Ophiuchus - Chapitre II, Arrivée à Hlondeth - Jour 1

’odeur de la bière, ainsi que des sardines grillées, lui réchauffèrent le cœur. Bien qu’il examina son plat et ses épices avec prudence lors des premières bouchées, cette inspection minutieuse ne dura pas. En effet, son appetit grandissant combiné au gout savoureux du poisson frais et de son arome relevé par le poivre eut raison de sa méfiance. Finalement, il ne lui fallu que quelques minutes pour engloutir la dernière bouchée de son assiette et il profita de sa bière en regardant ses coéquipiers manger tranquillement. Il fixa un instant l’elfe et fit sortir Maya de son trou pour qu’elle puisse se servir dans les restes de son assiette et engloutir quelques miettes de pain. Il ne savait pas vraiment quand, mais sa protégée avait été repéré par l’oreille pointu, autant maintenant que tous soit au courant :

- Je vous présente Maya.

Il n’insista pas plus et mentalement, lui ordonna de rejoindre sa capuche, ce qu’elle fit sans attendre, la bouche pleine et le ventre dans le même état. Jon aussi, avec la panse repue, était naturellement plus serein et se mit à parler de banalité et d’organisation par rapport à leur mission. Leur large champs d’action n’était pas la pour les aider. Il parla aussi des solutions pour dormir ici. Jon recommanda fortement le dortoir commun, il imaginait pouvoir se poser au milieu de toute cette foule attablée autours d’eux. Si l’un d’entre eux tombait malade, ils le sauraient immédiatement et aurait ainsi une raison valable de faire parler le tavernier.

En réalité, le magicien aurait vraiment apprécié dormir dans une chambre séparée mais sa bourse vide ne lui permettait pas vraiment ce luxe. Cette explication lui semblait parfaite pour cacher sa pauvreté du moment.

Il écouta aussi ce que chacun pensait et imaginait pour la suite des événements…

Les esprits s'étant quelques peu calmé, Moira mangea son repas dans un silence religieux. Contrairement à ce que les apparences laissaient penser, elle en dégustait chaque bouchée. Cela faisait partie de ces plaisirs encore simples à apprécier. Elle hésitait entre la chambre et le dortoir. La différence de prix ne serait pas notable avant un séjour prolongé, et un peu d'intimité n'était jamais de trop.

La guerrière n'offrit qu'un regard lointain et sans intérêt pour la souris. Cette bosse curieuse qui se baladait régulièrement sous les vêtements du mage ne pouvait guère être autre chose. Elle reporta son attention sur la salle. Hirsuth... enfin lui. Elle observa la démarche de l'homme, ses tics, ses manières. Sans réellement s'attendre à un comportement ouvertement suspect, il y avait certains détails qui ne trompaient pas chez quelqu'un n'ayant pas la conscience tranquille. En admettant que Hirsuth fit le jeu de l'ennemi, le plus logique restait qu'il était payé pour mettre un peu de poison à droite et à gauche quand personne ne regardait. Particulièrement facile quand c'était lui qui transportait les denrées. Le forfait accompli, difficile de faire semblant de rien : par exemple il pourrait instinctivement regarder dans la même direction, celle des portions contaminées, guettant la réaction, ou alors palper nerveusement ses gains mal acquis pour se rappeler que ça en valait la chandelle.

Toutefois avant d'envisager de lui tomber dessus, mieux valait se mettre le patron dans la poche. Il aurait des chose à dire, peut-être que Hirsuth était une piste trop évidente, et leur apprendrait qu'un autre employé se comportait bizarrement ces derniers temps. Et qui sait, peut-être même leur ferait-il un prix d'ami.

ilidryc susurrait bruyamment sa soupe à chaque cuillerée, elle ne changeait pas tellement des recettes qu’il avait pu gouter dans d’autres villes portuaires, ce qui en un sens le soulageait, cela voulait probablement dire qu’il n’y avait rien à reprocher quant à la qualité des aliments. Rassuré, il finit son assiette en raclant le fond avec quelques morceaux de pain, tout en écoutant Jon parler abondamment, alors que la grande Moira à côté restait elle silencieuse.

Le roublard louchait fréquemment vers la gauche, gardant un œil sur le lascar chauve qui, il ne savait pourquoi, ne lui revenait pas, beaucoup plus que la fameux Hirsuth, qui lui au fond, ne ressemblait qu’à un bon gaillard occupé à son travail. Non pas que ce chauve arborait à son goût un faciès proche de la tête de poisson décorative qui gisait dans son assiette, mais plutôt une intuition certaine que l’homme était un rien louche, assez pour éveiller des soupçons. Pour l’instant seul, il semblait que celui-ci attendait quelqu’un, voire plusieurs personnes. Peut-être fallait-il d’abord attendre que sa table se remplisse et que les conversations prennent pour aller jeter une oreille dans le tas ? Question de faire le claire sur le crâne trop brillant de cet énergumène.

