۝ Sous les flots ۝, Traité de l'Eau - III

- Aryselmalyr est bien plus qu'un royaume mon jeune amie ! C'est le plus grand empire que les fonds marins aient connus ! Il existait quelque chose avant Myth Nantar, dont certaines se trouvent sous la cité. Quand on vous parlera d'Aryselmalir, on vous parlera de Merynth et de ses horreurs. Pas du passé glorieux des fonds marins.

Jorunhast eut une moue particulière... il semblait désolé que le Porteur ait eu à subir cette expérience qu'il connaissait sans avoir du la subir depuis très longtemps. C'était un archimage, pas un jeune gnome avide de découvertes à l'esprit plus ouvert que l'océan. Pendant des siècles, il avait du dresser des barrières ... presque parfaites, bien suffisantes pour ne pas voir ses rêves envahis par un fantôme du passé.

- Tu as probablement véritablement rencontré la "liche" enfermée sous la cité, et peut-être cette horreur fut-elle effectivement un Océanide ... nul ne sait ce qu'il est capable de faire depuis ces siècles d'enfermement mais c'est possible quand on sait ce qu'il pouvait déjà faire ... avant. Vous allez devoir attendre quelques instants.

Il se tourna alors vers Galopin qui restait marqué lui aussi par son rêve, même si le sien n'avait rien du terrible cauchemar.

- Et toi? Jeune Hin? Es-tu prêt?

Après qu'il eut hoché la tête, le mage les quitta en flottant à une vingtaine de centimètres du sol. Un instant plus tard, un garde réapparut et les invita silencieusement à le précéder dans la salle de conseil.

Une salle gigantesque, impossible si elle n'avait été construite sous l'eau.

Face à eux, sur douze trônes de corail blanc, dont la moitié était vides, se tenaient, dans un demi-cercle parfait, un représentant de chacune des races qu’ils avaient pu apercevoir en traversant la ville et des représentants des grandes écoles de la cité. Coiffés de couronnes ou diadèmes, drapés de riches atours rehaussés de perles et d’or, ils avaient tout de rois et de reines. Euréka crut reconnaitre en l’un d’eux la liche qui l’avait accueilli dans son rêve mais s’ils avaient la même prestance, pas un n’en avait vraiment les traits.

L’homme qui les défendrait était du nombre et les salua d’un sourire et d’un hochement de tête.

De part et d’autre, pas moins de vingt Elfes en armure et armes, qui se tenaient là, prêts à agir alors qu’ils n’en avaient jusque-là vu que deux en même temps, et de chaque côté, des Elfes encore, en robe, aux doigts couverts d’anneaux. Les défenses avaient tout pour surprendre, surtout quand il était logique de penser que chacun des représentants, s’ils ne faisaient même qu’approcher la puissance de Jorunhast, n’en avait absolument pas besoin.

Un héraut nomma chacun des membres présents qui bombèrent le torse à l’énoncé de leur nom :

- Pour les Locathah, Roaoum, de la tribu du Tigre Corail - un humanoïde recouvert de petites écailles, vert olive, à la même tête de poisson que les Kuo-toas. Fier sans être hautain, d’un calme serein rassurant.


- Pour le peuple Merfolk, Vualdia, Grande Gardienne du Savoir de l’Ordre Maalim – une sirène d’une incroyable beauté gâchée par une moue qui aurait pu la faire passer pour la personnification de l’arrogance. Son regard bleu clair semblait déjà chercher les éléments par lesquels elle condamnerait les Porteurs et nul doute qu'elle en avait déjà trouvé quelques-uns. A la surface, elle aurait trouvé toutes les grâces auprès d’un temple de Sunie.


- Pour les Elfes des Mers, Morgan Ildacer, Capitaine des Hauts Mages gardiens de Sylkiir – l’équivalent masculin elfe de la sirène par son attitude hautaine, son mépris et son hostilité non dissimulés au moins vis-à-vis de La Magouille. Un rien plus de curiosité envers le Gnome et le Hin. Son costume, pour extravagant qu’il paraisse d’un premier abord, était d’une richesse et d’une finesse toute elfique.


