L'étrange tour, mission Mjöllnir, Gweadal

Narration

Silnya restait pensive face à la trace au sol. Elle l'examinait attentivement sans pour autant montrer le moindre signe. Mjöllnir était incapable de savoir si cela était bien ou mal pour eux. Certes la trace était énorme, mais elle n'était pas unique. D'autres traces semblables étaient disposées tout autour et semblaient dessiner un chemin menant plus en avant. Il était par contre impossible de savoir où elles menaient, mais les suivre ne devraient pas être trop difficile. Cependant, fort prudemment ils chercheraient à les éviter. La jeune femme se releva, d'un air satisfait et renseigna Mjöllnir sur ce qu'elle avait appris de son examen.

-Je ne sais pas ce dont il s'agit, mais ce que je peux te dire c'est que ces traces ne sont pas fraiches. Elle datent de deux chevauchées environs. l'animal qui les a faites est d'une sacré taille et d'un bon poids. Par contre il y a quelque chose d'étrange avec cette créature.

Elle marqua un temps d'arrêt comme si elle cherchait une inspiration ou un indice.

-Je vais peut-être dire une bêtise mais toutes ces traces de pas appartiennent à la même créature j'en suis sûr et pourtant... j'ai remarqué quelque chose d'impossible. Voyez là.

Elle désigna plusieurs endroits sur la neige où l'on pouvait remarquer d'autres empreintes que Mjöllnir n'avait pas vu.

-Ce sont des traces de la mâchoire de la bête. Et bien regarder leurs dispositions. Elles me montrent que la créature à plusieurs têtes ce qui parait pour le peu déconcertant vous ne trouvez pas ? Enfin quoiqu'il en soit cela fait un moment qu'elle n'est pas repassée par là, nous n'avons rien à craindre à mon humble avis. Et passer par un autre chemin nous rallongerait de notre objectif. Vous préférez quoi ?

- Impossible? Détrompe-toi! J'peux t'dire qu'j'en ai vu d'aussi improbables qu'une bestiole à plusieurs têtes!

Une créature multicéphale aux empruntes de pattes aussi grandes qu'eux?
Rare et effrayant, certes, annonciateur de risque de gros problèmes, également, mais pas impossible. Rien ne l'était dès qu'il était question de choses pas naturelles dont les magiciens étaient friands et plus ils s'approcheraient de la tour du vieux fou, plus ils risquaient d'en découvrir de l'avis du Nain.

- Quand tu dis qu'elle n'est pas repassé par là, t'as l'sentiment qu'elle passe par là régulièrement? Parce que j'préfèrerais qu'elle soit juste passée alors! Si elle repointe son nez d'bestiole pleine de têtes ici toutes les trois nuits, on a intérêt à débarasser le ch'min vite fait … mais si tu dis qu'on n'risque rien … autant suivre les traces. Te faire confiance m'a réussi jusqu'ici, j'n'ai pas d'raison d'changer de position. On longe la piste, par le côté, pas la peine d'chercher un autre chemin, en restant sur nos gardes.

Quel contraste dans ses attitudes. Autant elle lui était apparue plus agée que son age, sous le poids de la peine et de sa servitude passée, en créature de vengeance et de douleur, autant elle lui semblait par moment en manque total d'assurance, en retenue, comme une enfant dans le corps d'une femme qui aurait besoin d'être rassurée par quelque mentor sage et patient. Ca ne posait pas de problème, pour l'instant, et elle lui avait déjà prouvé lors de leur rencontre avec les orcs qu'au besoin elle savait reprendre le dessus mais une fois de plus Mjöllnir dut se plier à l'évidence que sa compagnie était aussi dangereuse que profitable…

¤ La tour ne doit plus être si loin, et là … nous verrons bien de quel côté cette balance penchera le plus. ¤

- Silnya, fais-moi plaisir, arrête de m'parler comme si j'étais un seigneur ou plusieurs personnes. Tutoies-moi, c'est mieux. Si on doit compter l'un sur l'autre

