L'Héritage d'Earlann, Dernière halte avant la forêt....

Au moment où la serveuse apportait le repas, un groupe de halfelin monta sur scène pour exécuter des compositions musicales originales, mais bien loin de la fine fleur des orchestres elfique.

Très vite, la prêtresse ne s’y intéressa plus mais reporta son attention sur le repas.

La réaction de Tasia ne surpris guère non plus l’elfe, si Ademara n’étais pas aussi affamée elle aurait volontiers dénigré ce repas qui n’avait l’air guère appétissant.

Sortant de sa retraite habituelle, elle répondit à l’intéressée :

- Faite donc, personnellement je pourrais manger un cuissot de troll.

Mais ne pensant plus qu’avec son ventre, elle n’attendis pas que les autres se serve pour commencer à déguster, que dis je, dévorer son plat.
Mais avec art et finesse, cela va de soi.

Néanmoins, quand une sécheresse intense se fit sentir au fond de sa gorge, Ademara suspicieuse observa l’étrange boisson qui leur avait été servie.

Repoussant sa pinte d’un geste,

- Ne pourrais t on pas plutôt avoir de l’eau ou du vin ? Cette affreuse pinte ne m’attire guère.

Dit elle d’un ton faussement naïf.

Alors que sur la scène la fête battait son plein et que la faim semblait s’être apaisée pour un temps, le nom d’une vieille légende du Nord réapparut dans l’esprit de la prêtresse.
Bien qu’elle trouvais celle-ci particulièrement intéressante pour le clergé de Sehanine, il n’en demeurais pas moins qu’une dizaine de légendes étaient présentent dans toute la Haute forêt.

Ademara en finit quand même part à ces compagnes, peut être que celles-ci y trouveraient un élément susceptible de faire avancer la quête pour laquelle le groupe y avait déjà sacrifié une vie.

Regardant tour à tour Ina et Tasia, elle se permit de rompre une nouvelle fois le silence.

- Il me vient à l’esprit une très vieille légende elfique sur la chute de la plus prestigieuse citée d’Earlann, Mhilamniir.
Cette légende se réfère aux lames de la Seldarine.
Comme vous le savez certainement, la Seldarine sont l’ensemble des Dieux de mon peuple.
Or Mhilamniir étais le centre religieux d’Earlann.
Les temples et les bibliothèques de cette ville sont une part non négligeable du savoir de mon peuple.

Alors qu’elle contait la légende, son regard se fis lointain. Remontant les siècles à travers d'étranges ouvrages au papier luisant et à l'encre d'or. N'ayant pas l'âme d'une ménestrelle elle fis son possible pour rendre le sujet vivant. Sa voix vibrant d'une douce energie.

- Quand Mhilamniir fut assiégée par les démons, les plus hauts représentants de l’Eglise de Corellon, Sehanine et Rillifane crèeent trois armes enchantées destinées à leurs champions.
La première fut Deladrielith, une longue épée faite dans le plus pur du mithril dédié au Père des Elfes.
La seconde fut Amithrandra, une lance enchantée sous la protection de la Vierge Lunaire.
Et enfin naquit Nebrildur, un cimeterre consacré par les druides de Rillifane Rallathil.
Pourtant il est dit que la citée tomba avant qu’elles puissent être utilisées
Ainsi prend fin la légende des lames de la Seldarine.

Pourtant dans la bibliothèque de Leutilspar, un ouvrage sur la chute de Mhilamniir mentionne un célèbre historien. Celui-ci essaye de démontrer que ces armes furent mises à l’abri dans les mines.

Or à mon sens cela est impossible, car la ville étais assiégée et tout transport aérien étaient exclut.
Ainsi ces trois reliques auraient disparut dans la citée.
Je ne vois pas le rapport avec notre quête, mais peut être est il plus sage de vous montrer que les reliques du royaume d’Earlann ne sont pas que des piécettes de cuivre, mais bien des artefacts dont la puissance et la valeur sont inestimables.
Et dont certains seraient prêt à tout pour les protéger ou se les appropriés.

Cette dernière phrase concernait bien Ina pour lui montrer que les pillages étaient possibles et que l’elfe ne le permettrait jamais.

