Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

ême si le fait qu'Yvhann lui donne les informations qu'il n'avait pas offrait à Mirtzar l'occasion de se trouver plus concerné par les recherches de ses compagnons, le fait d'apprendre que du sang se trouvait non loin de là le mit mal à l'aise. Par chance, le nain n'était pas doué d'une imagination particulièrement fertile mais même lui ne pouvait s'empêcher de ne trouver que des explications funestes à cette présence. Soit c'était un des enfants qui avait été blessé, soit c'était un des criminels qu'ils poursuivaient qui avait été attaqué. Quoi qu'il en soit, les enfants étaient encore plus en danger.

Pendant qu'Yvhann prenait le corps de Kanabhendril sur ses épaules, Mirtzar se força à avaler et à respirer lentement pour retrouver son calme. Perdre son sang froid était sans doute le moyen le plus efficace d'être inutile voire même dangereux. Le nain aurait voulu remercier Yvhann, à la fois car il s'occupait de la tâche qui lui avait été attribuée mais aussi parce qu'il lui donnait une occasion de se rendre utile, mais une boule s'était formée dans sa gorge et il ne put guère faire autre chose que secouer la tête de haut en bas pour montrer qu'il avait compris ce qu'on attendait de lui et se mettre au travail.

Il se déplaça vers les tâches de sang avec lenteur pour ne pas gêner ses équipiers. Narvarth et Aël'Telàwërith étaient déjà à proximité des escaliers et il ne voulait pas les gêner au lieu de les aider. Le nain d'or n'avait aucune connaissance pratique en biologie et il était bien incapable de déterminer à qui pouvait appartenir le sang ou même dire si c'était du sang humain ou du sang animal. Il n'était même pas certain qu'il exista une différence entre le sang d'un nain et celui d'un elfe, d'un humain ou d'un loup. Il devait donc s'approcher pour essayer de voir s'il se trouvait des pièges dans les escaliers ou dans ce qui les attendait au bout de cette descente. Avant de se mettre en quête de détails étranges, car c'était ainsi qu'il espérait percevoir la position de pièges éventuels, il préféra adresser une prière à Clangeddin Barbedargent.



Mirtzar n'ignorait pas que son maître préférait les prières courtes et chantées en se rendant au combat mais il avait besoin de prier et nul combat n'était dans les environs et chanter aurait risquer de nuire à la concentration de l'elfe doré et de l'halfelin. Après ces préparatifs, Mirtzar essaya de se faufiler entre ses deux compagnons sans les gêner afin de se placer aussi près que possible des escaliers et donc des pièges possibles. Avant de commencer son exploration des murs, du sol et du plafond, il se tourna vers les autres afin de prendre la parole.

-Je vais chercher à trouver les pièges qui pourraient être cachés dans ces escaliers. Ne commencez pas à me suivre avant d'être certains que vous en courez aucun risque c'est à dire avant que je ne soit arrivé en bas et que je ne vous appelle. Il est possible que je ne vois pas tous les pièges en descendant je devrais cependant déclencher ceux que j'aurais raté et il ne devrai ainsi plus y avoir de risques. Toutefois, certains pièges se rechargent automatiquement ou se déclenchent avec un retard, il faudra donc rester prudents.

Mirtzar prit une ultime respiration, aussi profonde que possible, et s'attela à la tâche en priant pour que son incompétence notoire ne cause pas de blessures à l'un de ses compagnons ou, au pire, à lui-même. Il n'avait pas peur de souffrir mais il était conscient que blessé il représenterait une gêne pour les autres et qu'ils ne l'abandonneraient sans doute pas même si cela devait les ralentir énormément. Tout compte fait, il n'avait pas le droit à l'erreur.

Premier jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
1er flammerige 1372 (CV)

Lieu : Tour de Fabian, Cormanthor
Temps : /
Moment :/

MJ
Narration: Tous

Jet de Force Yvhann DD15: 17 (dé) + 2 =19 : Réussite
Jet de Fouille Narvarth DD 15 : 13 (dé) + 3 (comp)= 16 : Réussite
Jet de connaissance de la nature Narvarth DD 15 : 11 (dé) + 9= 20 : Réussite

Mirtzar utilise faculté connaissance de la pierre
Jet de Fouille Mirtzar DD20 : 20 (dé) + 2 =22 : Réussite

La présence de ces globes lumineux était une véritable bénédiction pour les aventuriers qui voyaient là leur évolution facilitée et permettait aux talents de chacun de s’exprimer librement. Enoriel, Khell, Notar et Jereicia restaient un peu en retrait mais Enoriel et son fidèle compagnons à quatre pattes demeuraient vigilants tandis que l’aurilite, les bras croisées sur la poitrine, commençait à être blasée et montrait des signes flagrants d'impatiences d’impatience. Il suffisait pour cela de voir sa paupière gauche tressautter de façon anormale.

