Ophiuchus - Chapitre II, Arrivée à Hlondeth - Jour 1

’est en attendant que sa coéquipière soit enfin prête à partir que Jon laissa son regard trainer dans la pièce… Gramloth était un homme plutôt méticuleux, ses étagères étaient bien rangées et chaque chose semblait avoir trouvé sa place. Le fond de la pièce était lui, complètement dans l’ombre, aucune lumière ne venait détrôner l’obscurité qui y régnait. Cependant, les yeux vifs du tieffelin n’avaient cure de cette noirceur. Il remarqua que l’armoire qui prenait place sur ce mur n’était pas ce qu’elle paraissait. En effet, la teinture orientale – surement de la lointaine Kara-tur – qui tapissait le mur derrière l’armoire, semblait trop tirée de tout coté pour ne pas cacher quelque chose. Jon en était persuadé, derrière ce placard se trouvait un passage secret.

Le magicien tentait de se servir de cette nouvelle pour avertir ses partenaires ou enfoncer le marchand. Cependant, toutes les approches qu’il imaginait se soldaient par un échec… Que pouvait-il faire de cette information ! Certes ce passage pouvait signifier beaucoup de chose pouvant les intéresser, Gramloth leur cachait surement beaucoup de chose. Mais ils étaient malgré tout ses invités. Pour quelles raisons valable Jon pouvait en parler.

Après moult réflexion, le semi-démon conclut qu’il ne pouvait rien y faire. Après tout, ce supposé passage secret était peut-être l’assurance-vie du marchand et il était de plus chez lui. Si le tieffelin avait lui aussi une demeure, il ne tarderait pas à garnir ses pièces de passages pouvant le protéger en lui fournissant d’innombrables échappatoire.

Jon ne pipa mot de sa découverte, il attendit que les pourparlers se terminent pour pouvoir sortir. Au final, il n’était même pas sur d’en parler à ses compagnons une fois dehors. Cette information, pourtant anodine, pouvait devenir un atout pour la suite des événements.

lors qu'il grattouillait son nez, le roublard distingua quelque chose s'agiter sous les habits de Jon, et une petite tête poilue faire surface au coin de sa capuche. Kilidryc écarquilla les yeux, surpris en même temps qu'amusé.

¤Tiens, un rongeur ? Un petit être sous ses habits...¤

Il n'y fit pas plus attention que cela, avouant qu'il avait déjà vu beaucoup d'humains se pâmer intimement avec des animaux comme si c'était le seul être digne de confiance sur cette terre... Ils avaient peut-être raison, quoique lui-même ne pourrait même pas faire confiance à un animal. Ce qui l'intriguait beaucoup plus était que la bête jusqu'ici était passée inaperçue ou du moins discrète. Cela va de soi, puisqu'il s'agit d'un petit rongeur, mais pour le coup, la chose le laissait tout de même songeur. Jon, ici-présent et jusqu'à maintenant, l'avait bien camouflé. Pourquoi le sortir au dernier moment ? Ou bien était-ce lui, Kilidryc, qui venait seulement de remarquer sa présence, et cela si tardivement ?

Laissant décanter ses hypothèses, il écouta Gramloth lui répéter la direction à prendre pour se rendre à la taverne en visualisant le parcours inverse qu'il avait effectué pour venir jusqu'ici, cela ne lui posait aucun problème.

Il emboîta directement le pas vers le marchand, attendant que celui-ci se décide à ouvrir la porte, et lui adressa à l'occasion quelques mots humbles et discrets, pour lui rappeler qu'il avait « affaire » différente de deux autres pions derrière.

- J'espère que tout se mettra au clair pour vos affaires, j'y travaillerais avec vos « employés ». Mais n'oubliez pas que j'attends un service pareil de votre part quant à mes péripéties marchandes qui n'ont rien à voir avec ce que ces mercenaires attendent de leur contrat.

¤Et je n'aimerais pas que le service soit à sens unique. Vraiment pas. Si la fortune me tourne le dos une troisième fois, je n'hésiterai pas à t'emmener avec.¤

Jet de diplomatie sur Gramloth (+6)

1er Martel 1373
Deux heures avant le crépuscule.
Temps ensoleillé, froid.

Kilidryc, Moira, Jon

ne main sur la poignée de la porte, le marchand finit par la pousser, non sans avoir donné quelques renseignements supplémentaires et les recommandations et encouragement d'usage.

