L'étrange tour, mission Mjöllnir, Gweadal

Narration

3 martel 1373 milieu de matinée

Gweadal art de la magie 21 DD= ? échec.
jet de volonté Mjöllnir et Gweadal échec

La femme resta silencieuse un instant, jaugeant Mjöllnir et Gweadal du regard. Elle devait soupeser les paroles et la proposition du nain dans sa tête réfléchissant à la réponse qu'elle allait donner. Elle restait méfiante mais son visage sembla s'adoucir ou du moins paraissait moins rude. Ce n'était quand même pas un grand sourire d'hôte d'accueil mais on en décelait plus aucune colère, du moins en apparence. Quelque chose paru étrange à Gweadal. En face, d'elle la personne agitait une pièce de cuivre entre ses doigts. La génasi de feu ne sut toutefois pas interpréter ce geste étrange. Il y a avait bien une raison quant à cette manipulation mais peut-être le découvrirait-elle plus tard. Tout d'un coup la femme s'arrêta de faire tourner la pièce dans sa main et la rangea.

-Oui vous m'avez l'air sincère. Mais il n'y a plus rien a sauver je viens de vous le dire. Vous avez envie de voyager fort bien. Nous voyagerons, mais j'ai quelques affaires à régler bien avant. Retrouvez moi à la porte dans disons une heure ça vous ira ?

La femme paraissait sincère et décidée tout autant qu'elle l'avait paru l'instant d'avant leur dialogue. Elle sortit de la salle alors que cette dernière ne cessait de se remplir de badauds venus écouter les récits des deux estropiés. L'odeur de sang et de cadavre se faisait encore cruellement sentir même si des nains chargés de faire disparaitre ces odeurs nauséabondes dispensaient dans l'air ambiant de l'encens ou quelque chose d'approchant. Les deux compagnons n'avaient plus qu'à ce décider sur le reste du temps qu'ils avaient encore.

Mjöllnir hocha la tête. Il ne cèderait pas au défaitisme de la femme-dragon. Rien à sauver pour elle ne signifiait pas forcément la même chose pour lui, il devait s'en persuader et ne pas sombrer comme tant d'autres dans la Vengeance, dans un passé qui ne changerait plus quoi qu'il fasse.

Il la regarda s'écarter un instant, supposant qu'elle partait s'équiper ou peut-être transmettre les funestes nouvelles et l'annonce de son départ prochain pour le repère du dragon à quelqu'un d'autre, puis se retourna vers Gweadal, l'invitant à le suivre à l'écart de la foule, dans un endroit où ils pourraient discuter sans risquer d'être trop facilement épiés.

Il lui lança alors : - "J'suis désolé de t'embarquer là d'dans ... J'n'ai pas cité ton nom et ne t'ai engagé en rien."

Tout désolé qu'il fut, il n'y avait ni dans la voix, ni dans le regard du Nain la moindre trace d'une honte quelconque. Le secret était nécessaire et sa mission était cruciale, il avait écarté les considérations accessoires sur le côté depuis longtemps. Il reprit sur le même ton : - "Je n'sais pas qui elle est, ni c'qu'elle est vraiment avec sa force prodigieuse, mais j'pense qu'elle est la plus à même d'm'aider à remplir ma mission. Rends-toi compte l'amie! L'antre d'un dragon! Jamais je n't'en voudrais de disparaitre tout à coup et d'me laisser dans la glace, sois-en sur, je l'ferais aussi"

D'un clin d'oeil, il espérait chasser les craintes de sa compagne d'aventure. Pure folie, mais douce folie quand elle a ce parfum d'aventure et qu'elle participera au devenir de tout Toryl.

¤ Morndinsamman, aucun de vous ne sera de trop pour nous aider à faire face … Moradin, ton peuple entier est en danger … Berronar Purargent, plus aucun de nous n'aura de foyer … Clanggedin, garde mon bras fort … Vergadain, fais briller tes étoiles sur nos pas … Haela, mon prochain rire au sortir d'un combat sera pour toi … ¤

Sa prière muette chassa ses craintes aussitôt. Comment pourrait-il échouer avec de tels alliés?
Il portait un sourire de jeune aventurier quand il conclut : - "Nous avons une heure devant nous, une heure pour nous équiper au besoin!"

Doutant pouvoir faire mieux en si peu de temps, Mjöllnir chercherait un nouveau manteau de fourrure, peut-être l'une ou l'autre ration, de quoi faire un feu capable de prendre dans la glace et quelque chose l'aidant à faire face au froid qui tenterait très vite de l'emporter dans sa létargie mortelle. Puis il serait prêt.

