L'éclosion de la fleur de lune, Suite du village mystérieux

Agath's suivit le groupe qui se rendit prestement à l'auberge ou un nouveau Tirius les reçut, il était bien en point comme la plus part des autres habitants du village. D'ailleurs, aux yeux du mage ce village débordait d'une allégresse bien trop mielleuse à son goût, c'était une ambiance un peu trop parfaite et donc très suspecte. Bien-sûr les autres étaient tous tombés dans le panneau et semblaient croire que le danger avait passé alors que pour le mage la sensation de danger était plus présente que jamais.

¤Cet endroit est irréel, tout le monde distille une débordante gaîté et bonté et ils ne semblent manquer de rien. Mais pourquoi alors ils auraient tenté de faire apparaître ce portail su le plan de l'Elysée qui d'ailleurs ne devrait pas être là et dont la présence ne semble point troubler personne dans ce village.
On a pas voyagé dans le passé, rien ne colle et mes compagnons semblent n'y voir que du feu, on est manipulés c'est certain mais comment et par qui...?
Je ne vois qu'un seul moyen de dévoiler la réalité, dire les choses haut, fort et claire et on verra bien ce qui arrivera.
¤

Le mage s'assit à table et attendit que Iélénia eût fini sa tirade et quand elle prononça ses derniers mots, Agath's enchaîna.

-Vous savez, je pense pas comme mes compagnons pour moi tout ceci n'est qu'un piège, nous n'avons pas pu voyager dans le temps car c'est tout bonnement impossible, je n'ai pas connaissance d'un moyen magique qui permette cela.

Agath's prit un moment de pause et enchaîna.

-Admettons que nous soyons dans le passé, pourquoi alors si vous êtes bien Azaréus le fait de voir votre portail magique ne vous a point choqué alors que vraisemblablement vous n'avez pas encore accompli le rituel.

Se levant et pointant le doigt vers le soi-disant mage, Agath's reprit.

-Je vais vous dire pourquoi, parce que tout simplement vous tous et ce village n'êtes qu'une vaste supercherie plus exactement une illusion.

Agath's s'assit à nouveau et reprit sur le même ton dénonciateur.

-Sinon, expliquez moi comment un mage tel que vous a pu commettre une si grossière erreur en essayant de créer un portail sur le plan de l'Elysée avec un ingrédient manquant. Expliquez, aussi de quoi vous connaissez cet homme.

Agath's prit un papier et écrivit Aldosias avec sa plume.

-Car si tout ceci est bien réel et on a vraiment voyagé dans le passé il est de notre devoir de vous dire que votre rituel ne fera que libérer cet homme et apporter le chaos et le malheur à ce village, ah et j'oubliais vous serez pendu par le village en colère après avoir raté votre rituel.

Se relevant et se plaçant derrière la prêtresse Agath's attendit de voir les réactions des présents dans la salle.

Agath's se met à couvert derrière Iélénia

Allongée sur l’herbe verte du village paradisiaque, Ailsa se noyait dans le ciel bleu quand une Petite présence vint à sa rencontre. Intriguée, elle se releva d’un mouvement rapide et s’assit en tailleur, à son habitude, mains sur le sol devant elle, dos bien droit, et observa la camarade du petit peuple. Joviale, elle semblait engager la conversation à la hin, ce qui plut particulièrement à la druide, une pointe de nostalgie la transperçant. Se lançant donc dans cette conversation banale mais néanmoins instructive, la hin put en apprendre plus sur sa congénère, ce qu’elle faisait ici, sa forte relation avec Hannibal, et son esprit vif. Cette conversation apporta un sourire naturel et enjoué à la hin qui riait poliment mais sincèrement aux quelques phrases de son interlocutrice. Avant d’être coupée par l’elfe, Arveene l’avait questionné sur un sujet qui lui tenait à cœur. Elle voulut lui répondre, mais elle dut patienter, sa nouvelle amie se relevant, et lui tendant une main qu’elle accepta volontiers.

- (hin)Euh… merci…

¤ C’est pas Agaths qui ferai ça… ¤

Puis le petit groupe se mit à marcher tranquillement. Rattrapant Arveene, la hin entreprit de répondre à la question restée en suspend.

- (hin) Pour ta question, et bien, voila déjà quelques années que je n’ai pas rejoint les cieux, faute de moyen pour aller plonger dans la mer d’au dessus, comme on l’appelle chez nous. J’ai vécu loin d’ici, où voler est une tradition. Mais ma dernière monture à trouvé la mort il y a quelques années, et depuis, je n’ai rien trouvé. Sirophi, le plus grand des aigles, là haut, celui avec les marques noires sur son coté, est suffisamment grand pour me porter, mais il manque de force et jusque là, son corps n’a pas pu faire plus de trois mètres avec moi, mais plus il grandit, plus je me dis que réessayer peut être envisageable. Mais j’ai peur de le surmener… Je verrai, peut être bientôt. Mais passons, si un jour je peux revoir le ciel de près, je n’hésiterai pas, mais pour l’instant, la patience est requise.

