L'Héritage d'Earlann, La rencontre avec Felevel

Vingtième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
20 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Domaine de Felevel la Verdoyante
Temps : Ciel plombé, léger vent. 10 à 12°
Moment: de la journée : Matinée

Le début des aventures d'Egill, Tasia, Ina, Jnaya, Ademara, Asulf et Elwin

MJ
Narration: Tous

ort des indications glanées au moment de leur départ, le groupe ne s’égara pas, Ina fermait la marche, Tasia et Elwin la tête avec au milieu dans l’ordre, Egill, Ademara, Katrina, Jnaya et Asulf . On leur avait dit que deux colonnes de pierres moussues marquaient l'entrée du domaine de Felevel et effectivement, là devant eux, se trouvaient les deux colonnes, qui encadraient un sentier qui serpentait entre une haie serrée de petits sapins, de pins, épicéas, grands ou petits, où les branches les plus hautes formaient une voute végétale qui englobait les lieux, le fermant à toute lumière. Un tunnel végétal qu'un cavalier juché sur un cheval, ne pouvait emprunté, mais qui à pieds, tenant sa monture par la bride, cela était faisable et mais uniquement à la queue leu leu.

Tasia ordonna de mettre pied à terre. Elwin crut un instant ne pas pouvoir fournir un tel effort mais il fut vite rassuré en voyant qu'une fois descendu de cheval, les douleurs qu'il ressentait à ses jambes et ses pieds s'étaient franchement atténués. Ils empruntèrent le tunnel sous la direction de la demi-elfe et en prenant toutes les précautions qui s'imposaient. Il était inutile de se précipiter.

Au bout de vingtaine de minutes, l'arche végétale déboucha sur une clairière ou trônait en son centre un pavillon à moitié ouvert, fait de troncs grossièrement taillés, venant d'arbres tombés seuls, sans l'intervention d'une hache ou du feu. Des rameaux de sapins verts étroitement tressés entre les troncs devaient empêcher la pluie de s'infiltrer. Sur la terrasse de bois, un plantigrade massif au pelage blond et brun semblait sommeiller tandis que devant la porte, un ocelot assis dévisageait ouvertement ceux qui venaient de faire irruption.

Les douleurs du rôdeur s'étaient estompées, et la marche à travers l'arche végétale lui faisait oublier ses maux. Succédant Tasia dans la file, il arriva après elle dans la clairière. La quiétude du lieu apaisait Elwin. Il s'avança quelque peu et conduit son cheval un peu à droite de l'arche pour attacher sa bride à un tronc. Le rôdeur lui susurra quelques mots en espruar puis il réajusta son manteau en regardant le pavillon. Il se laissa un moment bercer par le silence et le vent.

Elwin ne savait pas si Felevel était à l'intérieur, ce qu'était cette ce pavillon dans cette clairière et si elle vivait tout le temps ici. Il resta silencieux tout en sondant les lieux. Il regarda un moment vers Tasia puis s'avança à pas lent vers le pavillon, sans perdre de vue les deux animaux. Le jeune novice était intrigué par leur présence en ces lieux et il s'arrêta à quelques mètres de la terrasse à la recherche d'une quelconque vue sur l'intérieur du pavillon. Les deux animaux étaient peut être là en tant que guetteur et mieux valait ne pas entrer avant d'y avoir était invité. En réalité Elwin n'avait aucune idée des usages dû à la gardienne de la vie et il ne préféra pas aller plus loin pour l'instant. Il plongea son regard dans celui de l'ocelot à la recherche d'une quelconque réaction et attendît les ordres de Tasia avant de poursuivre.

Ina n’était pas sortie de son mutisme depuis qu’elle était retournée dehors. Elle avait assistée a l’éviction des deux barbares sans dire un mot. Elle avait suivi les consignes de Tasia sans dire un mot. Mais derrière elle n’en pensait pas moins. Et elle pensait que Katrina avait encore une fois fait preuve d’une irréfutable précision diplomatique et avait encore évité la confrontation si importante aux yeux de tous. Elle avait même souhaité ne pas venir ici, et Tasia avait eu la délicate attention de lui faire comprendre que cela se passerait qu’elle le veuille ou non.

Le domaine de dame Felevel était impressionnant et éblouissant. Sa communion avec la nature devait être d’une pureté sans égale dans toutes les terres de Toril et cela conforta l’idée d’Ina de se calquer sur elle. Elle était véritablement une femme d’exception pour la jeune humaine et rien ne l’empêcherait de ne pas lui ressembler dans le futur.

