Le banni, Njini

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Narration

14 martel 1373 crépuscule

Les bruits de pas se rapprochaient toujours et encore. Plus rapides, plus bruyants. Quand, tout à coup, deux hommes déboulèrent, tout haletant, du coin de la maison devant laquelle ils se trouvaient. Ils s'arrêtèrent net, devant Njini et Mithralon comme si on leur avait coupé tout élan et ôté les muscles de leurs jambes. L'un d'entre eux pris la parole. Sa voix était fluette, remplie de peur et d'inquiétude.

-Ne nous faites pas de mal, nous vous donnerons tout ce qu'on a, mais ne nous tuez pas s'il vous plait.

Cet étrange discours dans la voix de ce homme avait de quoi ébranler même le moins sentimental des hommes. Mais, soit les deux hommes les prenaient pour quelqu'un d'autre, soit ils avaient un bonne raison de craindre Njini et Mithralon. Comme pour accentuer cet effet, l'homme ajouta.

-Vous n'êtes pas avec eux n'est-ce pas ? Vous êtes venus nous sauver ?

Presque imperceptiblement, les deux hommes se dirigeaient vers la porte. Cherchaient-ils des renforts ou à s'enfuir ? S'ils les laissaient faire, ils n'allaient pas tarder à le savoir.

Deux hommes surgirent puis s'arrêtèrent. Mithralon les regarda intensément, cherchant un éventuel signe menaçant. Mais vraisemblablement, les deux hommes étaient tout bonnement paniqués, apeurés par ce qui les poursuivait.

Mais de nature méfiante, le jeune paladin garda sa main droite sur le pommeau de son épée. Il lança un bref regard interrogatif vers Njini, puis décida de répondre aux deux hommes, sa main gauche leur demandant de s'arrêter :

-Nous ne vous voulons aucun mal. Nous sommes de simples voyageurs. Que se passe-t-il donc ici? Qui fuyez-vous? Des pillards? Des orques?

Mithralon ne voulait pas agir sans savoir ce qu'il se passait dans cette petite bourgade qui était tout sauf paisible. Et par leur peur panique, ces hommes devaient connaître l'origine du mal qui touchait Fortnouveau.

N'Jini attendait, silencieuse et immobile. Elle suivit la progression des pas au travers des sons perçus d'une façon intense, tellement intense qu'elle put presque imaginer la course des personnes qui arrivaient. Tout son corps était tendu. Pourtant des personnes qui semblent se hâter ne sont pas synonyme d'attaque généralement. Mais dans un lieu totalement inconnu elle se devait de se méfier. Mithralon lui lança un regard qu'elle lui rendit, un contact rassurant, elle n'était pas seule. Rapidement les deux personnes arrivèrent à leur rencontre. Leur peur était manifeste. Quelque chose de grave était en train de se passer en ces lieux, et d'une façon ou d'une autre ils allaient être entièrement impliqués. D'un geste qui se voulait rassurant elle leva une main montrant sa paume vide, non armée. Elle tenta un sourire rassurant, quoique, les mettre à l'aise ne sera pas facile, vu que la situation devait être critique pour faire peur ainsi à tout un village

- Calmez vous Messire, nous venons d'arriver céans. Expliquez nous.

N'Jini avait remarqué qu'ils se mouvaient vers la maison, probablement pour se mettre à l'abri. Si tout le village était regroupé dans une seule maison, voilà qui rendrait la chose facile à leurs ennemis. C'était sans doute une des choses qu'il ne fallait nullement faire. Mes les humains avaient cet instinct grégaire en cas de danger, tout comme un troupeau de chevaux qui se rassemblent en une masse compacte, recherchant une éphémère sécurité au sein de l'anonymat du groupe :

- Peut-être est-ce mieux que nous nous mettions à l'abri conclut-elle. Ces hommes ne prendront pas le temps de leur expliquer tout en détail en plein rue, la chose était évidente Vous pourrez ainsi nous raconter à votre aise ce qui menace vos vies et votre village.

Narration

14 martel 1373 crépuscule

Les deux hommes semblaient un peu rassurés mais restaient quelque peu nerveux. Ils s'avancèrent en direction de la porte que l'un d'entre eux ouvrit. Ils pénétrèrent à l'intérieur et invitèrent N'Jini et Mithralon à les rejoindre.

