Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

C’était un bon tir, pas le meilleur qu’il ait fait, mais suffisant pour qu’un des adversaires soit hors de combat.
Ezédryn se permit un instant de jubilation intèrieure.

¤J'ai un arc de concours... Le p'tit dernier de chez M'sieur Belegast...¤

Ezédryn reprit sa respiration et observa un instant la mêlée s’engager. Pour le moment il ne risquait rien, personne ne semblait s’être rendu compte de son intervention et les adversaires allaient être trop occupés pour se soucier de lui pendant les prochains battements de cœur.

Plongeant vivement la main dans son carquois, il en retira une nouvelle flèche. Embrassant machinalement la pointe de l’arme, il adressa une petite prière à la fée de la chance pour qu’elle continue à guider ses traits.

Choisir un adversaire maintenant… Le choix fut vite fait, la fée lui avait souri lorsqu’il avait tiré sur le premier gobelin, ça ne pouvait être qu’un signe : La fée du coin ne devait pas les porter dans son cœur….

Le calme l’envahit à nouveau, son attention pleinement concentrée sur son but, ses pensées se perdirent.

¤Cible et pointe ne font qu’un… L’archer voit le chemin de l’infini… la flèche le trace….¤


Ezédryn tire une flèche sur le gobelin restant

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : Beau temps
Moment : Après-midi

MJ
Narration: Enoriel, Aël’Telàwërith, Yvhann et Ezédryn

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Round 2

Enoriel sous effet de Peau d’écorce: reste 9 minutes 20
Aël’Telàwërith sous effet de Bouclier: reste 2 minutes 20
Gobelins du 1er combat sous effet de Sommeil
Yvhann sous effet de Force de taureau: Sa dextérité et sa force sont respectivement à 15 et 10

Aël’Telàwërith attaque Worg 3
Attaque au corps à corps: 20 (dé)+ 6 +1 (Epée tenue à 2 mains)= 26 vs 14: Coup critique
Confirmation de critique: 17 (dé)+ 6= 23 : critique confirmé
Dégats : 21
PV Worg 1 : 40-21= 19 PV
Worg 1 mourant

Enoriel attaque Worg 3
Attaque à distance: 11 (dé)+ 7 +2 (fraternité)= 18 vs 14 ( ca): Réussite
Dégats : 6
PV Worg 3 : 19-6= 13 PV

Ezédryn attaque cavalier gobelin 2
Attaque à distance: 15(dé)+ 4 = 19 vs 15 : Réussite
Dégats : 10
PV cavalier gobelin : 9-10= -1
Cavalier gobelin 2est mourant

Yvhann attaque Worg 2 avec sa dague
Attaque au corps à corps: 19(dé)+0+2 (fraternité)-2 (malus combat à 2 arme)= 19 vs 14 (ca)
Dégats : 4
PV Worg 2 : 12-4= 8 PV
Yvhann attaque Worg 2 avec son fléau léger
Attaque au corps à corps: 15(dé)+0+2 (fraternité)-2 (malus combat à 2 arme)= 15 vs 14 (ca)= Réussite
Dégats : 2
PV Worg 2 : 8-2= 6 PV

Worg 1 attaque Yvhann
Attaque au corps à corps: 8 (dé)+ 7= 15 vs 16 ( ca): Echec

Worg 2 attaque Yvhann
Attaque au corps à corps: 2 (dé)+ 7= 9 vs 16 ( ca): Echec

Worg 3 attaque Aël’Telàwërith
Attaque au corps à corps: 7 (dé)+ 7= 14 vs 18 ( ca): Echec

e pas faiblir, se surpasser et surtout ne pas tomber ici et maintenant ! Ils n’avaient certainement pas fait tous ces efforts pour échouer. Non, cela n’était pas possible. D’autant que d’évidence, un nouvel allié semblait se joindre à eux, nul besoin de le voir pour le croire, il suffisait de voir le corps du dernier cavalier gobelin tomber à terre, mortellement touché, un trait en travers de la gorge pour s’en assurer. L’Hexade sacrée devait veiller sur eux en leur envoyant un tel archer, un ou plusieurs d’ailleurs ? Qu’importait sur le moment, tant que cela réduisait le nombre d’adversaire que les elfes combattaient.

