La Voie du Papillon, Chapitre 1 : La jarre d'Anésidora

Une fois le combat terminé, Elzear rangea son arc et alla récupérer les flèches encore utilisables. N’ayant pas été blessé et voyant que chacun semblait occupé, il resta en marge de tout ce qui se passa, observant avec attention le comportement de chacun. Dzahim prenait sa place de chef, et Fazur le nain n’allait pas être si ‘à la botte’ de Volan, même si leur relation resterait à surveiller. Lorsque le nain comptât les ‘morts’, l’elfe lui sourit en lui indiquant d’un faux sourire humble, qu’il avait perdu, et qu’en tant que nain il était le meilleurs ; une bonne façon selon Elzear de se faire apprécier : quel nain n’aimerai pas se faire flatter au combat ?

Puis il attendit de voir un peu ce que Dzahim allait faire. Après tout c’était le chef. Elzear espérait passer non loin de la clairière dont lui avait parlé le vieux fou en ville. Mais tant que cela n’était pas possible, il n’avait aucun avantage sur ses coéquipiers.


Savoir bardique sur les Lycan, et sur d’éventuels indices à propos du cerf blanc

La Voie du Papillon.

1372 Année de la Magie Sauvage
Petit matin de la Chute des Feuilles
Climat : froid, mauvais temps

N'ayant pas eu de réponse de Shamar, les deux éclaireurs s'évanouirent en direction de la forêt, dans un silence quasi absolu, alors que le reste se retrouva dans le ventre secret de la bâtisse à écouter l'envoyée de la confrérie du Vieux Chêne. La lumière blafarde de l'aube éclairait la canopée, blanche comme l'habit de la mort, n'apportant pas de joie aux survivant, simplement un soupir d’acquiescement, une journée de plus à vivre. Laissé seul au-dehors, Volan trouva sans difficulté un petit carré de solitude où il pouvait à son aise mettre ses dires à l'oeuvre. La faible luminosité du petit matin, le ciel qui se dégageait ses ses lourdes charges de pluie, le concert matinal de volatiles s'égosillant dans les branches de la forêt, ne purent qu'être bénéfiques à la prière et l'offrande de son âme aux divinités peuplant les dimensions parallèles de leur monde.

Après avoir fouillé le cadavre de la drow, le rôdeur rangea dans ses affaires tout ce qu'il put y trouver (voir mp) Laissant là les cadavres en offrande au jour levant, tous, sauf Volan, allèrent aux nouvelles que la Sœur de la confrérie du Vieux Chêne d'Everlund et son compagnon avait déjà commencé à révéler.

Bien des questions auraient pu être posées, mais pour l'heure c'était l'urgence qui dictaient l'entretien. Elzear puisa dans la liste de toutes ses connaissances, cherchant un espoir à offrir à ceux qui cherchaient à vaincre cette abomination révélée par leurs alliés. (voir mp)

Marcin avait baissé les yeux sur ses longues mains soignées, comme pour chercher des mots qui adouciraient les propos qu'il s'apprêtait à échanger avec les aventuriers. Cependant le garçon semblait reconnaitre cette autorité paternelle qui exigeait que sa jeune soeur soit épargnée par les sordides détails qui pourrait blesser davantage cette petite. Elle avait probablement décidé de toute façon de laisser là ce monde, son regard vague dénotait une fuite de sa conscience vers l'oubli d'un esprit qui ne voulait plus voir ni comprendre ce qui se passait. Son frère était le seul lien avec le monde réel, même si elle ne réagit nullement à la présence de ce dernier à ses côtés. La fermeture de son esprit était peut être un secours providentiel ou une lente descente dans la sombre folie.

Nedjec guérit mais encore secoué avait saisit l'importance que son maître avait misé sur les deux petits. Serviteur fidèle et muet, il s'était rapproché des deux petits et s'était assis avec eux, les jambes croisés sur la paillasse,un peu tremblant, mais s'efforçant à cacher sa faiblesse. Il n'était pas de bonne augure de montrer quelconque signe de faiblesse à un Maître aussi juste soit-il. Le serviteur ne pouvait même pas imaginer d'être éloigné d'un service de toute une vie. D'un geste doux il avait prit la petite, telle une poupée de chiffon, et l'avait enveloppé dans ses bras noueux, la berçant avec l'aptitude d'une mère, cherchant à garder le peu d'innocence qui lui restât. Il encouragea le garçon à mettre ses mains sur ses propres oreilles, et posa les siennes sur celles de sa jeune soeur. Le garçon s'appuya sur l'épaule rassurante de cet homme simple et pleine de compassion, qui tenait sa jeune soeur avec tant de dévotion, obéit trop fatigué nerveusement pour partir en rébellion à l'autorité de ces adultes autour de lui.

