La Voie du Papillon, Elzear, Slann, Inymys, Dzahim, Fasur

¤Une mission délicate hein?¤

Fasur se moquait du genre de mission, tout ce qui l'intéressait étant la récompense. Mais il n'en fît rien paraître. La présence de l'humain a ses côtés ne le dérangeat pas outre mesure, à moins bien sur que le gnome n'ait déjà constitué son équipe, recherchant le dernier mercenaire.

¤On va faire une réduction sur les tarifs alors...¤

- Et quel est le but de votre mission mon ami ? Ma hache est a vous quel qu'il soit..., dit-il en accompagnant ses paroles d'un clin d'œil grotesque.

¤Moyennant finances bien sur...¤

Mais il était confiant ; le gnome l'engagerait, un guerrier était souvent ( si ce n'est tout le temps) demandé pour des missions, et l'humain avait plus l'allure d'un beau parleur que d'un vrai combattant. Ses pensés perdus, Fasur ne sentit pas venir le rot ...

- BURP ! Ohoh, ils servent des bons repas ici ! Ahahah !

L'espace d'un instant Dansevent sentit une sorte de lassitude. Elle contemplait le visage béat de fierté du marchand et se fustigeait intérieurement de s'être adressé à ce "Barrian" pour glaner quelques renseignements. La moitié de la ville savait à présent que quelqu'un cherchait Stolig et elle ne se priverait pas non plus pour colporter le bruit à l'autre moitié. Le réseau de renseignements dont disposent les marchands était certes impressionnant mais loin d'être discret.
Malgré tout, elle avait l'information qu'elle recherchait et si les marchands doutaient de la fiabilité totale de l'information, Slann elle n'en doutait pas. A Everlund, elle avait eu l'occasion de le constater la veille et le matin même, les gnomes ne courraient pas les rues et si elle avait bien croisé quelques halfelins, elle doutait que les marchands eurent confondus ces semi-hommes avec le but de sa recherche. L'un d'eux avait d'ailleurs été formel sur la race de l'Intendant.
Restait maintenant à savoir de quelle manière prendre congé du marchand avant que celui ci ne se mette à baver devant elle et ne rende la tache encore plus ardue et dégoutante.

-C'est fantastique! exulta alors la rashémi, feignant excitation et joie.

Réprimant alors son dégoût et tentant de faire abstraction de la bouche aux dents orphelines, elle s'approcha de Barrian et déposa un léger baiser sur sa joue. Elle se recula ensuite en rougissant timidement afin d'appuyer son effet et tourna les talons sans omettre de lancer un "A bientôt" qu'elle espérait mensonger.

Ses pas accélérèrent en direction de la porte de Lunargent au nord ouest de la ville tandis qu'elle se sentait toujours plus excitée, son esprit se concentrait sur sa tache et son regard balayait nerveusement la foule autour d'elle circulant sur la large avenue où chariots et convois indiquaient que les portes de la ville étaient d'hors et déja ouvertes. Elle finit par atteindre les portes de la cité et elle s'arrêta alors quelques secondes devant les quelques tavernes en dehors de la ville qui cherchaient à profiter de la manne financière des voyageurs arrivés au soir après la fermeture des portes.
Elle s'appuya contre le mur d'enceinte, frisonnant à la fraicheur de la pierre tout en réfléchissant à la manière la plus rapide de retrouver l'Intendant. La jeune femme posa son regard quelques instants sur la sentinelle en faction et repensa au résultat avec le marchand, qui avait certes été positif, mais elle prit la décision de pas pour autant renouveler l'expérience aussi proche Stolig soit. Si il apprenait qu'on le cherchait, peut être se méfierait t'il.


¤Que vient chercher ici ce Stolig? Ce serait étonnant qu'il soit venu vider quelques chopes d'alcool à cette heure ci et l'Assemblée doit proposer des petits déjeuners autrement plus alléchants que ceux servis ici aux voyageurs. Un rendez-vous peut être? Mais où et avec qui?¤

Le gnome devait se trouver forcément dans le coin et Slann entreprit donc de faire la tournée des établissements. Remontant la route sur quelques dizaines de mètres tout en hasardant des coups d'oeils discret via les fenêtres ouvertes sur les salles communes des établissements, elle doutait de ses chances à retrouver le gnome ainsi et elle pris la décision de rentrer dans chacune des auberges pour y quérir plus de renseignements. Le plus grand bâtiment, désigné sous le nom délicat du "Repos de l'Ogre" attirait déja son regard et elle vérifia machinalement que le parchemin au sceau de la Fraternité était bien dans sa poche avant de passer le pas de la porte.

La Voie du Papillon.

