Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

Narvarth avait commencé quelques pas l’éloignant du campement lorsqu’il entendit le sauvage elfe des bois annoncer ce que le messager de paille lui avait rapporté. Sur le coup, le sagespectre resta sans voix, jusqu’alors il avait nourrit l’espoir que le petit être qui les avait rejoint en même temps que le noble Elfe les attendait juste plus loin et que leurs chemins allaient de nouveau se croiser. Malgré le plaisir de savoir qu’Enoriel n’était pas loin, le fier fils du Clan Languelion était choqué, démoralisé par cette nouvelle.
Il ne ressentait pas de la même manière la perte d’un compagnon humain et celle d’un de ses semblables, même si Notar était un gnome et non un hin, dans l’esprit du sagespectre, le petit gnome forestier n’était pas si différent des siens, il aurait presque put être de son clan.
L’éloignement plus ou moins involontaire qu’avait pris Narvarth avec le reste de son clan lui pesait alors bien trop pour qu’il ne réprime ses émotions et ses sentiments. Malgré l’apaisement qu’il avait ressentit après cette nuit de repos à rêver des siens, la fureur et le désespoir reprenaient de plus en plus leur place dans l’esprit du hin après l’annonce de la nouvelle.

Lorsque le Grugach annonça qu’il l’accompagnait, le rôdeur ralentit son allure jusqu’à être rejoint, sans mot dire, il ne savait si il tenait vraiment à avoir de la compagnie à ce moment précis.
Il se laissa même dépasser de quelques pas, et une fois hors de vue du campement, passa sa hargne d’un coup de pied rageur dans une branche morte au sol qui avait eu le malheur d’être sur son chemin, mais il savait que se défouler ainsi était inutile et risqué pour lui, il ne tenait pas à montrer à Yvhann sa fureur sauvage qu’il croyait tenir de ses sombres héritages de sagespectre. Mais il ne pouvait pas non plus s’empêcher d’extérioriser sans que ça ne le ronge de l’intérieur jusqu’à ressortir à l’improviste en mettant le groupe en danger.

C’était du désespoir qui traversait l’esprit de Narvarth lorsqu’il ouvrit la bouche pour exprimer avec le plus de retenue possible ce que son esprit lui hurlait à tue-tête. Sur le coup, le sagespectre ne se préoccupa même pas de savoir s’il dérangeait ainsi l’elfe dans ses propres pensées, il avait besoin de parler, même si ça n’était qu’à lui-même afin de chercher à s’apaiser.
-Encore un départ, la nature est si capricieuse en cette forêt. Même si Notar n’était pas un halfelin, sa mort, il avait craché ce mot comme pour éviter de se bruler les lèvres avec, m’éprouve comme si c’était l’un des miens qui avait cessé de fouler le tapis végétal de ces terres. En disant cela, le hin avait les poings serrés aux côtés de ses hanches, ses phalanges blanchies par l’effort que ses muscles exerçaient dessus semblaient sur le point de se rompre.
-Trop de nos compagnons nous ont quitté sans que nous ne puissions rien faire pour les retenir à nos côtés.
Ce que ressentait à ce moment précis le hin était le besoin de revoir ses siens, mais de ses propres yeux, pas par l’intermédiaire de ses rêves. Il voulait être assuré que tous les Languelions se portaient au mieux, que rien ne leur était arrivé en son absence des terres des Monts Trempefeu. Il avait besoin de se ressourcer auprès de ceux qui comptaient le plus pour lui.