Mjöllnir cherche dans ses connaissances (via son don "Connaissances Ancestrales") quelles créatures multicéphales pourraient faire de telles traces

Narration

2 martel 1373 crépuscule

connaissance (mystère) 14(dé)+10(comp)=24 DD=? réussite

Mjöllnir réfléchit un moment. Il décortiqua chaque information que lui avait livrée Silnya. Il fouaillait dans sa mémoire profonde, cherchant le moindre souvenir que cela pouvait lui évoquer. Les traces, les têtes multiples, tous ces éléments trottaient dans la tête de Mjöllnir. Finalement après un moment la situation s'éclaira comme par magie. Une créature à plusieurs têtes, la réponse était tellement évidente qu'il n'avait pas osé le croire au premier abord. Il ne pouvait s'agir que d'une hydre. Un animal, si l'on pouvait parler d'animal pour cette créature, multi-céphale et dont l'affrontement pouvait poser quelques soucis en raison de la faculté de la créature à faire repousser ses têtes. Il était vrai que l'on pouvait la confondre de très loin avec un grand vers mais la comparaison s'arrêtait là. Le seul avantage qu'avait les deux compagnons c'est qu'ils la verront arriver de loin, de très loin même.
Mais il n'était pas l'heure de discourir sur la créature. Mjöllnir savait à quoi s'attendre désormais.
Silnya regarda le ciel qui s'assombrissait. Le temps avait passé vite et déjà une journée supplémentaire s'achevait.

-Campons pour la nuit, demain nous atteindrons la tour et ses occupants. Il faut que je vous... tu pardon, que je t'explique ce à quoi il faut s'attendre.

Ils se calèrent dans les rochers ce qui les protégeaient du vent environnant. Par contre un problème se posait à eux. Il était hors de question de faire un feu, pour la bonne et simple raison que le bois était rare par ici. une fois installés, la jeune femme commença son exposé.

-Tout d'abord il va falloir se méfier des pérytons. Ils chassent par couple, attaquant tout ce qui se présentent devant eux et pourvu d'une chair fraîche. Ensuite il y a la tour elle même. Le rez de chaussé est gardé par les orques qui font des patrouilles régulières. Ils ne devraient pas tous être là, mais il y en a en permanence au moins quatre en bas. Ensuite ça sera l'ascension de la tour elle même. Telkoun habite dans les étages supérieurs bien évidemment. Mais il y a des pièges et des créatures étranges qui peuplent la tour. Même les orques ne sont pas autorisés à monter trop haut. Moi même je n'ai jamais pu visiter toute la tour. Mais tout ce que je sais c'est qu'il y a tout en haut une porte étrange. Etrange car elle ne donne sur rien. Telkoun s'y rendait souvent, il me demandait de me tenir devant et de regarder dedans de temps en temps, juste pour voir ce qui s'y trouvait. Je n'ai jamais compris comment il faisait, mais il y avait un paysage différent à chaque fois. Voilà c'est tout ce que je peux me rappeler pour l'heure, mais si vous avez des questions un peu plus précises, je pourrais peut-être y répondre.

La jeune femme attendait visiblement une question ou une remarque de la part du nain.

Quel pitié que son sac chauffant soit trop petit parce qu'il soit prévu pour cet effet ou pas, Mjöllnir aurait bien tenté de s'y enfoncer pour écarter ce froid qui ne ferait que durcir une fois la nuit pleine.
Son manteau de fourure épaisse et sa grosse couverture ne le protègerait que moyennement, le Nain n'était pas frileux et n'avait pas peur de l'austérité mais n'était pas pour autant insensible à ces températures extrêmes.

