L'or et le Sang à Morteneige, Là où on trouve de l'or, tout va mal

L'agilité et la liberté de mouvement que lui procurait son armure légère permirent à Laëna de négocier assez facilement sa sortie précipitée du chariot. Mais la fierté qu'elle aurait pu ressentir resta mort-née, car à l'issue de sa brève course, nul ennemi ne se montrait. Leur geôlier s'était échappé, et pour elle, cela signifiait qu'il nuirait à d'autres ou à eux-même, dans un proche avenir. Et que sa responsabilité était engagée. Derrière elle, le chariot s'enflammait pour de bon, et elle loué silencieusement sa déesse de sa bonne fortune. Aussitôt après, ce qui avait été leur véhicule et leur prison, tiré par un attelage affolé par l'incendie, repartait en trombe. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua que Garjzlasa s'était emparé d'un coffre qu'il venait d'ouvrir, mettant au jour leurs armes dérobées.

La paladine rejoignait le groupe, le visage impassible. Quelles que soient sa faute, l'excès de remords n'avait jamais aidé un champion à mener à bien sa mission, et elle faisait la paix avec l'idée que leur ravisseur avait tiré sa révérence.Les dernières inquiétudes relatives à leur situation se dissipèrent par la venue d'un cavalier hilare, leur commandant. L'humaine eut un sourire devant la bonne humeur de leur chef, apte à leur regonfler un peu le moral, mais n'y réagit pas plus. Elle écouta en silence les paroles de ses compagnons, se contentant de saluer de la tête avec soulagement le retour de Kurtik dans leur groupe.

La traque ne lui disait rien. Probablement vaine et surement épuisante, à moins que l'un d'entre eux ait des capacités vraiment utiles dans ce domaine, ce qui n'était pas son cas... Non, le mal ne s'affrontait pas à l'aveuglette dans une forêt inconnue. L'ensorceleur dont la clairvoyance les avait réarmés ne tarda pas à venir lui rendre arc, flèches et épée, et elle s'inclina devant lui, brièvement.

-Merci mon ami. Je suis rassurée de pouvoir compter sur un allié à l'esprit aussi vif! dit-elle en souriant de toute ses dents.

Elle s'occupa de ranger son arsenal, vérifiant que son arc et ses flèches n'avaient pas été endommagées, et accueillant avec plaisir le poids de son épée à son côté. Puis attendit que leur commandant leur indique le tour qu'allait prendre les évènements.

Treizième jour du Coeur de l'Hiver, année des Dragons Renégats
13 martel 1373 (CV)

Lieu : Route au nord de Morteneige, Marches d'Argent
Temps : nuageux, - 9°
Moment : vers 23h55




Narration Amur, Belgos, Garjzlasa, Kebur, Kerlomar et Laëna:


Kurtik se frotta l’arrière du crâne non sans faire une grimace de douleur.

- Je vais bien, merci Belgos, même s’il me reste un mauvais souvenir de l’attaque de ces scélérats. Excusez mon humour, mais je suis bien soulagé de vous retrouver, car je craignais le pire. Je dois la vie sauve à un garde de la Dame Piqueglace qui passait par hasard dans la rue au moment où on allait me balancer dans le chariot. Les deux adeptes de Shar, car c’était eux qui nous ont attaqué, étaient si occupés qu’ils ne l’ont pas vu arriver,et celui-ci les a tué proprement. Mais le troisième a pu faire démarrer le chariot et s’en aller avec vous. Dès que j’ai repris connaissance, je n’ai pas perdu de temps et j’ai filé chez la Dame Piqueglace. Vous vous demandez comment je vous ai retrouvé. Par déduction. Je voyais mal le chariot aller vers le sud, vers la montagne. Par contre, vers le nord et la route que nous avons emprunter pour venir à Morteneige, ça semblait logique.

Le chef de phalange écouta Kerlomar s’enquérir de ce qu’ils allaient faire.

- Nous continuons. Nous devons réduire ce groupe de Shar au plus vite.

