Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 4

epuis toujours, Mirtzar avait constaté qu'il existait un gouffre important entre ce que décidait sa tête et ce que finnissait par faire le reste de son corps. Pendant cet instant fatidique où, une fois de plus, il mettait en danger tout le reste du groupe en cédant à une impulsion mal venue, son coeur lui hurlait d'intervenir tandis que son esprit lui interdisait de faire un pas vers ce qui était de manière trop évidente un piège. Mais son coeur était vraiment trop puissant pour que son esprit aie même une chance infime de l'emporter.

Tout en s'avançant en faisant d'aussi grandes enjambées que ses courtes jambes le lui permettaient, le nain d'or pensait à ce qu'il était en train de faire. Il voyait clairement que le gamin tenait entre ses mains ce qui ressemblqit à un étui à parchemins. Il ne connaissait pas grand chose à la magie mais il savait que les enfants de cet âge capables d'utiliser cet art subtil étaient fort peu nombreux et que la conclusion la plus logique n'était pas qu'un jeune prodige venait de voler à leur secours. Malgré tout, il essayait de se persuader que cela était une possibilité qu'il fallait prendre en compte. Un peu d'aide supplémentaire ne serait pas de trop, cela au moins il en était certain.

Mais l'hypothèse qui lui semblait la plus probable était très différente et bien moins satisfaisante. Mirtzar avait été élevé dans la plus pure tradition nanesque et le peu qu'il connaissait à la magie lui venait de son peuple. Et il savait que ceux de sa race étaient capables d'inscrire de la magie dans des runes permettant de fixer des sorts en des lieux stratégiques. Lui-même n'y avait jamais eu recours, bien sur, mais il savait que cela existait et que nombre d'autres races, moins enclines à apprécier l'art pictural nain faisaient de même avec des runes explosives ou piégée d'une autre façon. C'était cela qu'il craignait que l'enfant tienne mais il essayait de faire comme si cette idée était stupide. Au pire, il n'était pas certain de préférer vivre en ayant vu un enfant exploser à quelques mètres de lui sans avoir fait le moidre geste à une mort rapide si ce n'était indolore.

Quatrième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
4 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : 22°, ensoleillé, temps brumeux.
Moment :13h à 14h

MJ
Narration: Tous

e fils de la pierre avança vers le petit garçon à pas vif, comme guidé par l'impérieuse nécessité de ne pas rester dans l’expectative malgré les risques que cela pouvaient engendrer pour lui-même mais également pour tous ses compagnons. Pouvait-on vraiment lui reprocher? Le frère des Marches avait fait preuve d'une détermination exemplaire pour retrouver la jeune fille et les autres enfants, au mépris de sa propre sécurité et sans faire grand cas des multiples blessures qu'il avait reçu. Mirtzar ne pouvait s'arrêter maintenant, pas si proche de l'objectif...

Il s'arrêta à quelques pouces de l'enfant chétif sans pour autant s'emparer de l'étui à parchemin qu'il tendait. C'est là que l'enfant prit la parole d'une voix tremblante. La frayeur se lisait clairement dans ses yeux gris.

- De la part du maître....

Aël’Telàwërith qui avait emboité le pas au nain, le devança et s'empara en premier de l'étui. Fort de son Art, il s'était rapidement assuré que cet objet ne contenait aucune once de magie. En vérité, l'étui et le velin à l’intérieur étaient tout simplement inoffensifs. Le prélat de Corellon ne prêta aucune attention à l'enfant et extirpa rapidement le parchemin qu'il déroula. D'une écriture souple et déliée, le natif d'Evereska reconnu sans peine salangue maternelle, de l'espruar...

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

¤ C’est peine perdue, jamais cette « tête de pierre encadrée de poil » n’apprendra la sagesse ! ¤

Ce fut sa pensée lorsqu’il prit dans ses mains l’étui de parchemin que le petit humain leur tendait. Une rapide détection de la magie rassura le prêtre-mage. Il n’y avait pas de piège, ni sur l’étui, ni sur le parchemin qu’il contenait. Aël’Telàwerith fit un pas en arrière pour mettre de la distance entre lui et l’enfant et permettre à Mitzar d’agir si l’enfant tentait quelque chose de stupide.

