Le banni, Njini

Tout était allé trop vite. La jeune ensorceleuse n'avait pas eu assez de temps pour rassembler les informations nécessaires, mais la vue du collier laissait confirmait bien ses pires craintes. Elle observa un instant la sortie du dragon et réfléchissait à haute voix, prenant Aegis comme interlocuteur obligé et privilégié :

- Aegis, si nous libérons les prisonniers maintenant, il y aura du grabuge dans le camps et on va savoir qu'on est ici. Si on les libère pas, l'un d'entre eux mourra. Nous n'avons aucun moyen de poursuivre le chef maintenant qu'il a le contrôle du dragon. Tu penses que c'est l'anneau qui détiens le pouvoir, moi aussi mais pour le dérober on est pas sortis de l'auberge... Que diantre vont-ils faire avec un dragon à cette heure-ci ?

Le dilemme était de taille. Ils allaient devoir imaginer un plan des plus audacieux et pour sauver tout le monde et pour libérer le dragon... Tu as dit Dracosire ? Il est vieux alors ce dragon dit-elle soudainement l'oeil brillant au souvenir de la formidable créature qu'elle venait de rencontrer. Sans attendre sa réponse elle poursuivit : Il faudrait peut-être continuer à interroger cet halfelin qui semble bien connaitre son affaire, et te connaitre toi non ? Et peut-être qu'avec leur aide, on pourra libérer toute la smala, dragon compris !

N'Jini s'apprêtait à nouveau à rentrer dans la pièce des prisonnier, après de s'être rassurée qu'il n'y eut personne Au fait, il n'y a pas moyen de contrer le pouvoir de l'anneau ? demanda-t-elle subitement pensant à ces zones où la magie ne fonctionnait plus Tout sort a des failles, suffit de savoir lesquelles ? non ?

Narration

15 martel 1373

Argil réfléchit un court instant avant de répondre à Njini.

-En fait non, je ne le connais pas c'est cela qui est étrange. Pourtant lui me connait bien apparemment. Par contre il y a quelque chose qui me chagrine. Le fait que ces cinq là soient des futurs repas pour le dragon. Cela m'étonne grandement car les dragons mangent littéralement n'importe quoi. Tout ce qui existe sur cette terre peut servir à les nourrir. Alors pourquoi se limiter à cinq pauvres créatures, à moins que...À moins que leurs tortionnaires ne veulent se débarrasser d'eux. Il y a autre chose que je ne m'explique pas, c'est comment le chef a pu obtenir le contrôle de ce dragon. Mais pensons d'abord à la solution plutôt qu'au problème. Nous allons voler l'anneau du chef et aussi les clés du bâtiment accessoirement. Reste à savoir comment procéder, car si j'ai quelques talents magiques, je ne suis qu'un piètre voleur.

Argil entraina à sa suite Njini vers l'extérieur du bâtiment. Une fois sortie ils examinèrent les environs immédiats. Se diriger vers la baraque du chef était un exploit. Même en cette période de nuit tout était éclairé et il y avait trop de gardes pour risquer de passer inaperçu. Il fallait trouver un autre angle d'approche pour espérer voler le chef.
-Une idée de comment faire ? Nous avons encore un long moment avant que la nuit se termine et le chef est parti également.

N'Jini n'avait pour l'heure pas grand chose comme solution à proposer. Elle serait bien allée de l'avant, entrant dans ce camps en minaudant et se frayant un passage vers la tente du chef, mais honnêtement, elle n'avait aucune envie de se retrouver en cage avec en prime un tout nouveau collier autour du cou. Brièvement ses pensées se tournèrent vers cet anneau. Cela l'interpellait grandement ayant toujours été intéressée par les objets de ce genre. Fouillant sa mémoire, elle essaya d'y puiser le maximum d'information, des détails qu'elle aurait pu glaner ici et là et qui lui donnerait l'avantage de savoir exactement ce que c'était. Mais ce n'était pas le plus important, ils ne l'avaient pas en leur possession.

Elle exposa la solution d'infiltration sous forme de fille de joie cherchant à se remplir la bourse à Argil d'une manière déjà peu convaincue, certaine que cela ne marcherait pas. Apparemment il aimait les choses magiques et les maniait très bien. Elle aurait beaucoup de mal à berner sa volonté ou lui jeter de la poudre aux yeux. Se poser en tant que marchande d'objets de pouvoir seraient bien, ou ... Elle s'arrêta et posa un regard d'or calculateur sur le mage :