Cette mission pour la gloire des Marches d’Argent lui pesait pour ce qu’elle lui empêchait de réaliser. Il s’était engagé pour œuvrer à cette cause qu’il respectait, pour participer à la sécurisation de ses terres sauvages où la sureté d’un foyer était encore méconnue pour certains habitants. Il avait voulu aider à y apporter autant de bien être que dans les campements de son clan, mais maintenant qu’il était en prise avec son désespoir dans cette forêt brumeuse, le coût à payer pour servir cette cause lui revenait en pleine face, l’éloignement des siens lui pesait et son état ne s’améliorerait qu’une fois qu’il serait retourné les voir, en attendant il devrait faire avec et achever de sortir les enfants des griffes de leur proie à la peau sombre, c’était la seule chose qui l’empêchait encore de rebrousser chemin et de prendre la route vers son Clan.
Une fois les enfants hors de danger, le hin se promis de prendre la route des Languelion avant même de retourner faire son rapport, même s’il ne pourrait rester auprès des siens que trop peu de temps, leur compagnie était trop importante pour lui pour qu’il reporte encore son retour.

Cette décision prise enlevait un poids des épaules du hin, qui essaya alors de se concentrer d’avantage sur ce qu’ils étaient venu chercher à l’écart du campement. Navré de ne pas pouvoir se nourrir des baies provenant du coudrier débusqué par l’elfe, le fils du Clan continua d’avancer en cherchant une trace de nourriture sous n’importe quelle forme. Ce fut des végétaux qui s’offrirent en premier à sa vue, permettant aux deux forestier de commencer à ramasser des groseilles, qui malgré l’acidité étaient souvent bien appréciées des voyageurs de toute sorte, les premiers plants de groseilliers dépassés fournirent une autre agréable surprise aux cueilleurs, comme si la nature environnante cherchait à se repentir de ses caprices, elle leur fournissait de quoi s’alimenter convenablement pour plusieurs repas.
Lorsqu’ils trouvèrent les girolles sous les noisetiers, la première pensée de Narvarth fut de se demander où est-ce qu’ils pourraient mettre toute cette nourriture, ils étaient déjà si chargés de baies et de morillons. Fort heureusement pour lui sa couverture pouvait leur servir à transporter leurs victuailles jusqu’à leur retour au campement où ils pourraient tout se repartager. Il y avait déjà placé sa récolte, et si ça continuait ainsi pour eux, avant de rejoindre le campement ils n’auraient plus de place pour les cueillettes futures. Cette pensée faillit faire sourire le hin, mais sa raison lui rappelait de ne pas prendre plus de nourriture que ce qu’ils pouvaient manger avant qu’elle ne perde de sa fraicheur, il savait que les champignons ne résisteraient peut être pas à plusieurs journées de voyage et qu’il valait mieux en laisser sur place que d’en perdre inutilement, ne serais-ce que pour assurer la pérennité des plants de champignons pour les années futures.

Lorsque la continuité de leur pas les mena à proximité de l’eau glacée qu’ils n’avaient que trop côtoyé au goût du hin la veille, la surprise de la scène qui s’offrait à eux lui fit lâcher la prise qu’il avait sur les coins de la couverture, Enoriel était là, face à eux, juste de l’autre côté de la rivière. Levant aussitôt les yeux de contentement vers le grugach, le sagespectre le laissa prendre contact avec ce compagnon qu’il connaissait bien mieux que lui.

La concentration nécessaire pour mémoriser ses sortilèges avait eut raisons de l’agitation qu’avait ressentit le Prêtre-Mage à son réveil. Et la bonne nouvelle annoncée par Yvhann avait permit d’éclairer un peu l’horizon si sombre de l’elfe du soleil. L’esprit prêt à user de magie lorsque le besoin s’en ferait ressentir. Aël’Telàwërith referma avec délicatesse son grimoire, et le rangea avec précaution dans une poche de son havresac.

En revenant vers le camp, il découvrit se que Mitzar avit fabriqué pour tout ce bruit, alors que le Faernsuor avait besoin de calme. En même temps, la magicien avait besoin d’apprendre à se concentrer. Les échecs cuisants qu’il avait essuyé la veille, juste parce que Khell aboyait trop fort, lui avait servit d’avertissement. Donc, autant commencer avec des bruits moins violents. Aussi, le Ar’Tel’Quess n’allait-il pas faire de remontrance au fils du peuple vigoureux. D’autant que ce dernier semblait quelque peu perturbé lui aussi.