Ses deux compagnons semblaient garder la maison, et il serait très mal avisé d’avancer sans y être invité. Elle rattrapa donc Elwin rapidement et le maintint par le bras doucement.

-Tu ne devrais pas le regarder aussi fixement. Pour beaucoup de créatures c’est signe de défit. Et il serait mal avisé de défier le compagnon de dame Felevel. Incline-toi doucement et recule de quelques pas. Tu es sur son territoire.

Ina exécuta ses propres instructions et recula de quelques pas. Elle regarda les autres d’un air entendu, et il ne faisait aucun doute que si l’un d’entre eux voulait aller contre ses explication elle ne lèverait pas le petit doigt pour l’aider.

La semi-elfe menait sa monture par la bride sans dire un mot depuis les derniers évènements. Elle avait sentit qu'Asulf ne voulait pas s'attarder sur sa dernière rixe qui avait valu une éjection manu militari hors de la ville.

Elle regardait continuellement autour d'elle au cours de la marche qui s'était poursuivi dans un tunnel où dame nature était maître des lieux. C'était surprenant. Surprenant et majestueux. La façon dont toutes les branches étaient entrelacées pour former ce sentier. Elle fut encore plus surprise en apercevant le pavillon. Les inventions de l'homme n'étaient aucunement entrées en contact ici. Tout était naturel.

En réalité, Jnaya avait beau avoir des origines elfiques, avoir entendu des histoires sur ce genre de mode de vie. Elle n'avait tout simplement jamais eu l'occasion de le voir de ces propres yeux. C'était sans aucun doute banal, pour ces autres serviteurs de dame Nature qui les accompagnait, mais pas pour Jnaya. Elle tenta tout de même de ne pas montrer son étonnement et sa curiosité pour ce lieu. Et observait tout à la dérobade.

Elle décida d'attacher sa monture également à l'un des troncs avant de revenir vers les autres. Cette dernière en profita pour tendre son cou et brouter.

Au bout d'un moment de contemplation, Jnaya finit par apercevoir les deux bêtes qui se tenaient sur la terrasse et devant la porte comme des gardiens.
Elle ne sursauta pas, mais eut un léger tressautement de sourcil.
Elle décida de laisser ceux qui s'y connaissait le mieux engager le pas, et se posta auprès de Katrina.

Le fils de Sölfar observait d'un oeil absent la scène qui se déroulait devant lui. Son esprit était plutôt occupé à ressasser de sombres pensées. Il fallait croire que les puissants coups d'Asulf - le reghed avait d'ailleurs presque vaincu l'uthgardt lors de leur petit "différent", même si ce dernier ne saurait nullement l'avouer - avaient contribué à remettre de l'ordre dans ses idées.

Quelque part, Egill s'en voulait d'avoir brisé la paix du temple. On lui avait dit qu'en ce lieu ils allaient être en sécurité, or le barbare y avait lui-même apporté la violence, quelle pitié! Il n'avait de plus trouvé aucun réconfort à se battre contre Asulf. Il n'était pas son ennemi et, la nervosité retombée, il se demandait presque comment il avait pu être poussé si aisément à ses limites. Il était certaines situations où le serviteur de l'Arbre-Fantôme ne parvenait pas à se contrôler. Comme un courant toujours changeant, il passait de l'onde calme au torrent ravageur. Il était encore trop jeune pour savoir se contenir, il était loin de posséder la maturité d'un véritable disciple du Père de la Bataille.

S'il avait été surpris qu'Ina ne lui fasse aucune réprimande, il le fut encore plus lorsqu'il vit que ce n'était pas la Gardienne des Feuilles qui menait le groupe mais la plus frêle Tasia. Il ignorait ce qui s'était passé après sa téléportation et il n'avait voulu, dans cette ambiance étouffante, briser son mutisme ainsi que celui des autres.
Ils allaient au domaine de Felevel, sans qu'il en sache plus. Il s'en contenterait.

Les deux créatures n'intimidaient pas le barbare dont l'attention fut soudain attirée toute entière sur ces animaux et sur Tasia, en première ligne. Le plantigrade et l'ocelot étaient probablement domestiqués, mais ils n'en restaient pas moins des créatures du Vrai Monde, donc sauvages. L'ensorceleuse saurait-elle traiter avec elles? Pourquoi Ina, qui possédait l'expérience de ce genre de contact, ne dirigeait-elle plus le groupe?
Egill songea que toute cette tension au sein de la petite communauté était bien malvenue. Quelle ironie que ce fut lui qui pensa ainsi...