1372 Année de la Magie Sauvage
Le matin du 2ème jour de la Chute des Feuilles
Climat : froid, soleil timide


Inymys, Fasur, Dzahim, Slann
à l'auberge Le Repos de l'ogre
Solig, gnome des profondeurs, Intendant de l'Assemblée, responsable majeur d'une guilde renommée, tiré par la force des choses de ses quartiers confortables, se sentit malmené, conspué, voire moqué par deux individus. Son sang de gnome fit plusieurs tours, sa tension artérielle montant rapidement de plusieurs crans. Stolig se targuait d'une patience et d'un sang-froid à toute épreuve, le moment était venu de vraiment en fournir la preuve. Rougissant de colère à l'encontre du nain qui venait d'oser échapper un rot en sa présence et essayant d'oublier tant que vaille les "conseils" de l'autre malandrin, Stolig laissa échapper un soupir qui ressemblait plutôt à un sifflement aigu d'une casserole sise sur des charbons ardents où la vapeur surchauffée cherchait une échappatoire. Un fin observateur aurait pu remarquer le ciel d'orage se former dans les yeux sombre de Stolig. Inymys malgré son apparente nonchalance était de ceux-là. Il vit aussi que son interlocuteur faisait un effort considérable pour garder son calme. L'intendant se concentrait sur la demande d'Enil, mission qu'il voulait mener jusqu'au bout. S'éclaircissant la gorge plusieurs fois, le gnome crispé par une de ses mauvaises humeurs naissantes (qui entre nous faisait fuir plus d'un membre de l'Assemblée) répliqua au roublard :

- Il est vrai qu'il y ait des endroits plus propice, j'en conviens, du moins des lieux où nous n'aurions pas à souffrir des mauvaise manières, Stolig laissa peser son regard noir sur Fasur, inconscient que si maitre d'armes était tout à fait nécessaire à cette mission, il pesait sur lui le fait qu'un nain aussi malotru dans les milieux sylvestres serait rapidement éliminé. Puis continua à l'adresse du roublard Mais je vous en prie, restez donc l'illustre inconnu et n'hésitez pas à vous perdre dans le néant des personnes inconnues. Délaissant complètement Inymys, le maitre de l'assemblée lançant un regard vers l'homme sombre à la table d'à côté. Quelque détail avait retenu son attention, si ce n'est qu'il le vit intimer l'ordre à son compagnon de s'assoir à la même table que lui, au moins l'attention visible du tayen. Il était évident que cet homme avait entendu la conversation et que celui-ci semblait ne pas se cacher dans l'intérêt qu'il éprouvait pour ses dires. Après avoir échangé un regard, qui laissa un Stolig curieux et désormais attentif aux gestes de ce tayens, l'attention de l'Intendant fut attirée vers la porte d'entrée, où venait apparaitre une jeune femme superbe qui causa quelques remous dans la clientèle masculine de l'auberge. Le gnome pensait brièvement qu'elle avait le physique parfait pour une barde, mais l'heure n'était pas aux rêveries, aussi prit-il son courage à deux mains pour s'adresser au nain, refrénant une moue de dégoût

- Ainsi vous vous sentez prêt à repartir vers d'autres cieux maitre nain ? Puis je vous demander ce qui vous rend aussi prompt à offrir les services de votre hache. Après tout vous ne savez pas encore que cette mission vous entrainera dans une situation fort délicate, puisque je planifie envoyer une expédition du côté de la Haute Forêt. Il est notoire que cet endroit ne supporte que très mal la présence d'un nain, de plus est un nain muni d'une hache ! Seriez vous prêt à prendre ce risque ?

Non loin de là Dzahim put entendre l'échange tout en finissant son repas. Si le gnome voulait rester discret sur cette mission, il n'en prenait pas du tout le chemin. Son discours était clair, trop clair peut-être ou du moins fait pour qu'il puisse l'entendre. Néanmoins le thayen avait déjà là quelques informations plus précises quand au lieu prédestiné. Un voyage vers un lieu où il était facile de se perdre et de la faire perdre toute trace de ses ennemis, et où paraitrait-il les pouvoirs magiques de nature sylvestres et quelque ancienne magie elfique était encore à découvrir. A côté de lui Nedjec qui avait bien compris les consignes terminait son repas aussi posément qu'il put, se forçant à imiter le rythme de son Maitre. Ses yeux constamment fixés sur son assiette, il avait brièvement hoché la tête aux ordres précis de Dzahim. Cependant l'ancien maitre d'esclave sans cesse attentif à son environnement vit entrer une créature rashméni, le genre de créature que plus d'un rêverait de posséder parmi son bétail humain. La jeune femme semblait décidée et cherchait quelque chose. Nedjec se leva, ce qui déconcentra un instant Dzahim de l'objet de sa contemplation, un Nedjec qui sans tarder alla se présenter au gnome en un commun parfait, l'invitant à sa table. Dzahim put voir la tête du gnome se tourner derechef vers lui, tout en hochant la tête en signe d'assentiment, puis il entendit la voix du gnome s'adressant à son serviteur. Celui-ci revint quelques instants après :
- Maitre, il est honoré de votre invitation et il viendra à votre table dès qu'il a finit...Dzahim avait de quoi être surprit non dans l'acceptation du gnome de venir à sa table, mais par le qualificatif "honoré" que Nedjec venait d'employer à bon escient. Il avait entendu le gnome signifier simplement son accord par un vague "c'est entendu, j'arrive dès que j'ai fini".