- Pour les Tritons, Nalos de Pumanath, centurion de la sixième escouade d’Abydos - Les robes des mages laissaient place pour le Triton à une cuirasse d’un métal bleuté aux épaulettes bordées d’or. Il dépassait tous les autres d’une bonne tête et bien qu’il fut blond et non blanc de pilosité, il semblait le plus ancien. Un échange de regard avec le Hin sembla le déranger un instant puis il reprit un visage d’une sagesse infinie.


- Pour les Hauts Mages, Pharom Ildacer – couvert d’une robe de mage nacrée, ses traits seuls auraient pu suffir à se rendre compte qu’il partageait une parenté proche avec le Capitaine des Hauts Mages gardiens de Sylkiir. Toute l’attitude méprisante et insultante en moins.


- Et pour les Dukar, de l’ordre Kupavi, Jorunhast

Le brouhaha se tut quand la double porte de la salle se referma. Et commença l’audience.

Vualdia, toute vêtue de pourpre et or, aux larges manches, les cheveux d’un roux luisant à faire pâlir le cuivre prit immédiatement la parole, dans un Commun parfait, les toisant de toute la condescendance d’un Haut Elfe : - « Nous sommes le Conseil de cette Cité. Il est rare que nous soyons réunis de la sorte mais plus rare encore que des intrus parviennent à prendre place dans notre belle cité par la grâce de Sashelas. Il se raconte que vous nous êtes arrivés par un chemin oublié du dédale de Merynth et que vous seriez parvenus à convaincre le Parangon Qos du bien fondé de votre venue. »

Le sous-entendu promettait de rendre la défense difficile. Sans pouvoir le dire textuellement, elle venait de sous-entendre que Qos … était capable d’erreur de jugement et que c’était probablement le cas ici. Elle reprit, dans une posture qui avait déjà tout de triomphale : - « Certains ici ne demandent qu’à croire et rêvent de renouer des liens avec la surface là où ils se font rares, pour ma part, je souhaite que le mal enfui ne puisse jamais ressortir et que l’ombre d’Aryselmalyr ne fasse plus jamais partie de nos existences. Nous souhaitons pouvoir nous faire notre propre opinion sur votre honnêteté et souhaitons donc vous entendre avant que Jorunhast ne nous éclaire de son sentiment.»

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Jet de volonté d'Euréka : échec
Jet de volonté de Galopin : échec
Jet de volonté de La Magouille : échec

Elle chuchota quelque chose que nul ne put entendre avec précision, dans une langue qui leur était inconnue et il leur fut soudain … impossible de mentir. Le Haut-Mage du Cormyr avait vu juste, ils ne pourraient échapper au sort de Vérité.

Nalos de Pumanath à côté de Morgan Ildacer qui venait de s’exprimer, hocha la tête en fixant le Hin d’un regard impérieux. Sans un mot échangé, Galopin venait de recevoir l’ordre explicite de s’exprimer sans le moindre mensonge possible.



Ce message a été modifié par Atlas le Mercredi 24 Août 2011 à 20h43

urêka racla sa gorge, avant de prendre la parole. Puis s'avançant un peu, presque timidement devant l'assemblé, il prit la parole. D'une voix qui sans doute devait être frémissante. Tout était là pour faire frémir d'angoisse notre pauvre Gnome. L'ambiance de la salle et de ses occupants, l'aspect solennel et procédurier, les différents membres, dont certains hostiles. La réussite de sa mission qui était mise en jeu, peut être sa vie aussi, et puis, le moment était historique. Quoique moins puisque Jorunhast était la preuve qu'il y avait tout de même eu des contacts avec l'extérieur.

