Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

*Damne! J'ai, j'ai le tournie...!*
Ce dit rapidement le druide-rôdeur avant de perdre connaissance.

Le grugach avait usé de toute ses forces et même plus. Sylvanus lui avait offert la force d'un taureau même si la fatique et l'épuisemnent avaient déjà puisé dans ses mince réserve.

Avant de tomber dans les pommes, Yvhann avait tenté de suivre le discours que le noble offrait à l'humain. Un rire intérieur le détendit et il se mit à plaindre le pauvre homme qui se faisait sermonner par l'elfe doré.

Des tremblements prirent le contrôle de ses mains, il fini de justesse de ligoter le gobelin qui allait en baver dans l'avenir, quand soudain, un brouillard apparut dans sa vision. Le gobelin au regard appeuré lui fit une fleur; un cadeau comme il ne s'attendait pas. Le Ly’Aegisir des Gardiens Sylvestres partait doucement vers un monde silencieux et heureux, car sa dernière vision était suculente, un gob attaché et appeuré.

Yvhann voulut s'accrocher mais sa force partait comme une eau de pluie dans la rivière, puis il appuya son coude gauche au sol et tenta un regard à Enoriel. Il sourit quand il vit son compatriote tenir encore en respect l'étrangé humain, Enoriel était un véritable gardiens errants et il en avait confiance...
Cette pensée fut sa dernière, tranquillement le silence se fit, et ne resta que la douce brise sur sa peaux comme sensation, puis un nouveau brouillard qui débouchait sur une luxuriante végétation.

Une mélodie maternelle jouait au loin, il reconnaissait la voie de Maëll qui chantait pour lui... Il vogueait dans un malstrom magnifique et féérique.

Inquiet, l’elfe solaire fit immédiatement appel à la puissance curative de Corellon Larethian. Une douce chaleur émana de la paume des mains du prêtre-mage et se diffusa dans le corps d’Yvhann. Ce dernier s’il était toujours inconscient, était maintenant tiré d’affaire, du moins son état ne devrait s’empirer. Le Père de tous les elfes y avait veillé.
Une chose des plus rares se déroulait sous les yeux du Ar’Tel’Quess. Yvhann dormait. Et cela n’avait rien à voir avec la magie. Habituellement les elfes entraient en rêverie pour se reposer et dans bien d’autres buts. Voir un membre du beau peuple sombrer dans un sommeil aussi profond avait de quoi choquer.

¤ ’ ¤

Le Sy’Tel’Quess venait de gagner un nouveau respect chez le noble Evereskan. Cet elfe avait été au-delà de ses capacités pour les siens. Un geste qui trouvait un écho favorable chez Aël’Telàwërith. Ce fut alors qu’une voix se fit entendre dans dos de l’Ana-Sic’Silistri. L’humain venait d’oser le défier directement en rompant le silence. Une chose qui rassura le Mah-Faernsuor c’est que si le N’Tel’Quess avait prit le risque de parler, ce ne fut pas pour incanter. Il ne devait donc connaitre de l’art. Une bonne chose pour le noble esti.

Récupérant sa lame longue d’une main. L’elfe doré se leva. Il posa les yeux sur le Gobelin entravé. Il était hors de question de le laisser à proximité d’Yhvann, alors que ce dernier était sans défense. Il l’attrapa par un pied et le traina sur le sol sans ménagement. Il se rapprocha du dénommé Ezédrine, en arrivant à quelques enjambées de ce dernier, il lâcha sa prise et se pencha sur le Gobelin. L’elfe du soleil avait prit un regard dur dans lequel on pouvait lire la promesse d’une mort certaine. Lentement, il approcha sa lame longue de la gorge du peau, tout en arborant un rictus des plus mauvais. Puis, il essuya sa Arkerym sur le vêtement du gobelin. Le travail de la sappe mental venait de commencer pour cette créature.

[orque]Tu ne perds rien pour attendre, je revins pour m’occuper de toi, ne t’impatiente pas, je ne serai pas très long. Bouge et je te tue le champ… charogne !