Il en avait même oublié que leur groupe disposait de deux barques elfiques. Le prêtre n’avait pas jugé nécessaire répondre à Mitzar lorsque ce dernier tentait d’échafauder un plan sur la meilleur façon de traverser. Non pas que le Ar’Tel’Quess souhaitait préserver l’amour propre du nain. Mais il n’avait pas l’habitude de parler pour ne rien dire. Mitzar se rendrait compte assez vite que ses propositions étaient nulles et non avenues.

Voyant les deux perches couchées dans les herbes, l’elfe doré vit là un moyen de pouvoir soulager un peu la conscience du vaillant combattant. Le groupe était sortit de la Tour, et s’apprêtait à s’enfoncer plus profondément dans Cormanthor. Il fallait que Mitzar est les idées claires, car on aurait besoin de tout le monde et si possible en pleine possession de ses moyens. Le rang du noble l’obligeait à faire abstraction de ses propres perplexités, pour être disponible. C’était dans l’ordre des choses, les puissants devaient faire attention aux plus faibles et au moins avantagé de leur nature. Ce qui excluait tout ce qui n’était pas Ar’Tel’Quess de noble extraction. Mais s’il avait été moins fier. Aël’Telàwërith se serait vite aperçu que c’était sans doute lui qui avait besoin de parler.

- Tient tient, les nains travaillent donc autre chose que la pierre ?

Aël’Telawërith souligna sa tentative d’humour par un léger sourire. Cette faculté de légèreté qu’avaient les elfes de la lune n’était pas un trait caractéristique des Ar’Tel’Quess. Et s’était d’autant plus vrai pour le serviteur de Corellon. Alors, il décida de détourner un peu l’attention de Mitzar. Et s’il avait commencé à parler en Espuar, ce n’était pas pour rien.

- dire bois en Elfique, tandis que pierre c’est . Un arbre c’est ou . Tandis que pour l’eau on dit , ou ou encore . Ça dépend que ce que l’on souhaite dire.

Le Ar’Tel’Quess s’assit dans l’herbe à coté des perches taillées par Mitzar et invita ce dernier à s’asseoir avec lui, s’il voulait continuer la leçon, ou simplement parler. C’était un moyen comme un autre d’attendre le retour d’Yvhann et de Narvarth. Et ça éviter à Aël’Telàwërith de trop penser à sa terrible rêverie, tant qu’elle était si fraîche dans son esprit.

Lors de leurs petite marche en recherche de vivres, Narvarth avait eut du sentiment pour le gnome qui avait disparut. L'équarri elfe écouta son dire puis alla ajouter une autre chose, qu'il retint en dernier moment pour ne pas bouleverser l'être-mètre. Une main doucement posé sur l'épaule du hin, fut le seul réconfort que le sauvage trouva sur l'instant. Puis il avait ajouté maladroitement...

- Oui, la nature est dure, tranchante, elle frappe a tout moment sans prévenir pour ceux qui ne savent pas l'écouter attentivement. mais pour ceux qui l'aime, qui la respecte dans sa fougue, elle leurs permets de se nourrir convenablement, n'est-ce pas?-

Le grugach regardait le lot de nourriture que le Hin avait put amasser en si peut de temps, il n'avait pas a redire, il avait passé maître dans l'art de la cueillette, puis il ajouta...

- La mort n'est qu'une autre façon de vivre. La mort c'est seulement ne pas être vu de ceux qui restent. Nous n'avons pas, je crois, a retenir ceux que l'on apprécie auprès de nous, c'est a nous de les rejoindre, là-bas, en des jours lointains.

La marche avait continué jusqu'au cri perçant de Floyr qui l'avertissait d'une présence connu. Levant les yeux de l'autre coté de la rive il vit, en communion, Enoriel.

Il laissa échapper en espuar, un remerciement a sa mère, suivit d'une ode d'amour a la nature, comme si il venait de revenir auprès de sa véritable famille, la confrérie des gardiens sylvestre.