- Quel froid … J'comprends mieux qu'les Orcs aient gelé sur pied … même pas b'soin qu'il y ait eu un dragon pour souffler d'ssus …

Si le froid était cet ennemi omniprésent qui les attaquerait sans relâche, il en était d'autres dont ils devaient se méfier, en plus d'eux-mêmes, les pérytons en premier si l'hydre ne devait ré-apparaitre. Mjöllnir n'y connaissait rien mais la définition de celle qu'il prenait maintenant pour une rodeuse lui suffisait à s'en faire une idée assez noire … mais pas impossible à affronter : - "Tes pérytons, ils chassent à l'odeur? A la vue? La nuit autant qu'le jour? Pour tout ça, y a moyen d'se protéger. On peut camoufler notre odeur et nous cacher à leur vue mais s'ils ont d'aut' ressources, c'est important qu'j'les connaisse. Pour eux et pour les Orcs, on f'ra un tour de garde cette nuit encore. Pour la tour …"

Les Orcs ne lui faisaient pas peur. Qu'ils l'aient blessé était le fruit d'une erreur de sa part … et du fait de leur nombre suppérieur. Ils en avaient déjà affronté quatre, il n'y avait pas de quoi avoir peur d'en affronter quatre de plus. Par contre la tour …

- Peste soit des sorciers ! Je n'y entends rien en piège et imagine trop bien de quel genre de bestioles il pourrait s'entourrer … Toi qui a vécu avec eux, tu sais m'dire de quoi il s'agissait et si tu avais un moyen pour qu'ils ne t'croquent pas à chaque fois qu'tu passais devant? Les Orcs savent qu'tu n'es plus avec leur maitre? Ca m'f'rait du mal de louper une bonne bagarre mais c'est p't'être plus prudent de les envoyer dans les pièges à notre place.

La porte. C'était donc ça son moyen de traverser les lieues jusqu'à la Citadelle. Les maitres de son monastère étaient aussi fous que ce sorcier de penser qu'il l'aiderait à utiliser sa porte de téléportation … mais une fois de plus à patauger dans l'absurde, il n'avait simplement … pas le choix.
- J'te parlais d'un portail quand nous nous sommes rencontrés … c'est certainement cette porte … Je n'pensais pas qu'il était à l'intérieur de la tour mais puisqu'il l'est, j'aurai certainement besoin de toi pour pouvoir l'emprunter.

Narration

Silnya observa le moine avec un regard étrange. Un regard qui mêlait à la fois inquiétude et curiosité. Mais elle se détendit et voulut bien répondre aux questions qui torturaient Mjöllnir.

-Des monstres ? Et bien pour tout te dire, il n'y en a pas dans la tout elle même. Enfin sauf les orques dans les bas étages bien sûr. Mais sinon Telkoun, prenait bien garde qu'aucune des créatures qu'ils avaient créées ou faites venir par sa porte ne pénètrent dans sa tour par la suite. Par contre pour ce qui est des pièges, seuls les pièces importantes sont protégées, les autres sont simplement verrouillées au mieux. Quant à la porte, je ne sais pas comment elle fonctionne, mais je sais qu'il y a des pièges qui la protègent. En fait je crois que le plus dur ne sera pas d'entrer dans la tour, mais plutôt la tour elle même.

C'est sur cette phrase qu'elle conclut son explication. Fatiguée et à moitié endormie, elle se dirigea dans sa couverture pour passer la nuit. Le nain l'imita et ils sombrèrent dans un sommeil bien mérité mais agité.

3 martel 1373 le matin

Les premiers rayons du soleil n'étaient pas encore arrivés qu'ils se réveillèrent tour à tour. Le froid vif se fit sentir dès qu'ils enlevèrent leur couverture. Une chose était sûre, s'ils devaient encore passer une nuit pareille, ils seraient obligés de trouver un abri pour limiter le froid. Après avoir pris une rapide collation, ils repartirent de bons pieds. Les premières lueurs du jour firent leur apparitions et la jeune femme semblait pressée d'arriver. Une ou deux bonnes lieues plus loin, elle s'arrêta et força Mjöllnir à faire de même. Elle pointa son doigt en direction d'un relief rocheux à l'est, en partie recouvert de neige. Le moine cherchait du regard ce qu'elle voulait lui montrer et fini par voir un bref mouvement, à peine perceptible. Une étrange créature, ou plutôt deux se tenaient côte à côte pour se tenir chaud.