En l’espace de quelques infimes secondes, pour avoir décider suivre la piste des gobelins et de leurs montures, Ezédryn venait de changer la donne du combat. Il fallait maintenant concrétiser les coups portés à l’ennemi malgré les blessures reçues et à ce petit jeu là, l’Ar’Tel’Quess et les deux Sy’Tel’Quessir n’avaient pas dit leur dernier mot. Les trois worgs furent touchés mais à l’inverse ils ne réussirent qu’à frôler leur adversaire…

L’instant allait être décisif.

Initiatives Round 3

Jet d'Initiative Khell et Floyr : 14(Dé)+2=16
Jet d'Initiative de Aël’Telàwërith: 13(Dé)+3=16
Jet d'Initiative d'Enoriel : 10(Dé)+6=16
Jet d'Initiative Ezédryn : 11(Dé)+3=14
Jet d'Initiative de Yvhann: 10(Dé)+4=14
Jet d’Initive Worg 1 à 3 : 9(dé) +2 : 11[size]

MJ
Narration: Enoriel, Aël’Telàwërith, Yvhann et Ezédryn

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[SIZE=1] Début Round 3

Floyr attaque Worg 2
Attaque au corps à corps: 12 (dé) +3 = 15 vs 14 (ca) : Réussite
Dégats : 2
PV Worg 2 : 6-2= 4 PV
Khell attaque Worg 2
Attaque au corps à corps: 16(dé)+8 = 24 vs 14 (ca) : Réussite
Dégats : 14
PV Worg 2 : 4-14= - 10 PV
Worg 2 est mmort

écisif? Oh que oui et pour preuve, l’un des worgs qui menaçait Yvhann fut terrassé par l’action combiné de Khell qui malgré ses blessures offrait un magnifique combat tout comme le faucon du gardien errant qui ne s’en laissait pas compter.Chaque seconde qui s'écoulait comptait....

MJ
Narration: Narvarth et Mirtzar

Narvarth tente de stabiliser Mirtzar
Test de premier secours Narvarth DD15: 19(dé)+ 2= 21: Réussite
Mirtzar est stabilisé

l fit de son mieux pour endiguer le sang qui coulait en abondance des blessures du fils de la pierre. Le teint cireux de Mirtzar faisait pitié à voir tout comme d’ailleurs son apparence entière. Il n’était plus l’ombre que de lui-même mais quiconque connaissait le peuple de Moradin et qu’il ne fallait pas les mésestimer. Ils pouvaient surprendre. Les paroles prononcées avec force par le hin étaient déjà en train de se propager dans l’esprit d’un Mirtzar inconscient, oui, les mots du rôdeur percèrent les limbes dans lesquelles s’étaient enfoncées le guerrier des Marches, le visage apeuré de Clothilde lui apparut en songe, les poings du nain se serrèrent tandis qu’une cascade d’image déferlait en lui, toutes issues de son passé proche. Mais c’est le visage d’une enfant, des traits déformé par la terreur, qui revenait sans cesse à l’esprit du nain. Oui, il savait pourquoi il était là, il ne pouvait pas abandonner.

C’est ainsi que Mirtzar rouvrit les yeux pour découvrir le visage de Narvarth penché sur lui.Grelottant,ses blessures lui faisant un mal de chien, Mirtzar , fils de Kilean Boucledacier n’arpenterait pas aujourd’hui les terres du Foyer des Nains…



Ce message a été modifié par Isórion le Mercredi 03 Février 2010 à 08h55

irtzar cracha un peu de sang. Un peu de son sang. Il avait mal à la têt, il était fatigué et ne demandait rien de mieux que de refremer les yeux encore quelques minutes pour prendre un peu de repos et récupérer. Et pourquoi pas rêver qu'il retrouvait les terres de ses ancêtres, ces cavernes qu'il avait quitté en tant que dernier survivant et qu'il ne reverrait sans doute jamais.

Mais il ne pouvait pas faire cela. Il était ici pour une bonne raison. Une raison qui lui interdisait de se laisser aller. Une raison qui lui interdisait de laisser tomber. Une raison qui lui interdisait de se plaindre. Une raison qui lui interdisait de mourir.

-Mon cher Narvarth, je crains que nvous n'ayez encore a supporté mon fardeau pendant un certain temps. Mon existence n'est pas encore finie et même si cela devait être il me semble que le Morndinsamman préfererait me transformer en esprit vengeur que de me laisser abandonner ma tâche. Ceci dit, ma dette à vos dépends augmente de jours en jours. Il faudra que j prenne garde à ne pas devenir votre esclave.