- Demandez Hirsuth à l'Atre Irisé, il est venu il n'y a pas plus tard que trois jour. Je crois bien qu'il travaille là-bas en tant que cuisinier, ou serveur, je ne saurais le dire précisément... mais il n'est assurément pas que livreur, si ma mémoire ne me joue pas quelque tour. Il plaqua la porte contre le mur et jeta un œil dehors. "Saluez le patron de ma part, ce bon vieux Mishtru. Vous pouvez lui dire naturellement que vous êtes là pour m'aider, juste ce qu'il faut pour qu'il ne s'inquiète pas de votre présence."

Gramloth semblait quelque peu stressé de voir les personnes qu'il avait engagé commencer leur enquête. Rien d'anormal à priori, puisque désormais lui et sa boutique serait impliqués de manière active dans cette histoire, ce qui comportait quelques risques. Il les avait certes jugés inférieurs à ceux de laisser cette brouille se tasser, si jamais elle se tassait un jour.
Il avait parié, le temps dirait s'il allait gagner.

Il laissa Jon et Moira passer et rejoindre le seul à l'étage, et leur yeux durent se réhabituer un instant à la lumière ambiante, après ce moment passé dans la pénombre de bougies. Kilidryc souffla quelques mots au passage ; Gramloth sourit en retour.

- Ne vous inquiétez pas pour ce détail. Si vous contribuez à résoudre mes affaires, les vôtres le seront tout autant... sans oublier la prime conventionnelle pour les efforts engagés et les risques encourus.

Le marchand les raccompagna jusqu'à l'entrée et les regarda s'éloigner dans la ruelle.

L'enseigne de l'Atre irisé aurait été presque visible depuis la porte, si seulement la rue avait été droite, et que rien n'était venu déborder des fenêtres des habitations et bâtiments construits le long de la rue Bleue. Les quelques minutes de marchent furent vite avalées, malgré le slalom entre les charriots et la populace, parfois arrêtée à quelques affaires, parfois mouvante comme une couleuvre à la recherche d'une pierre où se dorer.
Hlondeth était une ville étonnamment cosmopolite ; la mixité des genres, des accoutrements, des races et allures était prédominante ; l'influence serpentine, autant par les couleurs, les motifs que les faciès, était bien plus perceptible qu'en n'importe quel endroit de Faerûn, à quelques exceptions près.

L'auberge était classique, et consistait d'une grande salle haute de deux étages ; un balcon intérieur était visible sur le tout le tour de la grande salle, donnant accès à une rangée de portes - probablement les chambres de l'auberge- et à deux couloirs. L'escalier pour grimper à l'étage et rejoindre le balcon était repérable au fond de la salle principale, derrière une forêt de tables, chaises, bancs et clients en tout genre. L'odeur n'était pas trop mauvaise, même si la nourriture et la fumée se sentaient sans douter.

Kilidryc se rappelait bien de l'endroit, mais la fréquentation avait largement augmenté depuis qu'il était passé. L'heure avait quelque peu avancé et cette période de l'année ne laissait le soleil que peu briller, même si les écarts ne fussent pas aussi important que dans une ville du nord de Faerûn : la clientelle était principalement là pour le repas d'avant coucher : des voyageurs ou marchands, et une bonne partie de locaux. C'est en tout cas ce qu'il était possible de déduire d'un rapide coup d'œil.

Quelques personnes ostensiblement serveurs étaient visibles, zigzaguant entre les tables ; le patron semblait absent de la grand salle, du moins c'est ce que Kilidryc remarqua. Une personne qu'il n'avait pas encore vu était derrière le comptoir, elle les salua, leur montrant quelques tables encore libres.


Zelkior

e patron porta tant bien que mal le personnage dresseur de serpent jusqu'à son comptoir, Zelkior sur ses talons, dans l'indifférence presque générale des clients, plutôt amusés de ce remue-ménage. Le serpent de deux longs mètres de long commençait à s'agiter et rendait la tâche d'autant plus difficile. Le tavernier mena ses invités à travers des portes battantes, et immédiatement deux hommes vinrent l'aider à transporter l'encombrant paquet.

- N'ayez crainte, Messire. Veuillez nous suivre. Lâcha rapidement le premier d'une voix rendue vibrante par l'effort.