La magicienne n’avait pas quitté du regard l’étrange femme qui leur faisait face. Il semblait évident que ses compétences magiques égalaient tout aussi bonnes que ses compétences martiales. Gweadal n’avait pu déceler aucune source de magie mais les gestes de l’humaine n’était pas anodins, surtout avec ce « oui vous m’avez l’air sincère » un peu soudain. La pièce avait du être un focaliseur ou une composante nécessaire pour un sort qui dépassait les connaissances de la genasi. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour la piquer et émoustiller d’avantage sa curiosité et sa soif de connaissance. Elle fixa avec un regard perçant l’inconnue qui s’éloignait. Cela ne lui apprit pas grand-chose de plus et il fallut bien l’intervention de son compagnon nain pour lui rappeler qu’ils n’avaient plus rien à faire ici.

Gweadal fixa Mjöllnir en retour et ne put réprimer un petit sourire en entendant les propos du nain. Ce petit bonhomme était bien amical et faisait preuve d’attention à l’égard de la genasi, chose dont elle se passait bien de coutume. En n’en tint toutefois pas rigueur et répondit au nain avec une petite pointe d’humour.

- hmm, dois-je m’attendre à voir fuir un nain et à me retrouver toute seule à la merci d’un dragon ?

Mais ces mots n’étaient pas dénués de sens pour la magicienne. Elle ne savait encore rien de ce Poing-de-Cendre, ni même son vrai nom, ou son nom de clan du moins. Si elle le suivait ce n’était pas pour se retrouver à la merci d’un nouveau bourreau bien décidé à se servir d’elle au premier danger, comme bouclier ou comme bouc-émissaire. Son instinct lui disait qu’elle pouvait faire confiance à ce bon nain, mais elle savait très bien par expérience qu’elle ne pouvait pas vraiment accorder une grande crédibilité à ce genre de sentiments.

- J’apprécie ton attention à mon égard… commença-t-elle par pure politesse, mais je ne te suis pas seulement par bonne charité. Du moment qu’aucune mauvaise surprise ne gâche cette rencontre, il n’y a pas de raisons que nos routes se séparent de sitôt. Finit-elle avec un sourire.

¤ Tiens, je me surprends à le tutoyer après même pas une journée passée ensemble… ? ¤

Chassant cette dernière pensée elle continua :
- J’aimerais en profiter pour trouver une épaisse fourrure avant notre départ. Je n’imagine pas passer une nuit dehors par ce froid ainsi vêtue.

Cherche a acheter un manteau d'hiver et une écharpe, ainsi que quelques provisions.

Narration

3 martel 1373 fin de matinée

Le temps était venu de se préparer à la prochaine excursion en dehors de la cité bien chauffée. Ils cherchèrent de quoi s'équiper et finirent par trouver à peu près ce qu'ils voulaient. Gweadal s'acheta un manteau de fourrure qui la protégerait très bien du froid ainsi que trois rations pour faire le trajet aller et retour jusqu'à la forteresse? De son côté Mjöllnir n'était pas en reste. Il se dégotta une magnifique tenue conçue spécialement pour lutter contre le froid et surtout adaptée à sa taille. En fait, ce fut presque Gweadal qui eut du mal à trouver sa taille. Le temps passa vite, car ils eurent à peine le loisir de flâner devant les étales. Ils purent voir notamment que les armes et les armures construites ici étaient de belle facture, ainsi que les prix qui allaient avec. Rien n'était gratuit dans ce bas monde.
Une fois leur emplettes faites ils se dirigèrent vers leur point de rendez-vous. Leur invité de dernière heure les attendait déjà. Elle était beaucoup plus calme qu'un heure avant.

-Bien vous êtes parés ? Nous pouvons y aller.

Ils sortirent tous de la cité, mais les deux compagnons ne purent s'empêcher de constater que certains habitants ou passant, détournaient leurs yeux quand il les regardait. Bien souvent, il y avait des murmures surtout concernant leur hôte dernièrement arrivé. Que cela présageait-il ?
Une fois dehors, le vent glaciale vint se cogner contre leurs couches de vêtements qui jouaient parfaitement leur rôle de protection. La jeune femme portait elle aussi des vêtements quoiqu'un peu plus épais qu'eux. Ils prirent la piste que s'enfonçait un peu plus loin dans la neige pour disparaitre complètement un peu plus tard.

