Ophiuchus - Chapitre II, Arrivée à Hlondeth - Jour 1

Au petit jour, Moira vérifia soigneusement ses affaires, boucla son armure, descendit sur le quai et gratifia Hlondeth d'un regard chargé de mépris. Comme il fallait s'y attendre, cette ville était immonde. La promiscuité étouffante, ce grouillement incessant de badauds indolents, ces bâtiments aux couleurs maladives, et ce parfum d'hypocrisie générale, qui flottait comme une odeur musquée et exotique. Une sorte de Luskan en moins froid. Hlondeth... même le nom ne pouvait être prononcé sans faire la grimace. En conséquence de quoi, la barbiche rousse de Jon apparue comme une bonne nouvelle dans ce tableau désolant. Le magicien fût toutefois interrompu par un petit homme fluet jaillissant de la boutique avoisinante. C'était lui, Gramloth? L'autre qui ne disait rien devait plutôt être un client. Moira arrêta le marchand d'un simple geste de la main : une chose après l'autre. Elle salua d'abord son collègue d'un léger signe de la tête. Le tieffelin avait fait drôlement vite, c'était à se demander s'il n'était pas déjà là. Elle le sentait nerveux : son aversion des espaces publics l'emportait semble-t il sur son caractère explosif, et elle soupçonnait dans le fond qu'il fût simplement un peu agoraphobe.

-Jon...

¤Elle n'a pas eu le temps de lui expliquer. Voyez-vous cela. Elle n'a pas le temps pour grand chose, bien sûr, à part faire l'intéressante.¤

L'inconséquence de Miriel devenait agaçante, car le manque de professionnalisme était vite fatal dans le monde des mercenaires. Elle se tourna vers Khemed. Que faisait-il encore ici, d'ailleurs? Maintenant que la guerrière avait remplis sa part, il était temps de se séparer de cet inquiétant personnage. Elle ne tenait pas à utiliser ses services de soit-disant guide : mine de rien, même Miriel avait préféré faire confiance à Zobian pour les emmener à la boutique, en plus d'avoir suggéré que le bonhomme pouvait s'avérer aussi bien un danger qu'une aide. Alors la guerrière préféra expédier les choses sans ambages :

-Or donc, comme le stipulait l'accord, nous vous avons accompagné jusqu'au Hlondeth. C'est chose faite, désormais. Maintenant, mon autre mission m'attends. Au revoir et bonne journée.

Elle aurait pu pousser le vice jusqu'à dire "ce fût un plaisir", mais ce serait vraiment franchir la ligne entre politesse et hypocrisie. Sans un mot de plus, elle entra à la suite de Jon. Il était temps de passer aux choses sérieuses, mais elle espérait entretenir le tieffelin de deux ou trois choses d'abord.

ilidryc fut bien heureux de la réponse du marchand. Le baratin qu'il avait mis en place avec sincérité avait finalement fonctionné, non que tout soit faux, mais que ces intentions étaient loin d'être aussi bonnes et gaies, l'honnêteté chez lui jouxtait toujours la plus fine mauvaise foi.

Après lui avoir donné quelques détails supplémentaires sur la suite des affaires, le marchand raccompagna Kilidryc à la sortie de son échoppe. En ouvrant la porte, Gramloth s'arrêta net de surprise : quatre gaillards étaient plantés au pas de celle-ci. Son étonnement ne se fit guère long, il les invita à rentrer à leur tour dans son magasin, tenant la porte ouverte d'une main tout en retenant Kilidryc de sortir de l'autre.

De qui s'agissait-il ? Qui étaient ces personnages ? Était-ce les troubles faits en question, la cause des problèmes de Gramloth ? Devrait-il s'en occuper maintenant ? Était-ce pour ça que Gramloth l'avait retenu ? Bien que le marchand sourit dans un deuxième temps face à la rencontre fortuite, cela ne présageait pas forcément le meilleur, surtout si le roublard devait passer à l'action si vite ; il se sentit quelque peu pris au dépourvu.

Kilidryc toisait l'arrivée des quatre bonhommes d'une moue méfiante. Les mains fourrées sous sa cape, ses doigts flânaient autour de son poignard et des dards rangés dans sa ceinture, geste qu'il faisait peut-être plus pour calmer l'angoisse qui l'accablait soudainement que par désir de se battre... Au moins, si les choses tournaient mal, il avait déjà les mains au bon endroit.