- Bon on va rester deux heures ici à rien faire ! Nous perdons un temps précieux pour retrouver les enfants ! cracha la prêtresse d’Aurile, mais sur le coup, personne ne fit attention à elle, absorbé chacun par l’ambiance pesante qui régnait en ces lieux.

Alors qu’Yvhann prit en charge de corps tiède de Kana, le hin et le nain firent preuve d’un bel l’esprit d’initiative. Ainsi, Narvarth fit un examen poussé du sol, juste avant les escaliers et découvrit plusieurs touffes de poils, un crin d’animal ou des créatures bipèdes ressemblant à l’identique à la couleur du poil du gnoll qu’il avait vu dans la tour. Un examen plus minutieux du poil lui confirma qu’il s’agissait bien ceux des hommes hyènes, ils avaient donc empruntés la direction des escaliers.

En haut des escaliers, le jeune nain d’or débutait sa descente avec rigueur et attention. Il faut dire que comme Yvhann l’avait si bien précisé, était aussi à l’aise dans cette partie de la tour que dans les tunnels de la Grande Faille et c’est avec rigueur qu’il commença son inspection visuelle des marches et tactile des murs.

Soudain alors qu’il se trouvait au milieu de l’escalier, il remarqua une bande de dalles à la texture légèrement différente. C’était infime mais suffisant pour que quelque chose dans l’esprit de Mirtzar lui hurle de faire attention. Le paladin de Clangeddin Barbedargent s’immobilisa à deux mètres des dalles suspectes et porta son regard sur les murs, c’est là qu’il découvrit cinq interstices de chaque côté du mur espacées de quelques centimètres et qui se mémoire de nain pouvait dire tout simplement qu’il y avait là une série de lame aiguisée destinée à réduire en fines tranches d’éventuels intrus.

près une ultime respiration, Mirtzar s'était lancé dans sa lente descente méthodique des escaliers. Il devait être patient et concentré, il ne pouvait se permettre de mettre la santé de qui que ce soit parmi ses compagnons en danger mais il ne pouvait manquer de remarquer qu'il mettait plusieurs secondes à descendre chaque marche, priant mentalement à chaque fois Clanggedin que ce ne soit pas son tout dernier pas, et que chaque seconde qu'il passait ainsi quasi-immobile à scruter le sol, les murs et le plafond était une seconde dont profitaient les ravisseurs pour s'éloigner encore plus. Il ne pouvait s'empêcher de se dire que les escaliers ne devaient pas être piégés, car cela aurait été trop dangereux pour les enfants et ceux qui les avaient enlevés, et qu'il ne faisait que gaspiller un temps qu'il savait être particulièrement précieux.

A chaque marche qu'il descendait, fermant les yeux, le nain d'or voyait passer devant ses yeux des images qu'il n'arrivait pas toujours à identifier et qu'il ne pouvait pas du tout maîtriser. L'image qui repassait le plus souvent était une image qui n'existait pas. Il y voyait côte à côte sa sœur qui souriait et Clothilde qui le regardait avec espoir. Mais avant qu'il ait eu le temps de ressentir un plaisir certain à revoir ainsi les visages de deux personnes qui comptaient suffisamment à ses yeux pour qu'il soit prêt à tout sacrifier, ce qui ne voulait rien dire mais il n'en était pas conscient, rien que pour avoir une chance de les retrouver, tout changeait. Le fond lumineux derrière lui qui lui rappelait étrangement à la fois l'auberge du père de la jeune fille et les cavernes de son clan devenait subitement sombre ou plutôt obscur. D'une obscurité que ses yeux ne pouvaient pas percer. Les visages des deux filles aussi se modifiaient. Le visage de Clothilde prenait une teinte cadavérique et devenait de moins en moins solide tandis que celui de la naine gagnait en couleur mais c'était parce que son sang lui coulait de multiples blessures sur le dessus du crâne et que des morceaux de sa cervelle sortaient de sa boîte crânienne. C'était une vision d'horreur et il aurait voulu hurler mais il fit un effort et se contint.