Tasia prenait son temps, n'avait dit mot tout en cheminant, enregistrant distraitement apparemment le chemin qu'ils accomplissaient et les réactions de ses compagnons. L'atmosphère au sein du groupe était lourde. Comment aurait-il pu en être autrement?

De plus, se retrouver abruptement propulsée à la tête de leur petite compagnie dans les circonstances actuelles, n'avait rien pour la réjouir. Tant de "pourquoi" se pressaient dans son esprit et elle devait tenter d'y mettre bon ordre. Elle se concentra sur les questions qu'elle aurait à poser à la bien nommée Verdoyante. Nombre d'événements à venir dépendraient sans doute du contenu de leur entrevue et des informations qu'ils obtiendraient ou non.

Etre seule, sans soutien, n'était pas nouveau pour l'Innatoh. Avoir la charge d'autres personnes l'était.

Pour eux tous, dont elle avait à présent bien malgré elle la responsabilité, pour la Confrérie, mais aussi pour son frère de coeur qui lui avait accordé sa confiance inconditionnelle et totale, elle devait faire face. Bon gré, mal gré. Une ombre... colère? tristesse? détermination? les trois à la fois?... noircit brièvement le regard violet, souvent impassible, de la semi-elfe. Elle prendrait et assumerait ce qui lui avait été donné.

L'accès au domaine, le tunnel végétal, étaient assez impressionnants et dégageaient une image forte, une idée précise en fait de l'aura, de la puissance de la maîtresse des lieux. Puisqu'il leur était impossible d'y entrer en chevauchant, elle mit pied à terre et, du regard, invita les autres à faire de même.

Un peu plus loin, à l'entrée d'un étrange pavillon formé de troncs d'arbre bizarrement disposés, comme placés là par une puissance surnaturelle, le familier de la Gardienne de la vie montait la garde, comme il se doit. L'ocelot avait pour compagnon une sorte d'ours à l'aspect lui aussi peu engageant. Tous deux étaient manifestement destinés à rebuter quiconque aurait eu l'idée saugrenue et suicidaire d'essayer d'entrer sans y avoir été invité.

Tous étaient restés silencieux, à l'exception d'Ina, qui avait très judicieusement prodigué quelques conseils de prudence quant à la conduite à adopter vis-à-vis de ces deux prédateurs.

Se tenant à distance respectable du seuil et des sbires en question, elle signala de vive voix leur présence à leur hôte, bien que celle-ci en fut sans doute certainement bien au courant.

- Dame Felevel, nous avons bien reçu votre invitation: nous voici.

Un peu plus bas, regardant tour à tour ses compagnons, et plus particulièrement Egill et Asulf qui n'avaient pas assisté à la discussion, elle poursuivit.

- Pour ceux qui n'auraient pas été présents, Ina m'a demandé de guider notre groupe: c'est ce que je fais.

Si certains souhaitent en parler ou poser des questions, nous aurons l'occasion de le faire avant de quitter Olostin. Nous aurons, peut-être, aussi l'opportunité de découvrir ce que dame Katrina disait être disposée à nous confier.

Ses mots n'avaient aucune teinte: un simple constat, voilà ce qu'ils étaient.

Vingtième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
20 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Domaine de Felevel la Verdoyante
Temps : Ciel plombé, léger vent. 10 à 12°
Moment: de la journée : Matinée

Le début des aventures d'Egill, Tasia, Ina, Jnaya, Ademara, Asulf et Elwin

MJ
Narration: Tous

elevel était belle et bien là, elle apparut avec un bébé aigle dans les bras et embrassa du regard de la petite troupe qui venait de faire son apparition. Près d’elle, l’énorme plantigrade daigna ouvrir les yeux pour regarder les nouveaux venus et se recala en grognant pour se rendormir, enfin, c’était l’impression qu’il donnait en apparence. L’ocelot, lui restait contemplatif. La druidesse descendit lentement les marches pour se rapprocher de Tasia, sa main caressait la tête de l’aiglon.

- Cet oiseau est aimé des dieux : Il a la vue la plus perçante, et la vitesse de l’éclair quand il fond sur ses proies. Pour voyager vite, le mieux est soit d’adopter a forme d’un aigle ou de disposer d’une monture tout aussi rapide ne trouvez-vous pas Tasia ?