-Venez, rester dehors n'est pas sûr. On sera en sécurité à l'intérieur.

Ne sachant pas vraiment ce qui se tramait en ces lieux, car étant nouvellement arrivés, les deux compères pénétrèrent dans le baraquement à la suite des deux hommes. Ceux-ci s'empressèrent de refermer la porte actionnant le verrou de cette dernière.

-Voilà nous étions les derniers, vite suivez nous ! nous ne sommes pas encore complètement en sécurité.

Ils filèrent droit vers la cave et entrèrent à l'intérieur en descendant les escaliers. Arrivés en bas, ils refermèrent la porte et commencèrent à la barricader avec d'autres personnes qui se trouvaient déjà là. La pièce étaient très grande et beaucoup de monde se trouvait ici. Des femmes, des enfants des familles entières même. Un silence absolu, presque sinistre régnait en ce lieu. Même les nouveaux nés semblaient être aphone ou du moins plongés dans un comportement pour le moins peu expressif. Ils ne savaient pas ce qui se tramait ici, mais une chose était sûre. Tout le monde était terrifié.
Les deux hommes rencontrés précédemment les retrouvèrent et commencèrent à leur donner des explications.

-Voilà, nous sommes tranquilles pour le moment. Nous ne risquons plus rien ici. Comme vous avez pu le remarquer le village est dans un sale état. Cela fait depuis une éternité que nous subissons des attaques répétées de monstres venus du ciel. Jusqu'à présent, grâce au fortin que nous avions, nous avons pu les contenir et même les repousser. Mais il y a de ça deux jours, deux dragons sont passés au-dessus du village et ont fait de gros dégâts. Et là tous les soirs, ils reviennent toujours à la même heure. Ils se battent entre eux et finissent par repartir. Cependant les bandits ont profité du désordre pour venir piller le village et il ne reste plus assez de membre de la milice pour nous protéger. Aussi nous sommes obligés de nous terrer ici. Les dragons sont déjà passés mais les bandits ne devraient plus tarder maintenant. Voilà vous savez tout. Mais à moi de vous poser une question ? Vous êtes ici pour nous aider ?

N'Jini se retrouvait exactement dans la situation qu'elle ne désirait nullement. Enfermée dans une cave en compagnie de tout le village. Elle fit le tour des visages angoissés des femmes, des enfants muets, les yeux agrandis par une peur transmise par ses aînés, tout en écoutant soigneusement l'homme qui lui parlait. Elle jeta un coup d'œil à son compagnon de route, afin d'essayer d'y lire ses pensées. Il avait l'air fort, un paladin... Il est connu dans le royaume que de toute façon il se battrait aux côtés des villageois. Cela faisait partie de son serment, du moins le supposait-elle. Pourtant si toute la milice avait été décimée, que des bandits s'approcheraient du village, il fallait encore savoir combien, et pourquoi ils revenaient. Ce n'était pas l'habitude des pillards, qui une fois leur forfait accomplis, s'en allait trouver quelque autre endroit pour se servir. Elle regarda les hommes devant elle d'un air grave. La question était posée en effet.

Le but de son voyage était à Fortnouveau. Elle avait à cœur de repayer les enseignements octroyés par Kolimar Velcor et le monastère. Elle se devait remplir sa mission. N'Jini eut un sourire narquois ! Voilà qu'elle se sentait redevable,un tout nouveau état d'esprit. Elle pensait peut-être avoir une prochaine occasion de trouver dans les murs du monastère cet état de vrai repos, chassant de son âme tout inquiétude, bien protégée, à l'abri de tout maux et de toute vilénie... Elle se força un retour vers le présent. L'histoire des dragons l'interpellait. Il leur fallait des renseignements supplémentaires, c'était certain. D'abord rassurer les villageois, puis le questionnement, puis la mise au point d'un plan, donc informations sur le village avec tous ses atouts et ses faiblesse. Le paladin à ses côtés, plus rompus aux métiers des guerres lui serait surement d'un grand secours :