Il assura à ses compagnons que peu importe l’endroit, il dormirait bien, d’ailleurs il n’y pensait pas encore. Une taverne le mettait toujours de bonne humeur, il pouvait y passer son temps jusqu’à des heures bien avancées dans la nuit, attablé à un comptoir seul ou accompagné, cela ne faisait pas de différence. Peut-être même pourrait-il jouer quelques parties de fléchettes si l’auberge en disposait d’une... ? Histoire de s’attarder à autre chose qu’au sérieux des affaires, etc. , juste pour quelques instants, cela lui permettrait occasionnellement, s’il en aurait l’envie, d’entrer en contact et de questionner facilement les clients et serveurs ou même encore le patron lui-même.

Déposant son verre d’eau après un longue gorgée, il en vient à la conclusion générale :

- Les plats étaient bons... C’est déjà ça.

1er Martel 1373
Une heure après le crépuscule.
Ciel étoilé, froid, léger vent de terre.

Moira, Jon, Kilidryc

out trois consommèrent leur repas avec plaisir. Le temps s'écoula un peu, mais aucun n'éprouvait de gène ou de malaise, signe que la nourriture était bien probablement saine.

Sous l'œil attentif de Moira, les faits et gestes du serveur nommé Hirsuth étaient décortiqués. Outre quelques manières personnelles et affinités avec des clients, il n'y avait rien à remarquer de suspect ou d'anormal pour un serveur d'auberge. Il semblait faire son travail rapidement et proprement et son expérience dans cet établissement semblait acquise.

La taverne, encore pleine lorsque les compagnons avaient été servis, commençait maintenant à désemplir, laissant apparaitre plus clairement les alentours. Kilidryc repéra alors le jeu de fléchettes, où précédemment étaient agglutiné tant de monde qu'il était à peine possible de voir le mur. Non loin était une table occupée par quatre joueurs de Talis.

L'homme chauve était toujours présent, et le niveau de son verre ne baissait que lentement. Il était seul à sa table et, fidèle à son habitude, semblait attendre, bien que l'objet de son attente ne soit pas encore apparu. D'autres auraient appelé cette attente une surveillance, le tout résidait dans l'interprétation de la chose.


A quelques pas des trois aventuriers, un cri se fit entendre, provenant de l'un des deux occupants de la table. Le ton était directif et peu aimable.

- Patron !

Un serveur accourut, et le patron suivit calmement. Une discussion commença, que les aventuriers pouvaient bien entendre : il apparaissait que des baies noires d'un goût affreux étaient présentes dans la sauce à base de curry du plat du client, qui s'inquiétait d'avoir mangé quelques denrées moisies voire toxiques.
Moira et Kilidryc parvinrent à se rappeler que ce n'était pas Hirsuth qui avait servi la table, mais le serveur qui s'était présenté en premier après l'appel du client. Cela devait faire une dizaine de minutes tout au plus, et depuis les clients étaient restés attablés.

L'homme chauve ne bougea pas de sa table, même s'il manifesta un intérêt pour l'évènement : il était sorti de sa quasi-immobilité et s'était levé à côté de sa chaise pour tenter d'apercevoir quelque chose.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet d'intelligence/mémoire Moira : 15(1d20) + 2(INT) + 2(circonstance) = 19
Jet d'intelligence/mémoire Jon : 2(1d20) + 5(INT) = 7
Jet d'intelligence/mémoire Kilidryc : 18(1d20) + 2(INT) = 20

es yeux fixant le mur face à lui. Léché de couleur chaude à la lumière des torches vacillantes, le monial sentait enfin le vent tourné en sa faveur. Il se maudissait pourtant de ne pas avoir eu davantage de précision sur cet organisation de la part de ce suceur de sang. il était claire que son approche n’était pas la bonne. Quand bien même, il avait semble t-il réussi a rattraper les dégâts. Projetant son esprit vers son serpent blanc, il lui intima un danger. Il ne voulait même pas imaginer si ses interlocuteurs mettaient la main sur lui. Sentant Khemed s’immobiliser sous sa tunique, l’ordre semblait avoir été perçu par son protéger. Levant légèrement la tête, il reprit la parole sur un ton craintif.

