La Voie du Papillon, Chapitre 1 : La jarre d'Anésidora

Volan était patient, attentif et ne perdait rien de se qui se disait autour de lui. Les éclaireurs étaient revenus avec un plan des lieux et finalement le tieffelin leur trouvait une utilité à ce nouveau groupe. Et cela permettait d'avoir un bien meilleur angle d'attaque. Le guerrier qu'il était regarda attentivement le plan qu'il essaya de mémoriser tout en cherchant de nouvelles idées à proposer pour le plan d'attaque. Finalement se fut le rôdeur humain qui les accompagnait qui eut l'idée qu'il recherchait mais qui finalement se rapprochait un peu de se qu'il avait proposé au début.

- L'idée de notre archer est une bonne idée. Je me propose de faire la diversion de l'autre côté du campement ennemi. Je dispose d'une bonne vision dans le noir et n'étant pas forcément l'élément le plus discret de notre groupe et le plus à même de passer pour un guerrier aux yeux d'inconnus, je pourrai les tromper suffisamment longtemps pour que vous attaquiez de votre côté. En plus, comme un certain nombre de personnes ici présentes, ils risquent fort de s'arrêter à ma trombine d'origine démoniaque vu que comme un grand nombre de personnes, ils ne s'arrêteront probablement qu'aux apparences. Enfin, après ce n'est qu'un avis personnel.

En disant ces deux dernières phrases, il ciblait très clairement le barde elfe qu'il regardait fixement de même que les membres les plus récemment arrivés qui avaient fait de même.

- Si quelqu'un veut m'accompagner, je ne suis pas contre.

zahim fronça des sourcils. L'idée du Tiefelin ne lui convenait pas du tout. Et il n'entendait pas vraiment la voir appliquée. Néanmoins, il devait admettre qu'il n'était ni guerrier, ni général. S'il avait été jusque là bon tacticien, il n'était pas habitué aux fait de guerre, et il était évident qu'il attendait l'opinion de tous.

- Je suis contre l'idée de mener une diversion hostile. Cela ne ferait que les mettre en état d'alarme. Leur meneur a l'air d'être un fin tacticien, il ne sera pas dupé par une simple menace martiale. Il nous faut plus subtile. La diversion dois les attirer, mais pas les alerter. Ils pratiquent une forme de brigandage des corps si l'ont peut dire. Ils tuent pour mieux lever leur armée de non-vivant. Aussi, un simple feu aidé de quelques sons illusoires pourraient être suffisant. Et même s'ils ne se déplacent pas, du moment que leur attention se porte sur ce point de façon à ce qu'on les empêche de sonner l'alerte. Nous sommes en sous effectifs. Éparpiller les points de confrontation nous sera bien plus préjudiciables qu'à eux. »

La discussion restait ouverte, mais l'esprit de Dzahim se porta sur un autre point. Ils n'avaient pas le temps d'attendre ici trop longtemps, sans compter que la situation sur place pouvait se modifier.

- Une fois cette question de la diversion tranchée, je vous propose de nous mettre immédiatement en route vers ce vieux fortin. Et d'aviser de la suite une fois sur place. Pas que je sois adepte des plans fait à la va vite. Mais le temps presse, nous n'avons pas toute la nuit. Et nous devons tirer bénéfice de la pluie. Qui réduit autant leur vision que la notre. Je pense que tout le monde ici a put retrouver un peu de ses forces. Mangeons un peu en chemin histoire de nous donner un coup de fouet pour palier à la fatigue et au froid. »

La Voie du Papillon.

1372 Année de la Magie Sauvage
Petit matin de la Chute des Feuilles
Climat : froid, mauvais temps

Au son du doux ronflement du garçon un silence studieux se rassembla autour de la carte.
- Il est certain que l'on ne doit pas trainer, si ce n'est que pour abréger les souffrances de cette jeune femme dit Marcin d'un ton froid. Elodine hocha la tête les yeux perdus sur le dessin hâtivement fait par l'halfelin..
- On ne sait pas non plus si les gardes que vous avez aperçu, restent au même endroit. Cela me parait grand non ? s'enquit-elle auprès des éclaireurs. L'halfelin et l'elfe hochèrent la tête d'un commun accord, ce dernier annonçant que cela avait la taille d'un village avec plusieurs maisons et le bâtiment central plus grand que le reste.
- Bon trêves de bavardages, je propose qu'on y aille comme Dzahim a suggéré.dit finalement Marcin coupant court à toute réflexion On avisera sur place. Nous devons compter sur une grande discrétion et un point de vue qui nous permettraient d'englober du regard le maximum des bâtiments... Nous pourrons un peu nous reposer tout en surveillant les allées venues et repérer les points faibles...