-Nous y sommes presque. La tour est par là derrière ce monticule là bas.

Elle dirigea son doigt vers le nord ou s'étendait un bois de sapin face à eux sur la partie ouest du relief de pierres, couvert de neige blanche. Le paysage était très escarpé, on distinguait à peine les deux pics, dont Mjöllnir avait entendu parler pour se repérer. Ils étaient effectivement presque situé à égale distance des deux. Quelques traces de pas, faites dans la neige, se dévoilaient sous leurs yeux et se dirigeait entre la partie est du relief qui cachait la tour et la partie nord ouest où Silnya lui avait montré les deux créatures. Elle se retourna d'ailleurs dans leur direction.

-Il est encore tôt, nous devons en profiter, car ils ne sont pas du matin. Il faut longer par le bois, c'est comme ça que j'ai pu leur échapper. Mais il faut nous dépêcher, le découvert d'ici ne peut pas être contourné. Une fois dans le bois, nous serons relativement à l'abri, enfin du moins les pérytons ne pourront pas nous suivre.

Ils s'élancèrent à travers l'étendue blanche et nue. Par chance le relief était en descente ce qui facilitait leur course. Cependant elle parut interminable. Mjöllnir jetait fréquemment des regards en directions des deux pérytons qui ne les avaient pas remarqués pour le moment. Le souffle court et la difficulté de se mouvoir dans cette neige fraîche, bien qu'un peu durcie, rajoutait à la peur de voir rappliquer les créatures. Quand la lisère fut enfin devant eux ils s'y engouffrèrent sans demander leur reste. Ils s'arrêtèrent après quelques pas, reprenant un rythme normal ainsi que leur souffle.

-Ouf j'ai cru qu'on en verrait jamais le bout. Mais ce n'est pas terminé il y en a encore l'autre partie à faire jusqu'à la tour, même si elle est moins longue elle n'en est pas moins dangereuse.

Ils avancèrent jusqu'à la lisère opposée, contournant à l'abri des sous bois le relief. Un cri étrange les fit sursauter. Quand ils levèrent là tête instinctivement, ils purent voir que situé à peine à deux pieds de dragon, se tenait un des fameux pérytons. Il était posé sur un des rochers, mais ne semblait nullement préoccupé par leur présence. On aurait dit un aigle d'une taille énorme, un aigle avec une tête de cerf. Ils se tenaient immobile, observant la créature, certain d'être à l'abri grâce à la végétation.

Entrer dans la tour d'un sorcier assez puissant que pour créer des monstres, une tour dans laquelle ils n'étaient pas les bienvenus, dont chaque pièce importante, piègée, n'était accessible qu'après avoir franchi une porte verrouillée … pour finalement trouver un portail qu'ils ne sauraient probablement pas faire fonctionner d'eux-mêmes et qui était au moins aussi piégé que le reste.
Il n'y avait pas de quoi se poser de questions au fond. Sans l'aide des dieux, ils n'avaient aucune chance, autant leur offrir ces soucis avec le reste.

Le Vigoureux se secoua de toute sa masse, chassant le froid de ses membres endoloris par cette nuit plus dure encore que ce qu'il avait vécu en monastère ou dans son passé de mercenaire. Sa barbe, plus hirsute que jamais, aurait bien besoin d'un coup de peigne quand ils sortiraient de ces plaines gelées, pour l'instant il se félicitait de la protection qu'elle offrait à son menton. Une certaine routine s'installait de jour en jour, de collation rapide en sprint pour éviter un danger ou l'autre.

L'idée qu'ils s'en sortaient plutôt bien arrivait juste à se frayer un chemin dans l'esprit du moine qu'ils rencontraient une de ces créatures. Seule. Majestueuse malgré l'incohérence de sa forme.