Pour certains, les paroles de la gardienne de la vie pouvaient demeurer étranges, pour d’autres, elles étaient aussi limpide que de l’eau. Sans chercher à s’expliquer, Felevel leva les bras au ciel. Usant d’un langage connu que des initiés, elle lui donne d’ultimes recommandations.

ecnarffuos ne sruegayov sec rehcrehc rinev setpmorp tneios sli’uq ruop stne sed sneidra sel rehcrehc av ane a

Elle relâcha, l’aiglon qui poussa un cri strident tout en prenant son envol et partit en direction de la forêt. Son regard se posa sur les compagnons et elle s’arrêta sur Katrina et ses deux gardes du corps. Katrina la dévisageait ouvertement, d’un air hautain qui ne semblait en rien déranger la demi-elfe.

- Venez, entrez en ma demeure.

Asulf poussa délicatement en avant Katrina et murmura à l’oreille de Jnaya qu’il restait à l’extérieur pour surveiller les alentours. Depuis l’épisode avec Egill, le barbare conservait un mutisme complet, et le ton qu’il venait d’employer, même dans un souffle, était cassant, preuve que l’homme avait souffert dans sa dignité. L’érudite haussa les épaules et pressa Janya de la suivre.

L’habitation dans laquelle les compagnons pénètrent les uns après les autres était bien plus spatieuse que ne le laissait supposer l’extérieur. Ils se trouvaient dans une grande pièce aux murs faits de rondins avec au centre foyer entouré de blocs de pierre qui apportait une douce chaleur. Cette demeure faite de bois brut, qui semblait moulée dans un seul bloc, était surprenante, surtout quand sa propriétaire se trouvait être une des plus puissantes druidesses des environs. Chaque tronc simplement écorcé, conserve sa forme, ses courbures, et vient épouser celui qui le précède. Felevel n’avait couper aucun arbre, ni la plus petite branche, tout ce qui se trouvait là, était le fruit d’un grand pouvoir et de quelques bienfaits de Dame Nature. A l’origine, cette demeure était née de l’imagination d’un homme, un aventurier dont aujourd’hui sa veuve gardait un souvenir vivace, même quarante ans après.
Au mur pendaient des bouquets d’une multitudes de plantes, médicinales ou pas, tandis qu’un métier à tisser trônait dans un coin, près d’une grande fenêtre, au fond de la pièce. Non loin d’âtre, une table en pierre ronde prenait une grande place ou pouvait prendre place une douzaine de personne en s’asseyant sur des chaises, elles aussi en pierre bleue. Le sol était quant à lui recouvert de fibre végétale tressé qui n’était pas pour déplaire aux compagnons. Au plafond, on discernait une grande mezzanine ainsi que deux grandes ouvertures qui faisait pénétrer à l’intérieur une lumière naturelle bienfaisante.

- Prenez-place autour de cette table et prenez vos aises. Tasia, je crois comprendre que vous êtes désormais celle qui dirige ce petit groupe….je vous laisse donc le soin de commençer, si vous le voulez bien, à moins qu'un de vos compagnons ne désire prendre la parole?

Peu après s’être doucement incliné devant l’animal sur les conseils d’Ina, Elwin avait suivi Dame Felevel ainsi que le reste du groupe jusqu’à l’intérieur du bâtiment. Il ne fit aucune remarque à la Gardienne de la vie sur ce sujet, mais l’architecture de la pièce lui paraissait tout bonnement miraculeuse. Dans un tout autre contexte peut être se serait il plus attardé sur les détails d’une telle construction, mais pour le rôdeur, l’heure était à des sujets plus graves. En outre il fallait s’entretenir au sujet de ces hommes en noirs avec elle au plus tôt afin de pouvoir voyager un minimum avant que la nuit ne tombe. Cependant l’allusion de Dame Felevel au sujet des aigles n’échappa pas à Elwin et il se doutait à présent que leur périple jusqu’à l’intérieur de la Haute Forêt risquerait de se faire d’une manière…disons un peu plus rapide. Même s’il n’était pas sûr de la signification des paroles de la druidesse. L’accueil chaleureux de la femme ainsi que l’impressionnant environnement naturel (qui correspondait aussi bien à la propriétaire des lieux) avaient tendance à décontracter le novice en ces heures de morosité. Ne voyant personne prendre la parole, et pour ne pas remplacer le silence de ses compagnons par un sentiment global de gêne il prit finalement la parole en premier.