Nedjec ne bougeant pas d'un pouce, tenant dans ses bras les deux enfants cherchait du regard celui de son Maitre. Il y avait comme une anxiété dans ses yeux, reflété par le poids qu'on lui avait confié. Inscrit jusque dans ses gênes, il était impensable qu'il laisse son Maitre hors de sa vue, mais il était difficile d'emmener ces petits sur un terrain de guérilla. Son anxiété était presque palpable. Il fallait qu'il se débrouille pour joindre les deux responsabilités. Doucement il se dégagea des étreintes, veillant à ne pas les réveiller et les allongea confortablement. Puis il prit deux couvertures et sortant sa trousse de couture, il se mit rapidement à l'oeuvre. Malgré la faible lumière ses points étaient précis et rapides. Il savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps... C'était peut être là que Dzahim nota un changement dans son esclave : il prenait une initiative sans même lui en avoir parlé. Mais le temps n'était pas à la gérance domestique. Déjà tout le monde se préparait à partir vers Sommandaril.


- Il nous faut un troisième homme pour éclairer le chemin et s'assurer que nulle autre raid ne se rapproche de notre groupe ou tout autre mauvaise surprise déclara Aldaril en regardant Shamar. Nous pourrons ainsi former une flèche : moi devant Garlin un peu en arrière à ma droite à cinquante mètres et vous à ma gauche à la hauteur de Garlin. Reprenant le flambeau de l'organisation de marche, Marcin continua :
- Elodine tu fermeras la marche avec ... lui dit-il désignant Volan, moi je resterais avec Dzahim, le nain et cet elfe... et les enfants ? On en fait quoi en fait ?

Nedjec eut un sursaut. Il leva les yeux de son ouvrage et prestement montra ce qu'il avait l'intention de faire. Il avait fabriqué deux portes charges, qu'il mettrait attaché en croix sur son torse permettant de porter un enfant de chaque côté tout en ayant les mains libres. Il croisa le regard de Dzahim, cherchant sans doute une approbation. Ils seraient mieux ici continua Marcin insensible au regard de Nedjec.

Cependant Elodine semblait nullement à l'aise alors qu'elle croisa le regard de Volan. Après tout, il était bizarre ce type...


[i]

zahim n'avait absolument pas songé aux enfants. Du moins, pas au delà du fait qu'il en avait confié la garde à son esclave. Si bien qu'il fut quelque peut surpris par l'esprit d'initiative de ce dernier. Ce n'était pas vraiment habituel, et pas vraiment toléré. Mais il était tard, Dzahim n'avait pas vraiment eu le temps de se reposer, la pluie tombait toujours, la journée avait déjà apporté son lot de contrariété, et l'idée de Nejdec se révéla plus que bonne. Si bien que Dzahim adressa à Nedjec un geste, une simple inclinaison de la tête accompagnée d'un sourire, de profonde reconnaissance. Le genre de geste qu'il ne se serait jamais permit avec un esclave, le genre de geste déplacé vis à vis d'un inférieur, mais il ne s'en rendit même pas compte. Et à vrai dire, seul Nedjec, habitué à dormir peu et dans des conditions pas toujours idéale depuis sa naissance, dû remarquer et être surpris par l'erreur de conduite. Il n'en dirait mot, et ne le montrerait pas sans doute.

Mais c'était là une première faille de conséquence. Son maître, son propre maître l'avait, brièvement, considéré en égal. Cela remettait en cause des années de conditionnement, d'apprentissage selon lequel il n'était rien, et son maître tout, et que jamais il ne pourrait espérer arriver à la cheville d'un maître quelconque, et encore moins du sien propre.