Alors et seulement, Aël’Telàwërith fit profiter l’humain de son intérêt. L’homme avait défié l’autorité d’un être qui lui était largement supérieur. En soit, il méritait déjà un châtiment. Comme un animal que l’on dresse, cet humain là avait besoin d’une leçon. De plus, il venait d’insulter l’intelligence de l’elfe en le prenant pour un être stupide et ignorant. Ezédrine n’avait pas dû mesurer à qui il avait àà faire. Le fidèle de la Couronne d’Arvandor avait toujours eu un faible pour le Cormanthyr. Il ne se l’expliquait pas vraiment, jusqu’à il y avait peu de temps, ou tout était devenu beaucoup plus clair pour lui. Lorsqu’il su qu’il devrait venir en ces terres ancestrales, il avait eut à cœur de préparer son voyage. Il en avait apprit beaucoup sur cette région, son histoire et les dangers auxquels il aurait à faire face. Par conséquent, les worgs avaient parti de cette étude, alors la tentative de l’humain était mort-née.
Un dressage aurait supposé un investissement dans le temps. Et cela était sans fondement, car le N’Tel’Quess ne vivrait pas assez longtemps pour profiter d’un enseignement quelconque. Pour autant, Ezédrine pouvait encore avoir son utilité. Lorsque le Gobelin verrait avec quelle facilité on pouvait tuer un être inférieur, il serait sans aucun doute enclin à donner tous les renseignements à sa disposition pour sauver sa peau.

Il y avait autre chose que le Ar’Tel’Quess voilait éclairer. Pourquoi l’humain avait-il prit la peine de les aider face aux gobelins ? Il aurait été facile de passer son chemin, et de revenir piller les corps. Alors, pourquoi avait-il agit de la sorte ?

- Vous aggravez votre cas N’Tel’Quess. Votre grand-père n’était pas encore né, que je jouai déjà à ce genre de petit jeu. Si vous aviez une chance de pouvoir vous expliquer, vous venez de la perdre. Vos paroles ne sont que mensonge, votre crasse ignorance et votre perfidie n’ont pas de limite, à ce que je vois. Vous n’êtes pas un guérisseur, mais un fieffé menteur. Ne rêvez pas, vous avez peut-être réussi à tuer un elfe de la famille Symbaern. Mais vous ne toucherez pas celui-ci. Il est sous ma protection et celle de Corellon Larethian. Quand à cet anneau, je le garde pour le rapporter à ses propriétaires. Vos mains grossières ne sont pas dignes de pouvoir le tenir. Votre larcin n’aura servit qu’à accélérer votre fin, j’en ai bien peur pour vous.

Un coup de pied vola dans le ventre du Gobelin, et Aël’Telàwërith s’approcha de l’humain. Toujours aussi rigide, l’elfe semblait contrôler chacun de geste et sa stature était toujours celle de la noblesse.

- Bien, alors amusez-moi encore un peu. Puis que vous avez la langue bien pendue. Expliquez moi un peu ce que vous faite dans le coin ? Et ne me racontez pas que c’est Shalan de Symbaern qui vous envoie. D’ailleurs vous allez également me dire où se trouve son corps. Si votre langue peut cracher autre chose que des mensonges, c’est le moment. Sinon, je vous jure que je saurai vous faire parler, mais vous n’aller pas aimer ça du tout.

Dans sa grande mansuétude, l’elfe du soleil venait de laisser une dernière chance à l’humain de s’expliquer sur sa présence. S’il était en cheville avec les Drows de l’île aux gémissements, il avait plutôt intérêt à cracher le morceau.

La douce mélodie prit fin soudainement et la végétation luxuriante disparut tranquillement pour laisser place à un visage qu'il connaissait. Voyant les mains du noble au dessus de lui quand il reprit conscience, il comprit de suite qu'il venait d'être soigné par celui-ci. Les images étaient encore floues et le grugach était bel et bien couché directement au sol.

Regardant d'un coté et de l'autre, il revit Enoriel dans l'arbre, le noble, l'humain, et le gobelin au sol et bien ligoté, mais ne voyait pas encore les êtres-mètre. Il voulut avertir l'Ar’Tel’Quess pour les êtres-mètre, puis des paroles toute elfes, faibles et presque inaudibles sorti de la bouche du sauvageons...

- Les êtres-mètre! Soit loué Aël’Telàwërith... les êtres-mètre!-


Puis l'inquiétude le prit soudain quand il vit le noble partir avec son jouet de souffrance du moment, vers une direction plus loin. Pour le druide-rôdeur, voir un gobelin ligoté était une jouissance pur. C'est sur cette dernière vision qu'il se laissa aller dans sa rêverie pour pouvoir se reposer. Il haïssait le fait qu'il soit invalide pour le moment. Il se sentait inutile, inapte et que penserait le noble de voir un Sy'Tel Quess épuisé? Horreur! Il devrait vivre avec cette honte pour le reste de la mission et plus encore. Et encore une fois, une voix douce teinté de miel, lui dansait des mots réconfortants en vision...