Continuant jusqu’a arriver à l’auberge, Ailsa se lécha fugacement les lèvres en sentant les différentes odeurs lui titiller les narines. Ne pas avoir mangé depuis si longtemps lui fit rapidement prendre conscience qu’une chose : qui n’a plus la possibilité de manger est sans aucun doute un homme malheureux, et elle eut une pensée pour les gens du village obscure par lequel ils étaient arrivés. Puis elle relança sa camarade hin.

- (hin) Et au fait, je me demandais, qu’est ce qui t’amène ? Enfin, je veux dire, qu’est ce qui t’a amené dans le village de l’autre coté du portail ? Tu y avais de la famille ou autre ? Ou…

Coupée par la réaction de l’elfe, la hin fronça les sourcils et fusilla Agaths du regard, qui s’était mis à parler fort au milieu de la salle, sans doute une nouvelle tentative de persuasion de la foule. Elle lança instinctivement à sa camarade hin, sans faire attention au moyen de communication employé.

¤ - Il m’énerve parfois lui, ca fait deux fois maintenant ! ¤

Regardant ailleurs pour tenter de faire croire en vain à une hallucination, la hin se concentra sur le devin. Ce dernier était en train de ruiner la diplomatie de la prêtresse de l’aube, quoi que pas des plus fines comparée à ses précédentes tentatives.

¤ Euh, ne vas t’il pas un peu loin là ? Pour quelqu’un sensé être de sa stature, pourquoi prendre autant de risques ? Le pari est plutôt risqué, tout de même. ¤

Croisant les bras, fronçant les sourcils, Ailsa observa la situation en silence.

Bien que les mots lui étaient étrangers, Hannibal écouta distraitement la conversation des deux hin alors qu'il regardait d'un peu plus près le village... il avait encore bien du mal à croire que c'était le même qu'ils avaient quittés seulement quelques instants auparavant. Toute cette gaieté, ces bruits guillerets et cette lueur rendaient cet environnement irréel quand on le comparait à ce qu'il serait dans le futur. Pour peu qu'ils aient bel et bien voyagés dans le temps...

Mais il n'était pas question de se laisser aller à cette douceur ambiante, aussi agréable fut-elle. Il y avait des affaires plus urgentes et qui se résumaient bel et bien dans la personne du sorcier qui se tenait face à eux, toujours alerte bien qu'apparemment rassuré par la présence d'une prêtresse de l'aube. Cela pouvait les aider mais il faudrait la jouer finement et Hannibal vit ces espoirs s'envoler par la franchise un peu trop directe d'Iélénia. Il aurait été plus intelligent de garder ces détails sous silence jusqu'à avoir bien pris conscience de la situation actuelle du village. Rien ne garantissait au petit groupe que les villageois garderaient bien gentiment leurs portes ouvertes à ces nouveaux venus s'ils commençaient à déblatérer tout et n'importe quoi... cela risquait d'en offenser plus d'un.

Se gardant ces réflexions pour lui, il se contenta de suivre le groupe à l'intérieur de la taverne tout en gardant une certaine proximité avec les deux hins. Pour l'instant et jusqu'à preuve du contraire, il ne pouvait placer sa confiance que dans la personne d'Arveene puisqu'il la connaissant bien avant que tout ceci ne commence.
Il n'avait pas pris un quelconque met issu des rations si "généreusement" proposées par l'elfe mage de leur groupe et qui persistait à conservait cet air hautain et détestable qui lui allait pourtant si bien... trop bien même. Il préférait attendre avant de se sustenter, cherchant à savoir si la nourriture qui allait leur être proposée n'avait pas été "spécialement" préparée pour eux d'une certaine manière. C'était un point de vue égoïste et il le savait car tous ici ne se retiendraient peut être pas de manger avec avidité maintenant que l'appel de leur estomac se faisait de plus en plus intense. Mais il avait déjà faillit une fois et il ne comptait pas refaire cette erreur.