Slann entra dans une auberge aux reflets colorés de voyageurs soit sur le départ, soit sur l'arrivée. D'un coup d'œil elle put s'assurer que son apparition avait comme toujours l'effet escompté, flattant si ce n'est sa nature féminine au moins son assurance bardique. La jeune femme effleura des yeux les visages concentré sur elle, passant sur des physionomies tellement ordinaires qu'ils avaient malheureusement le don de retomber aussitôt dans l'oubli. Un visage plus sombre retint son attention dans le fond, un homme qui semblait la dévisager d'une manière différente, un peu comme on estimait une jolie pierre étincelante. N'ayant nulle apparence gnomesque, son regard passa à côté pour s'y fixer un peu plus longtemps. Il s'agissait bien d'un gnome, parchemins étalés devant lui, un verre à ses côtés, il semblait frôler l'apoplexie tant son visage avait rougit de colère. Mais l'instant fut bref. Reprenant ses esprit la créature avait plongé son regard dans le sien. A ses côté, une sorte d'être évanescent d'une pâleur extrême, allongé de tout son long comme si il se préparait à une seconde nuit, de l'autre côté un nain le visage rieur comme si il venait de raconter une bonne blague.
Brièvement la jeune femme reprit l'examen des lieux, mais à part celui-là aucun gnome n'était à signaler. Peut-être que les dieux lui avaient-ils été favorables...


Elzear
à l'auberge Le'auberge "la Fleur bleue"
Elzear n'avait pu offrir plus beau cadeau que ce moment précieux de conversation "entre hommes" Le visage du garçon s'éclaircit et s'épanouit en un large sourire, faisant briller ses yeux bleus d'un éclat de de joie alors qu'il se composait un visage sérieux et de circonstances pour éclairer monsieur le client soucieux de son devenir. Elzéar vit à quel point il était encore jeune, peut-être un peu trop jeune pour quitter la protection maternelle. En un souffle l'adolescent naissant exposa son trouble, sans s'arrêter, rapidement de voix basse
Ce matin, alors que je jetais les poubelles j'ai croisé Stolig, Intendant de l'Assemblée qui allait vers la porte de Luneargent. Je le connais bien parce que je suis les cours de musique à cette école... A l'école hier soir une rumeur persistait : il parait que Stolig est en passe de monter une expédition vers la Haute Forêt. Je veux y aller ! Messire ! Vous vous rendez compte, un lieu d'intense magie où vivent des créatures d'une féerie incomparable! Le garçon avait légèrement élevé la voix dans son enthousiasme, puis subitement, prenant conscience du fait, rabaissa ses épaules et rentra la tête, regarda furtivement la porte de la cuisine, et continua d'une voix plus basse Mais maman pense que onze ans c'est beaucoup trop jeune, elle me veut près d'elle... Il est vrai que ma formation n'est pas encore finie, mais je connais déjà plein de choses...

Elzear regardait ce jeune garçon cherchant à se prendre pour un homme. Cela le touchait, il enchainât donc en lui parlant sur le ton du complice :

-Une expédition vers la haute foret, c’est très intéressant pour des aventuriers ce genre d’initiative. Écoute-moi bien, si tu me conduis à ce Strolig dont tu me parles, je pourrais essayer de dire que tu es mon apprenti et que tu viens avec moi. Conduit moi de suite et l’affaire est dans le sac.

¤si ça devient trop dangereux je le renverrais à sa mère, mais bon un peu d’aventure ne lui fera pas de mal, ni à lui ni à sa mère, il faut couper le cordon pour mieux retisser des liens par la suite. Et puis s’il n’a plus de père ce jeune homme va devoir grandir plus vite que les autres.¤

Elzear prit son sac, laissant quelques pièces d’or sur la table. Puis il se dirigea vers la sorti, il attendait de voir ce qu’allait faire le jeune garçon.

Le gnome lui avait répondu avec tout le calme dont il pouvait faire preuve. Mais il aurait très bien pu crier ou hurler, cela n'aurait pas changé grand chose, car à vrai dire, Inyys n'en avait pas strictement rien à faire de l'attitude de son interlocuteur. Il fixait inlassablement le comptoir s'attendant à voir à chaque instant sa boisson prête. Il la voyait trônant majestueusement sur un plat dans sa chope de verre. Il la voyait s'avançant vers sa bouche sec, l'appelant de cent cris et son gosier asséché se rappelait à lui avec l'aridité de l'Anauroch. Qu'il aurait été doux et serein de boire devant le gnome agitant ses lèvres et ses bras, et qui sous son calme apparent semblait bouillir de rage. Mais tout cela, Inymus l'imaginait. Il se perdait dans ses propres pensées et sans aucun doutes, le gnome pi s'apercevoir de ce manque encore une fois flagrant d'attention et de délicatesse à son égard. Les rots d'un nain étaient une chose, l'indifférence d'un homme une autre. Ainsi cela parut surprenant lorsqu'Inymus répliqua rapidement aux demandes de rester dan la masse des inconnus, aussi conscient de son environnement qu'il en paraissait loin.