Le colosse à la crinière blanche se réfugia dans un mutisme total quelques instants, ne se concentrant que sur les mouvements extérieurs à leur petit cercle. Puis il regarda fixement la moine des marches d’argent.
De prime abord Asulf pensait qu’il se devait de supporter la présence soudaine et inexpliquée de la moniale à ses côtés. Si toutefois elle acceptait l’offre de la Dame du manoir de l’eternel crépuscule, il aurait du composer avec cette jeune femme dont il ignore tout. Mais plus il l’observait et l’écoutait, plus le barbare voyait en elle une femme capable d’assurer dignement la protection de Katrina. Pour le moment c’est tout ce qui lui importait.
Lors de l’embuscade contre Robyn, il avait su faire confiance à Elwin, pourquoi ne le ferait il pas à cette Jnaya !? Ce soir là, l’impétueux guerrier de la toundra avait pris conscience de ses forces et surtout de ses faiblesses face aux sombres assassins d’Everlund et la moindre aide serait la bienvenue.

*Peur…muhaha ! Cette bonne femme ne connaît pas les barbares du grand glacier !!!?... Rahhhh, pas de fierté mal placée fils des Crocs, si cette femelle est prête à donner sa vie pour aider Katrina, laissons lui sa chance.*

Sans quitter des yeux la moniale, Asulf s’adressa calmement à sa protégée :

- Votre nouvelle gardienne a raison Katrina. Assoyez-vous et essayez de manger un peu.

Quant à vous… sachez que je ne connais pas la peur. C’est un sentiment qui ne sert qu’à affaiblir les faibles d’esprit et les mauviettes.
Je suis Asulf fils de Björn, le Chaman de la tribu Reghed des Crocs Sanglants. J’assure la protection de Katrina depuis Everlund où nous avons du combattre des elfes vêtus de noir. Ils tirent des carreaux d’arbalète depuis les ténèbres et frappent en traitre après avoir rendu vos muscles durs comme la pierre.
Notre chemin doit nous conduire aux ruines d’une ancienne cité elfe où a disparu quelqu’un d’important pour Katrina.

Pour ma part c’est tout ce que vous avez besoin de savoir.

Deuxièmement, si nous devons rencontrer votre ami, il nous rejoindra à cette table. D’ici j’ai une vue sur les fenêtres et l’entrée, le feu dans notre dos pourrait gêner des arbalétriers embusqués ou je ne sais quel autre coupe-jarret prêt à nous faire la peau.

Après avoir livré ces bribes d’informations à la cadence d’une baliste à répétition, l’illuskien se redressa sur sa chaise et balaya à nouveau du regard la grande salle du Huron endiablé. Son visage fermé indiquait clairement qu’il n’avait plus rien à rajouter et qu’il n’était plus disposer à causer.

Petit à petit l’émerveillement face la découverte d’un monde nouveau s’effaçait. Les épreuves récentes y étaient pour beaucoup et le véritable caractère du barbare commençait à émerger. Irrésistiblement, le naturel revenait au galop… De plus, le ton quelque peu directif de la moniale avait titillé son orgueil. Ceci dit,un fort caractère rentrait dans la catégorie de personnes qui pouvait espérer gagner la confiance et le respect du regued.

¤Des elfes vêtus de noir tirant des arbalètes, hein ! Mmmh... Il doit s’agir d’une guilde d’assassin qui en veut à la dame. Apparemment, ils veulent à tout pris l’empêcher d’atteindre les ruines. ¤

La jeune femme fixa un moment Asulf semblant l’étudier. Il était fier. Il avait tout de suite réagi quand elle avait parlé de peur. Il lui avait rappelé son nom, son ascendance, et son statut dans sa tribu. Une tribu qu’elle ne connaissait pas du tout. Mais si c’était LE chaman cela voulait dire qu’il était assez important.

Jnaya fit un léger « humph » sonore, accompagné d’un petit hochement de tête appréciatif. Peu importe, il semblait attaché à Katrina. Si elle était déjà partante pour les accompagner, elle l’était encore plus désormais.

Son attitude qui suivit laissait bien entendre à la jeune femme qu’il avait dit tout ce qui devait être dit et ne souhaitait pas d’autre question. Il n’aimait pas qu’une inconnue empiète sur son terrain… Soit !