Il attendit donc patiemment, debout près d'une table et paré à intervenir si tout cela devait tourner au vinaigre. Mais surtout il se sentait préoccupé par quelqu'un d'autre... leur guide. Zakline n'avait pas prononcée un seul mot depuis qu'ils étaient arrivés dans ce "nouveau" village et ce détail, aussi anodin soit-il, ne manquait pas d'inquiéter le damarien. Leur garde-chiourme qui les avait jusqu'ici tenue d'une poigne de fer se montrait désormais très inactive. Jusqu'à maintenant, c'était elle qui avait pris en charge la petite expédition en prenant toutes les décisions et maintenant elle resterait silencieuse et inactive? Cela ne lui ressemblait guère, bien que le guerrier ne la connaissait que depuis peu... était-ce vraiment Zakline ou bien une facette inconnue de sa personnalité? Le doute s'emparait peu à peu d'Hannibal lorsqu'Agath pris la parole de nouveau, provoquant un soupir non retenu de la part du guerrier.

Ce dernier soulevait un point non négligeable. Étaient-ils bel et bien dans le passé ou tout ceci n'était-il qu'un nouveau morceau de l'illusion? Par contre il le faisait d'une façon particulièrement stupide. Il aurait été plus prudent de passer ce détail sous silence et jouer le jeu s'ils étaient bel et bien toujours prisonniers de l'illusion... il fallait parfois feindre le mouton pour mieux piéger le loup.

Pour l'instant, il ne pouvait qu'attendre, espérant que des explications plus fournies et plus claires leurs soit données. Lorsqu'Arveene lui glissa quelques mots, le damarien hocha de la tête pour souligner et confirmer la pertinence de ses paroles. Cela lui avait en effet effleuré l'esprit. Que se passerait-il si les deux épées étaient confrontées l'une à l'autre? S'ils avaient réellement remontés le temps alors ceci pourrait peut être leur confirmer cet état de fait... mais c'était trop tôt selon lui et il préférait ne pas attirer l'attention. Surtout maintenant que la prêtresse de l'aube et le mage elfe l'avaient déjà trop fait à son goût.
Avant qu'elle ne parte, Hannibal se pencha doucement pour glisser à son tour quelques mots à l'oreille d'Arveene.


-Pas tout de suite Arv' mais bien vu... ne parle de cette épée à personne. Disant ces mots, il dissimula autant qu'il put l'arme en question sous sa cape noire de peur que le tavernier ne le remarque. Essaies de prendre sur toi et ne manges pas tout de suite... ou alors tes rations.


Il ne lui fournit guère plus d'informations et se redressa tout en lui ébouriffant légèrement les cheveux pour garder un oeil sur la pièce et ses protagonistes. Mais il se demandait aussi ce qu'il allait bien pouvoir faire de l'épée qu'il avait obtenu à PortCalim. Pour l'instant, il était plus avisé de la garder s'il ne devait pas se servir de celle offerte par un vieux tenancier usé et au regard fatigué qu'il avait du mal à imaginer comme étant celui derrière le comptoir actuellement.
Il haussa les épaules. Peut être l'offrirait-il à Arveene au bon moment. Ça lui ferait un chouette souvenir... ou peut être un mauvais.

Arveene restait bloquée devant les amuses-bouches et les boissons généreusement offerte par les habitants du village. Les yeux grands ouverts scintillant de gourmandise et le visage crispé par frustration, elle se remémorait trop distinctement les paroles de son ami. Il ne se rendait vraiment pas compte de ce qu’il lui demandait de faire. D’ailleurs, comment faisaient-ils tous ? A part Ailsa, elle n’avait vu personne se plaindre du creux qui devait les assaillir à l’estomac. Pour Arveene, négliger ou ne pas subvenir aux besoins naturels de son corps était un écart aux lois les plus élémentaires. Elle était persuadée qu’elle restait dans le vrai à se nourrir convenablement.

¤ Si à un moment ou à un autre il faut se battre alors qu’ils n’ont rien dans le ventre. Ils ne trouveront aucune force ! Tant pis pour eux ¤

Des odeurs de champignons cuits et de sauces s’élevèrent de la salle qui devait certainement servir de cuisine. Ce sont ces effluves bienveillants qui eurent raisons des défenses psychologiques de la petite halfeline. Du coin de l’œil elle regarda le massif guerrier pour vérifier qu’il ne regardait pas dans sa direction et lorsqu’elle s’en persuada, la roublarde se servit généreusement dans les hors d’œuvres.

Elle pouvait dès à présent être tout à l’écoute de sa voisine qui avait commencé à lui poser la question sur ce qu’elle faisait ici. Et pour dire la vérité, elle n’en savait rien. Mais encore une fois, elle n’eut pas bien le temps de réfléchir à la question car le magicien fou repris du baume au cœur en énonçant une fois de plus des théories invraisemblables… Elle ne voulait surtout pas l’écouter mais ses paroles avaient un étrange goût amer. Il prétendait réfuter l’idée que les aventuriers puissent être dans le passés et pendant un instant, elle le crut avec conviction. Puis lorsqu’il s’encombra dans des explications mystérieuses, la hin lâcha prise et se remit à gouter ces apéritifs délicieux.

