A la recherche des âmes perdues, Arkaius, Dinenda et Nirannor

Après quelques mots échangés dans l’intimité de leur tête à tête, Dinenda se releva péniblement. Grâce aux bons soins de son frère, il pourrait se bouger sans trop de difficulté. Mais l’elfe lunaire ne se leurrait pas. Il était bien loin d’être en forme. Même s’il tentait de la cacher au mieux, il en restait parfaitement conscient. Il lui faudrait temporiser pendant un bon moment avant de récupérer toutes ses facultés physiques.

Une ombre passa sur son visage, car pour la première fois il voyait la réussite de sa mission remise sérieusement en cause. Et il le savait, il n’avait pas me droit d’échouer. Fort heureusement en ses moments délicats Nirannor était là, et sa vision des choses lui avait paru des plus sage. Alors que l’Innatoh voyait les autres se rassembler autour des inconnus, Dinenda lança un regard à son frère et s’approcha du reste du groupe.

Lorsque l’Avariel ouvrit la bouche, les dernières questions que pouvait encore se poser l’elfe argenté se dissipèrent comme la brume dans le vent. Ils étaient bien là… enfin… déjà !! Le refus de l’homme fut plutôt bien accueilli par le Gardien des Mystères. Cela pouvait faire tourner les choses à son avantage par la suite des évènements. Mais ce que l’homme ajouta ensuite laissa le Teu’Tel’Quess perplexe.

Un mystère venait d’être révélé, un second naissait plus obscure encore : de la magie ? Et ce n’était pas la question que venait de poser cet homme qui allait apaiser l’elfe.

- Jhaamdath !?! Quel elfe, ayant un temps soit peu étudié les arts profanes, pourrait l’ignorer ? Mais si ces parchemins ont rapport avec Jhaamdath, alors Arkaius, il est hors de question que ce savoir atterrisse entre de mauvaises mains. En l’occurrence qu’il passe par les vôtres. Cette «proposition» n’arrangera probablement que votre parti, et nul autre. J’espère que vous ne pensiez pas sérieusement ce que vous avez dit. Mais, dans un premier temps, je suis également curieux de savoir ce que vous avez à dire pour votre défense.

Nirannor se tenait près de son frère gardien, prêt à le soutenir, au cas où ce dernier aurait eu la moindre faiblesse. l'elfe revenait de loin et peut-être s'en le savoir était passé près des portes qui donnent sur le Royaume des Morts.
Mais son Dieu ne semblait pas l'accepter pour le moment et le rôdeur s'en félicitait.

La réalité des choses se compliquait fortement pour les gardiens sylvestres avec les nouveaux venus. Pourtant, Nirannor et ses compagnons de route leur devaient une fière chandelle mais les propos de l'homme semait un trouble dans l'esprit de tous.

Quel était donc ce savoir que tant de personnes tenaient à se procurer ?
L'homme en avait trop dit ou pas assez. Arkaius avait réagi promptement aux paroles de l'inconnu et Nirannor semblait comprendre que le mulan ne travaillait pas pour lui-même.

Le rôdeur laissa parler son frère et regarda du coin de l'oeil les réactions d'Ashyn. Quelle serait sa position face à cet inconnu ?

Une partie d'échec se jouait et chacun avançait ses pièces, prenant bien soin de ne rien dévoiler aux autres. Si Nirannor n'aimait se battre à coup de lames, il détestait encore plus les batailles diplomatiques, ne sachant user des mots. A demi-voix il s'adressa à son ami

- Jhaamdath, cela me rappelle une vieille histoire où il est question d'une citée engloutie sous les eaux mais est-ce la même ?

Nirannor releva la tête, songeant à quelques moments heureux de sa jeunesse où le soir devant le feu crépitant de la cheminée, il aimait entendre ces histoires que son aieul racontait.

Le golem ne broncha pas face au petit manège d'Ashyn qui aussi discrètement que possible retardait l'heure de son départ de la clairière. La vue de la chose de métal ne l'enchantait guère, mais voir les magiciens rouges revenir d'entre les morts grâce à cette machine le rebutait encore plus. Il surveilla sans s'approcher. Malgré tout, il aurait bien rapporté quelque souvenir de cette rencontre, qui l'avait somme toute bien décrassé des quelques dernières semaines. Un bon entrainement que cela avait été, probablement meilleur que bien des jours en salle d'entrainement.