Là le Faernsuor-Mah déroula le document et commença à lire. Son visage resta impassible, et pourtant au fond de son cœur, s’était un mélange d’émotion. Les premiers écrit le remplir de satisfaction. Rien que le fait de savoir qu’ils étaient une sacrée épine dans le pied du Drow Rilack était une bonne. De plus, ce dernier semblait perdre patience. Et ça, c’était bon pour eux, car s’était dans ces moments là, que l’on faisait des erreurs.

Mais la suite était bien de trop belle pour être vraie. Ca sentait le piège à plein nez, et ce n’était pas le fait d’envoyer un enfant devant qui changeait quoi que soit à ce sentiment. Car l’esclave comme le Ssri’Tel’Quess l’appelait était par définition saccarifiable. Et si l’elfe noir voulait clairement en finir, il serait venu en personne pour régler ça au plutôt. Hors ce n’était pas le cas. Non, il les invitait à se rendre dans un lieu qu’il avait choisi tout particulièrement. Rilack aurait le bénéfice du terrain, et pour une bataille, c’était un sacré avantage.

Quand fait qu’il n’y aurait pas d’embuche, c’était tout simplement une insulte à l’intelligence des Ar’Tel’Quess. Ceux qui faisaient confiance aux elfes noirs découvraient rapidement le gout amère de la trahison, et c’était bien souvent la dernière saveur qui leur était donnée de savourer dans ce monde. D’ailleurs, le parchemin disait que le petit humain les conduirait aux enfants. Il ne précisait pas s’ils étaient encore vie ou pas. Pour Aël’Telawërith, la situation était fort simple. Il n’avait absolument aucune confiance dans cet écrit, et il agirait comme s’il ne l’avait jamais lu.

Le serviteur de Corellon avait de la peine pour l’enfant soumit à la volonté d’un drow qu’il appelait maitre. Mais pour l’elfe doré, il était tout aussi sacrifiable que pour ce Rilack. Il lui lança un regard froid et donna ses ordres.

- Attend là Sum-Ssri’Tel’Quessir ! Mitzar revient, il ne craint rien… pour le moment.

Aël’Telàwërith fit demi-tour pour revenir vers le reste du groupe. Il ordonna aux meilleurs archers, de rester vigilant et réunit le reste du groupe afin de leur parler et de mettre au point la stratégie à adopter. Il prit soin de rester suffisamment près des archers pour qu’ils puissent entendre.

- Voila la situation. Le drow Rilack veut nous entraîner dans un piège et on appât, ces les enfants. Soit ils sont déjà mort, soit ils ne risquent rien jusqu’à ce que nous arrivions à eux. Donc, rien ne presse ! Il ne s’agit pas de faire comme notre ami « tête de pierre » et de foncer dans le tas bêtement. Je vous demande de faire preuve de maîtrise et de patience. Il n’arrive rien aux enfants pour le moment. Rilack dit vouloir en finir rapidement. Ce qui veut dire, qu’il espère nous tuer rapidement. Sinon, il serait venu ici pour sa reddition. Hors là, il souhaite nous entraîner sur « son » terrain. Et nous allons y aller!

Le serviteur de la Couronne d’Arvandor regarda tour à tour chacun des protagonistes. Pour voir s’il avait toute leur attention. Puis il reprit la parole.