¤ Cet imbécile ne peut pas avoir raison !! Tout ce qui nous entoure en est la preuve... Lorsque Hanni dévoilera son épée, ils en auront tous la certitude. ¤

Ne pas connaitre les mystères de la magie et de ce qui avait pu les transporter hors du temps dérangeait la jolie roublarde. En effet, sa naissance et son arrivée inattendu sur les berges de Port-Calim reflétait ce même mystère. Peut-être était-il temps d’en savoir un peu plus. Intérieurement, elle se jura de discuter sérieusement avec cet elfe de malheur. Bien que simplement le regarder lui donnait des frissons dans le dos, il était peut-être le seul capable de lui fournir quelques réponses à ses éternelles questions. A peine avait elle eu temps de prendre cette décision douloureuse qu’une voix surgit à l’intérieur de son crâne. Paniqué pendant un instant, elle reconnu finalement le timbre de sa consœur. Arveene se retourna vivement vers elle, abasourdit :

-(hin) Comment fais-tu ça ? Je n’ai jamais rencontré personne qui pouvait me parler dans ma tête. Tu es une sorte de magicienne toi aussi ?

Lorsqu’elle prononça ces derniers mots, Arv eue un mouvement de recul, si c’était le cas, serait-elle aussi étrange que son compagnon de route ? Mais ce qu’elle avait annoncé semblait prouver le contraire. Ailsa trouvait autant qu’Arveene et Hannibal son aversion pour le personnage multicolore, quoi qu’avec peut-être un peu plus de modération. Au fond de son cœur, cela la rassura. Elle se rendit compte que la question de la druidesse était resté sans réponse et qu’elle n’avait pas prit le temps non plus de commenter ses explications passionnés sur les voyages dans les airs qu’elle avait longtemps expérimentée. Arveene lui dit :

-(hin) Excuse moi pour ma curiosité sans limite, cette prouesse télépathique est tout simplement étonnante… Je comprends bien si tu ne veux pas m’en parler. Avec un air bien plus détaché, elle continua : En tout cas, j’ai remarqué l’oiseau dont tu m’as parlé, avec la taille que nous faisons, je suis sure qu’il pourrait nous porter toutes les deux en même temps, à moins bien sur que la distance a laquelle il vol joue des tours à ma vision.

Arv avait annoncé ça avec un certain détachement et une pointe d’humour, car dans le regard qu’elle avait surpris dehors lorsque celle-ci regardait ses oiseaux, la roublarde avait senti un grand regret mêlée à une patience infini de ne pas pouvoir retrouver sa "mer du dessus". Cette attitude calme méritait le respect de sa congénère mais pour ne pas la faire replongée dans des souvenirs douloureux, Arveene changea de sujet.

-(hin) Moi, ce qui m’amène ici… Je ne sais pas vraiment. J’ai remonté la piste du nord depuis Port-Calim pour rejoindre Port Ponant à l’aube de la mer des étoiles déchus, j’avais un contact qui m’avait affirmé que je pourrais en apprendre plus sur ces mystérieux tatouages qui couvre mon bras. Elle désigna de sa main droite les formes noires et éparses qui sillonnaient l’intégralité de son bras. Il pouvait aussi me donner quelques informations sur mes origines dont j’ignore tout. Bref, ce contact s’est évaporé dans la nature et je me suis retrouvé à Eauprofonde. En manque d’argent pour continuer mon voyage, j’ai trouvé au détour d’une rue la promesse d’un peu d’argent. La chance à voulu que je retrouve en même temps mon ancien compagnon Hannibal. Elle stoppa son discourt un instant avec le sourire en coin et adressa un clin d’œil à la hin assise en face d’elle. Et voila qu'après moult péripétie, je me retrouve à cette table à discuter avec toi, et ce n’est pas des plus déplaisant.

Elle avait lâché tout d’un coup, sans même comprendre pourquoi elle déballait sa vie si facilement a ce qui pourrait être une inconnue il y a quelques jours. Elle était à la fois heureuse et frustrée d’avoir si facilement exprimé ses souvenirs. Elle se rendait compte que même son ami Damarien n’en savait pas autant sur son compte. Mais les mots étant ce qu’ils sont, elle ne pouvait pas les enlever, c’est un peu gênée qu’elle fini par demander :

-(hin) Et toi, qu’est-ce qui fais que tu te retrouve en pleine forêt avec le magicien et cette femme qui a disparut ? Toi aussi tu te promène à la recherche de chimère qui comme moi, hante mes années ?