- Euh, hum, si vous permettez, on va commencer cette histoire depuis le début. Voilà, je me présente, je m'appelle Eurêka, je fait partit d'une organisation de frère de la côte, à la surface. Notre groupe, presque une patrie sans frontière, cherche à découvrir les secrets d'une race ancienne à laquelle beaucoup d'entre nous sommes rattaché. Pour cela, nous avons besoin de plusieurs traités dans lesquels ils ont laissé leurs empruntes. L'un d'entre eux ce trouve ici. On est arrivé en ignorant tout de ce qui c'était passé en ces lieux, en raison du peu de contact entre nos deux mondes, enfin, j'avais quelques notions d'avant la fermeture du mythal à ceux de la surface, mais pas plus. Nous ne connaissions qu'un accès, et a vrai dire, j'imaginais plus ce lieu comme une sorte de paradis sous-marin, à milles lieux de supposer l'existence même d'un conflit ici, et encore moins que notre accès vers ce lieu nous mènerait si près d'un repère de Liche maléfique. » Rien qu'en en parlant, Dobun ne put s'empêcher d'avoir des frissons d'effroi. « Pour être parfaitement honnête, à l'origine, j'aurais pour ma part dû enquêter en Outreterre, l'endroit où se trouvait l'accès. Mais nos deux équipes ont dû fusionner suite à une série de malheurs et autres catastrophe, pour ma part, je ne suis pas très à l'aise avec ce milieu aquatique. Et pour tout dire, c'est éreinté que nous sommes arrivés ici. Le parangon Qos nous a interrogé quand on est arrivé, après, on a du se débrouiller, même si j'ai sans doute abusé de sa gentillesse en lui demandant souvent de nous guider un peu. Et heum... voilà... si vous avez des questions n'hésitez pas. Enfin, c'est sans doute un peu le but. Je veux dire, de ce qu'on fait ici....

Sans doute quelque membre du conseil regrettaient déjà d'avoir un interlocuteur si bavard, et sans doute d'autre se réjouissaient d'en avoir un si maladroit. Mais de toute évidence, notre gnome n'était pas très à l'aise. Seul l'idée d'être sous le contrôle d'un sort de vérité attestant de sa bonne foi le soulageait. Car sinon, il aurait très certainement été suspecté de mensonge.

Néanmoins, ce limiter à cela serait sous estimer notre gnome. Tout en parlant, emporté par son propre débit de parole, le gnome avait attentivement observé ses interlocuteurs.

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Jets de psychologie d’Euréka : Réussites partielles

Euréka se fait une vague idée de la position de la majorité des membres du Conseil.

Euréka faisait une fois de plus preuve d’une intelligence brillante. D’une franchise totale, même naïve, il utilisait cette présentation pour déterminer le camp de chacun de ses interlocuteurs, y trouver ses alliés et ses opposants les plus farouches. Si certains lui restaient totalement hermétiques, il pouvait d’ors et déjà se faire une idée beaucoup plus claire et seules les idées de Roaoum lui restaient totalement inconnues de par sa physionomie si particulière et qui semblait incapable d’exprimer le moindre sentiment.

A son exception, certains mots n’avaient laissé personne indifférent.

Vualdia fulminait se reprochant d’avoir lancé elle-même le sort qu’elle ne pourrait remettre en question sans se discréditer. Il était inconcevable que ces étrangers aient pu passer au travers. Morgan était ravi de voir la première se décomposer mais c’était là le seul élément qui ait pu lui plaire dans le récit du Gnome. Il s’attendait à ce que ce soit l’humain qui leur présente cette explication, partant du principe que, des trois, il serait certainement celui qui se rapprocherait le plus de l’idée d’un chef, et depuis le premier mot, plissait les yeux à la recherche d’une faille dans le discours.

Jorunhast était soucieux et Pharom visiblement curieux de ce que les étrangers avaient à leur apprendre, sans plus d’animosité que n’en avait montré le Haut Mage du Cormyr.

Mais de tous, c’est la réaction de Nalos qui fut la plus claire.

Le Triton ne quittait pas le Hin des yeux et à voir l’attitude de Galopin, il sembla à chacun s’en rendant compte qu’il faisait plus que le fixer. Le jeune Porteur avait la bouche entre-ouverte, les yeux perdus dans le vague. Il rêvait éveillé, les yeux ouverts. Il n’avait rien entendu des explications d’Euréka.



Galopin

- Bonjour jeune Hin.

Galopin était de retour sur la route qui l’avait mené à la tour de son rêve. Le Triton qu’il avait croisé avait pris les traits du Centurion mais il ne faisait aucun doute qu'il s’agisse de la même personne. Il ne comprenait pas ce qui était en train de lui arriver. Une seconde avant, il était encore dans la salle de Conseil à côté de La Magouille.