Mirtzar avait retrouvé le sens de l'humour, même si son humour restait des plus médiocre. Mais c'était l'indice indubitable qu'il était en train de refaire surface. Il avait une mission qu'il avait juré devant tous les Dieux de ses pères de mener à bien, sauver des enfants innocents, et une autre qu'il s'était donnée à lui-même pour sauver son honneur et celui de son clan. Et il ne comptait faire une croix ni sur l'une ni sur l'autre.

Acceptant l'aide de Narvarth, qu'il ne pouvait de toutes façons refuser, Mirtzar se releva. Le reflet que lui renvoyait l'eau du fleuve était peu flatteur. Et encore, son sang à la surface cachait une bonne partie de son corps meurtri et de son visage ravagé. Même Sharindlar allait avoir du mal à trouver quelqu'un d'assez aveugle pour parvenir à l'aimer. Même ses cheveux et sa barbe étaient dans un état désastreux. Mais ce n'était pas son principal problème pour l'instant.

Il n'était pas certain de pouvoir marcher longtemps, si il pouvait même marcher, et il était bien certain qu'il ne pourrait jamais retrouver ses camarades elfes, en tout cas sans Narvarth. Une profonde envie de vomir l'empêcha de prononcer une phrase avant qu'il ne se reprenne. Il ne devait pas s'apitoyer sur son sort, d'autres avaient bien plus besoin de l'aide de l'angélique et apparemment invincible Narvarth. Lui n'avait besoin que de temps et de souffler un peu. Il prit appui sur sa hache avant de parler avec lenteur malgré sa peur d'avoir déjà fait perdre trop de temps à son ami.

-Compagnon, je ne pense pas être en mesure de te suivre jusqu'au reste du groupe pour l'instant. Je vais rester ici, seul, et découper les adversaires que tu as vaincu avec, je n'en doutes pas, beaucoup de panache. Ils nous feront sans doute un excellent diner. Pendant ce temps, essaye de retrouver les autres. Je suis certain que tu parviendras à me retrouver par la suite.

Le coup de Arkerym du Ar’Tel’Quess fut magistral. La lame longue pénétra profondément dans le corps du Worg. Celui-ci accusa le coup, mais rien n’était joué il se reprit et tenta de donner un coup gueule sur l’Ana-Sic-Silistri. Aël’Telàwërith ne dû son intégrité physique qu’à ces reflexes aiguisés. Il sentit le souffle fétide de la bête sur son visage. Il venait de l’échapper belle.

Un rapide coup d’œil et il analysa rapidement la situation. Les archers cachés dans la végétation faisaient des merveilles. Le second chevaucheur de Worg venait de s’effondrer un trait en travers de la gorge. L’une des créatures maléfiques venait de mordre la poussière. Le Haut-Elfe ne put s’empêcher de sourire. Non pas à cause de la mort de la bête. Mais il se revoyait entrain de tenter de stimuler le Sy’Tel’Quess.

¤ Yvhann, tu es un sacré coquin ¤

Il avait été bien loin du compte. L’elfe doré n’avait jamais regretté le temps passé dans l’académie des armes d’Evereska. Mais, il avait encore beaucoup à apprendre. S’il voulait attirer l’attention pour que les foudres de ses ennemis se concentrent lui, il utilisait sa faculté de manifestation. Mais la feinte d’Yvhann avait fonctionné à merveille. Voyant un elfe avec un genou à terre, les worgs avaient dû croire à une victoire rapide. Grave erreur de leur part, car se faisant, ils s’étaient attaqués à celui qui était probablement le plus puissant des Tel’Quessir présent. Une leçon que n’était pas prêt d’oublier l’elfe solaire.

Le concert des armes mélangeant animaux et elfes faisait des merveilles. Le prêtre-mage engagea à nouveau le combat. Il fallait à nouveau frapper vite, fort et avec précision. Il fit quelques passes d’arme pour cacher sa frappe. L’ouverture trouvée, il arma ses bras et le noble vrilla sur ses appuies. Aël’Telàwërith se détendit comme un ressort et laissa son épée elfique fondre vers sa cible.