Néanmoins, la question des enfants, et de Nejdec, n'avait pas finie d'être tranchée. Et toute l'attention de Dzahim se reporta là dessus.

- Baste, on ne peut décemment pas, ni les cacher ici à nouveau, ni les laisser retourner seul et sans escortes en ville, et encore moins les prendre avec nous... Auriez-vous une planque sûre dans les environs? Mon serviteur les accompagneras dans tout les cas, mais ce n'est pas un guerrier, ni un familier des bois et forêts. Si toutefois vous pouvez m'assurer que la route jusqu'à la ville est sûre, ainsi que la ville elle-même, nous lui donnerons le cheval et il ira se mettre à l'abri là-bas. »

S'il n'y avait ni planque, ni sécurité en direction de la ville, il ne restait alors que l'option la plus risquée et la plus sûre en même temps : les prendre avec eux. Ils seraient sous bonne garde, mais à trop grande proximité du danger.

Le rôdeur répondit au regard de Aldaril en hochant la tête. Il se prépara a partir, vérifiant ses sangles et resserrant ses bottes, puis regarda ceux de ses comparses destinés a rester ici

- Mieux vaudrait se préparer au mieux à un éventuel assaut, avec quelques préparations cette ruine pourrait tenir quelques temps.

Il orienta son regard vers la cheminée qui l'avait aspirée dans la nuit

- Les enfants pourraient très bien retourner où ils étaient, derrière la cheminée. Une fois la trappe refermée, je doute qu'on puisse leurs trouver meilleur abri.
A moins qu'on ne les renvoie vers la ville, mais il est peut-être un peu tard et il faudrait alors se contenter d'un homme en moins.

Sans problèmes majeurs avec les gringalets pleurnichards qu'il avait devant lui, il devait malgré tout bien avoué qu'en l’occurrence, ils n'étaient a priori rien d'autre que des parasites. Mais peu importe, tant qu'ils ne trainaient pas dans ses jambes...

- Enfin, l'arrière garde pourra décider, il serait dommage de perdre l'avantage de la vitesse et des éventuels traces fraîches.

En se plaçant afin d’écouter la conversation, le visage du nain s’éclaira d’un sourire satisfait lorsque l’elfe avait tacitement reconnu son infériorité guerrière (du moins en apparence). Fasur surprit le regard étrangement sévère du paladin, et en échange, lui offrit un regard hargneux accompagné d’un grognement, signifiant à Marcin de s’occuper de ses affaires. Fasur n’aimait pas être sondé, et c’était clairement l’impression qu’il avait eu, surtout venant d’un paladin.

¤ T’as un Tiefelin là-bas, si t’veux t’amuser à ça, c’plus intéressant qu’moi, non ? ¤

Le discours sur la torture qui suivit fît sourire le nain, il les connaissait aussi, bien qu’avec probablement moins de subtilités que celles évoqués. Lui préférait les tortures physiques, à celles de l’esprit. Arracher un doigt par-ci, une joue par là… Il est vrai que certains mourraient avant d’avouer mais Fasur s’amusait quand même. Sa dernière séance de torture remontait à quelques mois cependant, et encore, il avait juste eu besoin de couper une oreille pour qu’un gamin lui avoue tout ce qu’il avait besoin de savoir au sujet d’un charlatan. Le charlatan n’avait pas fait long feu après ça, le gamin non plus d’ailleurs.

La discussion prit ensuite une direction tactique, Fasur n’écouta que d’une oreille, les débats l’ennuyait et l’embrouillait. Il attendit donc, et observa avec un petit rictus l’arrivée des éclaireurs. Le nain fonctionnait à l’instinct, et si le halfelin l’amusait (et lui rappelait ceux de la porte d’Everlund), l’elfe ne lui inspirait aucune confiance, et encore moins de sympathie. Fausr jeta un coup d’œil à la carte, et se dit que protéger des portes dans un village en ruine ne rimait à rien. Si le village était en ruine, les murs devaient l’être également. Il garda cette pensée pour lui, et ne dit rien d’autre.

Le nain observa Elzear, qui alla parler à Marcin, et vit son regard, un regard d’humilité qui plût au nain, lui donnant un sourire fier.