Ailsa s’étonna de voir que sa camarade hin hésitait à manger. Comprenant la situation elle réfléchit un instant aux possibilités offertes à cette hypothèse. Elle se dit finalement que si il y avait de quelconques intention belliqueuses dans les villageois, elle était vraiment bien cachée, et qu’il y avait eu des occasions multiples depuis leur arrivée pour les faire perdre, d’autant que le nombre et la puissance du magicien était une arme bien meilleur qu’un simple poison ou calmant. Elle en conclut donc qu’elle pouvait se mettre à table.

Quelque chose la chiffonnait. Zakline était trop calme. Elle qui d’habitude donne des ordres tout le temps et cherche à tout contrôler était devenu étonnamment calme. Mais Ailsa ne connaissait la demi elfe que depuis peu, et son attitude récente était sans doute un saut d’humeur ou autre. Mais se méfier en permanence était à la fois le travail de la veilleuse draconique, et à la fois de circonstance, plus que jamais. Le démon, un agent du culte, ou pire encore, pouvait se cacher derrière ce visage. Mais elle ne poussa pas la réflexion plus loin, de peur de faire des conclusions trop hâtives.

Malgré le regard dans le vide, tentant d’ignorer Arveene sans le montrer, qui la fixait avec des grands yeux, Ailsa soupira et se tourna vers la hin. Heureusement que leur langue commune permettait un certain secret entre elles.

- (hin) c’est un pouvoir héréditaire, commun à mon ethnie. Les sagespectres peuvent utiliser le langage silencieux, mais c’est vrai que les étrangers à cette faculté ont du mal à la considérer banale.

Marquant une pause, elle enchaina, avec un petit rire :

- (hin) Magicienne ? Non, loin de là. Je ne suis pas tentée par crouler sous les livres dans une académie miteuse. Je préfère le plein air, vois tu. Cette capacité est de naissance, voila tout… Et pour Sirophi, tu fais bien de le motionner, voila déjà quelques temps que je suis tentée par renouveler l’expérience, mais sans doute attendre un moment plus propice à des essais de vol serait faire preuve de sagesse.

Elle s’arrêta pour écouter son interlocutrice parler. Contente de trouver quelqu’un qui avait beaucoup voyagé comme elle, la druide se pencha en avant quand sa compagne dévoila ses tatouages. Ils étaient fascinants. Tout simplement splendides. Mais une pensée traversa l’esprit de la veilleuse qu’elle était. Elle parlait de dragon et ces tatouages étranges couplé à un passé énigmatique, voila qui était des plus étranges, et sans doute faudrait il communiquer les informations au haut Dracosire Tenavril dans son prochain message. Sans doute aura-t-il une explication et une aide quelconque à apporter.

- (hin) Je dois avouer que c’est un régal. Qui aurai cru, dans un endroit comme celui-ci, profiter d’un repas chaud et d’une ambiance agréable, tout en pratiquant la langue des Petits. Elle baissa le ton. Bon, peut être que trop se détendre nous jouera des tours, mais pour l’instant nos deux meilleurs diplomates sont sur l’affaire… et que faire d’autre que d’attendre le résultat de leurs efforts ?

Ironique, l’halfeline adressa un sourire amusé à son interlocutrice. Puis adopta un visage surprit à la nouvelle question d’Arveene. Il fallait jouer fin pour l’instant.

- (hin) Et bien, vois tu, Agaths m’accompagne dans mon trajet à la recherche de mes prochaines ailes, et je passais par ici quand j’ai rencontré des traces de combats étranges ainsi que des cadavres. Ensuite, j’ai rencontré la pseudo-prêtresse de Chauntéa, ce qui nous à conduit ici. Une fois rentré dans le village, nous avons été emportés par les éléments. Rien de transcendant, mais de quoi trouver de l’action, pour sur. Depuis notre rencontre, Agaths à toujours été un peu… agité. Mais on s’y fait, et continue à croire qu’il peut être sérieux quand il le faut, quoi que je commence à me dire que la magie du village l’affecte en mal.

Changeant un peu de sujet, elle s’était tenue de ne dire que la vérité, mais loin de la vérité dans sa totalité. Elle ne pouvait se permettre de divulguer des informations sur l’œil dés maintenant. Elle aurait aimée toutefois que le moment des révélations arrive bientôt. Et Ailsa espérait pouvoir faire ces révélations d’elle-même à la hin, une fois l’accord de ses supérieurs obtenu.