¤Voilà que la chance tourne en ma faveur il y a tout juste trente secondes, et à peine eu-je le temps de faire deux pas à droite et un autre à gauche que voici d'autres malheurs en vue... Qui sont ces gens d'ailleurs ? Une espèce de tête de rat, une longue pimbêche en armure qui crache quelques mots à un astucieux aux cheveux blancs, et une barbe rousse au visage empli de sales cicatrices... Une bande atypique, rien de bon et rien qui vaille.¤

¤Oh ! Mais quel personnage fort intéressant nous avons là.¤
Tels furent, ses mots, à la vue de Jon. Son physique atypique ne dérangeait pourtant pas plus que ça le monial. D’aspect il possédait sans nul doute un héritage démonique et sans le vouloir ses pensées se tournèrent vers une certaine personne. Volan ?! … était ce son nom ? Sa mémoire plus que sélective avait occulté certains détailles inutiles. Arborant les traits de Khemed, il lança un grand sourire au nouveau venu :
-(commun) Salutations très cher « Jon du saphir Noir ».

Puis emboitant le pas au mercenaire écarlate, il s’arrêta aussi net lorsque Moira lui adressa la parole. Ecoutant de son large sourire les propos de la guerrière, il vint se placer avec une rapidité et une agilité peu communes pour un simple marchand. Arborant toujours cette même expression forcée, il éleva la voix en direction de Moira :
-(commun) Veuillez m’excuser très chère Moira mais notre partenariat est encore loin d’être terminé. Vous ne semblez manifestement pas en mesure de comprendre l’ampleur de cette association. D’ailleurs j’aurai dut exiger explicitement à Miriel bien plus que ce qui a été dit. Je pensais que vous comprendriez ce qui est en jeu mais j’avais manifestement tord. Après tout on ne vous demande pas de réfléchir, mais simplement d’obéir aux ordres. Marquant une pause, il fixa son regard pâle dans ceux de son interlocutrice. J’ai besoin que vous assuriez ma protection, quand à moi je vous guiderai dans les ruelles de cette citée, car à mon avis je pense que votre job ne va pas s’arrêter à un simple brin de causette avec votre ami marchand. Si c’est le cas laissez moi vous dire qu’on vous sous exploite. Un léger rire sortit de la bouche du monial. A oui autre chose. J’ai signé un contrat avec votre dirigeante. Alors je serai vous j’éviterai par vos actions de rompre ce dit contrat. Son large sourire aux lèvres, il se décala laissant passer la guerrière. Après vous très chère Moira. Je vais vous suivre, je suis un peu curieux et surtout je n’ai pas très envi d’attendre seul dehors.

...


Test de Bluff sur Moira



Ce message a été modifié par Zelkior le Vendredi 06 Janvier 2012 à 12h00

Etrangement, elle s'attendait à quelque chose de ce style. 'Khemed' était méprisant comme à son habitude, et essayait de jouer au plus fin. Mais même dans la cité des serpents, on ne lui ferait pas avaler de couleuvres. Il avait raison sur un point toutefois : Miriel aurait dû s'expliquer plus clairement. Sauf que la fille Ilastul n'avait pas tiqué quand Moira avait suggéré, en voyant ses hésitations, de se passer de 'Khemed', elle y avait même sérieusement réfléchi. Cela, et la manière dont il avait été rebuffé hier avaient enjoint la guerrière à penser que le prétendu marchand se donnait sans doutes plus d'importance qu'il n'en avait réellement.

-Oh vraiment? Parce que ce n'est pas ce que Miriel m'a dit après votre départ du Saphir Noir.

Sa voix prenait un ton doucereux, à moins que ce ne fût son accent.

-Alors je vais prendre le risque. Et si ça vous déplaît, allez vous en plaindre à Miriel.

Si c'était vrai, la fille Ilastul ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même pour avoir oublié ce genre de détail. D'une part, Moira ne craignait pas sa colère, et d'autre part elle ne pouvait pas mener décemment deux missions importantes de front : à la fois jouer les gardes du corps et régler les problèmes de Gramloth, même avec le concours de Jon. Finalement, au vu des événements elle envisageait de moins en moins de faire carrière au Saphir Noir.

