Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

Un bref moment, il lut dans le regard de l’elfe la promesse d’une mort immédiate et s’apprêta à la lui faire payer au prix fort. Mais, à cet instant, se passèrent trop de choses en même temps, et tous les lutins du Hasard semblèrent se donner rendez-vous dans cette clairière dans le seul but de voler à Ezédryn sa mort héroïque.

C’est du moins ce que notre héros ne put s’empêcher de penser en voyant coup sur coup débarquer un groupe d’elfe ainsi qu’un nain porté par un loup. Loup qui, à peine arrivée, s’empressa de se débarrasser de son fardeau et laissa ce dernier rejoindre Vesprée dans les limbes de l’oubli.

Mais en réalité ce fut un visage familier qui attira l’œil d’Ezédryn. Shalan, de la noble maison Symbaern, venait de les rejoindre et s’avançait à sa rencontre dégageant, une fois n’était pas coutume, une aura de paix et sérénité qui laissa, pour le coup, notre rodeur sans voix. Ce dernier écouta donc attentivement l’échange entre les deux elfes dorés. Sa connaissance partielle de la langue elfique lui permit de suivre la conversation même s’il ne put s’empêcher de penser que bon nombre des subtilités propres à cette langue lui avaient probablement échappées.

¤Ainsi donc je suis toujours un voleur pour l’un et un rustre arrogant semble faire l’unanimité… Voilà qui mérite réflexion… Au moins je ne suis plus un assassin…¤

L’air était vif et Ezédryn en inspira une large bouffée. Cela semblait être la première depuis longtemps réalisa-t-il. Il semblait finalement qu’il n’allait pas mourir tout de suite et il sentait chaque fibre de son corps en remercier la Fée de la Chance. Un rire nerveux, voir un rien hystérique, commençait à monter au plus profond de lui-même. Il tenta de le contenir mais ne pût empêcher un large sourire envahir son visage quand il regarda en direction de Shalan. Qu’il était bon d’être en vie… Il allait prendre la parole pour accueillir Shalan quand il se ravisa brusquement. Il se repassa rapidement la conversation qu’il venait d’entendre.

¤Oui… Il y a eu quelque chose… Deux chefs de meute venant de se jauger… ¤

Ezédryn avait trop fait la guerre, vu trop de meneurs d’hommes, pour que ces subtilités là lui échappent. Quand deux compagnies de mercenaires devaient travailler ensemble, il y avait toujours cette question de savoir qui aurait la prédominance, qui déciderait de la stratégie et la tactique. Il convenait donc d’être prudent dans ce qu’il allait dire… Tout faire pour que Shalan puisse conserver le dessus sur l’être maléfique auquel il avait fait face quelques instants plus tôt. Son sourire se fit plus discret, ses yeux se baissèrent et il s'inclina profondément devant Shalan.

¤Ainsi donc je suis un rustre arrogant… ¤

- Monseigneur, conformément à vos ordres, j’ai prêté main forte à Sire Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir et ses compagnons. Ce fut une bénédiction que Corellon Larethian vous inspira de m’envoyer en renfort je crois. Bien que Sire ’Telàwërith ait eu du mal à le comprendre. Pour ma part soyez assuré du plaisir que j’ai à vous revoir et de voir que vous avez récupéré le bien, ô combien précieux, que vous m’aviez confié pour me faire reconnaitre. Comme vous le savez, je suppose, je me serais fait tuer plutôt qu’il en fut autrement. Si vous le permettez, je vais maintenant récupérer mes flèches.

Dans le monde particulier dans lequel vivait Ezédryn, l’Ironie du Sort, était une déesse puissante quoique souvent capricieuse. A cet instant, elle emplit le regard qu’Ezédryn reporta sur Aël et seul ce dernier pût voir qu’elle affectait également son sourire.

Décidemment cette magnifique forêt devenait trop peuplée au goût du jeune druide. Voilà maintenant qu'un autre elfe du soleil venait de faire son apparition accompagné de deux autres elfes. Et pour ne rien arranger, il semblerait que l'humain ait vraiment été l'émissaire d'un dignitaire elfe ce qui allait très certainement déplaire à Aël’Telàwërith. Décidemment tout cela devenait trop compliqué pour l'elfe sauvage. Que faisaient-ils tous ici ? Etaient-ils à la recherche des enfants comme eux ? Avaient-ils une mission plus obscure comme celle du prêtre de Correlon ?