Marcin reprit finalement le débat, un peu nerveux par toute cette tension : ce rituel est simple et complexe à la fois, et demande tout simplement l'adhérence de la victime, sa soumission volontaire. Comment arriver là ? Le déchirement de son âme, la torture de sa conscience jusqu'à ce qu'elle abandonne sa volonté de vivre et ne cherche qu'à se soustraite de la réalité, qu'elle rejette toute raison de lutter et embrasse la mort avec joie et soulagement... Ses paroles résonnèrent étrangement creuses dans le silence alors qu'il semblait difficile d'imaginer cette jeune femme avec tant de fougue se laisser aller à un désespoir aussi profond. Marcin le visage dans un carcan de sévérité glissa son regard sur Fasur qui se tenait là, comme pour en sonder la force du mal que son aura dégageait, puis reprit : la torture peut prendre quelques jours, ou quelques semaines, mais au bout il y a l'inévitable. Nos ennemis ont des moyens que vous ne pouvez imaginer, moyens qui allie la souffrance mentale à la souffrance physique d'une intensité telle qu'on peut en mourir. Il suffit de bien doser et pousser les limites juste avant, ramener à la conscience et recommencer jusqu'à la destruction totale de sa personnalité. Si votre question maitre Dzahim portait sur le temps qu’il lui restait à vivre, je vous répondrais, oui certes elle vivra quelque temps, mais dans quel état allons nous la retrouver ? Je ne connais pas les limites de son endurance... et vous ?

Certes reprit la jeune Elodïne, mais pour l'heure il serait peut-être plus judicieux de préparer une attaquer de telle façon à ce que l'on puisse la libérer au plus tôt et en terminer avec Borrovan. Il y a trop longtemps qu'il nous échappe. Je suis incline à penser que ces deux attaques révèlent une imprudence et une urgence difficile à comprendre pour ma part. D'habitude il y a pas mal de temps qui s'écoulent entre les raids. C'est le pourquoi il nous était si difficile à le retrouver, il prenait son temps à effacer ses traces, à soigneusement disparaitre presque jusqu'à ce que l'on oublie son existence, pressé par d'autres combats à mener... La jeune femme se pencha vers Marcin les sourcils froncés, tapant du doigt comme si elle enfonçait le clou de son idée Cette fois-ci il semblerait que ce monstre est plus avide ou est sous pression pour ramener plus de victimes. Quelque chose à changé...

Volan fut le premier à voir revenir les deux éclaireurs. A vrai dire c'était un hasard que son regard croise les deux silhouettes qui réapparaissaient aussi silencieusement. Ils s'étaient arrêtés un bref instant, observant le tieffelin en train de prier, puis d'un commun accord ils s'approchèrent du bâtiment. Dans le regard de l'elfe nommé Aldarïl brillait une sévérité hautaine à l'égard du tieffelin qui comprit vite que cet elfe le considérait d'ores et déjà comme une engeance démoniaque et potentiel ennemi. L'halfelin lui semblait plus curieux, même si pour l'heure il n'avait encore formulé aucune question précise.

Ce n'est que lorsque la faible lumière se répercuta sur l'acier blafard de la lame que le rôdeur pris enfin conscience du type d'arme qu'il tenait dans les mains. Un acier d'une qualité bien supérieure à sa propre lame, il n'allait certainement pas cracher dessus. Il détacha le fourreau de sa lame longue pour le remplacer celui de l'autre et la glissa dedans. Sa propre lame pris place sur son autre flanc.

- Elle n'avait pas vraiment l'air sans ressource, il ne faut pas tarder, mais inutile d'être imprudents... J'ai trouvé ça sur la drow, montrant une amulette de pierre noire et lisse, ça à peut être une importance. Sa lame, pointant celle ci à son flanc n'est pas anodine, elle n'était certainement pas n'importe qui, financièrement parlant du moins.
Dzahim, elle avait ça aussi, j’espère pouvoir m'en remettre à vos compétences. donnant une fiole de potion au thayen

Il posa l'amulette de la drow sur la table à la vue de tous, peut-être éveillerait elle une idée chez quelqu'un.
De retour, soupesant sa bourse, il se dit qu'il faudrait penser à se partager le trésor de la Drow. Parti pour reprendre sa place aux cotés du nain, il vit revenir les éclaireurs qu'il avait laissé partir seuls, préférant écouter ce qui se disait. Au lieu de reprendre sa place il alla vers eux, tout en restant à portée d'oreilles de la discussion, captant avec amusement le regard haineux de l'elfe sur Volan.