- Ainsi tu recherches le Traité de l’Eau ?

Personne n’en avait parlé ! Ce nom ne pouvait être cité, Atlas avait été clair à ce sujet, le risque qu’on les retrouve au seul fait de l’énoncer était trop grand ! A moins que ce ne fut le cas qu’en Outreterre ? Il n’arrivait pas à s’en souvenir …

- Nous sommes peu à nous souvenir des Océanides, ils ressemblaient trop à des Aventis pour que la majorité y voient une différence. Ce n’était pas notre cas. Leur sang était tout autre et portait en lui la marque d’une ascendance élémentaire presque aussi forte qu’un Génasi ... et ils étaient bien plus avides de Pouvoirs …

Le décor changea autour de Nalos pour reprendre l’apparence de la salle de conseil au milieu de laquelle le Triton s’était redressé pour montrer à chacun qu’il souhaitait prendre une parole que personne ne lui refusa.



- Tes mots sont de mauvaise augure ! –sa voix avait la profondeur de l’océan, il aurait pu être l’avatar d’un dieu tant il était impressionnant … et peut-être était-ce le cas- il existe une porte ouverte entre l’Outreterre et le dédale de Mérynth ! Cessons de palabrer sur les risques que présentent ces trois visiteurs qui cherchent les traces des Océanides … Comment êtes-vous passés ? Par quel prodige nul autre n’a-t-il pu franchir cette porte depuis tant de siècles ?

La Magouille, s’inclinant respectueusement, répondit au-dessus des voix des Ildacers qui se parlaient entre eux plus qu’au reste du Conseil : - « Notre ami vous parlait de notre lien avec les Océanides. Nous partageons d’une certaine manière la même ascendance élémentaire qu’eux. Pour votre porte, l’ascendant aqueux était nécessaire, probablement à l’origine pour protéger les voyageurs contre les risques de noyades. Cette porte était à sens unique, nul risque de la franchir dans l’autre sens. »

Le roublard avait été « absent » pendant si longtemps qu’aucun des petits hommes n’auraient cru qu’il se fut plongé de la sorte dans de telles réflexions et qu’elles étaient les raisons de son mutisme. Il poursuivit, dévoilant carte après carte, un jeu qu’il avait gardé secret même pour les autres Porteurs : - « Vos craintes n’en sont pas infondées pour autant … La pierre qui orne nos anneaux, de la Teouxvilit, renforce cette ascendance. Mais si sans elle nous n’aurions jamais pu passer … l’inverse doit être vrai aussi. Si quelqu’un trouvait la porte en possession d’une telle pierre et d’une pareille ascendance, il pourrait emprunter le même chemin. Que nul n’y soit arrivé jusque-là ne promet pas que nul ne nous y suive jamais ».

Jorunhast renchérit, surpris lui aussi que le roublard n’ait fait part de ses idées bien avant : - « Il nous faut donc vous remercier, voyageurs, pour cette mise en garde. Nous trouverons un moyen de renforcer nos protections par cette issue. Très chers membres du Conseil … »

Morgan Ildacer lui coupa la parole, s’attirant aussitôt des regards noirs des autres membres à l’exception de la Sirène qui devait partager ses pensées : - « Allons ! En quoi est-ce que ceci est sensé plaider en la faveur de ces étrangers ? Remercie-t-on un Merrow lorsqu’il nous prévient qu’il compte dévorer nos enfants ? Cessons ces divagations typiquement humaines ! »

Le terme fut vomit plutôt que parlé et … força Jorunhast au silence. L’Elfe des Mers considérait les humains comme une race tellement inférieure qu’il eut été inutile de poursuivre dans cette voie. Le coup de théâtre vint de son frère, qui espérait visiblement cette remarque au sourire qu’il arbora aussitôt : - « Paix mon frère ! - l’interrompit donc Pharom – nous ne sommes pas là pour juger un peuple mais pour savoir si nous reconnaissons ou pas qu’eux-mêmes ou leurs recherches constituent un danger pour notre cité. Pour ma part, je n’y crois pas. »