Il se voyait accompagné de hauts gradés autour de lui et le noble qui était au centre, chantait des paroles magiques puis la foret du Cormanthor respirait à nouveau de sa beautée et l'harmonie se répandait jusqu'à ses limites.

Sa rêverie le porta par la suite dans les cieux. Il volait de ses propre ailes, virevoltant dans tout les sens et armé d'un arc long composite qu'il avait lui même fabriqué. Il protégeait l'espace aérien du Saule, il prenait soin de sa famille, sa nouvelle famille, celle qui ne le trahirait pas, celle qui lui offait la chance de se parfaire...

Le combat était fini depuis maintenant plusieurs minutes mais la situation, contrairement à ce qu'avait cru Enoriel, était loin de s'améliorer. D'un côté, son mentor, le dirigeant des Gardiens Errants était au plus mal. Il avait poussé ses forces à bout, il en avait trop fait... Et maintenant il était dans l'incapacité de faire quoi que ce soit. Enoriel ne pouvait même pas lui venir en aide car la puissance divine que lui octroyait Rilifane Rallathil s'était dissipé, à fortiori celle qui lui permettait de guérir... Et l'elfe doré, qui s'était occupé d'Yvhann, ne semblait pas mieux loti.

Et si cet événement n'était pas déjà assez préoccupant, l'arrivée de cet humain venait en rajouter. La tension était palpable , il ne faudrait qu'une réponse "de trop" de la part de ce nouvel arrivant pour qu'il meure, emportant les véritables raisons de sa présence en ces lieux dans sa mort. Le bras du jeune druide tenant encore la corde, fixant toujours l'humain. Il replaçait régulièrement ses doigts pour ne pas s'engourdir, changeant également sa main porteuse de l'arc de façon imperceptible. L'elfe sauvage originaire de la Haute-Forêt était habitué à ces traques, quand il chassait avec Khell et les guerriers de sa tribu. Bien sûr, la situation était différente, Enoriel n'aurait pas grand remord à perforer la poitrine de l'intrus avec une flèche et ne réciterait sûrement pas de prière pour le salut de son âme mais la situation était grisante de part sa nature remémorant au druide des souvenirs...

Le rire démoniaque du Lutin de la Malchance n’en finissait pas de résonner dans le crane d’Ezedryn.

¤ Flutouille ! ça ne prend pas…¤

Il jeta un œil derrière lui. Non ! L’archer le tenait toujours en joue. A cette distance, et vu l’habileté que ce dernier avait montré lors du combat, il ne ferait pas trois pas sans se faire trouer la peau.

A présent, l’elfe aux yeux d’or était revenu vers lui et reprenait sa logorrhée. Ezédryn écoutait d’une oreille distraite en réfléchissant à ses différentes options. La triste réalité semblait malheureusement être qu’il n’en avait aucune.

¤Mouais… Peut être le moment de se mettre en règle avec la Camarde…¤

Le monde n’était que haine et violence. Ezédryn, né sur une terre de sang et de cendres, en était intimement convaincu. Ces dix dernières années, également partagées entre son ancienne compagnie de mercenaire et son passé de guide de caravane, n’avaient fait que renforcer ce sentiment.

Partout on considérait comme normal que des hommes soient payés à tuer d’autres hommes. Partout, du plus petit village à la plus vaste cité, on s’accrochait à sa frontière et toisait tout étranger comme un voleur de poule potentiel. Partout les préjugés avaient force de Loi.

Posé cet état de fait, comment un homme peut il traverser dignement cette vallée de larmes ? Pour un amnésique comme Ezédryn, son rapport au monde ne pouvait être posé qu’au travers de ce type de questionnement. Nulle culture, nul préjugé ne pouvait l’influencer et c’était bien là, la chance qu’il avait trouvé à son amnésie. Il pouvait être libre et pouvait décider de ce qu’il devait être.

La question l’avait cependant taraudée longtemps et ce n’était qu’à force de discussions avec son meilleur ami, un demi-ogre du nom de Butch, capitaine de sa compagnie de mercenaires, qu’il avait fini par la résumer à la question du Mal.

Qu’est ce que le Mal ? Un monde de haine et de violence.
Qui porte le Mal ? Toute personne ajoutant de la haine et de la violence dans ce monde.
Que doit faire un homme pour rester digne ? Choisir ses luttes pour apaiser le monde.

Ezédryn revécut par la pensée les dernières semaines qui l’avaient conduit, ici, en cet instant précis. Au final, il avait bien choisi ses luttes et combien même la route devait se finir ici, ce n’aurait pas été du temps gâché. Néanmoins il ne succomberait pas, s’il devait en être ainsi, sans lutter une dernière fois, par le verbe ou la force.