- Quelle nouvelles ?, dit il en retrouvant un air plus sérieux

Il considéra par ailleurs les prières de Volan. Il avait toujours trouvé quelque peu idiot l'usage de prières immobiles. Après tout, la plupart des dieux étaient partout, on pouvait bien les adorer en marchant.

L’elfe salua du regard les deux éclaireurs qui arrivaient. Il était content de voir qu’il y avait parmi eux un être du noble peuple, cela lui ferai un allié sure. De plus voyant comment il regardait Volan, tout semblait allez dans son sens, le bon sens, le sens de la vie.Mais Elzear n’était pas du genre à manifester ses joies, il resta donc impassible et suivi Shamar pour accueillir les nouveaux arrivant, gardant lui aussi une oreille sur ce qui pourrait se dire au centre de la pièce. Puis il irait regarder calmement ce que montrait Shamar. Il tenterait d’identifier l’objet et de ‘trouver’ un indice quelconque sur ses possibilités.

Pour ce qui était de la suite de la marche à suivre il décida une fois de plus de rester discret et aux ordres de Dzahim, ce type s’avérait être un bon chef, alors pourquoi le contredire ? De toute manière, Elzear ferait bien ce qu’il a envie le jour où l’autorité deviendrait défaillante. Mais au vu des circonstances il ne servirait à rien, et serait même contreproductif de palabrer des heures sur la marche à suivre.

Pour l’instant il garda pour lui ses connaissances sur la lycanthropie, et attendait le moment opportun pour intervenir à ce sujet.

près un geste d'assentiment auprès de son esclave, sans doute le seul être qu'il estimait vraiment utile et efficace parmi les personnes qui se trouvaient à ses ordres. Le Thayen porta toute son attention sur les différents éléments qu'on lui apportait. Le passage sur la soumission volontaire ne le surpris pas plus que cela dans ses méthodes. On prétendait qu'il ne pouvait les imaginer, mais lui, il faisait mieux que ça, il les connaissait ces méthodes. Certains les appliquaient à Thay pour briser les futurs esclaves. Lui préférait d'autres méthodes qui n'abîmait pas la marchandise, et présentait à ses yeux moins de risque de rébellion. La torture pouvait aussi s’avérer inefficace contre les fortes têtes. Alors qu'il ne connaissait qu'un seul cas où son conditionnement avait échoué.

Toutefois, sa méthode était coûteuse, en particulier en temps, et bien plus complexe. Elle nécessitait structure, personnes formées. Si bien que lui-même avait dû parfois user de torture (ou de menace de torture) pour accélérer le processus lors de certaines commandes. Au vu du peu qu'il connaissait de la jeune femme, il tenta, à l'aide de son savoir d'estimer au mieux le temps qui leur restait. En supposant que ses antagonistes étaient très doués pour la torture. Et en considérant que la jeune femme, avant même d'être enlevée, était déjà terrorisée.

Il ne dit cependant pas un seul mot. Et tendis qu'il prenait ce que Shamar lui tendais en main, son esprit resta concentré sur les différentes possibilités d'action qui s'offraient à eux. Il accorda peut d'importance à la fiole, mais s'intéressa bien plus à l'amulette et à l'épée. L'amulette évoquait pour lui Shar et autre divinités de l'ombre, mais cela nécessitait une plus grande étude, d'autant que la porteuse était une Drow, dont le panthéon différait de celui des humains.

- Une attaque frontale me semble suicidaire. Il va nous falloir formenter une attaque surprise, voire les piéger en les dupant. Il faut espérer qu'ils ne possèdent aucun sort de scrutation, ou qu'ils aient décidé de protéger leur base en bloquant la réalisation de tels sorts. Notre avantage et notre faiblesse tient au fait qu'ils utilisent des non-vivants. Moins perceptifs, mais potentiellement très nombreux et surtout résistant à nombre de chose dont la peur et l'inquiétude. Cela nous fait aussi moins de personne à duper. Si l'on tient celui qui les commandes, ont tient toute la troupe. »

Le Thayen réfléchis encore un moment, jetant enfin un coup d'oeil à la fiole et au cadavre de l'elfe noire. Il ne fallait pas négliger la présence de potentiels alliés. La plupart semblaient venir d'Outreterre. C'était là une information à ne pas négliger.