Un léger signe de tête suffit pour saluer le druide. Même a cette distance, ce dernier entrevit un rarissime sourire qui perdura un certain temps dans le visage plus radieux du dirigeant des gardiens errants. Une douleur se fit ressentir, une douleur moral, il savait que Enoriel avait perdu Khell et il en comprenait toute l'ampleur psychologique que cela pouvait apporter au jeune elfe sauvage.

Yvhann était mal a l'aise devant un tel spectacle, il n'avait jamais été le meilleur pour les réconforts, Narvarth pouvait en témoigner plus d'une fois. C'est alors qu'il leva son bras gauche pour inviter Enoriel a les rejoindre. Se signe pouvait aussi bien réconforter le druide en peine, ou bien le harcelé se qui le mettrait dans une colère noir. Le druide-rôdeur avait prit une chance, soit le peiné sentimental se réconfortait d'un tel signe, soit il voudrait régler cette peine a la façon des sauvages de la haute forêt, une bonne rixe entre eux libérerait la tension accumulé. Ça, c'était ce qu'il souhaitait et aimerait. Enoriel était différent, Préférant les solutions plus posés qu'une rixe.

Regardant Narvarth auprès de lui, un éclat de rire sorti, inapproprié a l'instant, mais le fait de voir la binette du Hin devant la rencontre qu'il venait de faire et de le voir échapper le contenu de son sac improvisé, fut le baume de joie du moment.

Il n'avait pas a redire, le hin lui devenait de plus en plus sympathique.

Yvhann changeait, il le savait, peut être que la présence de son compatriote auprès de lui le rendait plus sentimental, plus sociable... Une chose était sur, il devait se reprendre, car pour lui la sentimentalité, était une tare a la vigilance et ça, il ne pouvait se le permettre.

Mais la, sur le moment, il en appréciait l'état qui le rendait plus léger, plus semblable aux siens.

Il n’avait pas de recul sur l’idée de la mort, il en était conscient c’est pourquoi il ne s’offusqua pas lorsque réconfortant Yvhann avait cherché à atténuer les pensées funestes du sagespectre.
Parmi les siens, Narvarth était un adulte, qui sans avoir forcément trouvé sa place pour aider le Clan, était considéré comme responsable et efficace, comme tout un chacun son avis comptait, et pour la simplicité de la vie dans les Clan des Languelion, ça suffisait amplement, mais en cet instant face à la vision des choses de cet être ayant vu défiler tellement plus de décennies que lui, il ne pouvait se permettre l’impertinence de réagir sur ces propos concernant le passage de la mort.
Il garda donc pour lui le fait que chez les siens, il était très mal vu de mourir sans descendance où avec une descendance non indépendante, il en allait du bien être et de la pérennité de toute la tribu.
Cela dit, lorsque la fatalité frappait comme elle venait de le faire en emportant le gnome il ne servait pas à grand-chose de faire preuve de regrets, le départ avait eu lieu et il ne serait pas ramené. Même s’il continuerait de penser à cette mort en plus des autres survenues les jours précédents, il essaierait de l’accepter jusqu’à tenir le fautif à portée de ses armes.
-Il serait si simple pour moi d’appréhender la mort comme vous la présentez.

Dans le Clan, c’était le shaman qui était en lien avec la mort et les rites funéraires, à plusieurs reprises, Narvarth avait put l’observer dans cette étape de fin de vie d’un Languelion, la peine à cette époque l’empêchait de suivre complètement les agissements du sage du Clan, mais peut être qu’en s’accordant à cette idée de mort comme étant une étape, le combattant aurait mieux compris les quelques enseignements qu’avaient tenté de lui inculquer le Veilleur.
S’il parvenait à s’affranchir de ses ressentiments face à la mort, le jeune Languelion atteindrait ainsi une autre étape de son enseignement pour le bien du Clan, mais avant d’en arriver là, il devrait s’entretenir longuement avec le vieux Chaman des Languelion.
En attendant, il ne pouvait que continuer d’avancer à la suite du Grugach