-J'y suis. Chez les inconnus. D'ailleurs, nous savons tous deux où est notre place cher ami, fit le roublard, le regard toujours fixé de l'autre côté de la taverne. "Refuseriez-vous mon aide pour ce peu de sang-froid qui vous anime ? Pensez-vous qu'il ne faille que de petits aristocrates qui lèchent le sol avec l'amabilité des puceaux ou que des bougres aussi propres que les rats d'Eauprofonde pour aller déflorer quelques forêts ? continua Inymys ne s'attendant à aucune réponse mais presque sûr d'avoir donné matière à réflexion au gnome. J'attendrai que la perspicacité vous regagne si vous avez à me parler plus tard souffla enfin le Sembien. Son ton avait été d'une neutralité parfaite et sa diction ponctuée de pauses mûrement pesées. Il ne tenait pas rigueur de l'attitude revancharde du gnome. Il n'en avait cure.

Le gnome se tourna alors vers le nain, puis vers cet étrange serviteur d'un gaillard encore ridé par les soucis. Inymys resta silencieux lors des échanges qui suivirent, son regard se balançant avec rapidité sur les différents acteurs de la pièce. Désintéressé au final de ces jeux, ou las, Inymys se détourna de l'entrevue, jetant son dévolu sur l'acquisition de sa boisson. Puis entra dans la bâtisse la jolie Rashémie au même instant qu'il se leva. Elle devait attirer les regards et quelques pensées grivoises. Personne ne pouvait refuser un fruit frais de bon matin. Les quelques secondes nécessaires à la prise en considération de son environnement immédiat par la jeune femme suffirent au roublard pour se trouver bien près de l'humaine. Mais Inymys ne s'arrêta pas ni ne lui lança de regard. Il passa devant d'un pas décidé, raclant sa gorge d'une soif inassouvie. Tapant du poing d'un air théâtral sur le comptoir, il réclama tranquillement sa boisson. Pour ajouter à la scène du client insatisfait, il rejeta un bout de sa cape sur les épaules de façon nonchalante.

¤Nous avons toujours été mieux servi chez moi. Quelques bourses sonnantes et tous les taverniers du coin se ruaient comme un seul bœuf pour vous aider.¤

Attendant ainsi son trésor, le roublard réajusta ses bandeaux, ses écharpes et finit après cette remise en ordre par se tourner vers la salle. Il observait de loin les nouveaux manèges du gnome.

-Une forêt... J'ai toujours préféré les arbres brûlant dans une cheminée se dit Inymys à lui même. Comme il aurait été paisible de te revoir ma chère, assise sur le sol caressant la vie aussi magnifiquement que tu la chantais.

La barbe et la moustache blanche soignées, les sourcils broussailleux balisant un visage ridé par les années et les responsabilités. Il ne manquait que la malice, malgré la colère du moment, pour achever le tableau brossé par Cornebois au sujet du gnome.
Les yeux de la jeune danseuse pétillèrent d'excitation lorsqu'elle comprit que sans erreurs possible, Stolig Pierrefendue se trouvait devant elle, son coeur accéléra brusquement tandis qu'elle se remémorait son chemin depuis les abords de Luskan, la brume, la pluie, le voyage jusqu'à Everlund, avant qu'une silhouette ne la frôle pour se diriger vers le bar, la même silhouette qui se trouvait quelques secondes plus tôt au côté du svirfnebelin. Son esprit reconnecta alors à la réalité au moment où la main baladeuse d'un client tentait une approche un peu trop téméraire de la partie charnue de son anatomie, celle ci fut repoussée avec fermeté. La barde adressa un soupir de consternation à l'homme incriminé avant de se diriger d'un pas léger vers la table de l'Intendant de l'Assemblée.
Du coin de l'oeil, elle observait les actes du nain et des deux hommes à la table à proximité, elle ne savait pourquoi mais la présence de l'un d'eux la dérangeait dans une certaine mesure, peut être la façon qu'il avait eu de la contempler comme une marchandise. Bien qu'elle fut habitué à ce genre de considérations de la part de la gente masculine, celui ci demeurait trop insistant à son goût.
Elle reporta ensuite toute son attention sur l'Intendant et, guettant un moment d'accalmie de l'humeur du gnome, elle attendit d'avoir un minimum d'attention de sa part pour effectuer une légère révérence à son encontre. Elle répugnait de devoir parler ouvertement de sa mission devant des étrangers aussi choisit t'elle de rester le plus vague possible.

-Mes hommages Maître Pierrefendue. Loin de moi l'idée de vous détourner de vos préoccupations actuelles mais je sollicite un entretien avec vous dans les plus brefs délais. Déclara t'elle d'un ton respectueux en regardant le gnome dans les yeux.
J'attendrai que vous soyez disponible à cette table, excusez moi donc.