La Fleur de Lune

Moment : midi, Date : 30 Uktar 1372
Lieu : petit village aux abords de la forêt de Cryptejardin
Temps : soleil

Tous :


La fameuse poêlée de champignons arriva enfin à table. Elle dégageait une odeur sylvestre alléchante avec un léger parfum d’alcool. Le tout était servi avec du pain grillé frotté à l’ail et quelques tranches de jambons fumés. Les aventuriers pouvaient donc se restaurer suffisamment pour contenter leur estomac. Les conversations allaient bon train. Iélénia fut la première à mettre les pieds dans le plat…
Le mage écouta les interventions de chacun sans exprimer la moindre réaction sur son visage. Il avait failli répondre à la prêtresse de l’aube mais il préféra s’abstenir en laissant tout le monde dire ce qu’ils avaient à dire.

- J’ai l’impression que vous avez déjà dû croiser et sentir des fleurs hallucinogènes…Il est impossible de remonter le passé. Aucun dieu ne peut accomplir un tel miracle. C’est vrai que dans vos propos il y a certains faits troublants…et je me demande comment vous avez eu connaissance de certaines choses…Mais je pense que vous avez tort. Je travaille sur un projet depuis des décennies. Vous voyez tout ce bonheur dans les yeux de ces villageois ? Personne ne viendra leur enlever. Quand j’aurai accompli cette puissante magie, le village sera protégé à jamais, car baigné par la lumière des plans célestes. Tout est prêt à un détail près mais je pense sans importance.

Son regard se porta sur Agath’s. Il est vrai qu’il avait mentionné des détails troublants. Comment savait-il pour le plan et l’ingrédient manquant ?

- Quessir, si vous dîtes vrai, quel serait l’ingrédient manquant ?

Agath's sortit méfiant de derrière la prêtresse, sa tête affichait un certain degré de surprise, il s’attendait à une tout autre réaction de la part d'Azaréus. Et sachant pertinemment que la prêtresse était sûrement la seule à pouvoir lui tenir tête il avait préféré se mettre à l'abri momentanément.
Mais finalement, le mage n'avait pas trop mal pris les accusations d'Agath's et semblait même amusé par les circonstances chose qui troubla l'elfe.

D'ailleurs tout le monde semblait passer un bon moment sauf Iélénia qui était aussi déconcertée que le devin par leur situation actuelle. Le guerrier aussi semblait un peu sur la défensive mais on l'entendait pas trop et Agath's ne considérait pas que le mercenaire puisse s’avérer utile sauf dans une situation de combat. En attendant, lui et les hins étaient pour le mage plutôt gênants, ils l'empêchaient de réfléchir calmement à la situation.
Elles semblaient inconscientes du danger quelles pouvaient encourir, les voila qu'elles s'apprêtaient à manger tranquillement les champignons qu'on leur offrait. Même le guerrier ne semblait pas très attiré par ce repas si joyeusement offert par leurs hôtes.

¤Mais ça réfléchit avec quoi un halfelin...non mais on est pas à la fête foraine ici, on risque nos vies et elles se mangent des champignons offerts par des inconnus...¤

D'un geste vif Agath's renversa de sa main les deux assiettes de champignons destinées aux deux halfelines, geste qui serait sans doute mal vu mais qui pourrait peut-être leur avoir sauvé la vie. Il allait sans doute devoir supporter les râles des deux petites hins affamées mais il l'avait fait pour leur bien.

Se tournant vers Hannibal, Agath's lui demanda de sortir les deux hins rapidement de la taverne, elles tombaient trop facilement dans la tentation et on ne pouvait pas se permettre d'autres erreurs. Agath's se rappelait encore piège dans lequel ils étaient tombés en s'approchant du portail, tout le monde semblait avoir oublié le danger omniprésent.

- Si tu peux les accompagner dehors et garder un oeil sur elles, n'allez pas trop loin au cas ou on aurait besoin de vous trois et si vous voulez faites une reconnaissance des alentours au cas ou ce serait un piège. Dit Agath's à voix base au guerrier, il avait confiance dans cet homme qui semblait être un bon soldat.

Il devait vraiment tout organiser se disait le mage en se tournant vers la table à nouveau, il pourrait maintenant répondre à Azareus.

- Oui, donc je voulais vous mettre en garde pour ce qui est de la fabrication de votre portail, je sais que vous comptez faire abstraction d'un élément essentiel du sortilège, le Cœur de Dragon et je crains que cela soit la cause de votre perte et donne lieu à l'apparition du démon.