Fort de ces questionnements, Enoriel mettait à bas son arc quand il entendit du bruit derrière lui. Il rebanda aussitôt ce dernier, prêt à faire feu si un nouveau monstre émergeait des arbres. Mais il n'en fut rien. Enoriel esquissa un large sourire quand il vit la gueule de Khell sortir des taillis. Cependant son sourire s'effaça et laissa place à un froncement de front appuyé quand il remarqua que son compagnon transportait une créature sur son dos. Quand il fut assez près, il vit alors que c'était le guerrier nain qui ne semblait, comme Yvhann, pas au meilleur de sa forme. Est-ce que l'halfelin et lui avaient été attaqués ? Cela pourrait expliquer pourquoi le dirigeant des Gardiens Errants avaient sombré dans l'inconscience... Cet événement avait complètement détourné l'attention de l'elfe sauvage de la discussion entre Aël’Telàwërith et les nouveaux arrivants mais alors qu'il se retournait à nouveau pour vérifier que le noble n'avait pas besoin de son aide, il l'entendit lui intimer l'ordre d'aller vérifier l'état de Mirtzar. Enoriel ne s'offusquait plus de l'air supérieur du prêtre elfe mais il ne comprenait toujours pas pourquoi il s'obstinait à lui donner des ordres alors que le seul qui y était habilité était à présent en pleine rêverie. Si le jeune druide avait appris à tolérer sa présence au sein du groupe, il n'acceptait en revanche toujours pas qu'il essaye de passer pour un leader auprès de leur compagnie... Mais le moment n'était pas aux reflexions sur le pouvoir, il y avait plus urgent. Khell s'était baissé au pied de l'arbre et le nain avait roulé à terre. Le serviteur de Rilifane Rallathil craignait pour sa vie et se laissa choir au pied du tronc pour vérifier son état. Khell, semblant très amoché lui aussi, repartit aussi vite qu'il était arrivé dans la direction opposé qu'il avait pris pour venir. Il allait certainement chercher le Hin, seul compagnon manquant à l'appel à cet instant. Il répondit alors sans quitter le loup des yeux au noble elfe doré :

-Je pense que Khell repart le chercher. Je lui avais demandé de les trouver et il ne m'a jamais désobéi. Espérons qu'il ne lui soit rien arrivé de pire que le nain. Je vais vérifier qu'il est encore parmi nous.

Enoriel regarda le loup s'éloigner, reporta un regard rapide sur le groupe d'elfe qui devisait et, voyant que pour l'instant rien ne semblait dégénérer, porta son attention sur le nain. Il mit une main à sa gorge pour prendre son poux et constata qu'il respirait encore. Soulagé, le druide de la Haute-Forêt examina attentivement les blessures et l'état du nain avait de savoir s'il lui fallait des soins d'urgence ou non. Dans tous les cas, il craignait que la troupe soit forcée de se reposer, retardant leur départ pour l'île. Il savait que cela était en partie sa faute, mais il ne regrettait pas son action. Il était triste que d'autres aient dû combattre à cause de sa témérité mais il savait au fond de lui qu'il avait fait le bon choix et qu'il avait ainsi retrouvé une foi et une assurance hors du commun...

Enoriel utilise sa compétence premiers secours sur Mirtzar

Le Saule n'était plus ce qu'il avait été. Depuis l'arrivé du grugach et suite à l'attaque du Démon, l'emplacement c'était développé à une vitesse incroyable.La vie avait reprit son cour normal et la sérénité transpirait dans tout le territoire sauvage. De la hauteur où volait le dirigeant des gardiens errants, il pouvait voir l'ensemble qui avait été réalisé par les membres de la confrérie des gardiens sylvestre. Un joyaux d'une pureté céleste. Il était heureux, mais surtout, il se sentait chez lui.

Cette vision de la rêverie d'Yvhann l'emporta rapidement dans un drame passé. Soudain il revu l'attaque des drows et des lycans contre le petit clan de son enfance. Chaque détails reparaissaient encore plus peaufiné; des passes d'armes de certains drows, la puissance phénoménal des lycans, les traits prononcés de certains dirigeant drows et surtout le résultat final, le saut en bas de la falaise.