Face à lui, l’elfe se tut enfin et le fixa durement semblant attendre une réponse de sa part. Ezédryn qui n’avait saisi que le sens global du discours se demanda quelle question avait été posée puis haussant les épaules se dit qu’au final cela n’avait que peu d’importance. Devant lui, se tenait le Mal, et c’était tout ce qui comptait.

Il eut un instant d’hésitation en repensant à ses amis, Shalan et Arkh, qui l’avaient envoyé prêter main forte à leurs compagnons. Pouvait-il s’être trompé ? Avait-il secouru les mauvaises personnes ? Non, ce n’était pas ça, il avait bien reconnu l’elfe au faucon que lui avait décrit Arkh et Eladote. Par respect pour eux, il devait donc tenter une dernière approche.

- Sachez d’abord que tout mensonge recèle sa part de vérité et qu’en ne me rendant pas cet anneau vous aurez peut être condamné votre ami à la mort dans un avenir que vos yeux ne peuvent discerner. Mais peu m’importe l’anneau maintenant : Je vous laisse la responsabilité de tout cela.

- Pour ma part, factuellement, la situation est on ne peut plus simple : Je vous ai aidé dans votre lutte. En revanche, vous, vous m’avez insulté et volé. En ce moment même votre ami continue à pointer sur moi son arc et la moindre maladresse de sa part, le moindre éternuement, me condamne à mort… Pour cela je n’accepterai pas moins que des excuses…. Je n’ai rien d’autre à ajouter.

La main d’Ezédryn se posa sur la poignée de son épée.

¤Temps de jeter les dés ma Fée…¤

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : Beau temps
Moment : Fin d’après-midi

MJ
Narration: Aël’Telàwërith, Ezédryn, Enoriel, Yvhann, Mirtzar et Shalan

Etat préjudiciable : Shalan est fatigué, Yvhann s’enfonce dans la Rêverie, Mirtzar sombre dans l’inconscience.

ourire à son ennemi ne met pas fin au combat. Se divertir avec son ennemi ne met pas fin aux hostilités., cet adage, Aël’Telàwërith devait le connaître et sans nul doute s’attendait-il à la réaction d’Ezédryn et quelquepart l’espérait-il. Oui, c'était évident, si l'humain avait un brin de fierté, il ne pouvait faire autrement. Le rôdeur n’entendait pas se laisser aller à supporter plus longtemps la provocation de l’elfe solaire, même si cela supposait pour lui une fin prématurée. Toutefois, les deux parties n’eurent guère l’occasion de se tester, pour le moment, car un cri du familier d’Yvhann apporta un répit momentané puisque l’elfe solaire se détounra dès qu’il entendit le ki d’alarme. Et là se déroula deux événements simultanés.

Le premier fut l’irruption de trois autres elfes qui courraient en leur direction. Diable, force était de constater que cette partie du Cormanthor était dès plus fréquentée. Les trois elfes arrivaient de la direction d’où provenait Ezédryn, l’un deux se tenait quelque peu en retrait, il s’agissait de toute évidence d’un elfe solaire, les traits un peu marqué par la course qu’il venait d’offrir avec tout son équipement martial qui plus est. Le prêtre aperçut le symbole du premier de la Seldarine qu’arborait l’inconnu. Les deux autres étaient des elfes lunaires.

Le second événement fut l’irruption de Khell, l’aller retour fut bref pour Mirtzar qui s’était vu contrains et forcé de se hisser sur le dos du compagnon d’Enoriel, contraint ? Oui, d’un mouvement de mâchoire assez ferme, le fils de la pierre avait été prié de prendre place et sa tentative, unique, de refuser l’honneur qui lui était fait, se solda par un nouveau claquement de mâchoire qui effleura son nez, là il comprit qu’il était inutile de s’obstiner. La course se déroula sans incident et à peine le loup se campa aux pieds du druide, le nain, l’estomac quelque peu brassé, tomba de selle et s’écroula sur le sol herbeux avant de sombrer dans l’inconscience. Non, le chien de meute n’était pas encore mûr pour rejoindre le foyer des nains, mais il avait présumé de ses forces et il le payait désormais. Son esprit dériva vers l’époque bénie de son enfance. Il était imité en cela par Yvhann, ses blessures refermées, l’elfe vert voguait dans les limbes d’une rêverie attendue et aimée. Quiconque l’aurait observait aurait vu son visage détendu et pour cause, il revivait un moment heureux en présence des siens. Un luxe incomparable pour le sauvageon.