C'est en prononçant ces mots qu'Agath's eut une révélation, il comprit enfin ce qui pouvait être arrivé mais il n'en était pas encore sur.
Peut-être que la déesse Chauntea dans sa infinie sagesse les avait fait percevoir une illusion d'un possible futur. Et qu'en fait la réalité serait là ou ils se trouvaient actuellement et leur vraie quête serait d’éviter l'accomplissement de ce futur probable.

Mais quelque chose clochait dans cette nouvelle théorie, la date qu'avait donné la paysanne quand ils étaient sortis du portail. Agath's était sur de toucher la réponse du bout des doigts mais quelque esprit démoniaque l'empêchait d'y voir clair. Hélas, il était impossible au magicien de l'assemblée de prouver une ou autre de ses possibles théories, sa seule chance reposait dans la réponse qu'il venait de donner au mage, accepterait-il qu'il allait commettre une erreur ou faudrait-il le tuer...

Iélénia ne fut pas surprise de voir que le magicien ne les croyait pas. En fait elle s'était attendue à une telle attitude. Elle laissa leur propre manipulateur de l'Art exposer la faille du rituel du magicien pour intervenir par la suite.

-Je vais tout de même faire une petite rectification. Les dieux peuvent tout à fait remonter dans le passé, mais ils ne le font pas car ils savent que les conséquences peuvent être catastrophiques. Rappelez-vous il y a déjà quelques temps nous aurions dit aussi qu'il était impossible de tuer un dieu et de prendre sa place et pourtant le temps des troubles est passé par là. Auriez-vous cru que Cyric le fou puisse devenir un dieu ? S'il y a une chose de sûre ici c'est que rien n'est impossible en ce bas monde. Même de faire une erreur après des années de préparation.

Elle prit tout son temps pour rajouter une petite phrase afin de commenter les intentions du mage qui lui paraissaient quelques peu démesurées.

-Une toute petite chose encore. Votre idée de protéger le village me rappelle une vieille histoire que vous devez connaitre. Elle ne tiendra qu'en un seul mot. Karsus. Vous n'êtes quand même pas un de ses descendants ?

Iélénia chercha à voir si le magicien réagissait favorablement à sa remarque qui se voulait plus constructive que pure moquerie. Elle cherchait à le mettre en garde, car elle savait de part son expérience que les hommes qui avaient voulu se faire dieu avaient souvent entrainé avec eux bon nombre de sacrifices.

psychologie éventuellement.

Ce qui se disait méritait un certain intérêt, le débat prenant une tournure certes un peu brutale mais néanmoins portant ses fruits. Mais la hin n’avait que faire de cette conversation, surtout que les termes techniques de magie profane n’étaient pas son fort. Elle regarda sa congénère un instant, puis se plongea dans ses pensées. Quelque chose la troublait en effet. Plutôt quelqu’un. Une certaine demi elfe avait radicalement changée depuis qu’elle avait passé le portail. Mais les impressions sont parfois fausses, il fallait se méfier. L’halfeline avait remarqué qu’elle était souvent entraine à diriger le groupe, et que son attitude avait changé. Elle était plus réservée, et laissait les deux diplomates faire n’importe quoi. Elle semblait pressée de rentrer, un peu plus tôt, mais malgré cela elle attendait maintenant patiemment dans une auberge, alors que la Zakline qu’Ailsa avait pu observer plus tôt aurait déjà trainé le groupe vers leur destination. Pire, comment pouvait elle penser à rentrer alors qu’elle ne pouvait pas passer le muret, ou même être sure de passer par le portail. Enfin, ses premiers mots lors de leur arrivée un peu plus tôt n’étaient pas du tout en accord avec le personnage, qui aurait été bien moins anxieuse.

Toujours est-il que cette question lui tournait dans la tête, et sans vraiment en savoir plus, elle était persuadée que la demi elfe était différente. Forte de cette conviction, elle communiqua son impression à Arveene via son pouvoir racial, regardant l’halfeline d’un air inquiet.

¤-Au fait, tu as peut être remarqué, mais Zalkine agit bizarrement, ou en tout cas pas de la même façon que d’habitude… Je vais aller la voir un peu, si tu veux bien m’excuser. Tu peux venir si tu veux. ¤

Sautant de sa chaise, la hin évita la zone des débats et alla jusqu'à la barde. De son petit mètre, elle attrapa la manche de son interlocutrice et leva la tête vers elle. Affichant le masque de l’ignorance et de la naïveté, elle pencha la tête et sourit.

- Pardon, mais qu’est ce qui est prévu pour la fleur ensuite. Avez-vous un plan pour revenir dans le village, et en sortir ? Vous parliez de partir non, vous avez surement une idée à cela ?

Ailsa préférait ne pas s’avancer, et laisser la discussion se poser.