- Nous allons progresser en deux groupes. Sir Shalan avec le groupe Ele vous ouvrez la marche. L’enfant sera notre guide, mais ne lui faite aucune confiance. Il est sous l’influence des Dhaerow. Dès que vous voyez une porte, dépassez là de quelques pieds et fixez vous le temps que nous, groupe Ly, nous nettoyons les pièces et assurons vos arrières. Je ne veux laissez aucun ennemi dans notre dos. Inutile de chercher à être discret, ils savent que nous sommes là. Rilack nous attend, alors prenons notre temps. Avançons lentement mais surement. Chaque ennemi éliminé serait un ennemi de moins sur notre dos lorsque nous arriverons à Rilack. Quand tout le monde est prêt, nous pouvons y aller. Une dernière chose, ce temple est sacré. On ne touche à rien et on ne vole rien. Besthunit Nenle (Hâtons-vous lentement).

Aël’Telàwërith rassembla le groupe Ly constitué de Khell, les éclaireurs : Enoriel – Narvarth, le groupe choc avec Mitzar – Ezedrin - Aël'Telàwërith et le lunaire Nérian. Ce qui était valable en forêt, ne l’était plus dans cet environnement. Aussi, fallait-il ré-articuler le groupe pour être le plus efficace possible.

- Mitzar et Narvarth vous passez devant, nos flèches devraient pouvoir passer au dessus de vos têtes sans vous toucher. Enoriel avec Khell vous vous occupez de tout ce qui sera à droite quand nous entrons dans une salle. Ezedrine avec Nérian, vous prenez la gauche. Avec Nérian, nous sommes en réserve d’intervention, pour vous prêter main forte en cas de mauvaise rencontre et éventuellement appeler du soutien du groupe Ele. Soyez très vigilant compagnons, il pourrait bien que cet endroit soit crépit de pièges vicieux. Pour le Bien… allez fièrement.

Il n’y avait plus qu’à attendre que le groupe Ele se soit organisé pour commencer l’exploration du temple. Pendant ce temps Aël’Telàwërith adressa une supplique à Corellon et prononça à voix basse la Dhaerowathil, la prière de l’Archer Noir pour le fléau drow. L’heure de la vengeance venait de sonner.

¤Reste calme Mirtzar..¤
Narvarth espérait que le nain ne réagirait pas à la pique du noble elfe, qu'il se contiendrait assez pour ça.

La vive réaction du Molosse avait prit le sagespectre au dépourvu, a peine avait il commencer a poser ses yeux sur les taillis environnants pour s'assurer de l'absence de présence hostile, que le nain s'était déjà avancé auprès de l'enfant.

Le hin savait que son frère d'arme avait un cœur d'or, et en y réfléchissant il n'aurait put s'attendre a une autre réaction de sa part, mais il aurait aimé qu'il soit moins impulsif, histoire de laisser au groupe tout le temps possible pour se préparer a un éventuel traquenard...

Le geste était fait, l'enfant et la missive qu'il apportait n'étaient pas des pièges immédiats, et du coup le groupe était maintenant informé des volontés de Rylack.

Une fois mis au courant du contenu du message, il n'eut pas le temps de porter de conclusion sur ces informations, déjà le noble elfe donnait son avis sur le sujet.

Après réflexion, le hin se dit qu'il n'était pas bien loin de son raisonnement.
Il n'avait aucune confiance en la parole du voleur d'enfant. Bien qu'il ne l'avait encore jamais rencontré directement, il se basait sur sa rencontre avec les sombres elfes en Annauroch, puis avec les sbires de leur adversaire, pour être d'accord de systématiquement douter des propositions que pourrait leur faire Rylack.

Quand au plan d'action qui leur était proposé pour leur progression, il n'avait rien a en redire, il ne tenait absolument pas a laisser quiconque d'hostile derrière eux, tant pour la sécurité des enfants quand ils ressortiraient que pour aider l'elfe a libérer ses terres de l'envahisseur.
-Ne devrions-nous pas nous assurer qu'aucun gnoll ou autre ne se cache plus loin sur l'ile? Qu'aucune mauvaise surprise ne nous attendra quand nous ressortirons?

Quoi que décident les autres, il affermit la poigne de ses mains sur ses armes, et alla se placer au côté de Mirtzar si jamais ils devaient entrer immédiatement dans le temple.