Ces deux personnages avaient bonne allure et une carrure en cohérence ; leurs habits étaient de cuir et de tissu tressé serré, le premier portait les cheveux rasés, le second avait les cheveux noués à l'arrière. Ils étaient armés et en armures : rapière et cuir clouté, de très bonne facture d'ailleurs. Le tavernier souleva une trappe dissimulée sous un tapis au sol d'un cagibi, d'où apparurent un escalier en pente raide. Il quitta la pièce en fermant la porte derrière lui, laissant les deux hommes d'armes, Zelkior et l'homme inconscient.

Une seconde après, les deux hommes laissèrent rouler sans ménagement le dresseur de serpent jusqu'en bas des escaliers, dans un vacarme somme toute contenu. Le serpent émit un long sifflement et se détacha de son maître, prêt à mordre le premier venu. Le premier homme descendit, sa rapière à la main, et le serpent n'eut aucune chance. Il souleva de nouveau le dresseur de serpent, dont le front était ouvert et saignait modérément.
Le deuxième invita Zelkior à le précéder, rajoutant d'une voix froide mais pas exempte de remords.

- Voici ce que l'on réserve aux traitres de Yuan-ti, corrompus et autres dresseurs de serpents. Vous, vous n'avez rien à craindre, jusqu'à ce que vous lui ayez expliqué ce que vous faites ici, exactement.

Malgré la brume qui obscurcissait l'esprit de Zelkior, il fut certain de la franchise de cet homme : il ne lui arriverait rien en descendant ces escaliers.
Une fois en bas, ils prirent tous ensemble un deuxième escalier descendant cette fois dans un sol rocheux, avant d'arriver dans une case spacieuse, d'où débouchait deux tunnels fermés par des grilles à verrous.

Des tables et chaises étaient présentes, tout comme un amoncellement d'objets et ustensiles en tout genre. Si cette salle n'était pas le quartier général d'une quelconque organisation clandestine, elle était en tout cas un repère bien caché.
Le deuxième homme assit le corrompu sur la chaise, et l'attacha fermement avec des liens rangés à proximité. Il prit ensuite la parole d'une voix que Zelkior jugea sincère et honnête :

- Messire Alrim, je me dois de vous attacher aussi, c'est le protocole. Pour votre sécurité autant que pour la notre, le temps que nous revenions avec Gonthril.


Attaché dans le noir et immobilisé, au bout d'un temps que le monial n'avait pas vraiment pu estimer, quelques heures tout au plus, de la lumière apparu de nouveau d'en haut. Trois personnes descendaient les escaliers, et il sentit immédiatement l'odeur d'une torche qui brûle. Il ne pouvait que les entendre, puisqu'il était dos aux escaliers. Sur sa droite était encore évanoui le dresseur de serpent, de la bave mousseuse coulait de sa bouche.

- Messire Khemed Alrim, je vous prie de m'excuser de ces manières peu accueillantes, mais vous comprendrez bien qu'il nous faut prendre quelques précautions. Que nous vaut le plaisir de votre visite et que connaissez-vous de cet homme ?

La voix était assurée mais néanmoins chaleureuse, et suffisamment caractéristique pour être sûr qu'il ne l'avait encore jamais entendue. Malgré son discours, la personne ne s'était pas présentée, ni n'était visible aux yeux du monial.

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Jet de Psychologie Zelkior : 20(d20) - 2(Comp) = 18
Jet de Psychologie Zelkior : 9(d20) - 2(Comp) + 10(Mod) = 17

es mains et pieds immobilisés à la chaise sur laquelle il se trouvait assis, le monial avait maintenant depuis de nombreuses minutes, garder son énergie à ce qui allait suivre et non plus à tenter en vain de délier les cordes qui lui ceinturaient les pieds et les poings. Dans l’obscurité il se sentait à son aise, bien que sa dame ne lui avait toujours pas permit de pouvoir percer son monde, il se contenta de fixer un point droit devant lui, avec comme certitude que sa dame l’observait sûrement. La drogue faisait toujours effet malgré une légère amélioration. concluant que l’empoisonnement n’était que temporaire, ou du moins l’esperait-il. Et quand bien même sa mort serait écrite, La dame de la nuit sera présente pour accueillir son pion.

Puis vint la lumière et le son de la voix de ce qui semblait être le fameux Gonthri tant recherché. Zelkior ne put que saluer la manière dont celui-ci avait de se protéger. Un léger rictus caché par les ombres apparut sur les traits du monial, dos à son interlocuteur. Pour lui le simple fait d’éviter de se tenir devant lui, marquait le fait d’une certaine couardise. Selon le sombre frère, ce Gonthri devait certainement être encore un nobliau ou une personne agissant dans les hautes sphères de la cité, laissant les sales besognes à ses hommes.