Tandis que Khell repartait sans attendre pour retrouver le hin, Shalan lui, eut tout le loisir de poser son regard pailleté d’or sur ces nouveaux visages et en particulier, sur l’elfe doré qui se trouvé près d’Ezédryn.

Dans son coin, le gobelin était en train de couiner.

MJ
Narration: Narvarth

Narvarth tente de déplaçer le sanglier
Test de force Narvarth DD 20 : 8 (dé) +3 (carac) : 11 : Echec

arvarth voulait bien faire mais hélas, les cadavres des sangliers étaient un tantinet trop lourd pour sa modeste constitution, même s’il fallait l’avouer, le sagespectre montrait une force et une dextérité singulière, même chez les siens. Il lui fallait renoncer à transporter le sanglier, pourtant laisser l’animal là n’était pas une bonne chose, d’autant que comme les chasseurs du clan lui avaient appris, il n’était pas sain de laisser un gibier mort baigner dans son sang, il fallait le vider au plus vite…

Se motivant intérieurement pour utiliser de la manière la plus rentable la force qui était sienne, Narvarth se présenta devant les pattes du sanglier. Il se retourna pour être dans le sens de la marche, se saisi des pattes, et... Rien.
Il avait beau essayer de tirer en utilisant toute sa force, l'animal ne bougeait pas d'un poil. C'en était frustrant. D'autant que maintenant le loup et le Molosse avaient mit les voiles. Le hin devrait les rejoindre à pied, et déchargé de ce fardeau qu'il s'était imposé.

Mais il devrait attendre avant de pouvoir se remettre en route.
Le sang rougissait la clairière, il attirerait sans aucun doute des prédateurs forestiers qui se régaleraient de ce festin laissé ainsi à l'abandon. Car même si le hin espérait revenir avec leur compagnons pour réussir ensemble ce qu'il avait été incapable de faire seul, il n'avait d'autre choix que de laisser provisoirement la viande ici.

Ignorant quand ils pourraient revenir, il devait anticiper sur les asticots et les charognards s'il voulait tirer un quelconque bénéfice alimentaire de cet affrontement. Seulement il n'avait avec lui que son kama et l'épée courte qu'il avait récupérée dans le cube gélatineux des souterrains. La première arme n'était pas un outil de précision, il le savait, il devrait donc remplacer sa dague de dépeçage par l'épée courte, qui à coup sur ferait de la perte dans son travail.

Comptant revenir avec le reste de ses affaires, son sac et surtout ses compagnons au plus tard le lendemain, le chasseur Languelion se décida à préparer les carcasses pour les vider de leur sang, et de repartir rejoindre les autres avec leur repas du soir, les pattes arrières du porc sauvage leur assurerait leur repas du soir.

Pour ne pas s'encombrer dans son travail de boucher, il posa son kama à la lisière de la clairière, contre un arbre, puis l'épée courte à la main il entama son travail. La pointe de l'arme vint se placer sous l'omoplate de la bête pour s'enfoncer dans la peau à la recherche d'une artère qui permettrait de vider l'animal de son sang. Une fois sa cible trouvée, il pressa encore sur la garde de son arme pour bien faire rentrer la pointe de l'épée dans le tube organique et d'un coup sec il tira son arme vers lui, en suivant le chemin de l'artère dans sa longueur. Ainsi le sang partirait assez vite de la bête.

Ressortant l'épée du cadavre, le hin passa de l'autre côté de l'animal, et recommença son œuvre sous la seconde omoplate. Suite à quoi il se répéta sur le second sanglier. Deux rigoles de sang étaient maintenant attirées par la pente amenant à la berge du cours d'eau qu'elles venaient rougir.
Narvarth observa quelques secondes le mélange des deux fluides se faire. Heureusement que le cours d'eau était large, ça permettait au sang de s'y diluer sans trop le souiller.

Se détachant de sa contemplation, il en revint au premier cadavre, qu'il tâta au niveau du ventre jusqu'à trouver où s'arrêtaient les côtes. C'est à cet endroit qu'il inséra la pointe de l'épée jusqu'à transpercer la peau et les muscles abdominaux, une fois sa lame en place, comme pour les artères, il la tira vers l'arrière de l'animal, cherchant ainsi à pratiquer une ouverture vers les viscères, qu'il souhaitait dégager de l'animal pour s'assurer qu'elles ne gâtent pas la viande. Il dut s'y prendre à plusieurs reprises pour taillader les chairs de la bête, car pour ce travail, l'épée était bien moins maniable que sa dague, et s'il forçait trop sur l'arme pendant son travail, il risquait de la brisée, car la longueur de la lame en comparaison à sa dague, fragilisait l'outil dans ce type d'utilisation.