-Allons, mon Frère, nous allons en finir avec cette vilénie, ta hache trouvera bien vite le cou de ces voleurs d'enfants.

Oh qu'il était pressé d'en finir avec cette histoire, son sang bouillonnait rien que d'entendre l'enfant parler de Maitre.

Le chevalier de Seldarine brava comme son confrère nain tous les principes de prudence en découvrant l’enfant. Ce qu’il rendait exceptionnel ce chevalier mis à part sa loyauté sans faille à l’égard du Père de la Seldarine et ses enfants, était son cœur pur et sa compassion. Il ne supportait pas que ceux qui disposent d’un pouvoir et d’une force en abusent et notamment s’en prennent à des enfants quelque soient leurs races. Corellon ne tolérait jamais une telle ignominie. Shalan contint sa colère, préférant porter secours à l’enfant. Il rengaina sa lame et s’agenouilla devant l’enfant. Il s’adressa ensuite à lui en commun avec une voix douce et confiante pour le rassurer.

- Mon prénom est Shalan. Je suis un chevalier. Tu n’as plus rien à craindre. Et toi comment tu t’appelles ? Tu es en sécurité maintenant. Tu as peut être soif, faim ?

Tout en parlant, il ouvrit son sac pour y sortir un petit morceau de pain et de la viande desséchée pour les proposer au gamin.

Il écouta son frère doré exposer son plan. Il avait raison. Il fallait intervenir au plus vite. Il continua quand même à discuter avec l’enfant pour le rassurer et glaner quelques informations pour savoir s’il y avait encore d’autres enfants.

- Je viens sauver également tes amis. Alors tu peux me raconter où ils sont et qui sont les méchants…

En attendant sa réponse, il s’adressa au prêtre elfique en espruar.

’ …



Diplomatie / enfants.
Suit le plan énoncé + détection du mal à gogo

Encore une fois une grimace déforma le visage du rustre grugach quand il entrevit l'enfant tenant un parchemin. Cela puait l'arnaque et le piège et c'est d'un léger craquement que ca corde d'arc fut bandé et d'un oeil attentionné il visa l'enfant, prêt a le transpercer si une quelconque fourberie se formentait. Il s'avanca quelque peut pour avoir une meilleur visé et c'est a ce moment qu'il enttendit l'enfant mentionner ''son maître'', pour le sauvageons cela était clair, il fallait en finir rapidement, mais être d'une vigilance extrême.

Lorsque le noble Aêl mentionna ses intention, tout comme les fois avant, le dernier des yossmar se mit en action puis siffla Floyr pour que le volatile puisse s'approcher de lui et ses collèges.

Il fallait qu'il se l'avoue a lui même, les enfants, il s'en foutaient; pour lui depuis le début c,était les drows qu'ils visaient, mais avec le temps et le fait de partager des moment intence avec ses collèges de l'occasion, ils avaient réussi a lui faire légèrement changé d'avenu; les enfants devaient être sauvé, mais profondément il doutait qu'ils soit encore possible des sauver: les drows devaient les avoir transformé en monstres.

Il sentait la chasse arriver, son sang circulait d'une facon autre, il avait le gout du fer dans la bouche, le gout du sang lui manquait, celui des drows serait un régal. * Enfin, le moment arrive, ou vous, cher peuple disparut et parents serez venger. Notre nom, père, sera de nouveau respecté.*
Se disait il intérieurement.

Son corp prit place dans la meute de chasseur présent et toute sa vigilence se mit au aguet.



Vigilance.

Arkh ne reconnut pas l'enfant qu'il avait devant les yeux. Il se demandait si les autres le pouvait, après tout il devait savoir à quoi ressembler les enfants qu'ils recherchaient non? Il s’apprêtait à leur poser la question quand il vit Mitzar foncer droit devant. Tout en s'interrogeant sur ce qu'il lui était encore passé par la tête, il se demanda comment faire pour lui prêter main forte. Le druide fut encore plus surpris lorsque le prêtre de Corellon lui emboita le pas.