- Où est donc son double? Tu m'avais dit qu'ils restaient toujours à deux non? En combattre un ça me semblait faisable, mais si c'est pour s'faire prendre par derrière par un deuxième … corriaces qu'ils sont comme tu disais … j'le sens beaucoup moins bien.

Ils ne pourraient profiter jusqu'au bout du couvert des arbres si il avait bien compris les explications de la rodeuse et sans ce couvert, le jour avançant, ils n'auraient que peu de chance d'échaper aux aigles à tête de cerf.

- J'en ai vu emporter des kobolds, comme de vrais aigles des lapereaux… Toutes proportions gardées, j'crois bien qu'ils pourraient nous emporter haut dans l'ciel avant d'nous bouffer à leur aise ! On peut rester à couvert jusqu'au bout ou pas? Si on sait éviter l'combat, j'reste d'avis de l'faire, j'suis pas suicidaire!

Mjöllnir épie les environs pour voir si ils sont repérés ou pas, si il trouve le deuxième, et si ils savent éviter le combat en restant à couvert des arbres.

Narration

3 martel 1373 le matin

Mjollnir détection
12(dé)+3=15 DD=15 réussite
Discrétion
4(dé)+2(comp)=6 DD=? échec

Inquiet et sur ses gardes, le nain et la jeune femme regardait la créature juste au dessus d'eux. Selon toute vraisemblance elle ne les avait pas remarqués jusqu'à présent. Jetant un coup d'oeil aux alentours, Mjöllnir de remarqua rien de particulier. La créature était seule et bien seule. Silnya fit signe de se taire et invita le nain à le suivre discrètement. Ils se faufilèrent mais dans sa progression au travers des branches, Mjöllnir fit craquer quelques branches que le péryton remarqua tout de suite. Il prit alors immédiatement son envol et gagna e l'altitude. Les deux compagnons en profitèrent pour se porter plus en avant vers la tour qui restait encore invisible. Ils coururent droit devant eux vers le prochain bois. Leur manoeuvre surpris les pérytons qui tournaient en l'air, si bien qu'ils ne purent pas les attaquer pendant leur course.

Bien à l'abri sous les arbres, ils pouvaient avancer sans craindre de se faire surprendre par les volatiles. Ils passèrent la petite colline et Mjöllnir put enfin voir la fameuse tour.

Il s'agissait en fait de deux tours collées l'une à l'autre. De ce qu'il pouvait en voir, elle devait avoir cinq ou six étages. Seule l'une d'entre elles avait des portes d'accès vers l'extérieur. Il y avait bien sûr des ouvertures qui se trouvaient sur la paroi extérieure, mais escalader cette tour ne serait pas chose aisée. Les murs étaient couvert de givre et de neige. Il y avait peu de prise pour ne pas dire pas du tout.

Tout autour de la tour, il n'y avait rien et étrangement les pérytons ne s'approchaient pas de cette zone. Les grandes doubles portes étaient bien entendu fermées, mais il n'y avait nul garde à l'entrée ce qui pouvait paraitre surprenant. Sur le devant des portes, on pouvait distinguer nettement des traces de pas en tout genre, mais dire à quel animal ou créature elles appartenaient relevait de la gageure. Restait à savoir ce qu'allait décider les deux compagnons.

-Nous y voilà. Que fait-on maintenant ? On avance et on ouvre car la porte externe n'est jamais fermée, ou on trouve autre chose ?

Aussi sur que certaines situations ne se règlent bien qu'à coups de poings, certaines méritent qu'on laisse sa voix à la Raison. La prudence avait du bon et rallongeait la vie de nombre de ceux qui en étaient coutumiers. Contrairement à son habitude, Mjöllnir se rangerait dans cette catégorie, pour cette fois.