La crise la plus grave arriva à la marche précédent celle qui semblait être piégée. Il était tellement accaparé par sa lutte interne contre ces images qui le hantaient qu'il faillit ne pas voir la différence entre la marche piégée et les autres. Un prompt réflexe de ses jambes le fit s'arrêter à l'instant même où il sentit que quelque chose clochait sans qu'il puisse dire quoi. Une observation plus attentive lui permit de mieux identifier ce qui l'avait troublé. Il se retourna vers ses compagnons, bien plus près qu'il ne le croyait vu le temps qu'il avait perdu, et leur fit part de sa découverte.

-Je crois que j'ai trouvé quelque chose d'étrange, je crains que ce ne soit un piège. Je suppose qu'il se déclenche dès que l'on marche dessus alors il faudra éviter cette marche. Je suis incapable de le désamorcer alors je vais essayer de passer sans marcher dessus pour voir si cela suffit à échapper au piège.

Il se retourna vers le danger supposé. Il promit de manière succincte son âme à Clanggedin et lui demanda de faire que la marche suivante ne soit pas elle aussi piégée, tout en se disant qu'il l'aurait sans doute remarqué si elle l'avait été aussi. Il leva la jambe et franchit la marche piégée en essayant de ne pas poser le pieds dessus tout en se préparant à reprendre sa lente progression inquisitrice si le piège ne se déclenchait pas.

Libéré de sa tâche macabre Mitzar passa devant le serviteur de la Couronne d’Arvandor. Le Haut-Elfe le regarda passer, le nain avait déjà un regard concentré. Et cette impression augmenta encore lorsqu’il entreprit la descente. Faisant une inspection minutieuse de chacune des marches à emprunter, sa progression était lente. Ce qui ne gênait nullement Aël’Telàwërith. L’elfe du soleil avait tout son temps. Aussi, préférait-il largement que le groupe, et notamment ses deux Tyssirs (cousins). Quant aux autres membres du groupe, ils avaient certes une certaine utilité, ne serait-ce que pour faire le nombre. Mais la perte de l’un d’entre eux serait pour le moins négligeable. Pour autant, l’elfe solaire ne le souhaitait pas. Juste cela lui aurait été indifférent. Tout comme la perte de l’humain, à ceci prêt que lui avait passé son temps à mettre le groupe dans des situations pour le moins inconfortable, si ce n’est lors de sa dernière action, carrément dangereuse.

Mitzar lui avait le mérite d’être utile, courageux il n’avait hésité à se jeter dans la bataille, et même diminué suite au souffle du Mephite, il n’avait pas rompu le combat. Et maintenant, il risquait de nouveau sa vie pour que le groupe puisse avancer en toute sécurité. Si ce n’est son manque d’éducation, à la limite de l’impolitesse, en osant écorcher le nom. Ce nain méritait, si ce n’était l’estime, au moins le reconnaissance de l’elfe. Il avait tout à fait sa place dans le groupe après les deux Sy’Tel’Quess.

Les petits-gens n’avaient pas démérité, et Notar avait fait preuve à plusieurs reprises de sa loyauté. Même étant libéré de son engagement envers le Ar’Tel’Quess, il s’était déjà rangé par deux fois du coté du Faersuor. Quant à la sang mêlé, l’avis de l’elfe doré restait réservé, partagé entre l’inutilité de cette dernière, et la reconnaissance de lui avoir permit de reprendre le combat. De la discussion qu’il aurait avec cette dernière, allait dépendre son jugement.

L’elfe doré ne pouvait ouvrir la marche, son rang ne le lui permettait pas de s’abaisser de la sorte. Mais il se devait d’ouvrir la voie aux elfes. Aussi, lorsque Mitzar indiqua au reste des aventuriers qu’une marche était piégée. Il prit sur lui de commencer la descente chemin faisant, il eut une idée.

- Mizar Boucledacier, que diriez-vous de laisser tomber votre sac sur la marche suivante, plutôt que vous y engager. Si les pièges sont actionnés par les marches, il ne s’agir que d’une affaire de poids. Maintenant ce n’est peut-être pas la seule façon de déclencher tous les pièges qui pourraient avoir été disposé dans cet escalier. Attendant, il faut mieux perdre un sac que vous-même.