Le Triton acquiesca, suivi du Locathah. La Sirène ricana, plaisantant en demandant à voix haute comment ces trois créatures pourraient représenter le moindre danger, puis se mordit la lèvre en voyant les yeux exorbités de l’Elfe des mers qui s’était rendu compte, avant elle, qu’elle venait de leur offrir le laisser-passer qu’ils demandaient…

Si Jorunhast était l’humilité même, il était évident qu’il jubilait à l’intérieur quand Nalos conclut : - « Ainsi donc le Conseil statue que vous ne représentez pas un danger réel contre Myth Nantar et vous reconnait le droit de faire vos recherches du livre en question. Jorunhast restera votre représentant en notre sein et devra se justifier de vos actes. La scéance est levée. »

Ils avaient gagné mais venaient de recevoir la démonstration frappante, qu’ils n’auraient pas que des alliés durant leurs recherches …

Assomé... Complètement assomé... Si Galopin avait été impressionné par le faste de la cérémonie, il avait laissé parlé Dobun, qui, il pensait, saurait mieux exposer leurs objectifs. Quelque part, à ce moment là, il était un peu dans ses pensées, et l'intervention du Triton l'avait profondément chamboulé.

Non seulement, son rêve voulait dire quelque chose - et si ce genre de manifestations surnaturelles étaient devenues presque son quotidien, depuis qu'il avait rejoint l'Ouroboros, elles n'étaient jamais devenues normales. Il avait troqué sa vie contre plus d'aventure qu'il ne l'aurait cru. Rorimac fut incapable de répondre.

¤ Oui, je connais les Océanides... Mais ça veut seulement dire, qu'au plus profond de moi, je reconnais leur existence, et je sais qu'ils ont fait de grandes réalisations... Mais à côté...¤

Galopin n'avait pas toujours porté attention aux grands traités d'histoire. Et presque tout ce qu'il savait des Océanides, c'était ce qu'il sentait dans son coeur. Il ne pouvait pas vraiment répondre au Triton sans passer pour un ¤ abruti ¤, donc il se tut.

Ce ne fut que plus tard qu'une foule de questions sur les Océanides s'imposèrent à son esprit. Mais à ce moment, la salle était silencieuse ; le verdict avait été prononcé. Galopin, bien que sa curiosité réclamait son intervention, se rendait compte qu'il ne fallait pas mettre en jeu leur victoire en posant des questions à l'aveuglette devant tout Myth Nantar.

Il se pencha donc vers Jorunhast, qu'il considérait maintenant comme un allié, sinon un ami, et lui souffla :

- Est-il possible de rencontrer Nalos facilement ? Je pense qu'il pourra nous aider dans nos recherches...

e gnome nota dans un recoin de son esprit les différentes observations qu'il avait put faire concernant les uns et les autres, mais surtout, il nota les alliés qu'il pouvait avoir. Pour les ennemis, il en avait au moins deux, et ces deux là étaient sans doute du genre à causer bien des soucis. Nul doute qu'ils seraient étroitement surveillé par la sorcière sirène, et par les hommes de l'elfe hautain. Il leur faudrait rester dans les limites de l'officiel, pour un temps tout du moins.

Le jugement s'était passé plus rapidement que prévu, mais le gnome n'en était que plus soulagé. Il en resta cependant un moment coi. Il ne savait à vrai dire plus que faire maintenant. Aussi suivit-il docilement le groupe, jusqu'à ce que Galopin ne reprenne la parole. Remettant en tête des élément à l'esprit d'Eurêka.

Ainsi donc, le triton et le jeune Hin avaient échangé par télépathie. Le gnome avait plein de question à poser, mais il sentit que se dressait là la barrière des confidences. Aussi se contenta-t-il de hocher la tête.

- Bonne idée, la meilleurs source d'information, avant les livres, ce sont les personnes informée. Et pourquoi ne pas le croiser autour d'une table. J'ignore quels sont les principes de politesse et de courtoisie par ici. Mais un dîner permet toujours de mieux partager les choses, et puis, un peu de détente ne nous ferais pas de mal, depuis notre arrivée en outreterre, je n'arrive pas à me sentir tranquille.