Combien de fois ses maîtres s'étaient-ils arrachés les cheveux quand, plutôt que de tenter de résoudre, sereinement, un enchevêtrement de cordes et anneaux de métal, en laissant son esprit se concentrer sur les noeuds et entrelas, le Nain s'était-il satisfait d'arracher le tout, libérant l'anneau, tout sourire, des morceaux de cordes et de métal tordu à ses pieds? Il avait été impulsif à l'excès, une grande part de son passé en était marqué au fer, mais il avait fini par comprendre.
Et sa survie jusque là n'en avait déjà que trop dépendu …

- C'qui est sur, c'est qu'notre approche n'a pas été aussi discrète qu'elle aurait du … mais les Nains ne sont pas des rats …

Mjöllnir gromellait entre ses dents. Il devrait trouver une autre manière de faire face à son problème de discrétion, ce n'était vraiment pas son truc. Les pérytons avaient signalé leur approche à la manière de chiens de garde et la paranoïa propre aux gens puissants -dont le propriétaire de la tour faisait clairement partie- avait du lui permettre d'analyser au mieux la raison de l'envol du dernier et de leur vol au dessus d'eux.

- Oï, nous sommes trop loin pour faire demi-tour … Silnya, comme tu connais les lieux, essaye de m'en dire un maximum à chaque fois qu'on franchit une porte ou qu'on change d'étage pour m'éviter d'être surpris … On a surement croisé la garde mais il devrait y avoir la relève, au moins quatre orcs pour nous accueillir non?

Après avoir assuré que son paquetage le génerait le moins possible, le moine fit jouer ses articulations dans ses gants renforcés et assura sa prise sur son baton. Toujours prudent et soucieux de ce qui pourrait bien leur tomber dessus, il termina par un : - "Allons-y, prudemment et qu'les dieux nous soient cléments…"

Narration

3 martel 1373 le matin

Mjöllinir

Avec la plus extrême des prudence, les deux compagnons cherchèrent un moyen d'entrer. Les deux grandes portes, n'étaient pas verrouillées ce qui étaient encore plus suspect. Sylnya arma son arc et tira le verrou qui permit d'entre ouvrir le battant. A l'intérieur il y avait un petit couloir donnant sur deux portes de part et d'autre du couloir. Ils entrèrent discrètement et toujours sur leur garde prêt à réagir à la moindre bizarrerie qui pouvait se produire. La jeune femme commença sont commentaire de la situation d'une voix basse et discrète.

-A droite se trouve les escaliers pour accéder aux étages supérieurs et à gauche c'est une des prisons de Telkoun. Les habitations des orques sont au-dessus mais je suis surprise qu'il n'y ait personne pour nous accueillir. D'habitude il y a toujours des gardes ici. Je me demande si c'est bon signe ou pas. De plus je n'ai jamais vu la porte d'entrée laissée ouverte, c'est de plus en plus étrange.

Gweadal

Cela faisait si longtemps qu'elle avait atterrit ici qu'elle se demandait si ce n'était pas depuis toujours. Son anneau la grattait encore une fois ce matin. Ce maudit anneau que le vil magicien lui avait obligé à passer au doigt et qu'elle ne pouvait pas retirer. Ce maudit anneau qui l'obligeait à suivre les ordres de Telkoun à la lettre. Elle se rappelait encore de la manière dont elle était arrivée ici. Elle avait vu apparaitre une étrange lueur alors qu'elle se promenait loin de ces régions. Intriguée par la lueur elle s'était approchée sans avoir conscience du danger qui la menaçait. Un disque brillant se trouvait devant elle. Un disque qui irradiait la magie. Devant ce phénomène, elle avait voulu en savoir un peu plus. Et ce fût là son erreur. Elle traversa le disque et se retrouva dans cette tour où elle était retenue prisonnière maintenant. Elle était l'esclave de ce magicien de malheur qui l'obligeait, grâce au pouvoir de l'anneau qu'elle portait, à se plier à ses quatre volontés. Elle avait bien cherché à se débarrasser de l'anneau mais rien n'y faisait. Les forces lui manquaient à chaque fois. Alors elle avait pris son mal en patience, attendant que quelqu'un puisse la délivrer.
Elle n'était pas restée inactive pour autant. Elle savait même déjà par où fuir. Le portail que tenait Telkoun était l'endroit tout indiqué pour fuir n'importe où et surtout très loin de ce magicien. Seulement il lui fallait tout d'abord, se débarrasser de l'anneau du magicien. Pour cela elle avait cherché le moyen nuit et jour. Elle avait finalement fini par trouver. Il fallait tout simplement qu'elle franchisse le portail et le charme qui la liait à Telkoun serait rompu. Et c'était cela le problème car elle avait l'ordre de ne pas entrer dans la pièce ou se trouvait la porte. Sous aucun prétexte elle ne pouvait entrer, sauf dans un seul cas, si des étrangers tentaient d'utiliser le portail.