¤ Si il le suit, il n'a pas du sentir de piège ¤

Il est vrai qu’une telle évidence n’était pas dans l’habitude des drows. Arkh n’en avait jamais vu et encore moins côtoyé un. Néanmoins son ignorance était largement compensée par ce qu’il avait pu lire sur le sujet. Bien que suivant des yeux la scène, le druide restait cependant mal à l'aise. Lire et savoir sont une chose, sentir et appréhender une autre. La méfiance ne le quitta pas, même si toutefois il doutait de pouvoir apercevoir quelque chose qu’Yvhann ou Enoriel n’aurait pas senti. Arkh ne voulait pas s’appesantir plus que de raison sur le pourquoi du comment. Devant l’imminence d’un combat, trop réfléchir n’amenait que le doute, exception faite du haut commandement, qui lui devait s’insinuer dans les pensées de l’ennemi pour le piéger. Il n’était pas commandant, mais simplement soldat, penser n’était pas son rôle. Le druide se fit alors la remarque que de là à croire qu’un soldat devait suivre aveuglément les ordres de ses supérieurs, il n’y avait qu’un pas. Chose auquel il ne pouvait se résoudre, ni accepter de la part d’autrui. Son raisonnement comportait donc un certain nombre de failles… Les directives du prêtre de Corellon le rappelèrent sur terre. Sans se mêler à la discussion, il attendit que le second groupe se forme

oyant Maitre Aël'Telàwërith venir vers lui, le nain d'or s'attendait à des remontrances fort justifiées. Mais elles ne vinrent pas vraiment. Ce ne fut pas vraiment une déception, ni même une surprise. L'elfe était bien trop gentil pour lui mettre correctement les points sur les i. Cela pouvait s'avérer un problème mais ce n'était pas le plus urgent à régler. La première chose que devait faire Mirtzar était de donner son avis sur leusr plans avant qu'ils ne soient mis en pratique. Et il devait donc le faire assez vite.

En refaisant le chemin inverse à la suite de Maitre Aël'Telàwërith, Mirtzar vit que Shalan, malgré les défauts aue Mirtzar avait déjà constatés avait aussi de grandes qualités et, si il n'en dit rien, le nain d'or ne manqua pas d'en profiter pour le faire remonter dans son estime. Ses réflexions le poussèrent à chercher à considérer leur situation de manière plus précise. Son dernier pas avant d'atteindre le cercle de ses compagnons fut accompagné d'un soupir. Il avait de grandes difficultés à parvenir à penser comme ses alliés, sans doute ne parviendrait-il pas facilement à penser comme ses ennemis. Mais le temps n'était pas au découragement mais aux explications.

“Il ya plusieurs choses dont nous devons discuter avant de nous aventurer dans ces souterrains. Cela ne se voit peut-être pas mais je en suis pas naïf. La première chose que nous devons décider est ce que nous faisons de cet enfant. Honnêtement, nous ne pouvons pas lui accorder notre confiance et nous n'avons pas vraiment besoin de guide. Je ne connais pas aussi bien nos adversaires que certains d'entre vous mais je pense qu'ils sont assez vicieux pour avoir convaincu cet enfant de nous conduire dans un piège au péril de sa vie. Je conseille donc de le laisser derrière nous. Il ne me semble pas dangereux et il ne représente donc pas un ennemi qu nous laissons dans noter dos. Toutefois, si vous craignez qu'il n'aille prévenir des ennemis, il vaut sans doute mieux laisser quelqu'un avec lui.

L'autre chose vient de notre organisation. Je suis d'accord que Narvarth et moi sommes les plus à même d'ouvrir la voie, même si c'est plus un choix par défaut de vrais combattanst doués pour l'infiltration qu'autre chose, mais je pense que cela veut aussi dire que vous devrez couvrir nos arrières de très loin. Nos adversaires usent et abusent de pièges et de magie, deux choses qui sont d'autant plus efficaces que les cibles sont proches les unes des autres. Si nous devons tomber face à de tels obstacles, il serait préférable que Narvarth et moi soyons les seuls à en pâtir.