- Je ne suis qu'une simple voyageuse brave gens, et mon but était ce village. Mais au vu de votre situation, bien sûr que je vous aiderais au mieux. D'abord laissez moi vous dire que tout n'est pas perdu. Vous n'êtes peut-être nullement rompus aux arts de la guerre, mais vous n'êtes pas manchots non plus. Nous avons là des femmes désireuses de protéger leur enfants, des jeunes, petits, silencieux et lestes, et vous messieurs capable de bâtir mais de détruire aussi ! Mettant au profit cette force qui coulait dans ses veines, elle se redressa, irradiant cette étrange beauté lorsqu'elle tentait de convaincre. un héritage maudit certes, mais qu'elle avait, avec l'aide de ses entrainement patiemment tenté de discipliner. Elle sentit le picotement de ce sang étranger, l'héritage lointain d'une famille honnie. Posément elle reprit : Il me faut pour cela quelques précisions. D'abord parlons de ces dragons qui se battaient entre eux. Dites moi exactement si ils sont venus détruire le village ensemble, ou est-ce le résultat de leur combat qui a occasionné les dégâts ? De plus, j'ai eu ouïe dire que Fortnouveau abritait un éleveur de dragons... n'est il point ici ? Des précisions d'un spécialiste pourrait s'avérer utile... Et il me faudrait un plan précis du village avec toutes les issues, les sous-terrains, les conduites d'eau, les passages abrités et discrets...

N'jini espérait que son assurance octroierait un peu de courage à ses braves gens, et elle était d'avis d'essayer de rassembler en eux assez de courage pour qu'ils puissent les assister dans leur combat, si celui-ci devait avoir lieu

Narration

14 martel 1373 crépuscule

L'homme resta stupéfait par les déclarations de NJini. Il la regarda de haut en bas plusieurs fois cherchant visiblement une réponse aux questions qu'ils se posaient en lui. Il secoua la tête comme s'il reprenait ses esprits et continua.

-Nous avons essayé bien sûr de résister, mais voyez où ça nous a mené. Et puis ces fichus dragons reviennent toujours. Je ne sais toujours pas pourquoi ils se battent ici, mais ils ont tout cassé en deux temps trois mouvements. Le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne se sont pas le moins du monde intéressés à nous.

L'homme s'arrêta un instant pour réfléchir, puis poursuivit.

-Par contre vous me dites qu'un éleveur de dragons est ici ? C'est bien la première fois que j'entends cela. Vous auriez davantage de précision sur lui ? Tout le monde se connait par ici alors il ne devrait pas être difficile à trouver.

Il attendit la réponse de la jeune femme quand un bruit de quelque chose de lourd qui était tombé se fit entendre au dessus de leur tête. Immédiatement tout le monde se précipita dans le plus grand silence vers le fond de la salle, le plus éloigné de la trappe qui menait au-dessus. Quelques hommes se tinrent près de cette dernière, armés de simples gourdins. Des bruits de pas se firent entendre. Il y avait du monde au dessus d'eux, beaucoup de monde. Tout le monde suivait du regard un hypothétique marcheur. La poignée de la porte barricadée s'actionna, quelqu'un essaya de de la bouger sans succès. Il n'insista pas et les bruits de pas reprirent. L'ambiance était aussi pesante et lourde que les pieds qui martelaient le sol. Puis comme ils étaient apparus, les bruits cessèrent. L'homme souffla et reprit en parlant très doucement, si doucement que Njini et Mithralon eurent du mal à entendre.

-Ils sont encore là. Il faut attendre que quelqu'un nous dise d'ouvrir. Il y a une personne au dehors qui fait le guet pour nous.

Cependant, ils n'auraient peut-être pas le temps d'attendre cette personne. Quelque chose se fracassa contre la porte barricadée. On essayait de défoncer la porte. La panique s'installa parmi les gens. Plus personne n'osait parler. Les enfants commençaient à pleurer, alors que les mères les prenaient tout contre elles. Seuls six hommes se tenaient face à cette porte qui résistait encore pour le moment. Les coups contre elle se multipliaient. Combien de temps allait-elle tenir et surtout qu'allait-il apparaitre ensuite ?

N'Jini avait le cœur qui battait la chamade et chaque coup ressenti sur la porte faisait trembler ses jambes, comme si ils étaient portés contre sa personne. D'un geste brusque, elle intima le calme. Il fallait qu'elle réfléchisse aux options ouvertes devant eux. La situation n'était guère brillante : des femmes et des enfants dans le fond, six hommes apeurés avec leur gourdins, Mithralon et elle. Aucune issue de secours visible, ils étaient comme des rats dans une cage et présentait surement une cible facile. Une question se posait : si c'était des amis, la vigie les auraient avertis et aucune tentative d'enfoncer la porte ne serait nécessaire. Donc le pourcentage que derrière la porte se trouve des ennemis étaient élevé. Elle jeta un regard alentour : il fallait rapidement trouver de quoi piéger la pièce rapidement et efficacement. La porte ne tiendrait plus très longtemps.