La réaction qu’eut Yvhann alors qu’il faisait signe à son comparse elfe sauvage perturba le sagespectre, déjà étonné de l’ampleur du sourire présent sur le visage du rôdeur-druide il ne comprit pas le changement en sourire crispé qu’il eut. Pour le hin, le chagrin de la perte de l’être mètre s’était légèrement estompé pour laisser place au plaisir de la retrouvaille et il ne savait que penser du changement d’humeur de son compagnon de cueillette.
Lorsque le Gardien Sylvestre se laissa aller à rire en regardant Narvarth, l’étonnement et l’incompréhension que ressentait le Compagnon des Marches ne firent que s’accentuer d’avantage. Ce n’est qu’en baissant le regard vers la raison de ce rire qu’il se rendit compte de l’étalement de sa cueillette, comprenant qu’il n’était pas directement l’objet de risée, il se laissa aller à goûter à cet instant d’euphorie passagère.

Enoriel avait très bien vu ses compagnons. Il avait même cru remarquer sur le visage de son comparse elfe sauvage, un sourire. Si rare chez Yhvann, cette marque de reconnaissance lui alla droit au coeur. Mais il ne pouvait pas les rejoindre. Il ne le devait pas. Même si retrouver ses compagnons et ainsi répondre au bras levé du rôdeur était très tentant et lui aurait permis de se remettre le moral au beau fixe, il savait très bien que cela ne serait qu'éphémère. Il ne fallait pas repousser l'inévitable indéfiniment. Il fallait qu'il soit fixer pour Khell. Par ailleurs, sans son compagnon de toujours, il était fort peu propable qu'il continue le voyage. Il fallait se rendre à l'évidence, Enoriel n'avait jamais connu que lui lors de ses voyages. Il était son frère, son compagnon. Il n'aurait certainement pas le courage de continuer sans lui, si loin de son foyer et des souvenirs qu'il représentait pour le jeune druide. Il fit néanmoins un signe de réponse, signifiant qu'il les avait aperçu. Il espérait au fond du lui qu'ils le comprennent et qu'ils ne s'insurgent pas de ses priorités. Car oui, sans quel nul doute ne soit permis, Khell représentait mille fois plus à ses yeux que n'importe quel enfant disparu ou encore qu'un traître drow. Il savait que cela était contraire à l'Equilibre mais Khell était la seule famille dont il était sûr, il y a de cela quelques heures à peine, qu'elle était encore en vie... Sa mort serait un fardeau tel qu'il pleurait déjà rien qu'en l'imaginant...

Il entreprit à nouveau de se concentrer, essayant d'occulter tout bruit environnant, même les cris stridents du faucon d'Yvhann. Il devait savoir...

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
2 flammerige 1372 (CV)

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MJ
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es vêtements humides, le druide regardait sans trop y croire Yvhann et Narvarth de l’autre côté de la rive. Il avait vu le gardien errant lui faire signe de le rejoindre mais Enoriel, bien qu’heureux de revoir ses compagnons ne pouvait décemment les rejoindre, le doute et l’angoisse qui s’étaient emparés de son cœur ne s’effaceraient pas tant qu’il ne saurait pas ce qu’il était advenu de Khell.

¤ Il faut que je sache. »

Le Grand Arbre ne pouvait le laisser sans réponse, pas après tout ce qu’il avait vécu, il fit un nouvelle fois le vide dans son esprit, et là petit à petit les contours d’une vision prirent forme, d’abord cotonneuses, indistinctes puis plus lisibles. Enoriel distingua des murs de pierre dont certains en ruines couvert de lierre. Sa vision glissa vers les berges d’un cours d’eau et c’est là qu’il le vit. Khell allongé tout son long sur une petite plage de galets, le poil trempé, la gueule ouverte la langue qui pendait. Le front du druide se plissa, il se concentra encore et eut juste le temps de voir que le flanc du loup se soulevait à un rythme régulier….Et la vision prit fin. Enoriel ouvrit les yeux.