- Le semi orc qui commande aux mort vivant est un bon stratège, je doute qu'une simple diversion puisse être une tactique suffisamment efficace. Il se douteras de quelque chose. Sans compter qu'il aura sans doute d'autres alliés. Je note cependant qu'ils viennent pour au moins deux d'entre eux de l'Outreterre. Sauriez-vous quelles factions de ces contrées pourraient avoir un intérêt à soutenir la cause de Borrovan? Le jour n'as cependant pas l'air de leur nuire particulièrement. Mais ce peut être un atout de poids si nous les attaquons. A l'inverse de la nuit où ils aurons l'avantage. »


Compétence profession "esclavagiste" et psychologie pour déterminé une durée un peu plus précise pour briser la jeune fille. Savoir bardique à propos de la pierre noire, de la fiole, et de l'outreterre.

Volan put trouver un coin tranquille pour se reposer et prier, confier son âme aux dieux, la mettre à nue en attendant d'être jugée et donner à Shar au moins le minimum de ses devoir, même s'il aurait souhaité lui en donner plus : un sacrifice par exemple. Cependant il savait que pour les sacrifices il devrait attendre et cela commençait à le gêner. Certains dans le groupe semblaient trop curieux, trop perspicaces ou bien trop malins pour leur propre survie. Et plus de temps il attendait, plus de temps il laissait à ses ennemis la possibilité de le confondre, de le démasquer. Il savait qu'il devait faire attention et dans la tête avait déjà une liste bien précise des choses à faire.

Sa prière dura bien plus longtemps que prévue, il se donna, s'abandonna à sa déesse et attendit qu'elle veuille bien le laisser partir. Quand se fut enfin fait, il se releva, épousseta ses genoux pour en retirer terre et feuilles et s'apprêtait à repartir lorsqu'il vit les deux éclaireurs revenir. Le tieffelin aux yeux rouges soutint le regard de l'éclaireur elfe qui semblait le juger bien facilement et préférait mettre les préjugés sur les tieffelins en avant plutôt que de chercher à le connaître. Rien qu'un elfe somme toute, un être arrogant se croyant au sommet de la hiérarchie raciale et le plus digne de confiance et de tout le reste entre tous. Cette pensée arracha un sourire agréable au semi démon qui vit ensuite que l'éclaireur halfelin semblait curieux plus qu'autre chose. Un autre sourire, plus chaleureux apparut alors sur le visage de Volan qui repartit dans la ruine d'un pas plus léger.

Dans la ruine le conseil de guerre semblait être en train de discuter. N'arrivant que sur la prise de parole de Dzahim, encore, Volan écouta très attentivement, bien décidé à ne pas commettre de nouvelle erreur. Une idée lui vint néanmoins en tête et il tenta le coup, bien décidé également à apporter sa pierre à l'édifice plutôt qu'à rester sans rien faire.

-(Commun) Pourquoi une diversion ? Pourquoi ne pas faire une attaque en plusieurs vagues avec de quoi chatouiller notre ennemi afin d'attirer son attention suffisamment pour qu'il envoie ses morts vivants mais pas assez pour qu'il nous envoie toute sa troupe. Jetons quelques torches afin de réveiller les principaux ennemis à problème, attirons les plus loin dans la forêt et détruisons les. Puis alors nous pourrons revenir pour le grand chef de tout cet attroupement contre-nature.

La Voie du Papillon.

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Climat : froid, mauvais temps

Les différents acteurs présent dans la pièce cherchèrent chacun à replacer ses idées, même si le rapport des éclaireurs serait le point d'appui pour toutes leurs planifications.

Dzahim eut plusieurs choses à régler en même temps, Volan se sentit renforcé par sa méditation, Shamar s'interrogeait à juste titre sur le personnage de la drow, Elzear gardait son savoir non sans observer le manège autour de lui tandis que Fasur était témoin tranquille et silencieux. Autour d'eux des gens qui semblaient posséder un certain degré de compétences, ce qui pouvait les rassurer. Enfin, sur la paillasse, la petite fille s'était endormie dans les bras rassurant de Nedjec, alors que le garçon papillonnait des yeux à bout de chagrin, la main rassurante du serviteur caressant ses cheveux d'une douceur toute naturelle.