-Nous en avons jusqu'à la mi-journée et là nous pourrons nous abriter dans la grotte. Du moins si nous ne rencontrons personne. Car, il y a une constance ici. Quelque soit la visite que le fait, elle est toujours inamicale et au pire complètement hostile.

Le temps était beau, même si la température était suffisante pour glacer les eaux tout autour d'eux.

La réputation de la forteresse n'était pas volée, elle créait bien tout ce qu'on en disait d'équipement de facture d'exception. Une pensée traversa l'esprit du moine sans parvenir à s'y accrocher par trop de différences avec ses convictions profondes : il rejeta l'idée que cette qualité était réactive aux attaques innombrables auxquelles ils avaient du faire face, que cette beauté était le fruit du conflit. Dans son esprit, elles avaient juste canalysées le talent pré-existant des artisans nains dans la confection d'armes et d'armures plutôt que d'autres objets d'art, c'en était presque même du gachis.

Quittant la forteresse, il ne put malgré tout s'ennorgueillir comme il l'avait cru par rapport à cet édifice. C'était un bel ouvrage qui en produisait d'aussi beaux, qui avaient la résistance et la fierté de sa race … mais par autant les défauts … Les regards fuyants n'étaient qu'un signe de leur attitude envers la différence de manière générale. L'histoire des survivants de la visite de la grotte, resterait dans la mémoire du moine comme un exemple dramatique des effets de la soif d'or et de richesse d'un trop grand nombre de Vigoureux …

Sa vie n'était pas là, pas plus qu'au milieu des siens finalement. Peut-être était-il destiné à continuer à parcourir Féérune de la sorte et de trouver ailleurs la sagesse qu'il cherchait. Il salua ses deux compagnes d'aventure d'un hochement de tête et d'un sourire et avança dans les pas de la "dragonne".

- Oï, allons-y mes dames ! N'ayez crainte, je n'vous ralentirai pas, j'ai pris l'habitude de marcher d'un bon pas. Au fait, tu connais mon nom et je n'sais même pas comment j'peux t'appeler. Surnom ou nom, à toi d'voir mais c'est plus pratique, pour sur, pour savoir à qui on s'adresse quand on s'parle non ? Tu peux nous dire aussi c'qui nous attend comme agréable rencontre ? Des orcs, c'est sur, mais j'ai vu des pérytons plus au sud et même les traces d'une hydre. Les orcs, ça reste sympa à taper mais les autres sont tout de suite plus costauds.

Il lui lança un de ses clins d'oeil auquel elle devrait s'habituer et sourit de toutes ses dents de derrière sa barbe blonde.

Narration

3 martel 1373 zénith

La jeune femme ne sourit pas au nain. Quelque chose comme une façade ou bien un comportement austère qu'elle se devait de garder certainement. Cependant, elle consentit à répondre tout de même au moine.

-Très juste, je répondrais au nom de ... Silnya pour le moment. Je sais que ce nom ne vous est pas inconnu et évoque peut-être des souvenirs assez marquants mais il n'est pas encore temps de vous révéler mon identité. Bien allons-y Nous n'avons pas toute la journée et votre temps est compté d'après ce que je sais. Ah tant que je l'ai encore en tête ceci vous appartient.

Elle lui tendit une bourse que Mjöllnir reconnut tout de suite comme étant la sienne. Il n'avait rien remarqué de la subtilisation quand il regarda sa ceinture il vit pourtant que sa bourse était toujours accrochée. Ne comprenant pas la subtilité il fit un signe interrogateur à la jeune femme. Celle-ci claqua des doigts et la bourse de sa ceinture disparue.

-J'ai du vous prendre un objet pour m'assurer de vos intentions. Rassurez-vous il ne manque rien, enfin sauf ce que vous avez du payer bien sûr, je ne veux rien devoir à ces nains. Vous ne m'en tiendrez pas rigueur j'espère.