¤ Je commence à en avoir assez de ces plans foireux.¤

La guerrière franchit le seuil, et referma sèchement la porte pour couper court à d'autres protestations. Il allait devoir se faire une raison... Elle laissa un moment la main sur la poignée, se contentant de jeter un regard par dessus son épaule en direction des personnes présentes à l'intérieur : Zobian, Jon, celui qui devait être Gramloth, et le quatrième larron qui était resté finalement. Encore un qui avait une tête de fourbe, et trop bien armé pour être un simple employé. Alors qui pouvait être ce traîne-patin au regard en biais? Elle verrait plus tard, mais d'abord Moira commença par s'assurer d'une chose.

-Vous êtes bien Gramloth, le propriétaire de cet établissement?

Kilidryc, Moira, Jon, Zelkior

u bruit des paroles des deux aventuriers, quelques oiseaux piaillèrent sans retenue. Zelkior fut pris de court par la réponse de Moira, qui avait pris l'ascendant dans la discussion. En un instant d'hésitation, il se retrouva coincé entre la porte de dehors, au verrou tiré par Gramloth un instant auparavant, et la porte du sas d'entrée, rabattue par Moira.

Jetant un œil alentours, chacun pu constater l'exotisme du lieu. Leurs yeux accrochèrent sur un détail de décoration qu'ils n'avaient pas vu auparavant : des soieries translucides ornaient un mûr de la mezzanine du premier étage.

- Oui, c'est bien moi Gramloth, tenancier de la Caverne. Et bien, qu'est-ce donc cette affaire ? Annonça-t-il d'un ton peu enjoué.

Gramloth était l'archétype des marchands aisés du Bief de Vilhon. Il avait visiblement les traits tirés, mais le regard perçait à présent les orbites de ses visiteurs. Il était de taille relativement petite, impression éventuellement accentuée par sa corpulence fine. Il portait longs ses cheveux bruns et ils étaient ramenés à l'arrière, découvrant ses oreilles. Il portait une moustache entretenue avec précaution. Quant à ses habits, ils étaient d'une excellente facture, colorés et amples : une chemise brodée de fil multicolores surmontée d'un veston et d'un long manteau ; une ceinture dorée tenait un pantalon de toile tissée ; des bottes de cuir.

Zobian s'approcha.

- Je vous amène des hommes de Dame Miriel, comme convenu. Siffla-t-il dans une grimace qui se voulait sourire, jetant un œil à la guerrière.

Et même si cela n'avait pas été convenu ainsi, il espérait bien en tirer profit.
Le marchand toisa Jon et Moira.

- Je vois cela. Bienvenue à la Caverne, vous tombez à point nommé. Vous devez avoir quelque chose pour moi, n'est-ce pas ? Faisons les présentations et allons directement au cœur du sujet, à moins que vous ne préfériez prendre vos aises quelques instants ? Voici Kilidryc, un employé de l'un de mes clients de Suzail. Mais au fait, qui est cette personne ? Et il désigna l'entrée du menton.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Diplomatie Zelkior : 7(1d20) + 2(Comp) = 9
Jet de Diplomatie Moira : 13(1d20) + 3(Comp) = 16
Jet de Connaissance (Folklore local) Jon : 17(1d20) + 6(Comp) = 23

Elle tira le loquet de la porte, par prudence.

-Personne d'important, répondit-elle d'un ton peu amène.

Se rapprochant de lui, Moira plongea la main à l'intérieur de son manteau et en retira la lettre de Miriel. Ses yeux glacés tombèrent sur le petit marchand chamarré comme des oiseaux de proies, et laissa s'écouler quelques secondes de silence.

-Je suis Moira. Lui c'est Jon, dit-elle simplement en guise d'introduction.

Elle lui tendit la lettre. Pendant que Gramloth lisait, elle fit le tour de la pièce du regard. Quel bazar. Et le fameux employé venu de Suzail, qui zonait dans son coin l'air de rien. Un employé d'un genre un peu spécial ; la guerrière doutait que la dague au côté et le jeu de fléchettes bien arrangé à la ceinture fassent partie de l'attirail standard du commis, même au Cormyr. Ce devait donc être plutôt l'employé qu'on envoyait visiter la concurrence, de préférence nuitamment, et porteur d'une de ces fameuses offres qu'on ne peut pas refuser.