Dzahim examinait la fiole semblait contenir un liquide magique, du moins d'après ses connaissances en art de la magie. Il pensait avoir trouvé reconnaissant la couleur et la texture, et si c'était le cas, voilà un breuvage qui pourrait bien venir à point dans certaines circonstances... La pierre noire semblait bien quelconque mais assez ancienne. L'instinct de marchand du Thayen lui souffla qu'elle pouvait avoir une valeur plus historique qu'autre chose. Elle aurait peut être un usage plus tard... Il n'avait pour l'heure pas le temps de détecter quelconque magie, mais ces deux objets donnés par Shamar étaient diantrement intéressants. Quant à ses connaissances concernant l'Outreterre, chose qui turlupinait le thayen, il n'en connaissait que quelques bribes, sûrement insuffisantes pour l'heure. Précisions mp

Déjà Volan avait émis son idées quand à une éventuelle pénétration des lignes ennemies pour aller arracher des griffes de Bonovan sa nouvelle victime. Un éclair d'appréciation alluma le regard de Marcin lorsqu'il énonça sa pensée. On put presque comprendre l'éclair dans ses yeux qui semblaient hésiter entre dégoût et écoute de cet être qui à ses yeux était et probablement resterait une dépravation à éliminer au plus vite. Cependant il était homme de sagesse et de patience, et savait attendre son heure. De son côté Elodine s'était levée pour accueillir avec Shamar Aldaril et Garlin. Ce dernier avait dans les cheveux un reste de végétal, une feuille à demi-arrachée, et des traces de boue sur son visage. D'un geste, l'elfe tira de sa poche un parchemin qu'il étala sur la table au regard de tous. Se raclant la gorge Aldaril commença :

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Nous avons eu de la chance qu'il ait plu. Cela nous a permis de suivre les traces aisément. C'est bien ce que nous pensions, elles nous ont conduit droit vers la butte de Sommandaril mais pas du tout à la butte même, ce qui est étonnant. Je pensais bien connaître les pistes de cette forêt, mais il y en a une cachée, Cette piste est tracée par les animaux sauvages, et conduit autour de la butte, jusqu'à l'arrière. Elle est assez difficile d'accès et invisible aux yeux de ceux qui ne la connaissent pas. Elle mène dans les profondeurs d'un petit vallon que je ne connaissais nullement.

Moi non plus ! assura Garlin d'un air presque abattu. Aladrïl se tut un instant puis s'appuyant du dessin de la carte expliqua les diverses lignes
Ceci sont des traits de base que Garlin a dessiné assez rapidement. Il faut vous imaginer des ruines, chaque bâtiment est dans un état délabré, avec qu'ici et là des petits murets. Il n'y a que la bâtisse en haut et celle qui est hachuré qui porte des murs plus solides. Celle hachuré possède un toit qu'on a essayé de recouvrir avec divers matériaux de fortune. Sa main fine survola les remparts tout autour, d'un geste presque gracieux Les remparts présentent de nombreuses ouvertures, les murs étant ébréchés par quelconque attaque de par le passé. Nous avons pu déceler du mouvement là où vous voyez les étoiles, mais je dis bien, c'est ce qu'on a vu de l'extérieur de l'angle sud et de l'angle est. Nous avons pensé qu'il était urgent de revenir vous en parler...

L'elfe leva son regard vers l'assemblée. Marcin avait les sourcils froncés, cherchant dans sa mémoire quelconque souvenir, tandis que Elodine remercia ses éclaireurs d'un geste de tête. Ce n'est pas possible... murmura le paladin comme pour lui-même Aurait-on enfin découvert les ruines de l'Elontïr ? D'après les écrits elle serait plus au sud... Pas étonnant qu'on ne l'ai jamais retrouvée ! Devant l'air perplexe d'Elodine et sans doute des autres, Marcin résuma rapidement sa pensée

C'est un édifice construit par un peuple ancien d'humains habitant cette forêt. On ne sait pas trop d'où ils venaient, ni où ils sont partis. Cet édifice nommé d'après l'Olin Gisir qui l'a découvert, semblait avoir été une sorte d'Eglise à une divinité mystérieuse, bonne ou mauvaise, là encore il y a des doutes... Il est brièvement mentionné dans le tome de géographie d'un explorateur dont je ne me souviens plus du nom et un bref passage sur la biographie du dit Elontïr... Cela m'avait interpellé à l'époque lorsque je suis arrivé dans les Marches d'Argent. Ce n'est de toute façon, pour l'heure nullement important. Notre mission est tout autre...

