'escalier pour traverser la cour et rejoindre la réception. Tout était beaucoup plus calme en cette belle matinée, et le jeune homme derrière le comptoir la fit patienter en attendant Nyssa, qui servait le thé quelque part dans l'établissement. Lorsque celui-ci vit Kalyope, il ne put retenir un sourire, et son supérieur l'autorisa à amener la jeune femme au marché.
Le souk, comme l'appelait Nyssa, se trouvait quelques rues plus loin. Kalyope l'avait déjà aperçu de loin la nuit précédente, mais elle fut cette fois frappée par la taille de cet édifice à un étage, fait de halles interminables au rez-de chaussée, avec une grande cour en son centre. L'absence de murs et l'ombre fournie par les bâtiments surplombant les halles apportaient un peu de fraîcheur en ces lieux, mais les voix des milliers de marchands et de citadins qui s'y pressaient créaient un bruit assourdissant.
Nyssa lui expliqua rapidement la configuration des lieux. Le souk était divisé en quatre parties : les denrées périssables à l'ouest, les épices et autres biens précieux au sud, les tissus et les vêtements au nord, et les objets de la vie courante, à l'est. Ils étaient arrivés par l'ouest, et se trouvaient au milieu d'une montagne d'olives, de dattes, de moutons et de poulets... Kalyope traversa tant bien que mal le marché, en suivant Nyssa qui finit par lui donner la main, de peur de la perdre.
Kalyope finit par traverser une grande allée à peu près vide, servant à la circulation des chariots, qui séparait les denrées alimentaires de la partie dédiée aux tissus. Elle progressait parmi les centaines de rouleaux colorés empilés au sol, les parures suspendues, les vendeurs et les femmes qui se pressaient pour trouver les teintes et les tissus de leur choix. Bien qu'un peu perdue, c'était l'endroit idéal pour observer la mode locale, car toutes les classes sociales semblaient s'y côtoyer, et on y trouvait les styles les plus variés.
Nyssa semblait bien s'amuser à faire le guide, jusqu'à ce que le devoir se rappelle à lui. Cela dit, il ne semblait pas pressé de retourner à son service, et il la regarda dans une expression de profond désespoir.- Je peux rester avec vous si vous avez encore besoin de moi, sinon, il faut que je rentre. Mais je peux vous aider à trouver ce que vous chercher !
|
|
|
|
|
|
|
|
Aventurier
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
Kalyope ne pouvait que se féliciter de sa générosité envers Nyssa. Sans lui, elle aurait sans doute passé un temps considérable à se repérer dans l'immense souk. En outre, l'adolescent semblait prendre plaisir à faire le guide, et elle appréciait sa compagnie. Elle avait été touchée par le fait qu'il lui prenne la main pour qu'elle ne s'égare pas, puis amusée par son envie manifeste de ne pas retourner travailler. Avec lui à ses côtés, elle pouvait espérer boucler ses emplettes pour la fin de la matinée, et ne pas payer les vêtements à un prix exorbitant, possiblement majoré pour les étrangers. Bien entendu, il n'était pas question que le garçon connaisse le véritable motif de son achat, mais Kalyope doutait qu'il poserait la question ; et elle trouverait bien un mensonge quelconque à lui servir, le cas échéant. Bien qu'à la réflexion, sa bourse s'était enrichie d'une certaine somme depuis la veille. Et elle ne tenait pas à que Nyssa ait l'impression qu'elle s'était jouée de lui.
La jeune femme décida finalement qu'une semi-vérité ferait l'affaire, quitte à l'enrichir d'une petite touche de frivolité. Cette dernière non plus n'était pas totalement feinte. L'ensorceleuse s’enorgueillissait d'être une aventurière qui n'avait que faire du luxe ; mais le plaisir qu'elle avait eu à passer une nuit au Chat de Safran tendait à prouver qu'elle n'y était pas aussi insensible qu'elle le prétendait. En cet instant, elle eut été plus honnête avec elle-même si elle avait bien voulu admettre que le choix d'un bel ensemble calishite lui procurait une certaine satisfaction.
Elle se tourna vers l’adolescent, l’œil pétillant et un léger sourire espiègle au coin des lèvres :
- Je ne voudrais pas qu'on te réprimande à cause de moi, Nyssa. Mais si tu penses avoir encore un peu de temps, je veux bien que tu restes. Tu vas m'aider à choisir une jolie tenue.