vhann et Narvarth restaient dans l’expectative. Enorieln’avait pas répondu à leur appel de les rejoindre. Chose étrange et il fallut attendre quelques minutes pour que le druide se décide enfin à se lever jeter un dernier coup d’œil en direction des arbres où reposait le défunt Notar puis il sauta dans l’eau pour rejoindre ses compagnons. L’eau froide le tétanisa, mais il n’en eut cure. Le cœur battant, le druide ne pouvait nier qu’il était heureux de retrouver des visages connus et solagé de savoir que son compagnon était vivant quelque part.

Yvhann tendit la main à Enoriel et l’aider à se hisser sur la berge. Le druide, le souffle court remercia d’un signe de tête le grugash mais déjà, Yvhann était ailleurs. Le Ly’Aégésyr des Gardiens Errants ne prononça que peu de mots mais invita Enoriel à les suivre pour se retrouver auprès du feu et s’accorder un bref mais goûteux repas avec les merveilleuses trouvailles du sagespectre, il fallait maintenant aller de l’avant même s’il compatissait pour son frère de Thüldae, il leur restait à punir de drow et ses sbires.

Enoriel, se laissa aller à faire quelques confidences sur ce qui lui était arrivé, la découverte de Notar et sa sépulture, la perte de Khell et enfin ce qu’il venait de découvrir.

Le chemin du retour ne fut pas long et ils retrouvèrent le Haut-Elfe en train d’apprendre des rudiments d’espruar à un nain. Spectacle insolite à coup sûr ! Lorsque Aël’Telàwërith et Mirtzar se redressèrent, les réactions des uns et des autres divergèrent. L’elfe doré resta presque impassible tandis que le nain d’or se précipité sur les nouveaux arrivant et découvrit mortifié l’état peu ragoutant de l’elfe sauvage.

- Bien bien ! Je crois que notre feu va vous permettre de reprendre contenance Enoriel ! Quelle joie de vous revoir en un seul morceau.

Le Molosse préféra se rendre utile que de s’atermoyer. C’est là que son estomac cria famine en émettant des gargouillis sonores.

Tranquillement assit sous la voute sylvestre, au son du cours d’eau qui coulait à quelques pas de là. L’Ar’Tel’Quess avait finalement accédé à la demande de Mitzar, qui s’était montré à la hauteur des attentes du Faernsuor vis à vis de la loyauté du nain envers des elfes du groupe. En même temps, le serviteur de Corellon savait qu’il ne délivrait aucun secret pour le moment. L’apprentissage serait long, et ça n’engageait pas à grand-chose d’apprendre quelques mots.

La leçon fut de toute façon interrompue par l’arrivée d’Yvhann et de Narvarth, mais pas seulement. Enoriel était avec eux. Aël’Télawërith se leva sous l’effet de la surprise. Le cœur du Ar’Tel’Quess venait de faire un bond dans sa poitrine. Le prêtre-mage leva son visage vers les cieux, en remerciant Corellon d’avoir accédé à sa prière.

Mitzar se précipita vers le groupe en laissant exprimer sa joie de façon très primitive. L’elfe doré quand à lui, resta là debout, droit et fier. Il était comblé de joie à la retrouvaille d’un Tel’Quess en vit, et visiblement en bonne santé. Même si les débuts entre lui et Enoriel avait été difficile. Il était le sang de Corellon, et s’était tout ce que le Haut-Elfe voyait.
Aël’Telàwërith adressa un large sourire aux deux elfes. Ce serait tout de ce qu’ils verraient du soulagement et de la joie de l’elfe du soleil. Son rang, et son éducation lui interdisait d’être trop démonstratif. Et de toute façon, ce n’était tout simplement pas dans sa nature.

Le Faernsuor plaça sa main droite sur son cœur, et inclina la tête.