Sur place, dans la clairière parmi les autres membres d'aventurier, le corps inerte du sauvageons commençait à avoir des spasmes nerveux. Des mots empreints d'une sonorité mystérieuse, ce faisaient à peine entendre. Si Enoriel n'était pas loin, il entendait une conversation en langage druide. Le dirigeant semblait en pleine conversation avec une force extérieur. En fait il était en face de Sylvanus, le père arbre et ce dernier lui apposait une huile naturel et parfumé sur le front. Les spasme diminuèrent puis intérieurement, le dernier des Yössmar, fut nettoyé de toute impureté d'esprit. Sylvanus venait de réconforté le fort intérieur menacé du grugach.

Yvhann était fragile, il en avait pas toujours été ainsi, mais depuis son errance, il c'était bâtit une carapace autour de lui, qu'il visualisait dans son dragon protecteur jaune que sa maternelle lui avait réalisé sur le corps. Le tatouage était la seule référence à sa mère, ainsi que les passe d'armes que Yvhann connaissait d'elle. Cette carapace avait réalisé, à l'intérieur du grugach, une fermeture envers les autres. Il c'était tout bonnement refermé sur lui même, ne faisant confiance qu'en lui. Défaut comme qualité. Restait que depuis qu'il avait reçu la responsabilité d'être le dirigeant des gardiens errants, il c'était produit un changement inattendue. Le bien et le mal pour le sauvageons n'était qu'un point de vue personnel, la nature dans son chaos, mariait les deux et le grugach faisait parti de cette symbiose de création de la dualité. Mais les dirigeants du Saule qui avaient décidé et choisi le dernier des Yössmar pour accomplir le poste de dirigeant des gardiens errants, l'avaient sauvé d'une errance néfaste. Profondément, dans ses racines, une force de rebellions ancestrale demeurait présente. Si dans les faits, le druide-rôdeur restait amical avec son entourage, c'était tout bonnement dû au poste qu'il occupait, sinon il en serait tout autre de son comportement. Ils n'avait jamais été pour le mélange des races, n'avait jamais accepté l'abandon des elfes du soleil, trouvait que l'idée de s'unir entre races, comme au Cormanthor autrefois et comme au Saule présentement, était des plus ridicule et était voué à l'échec. Quelque chose d'anciens l'éprouvait et un être éprouvé tend à se rebeller.

Une rage indicible bouillait constamment en lui. À tout moment il pouvait exploser de colère, de rage, perdre patience, Il était bête, condescendant à certaines occasion mais heureusement, Sylvanus l'avait prit en son royaume et lui avait transmit la sagesse de la nature. Une nature cruel et véridique, faisant de lui un être difficile à saisir pour certain. Ils avait apprécier de son vivant, l'humain rôdeur, Kana, et n'avait pas hésité à se débarrasser de son cadavre pour pouvoir continuer la mission. Pour lui cela avait été naturel d'agir ainsi, le corps du défunt ayant servit à la cause.

Sa rêverie se brouillait, laissant des taches d'ombres dans ses souvenirs, le laissant choir devant l'impossibilité d'agir. Spectateur de sa propre nature, un combat intérieur se déroulait constamment, il n'y avait jamais de vainqueur, ni de perdant, seul les forces en présences prenaient le dessus au moment opportun pour ensuite relayer celle-ci à son opposé.

Le corps se reposait et l'esprit vaguait à ses occupation, celles de rester saint et de pouvoir être libre d'arbitre.

Une fois encore, une voix rieuse lui susurrait à l'esprit...

* En toi, deux loups cohabites, celui qui est noir est pernicieux, avare, coléreux, distant, condescendant... L'autre, le blanc, il est doux, intelligent, compréhensif, désintéressé, aidant... *

Puis une question germa en lui...

* Lequel est le gagnant de ce combat intérieur? *

La voix, toujours aussi rieuse répondit...

* Celui que tu nourrit, celui que tu nourrit.*

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : Beau temps
Moment : Fin d’après-midi

MJ
Narration: Tous (Sauf Narvarth)

andis que les elfes dorés s’échangeaient bon nombre d’amabilités, l’elfe lunaire qui répondait au nom Inaë’wel Ulondaar ne semblait guère disposer à rester là debout, les bras croisées. Il y avait beaucoup de chose à faire car la journée prenait fin et les dangers de la nuit en Cormanthor pouvaient se révéler tout aussi mortel de ceux du jour, voir plus. Inaë’wel en était consciente. Le plus urgent restait de nettoyer les lieux. Elle n’eut pas besoin de donner la moindre instruction à Galándel et Nériand. Les deux éclaireurs savaient ce qu’ils avaient à faire. En quelques instants, ils s’organisaient pour trainer les corps des créatures jusqu’au bras d’eau pour le les balancer à l’eau, l’un deux, Nériand se rapprocha d’Ezédryn qui terminait de ramasser ses flèches et le pria de les aider. Autant dire que cette demande, formulée avec politesse et sans arrière pensée, apporta du baume au cœur au rôdeur qui s’exécuta. Elle parla à l’ensemble des compagnons.