- Heureuse rencontre Gardienne de la vie et mille mercis pour votre accueil. Il s’inclina sincèrement devant elle. Et après un moment d’hésitation, il prit place autour de la table. Comme vous le savez notre voyage a été semé d’embûches depuis notre départ d’Everlund, et dorénavant je pense que nous pouvons affirmer que les personnes qui nous attaqué n’ont en aucun cas envie de voir notre mission se concrétiser. Apparemment ce sont les recherches de votre père et vos intentions qui les intéresseraient tant car je ne les ait jamais entendu mentionner la Confrérie. Il se tourna un instant vers Katrina. Pour quelles raisons, je ne le sais pas mais cela doit être sans doute lié au sujet même des recherches d’Artémus Illance Davion. L’identité de ceux qui sont à l’origine de toutes ces attaques pourrait sûrement nous permettre d’en savoir plus. Dit il avec déception avant d’interroger la Verdoyante. Avez-vous appris quoi que ce soit à propos d’eux ? Des informations sur leur destination ou autre ?

Sur ces dernières questions il stoppa net de parler et attendit soit une réaction d’un de ses compagnons, soit des réponses de Felevel. Cependant il doutait que ce qu’elle aurait pu obtenir comme renseignements sur leurs agresseurs soit réellement significatif. Malgré tout, toute information, même une rumeur était bonne à prendre et tout espoir bon à conserver. Les derniers jours n’avaient fait que renforcer la détermination du rôdeur à accomplir sa mission, bien qu’il n’était plus bien sûr de ses réelles motivations.

La gardienne de la nature était arrivée peu après en compagnie d'un aiglon, qu'elle envoya manifestement investi d'une mission. Felevel lui ensuite avait adressé quelques mots concernant l'oiseau, auxquels la jeune femme avait répondu courtoisement.- En effet, dame Felevel, cet oiseau semble béni des dieux. Une vue perçante, un vol rapide et une descente fulgurante, que rêver de mieux pour voyager?

Bien qu'elle n'ait pas appris et ne maîtrisa pas le langage que la druidesse avait employé, elle comprit l'essentiel du message que la Gardienne avait transmis à son messager.

Après qu'ils y aient été conviés, elle la suivit dans sa demeure, ainsi que le reste de leur équipe à l'exception d'Asulf qui préféra rester à l'entrée. Elle ne fit rien pour l'en dissuader. Toutes les blessures ne sont pas physiques et chacun les panse comme il peut.

L'intérieur de l'habitation était à l'image de l'extérieur... et de sa propriétaire. Une puissante aura semblait se dégager de cette bâtisse de bois et de pierres dont la construction témoignait de pouvoirs magiques, d'une étroite et étonnante connexion avec Dame Nature.

La salle était très grande et des bouquets de plantes séchées suspendus ça et là attestaient de la passion de leur hôte pour son métier. A l'invitation de leur hôte, tous s'installèrent autour d'une très grande table de pierre bleue.

Impressionnée par la majesté du lieu, la semi-elfe se concentra néanmoins sur le motif de leur visite. Bien qu'elle ne le manifesta en rien, fut très surprise d'entendre Elwin prendre la parole en premier... Le semi-elfe était resté si longtemps silencieux. Il était éminemment concerné et ses réflexions étaient des plus pertinentes.

- Nous vous remercions pour votre accueil, ma Dame. Je n'ai pas choisi la responsabilité que m'a confiée Ina et je préfèrerais le terme guider à celui de diriger mais, bon, tout ceci n'est sans doute qu'une question de mots.

Nous vous sommes reconnaissants de l'aide que vous êtes disposée à nous accorder et je vous prie de m'excuser si je débute cette conversation par des interrogations. Nous en avons tellement et si peu de réponses...

Auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, dans un premier temps nous éclairer sur la ou les personnes qui vous ont demandé de nous accueillir à Fort Olostin et sur les raisons qui sous-tendaient cette requête? Si vous saviez que nous étions potentiellement en danger, auriez-vous une idée des personnes qui nous ont choisi pour cible et de ce qu'elle désirent obtenir?

Bon nombre d'autres points restaient obscurs et la taraudaient. Mais elle préférait prendre son temps et également laisser aux autres membres du groupe l'occasion d'intervenir.

MJ
Narration: Tous

elevel n'aurait pas demandé mieux de pouvoir renseigner Tasia et Elwin sur l'identité de leurs agresseurs mais hélas, elle ne disposait de très vagues informations qu'elle était bien entendu disposer à partager avec ses invités.