La guerrière revint à Gramloth.

-J'aimerai dire deux mots à mon collègue d'abord. Pendant ce temps, je vous laisse Zobian : Miriel lui a dit qu'il serait récompensé pour ses services... mais cela reste quand même à votre discrétion.

Il était bien le seul à avoir gagné de l'or dans l'histoire sans s'être trop fatigué.

-Ensuite, vous avez peut-être un bureau ou un endroit plus propice pour discuter de votre... problème.

On était jamais trop discret, quand il s'agissait de parler de ce genre d'affaire.

ttentif ; à l'écoute des discussions, Kilidryc s'apaisa. Son intuition de départ s'avérait fausse : tout pour le mieux, puisqu'il semblerait que cette bande atypique soit en réalité les employés chargés de résoudre l'affaire du marchand, conclusion plutôt agréable. Sur cette déduction le roublard se décrispa, laissant ses mains reprendre leur liberté loin de ses coutelas.

¤Voyez cela, ce sont donc eux les employés ? A peine arrivés, déjà les chamailles, bien joués compagnons, vous ne faîtes qu'aller dans mon sens... Plus empêtrés dans vos propres petits problèmes que par la cause de votre employeur, comment peut-on alors vous faire pleinement confiance ?¤ 

Kilidryc afficha un contentement moqueur, sûr de lui, lorsque Gramloth le présenta au groupe, sur quoi il ajouta quelques mots accommodants sa présence silencieuse qui pouvaient bien passer eux-mêmes inaperçus :

- 'Chanté, les problèmes de monsieur Gramloth sont à la source de mes problèmes, plus tôt il sera tiré d'affaire, plus tôt je le serai.

Puis, alors que la jeune femme tendit une lettre au marchand, Kilidryc adressa un regard complice au patron de l'échoppe, désignant avec dédain la querelle orchestrée par ces bonhommes sous leurs yeux, et essayant de rappeler au marchand ce qu'il lui avait communiqué quelques instants plus tôt à propos de cette espèce particulière que sont les « simples employés »...

peine avait-il eu le temps de se présenter que déjà il remarquait la haine, palpable, qui subsistait entre Zelkior et Moira. Cette dernière avait même eu le culot de refermer le loquet de la porte, juste pour montrer sa supériorité. Il interpella discrètement sa partenaire pendant que Gramloth lisait le parchemin :

- Moira, nous ne sommes pas chez toi ! Je doute que ce sympathique marchand soit ravi de fermer boutique sans son accord… Pour le moment, vos différents ne regarde pas notre nouvel employeur, ni ne me regarde d’ailleurs. Je te laisse le bénéfice du doute et je surveillerai ton « ennemi ». Jon rehaussa la voix. Je pense que tu devrais laisser le marchand choisir de laisser ouvrir ou non sa porte.

Jon avait parlé calmement, clairement, et n’avais pas dissimulé sa voix de sorte que tous dans la pièce, s’il l’avait voulu, puisse entendre sa dernière phrase. Cependant, il tenta de faire un temps soit peu confiance à Moira et décida qu’il aurait à surveiller les antagonistes tant que cette tension n’aurait pas disparu.

Comme la guerrière l’avait présenté, il ne rajouta rien et regarda la pièce avec l'aide de son rat. Tant de chose était assemblée dans la caverne et il sentit une étrange tension à l’intérieur de son être lorsqu’il pensa à voler toutes les fioles, ingrédients et autres composants pouvant servir à une étrange composition. Il comprit finalement que c’était la peur qui le tortillait. Il commençait à se connaitre et se savait trop lâche pour tenter quoi que ce soit dans cette boutique.

Attendant toujours la décision du marchand, il repensa à son trajet qui l’avait amené du port jusqu'à cette ruelle et ses souvenirs affluait encore maintenant alors qu’il avait quitté le bourdonnement incessant de la ville, l’agitation qui y régnait, les odeurs qui l’emplissait ne semblait pas logique en cette période de l’année, il préférait garder toutes ces découvertes pour lui tant qu’il ne connaissait pas le but réel de la mission.

Test de détection dans la caverne.