- Sans vouloir vous presser ! Nous n’allons pas nous attarder plus que nécessaire en ces lieux, l’un de vos compagnons et l’un des miens sont seuls. Il me tarde de la retrouver.nous devons quitter les lieux rapidement. et il va nous falloir en outre porter les blessés. Préparez-vous.

Elle se pencha tour à tour sur Yvhann puis rejoignit Enoriel qui vérifiait les bandages réalisés quelques temps plus tôt par Narvarth. Les premiers soins semblaient avoir été effectué avec sérieux par le hin mais le sang suitait encore et il était inutile de serrer plus fort les bandages. L’elfe la lune renchérit.

- L’un à besoin de repos, le nain aussi mais aussi quelques soins curatifs. Pourvez-vous y remédier?

A ce moment, Galándel la rejoignit. Il venait de mettre le dernier gobelin à l’eau, il comptait aller aider Nériand et Ezédryn qui venait d’immerger le premier worg avec difficultés, les bestiaux n’étaient pas du genre léger.

- Nériand et l’homme termine de mettre à l’eau les worgs, que fait-on de lui ? dit-il en désignant d’un coup de tête le gobelin prisonnier.

La femme elfe plissa les yeux et haussa les épaules.

- Tu sais ce que tu as à faire.

Oui il le savait. Le guerrier dégaina une dague à la lame effilée et se rapprocha du gobelin dont il trancha la gorge d’un coup net et rapide avant qu’aucun des compagnons n’esquisse la moindre objection. Le corps du petit être fut trainé par l’une des jambes jusqu’à la rivière.

MJ
Narration: Narvarth

t Narvarth qui continuait à marcher pour retrouver ses compagnons. Le sagespectre avait déployé beaucoup d’effort et respecter ainsi d’antiques coutumes qui lui permettraient d’être en accord avec lui-même et avec Dame Nature. Il n’aurait pas à rougir, il avait fait le maximum et une certaine sérénité l’envahit pendant qu’il se dirigeait vers ses compagnons. Il s’était mit en route depuis quelques minutes quand la silhouette familière de Khell surgit de nouveau devant lui, sans Mirtzar. L’animal jappa et se coucha, la langue pendante.

Ils avaient travaillé rapidement avec l’elfe, Neriand s’était aimablement présenté ce dernier, sans un mot superflu mais sans ménager leurs efforts non plus. Taquin, Ezédryn avait eu envie de proposer à Nériand d’en dépecer un pour le repas du soir mais avait néanmoins réussit à résister à cette tentation. De ce qu’il avait pu observer depuis le début de matinée, les elfes, en Cormanthor, semblaient imperméable à l’humour de toute façon… Un dernier effort et il put enfin se reposer un brin et regarder le corps du worg restant s’abimer peu à peu au fond du fleuve.

¤Une bonne chose de faite…¤

Reportant son attention sur le groupe, il constata que chacun se préparait à repartir. Au milieu de la clairière trônait un certain nombre d’objets que l’on avait récupéré sur les gobelins et mis là au fur et à mesure. Il s’en approcha et se pencha sur les carquois. Le matin même il avait du laisser une flèche plantée dans un tertre - qui se déplaçait ! il n’en revenait toujours pas- et il allait pouvoir la remplacer. Testant l’équilibre de plusieurs, il finit par en choisir une, qui lui parut un peu mieux équilibrée que les autres, et la rangea dans son carquois. Puis jetant un œil aux affaires restantes, il n’y vit rien d’intéressant et s’en détourna pour observer le groupe.