Slann se dirigea alors vers une table à quelques mètres de là, adressant au passage sa volonté de consommer un verre de vin local au tavernier. Elle s'assit dos à un mur de manière à avoir une vision d'ensemble de la pièce et ses occupants. Une fois en place, elle pointa du doigt sous la table afin que son geste soit indécelable en direction du gnome avant de faire tournoyer un morceau de fil de cuivre pris dans sa poche entre ses doigts tout en fredonnant à voix basse un air guilleret. Elle murmurait les paroles pour elle même, mélant un message autrement plus important à direction de Stolig. Un message qu'il serait le seul à entendre et le seul à pouvoir y répondre.

-Ah, et Maître Cornebois et Maître Jebeddo m'ont également chargé de vous transmettre leurs salutations.

Par ce message, Slann savait qu'elle donnait beaucoup d'éléments au gnome, notamment au fait de ses capacités, de son origine et de l'éventuel sujet d'un futur entretien. Elle espérait éveiller la curiosité de l'Intendant tout en restant discrète et se félicitait intérieurement d'avoir mené à bien la première partie de sa mission.
Elle attendait maintenant une éventuelle réponse et surtout, un bon verre de vin.

Slann lance Message

zahim était surpris du zèle de son esclave, cela lui convenait parfaitement, celui-ci était doué, très doué. Et le maitre adressa d'ailleurs à son serviteur un hochement de tête de satisfaction. Il n'en avait eu qu'un seul autre de cette trempe. Si du moins l'on pouvait qualifier ce gnome ainsi. Un instant le Thayen se trouva absorbé dans ses propres pensée. Jusqu'à ce que la Rashémie ne repasse dans son champs de vision.

Cette barbare était belle, c'était indéniable, elle avait quelque chose de plus que la plupart des rashémène qu'il avait dressé et vendu. Un petit quelque chose d'étrange et de proche, peut être une ascendance Tuigan? Ou peut être Mulhorande, ça expliquerais la délicatesse de son teint. Vraiment, les barbares de son peuple ne méritaient pas que de telles perles naissent en son sein. Leurs mœurs dissout, s'ils ont jamais eu une once de civilité, ne feraient que détruire son élégance son raffinement, tandis que les Thayen, par l'éducation qu'ils fournissaient à leur esclave pouvaient la révéler dans toute sa splendeur. Si toutefois elle ne s'entêtait pas à la rébellion.

Cependant, cette femme avait quelque chose à elle, qui n'était ni la barbarie de son peuple, ni le raffinement civilisé de Thay aux yeux de Dzahim. Une politesse exquise, allié à une détermination farouche. Quelque chose comme le mélange de deux héritages.
¤Impossible, le métissage et le mélange des cultures n'est que perversion des grandeur de la civilisation.¤
Pourtant même en se répétant cette sentence apprise il y a de nombreuses année, l'ancien marchand d'esclave n'avait plus toute sa conviction. Le doute perçait peu à peu l'armure, encore trop peu pour qu'il ne s'en inquiète, mais déjà assez pour qu'il en ressente un trouble peu rassurant.

Mais sa raison pragmatique avait repris le dessus. Elle avait elle aussi demandée une entrevue, et au grand damn du Thayen, elle risquait sans doute de passer avant son invitation à lui. Ce qui nuirait à son image. Mais cette femme était venu chercher le gnome, elle le connaissait d'une manière ou d'une autre, ce qui impliquait une certaine réciprocité qu'elle avait posée d'emblée.

C'était déplaisant, et pire, il ne fallait rien en montrer et sauver les apparences. Pour cela rien de plus aisé. Simuler un désintérêt soudain pour le gnome en trouvant une activité qui indiquait une certaine implication. Il laissait ainsi le champ libre au gnome pour rejoindre s'il le préférait la jeune Rashémène. Il en savait assez, le gnome recherchait du monde pour une expédition mystérieuse en haute forêt. Le nain et l'impudent humain semblaient tour à tour rechigner et s'intéresser à la chose. Restait la barbare. Peut être la discussion entre cette dame et le gnome lui fournirait d'autre informations. Finissant son repas. Dzahim adressa un bref regard au gnome. Rappelant sa proposition, car après tout, si le gnome passait le voir en premier cela n'en sera que plus distinguant, avant de revenir à son carnet où écrivant quelque mots en chessentan, langue inconnue de son esclave, et il le supposa, de toute personne environnante.

Il y notait pensée, remarques et quelques proses et propos mesuré. De temps à autre, il revenait en arrière sur son carnet pour relire et ça et là des informations acquise au cours de son périple. Rien concernant la région, mais l'important était surtout de prendre un air affairé et affecté. Et le meilleurs moyen de paraître affairé, était d'être réellement occupé à une tâche. Le Thayen en profita pour donner quelques consignes par écrit à son esclave. La Rashémène devait connaître le Thayen, et représentait à la fois une menace et un appui sur la gestion de son esclave. Le tout était de bien manier ses mots comme toujours.

Après avoir écrit quelque instant, il murmura à son serviteur.