Le prêtre plongea son regard lavande dans celui d’Yvhann, avec un léger mouvement sec de la tête. Son serment, n’avait plus lieu d’être puisqu’Enoriel était là, debout parmi eux. Puis, il regarda profondément avec intensité l’elfe prodigue. Il y avait quelque chose, qui avait changé chez le druide. Pour Aël’Telàwërith ça ne pouvait pas être la perte de Notar, il y avait autre chose. Alors, les yeux du Ar’Tel’Quess fouillèrent les alentours directs. Khell n’était pas là. Et c’était étrange. Le serviteur du Premier de la Seldarine n’avait jamais vu le druide sans son fidèle compagnon. Il comprit alors ce qui avait changé, chez le Sy’Tel’Quess. Etant étranger à ce genre de relation, Aël’Telàwërith laisserait à Yvhann le soin de soutenir son compagnon de leur Confrérie.

Perturbé par sa rêverie, et par le drame qui frappait son cousin, le prêtre se détourna de ces retrouvailles pour aller vers son sac, et s’asseoir près du feu. L’air lointain, perdu dans ses pensées Aël’Telàwërith avait tout de l’être insensible, et distant.

Au regard d'Enoriel, Le Ly’Aégésyr des Gardiens Errants, comprit prestement la gravité des sentiments de son compatriote. Ne cherchant pas à pousser plus loin sa missive de les rejoindre, le grugach s'agenouilla auprès de Narvarth pour l'aider à ramasser le contenu nutritionnel de leur cueillette.

Intérieurement, un vent frais pensait les plaies nouvelles qui se refermaient aussi rapidement qu'elles étaient apparut.

Seul bémol et constat, Notar n'était plus. Les yeux avisé du druide-rôdeur avait remarqué un petit talus au pied d'un arbre majestueux aux formes gracieuse. Un choix d'élite qu'Enoriel, avec si peu, avait sut choisir dans se décor pittoresque, pour un être passionné de nôtre nourrisse, qui s'était montré brave et courageux. Un autre amant de la nature qui avait trépassé...

En aidant l'être-mètre, Yvhann s'aperçut que les champignons ainsi que les baies, avaient été cueillit avec adresse. Il tut le compliment qui était destiné à son cueilleur quand il vit Enoriel traverser les eaux froide de la rivière.

S'approchant de lui, une main tendu, un signe bref mais contenant, en disait amplement.

Une fois de retour, il reçu la semblable du noble, ce dernier faisait sûrement allusion au serment qu'il lui avait fait part, auparavant.

C'est seulement au moment qu'ils furent tous autours du feu que le dernier des Yössmar prit la parole...

-D'après Enoriel, Khell serait sur les bords de la berge, une fois reput, je considère qu'il serait judicieux d'aller à sa rencontre, le soigner si besoin est et de repartir au plus vite. -

Une gravité se dessinait sur les traits sévères du grugach puis ...

-Rylack doit avoir resté dans son embarcation avec les enfants, il n'aurait pas voulut les perdre aussi facilement dans les hautes herbes présente. Il sera très difficile de les pister, d'ailleurs, jusqu'à présent je n'ai rien aperçut de leurs passage.-

Encore une fois son faciès se rembrunit...

- Il serait judicieux que l'on se séparent, chaque groupe sur une berge pour un certain temps, mais est là, je crois, le but de notre fourbe devançant. -

Pensif, il s'imaginait être à la place du vil avec des enfants en charge, sans grande misère, il put aisément se faire quelques scénarios puis il leva les yeux sur Floyr.
* Si au moins il n'avait pas cette brume, Floyr pourrait nous aider à les repérer et Khell avec le bout de tissus,... Peut-être!? *

Le goût sublime des champignons mélangé avec quelque baies étaient mémorable, la saveur persistait longtemps et laissait une sensation de bien être. Puis soudain, voyant les baies disparaître rapidement, le druide-rôdeur psalmodiait des paroles fluides au consonances naturellement humaine avec une teinte toute elfique en fin de prononciation et ce, avec les mains au dessus des dites baies. Ils auraient besoin de consistance dans leurs estomacs dans l'avenir et le temps leurs étaient précieux, la chasse prenait plus de temps que la cueillette, les baies avaient toujours été un élément précieux en forêt, leurs survit en dépendait.