Ses yeux tombèrent sur le petit escalier en terre qui descendait dans la salle. Une vague idée se formait dans son esprit. Elle prit une inspiration et se mit à l'oeuvre. D'abord, les enfants et les femmes en groupe au fond de la salle formaient une cible idéale. En un seul coup plusieurs pouvaient se retrouver blessés. Il fallait absolument qu'ils se dispersent préférablement en s'alignant le long des murs. Elle encouragea donc tout le monde de se repartir de part et d'autre et demanda si quelqu'un avait une corde ou deux. Les laissant trainer à terre, si c'était possible, lever une corde ferait tomber quelques ennemis potentiels. En dernier recours bien évidemment. Elle se concentra après sur la porte trappe. Une chose était bien certaine, c'est qu'ils n'allaient pas pouvoir s'engouffrer tous à la fois par cette trappe. Ce serait au compte-goutte. C'était peut-être là une chance supplémentaire. L'escalier serait une grande aide aussi. Elle demanda aux hommes armés de gourdins de se placer à trois de chaque côté, prêts à frapper les intrus. Puis sans s'arrêter prit sa gourde et mouilla l'escalier. Jetant un coup d'oeil malicieux à Mithralon, elle croisa les bras, se remémorant la formule. Si ces manants allaient vouloir descendre, il auraient d'abord à passer une jolie plaque givrée sur l'escalier. Juste avant que la porte de vola en éclats, elle incanta le sort,d'une voix rauque, accomplissant les gestes, qu'elle lança sur l'escalier à moins d'un mètre d'elle, givrant l'eau qu'elle venait d'y verser.

Puis elle ferait face à quiconque s'avancerait, seule avec Mithralon à ses côtés, le bâton en main, prête à défendre sa vie et celles que le destin avait voulu lui confier. Sa beauté démoniaque irradiant la pièce, quiconque avancerait ne verrait peut-être ni le piège glacé sous ses pieds, ni les hommes postés sur le côté et encore moins les enfants collés dans les jupes des maman pâles d'angoisse et de crainte

Narration

14 martel 1373 crépuscule


Njini se prépara pendant que Mithralon restait inerte et passif. Elle prépara le terrain alors que les coups de boutoir sur la porte se faisait de plus en plus violent. Elle eut à peine le temps de finir ce qu'elle avait tendu comme piège, que la porte commença à craquer. Deux coups plus tard, une poutre ou un rondin de bois passa au travers de cette dernière. Elle ne put pas distinguer exactement ce qui se tramait derrière mais des bruits de paroles se firent clairement entendre. Plusieurs personnes déblayèrent la porte et se firent un passage assez large pour passer. Quelqu'un entra et commença à descendre les escaliers. Ce qui devait arrivé arriva et il glissa sur les marches couvertes de glace. Il fût presque aussitôt rejoint par un autre qui atterrit de la même manière juste à côté. Plus personne n'arriva et aussitôt tout le monde tomba sur les deux hommes. A terre et déboussolés, ils furent très vite mis hors d'état de nuire. Non pas tués mais complètement assommés et inconscients. Tout le monde releva la tête en direction de la porte défoncée attendant de voir débouler d'autres personnes, mais seulement des cris leurs parvinrent aux oreilles. Des cris de terreur, comme si ceux d'en haut avait vu Baine en personne ou pire encore. Des bruits de pas de course se firent entendre au dessus de leur tête. Les intrus fuyaient. Pourquoi ils ne le savaient pas, mais ils fuyaient. Deux minutes plus tard, le silence était de mise. Quelqu'un se présenta à la porte peu après et annonça d'un ton étrangement doux.

-Ils sont tous partis, vous pouvez sortir d'ici. Je crois qu'ils ne sont pas près de revenir.