Enfin, nous devons tous être d'accord sur ce que nous acceptons de perdre. Car il est certain que nous serons confrontés à ce genre de choix et ce n'est pas dans le feu de l'action que nous aurons le temps de faire nos choix. Je pense connaitre les opinions de certaons d'entre nous sur la question mais nous devons tous nous accorder sur ce que nous voulons. Je vais vous dire ce que je pense. Je vois trois cas: si nous devons choisir entre notre mission et la vie d'entre nous, nous devons choisir la mission. Si, dans le feu de l'action, il faut sacrifier un enfant pour réussir, nous le ferons. Enfin, si nous sommes arrêtés et que nos ennemis nous proposent d'échanger un enfant contre autre chose, l'un d'entre nous, le temps de s'enfuir, que sais-je, ... l'un d'entre nous , et je propose que ce soit Maitre Aël'Telàwërith, qui soit le seul juge. Nous ne pourrons pas perdre du temps pour réfléchir.”

Les paroles de Mizar avaient sens pour qui ne connaissaient pas les Ssri’Tel’Quess. Mais pour un Ar’tel’Quess serviteur du Père des Elfes, elles n’en avaient aucun. Pour autant, le nain avait raison, il fallait mettre les choses au point avant de s’engager. Aussi, il y avait nécessité à éclaircir certaines choses. Aël’Telàwërith s’approcha du vaillant combattant. Et il parla avec calme et compréhension.

- Maitre nain, je crains que je ne sois pas bien fait comprendre. Et vous avez entièrement raison d’exprimer vos interrogations. Les elfes noirs sont la personnification du Mal absolue. Alors autant être clair tout de suite. Il n’y aura aucune reddition possible. Ni d’un coté, ni de l’autre. Pour eux, il n’y aura que deux solutions possibles : la mort ou la fuite. Sachez qu’il en sera de même pour nous autres. La perfidie, la malice et la sournoiserie font partie intégrante de l’éducation des drows. On ne peut avoir aucune, et je dis bien aucune confiance en eux ou en leur dire. C’est pourquoi, il n’y aura pas d’échange. C’est tout simplement inenvisageable. Si vous êtes prit par l’ennemi, considérez-vous comme déjà mort. Car c’est la chose la plus douce qui pourra vous arriver. Et si je peux vous éviter de subir les affres d’un esclavage chez eux, c’est avec honneur que je mettrai moi-même un terme à votre vie. Et je vous demande d’en faire de même pour moi. Pas de prisonnier, et pas d’échange, ce combat s’inscrit dans la lutte immémoriale du Bien contre le Mal. De plus, je ne sacrifierai aucune de nos forces vives pour l’un de ses enfants. Pour la bonne et simple raison que cela nous affaiblirait, offrant l’opportunité à l’ennemi de nous achever, nous et les enfants que nous pourrions éventuellement sauver. Je refuse de leur simplifier la tâche par faiblesse. C’est dur à admettre, mais c’est la seule solution viable, si l’on ne veut pas leur laisser la victoire. Pour ma part, les enfants sont déjà morts. Tous ceux que nous pourrons sauver, ça ne sera que du bonus. Bien qu’au fond de moi, j’espère que nous auront le maximum de "bonus" possible.

Le Faersuor-Mah espérait que cette fois-ci, il avait été clair. Il restait les autres questions plus stratégiques à aborder. Et Aël’Telàwërith allait le faire sans détour.