Aël’Telàwërith était bien conscient que le poids d’un sac m’équivaudrait pas à celui du nain, ni d’un elfe. Mais qui sait, peut-être un Gnome ou Halfelin. Le prêtre pensait que cela pouvait valoir le coup d’essayer.
Lui allait rester à quelques pas en arrière. Il surveillerait les abords immédiats pour éviter une mauvaise surprise au nain, alors qu’il avait nez planté vers le sol à tenter de trouver d’autres pièges éventuels. Lui-même avait été élevé dans la pierre, et il avait certaine disposition pour tenter d’entrevoir si les murs, ne présentaient pas quelque chose d’anormal. Certaines personnes étant sensiblement plus grandes que le nain, il pouvait fort bien passer sous un déclencheur, sans l’activer. L’elfe n’était pas un expert de ce genre de chose, mais c’était toujours mieux que rien. L’humaine toujours en arrière, faisait à ce moment précis pencher la balance du coté inutile.

Aël’Telàwërith utilise compétence fouille.

Laissant le nain s'engager dans les escaliers, Narvarth avait entrepris de son mieux la poursuite des actions d'Yvhann, en recherchant aux alentours des tâches de sang des éléments qui pourraient les renseigner d'avantage quand à la route empruntée par ceux qu'ils pistaient.
C'est une touffe de poil qui attira ainsi son attention et qui la monopolisa quelques instants, le temps d'arriver à une conclusion sur sa provenance.

Il releva la tête prêt à faire part de sa découverte aux autres lorsque la silhouette de Aël’Telàwërith, la tête haute, lui passa devant les yeux, le forçant une fois de plus à apprécier l'allure du noble elfe.
Il le suivit du regard alors que celui ci s'engageait sur les premières marches, à la suite du fier nain.

L'intervention de ce dernier reporta d'avantage le partage de la trouvaille du hin, qui l'observa alors qu'il allait dépasser les dalles reliées semblait il au piège.
Mais la qualité de l'intervention de l'elfe du soleil coupant le nain dans son mouvement permit à Aël’Telàwërith d'évoquer une idée de qualité, que le halfelin compléta de son mieux avec son propre raisonnement.

-Vous avez raison Maître Elfe. Il n'avait pas appelé Aël’Telàwërith par son nom de peur d'en torturer la prononciation.
-Il faudrait tenter d'enclencher le mécanisme plutôt que de chercher à contourner la marche qui le déclenche.
Regardant le départ des escaliers, il reprit.
-D'autant qu'avec la taille de nos courtes jambes, il nous sera bien difficile de passer au dessus de cette marche sans en perdre notre équilibre.
-De même cette manœuvre ne sera pas simple pour faire passer le corps de l'humain.

Laissant une moue gênée envahir ses traits, moue provoquée par le sentiment qu’en tant que petit être il était un fardeau, le hin attendit de voir ce que ferait Mirtzar.
Il allait se gratter la tête pour soulager quelques démangeaison lorsque le contenu de la main qui enclenchait son mouvement s'imposa à nouveau dans son esprit.

-Il semblerait que nos ... proies, il avait marqué un bref silence avant de prononcer ce mot, aient trouvé une solution pour ne pas enclencher le piège, car il semblerait bien que ce soit cette route qu'ils aient emprunté. Enfin c'est ce à quoi cette touffe de poils, de gnolls apparemment, me fait penser.
Il avait tendu devant lui son bras, la paume de sa main tournée vers le plafond, sa trouvaille en évidence pour appuyer ses dires.

Même si son intervention n'avait fait qu'appuyer le raisonnement du haut elfe quand à la direction à prendre, Narvarth était tout de même content d'apporter quelque élément de réflexion au groupe.

e jeune nain d'or se retourna quand il entendit deux de ses compagnons parler. Le bruit de leur voix l'avait passablement surpris car il était particulièrement concentré sur sa tâche et qu'il en avait presque oublié la présence de ses camarades derrière lui. La seule chose dont il était encore parfaitement conscient était l'escalier qui était sans doute dangereux et le temps qui passait beaucoup trop vite. Il se décida à répondre mais il fit des efforts pour prendre un ton à la fois calme et poli. Malgré le fait que les paroles d'Aël'Telàwërith prouvassent qu'il accordait plus de valeur à la vie du nain qu'à celle de son sac, ce que Mirtzar prenait comme un compliment, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine colère contre l'elfe et l'halfelin qui doutaient visiblement de ses capacités et de son jugement. Toutefois, il savait que cette colère était plus dirigée contre lui dont il savait qu'il ralentissait le groupe que contre ses deux comparses qui ne voulaient que se rendre utiles.