-[Thayen] Nous allons sans doute collaborer avec une barbare Rashémie, défie toi de ses propos. Je ne la connais guère, mais les sorcière de son peuple sont réputée pour leur propos séditieux, et leur esprit dépravé et subversif. De plus, afin d'éviter tout conflit avec les indigènes locaux, je te recommande de te comporter comme un serviteur d'un grand personnage. De fait, ton attitude doit être correcte et s'élever à la qualité de celle naturelle d'un homme libre. Il en va de notre devoir envers Thay notre patrie, et toi envers moi. Ne laisse jamais songer que tu es un esclave de piètre qualité. Je sais que tu en sera capable. Tes qualités de serviteur sont exemplaire, aussi, ne déçois point ma confiance. Soit en retrait, mais toujours assez proche pour indiquer que nous œuvrons de concert. Veille à tes manières, car ta moindres défaillance rejaillirait sur mon honneur. Dernière chose, préfère le terme de serviteur à esclave si tu dois parler de toi. Les subtilités de la langue commune font de ce terme qu'il est dévalorisé. Et je ne tiens pas à ce que l'on pense que je puisse avoir à mon service une personne de second ordre. Enfin, veille a n'user du thayen qu'en dehors des oreilles de la Rashèmène. Elle connait sans doute notre langage, et peut être est-elle là pour nous espionner.

Après avoir adressé ce message à son serviteur, il le repris, et le glissa dans un plis de ses vêtements. Puis repris son travail de lecture et d'écriture dans son carnet, attendant avec impatience dissimulée sont entrevue avec le gnome des profondeur ou entre le gnome des profondeurs et la barbare.

Trop de personnes était maintenant proche du gnome, cela ne plaisait pas à Fasur, car si un humain manquant visiblement de concentration et espérant voir venir sa boisson n'était pas un grand problème, l'arrivé d'un Thayen et d'une femme magnifique (quoique manquant de barbe) compromettait sérieusement l'enrôlement du guerrier. Fasur se racla la gorge tandis que le Svirfnebelin commençait à en dévoiler un peu plus sur sa mission.

¤Une forêt ? Par les Neufs Enfers ! Je vais encore m’amuser moi !¤

Fasur tenta d’avoir l’air dégagé et s’accouda à la table du gnome.

-Eh bien qu’ils essayent de me toucher ! Je leur ferai avaler les racines des arbres ! Mais seulement si il y a des complications, bien entendu … Mais je vous en prie continuez d'expliquer votre problème., demanda le nain avec un petit sourire.

Fasur gardait son regard enfoncer dans celui du gnome espérant déceler jusqu’où serait prêt à payer le gnome. Mais ce dernier détourna la tête pour échanger quelques paroles avec ce qui ressemblait à l’esclave du Thayen.

L’humaine vint également à la rencontre du gnome.

¤Maître Pierrefendue hein ? Il faudra qu’je regarde si j’peux pas glaner quelques informations sur lui…¤

- Il semblerait que vous soyez apprécié Maître Pierrefendue, dit Fasur en insistant sur les derniers mots, guettant une quelconque réaction du Svirfnebelin.

Oui, Fasur comptait bien se renseigner sur le gnome.

La Voie du Papillon.

1372 Année de la Magie Sauvage
Le matin du 2ème jour de la Chute des Feuilles
Climat : froid, soleil timide


Elzear
Elzéar se tenait près de la porte, observant la réaction du garçon. Celui-ci semblait d'abord stupéfait, puis un éclair de joie passa dans ses yeux clairs. Il posa doucement son tablier qu'il avait enlevé à la vitesse éclair, et le posa près des pièces que l'elfe lui avait laissé. Il avait les joues rouges d'excitation, mais alors qu'il s'avança vers le destin proposé par son client, il eut comme une hésitation. Regardant en arrière, vers le portes de la cuisine, une ombre passa sur son visage. Le rêve proposé par Elzéar allait prendre consistance, mais pour cela il allait devoir meurtrir gravement le coeur d'une mère qui probablement attendrait son retour toute la journée, s'inquiètant de son absence, allant dormir seule le soir et se rendre compte le lendemain que le dernier membre de sa famille avait disparu. Mais à onze ans les rêves d'adolescents prennent souvent le dessus. Il s'inventerait des bonnes raisons de l'avoir fait, et puis il reviendrait, et puis sa mère sera fière de lui, et puis il ramènera des trésors qui les rendra riche, et puis...

Et puis il avança, suivant l'elfe, sortant de sa maison, de la vie qu'il connût depuis toujours. Le soleil froid ne réchauffa pas de ses rayons son coeur. Quelques larmes brillaient dans ses yeux, mais un homme ne pleure pas. Résolument il conduisit l'elfe vers les portes de Luneargent. Le plus gros des marchands venant vendre leur marchandises étaient passés. Les soldats avaient un peu de temps de souffler, et regardèrent passer l'elfe accompagné d'un jeune garçon. Celui-ci s'arrêta un instant, regardant les quelques bâtiments le long de la route, puis il se tourna vers son ex-client, l'homme qui devenait son partenaire à cet instant.

- Je ne sais pas où il est allé en fait, mais je me disais que si il voulait trouver du monde pour son expédition, peut-être que cet endroit est celui où il trouvera des informations ou des gens qui pourraient faire l'affaire...