Il était maintenant tant de pendre les devants et petit à petit les brides d’informations qu’avait bien voulu lui donner le vampire, s’emboitaient petit à petit. Il savait qu’un courant naissant voyait le jour dans la cité de Hlondeth et la façon dont l’homme serpent s’en était tiré, le monial était pratiquement sur que ce Gonthril en faisait parti.

En une fraction de seconde, il revêtît de nouveau son masque de Khemed le marchand. Son large sourire s’était cependant effacé, tentant d’insuffler à ses traits un masque de peur. Il éleva par la suite une voix fluette, simulacre d’inquiétude teinté d’un soupçon d’arrogance.
- (commun) Je vous demanderai de me détacher. Comment pourrais je croire un homme qui m’attache ainsi de la sorte ! Allez vous me tuer ? je ne suis pas armé et comme vous le voyez je ne suis guère un combattant.Insufflant de la panique dans sa voix. Je ne suis qu’un simple marchand d’Arrabar. Je fais parti d’un consortium de marchand essayant de concurrencer ces … prenant un ton dégouté en direction de l’homme serpent. Ces écailleux. Je vous en pris, ne me tuer pas ! Des bruits couraient à Arrabar comme quoi un certain Gonthril Astinar pourrait aider notre cause. Alors on m’a simplement chargé de venir à lui. Par pitié ne me tuez pas !



euh et un gros test de bluff bien baveu

Hirsuth... était-ce seulement un nom ou un prénom? Qu'importe, Gramloth semblait vouloir absolument les mettre dehors. Le petit marchand n'aidait guère, mais au final ce serait tant pis pour lui.

En sortant, Moira prêta attention à la configuration des rues. Ils allaient probablement devoir parcourir ce quartier dans tout les sens, et peut-être même un jour devoir organiser des filatures, alors autant se familiariser dès maintenant. En arrivant à l'Atre Irisé, un soupir de dégoût qu'elle retenait depuis longtemps s'échappa d'entre ses dents. La guerrière détestait la foule, et son séjour allait la mettre à l'épreuve. Chaque minute passée dans cette ville bruyante révélait un peu plus la caractère vaniteux et sybarite de ses habitants sous le trop mince vernis de raffinement dont ils se paraient, et qui lui avait éclaté aux yeux avant même de poser le pied à terre quelques heures plus tôt. Certains mettraient en cause l'influence corruptrice des moeurs yuan-ti, mais il ne s'agissait en réalité que d'excuses pour justifier des penchants naturels qui ne demandaient qu'à s'exprimer : cette attitude lascive, cette suffisance assumée, et cette condescendance systématique dans le regard, avec cette manie de fixer et de dévisager sans gêne ni retenue. Moira se surprit à songer tout envoyer promener et repartir sur le champ sans se retourner.

Voyant que ses camarade ne réagissaient guère, elle fit signe à Jon de prendre place là où il le désirait. De préférence dans un angle et dos au mur, mais elle commençait à connaître suffisamment les tendances du tieffelin pour ne pas avoir à le préciser. Une fois la table choisie, elle observa la salle en silence un court moment, comme si elle était seulement là de passage. Nul besoin de se précipiter à la recherche de Hirsuth, Mishtru, Mochum ou qui que ce soit, ce serait effrayer le chaland, et d'abord réfléchir à une approche ne serait pas du temps perdu.

our le moment, il ne pouvait qu'espérer la vérité des mots que le marchand lui adressa en guise de réponse. Il quitta l'échoppe sceptique, retrouvant les rues sinueuses de la ville et son éclat verdâtre qui faisait tanguer tous les passants à l'état de malades en mer glacée, et cela peu importait leur origine. Il se souvint assez distinctement du lieu à atteindre, l'auberge se trouvant un peu plus loin dans l'allée, il appela ses deux camarades à le suivre parmi la foule. La révulsion affichée sur leur tête à l'idée de traverser cet océan humain en gestation en disait assez sur leur appréciation de cette ville et de son peuple. A tel point qu'enfin arrivé sous l'enseigne de l'établissement, il leur lança avec un faux ravissement :

- Magnifique ville, n'est-ce pas ? Ce jade qui vous traverse l'œil, personnellement, ça me donne envie de vomir.