- Hummm… je vois. Si je vous ai proposé de m’accompagner, c’est justement pour ne pas vous laissez seul à m’attendre. Il ne reviendra pas ici, et il m’attend. Je devrais donc m’y rendre seule et le ramenez. Mais je ne vous promets rien. D’ici une petite heure, je vous laisse. Faites attention en absence, et j’en ferais de même. Pour le moment. Mangeons.

Jnaya jouait avec sa nourriture en tournant les morceaux de viande avec sa fourchette sans s’en rendre compte. Elle s’apprêtait à piquer sa fourchette dans le mouton et les légumes, quand elle se ravisa. Elle resta suspendue un moment à regarder son assiette. Si les assassins attaquaient comme des fourbes qu’ils sont. Ils pouvaient tout aussi bien avoir empoisonné leur boisson ou leur plat.

Soudain, les mots de la serveuse lui revinrent en mémoire. Le tonnelet de bière brune était offert par la maison. Elle chercha du regard celle qui les avait servis. Elle devait se méfier. Elle commença à inspecter sa nourriture et sa boisson en les passants sous son nez, tentant de détecter quelque chose. Avec ce que le barbare venait de lui dire sur la puissance de leurs ennemis, il y avait de quoi se méfier.

Ayant finis par trouver la serveuse du regard, elle l’interpella. Elle avait deux mots à lui dire. Même si la jeune femme se demandait comment elle allait lui faire cracher le morceau. Elle devait toucher la corde sensible qui la ferait craquer. Cassé aussi soudainement qu’une corde sous une grosse pression.

{Tentative de détection sur la nourriture et la boisson. }

Les trois cavaliers étaient rapidement passés devant le barbare. Celui-ci en fut tiré de ses sombres pensées et n'eût guère le temps de se poser de question. Egill avait de toute manière toujours le même type de réaction face à l'imprévu, imprévu qu'il considérait le plus souvent comme étant une source de danger potentiel.
¤ Merde! ¤
Il bondit! Non à la poursuite des inconnus encapuchonnés, mais en direction des écuries. Sans prendre le temps de saisir son marteau qu'il avait laissé à terre, il s'élança.

La porte s'était refermée à la volée, il en fallait plus pour retarder un uthgardt. Il n'hésita en effet pas un seul instant et, poussant sur ses puissantes jambes, il présenta sa large épaule au panneau de bois. Il n'aurait certes pas eu besoin d'un tel déploiement de brutalité, la porte n'étant pas verrouillée, mais pourquoi être délicat lorsque l'on peut faire usage de la force?

- ELWIN ! cria-t-il avec peu d'espoir en pénétrant dans le bâtiment.

Egill jeta un bref coup d'oeil autour de lui. Personne! Il courut jusqu'au fond des écuries pour y découvrir l'équipement que le rôdeur avait déposé avant de s'occuper de sa monture. Des tâches rougeâtres sur la terre battue et la paille autour de ladite monture laissa présager le pire. Mais de ces traces de sang partait une large traînée dans la paille, signe que l'on avait traîné quelque chose - quelqu'un! - sur le sol, jusqu'à un box qui s'avéra vide.
¤ Il l'ont enlevé, il est vivant! ¤ pensa avec pertinence le fils de Sölfar dont l'esprit bien que limité parvint avec facilité à établir ce rapport logique.
Il songea rapidement à se lancer à la poursuite des inconnus, mais il ne manqua pas de voir que les liens des selles avaient été tranchés.

Sans plus attendre, l'illuskien ressortit pour courir vers l'arbre qui l'avait abrité de la pluie. A cheval, les ravisseurs étaient probablement loin. Il prit son sac et son marteau avant de se diriger à grand fracas vers l'auberge.
¤ Bon sang, on a merdé! J'devais rester avec lui! Et pourquoi qu'il drague dans ces moments-là? Merde! ¤ songeait Egill en imaginant la réaction d'Ina. Elle ne serait pas, mais alors pas contente du tout.
¤ Et pourquoi qu'on enlève Elwin? C'est les mêmes gars qu'à Everlund? ¤

Ces interrogations trottaient dans sa tête lorsqu'il parvint à l'entrée de l'établissement. Il ouvrit violemment la porte et, en pénétrant d'à peine quelques pas, aperçut ses compagnes.
- INA! On dégage! Ils ont pris Elwin! Aux écuries! On perd pas de temps!
Et déjà il ressortait, espérant qu'ils seraient capable de suivre la piste des cavaliers. Le sol humide et meuble serait à leur avantage.