¤ Il est pas doué au combat, mais il sait r’connaître meilleur qu’lui ! ¤

Tout le monde semblait désormais prêt à partir, les positions s’organisait, et Fasur se retrouvait avec Dzahim, Elzear, et le paladin. Il pourrait au moins discuter avec Elzear, qu’il commençait à apprécier (avec toutefois beaucoup de réserves, le nain ne faisait jamais confiance à quelqu’un).
Cependant, une idée lui traversa l’esprit, et décida d’en faire rapidement part à Dzahim :

- Z’cusez moi, mais on pourrait pas envoyer les elfes attaquer à un endroit, pendant qu’un p’tit groupe passe ailleurs ? C’m’étonnerait qu’le cerf ne s’affole pas en se voyant attaquer par les elfes, surtout dans les bois. Après c’sûr qu’il faudra pas mal de monde pour ameuter du monde…

Fasur avait un vague espoir de faire tuer quelques elfes dans la manœuvre. Ce groupe qui les avait sauvés était trop arrogant à son goût.
Quand à la question des enfants, le nain s’en fichait éperdument. Il proposa donc une solution simple et efficace :

- Y vont nous ralentir, et faire du bruit, venant de Fasur, cela pût paraître sarcastique, le nain ne savait pas faire preuve de discrétion, je peux leur enfoncer ma hache dans le crâne ? On abrège leurs souffrances, dans leur sommeil, ils vivront malheureux de toute façon. D’autant plus qu’leur sœur s’ra morte quand on arrivera. C’est le mieux à faire.

Fasur se doutait bien que cette proposition rencontrerai une résistance farouche, surtout de la part du paladin.

L’elfe essaya de ne pas sourcilier lorsqu’il entendit la proposition de Fasur. Au-delà de la bestialité du propos, il déplorait tout ce que représentait ce genre de commentaire, et vomissait le genre d’esprit qui pouvait les fomenter. Mais pour mieux pouvoir le combattre un jour, l’elfe garda la cap ‘amical’ avec le nain.
Quant au plan de Marcin, il l’approuvait. Tous ces gens semblaient saint d’esprit et plutôt lucide sur la marche à suivre. Même si l’elfe aimait sa liberté d’action et de pensé, il savait qu’en situation de danger extrême comme celle-ci, mieux valait un ‘bon’ chef et suivre les instructions. Aussi il se plia de bon grès à ce qui se dit. Pour le problème des enfants il ne savait pas trop quoi dire. Selon lui il valait mieux que l’esclave reparte avec eux, les autres solutions étaient forcément plus angoissante. Allez au danger n’y pensons pas, et rester cachés comme des rats, sans aucune certitude d’être sauvé par la suite était traumatisant. Donc autan tenter de retourner en ville, le risque était là, mais y avait-il une solution qui n’en comportait pas ?

L’elfe ne dit rien et attendait qu’une décision soit prise avant de manifester son avis. Pour le reste il souriat humblement à Fasur et suivait les consigne du chef.

zahim se contenta d'un regard de mépris perplexe à l'égard du nain. Puis l'ignora totalement. Pour sur, il était sensé se faire des alliés dans son équipe, mais il y avait des limites dans la tolérance de l’imbécillité crasse. Néanmoins, par cette attitude, le Thayen montrait clairement que la proposition du nain ne nécessitait pas de réaction, le nain n'était pas le chef, et ses propositions n'avaient pas à être entendue. Du moins, pour celle qui portait sur le sort destiné aux enfants.

- Concernant les enfants, l'ennuie de cette cache, est qu'elle est connue. Je ne doute pas un instant qu'ils seraient tout à fait capable d'enfoncer la porte, ou de la saper, puis de vaincre la seule personne que l'on laisserait là pour les défendre s'ils le souhaitaient. Non, je maintiens, soit on les renvoie en ville si le chemin est assez sûr. Soit Eloîdine et ses alliés connaissent une autre caches sure, soit, ils viennent avec nous, et à nous de les défendre. Je pense que le trajet jusqu'à la ville est relativement sûr en l'occurrence, ici se trouvait leur point d'embuscade et nous les avons délogés. Tous sont partit avec la captive. Le soucis porte plus sur l'ouverture des portes de la ville à mes yeux. Quoiqu'il en soit, cache ou ville, c'est Nejdec qui se chargera d'eux. J'ai pleinement confiance en lui et sa capacité d'initiative dans le cadre d'une mission, son seul défaut pour cette mission est qu'il n'est pas un combattant. »