Amur émit des réserves.

- Tu as parfaitement raison de te préoccuper de ça, dit Kurtik avec un hochement de tête. Des vivres arrivent. Rassures-toi. La Dame Piqueglace m’a affirmé qu’elle envoyait au plus vite un chariot. Vous pourrez y manger, et y dormir au chaud.

A l’évocation ironique de Kebur sur l’épreuve qu’ils venaient de vivre, le chef de phalange sauta à terre et se saisit des rênes pour empêcher sa monture de bouger :

- Le feux ! C’était donc cela là lueur que j’ai vu au loin. Le chariot brûlait, et vous avec ?

Le silence de son groupe fit comprendre au chef de phalange qu’il avait vu juste. Son visage se contracta et il n’exprima pas à haute voix ses pensées farouches :

¤ Il faut vraiment se débarrasser de cette sale engeance. ¤

- Combien de temps vous êtes resté endormi Garjzlasa ? Cela fait plus de deux heures que l’attaque à eu lieu. Le produit était donc puissant si vous venez juste de vous réveiller. Et toi Laëna, comment vas-tu ? Drôle d’entrée en matière pour toi qui vient juste de nous rejoindre.

Le silence finit par s'installer. Sur ses gardes en raison du retour possible du cocher, le groupe attendit patiemment que le chariot promit vienne enfin, ce qui se passa une trentaine de minutes plus tard. Encadré de quatre miliciens à cheval, le chariot dirigé par le garde ayant subit l’attaque à Morteneige, s’arrêta à leurs côtés.

- Alors cette tête maître Kurtik ? Je vous accompagne pour faire un sort à ces scélérats. Allez, montez les amis !

- Montez tous, et mangez. Puis, tentez de prendre des forces, ordonna Kurtik alors qu’il montait auprès du cocher pour le diriger.

Le chef de phalange avait pris soin de se renseigner auprès du chef de la milice de Morteneige, de la position des mines où le groupe de Shar avait de forte chance de se cacher. Kerrilla, la mère supérieure de l’hospice, avait été très affirmative. Toujours accompagné des cavaliers, le chariot s’ébranla rapidement.

Kerlomar écouta très attentivement le chef de phalange parler et il comprit rapidement que malgré la nuit et la fatigue, Kurtik venait de déclarer officiellement ouverte la chasse à l'adepte de Shar. La traque ainsi lancée, ils allaient se retrouver en dangers constants, dans un environnement sauvage, dangereux sans parler des conditions climatiques. Se lancer en pleine nuit, dans la neige était une folie, cependant le druide se disait qu'avec Kurtik à leur tête, ils n'en étaient pas à leur première folie et certainement pas à leur dernière. Seulement, il avait des informations qui l'inquiétaient grandement. Il savait pas Feldys que dans les environs de Morteneige se trouvaient des zombis. Or, quand il avait appris l'existence d'un culte de Shar dans une mine abandonnée, il avait aussitôt soupçonné ses derniers d'être responsables de la présence de morts vivants dans la région. Mais il n'en avait pas encore parlé au reste du groupe, car il avait voulu voir Feldys une nouvelle fois afin d'obtenir plus de renseignements sur leur emplacement exact. Cependant là, il allait devoir faire sans, et, tout en montant dans le chariot, méfiant plus que d'habitude cette fois-ci, il se dit qu'il devait sérieusement leur en parler car il valait mieux prévenir tout le monde afin de se préparer, juste au cas ou, plutôt que d'attendre d'avoir la mauvaise surprise de tomber nez à nez avec des cadavres animés.

¤ Dis donc, cette région, bien que belle, ne me porte vraiment pas chance. ¤

Une fois qu'il vit que tout le monde était monté, il prit la parole et se lança dans une énumération de tout se qu'il savait.