Le petit groupe s'en alla dans le froid et la neige qui commençait à tomber fortement. La piste qui devait se dessiner devant eux n'en avait que le nom. Tout avait été recouvert par la neige, et seul le fait que la neige soit un peu moins épaisse laissait supposer que la piste était bien là. Ils marchèrent péniblement sans pour autant geindre ou manifester leur mécontentement. Pas un mot n'était sorti de leur bouche tant le froid risquait de geler leur langue. De plus avec le vent qui sifflait tout autour d'eux il aurait été difficile de tenir une conversation. La lumière se faisait de plus en plus vive et le froid un peu moins mordant quand ils arrivèrent au sommet d'une colline. A cet endroit la jeune femme s'arrêta et leur désigna un pan de neige immaculée. Cherchant du regard quelque chose d'anodin ou de dangereux ils ne virent que du blanc, blanc et blanc. Il n'y avait rien, rien que la même uniformité blanche qu'ils voyaient tout autour d'eux. Cependant, la jeune femme insista un peu plus longuement sur un point bien précis mais sans point de repère il était difficile de chercher quelque chose ici. Finalement elle reprit son chemin accompagnée des deux suiveurs qui restaient tout de même méfiants. Elle s'arrêta soudainement devant ce qui était une véritable mer de neige.

-Alors et là vous voyez maintenant ?

Étonnés et sans voix ils cherchèrent quelques curiosités quand enfin ils s'aperçurent de quelque chose d'étrange. La neige était trop lisse, un peu trop parfaite. En fait, malgré le vent qui soufflait, celle qui se trouvait devant eux ne bougeait pas. En voyant leur air changer l'étrange femme sourit.

-Oui vous avez vu, suivez-moi nous sommes arrivés.

Elle s'avança et disparut tout d'un coup, comme par enchantement. Intrigués les deux compères mirent leur main en avant pour la voir elle aussi se dérober à leur vue. Elle était pourtant bien là quand ils la ramenèrent prestement vers eux. Il ne s'agissait que d'une illusion qui devait cacher l'entrée de la grotte. Ils entrèrent et se retrouvèrent derrière un voile qui abritait une entrée au dimension assez imposante. On aurait pu faire entrer cinq bœufs qui auraient marché de côté. Il y avait un peu de neige tout autour mais une étrange chaleur provenait de l'intérieur de la grotte en elle même. La jeune femme leur fit signe de les suivre. Elle se saisit d'une torche accrochée au mur et commença à s'avancer dans les ténèbres.

-Suivez-moi, vous êtes ici chez moi.

Ils marchèrent peu de temps pour arriver enfin dans une pièce aux parois taillées et bien décorées. Un feu en son centre diffusait une chaleur très agréable et appréciée. On pouvait voir un lit ainsi qu'une sorte de plusieurs tables où étaient entreposées des livres, des parchemins ainsi que diverses instruments que Gweadal reconnut comme étant liés à la recherche en magie de l'Art. La jeune femme posa ses affaires et se tourna vers ses deux invités tout en leur désignant deux pierres qui devaient servir de chaises apparemment.

-Bien nous y voilà, mais maintenant nous allons pouvoir discuter. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure mon identité pouvait attendre. J'ai cru tout d'abord que vous étiez des espions envoyés par ce Telkoun. Mais vous êtes passé devant mes protections sans que rien ne se déclenchent je puis donc être franche avec vous. Je me nomme Assiria. Je vis ici depuis déjà quelques années. J'avais la charge de veiller sur un grand trésor. Mais, j'ai échoué dans cette tâche du moins en partie. Pour vous répondre tout de suite, non je ne suis pas un dragon et oui je sais lire dans les pensées. Pas toutes malheureusement. Mais j'en sais suffisamment sur vous pour que vous ayez suscité mon intérêt. Vous cherchez les restes d'un dragon mort et surtout les restes de sa progéniture. Alors nous allons dévoiler toutes nos intentions. Je sais où est le dragon mort et je sais où est sa progéniture. La question est que voulez-vous en faire ?

Silnya … Mjöllnir avait du se retenir de se lancer sur la jeune femme et de lui fracasser la tête à coup de bâton. Par simple réflexe. En retour de la tromperie dont il avait été victime par cette fameuse Silnya. Les seules choses qui l'en avait sauvée étaient qu'il n'avait toujours pas compris si Telkoun s'était caché quelque part à l'intérieur d'elle ou si c'était lui, caché sous une autre apparence … et un entrainement rigoureux à ne pas se laisser emporter par ses pulsions.

- Hum … 'sur qu'j'n'aime ni qu'on écoute dans ma tête, ni qu'on joue avec mes affaires …

La magie … Elle pouvait changer l'apparence de quelqu'un, cacher une grotte, faire disparaitre une bourse, permettre de lire les pensées, faire bruler des torches éternellement et quoi d'autre encore?