-(commun) je n’ai certainement pas l’attention de réduire au silence les représentants du consortium. Cela me vaudrait une mort certaine. Et j’ai déjà assez de problème pour ne pas en rajouter… reprenant d’un air de dégout. Quant à ces … mercenaires, ne m’en parler pas. Je n’ai jamais vu des incapables pareils. Ce n’est qu’un groupe d’incompétent se prenant pour ce qu’ils ne sont pas. Rien a ajouter de plus… marquant une pause il reprit d’un ton plus neutre. Ma venu ici ce veut pour des raisons … relevant de l’informations. Ce raclant la gorge il reprit après une pause de quelques secondes. Notre consortium s’étend bien plus loin qu’Arrabar. Un membre, un marchand plus précisément, est installé ici dans votre cité. Divers informations nous ont mené à penser qu’il exerce quelques … pratiques dirons nous, or de notre champs d’action et de contrôle. Nous savons qu’il possède un laboratoire dont il tentait de nous cacher l’existence. Cependant nous ne savons rien sur ce qu’il prépare. Marquant une pause de quelques secondes il reprit de nouveau. nous savons également qu’il possède maintenant de nombreux contact en ces lieux et nous pensons étroitement liés à ce qu’il prépare dans son laboratoire. Nos informations s’arrête là, il semblerait que ces dits contacts savent rester discret et surtout … il semblerait que ces personnes ne soit autre que ces maudits serpentaires. Regardant d’un air de dégout la chose à ses pieds. Mon rôle est de demander votre assistance afin de mettre à jour les réels intentions de cet homme et d’en savoir plus sur ces écailleux. Le consortium connaissait votre existence, vos idéologies. C’est pourquoi il m’ont demandé de venir à vous.

Bougeant comme un verre sur sa chaise, il reprit d’un ton plaintif.
-(commun)Je vous en prie, libérer moi maintenant. Ces cordes me lacèrent les bras…

Sans bouger, Moira échangea un regard avec ses camarades, du style : "on est arrivé au bon moment". Tout de suite, plusieurs éléments intéressants parvint à ses oreilles. D'abord, c'était le curry qui était en cause, et d'après la liste de Gramloth, ce n'était pas la première fois. Pourtant, après les premiers incidents, on pouvait raisonnablement penser que le patron de l'Atre Irisée avait fait vérifier les sacs de curry restant ou en avait racheté ailleurs. Ensuite, la source du mal semblait être des baies noires étrangères, encore une fois exactement comme décrit dans le relevé de plaintes. Au fond ce n'était pas étonnant que ce soit toujours les plats à base de curry qui étaient visés : il fallait un goût fort pour masquer celui de ces baies au moins le temps de quelques bouchées.

Le plus important, c'était que l'on pouvait en déduire que les baies n'arrivaient pas avec le curry, sinon le patron et le cuistot s'en seraient rendu compte en ouvrant les sacs. C'était bien quelqu'un ici-même qui les fourrait dans les plats avant de les servir. Peut-être même que ce quelqu'un en avait encore dans les poches... Mais comment vérifier? Attendre encore signifiait peut-être perdre une occasion de faire sortir le loup du bois. Ses comparses n'ayant pas l'air de vouloir bouger, elle se décida à prendre l'initiative, avec un soupir intérieur : elle n'aimait pas se faire remarquer, or ce qu'elle allait faire relevait justement de la diversion.

-Je vais aller voir. Surveillez la réaction du personnel, glissa t-elle aux autres discrètement.

Surtout s'il y en avait un qui essayait de se débarrasser de quelque chose. Profitant que le patron se trouvait à quelques pas à peine, elle se leva pour l'interpeller.

-Qu'est-ce que j'entends, monsieur? Il y a un problème avec la nourriture?

Le ton restait poli, et le ton de la voix normal, mais quand même pas franchement amical. Pour le moment, elle s'en tenait au rôle de la cliente légitimement inquiète par ce qu'elle venait d'entendre, ainsi qu'à celui de la mercenaire nordique ombrageuse à qui on ne la faisait pas. Même si au final personne ne tombait le masque, au moins la situation lui permettrait d'interroger un peu le patron sans que cela paraisse suspect aux yeux d'éventuels observateurs extérieurs.

’incident confirma une chose dans la tête de Kilidryc : quelqu’un ajoutait les denrées périmées dans les plats, quelque part entre le trajet de la cuisine jusqu’à la salle. Du moins, il ne pouvait que le supposer. Sur tous les clients servis jusqu’à maintenant, il n’y avait eu qu’une seule plainte. Et qu’il en déduise par expérience : si un paquet d’épices est gâté, son contenu l’est entièrement. Dans ce cas-ci, le résultat ne pouvait être que paradoxal. Sauf si, bien évidemment, cette personne fut la seule sur toute la clientèle à commander un plat au curry...