« L'amie que je devais rencontrer hier souhaite me voir porter quelque chose de plus distingué, et m'a donné de l'argent à cet effet. Pour la remercier de sa générosité, j'aimerais trouver un vêtement qui lui fasse honneur. Quelles sont les couleurs prisées par les personnages de haut rang, dans la région ? J'ai envie de changer un peu du violet. »
L'ensorceleuse s'interrompit soudain.
- Mais... Tu n'es pas fatigué ? Tu es resté en service toute la nuit ?
|
|
|
|
|
|
|
|
Maître de la Main
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
yssa, radieux, répondit à l'ensorceleuse : - Non, je n'ai pas travaillé toute la nuit... " Les femmes de Oran ? Je ne sais même pas où c'est... " Visiblement, il ne lui serait pas très utile sur ce point là, mais il entraîna la jeune femme en quête de coquetterie vers d’autres recoins du marché. Des femmes de toutes classes sociales s’y croisaient, laissant tout le loisir à Kalyope de les observer, pour se faire une idée de la mode du moment. Elle repéra deux tendances.
D’une part, un style très sobre et élégant, fait de longs voiles noirs et parfois de quelques touches de blanc, et surtout, une petite fortune savamment répartie entre colliers, bracelets, bagues, bracelets de cheville et diadème. Il en résultait un air froid et autoritaire, qui semblait plutôt réservé aux femmes plus âgées.
L’autre tendance était bien plus gaie, et reposait principalement sur le jeu entre les différents types d’étoffes et leur couleur. On pouvait par exemple rencontrer une jeune femme portant une longue robe de soie blanche recouvrant le corps, puis un élégant drapé de satin turquoise, et sur la tête, un voile transparent mauve. Les goûts étaient parfois discutables, mais il y avait de la place pour la créativité, parmi tous les tissus disponibles.
Si les bijoux avaient leur rôle à jouer, c’était dans une moindre mesure, et ils n’avaient pas forcément l’air de coûter les yeux de la tête. Par ailleurs, il y avait une grande diversité dans la pudeur affichée par ces tenues. Certaines étaient visiblement faites pour cacher le corps au maximum, tandis que d’autre dévoilaient subtilement certains charmes de la féminité.
Mais Nyssa mena Kalyope exactement à l’endroit qu’il lui fallait. Là, des couturières confectionnaient des tenues prêtes à porter, qu’elles exposaient à plat sur des tables ou sur des mannequins en bois. Là, tous les styles étaient représentés, par des mains sûres et habiles. L’ensorceleuse pouvait même y trouver des bijoux, si elle le voulait.
|
|
|
|
|
|
|
|
Aventurier
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
Nyssa était décidément adorable. L'ensorceleuse avait été forcée de se mordre la lèvre inférieure pour ne pas rire de la méprise de l'adolescent, et ainsi lui laisser s'imaginer qu'elle se moquait de son ignorance.
Durant le court laps de temps où Kalyope avait pu observer la façon de se vêtir des calishites, elle en avait déduit que les belles étoffes et les bijoux ne devaient pas coûter excessivement cher, si autant de femmes pouvaient se permettre d'en porter. Peut-être que les nobles de la région arboraient des vêtement aux coupes spécifiques, d'autres étoffes plus rares, ou des bijoux de meilleure facture ; mais puisque Nyssa l'ignorait, la jeune femme devrait se contenter de ses propres observations. Elle supposa également – et souhaita vivement – que les gens présents chez les Iptissen seraient moins enclins aux mariages de couleurs insolites, et décida de tabler sur une certaine sobriété. N'ayant pas la moindre idée du coût d'un cheval en location, elle choisit d'allouer la moitié de la somme offerte par Listraë à l'achat de sa tenue, et de conserver l'autre moitié pour payer sa monture. Forte de cette résolution, Kalyope parcourut du regard l'étal devant lequel le jeune calishite l'avait menée.
- Ici c'est parfait ! Merci Nyssa. Allons demander à ces dames de nous montrer leurs créations.
Puis, s’avançant vers les couturières d'un air décidé :
- Le bonjour, mesdames. Je vois que vous avez un vaste choix de vêtements, et je n'aimerais pas tout déranger. Pouvez-vous me conseiller ?
« Je chercher une tenue qui ne dévoile pas trop le corps, mais qui ne me recouvre pas de la tête aux pieds non plus. Il faudrait que ce soit suggestif tout en restant décent. Des tons émeraude et bleu nuit me plairaient beaucoup. Ou rouge et or, éventuellement. »
L'ensorceleuse baissa le ton.