Jorunhast se leva, demandant d’un signe de tête si ses compères lui permettaient de prendre congé ou s’il souhaitait s’appesantir sur l’un ou l’autre sujet. La Sirène et l’Elfe des Mers s’envoyaient des regards lourds de reproches d’une faute qu’ils se reportaient l’un l’autre, probablement déjà occupés à chercher une manière de se sortir de ce mauvais pas…

L’Elfe prit d’ailleurs la parole : - "Que l’on prenne connaissance que pour la sécurité de la Cité et la leur, nous garderons un œil bienfaisant sur nos visiteurs pour leur éviter qu’ils ne se perdent malheureusement dans une partie trop ancienne –et dangereuse- de Myth Nantar. Puisqu’aucun ne doute plus de leur bonne foi, nul ne s’offusquera que nous prenions toutes les mesures qui s’imposent si nous devions les voir revenir des profondeurs s’ils trouvaient le moyen d’échapper à notre vigilance."

La menace était claire et évidente, les Porteurs devraient en tenir compte car il n’y aurait plus de Conseil pour leur sauver la mise …

Le Haut Mage, obtenant l’accord du bouillonnant Elfe Aquatique, s’approcha de Rorimac et, en aparté, lui glissa un : - "Je n’ai aucune idée de ce qui te pousse à vouloir lui parler mon jeune ami mais je vais arranger ça. Attendez-moi dans le boudoir attenant."

En hommes libres, ils nagèrent vers la salle qu’ils avaient quitté quelques secondes au pare avant et sans que Jorunhast n’ait eu à lui parler, furent aussitôt rejoints par le Triton.

- Bonjour jeune Hin et bonjour à vous ses compagnons. Comme vous l’avez entendu, je suis Nalos de Pumanath, centurion de la sixième escouade d’Abydos. Ce que je vais vous dire risque d’être incompréhensible pour vous deux, moins pour Galopin avec lequel j’ai déjà eu l’occasion de discourir quelque peu.

Pour Eureka comme pour La Magouille, les mots de Nalos étaient autant d’énigmes. Les Porteurs ne s’étaient pas quittés, quand avaient-ils bien pu s’entendre ? Le pire était sans conteste que Galopin, lui, semblait parfaitement comprendre ce dont il parlait !

- Je comprends votre stupeur, n’ayez crainte, en voici l’explication : Je connais le bois dont vos gourdins sont fait et leur emprunte sur les rêves. Par un hasard que je n’ai découvert qu’à votre arrivée, j’ai un objet qui dut être fait du même arbre que celui de votre ami et je me suis permis de m’en servir pour partager son rêve et … le guider un peu.

Jorunhast semblait aussi interdit que les autres mais se reprit bien vite : - "Et si nous parlions de tout ça au 'Tourbillon'? Vous proposiez un repas n'est-ce pas, Euréka? Ne vous en ais-je promis un? A moins que vous ne préfériez l'auberge de l'épave? Kana nous y trouverait un endroit discret et peu d'Elfes apprécient y être vus."

e gnome était perplexe, et à deux doigts d'annoncer en pleine salle d'audience quelque chose qu'il n'aurait pas fallut. Mais il se retint de justesse, et reporta son attention sur la question du repas.

- Je meurt de faim en effet, j'avoue que je suis bien curieux de voir à quoi ressemblent les plats locaux, et comment ils sont préparés. Mais vous marquez un point, on sera peut être plus tranquilles chez Kana. Je laisse le choix à mes compagnons. Pour ma part tout me pas, dans l'un ou l'autre cas, j'en aurais pour ma curiosité et pour mon estomac.

Un coup d'oeil de-ci de là, et le gnome se permit à un moment de glisser le plus discrètement possible une question.

« Pardonnez moi messire Nalos, mais j'ai quelque chose à vous demander. Avez-vous infiltré uniquement les songes de mon amis? Et au cours de votre entreprise avez-vous ressentit autre chose? Voyez-vous, quelque chose me fait soupçonner que quelqu'un s'est immiscé dans mes songes à moi aussi.