Il rejoint bientôt ses compagnons qui s'étaient avancé à l'abri. Il fut des plus agréablement surpris de voir Dinenda tenir debout sans peine. Quelques effets bienfaisants d'une pommade ou potion étaient toujours appréciés dans ces moments là. Il lui fit un signe de tête, le visage radieux. Il oubliait un instant la douleur qui le lancinait à la jambe à la vue de son compagnon sur pieds. Mais un repos forcé le rattraperait immanquablement s'il voulait recouvrer l'ensemble de ses facultés physiques.

Ne disant mot, il écouta attentivement les paroles de chacun, cherchant les rôles qu'ils prenaient face à cette situation... inattendue. Ashyn repensa aux portraits qu'il avait eu des fugitifs, et hormis sorcellerie -que semblaient bien connaitre et utiliser ces deux nouvelles personnes- il avait devant lui les modèles en chair et en os. Il se rangea proche de Neffalasièl, marquant ainsi son appartenance à la Compagnie des Marches. Il repensa tout d'un coup à l'affiche qu'il avait volé dans l'auberge avant de rencontrer les magiciens rougse. Cent pièces d'or étaient offertes à qui ramènerait ces deux personnes. Mais quel serait alors leur avenir sinon la mort, ou pis, l'esclavage. Le roublard se força à s'habituer à l'idée d'oublier cette récompense, qui lui paraissait l'opposé des principes qui avaient mené ses pas depuis près de dix longues années.
Malgré tout, cent pièces d'or formaient une une jolie bourse.

Jhaamdath ne lui disait rien, ou suffisamment peu pour qu'il n'y prête attention. Il préféra laisser les fugitifs parler, puisqu'ils semblaient apparemment bavards. Dans ces moment là, mieux valait parler en dernier

Le roublard avait une question qui lui brûlait la langue mais qu'il gardait pour la suite de la conversation.

¤ Si ces deux personnes sont si recherchées, quels peuvent bien être leurs espoirs pour le futur ? Ne sont-ils pas déjà condamnés à fuir, jusqu'au moment où ils seraient rattrapés et ce mystérieux parchemin récupéré ? C'est absurde ! ¤

psychologie sur les 2 fugitifs pour connaitre leur état d'esprit



Ce message a été modifié par Ashyn Futhvuer le Mardi 28 Juin 2011 à 22h56

Narration

4 nuiteuse 1372 le matin

Ashyn psychologie résultat par MP

L'homme regarda Dinenda en souriant, mais ne fit aucun commentaire. Il parut même se détendre un peu. Il fit un signe en direction de d'Arkaius tout en ajoutant quelques phrases qui furent sans équivoque.

-Personne n'est intéressé, si l'on désire ces parchemins c'est que l'on a toujours une idée derrière la tête. Mais laissez moi donc vous racontez. Tout commence il y a de ça longtemps, très longtemps. Seuls les mémoires d'elfes s'en souviennent et encore seulement les plus anciennes.

Il fixa Dinenda et Neffalasièl, mais continua son récit sans s'arrêter.

-Ainsi donc des humains réussirent par on ne sait quelle miracle à développer une forme de magie aujourd'hui pratiquement oubliée. L'art invisible. Ils réussirent à dompter ces étranges aptitudes qui provenaient de leur propre esprit. Fort de ces nouveaux pouvoirs, ils commencèrent à se développer et fondèrent un royaume nommé Jhaamdath. Il s'agissait en fait de la capitale de ce royaume, mais très rapidement ils commencèrent à prendre conscience de leurs pouvoirs et surtout de leur puissance. Le cœur des hommes est facilement corruptible et ce qui devait arriver arriva. Ils débutèrent une guerre et commencèrent même à s'étendre avec les victoires qui les accompagnèrent. Seulement là où il y a du pouvoir, il y a de la convoitise. Un de leur dirigeant fomenta un coup d'état et réussi à établir une dictature. La soif de conquête ne fit que s'accroitre mais très vite ils s'opposèrent à un autre empire de l'époque :l'Unther. Pour le conquérir, ils entreprirent la construction d'une grande armada afin d'établir leur domination sur la mer intérieure. Et c'est là que les elfes entrent en scène.

