La forterresse naine d'Arragrath, ...Les difficultés pour s'y rendre...

e répond au nain en exagérant : "Un autre moyen, un autre moyen... il aurait fallu que tu vois ce qu'elle m'a fait subir, j'ai eu l'impression que tous les fantômes de la région s'était donné rendez vous à Oth-Nazar pour venir à la messe de minuit et puis... je croyais que t'étais mort, mon vieux Bobo, donc je pensais pas te faire mal..., c'était un accident même... oui, j'ai glissé".

Je panse, sa blessure du mieux possible ainsi que celle de sa nuque, plus pour cacher la vilaine plaie et son excroissance que pour la soigner. "Tu penses trouver sur le tas un expert en abblation de bestioles parasitaires qui soit plus doué que moi, ou tu as quelqu'un en tête? ... si je puis m'exprimer ainsi". Je profite que le nain soit dans cet état de faiblesse pour le taquiner sans craindre les foudre de sa colère et l'empreinte de ses bottes sur mes fesses.

"J'connais un gars...qui a déjà exploré les ruines souterraines. C'est lui qui m'a parlé de ces choses, les incubes...c'est lui qui les a appelées comme ça, parce que Incubo dans le dialecte de sa région voulait dire cauchemard. Il m'a parlé d'une de ces choses, qui s'étaient nourris d'un de ses camarades pendant leur sommeil. Parrait qu'elles peuvent provoquer quelques illusions mineures, c'est leur moyen de défense. ça doit être ça qui t'a fait peur à ce point. Le gars est pas sûr, mais il paraitrait que...qu'elles semblent "devenir plus forte" au fur et à mesure qu'on les craints. J'sais pas."

Bor soupira.

"Elles se nourrissent de cervelle, visiblement. Ou peut être qu'elles s'en servent simplement pour générer leurs illusions. Peut être qu'elles se nourrissent vraiment de peur. J'en sais rien. Tu vois, petit, c'est ça le problème quand t'es aventurier. Si tu tombes sur une bête que t'as jamais vue, dont personne t'as jamais parlé - et les dieux seuls savent combien il peut y en avoir dans des ruines abandonnées - tu peux pas savoir comment te protéger, comment les combattre. Certaines sont capables de choses bien pire que de simplement te tuer."

Il se tait un moment et fixe le lointain, comme si cette dernière phrase avait réveillé des souvenirs. Des souvenirs douloureux, si tu en juge par la façon dont ses yeux se remplissent de larmes naissantes. Il les essuie du revers de sa main, et tourne son regard vers toi.

"Il s'appelle Normar. C'est un nain, il a pas mal roulé sa bosse et puis il est devenu médecin. Il s'est spécialisé dans quelque chose d'assez spécial - il sait faire tout ce que les autres ne savent pas faire. Croit le ou pas, je lui fais confiance. Il m'a sauvé la vie une fois..."

De nouveau, son regard se fait lointain.

"...ou peut être plus que la vie. En tout cas, il m'a dit quelque chose : si tu veux dormir tranquille dans les ruines de Oz-Nathar, la mousse est la clé. Je sais pas exactement pourquoi, mais si tu fais un cercle de mousse autour de l'endroit où tu dors, aucune de ces bestioles ne viendra s'accrocher à ton crâne. J'te conseille de le faire, petit - d'après ce qu'on m'a dit, les incubes sont pas du genre solitaires."

près avoir écouté le discours du nain avec attention, je fixe l'obscurité de la pièce comme si d'autres incubes mals intennionnées allaient en surgir. "Comme s'il pouvait en avoir de bien intentionnées...", une fois encore je pense tout haut, le nain va finir par me prendre pour un fou si je continue, il va falloir que je me surveille.

Je me lève d'un bond et lance à Bor : "Aussitôt dit aussitôt fait, ne t'inquiète plus et repose toi du mieux possible car demain la route ne sera pas facile pour toi." Je retourne au centre de la pièce pour ramasser la hache du nain ainsi que mon équipement laché il y a quelque minutes, au passage je donne aux restes de l'incube visqueuse un coup de pied pour la faire rouler jusqu'au dehors. Je reviens ensuite près de Bor pour lui mettre sa hache dans la main. "Tiens en espérant qu'on en ai plus besoin pour cette nuit." J'extirpe ma lanterne de mon havresac, l'ouvre, et commence à la remplir de mousse luminescente. Je sors ensuite de la tour remettant mon sac et ma gibecière en bandoulière puis dégaine une dague. Une fois dehors je m'affaire à récolter le plus de mousse possible grattant les murs et pierres de la tour jusqu'à remplir mes sacs. Je vide le tout autour du nain et réitère plusieurs fois l'opération pour pouvoir plus ou moins bien éclairer tous les recoins sombres de la pièce.

Je m'adresse ensuite au nain s'il est toujours conscient, et lui dit : "Ne t'endors pas tout de suite, je vais faire un peu de bruit."

Bor hocha la tête d'un air fatigué mais approbateur. "Brave petit... Qu'est ce que tu as derrière la tête?"

Sans dire un mot de plus, la lanterne dans une main et l'épée courte dans l'autre, Shait remonta les escaliers et entreprit de retourner tous les lits, prêts à frapper et à aveugler tout ce qui bougeait. Il enleva ensuite les lames du plancher amovibles et examina les fers de hache, dans l'espoir d'y trouver quelquechose de magique. Il ne faut rien laisser au hasard : 'Celui qui ne cherchait pas trouvait rarement, c'était la troisième règle du voleur'. Puis, il s'intéressa à ce qu'il pensait être du parchemin dans la couverture. Il ouvrit avec délicatesse cette dernière pour ne pas abîmer son fragile contenu.

Les parchemins étaient d'une finesse qu'il était presque possible de voir au travers, sans doute du vélin, il aura fallu dépecer une dizaine de veau rien que pour faire les deux douzaines de parchemins qui se trouvaient dans cette couverture. ¤Contrairement à ce que je pensais ce ne sont pas les parchemins qui tombent en poussière mais la couverture, les parchemins sont eux en excellent état...¤ Le temps passé n'avait pas eu d'effet sur ces parchemins...

Les yeux du voleur s'illuminèrent lorsqu'il comprit qu'ils devaient être magiques, il posa la lanterne à ses côtés et en saisit un premier. A la lumière, le vélin veiné, était transparent et on voyait qu'il y avait quelque chose d'écrit à l'encre rouge et avec la pointe de sa dague Shait délia le cordon de soie rouge qui le fermait, puis l'ouvrit. La tension était à son comble, avalant difficilement sa salive, il sentit que des gouttes de sueurs, perlaient le long de son visage. Une des gouttes tomba sur le vélin...

Le parchemin s'illumina alors, pris de peur Shait le jeta devant lui et se remit sur ses pieds aussitôt. Mais il était déjà trop tard, la lumière était si vive qu'elle éclairait toute la pièce et l'aveuglait de plus en plus. Complètement paniqué le voleur hurla : "Aaaaaaaaaaaahhhhhhh! Un glyphe gardien!"

Le piège c'est refermé... Tout était blanc autour de Shait, jusqu'à perte de vue, pas de sol, de ciel, rien, il flottait dans l'air, son équipement aussi, il saisit sans problème son havresac et sa lanterne, la mousse à l'intérieure était toute sèche et grise, sa luminosité avait disparu. ¤Je suis dans les limbes...¤

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