Le coeur de N'Jini rata un battement alors qu'elle entendit le craquement de la porte. Elle se sentait comme un animal prit au piège dans cette pièce, mais avait décidé de chèrement vendre la vie de ces gens. Cela la distrayait de sa propre peur de rejoindre le royaume des morts. Ayant un but ultime, une mission à accomplir ôtait toute peur. Elle serra son bâton dans ses doigts prête à se battre lorsque deux hommes tombèrent à ses pieds. Vite mis hors d'état de nuire, son regard frôla leur visage, alors qu'elle intima l'ordre à Mithralon(¤d'aucune utilité cet homme lठpensa-t-elle fugacement) d'au moins attacher solidement les victimes de son piège qui avait prouvé son utilité, restreinte certes mais c'était déjà ça.

La voix se voulait rassurante.¤Partis ? Du secours venu du ciel ? Il y a cinq secondes j'allais mourir et là on me fait savoir qu'ils étaient tous partis ?¤ Une vague de méfiance habita son cœur. Elle pensa bien sûr à un piège. Quoi de plus facile de calmer le petit animal d'une voix douce pour le faire sortir de son terrier. Elle consulta la foule du regard cherchant à savoir si quelqu'un connaissait cette voix. Son bras avait arrêté ceux qui s'apprêtaient à avancer avec trop de confiance. Il fallait d'abord s'assurer qu'ils ne tomberaient pas simplement dans les bras de ceux qui les cherchaient en premier lieu

- Partis ? Qui êtes vous ? Descendez là, celui qui a parlé que je voie votre visage clairement. Et méfiez-vous ! Nous sommes armés et prêts à nous défendre ! Elle jeta un regard vers les "armés" en soupirant et pensa même une prière vers un dieu qui connaissait bien la torture de ceux qui viennent de quitter la vie ¤Dieu de la Mort, le destin de ces gens est entre vos mains ! Étendez votre protection sur eux !¤

Narration

14 martel 1373 crépuscule

Njini se tenait prête à tout pensant qu'on essayait de la duper. Tenant fermement sa position, elle attendit la réponse de l'inconnu. Cette dernière ne tarda pas et pris la forme d'un éclat de rire.

-Hahaha, si vous voulez je fais descendre. Mais pas de blague hein. J'ai la peau fragile et les coups de bâton nuisent à mon tain. Mais avant que je descende j'ai une petite chose à régler.

Elle entendit l'inconnu se déplacer tout près de l'entrée de l'escalier et s'arrêter brusquement.

-Reculez-vous un peu, ça risque de chauffer un peu.

Ne sachant pas si l'homme disait ça pour rire ou pas, tout le monde recula instinctivement. C'est alors qu'apparu une gerbe de flammes qui s'arrêtèrent pile au bas de l'escalier. L'effet sur la zone gelée que Njini avait créée juste avant fût immédiat. Il n'y avait plus la moindre trace de glace ni même d'humidité. Un peu inquiète, comme tous ceux qui l'entouraient, Njini attendit impatiente et curieuse la venue de l'inconnu. Celui-ci ne tarda pas et fit son apparition. Il était assez âgé, les cheveux et les poils d'un blanc profond avec quelques pointes grisonnantes encore. Il était grand, assez musclé, et l'air quelque peu inquiétant. Il avait une regard dur, qui semblait sonder votre âme. Il s'appuyait sur un bâton et observait tout le monde tout en se frottant son menton lisse et dépourvu de barbe. Il n'était vêtu que d'une simple robe de couleur bleue, du moins il y avait longtemps. Le tissu était usé et délavé mais était tout de même intact et ne présentait pas de trace de coutures ou de rapiéçage. En fait il s'agissait d'une vielle robe délavée mais d'apparence neuve. Une simple cordelette entourait sa taille d'où pendait une bourse à l'apparence bien remplie.

-Et bien me voilà. Je vous ai dit qu'ils étaient partis. On ne les reverra pas cette nuit. Par contre demain c'est une autre paire de manche. On peut remonter maintenant ? Les enfants ont peur de cette endroit, il y a trop de mauvais souvenirs d'associés en ce lieu.

Alors que les premiers habitants osèrent regarder en direction de l'homme, l'un d'entre eux se permit une remarque que Njini entendit.

-Tu es sûr que ce n'est pas lui ? Il lui ressemble pourtant.

L'homme se tût immédiatement quand il s'aperçut qu'il était écouté et ne dis plus rien, comme un enfant pris la main dans le sac et qui restait tout honteux de s'être fait prendre.