L'endroit était bien plus animé que précédemment, cela lui plaisait, se laissant embarquer dans les quelques souvenirs agréables qu'il gardait de Marsembre et de ses tavernes. Quelqu'un les salua derrière le comptoir, les invitant à prendre place, mais ce n'était pas la même personne à qui il avait demandé sa route la fois passée, sachant que ce dernier avait plus l'allure d'un vrai patron. Un peu confus, voyant que les autres avaient déjà pris place à table, il vint s'asseoir en dernier tout en sortant un jeu de cartes de sa sacoche qu'il déposa sur la table.

- Je suis déjà venu ici... dit-il en coupant le jeu, pour manger, peu après mon arrivée à Hlondeth. D'ailleurs, le plat était bon, enfin : mangeable, enfin : j'ai su le manger, et je ne suis pas ou pas encore tombé malade... Soit, il mélangeait lentement les cartes, contrairement à ce que nous disait notre employeur, ce qu'on y sert est tout à fait comestible malgré l'affaire des marchandises avariées, ce qui est étrange... Mais ce qui nous permet aussi de commander sans craindre le pire pour notre palais.

Après avoir longuement mélangé son paquet, il le redéposa sur la table, et étala trois cartes face-cachées devant lui sans encore les retourner.

- Moira, Jon... il se précisa à lui-même en les regardant l'un et puis l'autre, je n'ai pas besoin d'en savoir plus sur vous en fait, ni sur l'autre hurluberlu dont vous n'avez cessé de parler tantôt. Une seule cause nous réunis, le reste fait partie du détail : que pensez-vous de cette affaire ? Je veux dire par où commencer ?

Rapprochant sa chaise, il retourna les cartes une à une : d'abord celle de gauche, puis à droite et ensuite au milieu, puis déposa ses deux coudes le long de la table avec un soupir.

Le tirage des cartes (n'a aucun influence sur la suite des événements, seulement sur l'action de mon personnage) :

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Par où commencer ? Que faire ? Comment s'en sortir ? Que retirais-je de cette affaire ? Telles étaient les questions que Kilidryc venait de poser aux cartes.




La carte de gauche est le « pour », le monde, signifie l'accomplissement global. Résoudre l'affaire mettra un terme à ses ennuis divers. Mais pour convenir à cet idéal, son attention devait se porter à l'environnement, aux actions des autres, les dits et faits de la situation. Seulement des actions concrètes de sa part lui permettront d'arriver à sa fin. Et surtout : se taire. Comme un chef d'orchestre agit sur l'ensemble dans le plus grand silence.

La carte de droite est le « contre », la prêtresse, s'accorde à la connaissance réfléchie. Ses plus grandes lacunes se trouveront dans son manque de connaissances, d'expériences dans ce genre de problème. L'affaire de Gramloth le confrontera à des domaines auxquels il ne connait rien, et où son caractère lui jouera des mauvais tours. Il lui faudra donc se méfier de son manque de sagesse dans ses actes et décisions, savoir prendre le temps d'analyser ouvertement les obstacles et épreuves, au risque de tout rater.

La carte au milieu est la « réponse », elle symbolise la synthèse du « pour » et du « contre » : le pendu. Le personnage sur la carte est pendu par les pieds, les mains nouées dans le dos, mais garde tout de même un visage serein. L'incapacité à agir et à bouger est bénéfique, elle signale que ce n'est pas à lui d'agir, mais à observer les autres agir, et que c'est seulement par le biais de l'action d'autrui qu'il pourra effectuer un geste décisif à son aboutissement personnel. Il faut attendre, ne rien faire, cacher son jeu, garder pour soi ses réflexions et conclusions, le pendu ne peut faire quelque chose qu'avec ce qu'il a en tête. Et seul une action en longue gestation lui sera salvateur.

Après quelques instants de réflexion, il remis les cartes dans le paquet, et le refourgua dans sa sacoche comme si de rien n'était.

e tieffelin franchit la porte de la Caverne pour se retrouver à l’extérieur. L’air qu’il inspirait à l’intérieur était vicié et désagréable, l’envi de ressortir qu’il éprouvait devenait insupportable. Cependant, il ne lui fallu que très peu de temps sous le ciel ensoleillé pour vouloir retrouver quelconque abris. Ce n’était même pas l’astre ni la cité qui le faisait souffrir, c’était encore une fois l’air irrespirable provenant cette fois de la quantité de promeneurs qui déambulait avec eux à travers les rues étroites d’Hondeth. Il se connaissait suffisamment d’humeur changeante pour ne pas tenir compte de ses états d’âmes, mais il avait peur que ses nouveaux collègues le découvre trop vite. Le magicien inspira profondément l’air corrompu et les mains dans les poches, suivi le dénommé Kilidric.