Pensez-vous que ce chef là serait intéressé par un œuf de dragon ? Elle savait que l’œuf était bien protégé au sein du Monastère donc il n'y avait aucun souci à se faire quand au devenir de ce jeune futur dragon. Par contre il pourrait exciter la convoitise du chef. Mais là encore, l'ombre du collier autour du cou et la cage dorée la guettait. Mais en fait ils étaient deux !
Une alternative commença-t-elle, hésitante alors qu'elle développait son idée si c'est possible bien sûr, serait que vous alliez lui proposer cette information. Vous avez plus d'un tour dans votre sac de magie et vous êtes bien plus puissant que moi. Si d'aventure vous aviez un sort d'invisibilité genre de chose dans vos sorts, nous pourrions y aller tout les deux. Et pendant que vous parlementez, moi je l'assomme ou mieux je le traine devant le jugement de Kelemvor et l'anneau serait rapidement en notre possession. Bon j'en conviens, il serait peut-être mieux d'attendre son retour, et en attendant il aurait sans doute fait des dégâts... Mais pour l'heure je ne peux pas inventer autre chose comme plan ! Et vous ?

Keeper of Forbidden Lore : +1 par don d’héritage démoniaque sur Connaissance (plans), Arts de la magie et Savoir Bardique Cherche des infos sur l'anneau qu'elle a aperçu.

Narration

15 martel 1373

Argil parut gêné. Il avait un sourire plutôt crispé quand N'Jini lui proposa de parlementer avec le chef des brigands.

-Parlementer avec lui ? Effectivement c'est une autre possibilité, mais qui malheureusement ne pourra pas se faire. Je suis disons en disgrâce à ses yeux, après lui avoir tellement joué de mauvais tours et même peut-être plus encore. Il faudrait trouver autre chose. Pour ce qui est de l'invisibilité c'est une idée mais pour cela il faudrait que je puisse consulter mon grimoire. Le soucis est que...

Argil marqua une pause comme s'il sondait l'âme de N'Jini.

-Et bien pour faire court, je ne l'ai plus. Il existe toujours, mais on me l'a volé. N'allez pas répéter cela à n'importe qui. Je soupçonne les voleurs qui se trouvent ici, de l'avoir. Mais je soupçonne aussi qu'ils ne savent même pas qu'il l'ont. Pour n'importe qui, il ne s'agit que d'un simple livre de cuisine. Seul un vrai pratiquant de l'Art pourrait s'apercevoir de quoi il s'agit. Heureusement qu'il me reste ceci.

Il désignait son bâton qu'il avait en main. Cette révélation tempérait les ardeurs magiques de N'Jini mais pas ses sens. Ils s'étaient éloignés suffisamment du campement pour entendre tout ce qui pouvait se trouver autour d'eux. Ce fut un simple craquement dans la neige qui interpella N'Jini. Quelqu'un ou quelque chose approchait d'eux, mais ce qui était étrange c'est qu'il arrivait de l'extérieur du campement et que personne n'en était sorti jusque là. Le soucis était qu'elle ne voyait personne autour.

¤Peste ... ¤ Le visage de l'ensorceleuse se rembrunit. Ils n'allaient pas trouver la solution à leur épineux problème de sitôt. Elle fixait le visage de son guide avec un mélange de réflexion et de vague commisération. Les mages avaient toujours leur problème avec leur grimoire. Si celui-ci se faisait voler, ils en devenait aussi faible que des nouveaux-nés. Son regard brilla un instant alors que son regard glissa le long du bâton qu'il venait d'avouer être magique. Une vague envie de s'en accaparer la tiraillait. Mais elle avait promis, et ce n'était pas le moment de craquer...

D'un geste du bras elle arrêta les pas d'Argil, tournant la tête vers le vague bruit qu'elle avait aperçu. Doucement elle attrapa son arbalète et l'arma d'un carreau. Elle fit signe au mage de se fondre dans les ombres choisissant elle même l'ombre d'un arbre auquel elle s'adossa pour avoir un parfait équilibre. Elle passa la langue sur ses lèvres comme pour en gouter le sang qu'elle verserait peut-être, puis attendit, le carreau prêt, le doigt sur la gâchette. ¤ Il a intérêt à arriver vite ¤ pensa-t-elle ¤ je pourrais faire chanter mon arbalète sans même le faire exprès. ¤

Narration

15 martel 1373

Njini put entendre une voix à défaut de voir son propriétaire.

- Mes excuses pour le dérangement, loin de moi l'idée de vous interrompre dans votre discussion ! Je ne cherche nullement les ennuis, il se trouve que ma présence ici est purement fortuite.
Je me rends bien compte de l'absurdité de mes propos, mais c'est malheureusement la vérité. Si vous le permettez, j'aimerais vous exposer ma situation. Croyez moi, je suis tout aussi surpris que vous de me retrouver dans cette maudite neige, au milieu de je ne sais où. D'ailleurs, peut-être pourrez vous même m'aider à comprendre où je suis et ce qui m'a transporté ici. Si vous acceptez de ne pas tirer d'abord et poser les questions après, je me relèverais, et laisserait mes mains bien en vue.
Ah, j'oubliais! Bien que je ne doute pas de votre vivacité d'esprit vu votre temps de réaction, j'aimerais, si possible, que votre décision soit prise promptement. En effet, bien que la position allongée ne me dérange pas, la froideur de la neige elle, pose un problème.