Il fit une courte pause et reprit.

-Pour construire une aussi puissante flotte il fallait du bois, beaucoup de bois. Or, et c'est bien compréhensible les elfes qui habitaient ce qui était une forêt à l'époque, ne l'entendirent pas de cette oreille, sans mauvais jeu de mots. Ils entrèrent donc dans ce conflit harcelant les troupes de la dictature et empêchant la construction de cette armada. Mais les humains rendirent coup pour coup et bientôt les elfes durent faire un choix. Un choix qui changea la face de cette région. Poussés dans leur dernier retranchement, les elfes usèrent de leur haute magie pour éradiquer le royaume de Jaamdath et tout ses habitants. Solution plutôt radicale, mais qui peut se comprendre au vue de la situation désespérée dans laquelle se trouvaient le beau peuple. Ils invoquèrent donc une vague gigantesque, aussi haute dit-on que le mont étoilé, qui se dirigea droit vers les cités du pays. Quand la vague percuta les premières tours tout fut balayé de la carte. Ainsi naquit ce qu'on appelle aujourd'hui le Bief de Vilhon. Il n'y eut aucun survivant dans l'intérieur du royaume, seuls quelques postes avancés subsistèrent quelques temps avant d'être submergés par l'Unther tout heureux de voir leurs ennemis disparus. Cependant, si la vague tua tout le monde ou presque, elle ne détruisit pas pour autant les bâtiments ou tout ce qui était construction. Elle se contenta de les avoir engloutis. Allez visiter ces vestiges seraient pure folie aujourd'hui car les plus hautes tours de l'ancienne capitale ne dépassent même pas l'eau qui la submerge. Sans parler des créatures étranges qui peuple ce monde sous marins. L'histoire aurait pu s'arrêter là si...

Il regarda tout le monde et poursuivit.

-Si on n'avait pas découvert un survivant de cette époque. Oui, un survivant. Vous me prenez pour un fou mais un homme étrange fut découvert par hasard. Un homme ayant plus de mille ans oui. Enfin je dis un homme je devrais dire cette entité car il n'a plus rien d'humain. Ce qui compte c'est que cette homme nous permis de retrouver le chemin sur cet art invisible.

Il regarda Dinenda droit dans les yeux.

-Vous comprenez maintenant. L'histoire se répète encore et encore. Nous étions en train de ressusciter l'ancien royaume. Et nous avons bien failli y arriver. Seulement les magiciens rouges se se mêlés à la partie. Je ne sais comment ils ont appris nos travaux, toujours est-il que qu'ils ont tué l'homme étrange ainsi que quelques autres d'entre nous. Seuls quatre d'entre nous s'en sont sortis. Un est allé dans la forêt d'Arprofond, et les trois autres ici en haute forêt. Nous avons du nous séparé quand les rouges nous ont retrouvé. Nous avons bien essayé de prendre contact avec vous une nuit mais la magie qui se trouve ici est puissante et perturbe mes pouvoirs parfois. Ce qui compte c'est que aujourd'hui vous avez le choix de tout arrêter. Jaamdath ne doit pas revivre, jamais, car nous savons ce qui arrivera. C'est pourquoi nous devons nous enfuir loin d'ici, loin des magiciens rouges.

L’histoire de Jaamdath avait passionné le Gardien des Mystères, s’était une page de l’histoire elfique qui lui était révélée. Mais il avait du mal à imaginer le nombre de morts dans les deux camps à la cause de la folie du pouvoir. C’était tout bonnement écœurant et révoltant. Mais pourtant ce pouvoir avait quelque chose d’intrigant. Non pas que le Teu’Tel’Quess eut envie de le maitriser. Car pour lui, il n’avait rien de naturel. Et de ce qu’il avait pu lire ou entendre cette forme magie ne faisait nullement appel à la tapisserie et n’était donc probablement régulé par aucun dieu. Un danger et une menace pour l’équilibre du monde. Et c’était bien cela qui le dérangeait le plus. Pourtant, il n’était pas bien certain de savoir comment cette magie fonctionnait et quelle en était les effets secondaires. Une chose était certaine, elle était très puissante. Il n’y avait qu’à écouter le récit de ses sœurs de la Confrérie pour se rendre compte de la menace que cela représentait. Il avait envie d’en savoir plus et lever un peu plus avant le voile sur ce mystère.