Il remercia silencieusement Sylvanus quand soudain son tatouage de dragon jaune se mit à le démanger, sa vigilance prenait encore une fois le dessus et suite à son sort, il se leva, arc en main, pour observer les berges devant lui. Il aperçut le bon travail du nain, là, étendu au sol près des barques et se remémorant son arrivé avec l'être-mètre et Enoriel auprès du feu, il sourit du spectacle qu'il avait vue... Aël'Telawërith Eowëlathaèldir, serviteur du premier de la Seldarine, descendant du clan d’Aëryndra de Cormanthyr, apprendre à Mirtzar, seul représentant du fière peuple, les rudiments de l'espuar.

Sa pensée revenait à sa rêverie du soir précédant, il fut confus, le monde avançait à grand pas, il évoluait plus vite que leurs principes, le monde était plus vaste que leurs certitudes...



Baies nourricières, vigilance.

Il aurait du exulter de joie, laisser sortir son allégresse mais il n'en fit rien. Peut-être parce qu'il savait tout au fond de lui que Khell était encore en vie, peut-être parce qu'il avait confiance dans le Grand Arbre, dans l'Equilibre et qu'un de ses serviteurs les plus dévoués ne pouvait décemment pas souffrir ainsi, mais il garda son calme et son sang froid. Khell, son compagnon de toujours était là, quelque part, non loin de l'endroit où lui et ses compagnons avaient échoués. Avec l'aide d'Yvhann et de son compagnon à plumes, ils devraient le retrouver rapidement et ainsi éviter de perdre plus de temps. Enoriel était soulagé, heureux et leur mission n'avait plus qu'une petite place dans son esprit à l'instant présent. Il savait qu'ormis son comparse elfe sauvage, les autres ne comprendraient pas vraiment l'importance qu'avait le loup à ses yeux. C'est pour celà qu'il resta evasif même s'il ressentait le besoin de leur expliquer ce qu'il s'était passé. La chaleur du feu et les baies invoquées par Yvhann aidait encore le druide à retrouver son calme naturel et sa paix intérieure. Profitant que chacun se restaurait et se reposait en attendant de prendre une décision quant à la recherche de Khell et du drow, Enoriel prit soin d'adresser une prière à Rillifane Rallathil afin de le remercier de l'avoir prévenu et de le soutenir dans l'épreuve qui était actuellement la sienne. Cela fait, il se releva et chercha autour de lui pour essayer de distinguer quelquechose qui pourrait se mettre en relation avec sa vision.

Second jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
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MJ
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e séparer ! Je crains maître Yvhann qu’il s’agisse là d’une mauvaise idée, oui, d’une très mauvaise idée !

Mirtzar avait dit cela sur un ton abrupte, accentuant chacune de ses paroles et dès qu’il vit les visages des deux elfes sauvages se tourner vers lui, il préféra les affronter du regard et rapidement s’expliquer pour ne pas laisse la voie ouverte à d’éventuels malentendus.

- Depuis que nous sommes à la poursuite de ce voleur d’enfants, nous affrontons de grands dangers pour le rattraper et sauver ces enfants et cela au prix de la vie de plusieurs des nos compagnons. Nous sommes certainement plus fort unis face à l’adversité que séparées !

Le nain d’or parlait avec force et conviction.

- Nous séparer équivaudrait…à nous suicider. Nous devons nous concentrer sur la seule chose à faire ! Rattraper ce Rylack et récupérer les enfants !

Narvarth se plaça à ses côtés et fit un geste de la main, englobant ce qui l’entourait.

- Je suis d’accord avec Mirtzar, il ne serait guère prudent de nous déplacer dans ces conditions, nous sommes en terre inconnue et nous devons rester grouper.

Non loin de là, assis près du feu, l’elfe doré avait écouté cet échange….