Quand l'alarme retentit, elle su tout de suite que des personnes indésirables étaient entrées dans la tour. Etait-ce son jour de chance ? Il fallait encore s'en assurer.

Le bruit de l'alarme fit sursauter la magicienne alors que son esprit s'était évadé bien loin de cette tour de malheur. Qu'elle reste ainsi enfermée contre sa volonté et depuis si longtemps l'avait presque résigné à admettre qu'elle ne trouverait jamais d'échappatoire. Elle avait tout essayé mais n'avait jamais vraiment pu aller bien loin, sans cesse rappelée à l'ordre par Telkoun lui-même ou par ce maudit anneau qu'elle ne pouvait enlever. La sonnerie avait comme réveillé la conscience de Gweadal d'un long sommeil, terriblement affligée par l'idée même qu'abandonner son sort au magicien qui l'exploitait ait pu effleurer son esprit.

Elle se releva d'un bond, renversant sa chaise qui finit sa course quelques pas plus loin. Il ne fallut pas longtemps à la magicienne pour se rendre compte de la situation: Telkoun était parti avec ses gardes et un intrus venait de rentrer dans la tour. Elle avait enfin devant elle l'opportunité de se soustraire pour de bon au contrôle du magicien. Elle fit un tour d'horizon de l'atelier qu'elle connaissait bien et se pressa de rassembler tout ce qui pourrait lui être utile une fois qu'elle aurait quitté cette tour pour ne plus jamais y remettre les pieds. Après ce que venait de lui faire endurer Talkoun, elle n'avait que faire de lui prendre quelque-uns de ses effets personnels. Elle descendit sans attendre dans ses appartements pour enfourner tout ce qu'elle venait de ramasser dans son sac, qui était déjà paré pour l'aventure depuis longtemps.

Interdite par la possibilité de faire une erreur à cause de trop de précipitation Gweadal se pausa, enfin prête, pour bien penser à ce qui pourrait arriver une fois qu'elle serait allée à la rencontre des intrus. Elle devait absolument les mettre de son côté, quels qu'ils soient, au moins ne serait-ce que pour pénétrer dans la salle du portail. Elle ne pouvait pas deviner la portée magique du lien qui unissait les deux anneaux et fuir à pied pouvait s'avérer risqué. Franchir le portail qu'elle n'aurait pas de mal à faire fonctionner lui restait la meilleurs des solution pour se retrouver instantanément à des lieues et des lieues de cette prison qu'elle espère ne plus jamais revoir.

Fouille l'atelier à la recherche d'objets qu'elle aurait déjà eu l'occasion d'identifier et qui pourraient lui être utile à l'avenir pour l'aventure ou pour accroître ses connaissances.(parchemins, livres divers, objets d'aventure). A défaut elle empoche des objets au hasard, qui l'interpellent.

Dans mon RP j'ai fait allusion qu'elle trouve quelque chose. Si je me suis fourvoyé je modifie sans problèmes. Est-ce qu'il y a un HRP pour ce sujet ?