Dix-neuvième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
19 Eleinte1372 (CV)

Lieu : Fort Olostin, Voie des Landes Eternelle
Temps : Pluie, pluie, pluie……et pluie
Moment: Début de soirée
MJ

MJ
Narration: Tasia

n allait servir de quoi satisfaire son appétit et surtout son estomac. C’était ce qui importait à Tasia. La serveuse était déjà en train de préparer le plateau qu’elle amènerait à la table des trois jeunes femmes avec en prime un carafon de vin ordinaire pour Ademara. L’ensorceleuse intensifia ses perceptions pour regarder le tumulte d’une auberge qui commençait à devenir bonder. Un tumulte qui agressait ses oreilles, désagréable au possible mais dont il fallait s’accommoder pour un temps. Son beau regard embrassa du regard le reste de la salle, dos tourné au comptoir. L’aubergiste entra dans son champ de vision, il était en train de tenir conversation à des clients à une dizaine de mètres d’elle. Trois serveuses travaillaient dans l’établissement, elles étaient toutes passées près d’elle sans éveiller la moindre réaction chez Fir, il ne manquait plus que de vérifier si la présence de l’aubergiste ne titillait pas le familier. En patientant, elle laissa également ses oreilles traîner, à droite et à gauche pour capter quelques bribes de conversations, rien de concret. Des convois de marchands avaient été attaqués entre Fort Olostin et Fort Noénar, on attribuait ces attaques à des elfes particulièrement belliqueux. A sa gauche, deux hommes, des marchands évoquaient les prix exorbitants de certaine matières première qui étaient montées en flèches ces dernières semaines ou que le commerce de Rothé n’était plus ce qu’il était du côté de Yartar. Un tas de bruit, un tas de rumeurs indistinctes que l’ensorceleuse mis de côté. L’Aubergiste était toujours en train de discuter avec ses clients, jovial, souriant, avenant. L’homme était très à l’aise et son comportement ne trahissait aucune bizarrerie. Se détournant de dépit, Tasia tomba nez à nez avec une serveuse qui essayait avec un torchon une série de gobelets en était alignée sur le comptoir. Peut-être pouvait-elle lui poser quelques questions ? Elle n’en eu pas le temps. Fir couina un peu quand brusquement, sur sa gauche, émergeant d’une porte qui devait donner sur les écuries qui jouxtaient le bâtiment, la demi-elfe reconnu le palefrenier qui avait pris en charge leurs chevaux en compagnie d’Egill et Elwin. L’adolescent souriait béatement dévoilant une dentition…hasardeuse mais le physique de ce garçon n’intéressait pas plus la novice que cela. Non, mais la petite bourse en cuir que le garçon d’écurie soupesait avec fierté l’espace d’un bref instant avait attisé le curiosité de l’A’Tel’Quess. Le jeune homme rangea précipitamment son trésor dans une de ses poches dès qu’il pénétra complètement dans la salle, le temps pour lui de parcourir à grande enjambée pour gagner le comptoir puis une autre porte qui donnait accès aux cuisines derrière laquelle il disparut.

Soudain, une tornade humaine apparut dans l’auberge en hurlant en direction de leurs deux compagnes avant de redisparaître. Tasia plissa le front. Elle venait d’entendre distinctement ce qu’avait annoncé le puissant illuskien….

MJ
Narration: Ina, Ademara

andis qu’elle écoutait avec un minimum d’attention Ademara, Ina s’enfila à une vitesse effarante sa première bière de la soirée et cela avec un plaisir immense. Il n’en fallait pas plus pour détendre la Gardienne des Feuilles qui voyant que les novices boudaient leurs pintes de bière décida de leur faire un sort. C’était peut-être inconvenant aux regards de la bienséance mais pour le moment la bienséance, Ina s’en moquait.

On venait de servir sur la table la nourriture pour Tasia ainsi qu’un carafon d’un gros rouge qui avait la particularité d’accrocher la gorge. Ademara allait sans aucun doute trouver une différence certaine avec la délicatesse des crus elfiques. Dotée d’un bon appétit, la druidesse allait commencer à manger quand la porte de l’auberge s’ouvrit à la volée délivrant le passage à une silhouette que les deux femmes ne connaissaient que trop bien : Egill. Annonciateur d’une mauvaise nouvelle, le barbare ne perdit pas de temps en conciliabules stériles et il repartait déjà à l’extérieur….