- Mitzar, vous et Narvarth n’ouvrirez le chemin que pour le groupe Ly. Et notre mission ne sera que de nettoyer les pièces que nous laissons derrière nous. Des pièces dans lesquelles nous ne sommes pas sensé entrer. Partant du principe que Rilack nous sous-estime, c’est ce qui me fait dire, que la résistance que nous y rencontrerons sera d’une nature combattante et non magique ou piégeuse. La responsabilité d’ouvrir la voie de la tête de la colonne revient au groupe Ele. Eux devront être beaucoup plus vigilants à ce sujet. Et ce n’est pas pour rien, que l’un de leur éclaireur est Yvhann avec Flyor. De même que ce n’est pas pour rien que l’enfant sous l’emprise du « maître » sera à l’avant avec ce groupe. Et qu’il le sache, s’il nous entraine dans un piège, il sera le premier à y périr.

Malgré la détermination affichée, l’elfe doré comptait sur l’instinct de survie de l’enfant pour les avertir d’un éventuel piège. Et la menace n’avait pour d’autre but que de faire comprendre, que l’enfant n’avait pas plus de chance avec eux, qu’avec les drows. Ainsi, peut-être reviendrait-il sur le « choix » de son camp.

- Mais s’il nous conduit sereinement, alors il aura la vie sauve et recouvra sa liberté. Mais une chose est certaine, il vient avec nous. Le laisser ici, c’est assurément l’échec de sa mission et nous signerions son arrêt de mort, aussi sûrement que si on le tuait nous même. Nous n’avons peut-être pas besoin de guide. Mais, si l’on suit la voie qui nous tracée, nous laissons croire à Rilack qu’il a encore la maitrise du jeu. Peut-être aurons nous une chance d’arriver jusqu’aux enfants et jusqu’à lui. Dans le cas contraire, il y a fort à parier que nous retrouverons un charnier et que l’ennemi se sera envolé. Il nous sous-estime depuis le début. En nous proposant cet « arrangement », il nous sous-estime encore. Laissons-le croire qu’il a raison. Je pense que c’est le mieux. Il est sûr de lui et de sa réussite, c’est pourquoi je crois qu’il ne fera en partie ce qu’il dit. Tout au moins jusqu’à ce que nous arrivions à lui. Ensuite, il va nous falloir des nerfs d’acier. Car, il est presque certain qu’il se servira des enfants comme d’un bouclier. Si cela est le cas, rappelez-vous ce que je vous ai dit. Considérez les enfants comme déjà mort. Et si nous échouons et que certains d’eux meurent réellement, il vaudra voir cela comme une libération des souffrances et humiliations sans fin que les drows leur feront subir. Le reste, sera du bonus.

Aël’Telàwërith commençait à avoir un doute. Combien d’entre eux auront les nerfs assez solides pour ne pas fléchir le moment venu. Fussent-ils humain, il n’était pas facile de laisser périr des enfants. Mais aucun des libérateurs n’étaient responsables de la situation dans laquelle les otages se trouvaient. Ils ne pouvaient faire que le maximum pour tenter d’en libérer le plus possible. Et Aël’Telàwërith le savait, il était quasiment impossible de les sauver tous.

- Sommes-nous prêt compagnons ? Sommes prêt à faire ces sacrifices au nom du Bien et de la Liberté? Sommes-nous digne d'être cet espoir pour les enfants qui survivront ? Sommes-nous prêt à être le bras armé de la Justice et d'un avenir meilleur pour ces enfants, pour tous les enfants, pour Cormanthor et pour tout Faerûn? L'heure de la Vengeance a sonné. C'est aujourd'hui que nous rendrons Justice pour les jours volés à ces petits humains, aujourd'hui que nous vengerons leur innocence infantile perdue, aujourd'hui que nous libérons ces terres du Mal qui vient outreterre. Et c'est aujourd'hui que l'île des soupirs meure pour devenir Myth Suyoll la Cité de la renaissance. Grâce à vos sacrifices désormais le Temple du Seigneur du Temps deviendra l'étoile de l'espoir, protectrice de la forêt de Cormanthor et de la vie sous ses frondaisons où le rêve fédérateur du Coronal Eltargrim Irithyl renaitra de ses cendres. Sommes-nous prêt à être la goutte d'eau qui deviendra l'océan de tranquillité. Haut les cœurs compagnons que vos dieux vous garde et avant!