Dès qu'il pût sortir les viscères de la carcasse, il les amena en lisère de la clairière, avec la ferme intention de les enterrer assez loin de l'eau, car contrairement au sang, il savait que ça pouvait polluer le cours d'eau en l'empoisonnant, et il ne tenait pas à perturber l'équilibre du cours d'eau.

Reprenant son kama pour gratter la terre et l'ameublir afin de pouvoir y enterrer les restes non comestibles, le hin rendit ainsi une partie de l'animal à le Forêt qui l'avait vu grandir. Il ne conserva que le foie de la bête qui leur ferait un repas de choix dans un avenir proche puis retourna faire de même avec le second animal.

Une fois tous les viscères enterrés, il recouvra la sépulture miniature de branchages des environs tout en remerciant Yondalla du cadeau qu'elle leur faisait avec l'apport de viande de ces deux cochons.

Son travail de nettoyage était achevé. Seul il ne pouvait rien faire d'autre, il aurait bien aimé mettre les dépouilles hors de portée de tout carnassier, en les plaçant au niveau des premières branches des arbres alentours, mais les bêtes, même vidées, restait trop lourdes pour lui.


Il commença à détacher les deux cuisses du premier sanglier, en les cisaillant au niveau du bassin. Ces deux pièces, il pouvait les porter sans problème jusqu'au campement.
Profitant des lambeaux de peau déchirés au niveau du ventre de l'animal, il découpa un morceau de cette peau, qu'il gratta avec le tranchant de son épée pour en détacher les derniers morceaux de chairs, ça lui serai utile pour emballer les foies pour le transport. Il glissa ce contenant de fortune sous son armure pour se libérer les mains et se charger ainsi des cuisses.

Alors qu'il allait partir, il se rappela la demande de son Chaman, celle de conserver une partie des ses adversaires en souvenir de leur vaillance. Aussi tout comme il avait récupéré des griffes de harpies les jours passés, il décrocha les canines des porcs sauvages de leurs mâchoires d'origines, il les rajouta aux foies sous son armure et replaça ses armes à sa ceinture.

Enfin, il pouvait rejoindre les autres. Narvarth suivit la piste empruntée par Yvhann puis par le loup et Mirtzar. Il essaye de se déplacer au plus vite pour ne pas faire attendre le groupe.

’Ar’Tel’Quess reprit son souffle après cette course effrénée pour rejoindre ce groupe. Rangeant son arc à son épaule, il constata qu’il était arrivé après la bataille. Il passa en revue brièvement les protagonistes de cette bataille. Mais Ezedryn et la présence d’un noble Ar’Tel’Quess à ses côtés lui retinrent toute son attention. Il s’approcha jusqu’à eux pour se tenir face au prêtre de la Seldarine. Shalan dressa son buste, le port altier, arborant fièrement les symboles du Seigneur de la Seldarine. Il dégageait une aura charismatique et divine ne laissant aucun doute sur sa dévotion à servir la cause du bien.

- Favorable soit notre rencontre, pour que nos cœurs soient lumière et que nos épées restent au fourreau, nous portons la paix dans nos mains et c'est la lumière qui nous guide. Je suis Shalan de la noble Maison Symbaern, fils d'Elvwen prêtre du Père de la Seldarine et de Clathys, gardienne magicienne de la Tour du Levée du Soleil. Arkerynsuoress, dévoué serviteur de Corellon Larethian, j'ai quitté Eternelle Rencontre, terre patrie du Beau peuple, pour rejoindre les terres anciennes du Cormanthor.

L’espruar, langage des plus subtils, pouvait cacher dans les mots des sens cachés ou des émotions que seul un membre du Beau Peuple pouvait percevoir. Dans les dernières paroles de l’elfe doré, la tristesse y était omniprésente. La profanation et l’attaque dévastatrice qu’avait connues son ïle y était sans doute pour la principale raison.

- Soit loué Corellon Larethian de cette rencontre, honorable Faernsuor. Je crois espoir perdu que vous parveniez à apprendre à cet humain la politesse. Mais personne ne peut lui dénier son manque de courage…

Avant d’entamer plus amplement la conversation, il attendit que l’elfe doré se présente.


Aura de bien, diplomatie

L’elfe du soleil n’attendait pas vraiment de réponse de la part d’Ezédrin. Tout du moins, aucune réponse sur laquelle on puisse se fier. Pour le moment, l’humain était au plus bas dans l’échelle de valeur que le Ar’Tel’Quess avait. Les bêtes agissaient par instinct. Elles pouvaient user de ruse, mais elles n’usaient pas de perfidie. Le meurtre n’existait pas au sein du règne animal. Ce qui n’était pas le cas, avec cet exemplaire humain qu’il avait sous la main.