MJ
Narration: Egill

gir tel le félin en chasse, voilà ce que venait de décider l’Uthgard pour pister les ravisseurs d’Elwin. Oui, le barbare était en chasse et il comptait ne pas revenir bredouille. Se précipitant vers l’écurie, il tomba en arrêt sur les traces de chevaux récents qu’il commença à suivre prestement. Elles prenaient la direction de l’entrée du fort. Egill courut à en perdre haleine.

Une minute s’écoula à peine quand le novice arrivait aux imposantes portes du fort. A la lumières d’immense braséros qui flanquaient es portes Deux hommes d’armes les refermait sur un chariot qui cherchait refuge pour la nuit. Les portes allaient désormais être maintenues closes jusqu’au lendemain matin….

MJ
Narration: Asulf et Jnaya

e visage de Katrina était devenu rouge pivoine. La jeune femme avait jusqu’ici conservé un silence poli devant l’échange entre Jnaya et Asulf mais là, c’était trop. Elle avait la désagréable impression de voir s’éloigner la perspective d’un bon bain chaud à la vitesse d’un cheval au galop et après ces deux journées éprouvantes, elle avait bien gagnés le droit de se détendre. Jnaya avait décidé de quitter les lieux pour se rendre auprès de Foragus, elle avait vérifier les aliments qui semblaient tout ce qu’il y avait de plus normaux. Regardantla moniale les quitter, Katrina souffla de satisfaction.

- Sortir maintenant et me priver se quelques plaisirs m’auraient déplus ! Il me tarde de me prélasser dans une baignoire, crois le bien ! Profitons de ce calme avant que l’autre tigresse ne surgisse avec ses cohortes ! Je tiens donc à savourer ce temps libre qu’il m’ait donné avant de repartir sur les routes. Asulf,toute cette discussion m’a un peu barbouillé. J’aimerai me rendre maintenant dans ma chambre pour me détendre et profiter d’une bonne nuit de sommeil. Tu pourras rester dans ma chambre pour veiller, dit-elle sur un ton qui se voulait conciliant.

MJ
Narration: Jnaya

naya d’une démarche souple et féline avait rejoint la serveuse courtaude devant l'entrée de la salle commune et cette dernière, quelque peu surprise par l’intervention de cette inconnue qui lui demande des comptes sur le tonnelet de bière.

-Mais Ma Dame…c’est une des règles de la maison d’offrir à des clients qui prennent chambre er repas de qualité. C’est le patron qui à instauré cela l’hiver dernier. Pourquoi il y a quelque chose qui vous dérange, vous n’êtes pas satisfaites ?, demanda la femme soudainement alarmée.

MJ
Narration: Elwin

a bouche était imprégnée du goût métallique du sang , de son sang. Ses aisselles étaient moites de sueurs. A travers une enveloppe cotonneuse amortissant les secousses de transport, Elwin émergea doucement des ténèbres. Son œil collé par le sang, le demi-elfe mit du temps à réaliser qu’il se trouvait pieds et mains liées, la tête recouverte d’un morceau de toile qui manquait de l’asphyxier. Ion avait mis l’infortuné rôdeur à travers un selle et on le transportait sans ménagement vers une destination inconnue. De tout manière, il n’eut guère longtemps à attendre, que le cheval s’immobilisa et on le fit tomber à la renverse sur un sol caillouteux, une terrible douleur vrilla son dos mais ce ne fut pas terminé. On l’empoigna par la toile qui lui recouvrait le visage, agrippant par la même occasion ses chevaux et on le tira sans le moindre ménagement. Cette fois la douleur lui vrilla le crâne…, on lui fit monter des marche, deux ou trois. Une porte s’ouvrit et on le fit entrer dans une pièce éclairée, il le devinait à travers le tissu, c’est ce qu’il pouvait distinguer à travers la toile.

Encore à moitié étourdit, le demi-elfe était perdu. On le fit s’asseoir avec force sur un petit banc de fer d’une vingtaine de centimètre de haut avec les genoux attachés ensemble mais aussi les mains attachées derrière son dos qu’on attacha ensuite à un poteau ou quelque chose du genre avant de la bâillonner de façon à maintenir sa tête droit sans qu’il puisse esquisser un mouvement…

Toujours la visage recouvert d’une toile de jette épaisse, incapable de voir ce qui se tramait, Elvin entendit soudainement retentir une voix au timbre ironique et incontestablement féminine s’adresser à lui en espruar.