Le gnome paraissait soucieux et songeur. Une question plus grave le turlupinais. Devait-il se prémunir de faire d'autre songe de la sorte, ou au contraire les provoquer de manière à en apprendre plus? Mais comment se défendre alors contre l'emprise de celui qui incarnait la menace principale ici?

Nalos invitait les Porteurs à quitter le bâtiment au plus vite. Sur son visage se dessinaient certaines rides de contrariété, ses regards en arrière laissaient supposer qu’il était conscient d’être écouté, aussi chuchota-t-il à Euréka un début de réponse qui ne devrait pas le rassurer : - « Je n’ai visité aucun autre songe, sois en sûr ! »

Devant la perplexité du Gnome, Jorunhast précisa, sur ce même ton de la confidence, la pensée qu’il avait occultée lors de la première question sur le même sujet : - « Je doute que le hasard d’un même bois se répète et, bien qu’ils soient peu nombreux, il semble que tu aies eu affaire à un Liseur de Rêve. Si j’ai bien compris, vous êtes passés bien près d’un certain passage habité d’une créature tout à fait capable de cet exploit … ceci pourrait expliquer cela … »

- Allons-y pour l'auberge de l'Epave de Kana, si vous voulez mon avis - leur lança la Magouille - Nous y serons tranquilles et nous pourrions y trouver logement si nos recherches devaient durer plus longtemps.

Les Porteurs et leurs remarquables guides reprirent le parfait chemin inverse devant la Fontaine, puis remontèrent la Promenade de Kupav. Arrivés au niveau de la tour de l'Archimage, celui-ci les abandonna un instant pour réapparaitre dans une tenue moins voyante que l'officielle. Il portait une tunique simple, bleu roi au liseré argenté qui lui semblait beaucoup plus agréable.

Ils repassèrent encore devant l'académie Dukar, dont quelques jeunes -ou moins difficile à dire quand une ascendance elfique était plus ou moins importante- habillé d'une même tunique bleue, le saluèrent de loin pour ne pas importuner le maitre et la contournèrent vers l'Ouest pour arriver sur une grande place circulaire couverte de mosaïques.

Ils nageaient bas, flottant à peine pour ne pas distancer Dobun et son déplacement mal-aisé.

Rorimac vit son rêve se dessiner devant lui quand ils virent sur la gauche la carapace d'un Dragon-Tortue gigantesque - Nolas lui fit un signe 'oui' de la tête, et l'invita à poursuivre - et juste derrière, ce qui avait tout l'air d'une épave!
Deux figures de proue encadraient une voie d'eau à babord changée en porte d'entrée de l'établissement : un torse de cuivre de sorcier et un autre d'une sirène d’albâtre.

L'intérieur suivant la façade, la Taverne avait tout d'une épave, un large bar d'un même bois foncé en plus et ... un âtre dans lequel brulait un feu !

Quand ils pénétrèrent dans l’édifice, ils furent accueillis par le maitre de l’établissement lui-même qui devait recevoir peu de visites aussi prestigieuse et avait dû entendre la rumeur de leur arrivée. L’homme-poisson avait une carrure remarquable, bien plus musculeuse que le commun des Sirènes qu’ils avaient croisés jusque-là. Il portait sur son torse nu des tatouages complexes du même bleu azur que ses yeux.

- Mes amis, je vous ai préparé une loge. Si vous voulez bien vous donner la peine.

Traversant l’auberge de part en part, ils aperçurent une population bigarrée de gens du peuple, mais pas un Elfe Aquatique qui considérait d’après Jorunhast le lieu comme ‘indigne’ de par sa proposition de plats cuisinés ‘comme à la surface’.

Ils furent conduits rapidement jusqu’à ce qui avait l’allure et la taille d’un quartier des officiers, assez richement décoré que pour être la chambre d’un Amiral ! Une large table trônait en son centre et sur celle-ci étaient déjà disposés pléthore de fioles de couleurs et tailles variées, bouchées de ces mêmes tubes. De l’or et cet autre métal –de l’acier-perle sans doute- rehaussaient les boiseries précieuses, des tapisseries partageaient les murs aux photophores multicolores illuminés par magie pour leur donner l’apparence de flammes vacillantes.