L’elfe à l’arc, Enoriel l’avait appelé « Triste-Sire-Aël » ainsi que l’avait surnommé Ezédryn en son for intérieur, était penché sur une barbe qui cachait probablement un nain. Ezédryn en conçut une joie certaine. Il aimait bien les nains. Lorsqu’il était guide, il avait toujours eu un certain prestige auprès des jeunes nains de la caravane. Prestige due à sa cicatrice qui faisait de lui, pour ces jeunes yeux, le vétéran de quelque combat héroïque. Il se souvint avec nostalgie de la dernière fois où un tel épisode avait eu lieu et à l’histoire cent fois réinventée et cent fois racontée qu’il leur servait lors de la veillée du soir, se servant de ses quelques dons pour en augmenter l’intensité. Oui, décidément, il aimait bien les nains… Au moins c’était le seul peuple « civilisé » qui ne s’effrayait pas lorsqu’il ôtait son bandeau.

¤Et puis surtout je ne connais pas un nain digne de ce nom qui ne cache pas au fond de sa besace un tord-boyau à réveiller les morts et remettre sur patte un pauvre rodeur épuisé…. Evidemment, le précieux liquide est souvent aussi jalousement gardé que le trésor d’un dragon… Va falloir trouver une astuce lorsque celui-ci reviendra à lui…¤

'Ar'Tel'Quess eut le bec cloué devant le comportement de l'humain. Il ne l'avait pas habitué à une telle mise en scène de politesse.

¤ Qu'il est futé cet humain...ou disons qu'il a eu un reflexe intelligent de survie...Ce noble Ar'Tel'Quess ne dispose pas de ma même patience...¤

Il aurait aimé dialoguer plus amplement avec ce frère de la Seldarine. Le moment n'était hélas pas propice. Sa mère lui narrait parfois le passé et les faits d'arme de son grand père. Il avait dans sa jeunesse des traits comparables à ce jeune noble : droit comme un chêne, dédaigneux vis à vis des humains...L'expérience apporte avec les âges sagesse. Ainsi suite à un événement exceptionnel il tira une leçon inoubliable : au temps où il guerroyait dans le Cormanthor, sa patrouille tomba dans une embuscade mortelle parfaitement orchestrée par des créatures démoniaques qui commençaient à harceler le Cormanthor. Il dut son salut grâce à l'intervention d'un humain, un forestier au nom d'Eleathys. Durant trois lunes, il le soigna avec bandage et herbes médicinales dans son repère sylvestre. L'orgueilleux et le redoutable noble guerrier elfique devait la vie sauve grâce au secours d'un humain, une race sensée être vile et dégénérée...Depuis il apprit à ne juger qu'un être sur sa valeur et il milita fermement pour l'union sacré des races du Myth Drannor perdure. Une leçon que chaque génération future se doit maintenant retenir. Et puis Shalan savait que maintenant certains de sa race , étaient loin d'incarnés un modèle de vertu : ils avaient trahi la Reine et apporté désolation sur l'Ile...OUI ! Il faudrait qu'il parle et qu'il débate avec ce noble ! Il le remercia simplement, en reprenant sa chevalière familiale.


Fatigué mais en un seul morceau, il aida de son mieux à porter secours et aide aux blessés. Le Seigneur de la Seldarine lui avait offert un don précieux qui permettait en imposant ses mains d'influer une énergie positive et curative. Il repèra le blessé le plus grave pour lui faire bénéficier de ce don. Tout en aidant, il observa les uns et les autres, pour se faire une idée sur ce groupe de composition plutôt variée...Il nota également la générosité d'Ezédryn à porter secours aux autres.

Une fois ses tâches soigneusement réalisées, il s'approcha d'Inaë’wel pour faire connaissance et assouvir sa curiosité sur leur présence sur ces lieux sensés normalement être désertés après la Retraite.

- Ma question va vous paraître des plus abruptes mais ni voyez aucune critique. Comment se fait il que vous soyez restés dans ces lieux en dépit de l'appel à la Retraite ? Une communauté du Beau peule vivrait elle en paix dans ce lieu autrefois sacré ?


Imposition des mains au blessé le plus grave

Son travail de boucher improvisé lui avait pris plus de temps qu’il ne le prévoyait, cela il ne s’en rendit compte qu’en retrouvant le Loup alors que le Fils du Clan entamait seulement sa marche.
L’animal était rapide, et comme il se présentait comme il l’avait fait pour Mirtzar, le hin se douta qu’il pourrait par son intermédiaire réduire le temps le séparant des autres. Mais d’un autre côté il pourrait profiter de sa présence, si le compagnon d’Enoriel l’acceptait, et l’utiliser pour transporter le sanglier entamé.