Tout au long de la piste il avait serré les dents et les poings … prêt à agir au besoin, puis la curiosité avait pris le dessus et il avait prit le pli d'attendre et de voir. Assiria était donc une arcaniste … une de plus sur la longue route de Mjöllnir …

Il réagit instinctivement à sa question, formulant une réponse dans sa tête plutôt qu'à haute voix puisque de toutes façons elle n'avait pas le respect nécessaire à laisser à chacun l'intimité de ses pensées.

¤ Par le Gardien des Secrets ! Si tu as lu mon esprit tu as du y trouver que cette recherche est secrète ! Je ne connais rien de Gweadal ! Par contre j'ai vu ta force, et elle n'a rien d'humaine. Si tu n'es pas dragon, qu'es-tu vraiment? ¤

Après ces longues secondes de silence apparent, il parla à haute voix, pour qu'Assiria puisse lui répondre sans éveiller de soupçon : - "J'n'ai que faire des restes d'un dragon mort, je ne cherche ni trésor, ni d'quoi m'faire une armure en peau d'ver et encore moins des morceaux pour en faire des sorts si ça t'inquiète encore … rien pour moi, mais j'sais qu'd'autres sont sur sa piste qui n'apporteront rien de bon."

Mjöllnir connaissait tout des religions de Féérune. Ca l'avait toujours surpris mais cette connaissance lui montrait du doigt un nombre impressionant de connaissances annexes. Pour les dragons par exemple, il n'y avait pas que les adorateurs de Bahamut ou de Tiamat, il y avait le Culte du Dragon de Sammaster qui se constituait dans l'ombre une armée de dragons morts-vivants …

- Le Culte du Dragon les cherche tous pour en faire des dracoliches. Vous l'savez tous non? Ils fond murrir les oeufs pour les pervertir ou les offrir en offrande à leur déesse. Voilà ce qu'il faut éviter à tout prix et je suppose que c'est pour ça qu'mes maitres m'ont d'mander de voir c'qu'il en est… Un cataclysme se prépare …

Mais toi? Qui es-tu? On n'peut pas lire dans ton esprit comme tu t'es permise de l'faire. Le disciple du Grand Ver tombé?

Dès qu’il était question de magie, le froid mordant ou la splendeur de la citée naine importaient peu pour la magicienne. Les derniers périples qu’elle avait vécus, dans cette terrible tour, et maintenant avec cette étrange arcaniste rendaient ce voyage tellement captivant. Elle ne cherchait pas le danger en soit mais en général, il rime également avec aventure et découverte.

Quand le nom de Telkoun retentit dans la caverne agréablement chauffée, les lèvres de Gweadal se serrèrent de colère. Elle porta son pouce à son index, comme pour vérifier une ultime fois qu’elle était belle et bien libérée de son emprise. Cet horrible épisode encore si proche revient comme un éclair dans son esprit.

¤ Cette ordure… ¤

Elle laissa filtrer cette information que leur hôte ne manquerait pas de repérer. Gweadal n’avait rien à cacher mais n’avait en aucun cas l’intention de laisser plus longtemps une tierce personne lire allègrement dans son esprit. Il était facile de mentir avec des mots, retenir ses pensées s’avèrerait un bon exercice de concentration pour la magicienne. Après tout, Gweadal n’avait en soit aucun intérêt à découvrir où se trouvaient ces dragons, hormis bien sûr pour les nombreuses connaissances qu’elle pourrait apprendre à leur côtés. Elle prit la parole pour répondre à cette Sylnia. Se concentrant sur ses paroles seulement, elle s’exprima toutefois librement car n’exprimait en fait que la vérité.

- Avant de rencontrer Poing-de-Cendres ici présent, je ne savais, à vrai dire, rien de toute cette histoire. Je lui ai proposé de l’accompagner dans son voyage car sans lui je serais encore enfermée là où vous savez.

Il était maintenant temps que cette nouvelle Sylnia en dise un peu plus sur son identité et ses intentions. Si elle les avait menés jusqu'ici ce n'était sûrement pas par pure et bonne charité.

Narration

3 martel 1373 zénith


La femme en face d'eux semblaient les jauger. Ils se demandèrent un instant si elle était encore en train de vérifier ce qu'ils pensaient, mais elle n'avait utilisé aucun objet ni fait aucune passe magique pour venir étayer cette hypothèse. Elle finit par recommencer à parler.

-Non je ne suis qu'une simple humaine doté de quelques pouvoirs il est vrai. Pour ce qui est du culte je suis au courant, en fait pour tout vous dire ils sont déjà sur place. Rassurez-vous ils n'ont rien pu trouver, du moins pas encore, venez suivez moi, j'ai quelque chose à vous montrer.