Le Thayen se mordit intérieurement la langue. Que lui prenait-il depuis quelque temps, le voici qui encensait son esclave! La pire des bévues pour ceux qui sont formaté de cette façon. Restait à espérer que ce dernier n'ai rien entendu, ou qu'il ai pris cela comme un de ces maigre compliment destiné à les féliciter d'une bonne action, afin de les maintenir dans cet état d’idolâtrie envers leur maître. L'ancien marchand d'esclave jeta un regard scrutateur à son serviteur. Qui aurait put lire dans son esprit aurait compris qu'il cherchait là à savoir s'il n'avais pas commis trop de bêtise en une soirée. Mais pour beaucoup, il devait sans doute plus s'agir d'un regard cherchant à estimer si le serviteur serait à la mesure du compliment que son maître venait de lui adresser.

- La diversion armée ne me semble pas la meilleure solution, encore une fois, leurs chefs ne sont pas idiots, ils songerons à la possibilité évidente d'une telle manoeuvre. Non, ce qu'il faut c'est frapper discrètement à la base, retirer une grosse partie des troupes pour laisser les chefs sans aide ou avec peu de moyen au moment où nous devrons les confronter. Pour cela, discipline, initiative, rapidité. Nous obterons pour les enfants selon les conditions que j'ai placé, tout dépendra des disponibilité des caches. Donc actons, et passons à la première phase de notre plan, l'approche de la citadelle, avec des lueurs au loin pour attirer non pas leur méfiance, mais leur esprit de rapine. »

Volan écoutait. Il se limitait à ça. Il avait proposé quelque chose qui n'avait pas été retenu, le chef désigné préférant une tactique moins subtile et plus directe. Quoiqu'il semblait prêt à faire une attaque en plusieurs vagues. Quoiqu'il en soit, le tieffelin avait décidé de ne plus donner son avis. Après tout, il était un membre du groupe sans responsabilité ni grade particulier, il allait donc se contenter de suivre le mouvement et d'abattre sa part de travail tout en essayant quand même se sauver sa vie si cela devenait trop risqué ou que la cause était perdue. Mais bon, il attendait de voir se que ça allait donner et surtout comment tout cela allait se finir.

Néanmoins, une remarque fit sortir le semi démon de son silence car en tant que prêtre de Kelemvor il se devait d'agir vite et bien avant que ce genre de pensée devienne monnaie courante.

- Dites moi maître nain, vous avez une façon de vous occuper des enfants qu'il serait au mieux de ne pas rappeler et voir même complètement oublier. Nul mal ne doit être ni ne sera pas à des innocents dans cette histoire. Nous sommes là pour combattre les créatures qui s'en sont pris à eux, pas pour les traumatiser et les blesser davantage.

Se faisant, il regarda fixement le nain droit dans les yeux pour bien faire passer le message au guerrier barbu. Puis il reprit la parole.

- Mieux vaut que les enfants rejoignent la cité. Ils y seront plus en sûreté qu'en crapahutant dans la forêt à nos côté en chasse d'un ennemi puissant et malveillant.

La Voie du Papillon.

Et ces choses ne cessent de changer continuellement de place, se réunissant toutes en une à un moment donné par l'effet de l'Amour, et portées à un autre moment en des directions diverses par la répulsion de la Haine.