La roublarde était restée à l’écoute de sa partenaire lorsque celle-ci lui expliquait la raison de sa présence dans le village. Alors qu’Arveene avait déballé sa vie sans gêne, Ailsa avait soigneusement évité la question pour se focaliser sur son pseudo-ami Elfe. Bien que légèrement déçu par son attitude, elle ne pouvait lui en vouloir réellement. Après tout, elles ne se connaissaient pas encore vraiment et Arveene comptait incontestablement y remédier.

Alors que les plats de champignons arrivèrent devant eux, le magicien fou commit pour la énième fois l’irréparable. Pour la hin dans un premier temps, mais aussi pour tous les paisibles villageois qui avait soigneusement préparé ce magnifique repas. Elle fixa Agaths d’un regard emplit de haine. Mais rapidement, elle remarqua que lui-même n’avait aucunement conscience de ses actes. Il était maintenant occupé à donner des ordres à Hannibal... D’aussi loin que remonte ses souvenirs, Arv se remémorait le jour à Port-Calim ou le damarien avait bondit sur son futur employeur pour lui montrer comment forcer le respect. En regardant le magicien, Arveene eue une pensée fugace mais très agréable que ce dernier pourrait très certainement succomber sous ses coups.

Lorsque la druidesse lui reparla dans sa tête, elle fût autant étonnée que la première fois. Ailsa lui parlait de leur guide, et franchement, cela faisait plusieurs jours maintenant que la roublarde ne lui avait adressé la parole. Alors savoir si elle avait réellement changée… La voleuse n’en savait rien.

Arveene accepta d’un signe de tête l’invitation et suivi sa congénère en direction de Zakline, lorsqu’elle passa devant Hannibal, elle copia son geste en lui « ébouriffant » le crâne, à défaut des cheveux. Elle se força aussi à croiser son regard pour lui montrer son mécontentement envers ce qui venait de se passer.

Finalement, elle se retrouva si près du magicien qu’elle ne put résister à l’envie de le sermonner. Peut-être qu’en agissant comme lui le faisait, il comprendrait mieux les us et coutumes de la vie en société. Il venait de finir de raconter ses mystérieux problèmes au dénommé Azarèus et Arveene en profita pour lui envoyer un léger coup de pied dans les tibias. Elle ne voulait pas le blesser sérieusement mais juste le brusquer suffisamment pour lui faire comprendre qu’elle ne lui laisserait pas d’autre chance s’il recommençait ses incartades. Elle, lui attrapa le bras pour le forcer à se tourner et lui dit froidement :

-Ne te mêle plus JAMAIS de mes affaires sans me l’avoir demandé.

Arveene se retourna vivement pour ne pas avoir à discuter avec cet idiot. Elle aurait voulu lui dire encore plein d’atrocité pour qu’il comprenne qu’il n’était pas le bienvenu s’il ne changeait pas de comportement mais elle abandonna. Pour la roublarde, son cerveau ne devait pas être plus épais que celui d’un rat, ou d’un crapaud. D’un dernier geste de défi, elle ramassa l’assiette réservée à l’elfe et s'en alla s’assoir à une table voisine.

Du coup, Arveene oublia totalement qu’a l’origine, elle s’était levée pour suivre Ailsa en quête de réponse concernant le soit disant changement de Zakline. Elle regarda les aventuriers présent et tous, hormis le guerrier, discutait avec leurs hôtes. Elle en fit de même.

La roublarde interpella la dénommée Lisia qui se trouvait non loin de là. Après tout, peut-être que tous ici pouvait leur donner des indications sur ce brusque changement météorologique.

- Mademoiselle ! Je voudrais vous féliciter pour votre magnifique repas. Ces quelques bouchés sont réellement savoureuse. Plus bas, elle continua. Je voudrais également excuser le comportement étrange de notre compagnon d’infortune, nous pensons qu’il n’a plus toute sa tête, et c’est un euphémisme. Elle ingurgita une nouvelle cuillerée de champignon. Nous aimerions savoir ce que vous pensiez de votre village ? Y a-t-il des dangers si important pour vous entourer d’une personne de si haute estime tel que le grand Azarèus lui-même ?

Arveene tentait de mettre son interlocutrice sur un pied d’égalité. Prendre le mage pour un héros était le meilleur moyen de mettre la cueilleuse de champignon dans sa poche.

Comme elle tournait maintenant le dos a l’elfe, elle espérait qu’Hannibal le surveillait de près. Après réflexion, son acte s’était révélé irréfléchi et s’était la colère qui avait poussé la hin à suivre ses instincts les plus primaires.

Jet de Diplomatie envers Lisia.