- Euh Kurtik, je pense, je devrais même dire je crains, que nous ne tombions sur des zombis dans le repaire des cultistes de Shar. J'ai appris la présence de morts vivants par le druide Feldys Ombrechêne, qui est un conseiller de Dame Piqueglace. Il a fait appel à la Confrérie pour aider Morteneige justement à éradiquer la présence de ces abberrations, ainsi que celle d'orques dans les vallons à l'ouest de Morteneige. Il a demandé assistance de la Confrérie Sylvestre pour débarrasser Morteneige de ces maux et c'est donc moi qui ai été envoyé. Je comptais vous en parler pendant le repas malheureusement comme vous l'avez constaté, les évènements ont été autre.

Terminant sa phrase, le druide posa les yeux uniquement sur le maître nain, attendant surtout sa réaction suite à ses révélations. Il se doutait que cela ne suffirait pas à lui faire rebrousser chemin, mais au moins, maintenant était il au courant de tout se qui se passait de sombre dans les environs. Et surtout, il savait qu'ils n'allaient pas se reposer de sitôt, se qui lui posait problème. Il ne disposait plus de sorts de soins et seulement de quelques sorts. Autant dire que sa puissance magique était plus qu'amoindrie.

¤ Que Maïlikki nous garde et nous protège. ¤

Prie durant une heure puis dort.



Ce message a été modifié par Kerlomar le Lundi 11 Avril 2011 à 21h27

Belgos ne monta pas dans le chariot, il regarda le chariot s’ébranler avec tout ce petit monde à l’intérieur qui avait la prétention de réduire à néant un lieu tenue par des adeptes de Shar dont Kurtik laissait envisager que ce serait presque une partie de plaisir. Il n’en revenait pas tout simplement.

Ignorant si sa présence ferait défaut ou pas ou si ces compagnons présent dans le chariot s’apercevrait qu’il manquait un des leurs, le demi-elfe empoigna son sac et mit un genoux à terre, touchant du bout des doigts le sol glacé.

- Dame de la Forêt, prêtez moi assistance dans le défi que je m’apprête à relever, veillez à ce que je ne faiblisse pas et que nous puissions parvenir à nos fins et que nous mettions un terme aux actions maléfiques des serviteurs de la Dame de la Perdition, afin que l’équilibre soit préservé....

Si prière fut brève, elle n’en fut pas moins dite avec force et sincérité. Oui Belgos Dalaèl avait prit une décision certes un peu folle mais il l’assumait. Levant les yeux vers les étoiles, il estimait qu’ils devaient se trouver en milieu de nuit, l’aube était encore loin. Quant au chariot et à la petite troupe, ils ne manqueraient pas d’être repéré rapidement, grosse erreur stratégique selon Belgos d’autant que les adeptes de Shar ne devaient pas simplement être deux ou trois et surtout ne devaient pas être des novices en la matière ou alors ils ne représentaient pas un si grand danger que cela….

- Pourquoi chercher à nous capturer....

Une question dont Belgos ne connaissait pas la réponse, pas encore. Adoptant une allure souple et légère, l’A’Tel’Quess prit la même direction que le chariot mais n’hésita pas à jouer avec son environnement, et s’éloigna à dessin du groupe tout en gardant à l’esprit la direction à suivre. D’ici deux petites heures, il s’accorderait une pause de quelques heures pour dormir un peu et recouvrer quelques forces avant de reprendre la route et trouver un moyen de trouver leur repaire avant ses camarades. N'avait-il pas appris depuis qu'il était en âge de le faire l'art et la manière de renseigner et de frapper l'ennemi là ou il le fallait? Les natifs de la Forêt des Ombres se servaient de l'adversité pour se dépasser et jamais ils n'avaient fait défaut face au danger....

Kebur fixa Kurtik pendant un bon moment, incrédule ... Deux heures, deux heures qu'ils avaient été capturés en bonne et due forme et jetés dans le chariot. Et pendant tout ce temps, sauf sur la fin, ils avaient dormi ?!