- Ainsi qu'un ou deux bijoux, si cela est possible, car je ne dispose que de 50 pièces d'or.
|
|
|
|
|
|
|
|
Maître de la Main
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
ne femme d'un certain âge, qui portait de nombreux tatouages aux bras et aux mains, et des vêtements noirs se leva répondit aimablement à Kalyope.- Oui, c'est pour porter à un soirée ? Un mariage ? Je vois... Suivez-moi. Elle l'entraîna parmi les rayonnages de vêtements, et lui sortit trois robes dont les coloris correspondaient aux souhaits de l'ensorceleuse. Les tissus étaient manifestement d'une excellent qualité, et le travail de couture admirable. Elles semblaient plus luxueuses que la plupart de ce qu'elle avait plus voir chez les femmes arpentant le marché, mais elles étaient bien plus adaptées à une soirée bien fréquentée.
La vendeuse n'était pas très causante et se contentait de sortir les différentes robes en observant la réaction de Kalyope. Elle l'amena ensuite à un coffret un coffret contenant une multitude de bijoux en vrac. Il s'agissait évidemment de simples breloques, faites de métaux simples et de pierres semi-précieuses, mais leur éclat pouvait peut-être tromper un œil peu attentif. Et surtout, il y avait l'embarras du choix.- Pour de vrais bijoux, il faudrait un peu plus d'or, demoiselle... Mais de ceux-là, vous pouvez prendre ce que vous voulez pour compléter la tenue. Pour la robe seule, la première est à vingt-sept dinars, la deuxième à trente-cinq, la dernière à trente. Il y en a d'autres si elles ne vous plaisent pas... Cliquez ici pour dérouler le parchemin...
|
|
|
|
|
|
|
|
Aventurier
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
Les parures étaient bien jolies, et outre les restrictions qu'elle s'était fixées, Kalyope songea que de toute façon, il ne serait peut-être pas judicieux de voyager avec des bijoux coûteux. Ceux qui se trouvaient dans le coffre feraient amplement l'affaire pour compléter agréablement sa tenue. L'ensorceleuse ne savait d'ailleurs plus où donner de la tête, face à cette profusion de belles étoffes, de couleurs vives et de broderies délicates. Pendant quelques minutes, elle oublia qui elle était, et pourquoi elle se trouvait là. Éblouie par les marchandises qu'on lui présentait, elle aurait voulu toucher tous les tissus, essayer toutes les vêtements, et se parer de plus de bijoux que son corps aurait pu en porter. Lorsqu'elle revint à elle, elle rougit de sa légèreté, se rappelant qu'elle ne pouvait faire attendre Nyssa et la vendeuse indéfiniment. Elle eut d'ailleurs un peu honte de s'être laissée aller de la sorte devant le jeune calishite.
Deux ensembles en particulier avaient retenu son attention. Les magnifiques broderies au fil d'or décorant le caftan de la première tenue faillirent la décider, mais elle se ravisa au dernier moment. Le deuxième vêtement proposé par la couturière était plus complexe, et plus ample à certains endroits. Exactement ce dont elle avait besoin pour continuer de dissimuler Ilasseera. En outre, cet ensemble semblait fort seyant, et la mettrait en valeur tout en restant convenable.
- Pouvez-vous m'emballer la deuxième robe s'il vous plaît ?
« Les bijoux qui se trouvent dans le coffrent me plaisent bien. Puis-je compléter la tenue avec une paire de boucles d'oreilles, et une voire deux bagues assez simples ? En rognant sur mes autres dépenses, je dois pouvoir encore ajouter cinq dinars. »
Elle se tourna ensuite vers l'adolescent qui l'accompagnait, et auquel elle avait promis de demander l'avis ; même si elle supputait qu'il trouverait jolie n'importe laquelle des tenues qu'elle pourrait lui montrer.
- Hé bien Nyssa, grâce à toi j'ai trouvé une robe charmante. Comment la trouves-tu ?
|
|
|
|
|
|
|
|
Maître de la Main
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
yssa répondit sans la moindre hésitation :- Très belle, Dame ! Tout comme vous. La vendeuse rattrapa Kalyope par l'épaule.- Attendez, il faut l'ajuster... Elle l'emmena à nouveau derrière les étals, où elle effectua quelques retouches, pour que la robe aille à la perfection à l'ensorceleuse, qui s'illustrait par sa haute stature. Ce faisant, il semblait à cette dernière que la calishite s'attardait quelque peu, comme si elle prenait le temps de la détailler. Il fallait dire que la jeune aventurière détonnait quelque peu parmi la population locale, principalement à la peau mate, aux yeux sombres et aux cheveux frisés. Mais malgré sa curiosité, le femme ne remarqua pas le serpent qui se réfugiait sous les habits de sa cliente.