Guidé par le roublard, Jon, sous sa capuche, se permit d’observer les us et coutumes de cette villes. Bien qu’une traversée de quelques minutes ne fût pas assez longue pour se faire une idée plus précise de la situation, il remarqua cependant quelques détails pouvant lui donner des indications intéressantes.

Comme dans toutes les autres villes du bief de Vilhon - et surement de Faërun - le commerce régnait en maître absolu. Beaucoup de kobolt, très certainement esclave, s’affairait à transporter caisses et fournitures aux quatre coins de la ville. Ceux qui les regardaient avec un air amusé devait avoir du sang reptilien dans les veines, en effet, leurs traits sibyllins mêlé à une bouche fine, à un regard acéré ou à un teint verdâtre ne laissait aucune place pour le doute : Ils se trouvaient dans une cité de serpent. Pour le Semi démon, c’était clair, les trois aventuriers devraient se montrer discret, et ne pas avoir la langue trop pendu, Au risque de se la faire couper par ceux qui l’avait fourchu.

Autres faits qu’il trouva étrange était l’agitation omniprésente des badauds. Fuyaient-ils quelques chimères ? Cherchaient-ils des mirages ? Jon ne saurait le dire, mais cela n’en paraissait pas moins étrange. En effet, l’agitation qu’il ressentait dans chacune des ruelles qu’il traversait démontrait quelques choses d’anormal. Peur ou Excitation, il n’arrivait pas à savoir ce qui les poussait a l’agitation.

Alors que leur guide improvisé marchait au devant, il voulu en profiter pour expliquer à la fossoyeuse sa découverte dans la pièce qu’ils venaient de quitter. Mais alors qu’il se décidait sur le langage à employer, Kilidric annonça brièvement qu’ils étaient enfin arrivés à destinations. Intérieurement, il se promit d’en reparler plus tard.

Jon ressentit le frisson familier et agréable qu’il connaissait maintenant si bien lorsqu’il quittait la lumière du jour. Ce sentiment de protection le submergeait depuis tout petit et Maya devait elle aussi le ressentir car à chaque fois qu’il entrait dans une pièce, son rat regagnait sa poche au fond de sa capuche, heureuse, en sécurité.

Lorsque Moira s’assit au fond de la pièce, un peu en retrait, Jon en fut soulagé et lui esquissa un sourire discret. Même si il n’était pas certain qu’elle le comprenne, cela lui évitait bien des tracas. Il se plaça rapidement à la place le situant le dos au mur et face à la pièce. D’ici, il pouvait voir tout le monde en étant lui-même vu par le moins de personnes possible. Son sentiment de sécurité perdurait et il pu presque apprécier la compagnie de ses deux compères qui le secondait.

Dans cette auberge pour le moins classique selon les normes en vigueur dans cette région du monde, l’elfe prit la parole. Pire que cela, il parla longuement, chose qu’il avait pour le moment détourné jusque la. Les informations qu’il donna sur la nourriture lui semblèrent important, cependant, il ne voulu pas vraiment s’attarder sur le sujet et le regarda plutôt triturer ses cartes devant son public. Après avoir découvert trois cartes de son jeu, il les examina quelques temps avant de tout ranger dans son havresac, sans dire un mot. Le tieffelin voulut avoir quelques informations supplémentaires mais préféra donner son point de vue sur la situation.

- Je pense que les pistes qu’il nous a fournit son innombrable et que le plus dur, dans un premier temps, va être de trier ces informations. Jon regardait droit devant lui, l’odeur acre de la fumée se répandait trop à son goût. Pour répondre à ta question, je dirais qu’il serait intéressant de commencer par les premiers intéresser, c'est-à-dire les clients. Enfin, c’est un choix comme un autre… Nous sommes d’ailleurs déjà chez l’un d’eux, passons la soirée ici et voyons ce qu’il s’y passe.Il rajouta brièvement : D’ailleurs, nous n'avons qu’a prendre chacun un plat différents pour le repas, peut-être que certaines spécialités de la carte ne sont plus accessible, demandons lui la carte.