¤Ces saligauds savent y faire en potions !¤

Nous continuons, nous devons réduire ce groupe de Shar au plus vite ... dans un chariot ? ! Le jeune prêtre n'avait certes jamais été bon tacticien, mais il lui paraissait pourtant évident que de vouloir attaquer un campement inclus dans la montagne depuis un chariot était absurde. Les sharites étaient plus qu'intelligents d'après les parchemins et faire surveiller la zone alentours de leur repère était facile.

-Commandant, permettez moi d'émettre quelques réserves ! Attaquer les sharites depuis un chariot, alors qu'ils sont sans doute dans la montagne, c'est faire preuve d'esprit tactique gobelin ! Et Moradin sait que ces peaux-vertes ne sont pas fameux pour ça !

Quelques secondes encore le sonnlinnor resta pensif et finit enfin sa phrase :

-Monter ne me dérange pas commandant, mais je descendrai bien avant qu'on ne soit en vue de la moindre montagne où leur repère serait potentiellement pour finir à pied.

¤Mais c'est seulement parce que je ne maîtrise pas encore la technique de dormir en marchant ....¤

Et en bon nain, Kebur monta dans la chariot en grommelant quelque chose d'inaudible. Et il regarda en arrière une fois dedans : Belgos était en train de prier, prier sa déesse. Autant qu'il s'en souvienne, les seules fois ou Belgos s'autorisait de prier réellement et non pas seulement en pensée, il s'apprêtait à faire quelque chose que son coeur lui dictait, faisant fi de tout raisonnement logique. Avec un sourire triste, le nain s'éloigna un peu dans le chariot et se mit à genoux à son tour, tourné vers le Sud. D'autour de son cou il retira le symbole gravé qu'un jour le Haut-Prêtre lui avait offert et le posa sur le plancher de la charrette. Puis il parla doucement, d'une voix légère mais grave dans la langue de ses ancêtres, chaque syllabes résonnant en son coeur avant la suivante.

-(nain) Père de tous les nains, Moradin fier à la forge toujours brûlante, éclaire moi de ta sagesse. Loin est le sud, la terre de mes ancêtres. Loin le temps où la Terre de ta création me gardait. Ton bras est fort, seigneur ! Dans ces terres souillées, aide moi à vaincre les infidèles qui se sont voués à la noirceur et au mal !

Et quand il rouvrit les yeux, le chariot bougeait et non ... Belgos n'était pas monté.

¤Fais attention à toi, mon ami. Puissent le Mordinsamman t'accorder leur protection, et ta Seldarine veiller sur toi !¤

Alors que le chariot s'arrêtait, Amur écouta d'une oreille attentive les nouvelles apportées par Kerlomar. Voilà donc ce que le druide était venu faire à Morteneige ... Et il était là porteur de mauvaises nouvelles. Si les sharites qu'ils s'apprêtaient à attaquer disposaient en plus de combattants non-morts, leurs chances de victoire s'en trouvaient réduites. Et elles n'étaient déjà pas fameuses.

¤Des sharites barricadés dans une grotte, qui savent qu'on arrive, nous ont déjà attaqués et font se lever les morts. Et on part les attaquer à douze ... Je commence à me demander si le commandant n'est pas un brin suicidaire. A ce niveau-là, ce n'est même plus de la témérité.¤

Une fois monté dans le chariot, le guerrier découvrit avec plaisir la nourriture qui les attendait. C'est que leur dernier repas commençait à dater un peu. Ce casse-croûte frugal n'aurait rien à voir avec le diner chez dame Piqueglace, mais c'était bien mieux que des rations. Aussi fit-il "honneur" au repas avant de se caler tant bien que mal contre un flan du chariot.

A son réveil, il était bien moins moulu qu'il ne le craignait. Evitant de faire du bruit pour laisser dormir ses compagnons, le guerrier alla s'assoir à côté du garde sur le banc avant du charriot et s'adressa à Kurtik :

- Vous avez envoyé Belgos en éclaireur il y a longtemps ?

En quoi le Chessentan se fourvoyait complètement ...