Après que Moira se leva pour aller s’informer à la table de l’incident, Kilidryc s’excusa également et laissa Jon seul. Au loin, le jeu de fléchette qu’il avait repéré lui faisait des avances à une distance raisonnable, il contourna quelques tables où s’échangeaient quelques mots turmics, et finit devant la cible où il ramassa les dards à disposition.

Il ne fallait pas lui rappeler de garder l’œil ouvert, c’est ce qu’il faisait depuis qu’il était arrivé dans l’auberge. D’ici, Kilidryc apercevait la salle d’un tout autre angle : Moira entamait la conversation avec le patron, il vit également que son chauve était quelque peu intéressé par la situation, mais qui ne le serait pas ? Tenant précieusement les fléchettes dans ses mains, il ne lui restait qu’une seule chose à faire, comme il l’avait fait maintes fois auparavant, chose qu’il lui avait valu des dettes colossales à Marsembre : faire un pari, trouver un adversaire. Il ne tarda pas à faire le rapprochement et s’empressa à la table du bonhomme chauve :

- Excuse-moi camarade, je te vois solitaire et intéressé à la misère des autres, dit-il en pointant la scène de l’incident, peut-être voudrais-tu faire quelques fortunes avec un simple jeu de fléchette avec mise pour changer ? Si tu disposes du temps bien sûr, mais qui n’en a pas quand il s’agit d’argent ? sur quoi il fit cliqueter sa bourse encore bien fournie.

Moira, Jon, Kilidryc

lors que le patron, apparemment excédé par cet énième problème, se confondit en excuses d'une voix qu'il tenta de rendre la plus aimable possible, étant donné les circonstances. Le serveur ne disait rien, aux côtés de son patron, et paraissait bien désolé et au dépourvu devant la situation. C'est en tout ce que purent comprendre Moira et Jon de sa mine défaite.

Les autres serveurs ne s'étaient pas approché ni interrompu dans leur travail, laissant le patron gérer le problème. Le patron repris le plat :

- Je m'en vais de ce pas voir le cuisinier, et il va m'entendre. Ces baies ne peuvent être dangereuses puisqu'elles étaient dans la cuisine assuma-t-il doublement "Au pire avaient-elles un goût qui ne s'accommodait pas avec le plat. Je m'en vais vous remplacer cela sur le champ." Conclut-il en désignant le plat.

Puis se tournant vers Moira :

- Ne craignez rien très chère, c'est le curry qui a un défaut. Nous avons déjà jeté une partie des réserves, mais cela n'a apparemment pas suffit. Prenez le temps d'apprécier votre plat, je vois qu'il n'est pas au curry, il n'y a aucun soucis à avoir ! Ajouta-t-il en œilletant la table d'où la guerrière venait de se lever, lui faisant signe de se rassoir.

Les deux clients lésés avaient bonne allure et une carrure en cohérence ; leurs habits étaient de cuir et de tissu tressé serré, le premier portait les cheveux rasés, le second avait les cheveux noués à l'arrière. Ils étaient armés et en armures : rapière et cuir clouté, de très bonne facture d'ailleurs. Détail parmi les détails, la guerrière vit la main de l'homme aux cheveux longs trifouiller quelque chose dans sa poche gauche de pantalon. Elle n'en voyait pas la couleur ni la forme, mais cela semblait tenir facilement dans la main.
Personne d'autre n'avait dû le voir tant cela paraissait anodin.


Pendant ce temps, Kilidryc tenta sa chance avec l'étrange personnage. Il faisait environ la même taille que lui, et plusieurs cicatrices étaient visibles sur ses bras découverts. Sa chemise -sans manches- était ample, ne cachant pas l'armure de cuir clouté qu'il portait dessous, à même la peau.

Il accueillit le roublard avec un grimace. Se décalant d'un pas pour mieux voir la dispute que Kilidryc lui avait caché en arrivant. Il jeta furtivement un regard alentour, et comme piégé qu'il se sentait, finit par répondre à la demande.

- Et bien oui, qui ssait, sce ssera peut-être ma veine. Dit-il avec un léger défaut de prononciation sur les sons sifflés. "Quel jeu connaisssez-vous ?"