Les jambes allongées sur le ban et solidement attachées, on lui retira ses bottes….

Comment peut-on vouloir se prélasser lorsque sa vie est instamment menacée !? Asulf avait survécu dans les désolations gelées septentrionales en restant en alerte chaque jour qui se faisait. Même si dans les terres du sud, les dangers lui semblaient bien moins nombreux. Il y en avait un des plus létal qui les guettait constamment depuis Everlund.
L’illuskien avait été recruté pour la force et la robustesse qu’il incarnait et était payé par le manoir de l’éternel crépuscule pour veiller sur Robyn puis Katrina. Mais le barbare, seul ou presque, savait qu’il ne pourrait rivaliser contre un second assaut de leurs mystérieux ennemis. L’heure n’était pas propice à la détente.

- Katrina, je suis payé pour vous garder en vie et je ne pense pas que pour l’instant nous devrions nous éloigner, seuls dans votre chambre.

Le fils de la toundra vissa son regard dans celui de l’érudite tout en lui faisant bien face, droit sur sa chaise et les poings appuyés sur le rebord de la table. Jouant de son gabarit pour appuyer ses mots, le guerrier se voulait protecteur et intimidant à la fois, à l’instar d’un grand frère.

Savez-vous comment j’ai perdu votre amie Robyn ? Je lui avais demandé de rester à l’abri mais elle n’a pas voulu entendre. Elle a chargé ces assassins et aujourd’hui elle est morte.
Par Tempus ceci n’arrivera plus.

J’aimerai qu’on attende le retour de votre nouvelle recrue et si jamais je ne repère rien de suspecte, alors vous monterez faire ce que vous voulez et oui je vous accompagnerai.

*Là, soit elle me saute au visage pour me crever les yeux, soit elle part en pleurant…pas de place pour les caprices ce soir, petite femme du sud*

Puis le jeune homme se détourna de la belle rousse pour fouiller dans son havresac. Il y dénicha une petite pierre avec laquelle il affuta avec soin le fil de sa cognée, jetant de temps en temps des coups d’œil discrets dans les quatre coins de la salle principale.

Devant le manque de réaction de Ina et de Tasia, plusieurs explications virent à l'esprit de la prêtresse, mais celle dont elle était persuadée c'était du je je-m'en-foutisme pur.
Voyant que son histoire ne passionnait personne, Ademara retomba dans son mutisme habituel.

¤ Décidément, qu'ils restent ignares ¤

D’ailleurs à ce propos, la druidesse avait engloutit sa pinte et entamait déjà celle de Tasia et d’Ademara.
Devant ce manquement flagrant à l’étique, la prêtresse rougit.

- Un peu de politesse ne fais pas de mal Ina, vous auriez put me demander avant de vous saisir de ma choppe.

La serveuse mit court aux remontrances d’Ademara en apportant ce qu’elle avait commandé.
Elle fut dépitée devant le broc à vin qu’on lui servi, décidément, il devais s’agir de la pire piquette qu’elle n’avais jamais but.

Au moment où elle portait un verre à ces lèvres le barbare Egill apparut dans son champ de vision à grand fracas de cris.
Tel une tornade, le barbare sorti aussi vite qu’il étais rentrée, laissant bouche bée Ademara.

Reprenant une posture convenable, la prêtresse demande,

- Quelqu’un aurait il la gentillesse de me faire une traduction ? Je ne suis pas sur d’avoir tout saisi.

Jnaya n’avait rien remarqué de suspect dans la nourriture et s’était dirigé vers la serveuse. Ses premières intentions étaient de la déstabiliser, et de savoir si quelqu’un avait eu accès à la nourriture. Mais lorsqu’elle arriva devant la femme. La surprise et l’inquiétude qui se lisait sur son visage reflétait surtout la peur de ne pas avoir été une bonne hôte. Jnaya resta un moment à la regarder, la bouche à moitié ouverte. Il semblait durer un moment pour elle, mais en fait, n’avait durée que le temps d’une pensée.