L’ensorceleur émit un large sourire en apprenant l’arrivée d’un chariot. Il savait ce qu’il allait y faire, et ne rêvait pas mieux. C’était même un peu trop beau, et il se demandait s’il s’était vraiment réveillé, ou si le monde qui l’entourait était onirique. Ecoutant les suggestions de chacun, prenant vaguement note de ces dernières, bailla discrètement et fit mine qu’il n’en était rien. Mais il ne niait pas sa fatigue pour autant, et à l’arrivée du chariot, il ne cacha pas son désir d’une bonne couchette.

Découvrant dans un sentiment de satisfaction profonde un lieu adéquat à son repos, Garjzlasa ôta son manteau qu’il déposa à coté, et s’allongea confortablement sur le dos, une jambe pliée, l’autre tendue, les mains derrière la tête, et le regard vers le ciel, ne fixant pas un point en particulier. Sirth sorti alors du manteau, et vint se jucher sur la poitrine de son maitre. Il joua un instant avec le tissu, puis se posa en boule, émettant un léger son, et ferma les yeux.

¤Pas de soucis, Sirth, on va faire comme ça. ¤

Tentant de s’endormir, il laissa ses pensées dériver, ne fermant pas les yeux pour autant. Lié a son familier, il recevait certaines de ses pensées, et lui en transmettait certainement aussi.

¤Des Sharites ? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée… Enfin bon, si ça tourne mal, je ne vais pas être suicidaire pour autant. L’expérience nous à montré que le chef avait des plans quelque peu… osés, et pouvant porter atteinte à nos vies assez facilement. … Oui, après, y a toujours que la moitié du groupe se croit être le chef, et que donc que chacun fait à sa manière. Enfin, j’ai hâte de voir comment nous allons en découdre de cette histoire de morts vivants. … Oui, c’est vrai, on est 6 déjà bien amochés, et ils sont sans doute plus, soutenus bien sur par des… cadavres… On les attaque de front, et ils savent qu’on arrive… Qui ne serai pas défaitiste dans ce genre de situation ? Mais bon, je ne sais pas pourquoi mais je suis plus confiant que précédemment… Sans doute l’expérience… ¤

Et l’ensorceleur s’endormit, lâché dans ses pensées, retrouvant ses forces.

Garjzlasa dort pour récuperer ses sorts!

Leur commandant avait fait les choses vite, et bien. Tel un magicien des légendes, il surgissait indemne du traquenard, précédant l'arrivée de renforts, de vivres, et d'un chariot qui, abandonnés dans une nuit froide comme ils se croyaient, valait bien toutes les auberges. Et tel un magicien des légendes, ces cadeaux avaient un prix, que Laëna paierait avec joie et considérait presque comme une récompense : ils avaient une chance de mettre un terme au culte de Shar dans la région. La paladine répondit au souci que se faisait Kurtik de cet accueil mouvementé par un large sourire et une phrase prononcée avec une sereine désinvolture.

-J'ai une longue habitude des liens et de la bâche d'un chariot comme seul horizon. Et je ne suis pas ici pour mon salut, mais celui des autres.

Il fallut peu de temps pour que l'aide promise les rejoignent, et chacun monta prendre place avec plus ou moins d'appréhension. Tandis que Belgos s'attardait, Laëna prit le temps de prononcer quelques remerciements chaleureux à l'égard du garde qui avait sauvé leur chef de l'embuscade, joyeuse comme une enfant. Elle ne remarqua son absence qu'une fois installée, mais ne sachant qu'en penser, ne pipa mot à ce sujet. Comme la flèche, le verbe ne devait jamais être lâché au hasard. Elle contempla avec émotion Kebur prier, bien qu'elle ne comprit pas un traitre mot. La foi était reconnaissable quel qu'en soit le langage. Bien qu'elle ressentit le désir d'aller partager un peu de cette sensation, le moment était mal choisi, trop grave pour son plaisir égoïste. Leur compagnon apportait de la sagesse druidique de bien funestes nouvelles. Le groupe en lui-même ne semblait guère ravi du plan de leur chef. Si elle avait eu elle-même à choisir, elle n'aurait pas opté pour cette approche dont le seul avantage tactique était le promptitude, mais cela n'entachait pas de doute sa confiance en leur commandant. Quelque chose en elle tenait à ce que son point de vue aussi se manifeste, et elle tenta d'écarter de sa pensée et des paroles qui en découleraient tout orgueil.