Le garçon connaissait bien cet endroit, il venait souvent par ici avec ses amis et ils regardaient les personnes arrivant ou partant, assis sur une pierre, commentant les armes, les vêtements, les couleurs et les actions des uns et des autres, rêvant d'aventures et de hauts faits, au travers des étrangers indifférents à leurs observations
- Peut-être à l'auberge ? Il chercha alors l'approbation d'Elzear, le doigt tendu vers une auberge où s'inscrivait sur une enseigne "le repos de l'ogre" où pénétrait une bande nains rigolards et de fort bonne humeur

Inymys, Fasur, Dzahim, Slann
à l'auberge Le Repos de l'ogre
Si la réponse du roublard qu'il venait d'adouber du doux pseudonyme de "Illustre Inconnu" le surprit, le gnome ne laissa rien entrevoir. Seul un mince sourire éclaira brièvement le visage du gnome, alors que Inymys se leva pour aller au comptoir. Stolig était assez impressionné par cet homme qui ne se laissa pas démonter par ses remarques pleines de venin et son attitude grognon. Il est vrai qu'il pourrait être un atout pour une expédition qui allait sans nul doute à la rencontre de personnages désagréables, voire violent et qu'une langue bien exercée pourrait y être utile, non seulement exercée mais sans nul doute versé dans un certain degré de roublardise.

Pourtant là il y avait à faire pour le moment avec ce nain aux allures décidément fort déplaisantes et ses bravades arrogante à propos des créatures sylvestres habitant les forêts. Il soupira, un caractère pareil serait difficile à gérer au sein de l'expédition, quoique ... Stolig savait les nain loyaux, c'est un élément à ne pas perdre de vue.

Alors qu'il réfléchissait, la jeune femme dont il avait remarqué l'entrée l'aborda de manière fort courtoise. Son visage fin et racé, ses manières délicates et sa diplomatie naturelle eurent un effet des plus bénéfique sur l'humeur de l'intendant de l'assemblée. Il eut aucune peine à reconnaitre là les traits caractéristiques des bardes, étant à l'assemblée entourés de plus d'un ou une.
- J'arrive chère enfant, j'arrive bien sûr qu'il me plairait de vous accorder un entretien Stolig était sincère. Il tenait là pour sûr le premier membre de son expédition. Elle semblait dégourdie, connaissant déjà son nom et sa beauté naturelle agrémenté par un charisme sans pareil, serait appréciée parmi les elfes sauvages si d'aventure ils devaient interagir avec eux. Il était connu que les enfants de Tel'Quessir se complaisaient dans les apparences plutôt que dans le fond des choses. La regardant s'assoir, il en revint vers celui qui voulait mettre sa hache au service de l'Assemblée.

- Alors Maitre nain, soyons clairs. Nous recherchons des mercenaires pour partir à la recherche d'un de nos membres disparus. Il n'y va pas de trancher des arbres ou couper la tête à toute créature rencontrée, pourtant votre hache pourrait s'avérer être une protection efficace... Mais je tiens à la discrétion, l'efficacité et la plus haute diligence...

C'est alors qu'il reçu par le biais de la pensée les salutations de personnages haut placés de la Fraternité de la Côte. Il fronça les sourcils dirigeant prestement son visage vers la table de la jeune femme. ¤ Diantre, ¤ pensa-t-il ¤ La Fraternité, voilà qui est terriblement étrange. Cela fait des lunes qu'on a plus entendu parler d'eux. L'affaire se corse, se pimente, se complique... Elle aurait été parfaite pourtant ..¤ Ca ne déplaisait pas outre mesure à l'Intendant. Il aimait ça, rien n'était plus intéressant qu'un problème épineux qui solliciterait toutes les capacités de son intellect. Il pourrait peut-être en outre la convaincre de passer quelques temps au service de l'Assemblée, à moins qu'elle ne soit venue pour l'intégrer et rester en apprentissage. Il n'était pas rare que des membres d'autres guildes ne viennent passer une séjour au sein de l'école et de sa bibliothèque renommée. Il jeta un coup d'oeil au sombre thayen qui avait été le premier à envoyer son serviteur requérant une entrevue. Stolig hésitait entre la curiosité pure de s'adresser directement à la jolie envoyée de la Fraternité ou continuer les choses dans l'ordre prescrit. L'heure était à l'organisation des différentes affaires qui se présentaient à lui. Levant la tête vers Fasur il lui glissa un "excusez-moi un instant" poli, rapide si pas distrait.

Stolig avait décidé de prendre les choses à l'endroit, c'est à dire dans l'ordre. Aussi se dirigea-t-il sans ambages vers les deux hommes de Thay, accompagné d'une certaine méfiance, cependant la requête était polie et le gnome connaissait le caractère ombrageux et fier de ce peuple. Il aurait peut-être quelque chose d'intéressant à offrir, après en avoir prit connaissance, il irait voir ce que veux la Fraternité. Il jeta un oeil vers Inymys qui l'observait, s'assurant que le potentiel mercenaire supplémentaire restait bien dans les parages, puis se hissa sur la chaise en face des deux hommes.