¤ Qu’est ce qui m’arrive ? Je ne suis jamais aussi paranoïaque d’habitude. Les paroles du barbare et l’attitude de la dame m’auraient t’elle troublé ? Que ce passe t-il donc ? mmmph… comme j’aurais aimé que mon maître son encore en vie. Il saurait quoi faire lui ¤

Jnaya entendit sa voix résonner dans sa tête. Elle revivait le moment comme si elle y était.
Ils étaient assis en tailleur dans une salle de méditation.

- Ai confiance en toi Jnaya. Tout comme je le suis envers toi. Tu te tromperas souvent, quelque soit la raison. Mais cela ne veut pas dire que tu dois baisser les bras. Bien au contraire.

Jnaya regardait son maître, un homme dans la force de l’âge qui reflétait la sagesse et la tranquillité d’esprit .Elle acquiesça d’un signe de tête, mais sans grande conviction de ce qu’il venait de lui dire.

- Je te dirais la même chose que mon maître m’avait autrefois dite. Lui même l’avait déjà entendue, et d’autre avant lui. Il ne saurait y avoir de vérité première. Il n’y a que des erreurs premières.

Jnaya fit une grimace d’incompréhension. Son maître lui rendit un sourire. Il ne voulait nullement se moquer d’elle, mais il se rappelait lui aussi le jour où il avait entendu ces paroles, il avait fait exactement la même tête.

- Je te laisse sur cette réflexion. Je crois que tu as de quoi réfléchir.

Jnaya revint à elle. Devant elle se trouvait la serveuse qui la regardait d’un air alarmé. Elle n’avait compris que bien tard, ce qu’il avait voulu dire.

¤ Oui. C’est vrai. On a tout à apprendre de ses erreurs, mais rien de ses réussites et de ses certitudes.¤

Elle lança un sourire à la serveuse afin de la rassurer.

- Ne vous inquiétez pas. Je voulais juste m’assurer qu’on ne nous ferait pas payer un supplément par la suite, alors qu’on nous avait spécifiés qu’il était offert.

La demi-elfe fit mine de repartir, puis se retourna soudainement comme si elle venait de se rappeler quelque chose qu’elle devait lui dire.

- Ah oui ! Excusez-moi, encore. Mais, ce n’ai pas pour critiquer un établissement qui procure des mets de qualités… mais… je trouve que la bière avait… un arrière goût… presque métallique. Juste par curiosité, je peux savoir d’où elle vient et qui a remplies les pintes ?

Elle regarda autour d’elle comme si elle était admirative.

- En tout cas, c’est un bien belle établissement que vous avez là.

Jnaya reporta son attention sur elle, attendant une réponse avant de rejoindre Katrina et Asulf.

Soudain, elle se rappela de son rendez vous au temple de Lathandre. Elle allait être en retard.
Sa suspicion sur la bière était sans doute exagérée. Elle ferait donc confiance à Asulf le temps de son absence.

Elle laissa sur place une serveuse pantoise, puis alla signaler à Asulf et Katrina qu’elle reviendrait. Elle en profita pour glisser à l’oreille d’Asulf, de l’attendre dans la salle commune tout les deux, et ne partir sous aucun prétexte sans qu’elle ne soit revenu.
D'un dernier regard, elle leur signala de faire attention.

Sur ceux, elle se dirigea vers le temple afin de rejoindre son ami.

Outre sa répugnance innée pour les endroits de ce genre, les raisons qui l'avaient amenée à se méfier cette taverne n'avaient fait que croître.

Tout d'abord, la réaction de Fir devant l'aubergiste. Ensuite cette jeune femme en noir qui les avaient fixées birèvement et lui donnait une impression de déjà vu. Et maintenant, ce garçon d'écurie à l'air béat qui venait de cacher dans ses vêtements une bourse, petite certes, mais tellement rebondie qu'il lui aurait fallu une toute vie de travail pour la remplir de cette manière. Elle l'avait regardé disparaître vers ce qui lui semblait être les cuisines.

L'écurie amena ses pensées vers Elwin et à Egill qui n'en étaient pas encore revenus. Sans doute les soins des chevaux avaient-ils requis plus de temps que prévu... Il n'empêche, cela ne faisait qu'accentuer son malaise.

Ce qu'il advint par la suite ne fit que confirmer que la méfiance n'était pas un défaut... et certainement pas dans les circonstances présentes.