Le magicien ponctua sa dernière phrase avec le doigt en direction du bonhomme qui s’affairait derrière son comptoir.

Kilidryc, Moira, Jon

es aventuriers s'assirent sans mal, après avoir avancé un peu dans l'auberge. Un espace central avait été laissé entre les tables pour faciliter l'accès au fond de la salle. Ils étaient a quelques coudées de l'escalier permettant de monter à l'étage, et sous le balcon qui permettait l'accès aux salles -ou chambres- à l'étage. Personne n'était visible dans les escaliers, ni au balcon, mais rien n'en entravait l'accès.

Une estrade haute d'une dizaine pouces était visible, recouverte pour l'instant par des tables et chaises. La première impression de l'auberge qu'avaient pu avoir Kilidryc, Moira et Jon, plutôt négative, était en train de passer. Elle pouvait progressivement être remplacée par une relative satisfaction de trouver un lieu moins bondé que la rue, beaucoup plus calme, où les odeurs leurs étaient plus familières, sans pour autant être trop prenantes.

Quelques coup d'œil leur avaient été jetés à leur passage, mais sans rien noter d'extravagant ou de trop insistant. Une bonne partie des clients étaient des gens de passage, ce qui expliquait leur variété. Ils avaient pu remarquer quelques petites personnes, rassemblées autour de la même table, et trois représentant du peuple vigoureux toutes barbes dehors et solidement ancrés à leurs chopines et leurs chaises. Plusieurs personnes étaient encapuchonnées, d'autres avaient leur armes à portée, posées sur la table ou à la garde. Les serveurs zigzaguaient, sans leur prêter trop d'attention jusqu'alors.

Quelques voisins semblèrent momentanément intéressés lorsque les cartes se retournèrent sur la table. Intérêt qui disparut avec le paquet.

Le patron apparut d'une porte derrière le comptoir.
Le volume des discussions alentours montait et descendait suivant des rythmes aléatoires, et celle des trois compères participait au brouhaha ambiant.


Zelkior

'inconnu en chef émit un long rire, mi-moqueur, mi-nerveux, ce que même Zelkior, malgré sa diminution actuelle, pu cerner.

- N'ayez crainte, je n'ai guère l'habitude d'abattre une personne de sang froid, et les mains attachées qui plus est. Et vous avez tout le loisir de me croire ou non. Le problème, actuellement serait de savoir si moi je vous crois.

Il échangea quelques mots avec ses deux compagnons, dans une langue inconnu du monial, qu'il pouvait relier à l'un des patois local, pour l'avoir déjà entendu des sonorités similaires il y a peu de temps.

- Ce que vous me dites m'intéresse fortement, voyez-vous. Je ne doute en aucun cas que si vous m'avez trouvé, en prononçant ces mots de "fervent admirateur", c'est que vous me cherchiez. Ceci pour une cause bien précise, et de préférence en relation avec des écailleux, comme vous le disiez. Il laissa passer quelques secondes. "Il y a cependant quelques... détails... qui m'interpellent, en commençant par le... détails... écailleux de quatre-vingt kilos sur votre droite. Pensez-vous que sa disparition passera inaperçu ? Je vous fais grâce des témoins de l'auberge, qui grâce à l'intelligence de mes hommes ne sont plus un risque maintenant. Mais pensez-vous que ses maîtres n'aillent pas à sa recherche, en envoyant quelques unes de ces bestioles sur ses traces ?"

Vu la provenance du son de sa voix, l'homme restait immobile, derrière Zelkior. Il ne se présentait toujours pas. Le seul mouvement visible était le jeu d'ombres vacillantes sur les murs, projetées par la torche.

- Ne me prenez pas pour un imbécile. Qui vous a donné le code et un endroit où nous contacter, et quels sont vos véritables desseins ?

Sa voix avait subitement changé. Alors qu'elle avait été patiente et compréhensive, elle laissait maintenant place à de l'agacement et de la nervosité.