Aël'Telàwërith attaque worg 3 avec épée longue tenue à deux mains

Si quelques instants plus tôt, on pouvait voir un masque de haine déformer les traits du sagespectre, à l’ouverture des yeux de son camarade tombé, et aux paroles prononcées, ce fut un grand sourire qui balaya l’anxiété du fils des Languelions. Sa tentative d’atténuer les saignements avait fonctionné à merveille, bien au-delà de son espérance. Mirtzar vivait.
-Ce fardeau sera un réel plaisir à supporter, ami nain. Quand à cette histoire de dette, tu auras l’occasion de t’en acquitter face aux drows je pense, ce qui m’éviterait d’avoir trop de prise sur ta liberté.
Mirtzar semblait vouloir bouger un peu. Même s’il n’était pas raisonnable de le laisser gambader avec ses jambes aussi abimées, le hin ne pouvait le laisser allongé sur le sol souillé de sang, il l’aida donc à se redresser, essayant de le soutenir pour que le nain ne mette que le minimum de poids en appui sur ses jambes. L’aidant à se rapprocher de l’eau, il lui confia ses craintes liées à l’état de santé du Molosse.
-Je préférerais que tu restes allongé ou au moins assis pour le moment, à dire vrai je ne sais pas si les bandages que je t’ai fais tiendront longtemps si tu te tiens debout. Désolé de t’imposer ça, mais je préférerais attendre l’avis d’un de nos compagnons elfes avant de te laisser te débrouiller par toi-même. Tu as perdu beaucoup de sang, je crois.
Alors que le nain ravivait le dilemme qui occupait l’esprit de Narvarth quelques minutes plus tôt, il coupa sa proposition, sa décision il l’avait déjà prise, et ce n’était pas un Mirtzar tenant à peine sur ses jambes qui allait le faire changer d’avis. C’est d’un ton sec, sans appel, qui reprit la parole.
-Il est certain que tu ne peux pas rejoindre les elfes dans cet état, ni même rejoindre les embarcations, ni même te défendre contre de simples charognards s’il en était besoin, sans vouloir t’offenser, je ne peux pas te laisser seul dans cet état.
-Je préfère donner ma confiance aux elfes et à leurs animaux, si jamais ce qu’ils affrontent se trouvait être trop difficile à vaincre, ils auraient surement le bon sens de nous rejoindre. Yvhann sait où nous trouver, nous attendront donc leur retour.

Le hin s’assit aux côtés du combattant nain, il prit quelques secondes pour laisser à Mirtzar le temps de bien comprendre qu’il ne pouvait rien dire qui ferait changer d’avis le Cerf, après quoi, tout en gardant ses yeux posés sur les deux cadavres de sanglier, il reprit la parole, d’un ton déjà moins impératif, mais toujours autoritaire, il avait un message à passer à Mirtzar, et il valait mieux pour lui qu’il s’en imprègne totalement avant le retour des elfes, et surtout celui du maître fauconnier. Et pour se faire comprendre au mieux de son Frère des Marches, il entra directement dans le vif du sujet qu’il souhaitait aborder.
-Autre chose Mirtzar, ne nous fait plus jamais une chose comme ça ! Il tendit la main pour montrer les deux cadavres. Tu dois savoir que les elfes que nous côtoyons arpentent ces forêts en représentants d’un regroupement de protecteurs de la nature que mon affiliation aux Cerfs m’amène à fréquenter. Yvhann et Enoriel sont des druides, je crois donc que leur approche de la nature dépasse de loin notre entendement. Et ces deux sangliers qui feront très certainement un excellent diner, comme tu l’as suggéré, étaient des fils de la Nature, avant de se transformer en repas, ils nous ont fait face pour protéger leurs femelles et leur progéniture, comme le ferait n’importe quel mâle de n’importe quel peuple ayant un semblant d’honneur. Cette dette dont tu me parles, je crains d’en avoir une semblable au compte des nos compagnons druides, qui vont surement considérer mon action comme un crime. Jamais je n’aurais eu à m’en prendre à eux si tu n’avais pas chargé, je tiens à ce que tu le comprennes bien.

Narvarth en voulait au son camarade nain, il ne le cachait pas, et si Mirtzar avait suffisamment de jugeote, il comprendrait que le hin n’accepterait en guise d’excuse que le fait que le Molosse retienne cette leçon, afin de ne plus commettre ce genre d’impairs dans le futur.