Pour couronner le tout, l’humain venait de le traiter de voleur et… il exigeait des excuses. Décidemment, il ne manquait aucune occasion d’aggraver son cas. Lui qui apparentait à l’une des anciennes familles dont la noblesse remontait bien avant l’époque bénie de Cormanthor. Un Ana-Sic-Sillitri, un voleur, on aurait tout entendu. Quand aux excuses, cela n’avait même pas effleuré l’esprit du noble elfe. Il pouvait éventuellement se tromper, mais s’excusez devant un gueux aussi primitif, était tout simplement inenvisageable. Le simple fait de l’avoir demandé était un affront supplémentaire.

Le mage-prêtre était s’apprêtait déjà mentalement à lui faire payer le crime d’un noble elfe du soleil pour simplement lui dérober un bijou de famille. Lorsque les évènements se précipitèrent. L’arrivée des Tel’Quessir fut perçu comme étant une très bonne chose, pour la suite des évènements. Quand à l’apparition du doré, elle laissa Aël’Telàwërith des plus perplexe. Il ne pu s’empêcher de froncer les sourcils, et de regarder alternativement l’humain et son cousin du soleil.

¤ Non !! Par le luth de Corellon !! Ce n’est pas possible que le N’Tel’Quess dise la vérité. ¤

Cela dépassait l’entendement du Mah-Faernsuor. Et surtout, si l’elfe était bien celui qui avait été évoqué par Ezedrin, cela impliquait de graves conséquences. Tout du moins, cela aurait pû impliquer de très lourdes conséquences, s’il avait été au bout de ses intentions vis-à-vis de celui qu’il avait prit pour un voleur et un assassin.

Le fidèle de Corellon Larethian, les symboles arborés avec ostentation par ce dernier ne laissait planer aucun doute là-dessus, approcha directement vers lui, et plus il s’approchait plus Aël’Telàwërith sentait son cœur se nouer. La façon dont il se déplaçait, sa posture et le port de tête, ainsi que le fait qu’il commença par parler et qu’il le regarda droit dans les yeux tentait à prouver que le paladin était de noble extraction. Voir même de très haute noblesse, puisqu’il ne marqua pas la moindre hésitation. Ce dernier ne devait pas souvent rencontrer quelqu’un qui lui soit supérieur dans le rang du sang.

Lorsqu’il se présenta, le mage-prêtre sentit un mélange d’émotion, qui le déstabilisa un instant. Il lui fallut user de toute sa maitrise pour cacher cet état de fait. D’une part, ce fut le soulagement. Soulagement de le voir en vie, soulagement de ne pas avoir mit à exécution ses intentions. Une certaine honte d’avoir condamné aussi prestement le N’Tel’Quess, bien que ce dernier n’eut rien fait pour arranger son cas. Et de la colère, la colère de voir un elfe de si haute extraction, confier une relique familiale inestimable à un non-elfe. Lui-même n’aurait jamais commis un tel sacrilège. Il ne l’aurait pas fait envers un elfe, et encore moins envers un humain. Certes le dogme du premier de la Seldarine encourageait à connaitre les autres cultures, mais il y avait des limites à cela.

Le fidèle de la Couronne d’Arvandor, reprit le contrôle de lui-même et répondit à Shalan avant que son silence ne puisse être interprété comme étant de l’impolitesse ou un maque de respect.

[elfique]Alae Shalan Symbaern, Fea-Daoin-lirr-ol-Veluthe aleou (Heureuse rencontre Lyssendel Laëlyh, une étoile brille sur cette belle rencontre.) Je suis Aël’Telàwërith Eowëlathaèldir, Fils Aël'Ar Eowëlathaèldir gardien des nécropoles d’Evereska et de Elvóclya Siannodel Faern de l’académie de magie de la Maison fortifiée, descendent d’Alystraë de la maison Aëryndra de Cormanthyr, fidèle servant de la Couronne d’Arvandor. Aillesel Seldarie ol Arkerynsuoress !

Les présentations faites dans le respect de l’étiquette elfique, Shalan savait maintenant qu’il parlait à son égal de part sa descendance. Et s’il avait étudié un temps soit peu l’histoire de son peuple, chose dont le prêtre-mage ne doutait pas, il devait savoir que le clan Aëryndra était étroitement lié à la famille Dahast. Dès lors, il pouvait demander légitiment quelques explications à Shalan.