1372 Année de la Magie Sauvage
Petit matin de la Chute des Feuilles
Climat : froid, mauvais temps


Nedjec avait été entrainé pour enlever en lui toute trace d'agressivité, une qualité de base pour un bon esclave. Docile et soumis, jamais il ne se serait permis de même imaginer dans ses rêves les plus fous de se rebeller à une quelconque situation où son maître était impliqué, et où son maitre se devait de donner les directives nécessaire. La nature instinctive d'un homme conduisait souvent à des extrêmes et ce fut le cas à la remarque de Fasur... Nedjec bondit sur ses pieds, le visage emprunt d'une fureur que Dzahim n'avait jamais vu, s'approchant du nain, les dents serrés il siffla :
- Mon maitre a pris ces enfants sous sa protection et donc il m'incombe de m'acquitter de cette tâche et j'irais jusqu'au bout. Si tu t'approches de ces petits, tu rejoindras le royaume des morts et ça ... j'en fais le serment.
D'aucun aurait pu rire de voir cet homme silencieux et serviable se transformer en véritable tueur, mais Fasur s'en trouva presque impressionné par tant de détermination et de colère. D'un pas raide, le serviteur alla vers Dzahim, le visage encore sous l'effet de la colère et se courba devant lui. D'une voix à peine adoucie il demanda :
- Maitre, je m'occuperais entièrement des enfants si tel est votre souhait. Je pense qu'ils sont forts et qu'ils doivent suivre le destin de leur famille, aussi cruelle qu'elle puisse être même si cela devait les conduire à la mort. Je veillerais à ce qu'ils ne soient pas un fardeau pour vous et vos hommes.

Sous le regard curieux de Marcin et des autres, d'un pas mesuré et toujours aussi feutré, Nedjec regagna sa place. Il finit ses préparatifs d'un geste précis, tout en réveillant le jeune garçon en chuchotant à son oreille.

- Bon, ceci dit ...fit Marcin en souriant secrètement, rassemblons tout et allons y...


Milieu de la Matinée
Climat : froid, passage nuageux
Vent léger

La marche fut ralentie par l'effet de groupe, mais malgré les craintes de difficultés, celle-ci se révéla moins pénible que pressenti. Automatiquement chacun s'était mis en place, à une distance raisonnable laissant peu de chance à un piège éventuel de les attraper tous à la fois. Les éclaireurs étaient vifs et précis. Accompagné de Shamar, ils scrutaient les environs en un demi-cercle à l'avant, cherchant le meilleur chemin, évitant les écueils éventuels, le regard concentré.

Dzahim marchait avec Marcin, Elodïne encadrée par Volan et Fasur fermaient la marche. Cet ordre s'était naturellement instauré, l'instinct de chacun commandait lors des longs périples. Nedjec avait choisi de rester en arrière, presque séparé du groupe attentif à ce qui se passait devant et derrière, portant le petite fille qui, réveillée avait entouré de ses minces bras le cou de son porteur. Le garçon marchait à côté de Nedjec silencieux, levant de temps en temps le regard vers sa soeur. Il s'appliquait à faire le moins de bruit possible. Apparemment, il avait écouté son protecteur.

La forêt devint de plus en plus sauvage à fur et à mesure qu'ils s'approchèrent de leur but. Ils sentaient à leurs jambes que le terrain commençait à monter, demandant quelques efforts supplémentaires aux muscles déjà bien échauffés. La haute cime des arbres laissaient transpercer des aiguilles de lumière pâle et de temps en temps, on pouvait apercevoir un ciel bleu. Le sol jonché d'un épais tapis de feuilles mortes étouffait leurs pas.

Shamar eut le privilège de travailler avec des rôdeurs expérimenté et il ne put qu'admirer leur souplesse, la façon de se mouvoir dans la forêt, silencieux guérillas des bois. Ils arrivèrent à une sorte de fossé naturel creusé par les animaux. L'halfelin retint son bras pour attirer son attention, et d'un geste lui indiqua de le suivre doucement. Cependant Adlaril fit demi-tour, et indiqua à ses deux compagnons de se mettre d'une part et d'autre du fossé en guetteurs attendant son retour.

Vers le milieu de la matinée, Aldaril apparut en levant le bras. Il s'approcha du groupe et murmura :
- Nous sommes presque arrivés à l'entrée du passage. Celui-ci est restreint, un fossé crée sans doute par la ravine de fortes pluies ou quelque passage de bêtes sauvages. Nous nous assurons de l'absence de piège ou de sentinelles. Il leva un bras vers un carrés d'arbres serrés qui de leurs troncs avaient l'air de se toucher. Vous pouvez vous reposer un instant, je suggère de vous faufiler au milieu de ces arbres, vous serez serrés mais à l'abri. Je reviens vous chercher dès que tout est assuré.