Le silence se fit, interrompu seulement par le son du vent qui se levait au dehors, provoquant un doux sifflement, et par le désarmant et léger ronflement du gamin qui s'était finalement endormi

L’elfe écoutait patiemment les éclaireurs, il tentait de synthétiser la situation, et compris, qu’ils allaient tous devoir adopter une action commune face à une mission aussi périlleuse. Comme il n’en était pas le chef, et qu’il ne tenait absolument pas à le devenir, il garda le silence, et décida une fois de plus de se contenter de suivre les ordres du Thayen qui s’en sortait très bien. Toute cette ‘obéissance’ lui coutait, et il projetait déjà la suite de cette aventure, il prendrait une bonne semaine de repos à dormir et à danser afin de décompresser. Mais il n’en était pas là, et repris le fil de la situation.

Il s’approcha de Marcin et lui souffla à l’oreille :

-Il se peut que vos souvenirs soient plus importants qu’ils n’y paraissent, tentez de les faire ressurgir de votre mémoire. Toute information sur ce lieu pourrait être cruciale.

Il avait dit ça d’un ton badin, sans pression ni grandiloquence, juste comme ça, comme une chanson qui passait dans l’air …
Puis il se tue, sachant que le ‘chef’ allait prendre les commandes. Il regardait Fasur avec un petit sourire en coin l’air de dire : « tu m’as vraiment impressionné ! »

Pour le reste, il attenderait

ne potion d'invisibilité, voilà qui était intéressant. S'il ne pouvait rien dire pour le reste. Une chose restait sure cependant à ces yeux. Ils n'avaient pas énormément de temps devant eux s'ils ne voulaient pas retrouver la demoiselle en trop mauvais état.

Et il fallait admettre qu'organiser à l'impromptu l'infiltration d'une base sans y être habitué, ce n'était pas vraiment dans les habitudes du Thayen. Néanmoins, il connaissait très bien comment défendre une base contre de potentielle infiltration comme exfiltration. Et la vue du plan esquissée le laissa perplexe. Tant de troupe éparpillée... Du moins, il supposait que le bâtiment central possédait une entrée. Lui, aurait placé toutes ses troupes là, où dans les environs directs. Au moins, les entrées sont contrôlées. Mais peut être leur ennemi avait-il suffisamment de troupe? Ou peut être l'elfe et son comparse avaient-ils les sens si aiguisés qu'ils avaient perçu les hommes caché dans l'ombre, chargés de donner l'alerte, et de surprendre dans le dos en cas d'attaque.

- Nous devrions nous approcher par le sud-est, de là, nous tacherons de nous infiltrer discrètement et de prendre la position du baraquement sud. C'est le seul qui n'a pas de prise de vue directe avec les autres. Une fois là, nous aviserons, mais dans l'idéal, nous remonterons prendre leur base. Précisions tout de même. Lorsque nous prendrons le fortin sud, il faudra que nos éclaireurs s'arrange pour que personne ne nous surprenne ou ne donne l'alarme dans les environs immédiats. »

A ses yeux son plan lui semblait tenir. Restait à savoir comment prendre l'entrée principale sans donner l'alerte...

Le rôdeur s'approcha et regarda avec une certaine méfiance le plan dessiné a la hâte par les deux éclaireurs. Il était certes utile, mais il pouvait fort bien contenir de nombreuses erreurs, vu la vitesse à laquelle ils avaient effectués leur mission.

- Un ancien lieu de culte, murmura t-il pour lui même en se grattant la barbe

L'idée que les ruines furent jadis un site religieux l'intriguait, mais beaucoup moins que le dessein de ses habitants actuels. Même délabrée une base telle que celle ci, avec un peu d'huile de coude, pourrait devenir une sacrée place forte. D'autant plus qu'elle était excessivement bien cachée. Pourquoi ne pas en faire quelque chose de.. mieux, de plus solide qu'un simple toit rafistolé sur de vieux murs.

- Les bâtiments à l’intérieur de l'enceinte seraient ils assez haut pour nous dissimuler ? Comme vient de le suggérer Dzahim nous pourrions entrer au Sud, mais une diversion venant du Nord, si possible à l'extérieur du fort, serait plus qu'utile. Si la couverture est suffisante nous pourrions être à l’intérieur avant même qu'ils ne se doutent de quelque chose. De nuit, un simple signal lumineux pourrait suffire à intriguer toute leur patrouille, si ils en ont.

Il leva les yeux sur les deux éclaireurs, après tout, on pouvait bien élaborer une stratégie a partir d'une carte, bien des facteurs manquaient pour assurer la victoire.