[Elfique]- Courage ou stupidité, de politesse il n’en a aucune et son arrogance l’a même poussé à proférer nombres d’insultes et d’affronts directs envers ma personne. S’il est sous vos ordres, alors il vous revient le droit de le châtier comme il vous siéra. Mais laissons cela, des excuses de sa part suffiront.

En prononçant ces mots, le Ar’Tel’Quess posa son regard sur Ezedrin. L’humain n’y lisait plus la haine ou encore la promesse d’une mort rapide. Seul le dédain subsistait. Le mah-Faernsuor présenta l’anneau à Shalan de Symbaern.

[Efique]- Je crois que ceci, doit vous appartenir. Non content d’être un rustre et un menteur, votre homme se trouve être un voleur, ce me semble. Savez-vous qu’il a eut l’outrecuidance d’affirmer que vous lui aviez confié cette relique familiale de votre plein gré. J’ai rarement entendu pareil mensonge prononcé avec autant d’aplomb. Et vous en êtes la première victime. Je ne sais quel sera votre décision concernant son sort, et cela ne me regarde pas. Mais expliquez lui bien, qu’il garde ses mains loin de mes bien familiaux. Je n’aurai probablement pas votre mansuétude s’il venait à tenter de me les voler.

Aël’Telàwërith posa sa main droite sur son cœur, et inclina très légèrement la tête. Ce geste pour signifier que l’incident était clos, et qu’il remettait entre les mains du noble paladin le devenir de l’humain.

Il était maintenant grand temps de passer à la suite. Car la vie où non d’Ezedrin n’avait que peu d’importance aux yeux du prêtre. Par contre la raison de leur présence et le partage de renseignement sur la présence de Drows dans le secteur et qui plus est dans un lieu bénit de la Seldarine était bien plus primordial. Mais avant cela, Aël’Telàwërith devait régler une petite chose.

Ce fut le moment qu’avait choisit Khell pour revenir en compagnie du nain, visiblement pas au mieux de sa forme. Craignant une réaction spontanée et légitime des Teu’Tel’Quessir qui accompagnait Shalan. Le fidèle de Corellon prit à nouveau la parole pour s’adresser au paladin.

[elfique]- Une seconde je prie. Enoriel, l’humain est maintenant sous bonne garde. Assurez-vous que Mitzar va bien. Yvhann est hors de danger, tout va bien pour lui. Quelles sont les nouvelles de Narvarth ?

Reportant son attention vers le paladin, le Mah-Faernsuor lui demanda si la raison de sa présence, ainsi que celle de ses hommes en ces lieux avait quelque chose à voir avec les Ssri’Tel’Quessir.

hell avait un pelage particulièrement doux et soyeux, ce fut la première constatation de Mirtzar. Le nain d'or n'était pas vraiment fier d'être obligé de s'en remettre au loup pour être capable de se déplacer mais le fait était que le loup voulait l'aider et Mirtzar trouvait cela plutôt agréable d'être aidé et aimé. Avoir des compagnons avait des avantages évidents.

Si il n'avait pas ressenti quelques douleurs dues à ses nombreuses blessures, Mirtzar aurait sans doute pu s'endormir et penser que la scène qu'il avait sous les yeux était un rêve mais les souffrances aussi récurrentes que peu intenses étaient amplement suffisantes pour le convaincre qu'il n'était pas en train de vivre un songe: ils avaient vraiment croisé le chemin de personnes qui ne semblaient pas être des ennemis.

Mirtzar était content que leur groupe s'étoffe mais il avait appris à rester à sa place. Visiblement, Maître Aël'Telàwërith avait décidé de prendre les choses en main et s'occupait d'interroger les nouveaux venus. Il le faisait dans la langue des elfes que Mirtzar ne maitrisait toujours pas suffisamment pour pouvoir espérer comprendre ce qui se disait. Evidemment, le nain se sentait un peu exclu mais étant donnée la quantité d'erreurs qu'il était capable d'accumuler lorsqu'on le laissait prendre des initiatives il était sans doute préférable pour l'avenir de leur groupe qu'il reste au maximum en dehors des activités requérant un minimum de compétences.

A cet instant précis, Mirtzar sentit un puissant haut-le-cœur le secouer. Cela n'était en rien dû à Khell mais plutôt à l'état de santé instable du guerrier. Il tenta de garder le contact avec la réalité mais il commença rapidement à ne plus entendre clairement ce qui était dit dans cette langue incompréhensible, à ne plus sentir les poils contre sa peau, à voir flou. En l'espace d'une dizaine de secondes, qui lui semblèrent durer des heures, il tomba inconscient.