Nedjec semblait avoir parfaitement compris le message que son maître lui avait murmuré et hocha la tête pour le lui signifier. Il resta donc assis à côté de lui, observant lui aussi les aller venues dans l'auberge. Il posa néanmoins un regard troublé sur la jeune barbare indiquée par son maitre. On a beau être esclave, les désirs n'en étaient pas moins éteints. Peut-être même le contraire, n'ayant là qu'une seule petite liberté accordée par les Maitres, celui de partager sa couche avec les esclaves féminins de la maison. Le serviteur de Dzahim se demandait pourquoi son maitre le mettait en garde. Après tout, des propos séditieux il en avait déjà entendu. Il était d'origine thayenne et connaissait parfaitement sa place. Mais Nedjec ne put porter plus loin les pensées alors que le gnome venait s'assoir à leur table

-Stolig Pierrefendue, Intendant de l'Assemblée d'Everlund. Il pensait que ce serait inutile de cacher son identité. Ces hommes là de toute façon avaient un réseau d'information étendu et il se trouve peut-être que cet humain le savait déjà. Autant commencer sur un fond de vérité. Vous m'avez demandé, me voici donc Maitre ?....

Il était certain qu'Inymys avait là devant lui de quoi alimenter ses pensées en observant depuis son comptoir les différents agissement du gnome, qui à première vue était fortement sollicité et autour duquel tournaient différents personnages dont la jolie donzelle remarquée un peu plus tôt. Tout cela présentait un intérêt, agrémenté ou désagrémenté par l'apparition d'une petite bande de nains couverts de poussière, le geste conquérant qui arrivèrent en réclamant de la bière à corps et à cris. Heureusement Inymys venait d'être enfin servi...

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zahim était ravi, et ne se cacha pas de le montrer. C'est un sourire fier et sérieux qu'il adressa au gnome. Avant de prendre la parole d'une belle et profonde voix dans un commun parfaitement maitrisé. Le Thayen poussa même le vice de la bienvenue parfaite en proposant au gnome de prendre une boisson à ses frais. Gageant cependant que les barbares avaient la politesse de ne jamais chercher à ruiner l'hôte en commandant ce qu'il y avait de plus cher.

Il ne s'était cependant pas levé avant que le gnome ne se soit assis. Indiquant qu'il se plaçait au moins en égal, si ça n'était en un rang plus élevé. Il aurait put se faire assassiner pour moins à Thay, mais après tout, la population ici n'était composée que de barbare.

- Maitre Pierrefendue, je vous adresse le bonjour. Si je vous ai mandé à ma table, c'est que je me suis laissé entendre dire que vous aviez une expédition délicate à mener. Comme mon serviteur vous l'a indiqué, je suis disposé à vous rendre service. Si du moins la contrepartie est intéressante. Voyez vous, je subit actuellement un léger contretemps dans mes projets. Aussi, ne pouvant me contenter de me morfondre, je décidais de tirer profit de la situation. Je ne suis pas l'un de ces oisifs d'aventurier. Aussi, je ne me joindrais à vous que si certaines condition me semblent satisfaisantes.

Moment propice et judicieusement exploité pour une pause dramatique accompagnée d'un regard pénétrant. Il fallait indiquer au gnome qu'il n'était ni idiot, ni désespéré. Et laisser entendre le second point indiquait le plus souvent que l'on correspondait aux caractéristiques du premier lors d'une négociation.

- Mon serviteur et moi même avons quelques expériences en différents domaines. J'ai moi même combattu et vaincu un démon de Delhumide. Outre mes qualités de commerçant reconnue, je fut membre d'une prestigieuse école en ma nation, je puis aussi mener des hommes avec circonspection et habileté. Je ne doute donc pas un instant, qu'au vu de vos besoins dont j'ai entendu parlé, je corresponde à ce que vous cherchez. En échange d'une avance convenable, quelques cent pièces de votre monnaie d'or, et d'un second paiement adéquat aux difficultés de l'expédition, à son retour effectif et si celle-ci s'avère accomplie selon votre grée. Second paiement dont nous discuterons la nature, bien ou services.

Il avait visé volontairement haut dans le prix de l'avance. D'une part pour se garantir les éventuels frais que cette expédition pourrait nécessiter. D'autre part pour mesurer le degré de difficulté et de nécessité que représentait cette mission. Il était évident que sa proposition était à négocier. De même, Stolig put remarquer que Dzahim, sans lui cacher sa provenance en mentionnant Delhumide, avait systématiquement évité le nom de Thay. Il ne connaissait que trop bien la haine que les « barbares » nourrissait à l'encontre de sa « civilisation » aussi évitait-il d'échauder les oreilles attentives du public que composait la population de l'auberge. Il s'attendait évidement à ce que le gnome des profondeurs n'agisse de même.

Ayant fini de parler, il regardait attentivement le gnome le laissant prendre le tour de parole et répondre à sa proposition. Cependant, Dzahim le trouvait fort sympathique, aussi esquissa-t-il un sourire de douce amabilité non feint, mais évidement travaillé.