Quatre guéridons étaient disposés autour de la table ainsi qu’un astucieux système permettant au Triton de s’appuyer sur ce qui ressemblait à une chaise sans assise.

- Nous serons tranquilles ici. Posez vos questions librement et profitons de ce moment de paix.

Le Mage était enfin détendu. Nul doute qu’il avait déjà profité de cet endroit pour discuter loin des oreilles d’autres membres du Conseil. Le Triton se permit de sourire, saisissant une fiole ambrée et en inspirant une gorgée qui semblât lui ravir plus qu’il ne l’espérait : - « Quel bonheur que ces boissons simples. Si certains savaient qu’il y a ici du vin Elfique de la surface, ils en mourraient ! »

Détachant une boucle de bois en forme de Dauphin de sa ceinture, il poursuivit sur un tout autre ton : - « Voici le morceau de bois des Songes qui nous lie, jeune Galopin. C’est le cadeau d’un très ancien visiteur. Un des Océanides dont vous cherchez la trace. »



Ce message a été modifié par Atlas le Lundi 17 Octobre 2011 à 20h09

Galopin était désormais très calme. Il se sentait en confiance. Il avait la véritable impression que le Triton était quelqu'un de confiance. Et il sentait, même si il n'en comprenait pas tous les tenants et aboutissants, que ce qui le liait à cet individu était quelque chose de très fort. Le halfelin tendit les mains vers la baguette, sansla toucher.

- Puis-je ?

Puis continuant, ses pensées se deversant sans véritable logique sur la table de la taverne :

- Je n'arrive pas vraiment à discerner tous mes rêves... mais depuis combien de temps me suivez-vous ? Je veux dire... j'ai bien noté les derniers rêves... Mais avant que je ne rejoigne le navire du Parangon, vous me suiviez déjà ?

Et, sans s'arrêter, la question qui lui brûlait la langue :

- Cet Océanide, il ressemblait à quoi ? Et que venait-il faire ici ? Et pourquoi vous a-t-il donné ce bâton ?

Au fond, Rorimac ne savait pas si ce qui lui arrivait était une blague du destin, écrite depuis des millénaires sur les parchemins de Brilledor, ou si c'était le hasard, qui en plus de l'envoyer au fin fond de l'Outreterre, le liait à des espèces disparues et à des êtres marins...

Remarquant que ses questions paraissaient un peu fuser de partout, Galopin s'en excusa.

- J'espère que vous comprendrez que je sois un peu chamboulé... et que mon discours soit plus poussé par la curiosité que par la raison.

peine arrivé dans l'auberge, que le gnome ne put s'empêcher de jeter un oeil au « feu sous l'eau ». Il le fit du mieux que la politesse le permettait, répondant aux discussions, l'esprit attiré par la lueur. Avant de s'attabler, il fit un bref détour pour voir, puis rejoignit la table.
En vérité, seul son corps était à table, son esprit lui réfléchissait à tout ce que pouvait impliquer un feu sous l'eau. Ça la faisait sans doute bouillir, et donc générer tout un cas de petit courant marin, ça ferait une chouette ressource énergétique, utilisable à la surface... Sauf qu'à la surface il lui faudrait réfléchir au refroidissement, alors qu'ici le problème ne se posait pas.

Il était si bien partit dans ses calculs et idée étrange de machines, de théorème physique ou magique que son cerveau ne réagit pas tout de suite à la mention des océanides. Mais lorsque Galopin remis le sujet sur le plateau, l'esprit du gnome revint à la réalité.

¤Curiosité et raison ne sont pas distincte.¤ Pensa le gnome suites aux derniers propos du halfelin.

Il n'avait à vrai dire rien à demander, Galopin l'avait fait. Ils avaient mieux qu'un livre devant eux, un témoin, un véritable témoin. Cependant, le gnome pris peur, son coeur se serra. Et si sa vision cauchemardesque correspondait à la réalité?

Son regard maintenant posé sur le triton en disait long sur l'avidité de savoir que le gnome manifestait. C'était inespéré, tant de réponses, tant de découverte à portée de mot.

toute les connaissances possibles sur le feu dans l'eau. Puis, toute ouïe aux propos de l'océanide.