Argil indiqua la direction vers laquelle la voix semblait venir. Il posa aussi sa main sur l'arme de Njini pour lui indiquer qu'il n'y avait rien à craindre.

-Levez-vous donc et rejoignez-nous. Ce n'est pas qu'il fasse plus chaud ici mais si la moitié de ce que vous dites est vrai alors il vaudrait mieux qu'on ne reste pas à découvert trop longtemps. Et puis quelqu'un de perdu ici, c'est un comble je dirais.

¤ Bon, il ne m'ont pas l'air hostile, c'est une bonne chose. ¤

- D'accord, je me lève. Je n'aurais pas tenu bien plus longtemps de toute façon.

Il se leva, doucement, afin de ne pas paraître avoir de mauvaises intentions. Il fit en sorte de laisser ses mains bien en vue, toujours dans le but de paraître inoffensif.

- Vous dites qu'il ne fait pas bon rester à découvert, y a t'il un quelconque danger dans les parages, mis à part ce fichu temps ? Dit-il en se dirigeant d'un pas décidé vers l'endroit ou se tenaient les deux inconnus. Il reprit: "Je suppose donc que faire un feu est exclu. C'est bien ma veine, mes vêtements auraient bien besoin d'être séchés."

En s'approchant, comme à son habitude, il observa les deux personnages. L'homme était un mage, comme son bâton pouvait laisser penser. Plus proche, il pu s’apercevoir qu'il avait un certain âge, au vu de ses cheveux totalement blanc. Il était par ailleurs d'apparence plutôt banale. Mais Kharel, bien qu'il ne le connaissait pas, eu le pressentiment que cette apparence cachait un personnage mystérieux, presque inquiétant.

¤ Quelqu'un qu'il va falloir garder à l'oeuil, je suppose. Même si la femme doit aussi avoir son lot de secret. En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle se fiche de son apparence. ¤
C'est alors qu'il aperçut ses yeux.
¤ Hé bien, voila qui rehausse le personnage ! Ce genre d'yeux n'est pas courant ! Quelle couleur ! Enfin, ne la fixons pas non plus comme un idiot. ¤

Maintenant qu'il était assez proche, il pu se présenter:

- Bien le bonjour, et enchanté de faire votre connaissance. Je suis Kharel, humble rôdeur au service de la nature. Puis-je connaitre vos noms ? Je suis sûr que vous avez beaucoup de questions à mon sujet - j'en ai quelques unes moi même - mais d'après vos dires, ne serait-ce pas mieux de trouver un endroit moins exposé, maintenant que tout le monde a pu me voir venir à vous ?

¤ Argile est trop confiant ... ¤ C'était la première chose qui venait à l'esprit de Njini alors qu'elle relâcha un peu son étreinte, sans pour autant ranger son arme. Elle attendit que l'homme continue à s'exprimer, prenant son air sévère. Il ne semblait pas bien méchant, mais parfois les pires démons se cachent sous des visages d'innocents.

Vous êtes arrivé ici par hasard ? continua-t-elle sur le même ton un peu moqueur de son compagnon. Personne n'arrive dans ce coin perdu par hasard ! Sa voix avait pris une teinte aussi froide que la neige qu'il venait de quitter. Même le hasard n'arrive pas ici par hasard ... termina-t-elle extrêmement sérieuse et secrètement fière d'avoir trouvé une belle conclusion. Argil avait un drôle d'effet sur elle. Voilà qu'elle avait envie de plaisanter maintenant, chose tout à fait rare de la part de cette ensorceleuse qui prenait tout au sérieux.

Mais elle devait avouer que cette rencontre fortuite la remettait d'aplomb, et quelque part lui permettait de penser à autre chose qu'à ce dragon qui pendant un bref instant lui avait permit de bien le regarder sans pour autant l'avoir condamné à une mort subite. Il fallait absolument qu'elle mette la main sur le pouvoir de cet homme. Ce collier, la clé enfin tout ce qui faisait que cela s'entremêlait dans sa tête à force de chercher à terminer sa mission.

Avancez donc sous le couvert de l'ombre étranger et racontez-nous votre arrivée fortuite que l'on puisse ensuite décider de votre sort. Et puis souffrez que je vous fouille, j'aimerais pas trouver quelque chose qui pourrait indiquer que vous êtes un espion ... ou quelconque envoyé de la bande de pillards là ...