Comme de toute façon le loup était immobilisé, obligeant ainsi le hin à s’arrêter également, le Cerf prit quelques instants pour réfléchir, Khell pourrait en profiter pour souffler un peu.
La viande qu’il transportait serait largement suffisante pour le repas du soir qui ne saurait tarder, et s’ils repassaient par ici le lendemain, il ne servait à rien de faire faire deux fois le trajet à la viande. D’un autre côté, prendre de l’avance en préparant des rations qu’ils pourraient faire cuire dans la soirée serait avantageux s’ils se mettaient en route au plus tôt pour rejoindre les drows enleveurs d’enfants.

Il allait demander de l’aide au loup lorsqu’il prit conscience de l’état de l’animal en question, lui aussi avait prit par à un affrontement, et Narvarth réalisa que ce serait trop lui demander que d’user encore de ses forces.
Même couché, le loup était au niveau du semi-être qui put rester debout pour s’adresser au compagnon de l’elfe. Employant naturellement le langage des bois comme il le ferait avec tout animal des forêts, Narvarth se mit à parler à Khell.
(Sylvestre) :-Ami Loup, nous allons rejoindre Enoriel, je te remercie de bien vouloir me porter, mais avant de partir tu peux aller manger de la viande de sanglier si tu a faim, et tu pourras me rejoindre en route.
Suite à quoi il attendit quelques secondes pour voir ce que décidait la bête. S’il restait auprès de Narvarth, le Cerf des Marches s’installerait sur son dos comme il avait vu Mirtzar le faire et irai directement rejoindre le groupe, sinon il se remettrait en route le temps que le Loup le rejoigne et alors seulement il accepterait son invitation.

Le hin était pressé de rejoindre les trois elfes et Mirtzar, pour savoir ce qui était arrivé aux premiers, et s’assure du bon état du second.

Tout s’enchaina très vite, trop vite au gout du serviteur de Corellon. Et à vrai dire, l’elfe solaire s’était laisser dépasser par les évènements, et ça ne lui plaisait pas du tout. Qui avait donné l’ordre de mettre tous les gobelins dans l’eau ? Des gobelins qui lui revenait de droit, sans son sortilège, que serait-il advenu ? Ce n’était pas pour faire collection de trophées morbides, non. Mais, il avait semblé nécessaire à Aël’Telàwërith de fouiller minutieusement les corps, pour tenter d’obtenir du renseignement. Qu’est-ce que ces peaux vertes faisaient dans le coin ? Y avait-il une tribu entière dans les parages ? Agissaient-ils de leur propre chez, ou étaient-ils guidés par les Ssri’Tel’Quessir de l’île aux gémissements ?

Le fidèle du Premier de la Seldarine n’était pas un grand chef de guerre, mais il était persuadé que plus on connaissait son ennemi, plus on avait de chance de vaincre. Et là, il lui semblait qu’il venait de perdre une belle occasion d’en apprendre d’avantage.

Aël’Telàwërith avait été surpris par son cousin du clan Simbaern. A plus d’un titre. Tout d’abord, il avait été capable de confier un bien ancestral qui devait être dans sa famille depuis des millénaires à un humain qu’il devait à peine connaitre. Le fait de pouvoir récupérer la relique de sa familiale n’avait pas eu l’air de lui faire ni chaud, ni froid. A sa place, le fils Eowëlathaèldir aurait éprouvé un soulagement sans nom de pouvoir retrouver un tel symbole. D’ailleurs s’il était là, où il se trouvait à l’heure actuelle. C’était bien pour tenter de retrouver ce genre de bien, quoi que l’importance de ce dernier aille bien au-delà d’un simple symbole.

Il avait également été surpris que le paladin de Corellon ne reprenne pas de volé son homme d’arme, lorsque ce dernier avait volontairement écorché son nom en le contractant en Sire’Telàwërith oubliant le préfixe qui le plaçait d’emblé dans la noblesse. Aël en elfique signifiait chevalier. L’oublier était tout bonnement une injure, ni plus, ni moins. Ezedrine et lui était partit sur de mauvaises bases, et ça ne risquait pas de s’arranger tant qu’on lui porterait des affronts de ce genre. Il soupira profondément, pour ne pas reprendre lui-même l’humain. Mais le faire en présence de son chef, aurait été un opprobre pour Shalan. Et cela, le Mah-Faernsuor ne le voulait pas. Il lui ferait savoir ce qu’il en pensait, mais lorsqu’il serait seul face à face.