La fin du récit de l’homme, ou ce qui s’en rapprochait avait interpelé l’Innatoh. D’un coté, il avouait avoir été sur le point de ressusciter Jaamdath. Et l’on pouvait sentir comme une certaine déception de n’y être point parvenu à cause des Thayens. De l’autre, il expliquait que le groupe pouvait mettre un terme à tout ceci en explicitant qu’il ne voulait plus et qu’il ne fallait pas que l’ancien royaume renaisse de ses cendres, ni qu’un autre lui ressemblant puisse voir le jour. Il y avait là un paradoxe sur lequel l’homme devait s’expliquer.

- Tout ceci est fort intéressant et instructif. Pour autant, il y a des zones d’ombres que je vous demanderai de bien vouloir éclaircir pour nous. Si je comprends bien cette magie n’est le fait que de votre simple esprit. Elle n’est soumise à aucune loi et nulle divinité ne la contrôle, c’est bien ça ? Elle ne connait donc aucune limite. Même si la haute magie elfique est puissante, au point de pouvoir noyer un royaume entier sous les flots, elle reste sous le contrôle du Premier de la Seldarine. Il me semble que la divinité Mystra limite l’accès à la toile des humains afin que les folies passées ne se renouvèlent justement pas. Hors, si j’ai bien compris, il n’en est rien avec l’Art Invisible. Alors la question est simple, la réponse le sera sans doute beaucoup moins. Sur quels principes fonctionne cette magie, utilise-t-elle d’une façon ou d’une autre la Toile ? Et qu’elles sont les effets secondaires de cette magie incontrôlée ?

L’elfe argenté doutait d’avoir une réponse à ces questions. Mais, selon lui, elles méritaient d’être posée car les orienter sur la décision future à prendre. Décision qui allait dépendre également des réponses aux questions suivantes.

- Il y a quelque chose que je ne saisis pas. Vous dîtes que vous étiez sur le point de ressusciter l’ancien royaume. Et vous semblez même, d’un certain côté regretter que les Magiciens Rouges aient mis leurs nez dans vos affaires. Et pourtant, vous nous dîtes dans le même temps, qu’il ne faut pas nouveau Jaamdath naisse, point de vu que je partage assez aisément avec vous. Comment pourrions-nous éviter cela ? Et de votre côté, en admettant qu’on ne vous ramène pas à Eauprofonde pour y répondre des faits qui vous sont reprochés, à tord ou à raison, que comptez-vous faire ?

Il y avait encore bien des questions qui volaient en tous sens dans l’esprit de l’elfe de la lune. Mais cette première batterie de questions allait peut-être lui permettre d’affiner les suivantes.

L'histoire de l'homme laissait Nirannor sans voix et au fur et à mesure de sa progression, l'imagination fertile de l'humain lui faisait remonter le temps. Devenir invisible, qui ne l'avait pas souhaiter un jour dans sa vie ? Le gardien sylvestre muni de ce pouvoir, aurait à de maintes situations, changé le cours de sa vie. Mais ce que racontait l'étranger ne finissait point comme Nirannor aurait pu l'imaginer. Au lieu que cette découverte apporte paix et bonheur, elle n'engendra que guerre et malheur.

La voix de son ami le sortit de ses songes et le chondatien reconnaissait en ses questions l'elfe pragmatique qu'il était. Sa curiosité ne semblait être rassasiée, chacune de ses questions engendrait une autre série d'interrogations, toujours dans la recherche du détails, de la petite chose qui lui permettrait de mieux comprendre ce monde qui l'entoure, Nirannor admirait son sens de la perfection et son abnégation à la chercher.

Pour le rôdeur, les choses paraissaient plus simple, peut-être la durée de sa vie sur cette Terre en était la cause. Si ces parchemins contenaient le secret dévoilé par l'étranger, seul leur destruction mettrait un terme aux problèmes engendrés par cette découverte. D'ailleurs Nirannor ne put s'empêcher de dire tout haut ce qu'il pensait tout bas.

- Détruisez-les !!! Je ne vois que cette solution pour arrêter la traque des magiciens rouges. Si cet art de devenir invisible est plus néfaste que le Mal lui même et si vous n'êtes point issu du Malin, alors vous n'aurez pas d'état d'âme à détruire ces velins.