Il se tira légèrement la barbe, pas assez pour se faire mal évidemment, et sa gratta le dessus du crâne comme il le faisait à chaque fois qu'il réfléchissait profondément ou qu'il cherchait à se concentrer pour contenir ses sentiments. Cette fois-ci c'était un peu des deux. Il prit le temps de répondre doucement à ses compagnons conscient que s'il voulait aller trop vite il ne ferait que leur faire perdre encore plus de temps.

-Messieurs, j'apprécie que vous ne teniez pas à ce que je meure trop prématurément mais je ne pense pas que lâcher un sac sur cette marche soit une bonne idée.

Premièrement, je n'ai moi-même pas des jambes particulièrement longues mais il n'y a, me semble-t-il, qu'une seule marche à franchir ce qui n'est honnêtement pas une tâche particulièrement difficile.

Ensuite, mon sac est à peu près vide et je crains qu'il ne pèse pas assez lourd pour déclencher le piège, si c'est bien au poids qu'il se déclenche. Ce serait donc une pure perte de temps.

Enfin, j'ai cru comprendre que c'était des elfes qui avaient construits ces escaliers, et donc sans doute les pièges qui s'y trouvent. Or, le peu de connaissance que j'ai des elfes me suffit pour être certain qu'ils sont pour la plupart particulièrement intelligents. Si j'en croit mon expérience, certes limitée, des pièges tendus par les drows ou par les gens de mon peuple, un piège est rarement aussi simple qu'il en a l'air. Imaginés que je pose mon sac sur ce piège et que le piège se déclenche effectivement mais qu'au lieu que ce soit des lames ou des fléchettes qui sortent de ce mur ce soit les piliers qui soutiennent cet escalier qui se brisent et que l'ensemble de l'escalier soit détruit. Cela est plus que possible si le but de ceux qui ont construit ce piège est bien d'empêcher les intrus de pénétrer plus avant. Dans ce cas, nous n'aurions absolument rien gagné à tenter de déclencher le piège. L'idéal serait de le désamorcer, mais c'est loin au-delà de mes capacités.

Le nain se retourna vers son travail pour essayer de rentabiliser le temps qui séparerait son discours d'une éventuelle réponse de l'un de ses compagnons. Il espéra ne pas avoir été trop brusque dans sa réponse et que ses compagnons ne le prennent pas mal car un courant de dissension était le pire qui pouvait leur arriver.

Premier jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
1er flammerige 1372 (CV)

Lieu : Tour de Fabian, Cormanthor
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MJ
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Jet de fouille Aël’Telàwërith DD 20 : 2 (dé) + 5 (comp)= Echec

itzar avait semble-t-il raison et Jereicia qui écoutait attentivement les paroles de chacun de ses compagnons de route s’attarda sur les paroles du jeune nain d’or car c’était en lui qu’elle avait le plus confiance et qu’elle était prête à mettre sa vie entre ses mains.

- Le désamorcer ? J’ai bien l’impression qu’aucun de nous ne disposent des connaissances nécessaires. Et si nous balancions le corps de Kana sur la marche en question tandis que nous, nous restons bien en sécurité en haut de ces marches. Je suis certaine que Kana aurait voulu continuer à se rendre utile dans la mort.

Quand l’aurilite cessa de parler, le silence se fit pesant et les regards abasourdis et presque assassins qu’on riva sur elle ne semblèrent pas la déranger, elle ne s’en offusqua pas, pire, elle continua à parler.

- Si quelqu’un à une meilleure idée qu’il se manifeste et qu’il prennent l’initiative en enjambant ces marches, lança avec conviction le prêtresse en montrant du doigt l’elfe doré qui tentait tant bien que mal à trouver quelque chose sans résultat pour le moment, « Et Aël’Telàwërith qui semble parfaitement à l’aide en ces murs pourrait fort bien prendre l’initiative, après tout, il est presque chez lui ici, non ? »

Et elle gloussa, rendant un peu plus lourde l’ambiance qui régnait dans cette section du tunnel.

urpris par l'intervention soudaine de Jereicia, Mirtzar ne put s'empêcher de se retourner. Par un profond effort de volonté, il se retint de parler pendant une fraction de seconde pour ne pas dire des choses qu'il pourrait regretter par la suite. Il dirigea ses yeux droit vers ceux de la prêtresse d'Aurile dès qu'il prit la parole pour qu'elle voit qu'il s'adressait principalement à elle mais avec gentillesse.