-Nous ne sommes pas ici simplement sous le couvert des arbres Mirtzar, nous sommes dans une forêt, surement présente depuis trop longtemps même à l’échelle d’une vie naine, où tous les éléments sont liés, tout y a une place, tout ce qui est naturel y est nécessaire. Ces sangliers qui défendaient les leurs étaient plus que deux cochons sauvages, ils assuraient la survie de toute leur hard, sans eux il est possible que toute la famille trouve la mort dans les semaines à venir, cela parce qu’elle n’aura plus ces deux mâles pour tenir les prédateurs à distance de leurs jeunes sans défense.
Je tiens à ce que tu comprennes bien l’impact qu’aura leur mort sur une partie des habitants de ces bois. Je te redemande donc de ne plus agir de la sorte, s’il te plait.
Narvarth avait achevé son sermon comme une leçon qu’il aurait inculqué à un enfant de son clan avant de lui laisser découvrir le monde de la chasse qui était le quotidien des Languelions des Monts Trempfeu. Il avait encore des choses à ce sujet à dire à Mirtzar, mais ce dernier venait tout juste de frôler la mort, aussi le hin ne tenait pas à le faire crouler sous les remords et la culpabilité. Il côtoyait le nain depuis assez de temps au gout du sagespectre pour se permettre d’exprimer ainsi son ressentit. Il n’aurait pas été bon pour le groupe qu’il garde ce discours dans sa tête en attendant une future similitude dans les faits et gestes du nain des marches. Et il valait mieux pour le même nain que ce fût Narvarth et non un es elfes qui lui fasse part de ces remarques.

Il posa sa main sur l’épaule de Mirtzar avant de se relever. Le laissant au besoin dans ses pensées.
S’il tenait à expliquer ce qui lui était passé en tête pour agir ainsi, Narvarth écouterait ses dires, en attendant, il s’affaira à ramasser ses armes tout en guettant le retour des elfes ou toute autre présente peut être plus hostile.

C,est avec le souffle court, les muscles tétanisés, et le corps couvert de sang impur que le grugach sentit devenir mou, le corps du canidé qui avait osé l'attaquer. Suite à une rapide inspection du moment, le temps de se dégager du cadavre canidé, le druide-rôdeur prit compte de la situation. La bête avait été happé par une flèche d'Enoriel, où il y reconnu les plumages de l'apanage et d'une large et profonde plaie provoqué par l'épée du noble et Khell avait laissé une large morsure. Sur le dos du Worg, pendouillait inerte, un gobelin transpercé par une flèche qu'il ne reconnaissait pas l'apanage. Mais à ce moment le temps était précieux et la situation n'était pas aux questionnements, mais bien au combat.

Intérieurement Yvhann crut que la flèche devait venir du compatriote qu'ils attendaient et ne le voyant pas, cette futile pensée fut chassé rapidement quand une autre gueule de Worg claquait des dents auprès de lui, le manquant de justesse. Il se sévit lui même d'un juron grugach de cette inattention qui aurait put lui couter la vie.

Le temps de faire un pas de placement sur le coté pour prendre en tenaille le worg entre lui et le noble et le sauvageons au faciès sévère se plaqua contre l'adversaire la dague coup de poing en direction du corps poilu. De son autre main armé de son fléau d'arme léger il frappa utilisant toute la puissance que Sylvanus avait bien voulu lui offrir pour l'occasion.

Le fait qu'il n'avait pas encore vu dans leur entourage les êtres-mètre, le dirigeant de Gardiens Errants gardait une certaine rage au coeur. La rage qui l'avait animé lorsque Mirtzar avait attaqué les sangliers sauvage, était resté imprimé en lui, lui donnant ainsi la fougue de continuer de combattre. De plus, la présence du noble et son cri de guerre avait fait le reste, donnant une volonté de fer au corps fatigué de l'elfe sauvage.

Ses pulsations sanguines battait un tempo rapide qui résonnait fortement dans ses tempes et il était conscient que si le combat ne se terminait pas bientôt, il ne tiendrait pas longtemps ainsi. Mais il n'était pas question d'abandonner, il se battrait jusqu'à son dernier souffle, s'utilisant à garder l'équilibre naturelle.




Pas de placement pour une prise en tenaille. Don: combat à deux mains. Attaque Worg avec dague coup de poing et fléau d'arme léger.

e frottant le bord des lèvres pour retirer un peu de sang qui s'écoulait de l'une de ses blessures au cuir chevelu, sans grande réussite car le reste de son corps était guère moins touché que son visage, Mirtzar regarda son compagnon droit dans les yeux. Il était assez courant qu'il ne comprenne pas grand chose à ce qu'on essayait de lui expliquer mais il n'avais jamais eu à tel point l'impression d'avoir raté un pan complet de discussion.