Ezédryn, s'étira longuement, les muscles douloureux aprés cette longue journée. Il avait vraiment l'impression qu'un lutin malicieux avait profité d'un moment d'inattention de sa part pour ouvrir son sac et y glisser un âne mort...

Il regarda l'enfant et son coeur se serra. Ezédryn n'avait aucun souvenir de son enfance et, probablement pour cette même raison était littéralement fasciné par eux, par leur innocence, leur gaité spontannée, leurs chagrins immenses oubliés dans les cents battements de coeur qui suivaient. Celui-là avait vraiment l'air mal en point et Ezédryn sentit son coeur s'emplir de pitié pour ce dernier et de colère à l'idée qu'un être cruel la-dessous faisait subir qui sait pire à d'autres...

Ecoutant les divers commentaires que l'arrivée de l'enfant avait suscité, Ezédryn eut alors un hoquet et ne pût s'empêcher d'avoir un sursaut d'indignation en entendant les conclusions tant du nain que de l'elfe doré.

- Honte à vous Maitre Nain ! Honte à vous Aël ! Quoi ? Vous seriez prêt à sacrifier les enfants à la "réussite de notre mission" ? Mais de quelle mission parlez vous ? La seule que je connaisse est de sauver ces enfants que vous vous proposez de sacrifier. Alors je dis NON, non, on ne sacrifiera pas les enfants que nous sommes venus sauver à une quelconque mission "sacrée" ou alors il faudra me passer sur le corps.

Se disant il se rapprochait de l'enfant. Il était reconnaissant à Shalan de lui avoir parlé gentiment. Cela tempérait un peu le courroux qu'il éprouvait. D'autre part les questions que Shalan posait à l'enfant lui semblaient éminemment plus précieuses que tout les lénifiants discours qui avaient suivi. Se retournant vers Aël, il reprit la parole :

- Quand à cet enfant que vous vous proposez allègrement de sacrifier en le faisant marcher en première ligne... Tout en nous faisant des discours sur la nature du Bien et du Mal... Vraiment ! C'est pas la honte qui vous étouffe et j'en suis étonné... C'est au nom du même Bien que vous vous proposiez de me trancher la gorge alors que je venais de vous offrir mon aide si mes souvenirs sont bons ? Oui ce même Bien j'imagine, croyez moi si je le recroise un jour je lui cracherai à la gueule....

Reprenant son souffle il se tourna vers les autres :

- Quand à cet enfant donc songez qu'il est notre unique témoin, qu'il sait probablement quelque chose qui pourrait nous être utile, la disposition des lieux, le nombre de drows différents qu'il aura pu voir, que sais-je encore. Ah ! Flutouille, je n'aurais jamais du dire ça, dans quelques instants notre preux défenseurs de la vertu et du Bien Suprême va nous proposer de lui passer les pieds au dessus des braises...

Posant une main sur la tête du jeune enfant, il termina son laïus d'une voix fatiguée :

- Bref... Cet enfant ne me quittera pas et marchera en arrière garde à mes cotés. Ce sera peut être le seul que je pourrai sauver ...

Glissant une main dans son sac il eut la surprise de ne pas y trouver un âne mort mais quelques baies sucrées qu'il avait rammassé le matin même au réveil

- Tiens petit prends ça... Moi c'est Ezédryn et avec ma gueule cassée je fais peur à tous les méchants du monde... Et même parfois aux enfants - ajouta-t-il avec un sourire - mais je te rassure ceux-là n'ont rien à craindre de moi...

Pour Ezédryn sa décision était prise, il ne bougerait pas d'ici jusqu'à que l'enfant ait repris suffisament courage pour leur dire vers quoi ils se dirigeaient si allègrement... Adressant un sourire à Shalan, il lui glissa en apparté :

- Merci. Ta solicitude envers cet enfant m'empêche de désespérer... Je t'en suis reconnaissant à un point que tu n'imagines pas...