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Jet de Bluff Zelkior : 6(d20) + 7(Comp) = 13

Moira resta longtemps silencieuse, comme si elle avait assez parlé pour la journée. Toutefois, ce qu'évoquait Jon rejoignait sa pensée : la plupart de ces pistes seront fausses ou des coïncidences, et elle soupçonnait déjà depuis un moment Gramloth de se prendre pour plus important qu'il n'était. Ses affaires étaient florissantes, mais il n'avait curieusement pas d'employés pour gérer ce grand magasin, ni pour surveiller ses précieuses marchandises. Si ce complot était vrai, quelqu'un se donnait beaucoup de mal pour nuire à son affaire. Quelqu'un qui ne regardait pas à la dépense, car entre les différents coursiers et serviteurs, seuls maillons faibles à priori, cela faisait du monde à corrompre de façon régulière. Ce qui faisait dire à Moira que cette guerre était personnelle plutôt que commerciale. Or le marchand était resté plutôt vague sur ses ennemis, se contentant de mentionner deux concurrents avec dédain, sous-entendant qui ne les considérait pas comme des menaces.

D'humeur égale, la guerrière jeta un oeil à travers la salle. Gramloth avait aussi dit que le propriétaire de l'Atre Irisé serait disposé à les aider en sachant le motif de leur venue. L'opportunité d'une explication alternative à celle du marchand était plutôt une bonne chose en soi, même s'il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle apporte grand chose de plus. Il faudra juste veiller à ne pas lui en dire plus que nécessaire.

-J'ai l'impression que l'adversaire ne veut pas seulement ruiner Gramloth, il veut l'humilier, en s'attaquant à ce dont il est le plus fier : sa réputation de commerçant. Il veut le détruire définitivement sans qu'il ne comprenne d'où viennent les coups. Un marchand ruiné peut toujours revenir dans les affaires, mais pas s'il traîne une étiquette d'escroc et d'empoisonneur. Il n'aurait plus d'autre choix que de fuir la ville, voir le pays.

Elle parlait toujours d'une voix douce et basse, tout en retirant lentement ses gants, révélant des mains fines et musculeuses.

-Cela me fait donc penser à une vengeance, plutôt qu'une rivalité économique... Mais c'est peut-être trop tôt pour le dire.

es deux compères expliquèrent chacun leur point de vue. Kilidryc les écouta attentivement, opinant face à leurs propositions et arguments. Ne pouvant s'empêcher de regarder les mains et l'attitude pleine de retenue de la grande dame, elle soulevait des doutes intéressants sur l'affaire, mais ce qui traversait soudainement l'esprit du roublard était à son sens plus inquiétant. Il avait tiré la carte de la grande prêtresse comme négatif. Cette arcane symbolisait la femme, particulièrement une sagesse tamisée, que Moira ne pouvait qu'incarner derrière cette apparence douce et sévère. Il répétait en lui les quelques mots clés qui définissait l'aura de l'arcane :

¤Assurance de triompher, intellect, dissimulation, pouvoir de la connaissance, rancune, ...¤

Incontestablement, il devait prendre garde, selon lui ces quelques éléments semblaient jusqu'ici coïncider avec la personne qui lui faisait face.

- C'est tout à fait possible, dit-il sans laisser entrevoir ce qui le préoccupait l'esprit, sa réputation est déjà ternie bien plus loin que dans cette région. Mais, c'est étrange, ou ingénieux, que ces tentatives de sabotage n'aient lieu quasiment que dans cette région et qu'à l'étranger ce ne soit qu'affaire de rumeurs.

Kilidryc n'avait pas si faim que cela, le ragoût d'il y a quelques heures lui avait déjà suffit. Mais il apparaissait nécessaire de commander un plat afin de vérifier sa première impression et de débuter l'enquête le plus discrètement possible. Précédemment, lorsque Jon avait pointé l'homme derrière son comptoir, il avait remarqué la présence du patron, qu'il reconnut, à l'embrasure d'une porte non loin de là. Mieux valait demander les plats du jour pour de voir ce qu'il y avait au menu en comparaison avec les aliments venant de chez Gramloth. Ils pouvaient toujours en parler avec le patron par la suite.

Le roublard fouilla dans son sac, et sortit le parchemin avec la liste des produits et complaintes de La Caverne.

- Si l'on commande déjà, n'oubliez pas la liste des ingrédients contaminés, il lut le parchemin à voix basse en s'approchant le plus de ces interlocuteurs, du curry vert et jaune, du poivre blanc et vert, et du genièvre...

Il remballa rapidement le papier au fond de la sacoche et attendit que quelqu'un prenne l'initiative d'appeler un serveur, sûrement pas lui, il en avait déjà assez fait jusqu'à présent.