-Avec tout le respect que je te dois, Jereicia, ce que tu viens de dire est stupide. Je veux bien croire que Kanabhendril aurait accepté de sacrifier son corps pour nous aider, même si aucun d'entre nous ne l'a connu assez longtemps à ma connaissance pour pouvoir en être certain, mais cela serait complètement inutile de le poser sur cette marche.

Premièrement, et d'un point de vue purement pratique, il faudrait quelqu'un pour manipuler son corps et ce quelqu'un ne pourrait donc forcément pas être en sécurité et si je ne suis contre le fait de mutiler un corps sans vie, prendre le risque de blesser l'un de nos compagnons pour déclencher un piège me semble être une très mauvaise idée.

Ensuite, aucun d'entre nous ne peux réellement se mettre à l'abri dans la mesure où nous ignorons totalement quel est l'effet de ce piège. A première vue, on pourrait croire que des lames vont sortir de ces trous mais un a priori n'est pas une preuve. Un parent à moi est un jour mort car il pensait que le piège se trouvait devant lui allait ouvrir le sol sous alors que c'est un morceau du plafond qui s'est décroché et qui l'a écrasé. Et je pars du principe que les elfes qui ont piégés cet escalier ne sont pas moins rusés et intelligents que les drows. Appuyer sur cette marche pourrait très bien faire sortir du gaz empoisonné par les trous, faire apparaitre un monstre magique ou nous lancer un sort. Ce pourrait même n'être qu'un leurre placé ici dans le but de nous ralentir ou un signal d'alarme qui réveillerait un dragon ou un puissant mort vivant. Nous ne pouvons pas savoir et nous ne devons pas chercher à savoir.

Enfin, il est plus que probable que, vu le temps qui a passé depuis que ce piège a été posé et que, apparemment, des personnes sont déjà passées par ici, il ait déjà été déclenché. Cela peut aussi bien signifier qu'il n'est plus dangereux que qu'il peut se ré-enclencher seul et que donc il ne sert à rien de le déclencher. Nous ne pouvons donc rien faire d'autre que le contourner.

Le nain fit une pause autant pour reprendre sa respiration que pour marquer une différence entre son discours précédent et ce qui allait venir. Il parlait beaucoup depuis un certain temps et le rôle d'orateur était un rôle qui ne lui plaisait pas vraiment mais qu'il était obligé d'assumer si il voulait avoir une chance de réussir.

-Cependant, il y a quelque chose de bien plus dangereux que ce piège qui rôde autour de nous, c'est la discorde. Honnêtement, je n'ai encore accepté de faire toute confiance à personne parmi vous et je pense que vous faîtes de même vis-à-vis de moi. Toutefois, si un esprit de doute ou de suspicion s'installe entre nous, les seuls qui y gagneront seront ceux que nous poursuivons. Si je n'ai pas encore pleinement confiance en chacun d'entre vous c'est que je ne vous connaît pas encore assez pour cela mais je vous accorde à chacun assez de crédit pour pouvoir être certain que vous êtes de mon côté. Pour être plus précis, vous avez ma confiance en théorie car je sais que nous avons le même but mais pas en pratique car je ne sais pas encore quelles sont les méthodes de chacun. Quoiqu'il en soit, nous ne pourrons avancer que lorsque chacun d'entre nous sera certain que nous formons une équipe, etheroclyte certes mais une équipe tout de même.

Toujours penché vers le sol, le nain continuait à prospecter à la recherche de dangers cachés. Mitzar surprit le Haut-Elfe. Ce qui était à la fois, un exploit, et un compliment. La réflexion du guerrier divin était pleine de bon sens. Aussi le Faernsor ne trouva à rien à redire à ce que le nain venait clairement d’exprimer. Il se contenta donc d’un bref hochement de tête montrant ainsi son assentiment.

Aël’Telàwërith était resté auprès du traqueur de piège. Il l’aidait comme il pouvait à sécuriser la zone. Ses cousins étaient aux prises avec le cadavre N’Tel’Quess. Ils ne pourraient pas réagir aussi promptement quand temps normal. Par voie de conséquence, ils se retrouvaient donc exposés. Le prêtre de Corellon, avait donc pour devoir, de faire tout ce qui était possible de faire pour que les enfants du Premier de la Seldarine n’aient pas à risquer d’être blessés.