A ces derniers mots et encore sous l'effet de l'adrénaline du combat, le rôdeur par réflexe, mis la main sur la garde de son épée, prêt à intervenir si l'étranger se révélait être un fils du Mal.

Le roublard écouta les explications de l’homme, regardant de temps en temps l’enfant. Il n’avait aucune connaissance du Bief de Vilhon, sinon qu’il était passé á proximité de son embouchure il y a déjá une décennie de cela. Il n’avait alors jamais imaginé que sous ces eaux fut engloutie une histoire aussi tumultueuse. Méme si ses habitants avaient été puissants, ils avaient trouvé beaucoup plus puissants qu’eux et avait

Il attarda son regard sur le jeune garcon. Il était en retrait, discret, mais ses yeux en disaient suffisamment long sur son état d’esprit : la tention était bien présente et celui-ci ne la contenait probablement que grace á la sagesse de l’homme, qui devait étre son mentor.

Ashyn releva le méme détail que Dinenda dans la réponse de l’homme : ils, lui et ses quelques compagnons, avaient voulu rescuciter ce royaumes perdu, mais pour une raison jusque lá obscure, ils y avaient renoncé... au point de vouloir empécher quiconque de le faire.

Nirannor, d’habitude silencieux laisssa ses émotions s’échapper. Il avait raison, méme si cette décision ne pouvait relever que du dernier recours, mais porter la main á son épée serait a coup súr un coup dur aux discussions, sans compter que ces inconnus avaient montré des aptitudes relativement radicales pour se débarrasser de leurs adversaires. Continuant sur les paroles de Nirannor :

- Or, si vous vous étes présentés a nous, vos intentions ne peuvent étre totalement mauvaises. Si ces magiciens rouges étaient en vie, ils pourraient l’affirmer. Et l’ennemi de mon ennemi est mon ami.

Il regarda l’homme en face, et ajouta :

- Qu’attendez-vous de nous ?

Arkaius avait bu littéralement les paroles de l'inconnu, avec un amusement certain. Il ne put s'empêcher de rire en son for intérieur. Une cité entière engloutie par la haute magie elfique, juste pour avoir découper des arbres. Il reconnaissait bien là toute l'impulsivité grossière de cette race d'un autre temps. Ses yeux se posèrent sur Dinenda. Ce dernier était le digne représentant des mœurs barbares des elfes; un véritable parangon de la cause des oreilles pointues.

Certains détails de cette histoire laissaient planer une ombre familière dans les pensées du moine. Un homme étrange âgé de mille ans. La magie de l'esprit. Il connaissait tout cela en vérité. Le Thayen laissa s'exprimer ses compagnons. Il détenait en substance une partie des réponses aux questions qu'ils se posaient tous. Son regard s’attardât sur l'homme, puis le garçon. Enfin il s'exprima sur un ton grave et solennel:

"Il me semble évident que les Magiciens Rouges ont empêché la reconstruction de Jaamdath, afin d'éviter l'émergence d'une nouvelle nation magique qui pourrait concurrencer leur puissance géopolitique. Et apparemment, ils ont réussi à vous décourager de le faire. Que vous détruisiez ou non ces parchemins, cela n'a aucune importance à mes yeux. Je crois avoir compris la raison de ma mission. Vous cherchez un endroit pour fuir vos ennemis? Qu'à cela ne tienne. Je connais un tel endroit, puisque c'est de là dont je suis venu afin de vous trouver. Au Monastère des Neuf Portes.

Certains des membres de ma congrégation possèdent des dons similaires aux vôtres et à ceux des défunts habitants de Jaamdath. Je n'étais censé ramener que l'enfant qui vous accompagne au monastère, mais je gage qu'ils accepteront de vous donner refuge également. C'était la proposition que j'avais mentionné il y a peu. Proposition qui vient de prendre un tout nouveau sens à la suite de votre histoire.

De plus, l'un des dirigeants de l'ordre ressemble par certains points à l'homme millénaire que vous avez mentionné. Un être au regard inhumain, emprunt d'une sagesse sans âge. Il se nomme Kolimar Velcor, Gardien de l'Esprit de l'Ordre des Neuf Portes. Peut-être ce nom vous est-il familier?"