Ceci fait, elle glissa le vêtement dans un simple toile de jute, qui la protégerait des intempéries et des salissures. Et surtout, elle ne rechigna pas à prendre les cinq pièces d'or supplémentaires que lui proposait la jeune femme, qui jeta son dévolu sur une paire de boucle d'oreilles et deux bagues en accord avec sa robe nouvellement acquise.
Lorsqu'elle eut fini, Nyssa avait l'air ravi d'avoir pu aider cette drôle de courtisane. Mais le devoir l'appelait, et il pressait quelque peu Kalyope de lui donner congé.- Vous avez encore besoin de moi ? Sinon, il faut que je rentre au Chat de Safran...
|
|
|
|
|
|
|
|
Aventurier
Aucune chambre
Aucune gemme
|
|
|
Ce ne fut pas sans un certain soulagement que Kalyope prit congé de la couturière. L'examen furtif de sa personne l'avait mise un peu mal à l'aise. Mais plus encore, elle avait tremblé à l'idée que la vieille femme se retrouve nez à nez avec son serpent ; chose qui n'aurait sans doute pas manqué de lui arracher quelque cri perçant, et aurait par trop attiré l'attention sur l'ensorceleuse, qui aspirait à se fondre dans la masse autant que faire se peut.
Il ne lui restait à présent qu'à libérer son jeune et précieux guide, avant de rejoindre sa future partenaire. Toute excitée qu'elle était à partir en mission, elle n'en regretterait pas moins la présence enthousiaste et chaleureuse de ce tout jeune homme, qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures.
- Oui Nyssa, je vais te laisser retourner à ton travail. Le devoir m'appelle également.
« Merci de m'avoir menée dans ce dédale d'étals, et pour ta compagnie. D'ailleurs, si tout se passe bien, nous serons bientôt amenés à nous recroiser. »
Un large et sincère sourire vint ponctuer les paroles de la jeune femme, et un bref élan de tendresse la poussa à se demander ce qu'elle pouvait faire de plus pour remercier l'adolescent. La chose lui parut d'autant moins évidente qu'elle n'avait pour ainsi dire jamais eu ce genre de sentiment pour qui que ce soit en dehors de sa famille.
Kalyope avait pourtant toutes les raisons de s'en féliciter. Bien qu'elle ne fut que dans les prémisses de la vie d'aventurière qu'elle projetait de mener, elle pouvait déjà en observer les bienfaits sur sa personnalité. Elle trouvait plutôt sain que ce genre de sentiment lui vinsse naturellement, alors que peu de temps auparavant, il lui avait semblé être comme anesthésiée dans ce domaine ; mais craignait tout de même qu'à la longue, ce flot trop longtemps contenu ne la submerge.
Et pour cause : si l'ensorceleuse avait osé se laisser totalement aller en cet instant, elle eut pu enlacer le jeune calishite ; mais elle était encore loin de pouvoir assumer un tel geste. Pourtant, son corps l'avait trahie, et s'était malgré elle avancé vers Nyssa. Ce constat la plongea dans une sorte de panique : sa pudeur lui interdisait de poursuivre son élan, la bienséance l'empêchait d'avoir un mouvement de recul. et la peur du ridicule la poussait à ne pas rester figée dans une position indécise. Renonçant alors à réfléchir plus avant, Kalyope se pencha gauchement sur le jeune garçon, et déposa un léger baiser sur son front. Puis elle se redressa prestement, s'efforçant au maximum de dissimuler son embarras.
- Une dernière chose : avant de me quitter, pourras-tu m'indiquer la direction des écuries ?
|
|
|
|
|
|
|
Suivre ce sujet
Pour recevoir une notification par e-mail lorsqu’une réponse est faite dans ce sujet et que vous n’êtes pas présent sur les forums.
S’abonner à ce forum
Pour recevoir une notification par e-mail lorsqu’un nouveau sujet est créé dans ce forum et que vous n’êtes pas connecté.
Télécharger / Imprimer ce sujet
Télécharger ce sujet dans différents formats ou afficher une version imprimable.
|
|
|