-Je n'ai guère l'expérience des batailles, et l'enseignement que j'ai suivi ne me permet pas de me poser en égale à vous autre vétérans.

Elle leva les yeux vers eux, des yeux clairs doux et calmes, consciente de son apparence fragile et inoffensive, consciente aussi qu'on aimait généralement à entendre sa voie.

-Mais notre commandant est certainement le plus expérimenté d'entre nous, et le plus à même d'en juger. Je ne douterai pas de lui, pas plus que je ne douterait d'une chose essentielle, tout aussi importante que l'aspect tactique de notre action. Porter la violence qu'ils ont engendré au coeur de leur repaire afin que plus jamais elle n'en sorte, est juste, et doit être fait. Leurs créatures infâmes se révéleraient-elles moins dangereuses dans trois jours? Aurions-nous une chance plus consistante de les frapper par surprise la nuit prochaine? Je ne le pense pas.

Elle s'interrompit le temps d'inspirer, et d'effleurer inconsciemment le symbole d'Eldath à son cou.

-En revanche, il est probable qu'attendre coûte à ceux qui ne peuvent se défendre leur paix, leur vie ou leur sang.

Elle avait presque chuchoté ses derniers mots, et baissé les yeux juste avant de finir. A présent, bien que son attitude n'eut en rien changé, elle se sentait soulagée et mortifiée. Soulagée de s'être exprimé et d'avoir dépassé la méfiance qui lui soufflait que la plus élémentaires des protections était de ne pas se faire remarquer, de ne pas attirer le fouet ou le désir. Mortifiée de s'être sans doute rendue ridicule, plus encore que la première fois qu'elle avait tenu une épée.

Elle espérait que dans le sommeil, le soulagement l'emporterait.

Treizième jour du Coeur de l'Hiver, année des Dragons Renégats
13 martel 1373 (CV)

Lieu : Route au nord de Morteneige, Marches d'Argent
Temps : nuageux, - 9°
Moment : vers 23h55

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Belgos tente de marcher silencieusement :
Test de déplacement silencieux de Belgos : 12(dé) + 8(compétence) - 5(neige) = 15 vs Test perception auditive de l’adepte de Shar 5(dé) + 4(compétence) = 9 => Réussite

Belgos à entendre une présence une présence :
Test de détection de Belgos DD5 : 8(dé) + 7(compétence) = 15 => Réussite
Belgos détecte une troupe à cheval

Belgos cherche à détecter une présence :
Test de détection de Belgos DD5 : 14(dé) + 11(compétence) = 25 => Réussite
Belgos détecte la présence de nombreux cavaliers

Narration Belgos :

Belgos avait fait le choix de ne pas monter dans le chariot. Pour autant, il avait pris la même direction, marchant à travers le paysage enneigé. Heureusement, la couche de poudreuse n’était pas trop épaisse, et il pouvait progresser à une allure normale. Cependant, sans s’en rendre compte, le demi-elfe dévia légèrement vers l’ouest, et s’éloigna quelque peu du chemin suivit par ses compagnons, toujours escortés des cavaliers de la Dame Piqueglace.

Belgos finit par tomber sur une route s’étirant d’est en ouest. Il comprit qu’il se trouvait sur la Route de la Fourche que le groupe avait emprunté précédemment pour se rendre à Morteneige. Tous ses sens en éveil depuis qu’il se trouvait seul, il n’avait rien perçu jusqu’alors.

Mais à cet instant, il lui aurait été difficile de ne pas entendre le martèlement d’un grand nombre de sabots en provenance de l’ouest. Cherchant un abri, le demi-elfe vit un rocher distant de cinq mètres à peine. Il n’avait guère le choix, car le temps était compté. Il alla donc se poster derrière le gros bloc de pierres. C‘était une chance qu‘il fasse nuit :, ses traces de pas ne pouvait guère être vu.