Ce fut alors qu’il constat impuissant que l’on venait d’exécuter le dernier gobelin vivant. Cette exécution était vécue comme un véritable outrage envers sa personne et son rang. Qui pouvait décider de la vie de ‘’Son’’ prisonnier ? De quel droit outrepassait-on son autorité ? De tout temps la lute de pouvoir entre les Ar’Tel’Quessir et les Teu’Tel’Quessir avait existé. A tel point, que Corellon Larethian lui-même avait dû intervenir et faire forger les Lames-lune afin d’éviter de nouvelles guerres des couronnes. Alors quoi, qu’est-ce qu’essayait de prouver cet elfe argenté, qui visiblement était la dirigeante du groupe esti qui venait d’arriver ?

Déjà échaudé par le combat, le stress d’être face à tueur de noble Ar’Tel’Quess, les bravades répétés de l’humain, ajouté à cela la surprise de rencontrer un elfe du soleil qui semblait tellement différent de ceux qu’il avait connu jusqu’ici et le sentiment de perdre le contrôle, l’elfe doré fit un effort considérable pour ne pas sortir de ses gongs. Cela n’aurait pas été convenable pour un Ana-Sic-Silistri de son rang. Pour autant, et même s’il avait fait des efforts considérables ces derniers jours, il y avait des limites qu’il ne pouvait tolérer que l’on dépasse, surtout lorsque ça venait d’autres Tel’Quessir. Il pouvait pardonner à Ezedrine, après tout, ce n’était qu’un humain.

Aël’Telàwërith laissa Shalan poser ses questions et prit à son tour la parole. Il serait sans doute bien moins révérencieux que son cousin.

[elfique]- Alae Je suis Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, Fils Aël'Ar Eowëlathaèldir gardien des nécropoles d’Evereska et de Elvóclya Siannodel Faern de l’académie de magie de la Maison fortifiée, descendent d’Alystraë de la maison Aëryndra de Cormanthyr, fidèle servant de la Couronne d’Arvandor. Puis-je savoir à qui j’ai l’honneur, et de quel droit venez-vous d’égorger notre prisonnier, vous occuper de nos vaincu ? Quelle est la raison de votre présence en ces lieux ? Et j’ose espérer que vous allez pouvoir nous donner les renseignements que nous voulions obtenir de ce peau-verte. Est-ce que par hasard, la présence de Daherow dans le secteur justifie la votre ?

Les mots avait été prononcés sèchement, et le regard dur de l’Ar’Tel’Quess montrait ostensiblement, qu’il n’était pas satisfait de ce qui venait de se passer.

Enoriel n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles. Tout ce qui se déroulait en ces lieux devenait pure folie. Son groupe était totalement dépassé par les événements et les nouveaux arrivants semblaient croire qu'ils pouvaient mener la danse sans qu'Aël’Telàwërith n'ait leur mot à dire. Ils avaient mis à l'eau toutes les preuves qui auraient pu leur être utile dans leur recherche des enfants et, pire encore, avaient tué le seul gobelin encore en vie alors que leur but était de l'interroger pour en connaître un peu plus sur leur présence en ces lieux. Une rage commença à gronder dans le coeur du druide. Il en oubliait presque Mirtzar. Mais il ne pouvait rien faire de plus pour lui. Des bandages avaient déjà été préparés pour ses plus grosses blessures, par Narvarth probablement... Et il était trop fatigué pour pouvoir en faire appel à Rillifane Rallathil et à sa puissance bienfaisante.

Mais l'elfe doré nouvellement arrivé semblait, au contraire des autres elfes, vouloir les aider et vint soigner le blessé. Enoriel lui fit un signe de tête, signifiant qu'il laissait le nain à ses bons soins. Sans quitter les elfes de lune des yeux, Enoriel s'approcha des restes des gobelins et chercha un arc de bonne facture. Il prit le plus solide, testant la tension des cordes et rammassa un carquois de flèches. Il mit cela sur son dos et prit l'arc et le carquois de l'elfe doré à la main, dans l'intention de les lui rendre.