L'irruption d'Egill la surprit à peine, comme si elle s'était attendue à quelqu'événement de ce genre.

Sans précipitation, elle suivit la serveuse venue apporter sa commande à la table. Elle atttendit qu'elle s'éloinge et, à voix basse, juste audible pour ses deux compagne, elle répéta les mots de l'Illuskien. Tout en remplissant discrètement sa besace des mets qu'elle avait commandés, pour ceux qui les entouraient, elle semblait commenter la qualité du repas et des boissons.

- Au cas où vous n'auriez pas pu entendre à cause du bruit, voilà ce qu'a dit Egill. « INA! On dégage! Ils ont pris Elwin! Aux écuries! On perd pas de temps! ». Et je viens de voir rentrer le garçon d'écurie avec une bourse bien remplie qu'il s'est empressé de cacher sous ses vêtements. Cela ne sent pas bon...

Puis, elle reprit à voix haute et intelligible, les yeux brillants, criant presque afin de se faire entendre par dessus le brouhaha.

- Ina, vous m'aviez promis de me faire rencontrer un jeune homme des plus charmants dans un endroit avec vielle et musique, où nous pourrions danser et nous amuser.
Payons et allons-y, s'il vous plaît, avant que la soirée ne soit trop avancée...

Elle ne doutait pas que la druidesse soit à même de comprendre et s'en remettait à elle pour prendre une décision. Le temps était précieux, comme toujours. Egill était seul, à la poursuite des ravisseurs d'Elwin. Jnaya, Katrina et Asulf se trouvaient dans une autre auberge. Elle attendrait les ordres de la druidesse tout en réfléchissant aux différentes options et, s'ils ne venaient pas, elle aviserait.

Elwin était complètement désorienté, perdu, un comble pour le rôdeur qu’il était. Il ne tirait plus aucun profit de la plupart de ses sens. Il ne voyait rien, si ce n’est pour distinguer une faible source de lumière, il ne sentait rien de particulier à part son sang. Seule l’ouïe lui permit de reconnaître la voix d’une elfe. Elle lui parla d’un « banc du Tigre » mais il ne put reconnaître ce que c’était. Sa position en effet était bien particulière, il ne pouvait pas clairement connaître son environnement mais le ton ironique de l’elfe lui fit non seulement savoir qu’elle n’allait pas le libérer, mais en plus que les prochains instants pourraient être douloureux à la vue du peu de ménagement dont ses kidnappeurs avaient fait preuve jusqu’à présent.

Sentant le goût du sang dans sa bouche après ses multiples blessures, il cracha une gerbe du liquide pourpre tant bien que mal avec sa tête immobilisée. Une multitude de question assaillaient Elwin, qui étaient ces elfes ? Peut être les mêmes qu’à Everlund. Que lui voulait-ils ? Car il n’avait rien commis de mal si ce n’est éventuellement se montrer un peu trop à l’aise avec une inconnue. Il était certain à présent que ce n’était pas la seule raison de sa présence ici. Mais surtout qu’était-ce que « le banc du Tigre » ? L’elfe avait énoncé avec une fierté des plus effrayantes ce banc, vu les liens qui le maintenaient et sa position on ne peut plus inconfortable il songea un instant à un mécanisme de torture. Il n’eût pas le temps d’imaginer la souffrance qui était possible avec ce type d’appareil et espéra encore que ce n’était pas ça.

Le sang mêlé avait quelques vertiges, ses blessures le faisaient souffrir et saigner. Tous ses espoirs reposaient sur le reste du groupe à présent. Mais réussiraient-ils seulement à pister la trace des cavaliers ? Elwin ne doutait pas quant aux capacités du barbare mais n’avait-il pas était pris lui aussi ? Si c’était le cas il n’y aurait personne pour avertir le reste du groupe et il passerait une nuit d’enfer. Au-delà de ses doutes le novice était réellement en rage d’être dans l’incertitude, l’insécurité et plus que tout de le voir privé de sa liberté. Ce à quoi il avait toujours aspiré, il commençait à tenter de forcer ses liens mais il n’y avait pas grand-chose à faire. Ne reprenant pas son calme pour autant Elwin se tenta à une première question, tout en accentuant chacun de ses mots en elfique avec un accent humain qui serait sûrement des plus irritant pour un Tel Quess, teinté d’une colère et d’une ironie réciproque.

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