Moira ne tourna pas la tête tout de suite, ni ne montra que la réflexion de Jon l'agaçait. Il n'allait quand même pas s'y mettre lui aussi? Sa première réaction aurait été de lui rétorquer : "et moi je pense que tu devrait être plus attentif..." Gramloth avait en effet tiré le verrou de la première porte, signe qu'il comptait bel et bien fermer temporairement la boutique. Elle avait tiré le second verrou uniquement pour empêcher 'Khemed' de rentrer de force et de faire un scandale devant tout le monde. Car il en était capable, il avait déjà montré qu'il supportait mal la contrariété. Elle décida de ne pas se montrer aussi cassante, et répondit au magicien sur son ton neutre habituel, malgré une très légère pointe de sarcasme :

-Notre 'sympathique marchand' avait déjà fermé la porte extérieure, alors je crois que c'est clair, non?

La guerrière tourna finalement le regard vers le tieffelin, lui laissant quelques secondes pour prendre note du fait. Elle lui fit un signe de tête pour l'entraîner légèrement à l'écart dans un coin de la pièce pendant que Gramloth décidait quoi faire. Sur le ton de la conversation, elle lui demanda au débotté :

- ?

La réaction de Jon était équivoque, montrant qu'elle avait deviné juste. Après tout c'était un magicien, un érudit à priori. En revanche il y avait peu de nain dans cette région, donc peu de chances que Gramloth le parla, et quand bien même il ne prêtait pas attention à ce moment-là. Le dénommé Kilidryc était indubitablement d'origine elfique, les risques qu'il comprenne était également faible. Pour Zobian, c'était moins sûr, mais tant pis.

-

Elle enfouis ses mains dans les poches de son manteau. Elle parlait d'une voix basse et posée, sans chuchoter mais suffisamment discrètement pour obliger un éventuel curieux à s'approcher pour écouter, au cas où la langue naine ne suffisait pas. Moira s'exprimait en outre avec bien plus d'aisance et de naturel dans la langue des fils de la pierre qu'en commun. Curieusement, un locuteur natif lui aurait trouvé un petit accent de la région de Mirabar, alors qu'elle n'avait jamais mis les pieds là-bas.

-

La guerrière se retourna à demi pour voir si Gramloth avait fini.

-

Elle arrêta là son discours, peut-être que Jon aurait le temps de poser quelques questions.

¤ ’est bien ce que je pensais, elle n’accepte aucune contradiction dans sa manière d’être ni dans sa manière de voir les choses. Tans pis Maya, laissons ce problème maintenant, il y en a d’autres qui requièrent bien plus notre attention, pour le moment tout du moins. ¤

Les années qu’il avait passé seul avec son rat avais forgé beaucoup de ses traits de caractères, ainsi, il n’était pas rare que lorsque le tieffelin pensait à quelque chose ou lorsqu’il réfléchissait, il insérait son familier dans ses discutions, peut-être était-ce parce qu’il n’aimait pas se sentir isolé et cela le rassurait de « parler » à sa créature. D’après ses souvenirs un peu flou, ce n’était pas la première fois que sa partenaire voulait avoir le dernier mot, il s’en souviendrait, peut-être que cela pourrait même le faire gagner du temps dans certaines situation. Il se promit intérieurement d’y réfléchir sérieusement.

En ayant passé la porte en premier, il n’avait pas fais attention à ce qui s’était passé derrière lui et si effectivement Gramloth avait fermé à clé après eux, la réaction de la guerrière pouvait se justifier. Le semi-démon écouta sans interruption le message que lui transmettait la mercenaire du Saphir Noir. Il lui fallu un temps d’adaptation pour se souvenir des formules de la langue car bien qu’il l’ait étudié longtemps dans les livres, écouter et répondre dans le langage nain était une tout autre paire de manche. En effet, il n’avait écouté que quelques rare fois les nains dans leurs langue natale et lui-même n’y avais parlé que pour ses livres et pour l’éducation qu’il s’était faite, jamais il n’avait eu de réel conversation dans ce dialecte. Après un effort, il répondit un peu maladroitement :

- ’ ’ ’ ’

Il voulu rajouter quelques questions et reparler du gars étrange qui attendais entre deux portes mais il se retint. Son langage nain grossier devait déjà être dur à comprendre et le temps n’était pas aux questions, seul lui importait des réponses. Plus vite cette mission serait commencé, plus vite il aurait le champ libre pour ses projets.