Narration

4 nuiteuse 1372 le matin

L'homme regarda le jeune garçon avant de répondre.

-Les effets secondaires dites vous, ils peuvent être terrible. Pour tout vous dire cet art ne dépend pas d'une divinité ou du moins d'une divinité consciente. Elle est donc a priori sans limite. Je dis bien a priori car elle se sert de la toile, or vous le savez la toile ne permet plus les sorts excessivement puissants de pouvoir être utilisés. Cependant, la puissance de cette magie ne dépend que de la personne en fait. Je regrette que les thayens aient mis leur nez dedans car ils pourraient encore gagner en puissance, voilà ce que je crains. Quant à les détruire je vais vous montrer pourquoi ce n'est pas possible.

L'homme disposa les parchemins sur le sol et enflamma une torche qu'il sortit de son sac. Il l'approcha de ceux-ci et s'enflammèrent rapidement. Au bout de quelques secondes, il ne resta qu'un tas de cendres sans aucune valeur. Mais quelques choses se passa alors. Les cendres reprirent une teinte différente, puis commencèrent à se rassembler pour finalement reformer les parchemins d'origines. L'homme se pencha et ramassa les manuscrits et les rangea dans sa doublure.

-Je crois que la démonstration est faite.

Arkaius intervint à son tour et lui fit sa proposition. L'homme resta dans un mutisme inquiétant, comme s'il venait d'entendre une mauvaise nouvelle. Finalement, le ton un peu tremblant il se reprit.

-Un homme possédant les mêmes pouvoirs que nous ? C'est impossible ! Vous mentez ! Il n'y a personne d'autre qui peut avoir les mêmes pouvoirs que nous. Cela ne se peut pas ! Cela ne se doit pas ! Sinon cela voudrait dire que... je dois savoir qui c'est. Je dois absolument savoir qui c'est. Montrez-le moi !

L'homme commença à s'approcher d'Arkaius les mains en avant, délaissant pour le moment la garde du jeune garçon.

Toute l’attention de l’ensorceleur était accaparée par ce qu’il vivait. La révélation de l’homme fit l’effet d’une explosion dans la conscience du gardien des mystères. C’était contraire aux renseignements qu’on lui avait fournis au départ de Thüldae et ça remettait en cause la nature même de la mission qui leur avait été confiée. De plus, il ne voyait pas bien pour qu’elle raison cet homme aurait pu mentir. Ils risquaient de faire une terrible erreur. Le genre d’erreur qu’on ne pouvait pas réparer. Le trouble s’insinuait dans son esprit. Il lui fallait maintenant une confirmation ou une annulation de la mission. Il ne ferait rien de plus tant qu’il ne l’aurait pas. Le prodige du parchemin passa presque comme étant accessoire tant ce qu’il venait d’entendre le secouait.

Fort heureusement, ils se trouvaient en Haute-Forêt et la réponse ne devrait pas tarder. Laissant Nirannor écouter le reste de la conversation, l’ensorceleur s’éloigna pour s’isoler. Il ramassa quelques brindilles et autres petits végétaux plus souples qui lui serviraient à la fabrication d’un mannequin.

Alors qu’il assemblait le tout, Dinenda tentait de faire le point dans sa tête pour être le plus clair possible. Ce message à destination de la Cité Sylvestre était peut-être le dernier qu’il allait envoyer. Il jeta un regard vers Nirannor et décrocha le symbole de la Confrérie et prit une seconde pour le regarder. L’espace d’un instant, il se retrouva face à Lineweline tenant dans ses mains pour la première cet objet qui allait sceller sa vie. Une fois prêt, il posa sa broche du loup argenté sur le mannequin.



Dès lors, il n’y avait plus qu’à patienter, reprendre des forces et observer. Mais pour l’heure, il fallait tenter d’en apprendre plus sur les magiciens rouges. La créature de métal semblant être endormie. Dinenda se dirigea vers ceux qui étaient tombés dans la ferme intention de procéder à une fouille minutieuse. Il fit donc appelle à sa capacité de détecter la magie et commença sa besogne, non sans jeter au par avant un regard sur le rassemblement où se poursuivait les discutions.


Dinenda lance détection de la magie et utilise fouille sur les cadavres.