Il essaya de pousser sur ses jambes pour se mettre dans une position plus confortable tout en essayant de maintenir son torse droit. Il avait mal à la tête et il manquait suffisamment de force pour que cela ne soit pas facile mais il réussit au prix de lourds efforts à s'appuyer contre un arbre, dont il aurait été bien incapable de donner l'espèce. Il aurait voulu réfléchir plus longuement, essayer de construire des phrases pour exprimer ses pensées mais il savait qu'il n'y parviendrait pas. Alors il essaya d'être spontanné.

-Ami, je ne suis pas certain de comprendre ce que tu me dis. Tu dis que nos compagnons sont des enfants de la forêt, que pour eux sa survie est l'une des choses les plus importantes. J'en suis tout à fait conscient. Et c'est pourquoi j'essaye d'agir en toute chose avec le maximum de respect possible envers leurs convictions et ce qu'ils cherchent à protéger.

L'écorce dans son dos le grattait mais il ne voulait pas interrompre son discours qu'il avait déjà du mal à réunir pour se gratter. Cela aurait été fortement déplacé et il ne voulait pas se montrer mal élevé même si cela n'avait sans doute plus beaucoup d'importance. Il agita juste son dos, essayant de changer de position pour voir si l'évolution serait positive.

-Tu dis aussi, je crois, que la mort de ces deux animaux est triste, comme toute mort, et qu'elles mettent en péril la survie de leurs proches. Je n'y avais pas vraiment réfléchi avant mais je te crois. Cela est toujours vrai et c'est ce qui me dégoute le plus dans mon rôle de soldat. Mais j'ai appris à supporter le poids de ma culpabilité quand je tue un innocent sans avoir eu d'autres choix.

Il fit une nouvelle pause. Il avait l'impression de ne pas avoir dit ce qu'il voulait, de ne pas avoir été assez clair, de ne pas en avoir assez dit. Peut-être devait-il mieux expliquer ses pensées confuses, revenir plus loin dans son raisonnement pour trouver à quel moment il avait fait quelque chose qui mérite les reproches que lui faisait Narvarth. Avant de reprendre, il cracha un peu de la salive mélangée de sang qui lui emplissait la bouche.

-Nous sommes arrivés dans cette clairière et je n'ai eu d'autres choix que de combattre. Si j'avais tué ces bêtes pour le plaisir, j'aurais compris tes reproches, si je les avais tuées pour me nourrir ou me fabriquer des vêtements, je les aurais aussi acceptées quoiqu'avec plus de réticences. Mais là je ne comprends pas.

Il n'avait pas vraiment avancé. Il s'embourbait dans ses phrases où il n'expliquait rien et ne donnait pas à Narvarth d'indices pour vraiment comprendre son comportement. Il devait être plus explicite, plus clair et sans doute poser des questions pour mieux comprendre. Il prit une longue bouffée d'air frais, il n'avait pas remarqué comme cela était bon, et reprit là où il lui semblait s'être arrêté.

-Aurais-tu préféré que je regarde Yvhann se faire tuer? Toi-même, tu as bien volé à mon secours quand je me suis interposé pour le protéger, non? Si j'avais provoqué les porcs, je me serais senti coupable mais, présentement, c'est Yvhann qui a lancé un sort sur eux alors que je ne les avaient pas vu. Son sort avait échoué et les cochons s'apprêtaient à nous foncer dessus. Je ne pouvais guère faire autre chose qu'essayer de les effrayer en leur fonçant dessus en hurlant, si? J'aurais du faire autrement pour les protéger?

Mirtzar était toujours autant en proie au doute mais il était plutôt satisfait. Il lui semblait qu'il avait réussi à poser les questions qu'il voulait et peut-être qu'ainsi Narvarth comprendrait ce qu'il avait pensé et pourquoi il avait agi visiblement mal à propos. Et peut-être pourrait-il l'aider à ne pas répéter son erreur.

Il y a des jours, comme ça, où l’on regrette de ne pas être dans un sombre tripot d’Eauprofonde, avec une chopine à la main et une femme sur les genoux, en train de lancer des dés pour dépouiller un marchand grassouillet de ses deniers. Ezédryn le sentait au plus profond de lui-même, il vivait un de ces instant de grâce où la chance vous accompagne et quoi que vous fassiez ne vous laissera pas tomber. Sa seconde flèche avait, en effet, elle aussi atteint son but et Ezédryn put constater que la puissance de son arc était toujours aussi dévastatrice.