Elle les emmena un peu plus profondément dans son logis en direction d'un long couloir sinueux. De là, elle se planta face à la paroi de pierre et prononça une parole étrange aux oreilles du nain mais que la génasi comprit parfaitement.

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Le pan de mur s'ouvrit dévoilant une pièce secrète circulaire bien éclairée et au centre de laquelle se trouvait un bassin rempli d'eau. Elle les invita à se mettre autour et posa ses mains dessus.

-Regardez bien ils sont là.

Au tout début ils ne virent pas grand chose si ce n'était que l'eau dans une cuve. Puis petit à petit, une image se forma, d'abord floue, faite de couleur diffuse et agencée aléatoirement. Elle devint de plus en plus nette pour former une image bien lisible. Une scène étrange se déroulait devant eux, un petit groupe de quatre personnes étaient dans ce qui semblait être une caverne semblable à celle où ils se trouvaient. Mais le plus spectaculaire était le corps d'un dragon aux couleurs étranges étendu sur le sol entouré des quatre inconnus. Ceux-ci ne se préoccupaient pas du corps mais cherchaient quelque chose autour. C'est alors que les deux compères virent un symbole étrange disposé sur la toge d'un des inconnus. Un brasier pourvu d'une paire d'yeux brûlant au-dessus d'une griffe de dragon. Les trois autres ne portaient pas cette marque distinctive mais n'étaient pas habillés de la même manière. Deux d'entre eux portaient un écu et une étoile du matin et étaient protégés par une lourde cotte de mailles alors que le dernier n'avait en tout et pour tout qu'une simple robe sombre. Celui qui portait la marque avait une toge qui cachait d'autres vêtements dessous, mais qu'il était difficile à voir par la petitesse de l'image. Tout d'un coup la femme commenta la scène.

-Comme je vous l'avais dit ils sont déjà là et ont trouvé le dragon. Cependant ils cherchent tout comme vous les œufs. Ils ne savent pas qu'ils ont été détruits par qui vous savez, mais ils ne savent pas autre chose non plus. Il reste un œuf, un unique œuf. Ils ne tarderont pas à trouver son ancien emplacement, oui j'ai bien dit ancien emplacement. Alors je vous propose un marché. Vous voulez cet œuf et moi je veux le sauver de leurs griffes, car je ne le sais que trop bien ils reviendront encore et encore et tôt ou tard je ne pourrais pas les arrêter. Le marché est le suivant, je vous dis où est l’œuf et vous l'emmenez loin d'ici à l'abri, et en contre partie vous m'aidez à me débarrasser d'eux. Cela vous convient-il à tous les deux ?

Le Nain regardait à travers le miroir de vision avec la bouche entre-ouverte. Ni sa réserve, ni son expérience ne le rendait insensible aux démonstrations de l'Art … La scrutation était impressionnante. Il l'a referma puis la rouvrit plusieurs fois, tout au long de l'explication d'Assiria.

- Oï ... Ces chiens de cultiste … Ce s'rait un plaisir d'réduire leurs effectifs de quatre …

Il mâchouilla pour humidifier sa bouche avant de reprendre, une dangereuse lueur dans le regard et une voix étrangement calme : - "Pour sur qu'on va t'aider à t'en débarrasser mais hors de question de t'débarrasser de nous pour nous envoyer à une mort certaine sans un minimum d'information. Au moins un prêtre et un mage non? Tu as une idée de c'qu'ils valent? Ils ont trouvé la caverne et évité les Orcs moi j'dis qu'ça pousse à être prudents … Surtout à trois contre quatre … Pareil pour l'œuf, 'sur qu'on l'emmènera et qu'il sera après en sécurité chez mes Maîtres mais tu restes avec nous jusqu'à c'qu'on l'ait. D'accord?"

Mjöllnir gratta sa barbe, en proie à une réflexion intense : - "Je suppose que tu connais c't'endroit mieux qu'nos visiteurs, ça doit être notre avantage. Une grande arcaniste comme toi doit également avoir de quoi nous aider? Ca n'me plait qu'à moitié mais toujours plus que d'mourir du claquement de doigt de l'autre en toge là …"

Il y avait du sarcasme dans la voix du Vigoureux qui ne considérait pas les utilisateurs de l'Art avec la déférence dont il faisait preuve mais qui savait reconnaitre l'avantage d'un sort ou d'un objet magique, d'autant que leurs opposants avaient de quoi en jouer également.