Le premier cavalier passa au pas, suivi par une quarantaine d’autres. Malgré la nuit, comprit, à la vue des fanions flottants au bout des lances, qu’il s’agissait de cavaliers de la Compagnie des Marches.




Narration Amur, Garjzlasa, Kebur, Kerlomar et Laëna:


A Kebur qui doutait de l’efficacité d’une attaque en chariot, Kurtik se fit rassurant :

- Kebur, nous descendrons tous du chariot largement avant d’arriver là où se trouve la mine. La discrétion, ce sera notre point fort.

Dans la tête de Kurtik, toujours assis auprès du cocher, tournaient des pensées moroses tandis que le chariot brinquebalait toujours sur la piste :

¤ Des morts vivants qui protègent la mine. Kerlomar se trompe-t-il ou a-t-il raison ? La tache va être plus dure que prévue. Personne ne m’avait parlé de tout cela. Heureusement que les gardes nous accompagnent. Nous serons un peu plus. Je sais qu‘un groupe de Shar ne compte que peu de monde. Avec les deux neutralisés à Morteneige, ils sont un peu moins encore. Mais s‘ils ont toutes une troupe de créatures sous leurs ordres, nous ne serons peut-être pas assez. Il faudra donc tâter le terrain, et envisager une attaque plus tard s‘il y a trop de résistance. ¤

Le chef de phalange n’avait rien répondu, digérant les paroles si peu encourageante. La question d’Amur le surpris :

- Envoyé Belgos en éclaireur ? Il n’est pas avec vous à l’arrière ?

Kurtik digéra l’information avant d’ajouter :

- Tu as sûrement raison Amur. Belgos est certainement parti devant. Je ne peux imaginer autre chose.

Le chef de phalange demeura silencieux à partir de cet instant. Il entendit vaguement Laëna parler dans le chariot.

Le temps passa lentement et la fatigue le gagna. Sa tête dodelina. Soudain, il se réveilla en sursaut, tiré de sa torpeur par un pressentiment. A moins que ce soit un son ? Au bout de quelques secondes, il entendit nettement un cavalier qui venait à leur rencontre. Les gardes ordonnèrent l’arrêt, brandissant leurs épées.

Le cavalier fut bientôt là. Il s’agissait d’un humain en armure, portant un casque qui brillait malgré la nuit.

- Salutations Maître Kurtik ! lança-t-il. Les renforts de la Compagnie sont là !

Le nain reconnut alors un homme avec lequel il avait échangé plusieurs verres à la salle commune du bastion.

- Salut, l’ami ! Et combien êtes-vous ?

- Une quarantaine de solides soldats. Ils sont derrière moi.

Morose ... oui, s´il y avait bien un etat d´esprit aui pouvait caracteriser Kebur pendant aue le chariot bringuebalait dans tous les sens, c´etait la morosite.
Belgos etait parti devant sans consulter personne, courant des risques inutiles pour que Kebur et les autres compagnons soient saufs. Et meme si le sonnlinor avait toute confiance en les capacites de son ami, le role d`eclaireur restait dangereux.

Mais Moradin etait avec eux tous, et malgre la nature de sang-mele de Belgos, le Pere de Tous les Nains le protegerait aussi ... surement !

-Oui commamdant, Belgos est parti devant ... comme a son habitude en fait ...

Enfin ... le seul moment ou le nain sorti de sa langueur fut au son d´un ou de plusieurs cavaliers aui visiblement venaient vers eux.

§Ennemis ou amis ... ?§

Kebur raffermit sa prise sur son armem mais fut rapidement soulage d´entendre Kurtik saluer l´homme sur un ton amical. Tout se passerait mieux avec quarante hommes de plus, oui, tout se passerait mieux ...


Desole je suis en qwerty au Portugal .... :S