C’est alors, que du haut de l’escalier, fusèrent les propos déplacés de l’humaine. Visiblement cette dernière n’espérait qu’une chose, se débarrasser au plus vite de serviteur de la Couronne d’Arvandor. Mais pourquoi ? Elle lui avait sauvé la vie pendant le combat. Et voila que maintenant elle voulait le pousser au devant du danger. Mais à bien y réfléchir, le geste de l’humaine, n’était peut-être pas complètement désintéressé. Ou elle attendait quelque chose en échange, ou c’était juste un moyen de le remettre au combat en lui donnant l’occasion d’être moins exposé.
Aël’Telàwërith commençait d’une part à être passablement fatigué des propos insultants et stupides de cette jeune, très jeune, trop jeune humaine. Un tel manque de respect envers un être qui lui était bien supérieur en toute chose, et qui plus est était son aïeul et aurait pu être celui de ses parents, était proprement insupportable.

Une fois de plus, l’elfe doré avait choisi d’ignorer purement et simplement les interventions de cette humaine. Cela lui coutait un peu. Mais perdre du temps à tenter de faire comprendre certaines choses à des personnes aussi insignifiantes que Jereicia, ne servait strictement à rien. C’était peine perdue. Et même si l’elfe avait été dans bonnes dispositions par rapport à cette femme, ce qui n’était absolument pas le cas, le temps qu’il passerait à tenter de lui faire bénéficier de la sagesse elfique, elle serait déjà vieille et à l’aube de sa mort, deplus rien n’assurait du résultat. Non vraiment cela ne servait à rien. Elle était juste agaçante, un peu comme une mouche sur le dos d’un Rothé. L’elfe était patient et n’avait cure des pensées ou de suggestions toutes plus idiotes les unes que les autres sortant de cette bouche humaine. Il n’avait absolument rien à prouver à ces gens. Et les piques de la jeune femme glissaient sur lui, comme l’eau sur du Cuir de miel.

Le Faernsor ne se retourna que lorsque Mitzar prit à nouveau la parole. Lui qui parlait assez peu, et qui par ce simple fait avait déjà gagné des points vis-à-vis du Ar’Tel’Quess, s’était lancé dans une longue tirade. Loin d’être insensée, Aël’Telàwërith trouvait même que le nain avait une vision assez juste de la situation. Il était bourru, ces sorties manquaient de tact et de classe. Mais il était pragmatique, et réfléchi. Il avait raison sur tous les tableaux. Le prêtre de la Seldarine savait reconnaitre le bon sens, lorsqu’il le rencontrait.

- Votre analyse, Maitre nain, est tout à fait exacte et pleine de bon sens. Qualité qui ne semble pas être offerte à tout le monde ici bas. Il y a toute fois, une ou deux petites choses que je souhaiterai éclaircir. Cette tour, n’est pas de conception elfique. Elle manque de finitions, d’enluminures. L’architecture n’est pas assez aérienne. Et pour tout dire, il ne s’agit que d’une pâle copie de ce que nos bâtisseurs sont capables de faire. Je dirai que le style ce veut elfique, mais il ne s’agit que d’une tour construite par des humains.

Toujours le regard tourné vers Mitzar, l’elfe doré continua.

- En outre, je ne suis pas certain non plus, qu’il s’agisse de pièges placés là, par les elfes. Si tel était le cas, probablement que nous les aurions jamais remarqués avant de ne les avoir déclenchés. Où alors, il s’agit en effet d’un leurre. Et dans ce cas, il faudrait se méfier des marches suivantes. Mais vous avez encore raison en cela. Qui sait ce que peut bien cacher ce piège, ou les autres. Passer, sans les déclencher reste probablement la meilleure chose à faire. Quand à nos amis, de petite taille. Si nous devons former une… équipe. C’est le moment de nous entre-aider.

Les yeux lavande du Ar’Tel’Quess se plantèrent dans ceux de la jeune femme. Le Haut-Elfe observait la moindre réaction de l’humaine à ce qu’il allait lui dire. Si elle mentait ou lui cachait quelque chose, Aël’Telàwërith espérait pouvoir le deviner.
Il était tant de mettre les choses au point. L’elfe du soleil aurait préféré attendre un autre moment pour cela, mais l’occasion s’était présenter d’elle-même. Et il était vrai que si le grouper devait faire une équipe. Il fallait mettre certaines choses à plat. D’autant que ce groupe, ou cette équipe devait se rendre dans les terres ancestrales Esti (elfique), et pour ce qu’en savait le Faernsor, fouler le sol sacré de temples antiques.