- Certains de vos agresseurs étaient natifs de la cité de Yartar qui se trouve plus à l’ouest sur la route qui mène à Eauprofonde. Des malandrins, qui selon les autorités de Fort Olostin, tueraient père et mère pour quelques pièces et dont l’intelligence n’est pas une de leur qualité première, ironisa Felevel, tout en continuant sur sa lancée, ils sont morts et rien ne nous permet de savoir qui les a recruter. J’ai également cherché dans la demeure ou vous, Elwin, avez subit ces terribles outrages, quelques traces qui pourraient lever le voile sur l’identité réelle de vos agresseurs mais hélas, rien. Je sais seulement que plusieurs cavaliers ont quitté la masure pour prendre la direction de l’Ouest.

Avant d'interroger Katrina, La druidesse adressa à Tasia un regard amical.

- Si j'avais reçu le messager ailé de Linwëline en heure et en temps, croyez bien que vous n'auriez pas subit une telle déconvenue. Mais ceci est une autre histoire. Linwëline souhaitait que je vous acceuille à votre arrivée et que je vous conduise en mon domaine afin que des Gardiens des Vents puissent venir vous prendre en charge ici même. C'est maintenant chose faite. Je suis une amie de Thüldae et j'apporte parfois volontier mon aide et mon assistance quand les Gardiens Sylvestres ont appel à moi, tout simplement.

Estimant avoir satisfait dans un premier temps l'ensorceleuse et le rôdeur, Felevel se tourna cette fois vers Katrina qui tiqua à peine en entendant son nom et répondit par un hochement de tête à l’invitation implicite de la druidesse à prendre la parole.

- Même si vous pensez le contraire, sachez que j’ignore purement et simplement qui veut notre veut notre perte, il faut me croire! Tout juste puis-je émettre quelques suppositions mais rien de concret! Mon père est un homme passionné, fin connaisseur de l‘histoire elfique et un admirateur sans réserve du Beau Peuple. Peut-être a-t-il susciter quelques convoitises lors de ses récentes découvertes, c’était tout du moins ce qu’il m’avait confié dans une de ses dernière correspondances, envoyé du petit hameau de Zelbross dans lequel il avait installé sa base arrière pour son expédition. Ce qui l’avait obligé d'ailleurs à recruté des hommes supplémentaires dans la cité voisine d’Eauforte. Son dernier courrier, envoyé le jour de son départ pour la Haute-Forêt et les Monts Etoilés mentionnait qu’il prenait la route pour trouver les larmes de la Seldarine et qu’il espérait que ses recherches soient couronnées de succès au plus vite.Ce n'était pas la première fois qu'il mentionnait ces artefacts, il les recherchait depuis longtemps et ses autres recherches lui permettaient ainsi d'allier l'utile à l'agréable.

Autour de la table certains des compagnons réalisèrent que ces nom ne leur était pas inconnu. Ademarra elle-même en avait fait mention lors de leur arrivée à Fort Olostin, tout à fait involontairement. Katrina continuait à parler, librement, sur un ton qui paraissait sincère et franc.

- Ces recherches sur les vestiges de l'ancien royaume elfique d’Earlann n'étaient pas du gout de tout le monde en particuliers certaines familles elfes de Lunargent dont les origines sont intimement liées à l'histoire de cet antique royaume, ce n'est pas un secret pour personne mais de là à orchestrer de telles attaques d'autant que les recherches de mon père sont finançées par les autorités de Lunargent et non pas de vulgaires mécènes en mal de richesse et de trésor. Ce qui exclut toute menace venant de leur part, j'en suis certaine. Non non, je n'ai aucune idée de qui peut vouloir que j'échoue dans mon entreprise, c'est pourquoi je me disais que me rendre dans un premier temps à Zelbross, là où il avait installé un camps de base me permettrait d'avoir quelques réponses.

Katrina se rembrunit.

- Puis prendre la route des Monts Etoilés en passant par le village de Nordahaeril, c'est là que mon père devait trouver un guide pour les mener à bon port. Voilà ce que je veux!

En entendant le nom de Nordahaeril, Elwin se figea un court instant. Il connaissait ce village, constitué d'une centaines d'elfes des bois.

Felevel inspira profondément.

- Entre vouloir et pouvoir il y a un fossé énorme Dame Katrina...

Elle interrogea du regard les compagnons