Elle avait baissé son arbalète mais restait toutefois sur ses gardes. Jetant un oeil au mage à côté d'elle, elle leva un sourcil pour signifier qu'elle ne croyait pas en son histoire. Enfin ça il l'aura déjà compris

¤ Elle m'a l'air méfiante, restons sur nos gardes. ¤

Kharel sourit et commença à avancer vers les deux acolytes.

- Avancer dans le couvert de l'ombre, ça je sais faire, la discrétion est un peu ma signature, en temps normal. Pour ce qui est de la fouille, si cela peut vous mettre dans de meilleures dispositions, ma foi allez-y.

Il reprit soudain son sérieux.

- Notez bien cependant que je ne suis pas du genre à me laisser fouiller par une inconnue, si charmante soit elle. J'y consent uniquement parce que la situation l'exige. Et aussi parce qu'à force de serrer si fort votre arme, vous allez avoir des crampes.

Son regard se durcit encore d'avantage.

- D'autre part, votre ton moqueur n'est guère approprié ici ma dame, sachez que je n'ai aucunement l'envie de plaisanter de la situation présente. Vous auriez peut-être préféré que j'invente quelque mensonge plus crédible pour vous berner ? Il s'arrêta, arrivé près du couple incongru. "Voici donc mon histoire. Cela va être rapide: J'étais en Wealdath figurez vous, mon chez moi. Et cela quelques instants seulement avant que vous m'entendiez m'aplatir dans la neige. C'est alors que j'aperçus un phénomène très étrange, dont je ne saurais expliquer l'origine exacte. J'ai tout d'abord été interpellé par un flou un peu plus loin devant moi. En m'approchant, j'ai pu distinguer une sorte de disque magique qui avançait doucement en flottant. Il semblait également comme absorber ce qui se trouvait autours, il mangeait ma forêt !

En prononçant ces mots, il serra les poings et marqua une pause.

- C'est ce qui m'a fait agir stupidement. Je me suis précipité, croyant pouvoir stopper le phénomène, mais alors que j'arrivais à proximité, tout ne fût soudain que lumière et je me suis retrouvé ici. Je suppose que j'ai moi aussi été happé par ce disque. Un air songeur passa sur son visage, comme s'il avait eu une idée. "Il faudrait vérifier si d'autres objets sont arrivés ici également ou si je suis le seul."

¤ Peut-être apprendrons nous quelque chose d'utile. ¤

Son regard se porta sur le mage.

- Messire, pardonnez moi si je me trompe mais vous semblez être un homme versé dans la magie, auriez vous une idée de ce dont ça pourrait être ? Il tourna ensuite la tête vers la femme. "Je suis également à l'écoute de toute suggestion que vous pourriez faire." L'elfe posa son sac par terre et écarta les mains. "Allez-y, fouillez-moi maintenant, que ça soit fait, peut-être qu'après me ferez assez confiance pour me dire vos noms ?"

Narration

15 martel 1373

Argil regarda l'elfe avec un étonnement non dissimulé. Tenant son bâton à une main, il invita l'elfe à venir le rejoindre.

-Inutile de le fouiller. Je crois ce qu'il dit. Je pense même savoir ce qui vous est arrivé. Je m'appelle Argil et voici ma complice du moment que je laisserai se présenter. Vous me dites que vous êtes passé à travers quelque chose. Je pense que vous avez emprunté un portail sauvage. J'ai entendu dire qu'il en existait quelques uns de part le monde, et un peu plus dans les lieux chargés de magie et de secrets. Par contre, venant de la Wealdath, j'ai bien peur que cette contrée vous soit totalement étrangère. Nous sommes dans les marches d'argents, près du village de Fortnouveau. Si je suis bien un pratiquant de l'Art, je tiens à vous prévenir tout de suite que je ne suis pas en mesure de vous permettre de rentrer chez vous, pour le moment du moins. Mais puisque vous êtes là, vous pourriez nous aider et je vous aiderai en contrepartie. La situation est la suivante. Ces bâtiments que vous voyez au loin, sont un campement de bandits notoires. Nous avons appris qu'ils retiennent un dragon contre sa volonté ainsi que d'autres prisonniers. Enfin ils m'ont dérobé un objet précieux que je souhaiterai ardemment récupérer. L'exposé des faits étant accompli il vous sera facile de comprendre ce que nous voulons faire. Le seul soucis qui se pose, porte sur la manière d'agir. L'idée de libérer le dragon est séduisante, mais voler la bague qui maintient le contrôle sur le grand ver est difficile. De plus, je n'ai toujours pas localiser exactement l'objet que je recherche. Il est quelque part dans ces bâtiments, mais j'ignore où. Si d'aventure vous décidiez de nous apporter votre concours à notre mission, cela serait grandement apprécié.