Il emboita le pas au roublard, sans quitter le patron des yeux. Chaque pas vers le jeu de fléchettes, qui venait de se libérer, le rapprochait de la scène. Une bonne opportunité aurait-il pu penser.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Psychologie Moira : 5(1d20) + 1(comp) = 6
Jet de Psychologie Jon : 3(1d20) + 2(INT) = 5
Jet de Détection Moira : 20(1d20) + 4(INT) = 24

Zelkior

es trois hommes parlèrent longuement dans une langue que Zelkior ne connaissait pas, même dans les bases ou l'accent. Relativement chantante, tout l'opposé des langues naines ou orques ; sa musicalité n'enlevait toutefois pas la gravité et la tension dans le ton des personnages.

- Ainsi donc, vous faites partie de ce consortium de marchands qui souhaite faire la lumière sur des activités que l'un de vos contacts vous aurait caché ? Activités en relation avec des Yuan-ti ? Il fit une pause, comme pour laisser le temps au monial de parler si toutefois le résumé que tentait de faire le guerrier était incorrecte. Il repris : "Votre guilde de marchand a donc peur que ce fameux contact ne se soit fait enrôlé par des Yuan-ti, leur donnant alors l'occasion de rentrer sur votre marché ?"

Les trois hommes reprirent leurs discussions. Par rapport à avant où le chef avait la majorité du temps de parole, cette fois les prises de parole étaient beaucoup plus partagés. A l'intonation, plusieurs fois Zelkior pu comprendre que les hommes s'interrogeaient sur quelque que chose. Chose qu'il ne tarderait pas à découvrir :

- Nous savons beaucoup de choses sur les écailleux, et nous les surveillons de près. S'ils sont sur un sale coup, vous le savons forcément, à moins qu'ils soit si récent que nous n'avons pas encore eu le temps d'en prendre connaissance. Qui est ce contact dont vous parlez ?

Allons donc ; tout va bien madame la marquise. Moira plissa légèrement les yeux, ce qui contribuait à lui donner l'air sévère.

-C'est vous qui le dites, rétorqua t-elle un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurai voulu.

Profitant que le patron tenait l'assiette incriminée à portée, elle enchaîna :

-Un défaut du curry, hm? Je croyais que ça venait de ces baies...

Et sans plus de cérémonie et avec une certaine dextérité, elle en attrapa une qui avait échouée sur le bord de l'assiette. C'était peut-être le seul moment qu'elle avait de s'emparer d'une "pièce à conviction". Avec un élan de curiosité sincère, elle demanda :

-Qu'est ce que c'est, au juste?

Elle examina brièvement la chose. La guerrière ne pensait pas pouvoir l'identifier elle-même, mais quelqu'un d'autre saurait le faire, peut-être Jon, ou Gramloth lui-même. En outre, ce qui pouvait se voir, c'était si la baie était cuite ou crue. Cuite, il y avait complicité en cuisine. Crue, c'était au moment du service que ça se passait. D'ailleurs le serveur se tenait là lui aussi, nouvelle cible toute désignée. Il n'avait pas l'air pourtant de sentir l'étau se resserrer, mais peut-être parce qu'il avait déjà eu à nier trois fois par le passé et se sentait capable d'une quatrième.

a discussion battait son plein entre les trois hommes. Ne pipant mots, le monial se contenta de fixer la lumière des torches vaciller sur le mur face de lui. Les questions qu’on lui posa, semblaient aller dans le sens que le monial avait tenté d’imposer. Ses multiples bluff semblaient enfin porter ses fruits. Profitant d’un blanc suite à la première salve de question :

-(commun) Vous avez compris. Nous ne pouvons accepter que cet homme serve de lien vers notre marché. En m’aidant, nos deux organisations trouveront leurs comptes. Nous, en stoppant l’accès des yuang-ti vers notre territoire. Et vous, en les empêchant d’étendre leurs transactions et donc leur pouvoir.

Laissant les trois hommes poursuivent leur débat, Zelkior se contenta de nouveau d’attendre. Il était maintenant conscient d’avoir de bonne chance de pouvoir sortir de ce merdier, et qui plus est de bonne chance d’acquérir l’aide de cet organisation « anti-écailleux ». Les choses commençaient à s’agencer pour le mieux et furtif sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Avant de l’effacer tout aussi rapidement pour répondre aux questions posées :

-(commun) Gramloth. La réponse fut sec. Il s’appel Gramloth.S’en suivit une description du lieux de son magasin. Je pense que vous devez savoir maintenant ou le trouver. Vous devez d’abords savoir en priorité ce sur quoi il travaille. Et quelles substances il met au point pour ces écailleux. Marquant une pause il reprit. soyez extrêmement prudent dans votre approche. S’il soupçonne la moindre entourloupe, il disparaitra. Maintenant détaché moi, que nous mettions un plan d’action en place …