¤Bon pas le moment de s’emballer non plus et inutile de charger l’épée au clair… Ma Dame la Fée est si capricieuse…¤

La danse des lames continuait et la sauvagerie du combat gagnait en intensité. Les elfes en contrebas semblaient avoir définitivement pris l’ascendant dans cette lutte. L’un des worgs semblait particulièrement souffrir sous les coups répétés de l’elfe à l’épée qui bénéficiait visiblement, par ailleurs, du soutien d’un archer. En ce qui concernait l’autre elfe, celui-ci avec l’aide de ses compagnons animaux venait de se débarrasser d’un worg mais restait aux prises avec celui qui semblait le plus féroce. Le choix fut vite fait. Trois battements d'un cœur battant la chamade et l’arc était bandé, prêt à lâcher un nouveau trait.

Le monde disparu à nouveau dans une bulle de calme et concentration. Ezédryn pouvait sentir la vie du worg battre au bout de la flèche. Les êtres démoniaques ont-ils réellement une vie d’ailleurs ? Chassant la pensée parasite qui venait de le traverser, Ezédryn prit une courte inspiration, bloqua sa respiration, relâcha la corde.


Ezédryn tire une flèche sur le worg 1

La plaidoirie de Mirtzar était dès plus naturelle, aussi le hin écouta ce qu’avait à revendiquer son compagnon. Il souhaitait expliquer ses actions, pourquoi il avait agi de la sorte et déclenché les reproches du rôdeur sauvage.
Alors que Mirtzar se rependait en explications, Narvarth reprit ses armes et vint se replacer aux côtés du nain, tant qu’à faire, il souhaitait éviter tout effort inutile de la part de son camarade, il espérait ainsi lui faire conserver ses forces en lui évitant de devoir hausser le ton pour se faire entendre.

La première partie des explications de son ami barbu ressemblait fortement à ce à quoi s’était attendu le hin, mais lorsque vint l’aboutissement du raisonnement du Molosse, Narvarth comprit à quel point ils étaient loin tous deux de bien saisir leur approche du problème.
Mirtzar n’avait pas comprit le travail commun qu’avaient tenté de réaliser les deux forestiers, et ces deux là de leur côté n’avaient en rien saisi l’état d’esprit dans lequel le nain s’était jeté au combat.
Devant de telles explications, le Cerf se rendit compte que maintenant s’était à lui de s’expliquer, et de s’excuser auprès de son camarade blessé. La situation pesante de la traque des Drows du Cormanthor ne permettait pas à un malaise de s’instaurer. Pour le dissiper, le hin reprit la parole, d’un ton bien plus joyeux, très loin des reproches précédents.

-Tu t’es jeté sur les sangliers pour avoir l’avantage dans ce que tu croyais être un combat ?
Un air joyeux s’affichait sur le visage du hin.
-Et au lieu de remerciements, je te sers toute une série de reproches… Je te dois des excuses alors. Je n’avais pas du tout comprit ton geste ainsi.
Mais il savait que s’il en restait là, le nain serait loin de comprendre ce qu’il s’était réellement passé dans cette clairière, et même si Narvarth estimait avoir suffisamment parlé pour toute une semaine, il ne pouvait en rester là, ce n’aurait pas été respectueux des explications de son camarades. Aussi il reprit la parole.

-Tu n’as pas compris ce que faisait Yvhann, ce que nous faisions en réalité, et j’ose te juger là-dessus alors que j’étais loin d’avoir comprit tes propres raisons d’agir. Laisses moi te dire ce qui était en train de se passer.
Détournant les yeux du nain pour fixer les deux cadavres, le hin poursuivit.
-En arrivant, lorsque Yvhann à vu les bêtes, il a tenté de les apaiser pour éviter l’affrontement, ce n’était pas un sort, il est tellement proche de la Nature qu’il peut réussir à influer sur le comportement des animaux. Sans parvenir à une telle complicité avec la Nature, je lui suis également assez proche pour essayer de calmer certaines bêtes. Nous essayons donc de détourner les pensées combatives de ces deux sangliers pour rejoindre au plus vite le vrai combat signalé par le faucon. Je suppose qu'il faut avoir une certaine compréhension de la nature pour percevoir ces changements d'attitude, c'est surement pour cela que tu n'as vu aucune différence.
-Je ne sais pas ce qu’il se serait passé sans ton intervention, mais je suppose que ces deux bêtes nous auraient laissé passer, j’avais ressenti de l’apaisement dans leur comportement.