- Puisque nous en sommes à parler de confiance, autant régler ça tout de suite humaine. Vous semblez disposée à parler, alors parlé à bon escient, pour une fois. Lorsque vous m’avez prêté assistance pendant le combat. Vous avez fait appel à une Faer… une magie. Mais qu’est-ce que vous m’avez fait exactement ? De quel type de magie s’agissait-il ? Qu’est-ce que c’est que cette froide magie ? Expliquez-vous là-dessus, présentement !!

L’elfe du soleil craignait la réponse de la jeune femme. Il craignait que son corps et peut-être son esprit ne soient souillés par une divinité N’Tel’Quess quelconque. S’il s’agissait de magie. Alors, excepté la magie d’Ombre, le Haut-elfe n’aurait d’autre possibilité que d’en remercier Jereicia. Dans le cas contraire, tout dépendrait de la divinité à laquelle l’humaine avait fait appel. Et c’était bien là, que résidait la crainte du Haut-Elfe.

La nature d'Yvhann qui s'était toujours fait très refermé sur lui même, était en ce moment, à son comble. Il n'écoutait plus ni ne regardait les autres qui pour l'instant, lui était indifférent. Sa pensé, son esprit, tout son être jusqu'à son âme était refermé à l'intérieur de son dragon protecteur, son enveloppe draconique fait du tatouage de sa maternelle... Il ne pouvait l'oublier, elle qui tant de fois l'avait si bien guidé, si bien entraîné, si bien aimé.

Là, le poids de Kana lui était douleur de mémoire, douleur d'un passé qui lui revenait sans cesse à l'esprit. * Pourquoi?* Se dit-il croyant avoir une réponse.
Un rire lointain plusieurs fois millénaire se mit à rire en lui. Cela l'agaça, il eut un rictus sévère, comme à son accoutumé, mais là, cette fois, la colère se lisait encore plus sur son visage marqué par la douleur hypocrite des années passé à enterrer un secret.

Était-il en rêverie, debout et appuyé sur son bâton en portant le corps de kana? Il l'aurait souhaité, mais, ce ne fut pas le cas, non il était bel et bien éveillé et fatigué, fatigué d'un poids qui ne l'avait jamais quitté. * Maudit est tu Père de nous avoir si longtemps cacher ce secret, maudit est tu d'avoir faillit à ta garde, maudit est tu de m'avoir donné le nom d'un humain...*

Sur ce, son esprit s'éveilla, il entendit les phrases du noble qui parlait à Jereicia, il sentit en lui une autre colère, une colère indéfinissable, il savait, quelque part en lui que si l'humaine répondait au noble qu'un changement majeur ce produirait. Son regard fut rivé sur la marche, qui plus tôt, Mirtzar avait découvert.

Ni un, ni deux. En lâchant un cri, autant de douleur que de colère, il fut éprit d'une force appuyé par l'adrénaline et sans remords aucun, fit passer le corps de Kana par dessus lui pour qu'il puisse atteindre cette maudite marche.

Son coeur battait le tempo de la guerre, le tempo de la vengeance, il avait le rythme de la rage. Tout se qu'il voyait était ce maudit Drow de Rylack. Le corps de Kana était rendu celui du maudit drow et en même temps celui du drow qui menait les garous lors de l'attaque de son village natale.

Pour la première fois, Enoriel voyait Yvhann sortir de ses gongs, lui qui en tout temps, savait garder sa rage pour le bon moment. Mais là, son compatriote comprit que le grugach venait de manquer de sagesse. Pour le druide-rôdeur, sur le moment qu'il s'exécutait il fut subjugué de sa réaction et, ou, il avait tout simplement trouvé moyen de disposer du corps de Kana en plusieurs partit, pour que chacun puissent en avoir une part. Il venait, au grand damne de tous, de se libérer d'un poids, non pas du poids du corps, mais bien de celui qui l'oppressait, celui de ses souvenirs.

Durant que le corps ce dirigeait vers la marche, le visage du grugach arborait un sourire de soulagement. Ce sourire, portait la marque inquiétante d'un fou, puis ses yeux se firent triste, d'une tristesse qui marque à jamais.