Il s'approcha d'Aël’Telàwërith, fixant les autres elfes avec fureur. Il lui tendit ses biens, juste après que ce dernier se soit adressé aux nouveaux arrivants. Mais le jeune elfe sauvage n'attendit pas leur réponse et s'adressa en elfique, au noble directement, d'une voix qui tremblait de colère.

-Tenez Sire Aël’Telàwërith, j'ai trouvé de quoi remplacer mon arc perdu pour l'instant, je vous rends votre bien. Merci pour votre prêt.

Il marqua un court temps d'arrêt histoire de rassembler ses pensées.

-Sire Aël’Telàwërith, avec tout le respect que je porte à votre mission de protection des Tel Quessir, nous ne pouvons laisser ces imbéciles compromettre notre mission. Nos preuvres éventuelles flottent dans la rivière et le seul gobelin interrogable vient de se faire égorger. Et voilà que maintenant on nous intime presque l'ordre de partir d'ici alors que Mirtzar est au plus mal, qu'Yvhann est trop fatigué pour pouvoir bouger et que Narvarth est sans doute en chemin avec Khell. Je sais que, contrairement à vous, je n'ai rien d'un meneur d'homme mais j'espère que vous comprendrez que je ne laisserai pas ces nouveaux arrivants mettre à mal notre mission. Par ma fonction, je dois rétablir l'Equilibre qui a été rompu avec ces enlèvements et je compte bien mener à bien ce qui m'a été confié par le Seigneur des Feuilles. Sire Aël’Telàwërith, je vous en conjure, nous devons réagir, nous avons tous besoin de repos immédiat...

Enoriel savait qu'il avait peut-être été trop impertinent vis à vis du noble. Après tout, c'est en partie à cause de lui si on en était là. Mais il ne pouvait pas laisser des étrangers le diriger une fois de plus. La première fois qu'il avait croisé Aël’Telàwërith, c'est ce qu'il avait ressenti. Mais les heures s'écoulant, il avait appris à comprendre les motivations du noble et à les accepter. Mais là s'en était trop et il comptait sur la force de caractère de l'elfe du soleil pour résoudre le problème actuel, sachant qu'il ne serait que trop heureux de lui prêter main forte si cela dégénérait...

halan fronça les sourcils et plissa son front devant la réaction hostile des deux quessirs à l'encontre de ce groupe elfique. Il n'aimait guère ces disputes et ces conflits qui avaient tant fait de mal au Beau Peuple...Il ne laissa pas le temps à la Teu'Tel'Quesselle de répondre, persuadé qe le débait allait prendre une mauvaise tournure s'il n'intervenait pas tout de suite. Il s'adressa à l'intention de tous pour ne viser aucune personne. Sa voix était douce et suave, contrastant avec le ton sec de son frère doré et le ton coléreux de l'elfe sauvage.

- Par la grâce de Corellon qui veille à l'harmonie entre le Beau peuple de la Seldarine, mesurons tous nos paroles...Je comprends que nos estomacs vides et notre fatigue nous pousse à l'impatience et à l’irascibilité. Vous n'avez pas démérité au combat et il est compréhensible que vous réclamiez votre dû. D'un autre point de vue, nous sommes sur une terre sacrée que beaucoup d'entre nous ont quitté pendant la Retraite tandis que d'autres sont restés, affrontant les pires dangers. Vos prisionniers , leur territoire, qui est dans son droit ? C'est une discussion qui ne mène à rien. Leurs intentions sont bonnes et nous n'avons qu'à gagner à coopérer tous ensemble. Ne laissons pas des luttes intestines et infertiles nous miner l'esprit et le coeur.

Il garda un léger instant de silence pour reprendre son discours. Ses yeux dorés balayaient chaque participant.

- Personne n'a donné d'ordre de partir. C'est juste le bon sens qui s'impose. C'est une simple patrouille que vous avez affrontée. Lorsque la meute se sera trop inquiétée de leur absence, des grands renforts seront partis à leur recherche et ils ne manqueront pas de retrouver leurs traces jusqu'ici. Nous ne pouvons rester et j'espère que nos amis de la bonne fortune seront nous conduire dans un endroit sûr pour reprendre des forces et mener à bien votre mission. D'ailleurs, si je peux contribuer à vous aider, je le ferais. En plus je suis certain que nos amis en connaissent plus sur vos questions que ses gobelins.Ces gobelins ne devaient être que du menu fretin... Alors comment allons nous transporter les blessés ? Car maintenant il ne faut plus traîner...


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