-C’est pour cela que je t’adressais ces reproches, ce que j’ai pris pour du mépris de la vie animal avait réduit à néant nos efforts d’éviter l’affrontement. Mais d’en parler avec toi, je me rends compte que tu ne pouvais pas comprendre ce que nous tentions d’accomplir, aussi je m’excuse si tu trouve que j’ai été trop dur avec mes paroles passées.
Malgré les remords qui habitaient encore l’esprit du hin, le regret d’avoir ôté la vie des deux bêtes s’atténuait pour faire place à de la reconnaissance envers le nain qui avait agi avec bonté finalement, en connaissant ses raisons, aussi le hin se reprit à sourire en tournant à nouveau la tête vers le Molosse.
-Maintenant que je comprends pourquoi tu as agi ainsi, je te remercie d’avoir essayé de t’interposer, ton geste t’honore, accepte s’il te plait mes excuse pour la dureté de mes paroles.

Le sujet était loin d’être clos, Narvarth le supposait du moins, car dans la poursuite de leurs recherches, il se passerait surement d’autres événements pouvant amener l’incompréhension et la confusion entre les deux Frères des Marches, aussi le Cerf se promit-il de ne plus juger hâtivement Mirtzar avant d’avoir entendu son point de vue. En cas d’autre conflits de culture, Narvarth essaierait de mieux comprendre le parti adverse, que ce soit à nouveau Mirtzar ou bien un tout autre compagnon.
-Maintenant il ne te reste plus qu’à te faire entendre par messire Yvhann. Si nous nous retrouvons à nouveau dans ce genre de situation, j’essayerai de te prévenir pour éviter tout malentendu, et j’espère grâce à toi pouvoir éviter également de commettre des impairs sur les sujets qui me seraient inconnus et pour lesquels tu aurais l’avantage de la connaissance.

Le temps passait à discuter, et le hin en oubliait presque que quelques minutes plus tôt le nain errait entre la vie et la mort. Il était plus que temps de s’inquiéter de sa santé.
- Comment te sens-tu au fait ? Je ne sais pas si je m’y suis bien prit pour arrêter le saignement de tes jambes, ça ne te lance pas trop au niveau des garrots ? Peut être que je devrais les desserrer un peu ? Peut être devrais-je attendre, pour voir ce que nos compagnons elfes peuvent faire pour améliorer ton état, j’ai peur que tu te remettes à perdre du sang si je touche à ces bandages.
Surement du fait de la longue discussion précédente, le hin était sorti de sa réserve et enchainait les questions à un rythme qui ne lui ressemblait pas.

Le regard voguant d'un combat à l'autre, Enoriel avait vu les familiers de Gardiens finir le travail en tuant un des loups sanguinaires. Une menace de moins pesait sur son chef et mentor et celà le soulageait d'un poids. D'une part parce qu'il allait pouvoir se concentrer sur le worg qui harcelait le prêtre de Corellon et d'autre part parce que les risques que Khell s'effondre de ses blessures s'amenuisaient avec cette victoire. Il reporta donc son attention sur les démêlés d'Aël’Telàwërith avec le canidé monstrueux. Le premier se défendait avec courage et ardeur et la fatigue certainement éprouvée par les appels successifs à sa puissance divine ne semblait aucunement affaiblir ses capacités martiales. Il venait même de porter un coup magistral a la bête qui avait d'autant plus souffert avec la flèche du jeune druide. Il était maintenant temps de mettre un terme rapide à ce combat avant que les gobelins ne se réveillent et fuient pour alerter leurs pairs. Enoriel encocha donc une nouvelle flèche à l'arc prêté par le serviteur de la Seldarine et visa pour libérer l'elfe doré du poids, autant propre que figuré, que représentait cette menace mi-animale, mi aberration. Il ne devait pas échouer car l'elfe du soleil ne tiendrait sûrement plus très longtemps sous les assauts de la bête féroce et l'héritier de la Haute-Forêt comptait bien lui rendre son bien. Cette remarque lui fit esquisser un sourire juste avant que la flèche ne parte vers sa cible...

Enoriel tire sur Worg 3