۞ Île et Naufragés ۞

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel Nuageux, rafales fortes de vent, clair au loin.
Moment: Aube


Alatarielle

Au bout d'un moment qui sembla une éternité à Alatarielle, le temps se calma. Toujours agrippée à son mat Alatarielle dérivé sur une longue distance. Luttant contre la fatigue.
Au loin elle aperçut une île, dont elle savait que le navire avait évité de s'en approcher à cause des récifs. Le courrant la menait droit vers cet îlots inconnu, s'agrippant de toute ses forces à un gros morceau de mat, elle mit tout ce qui lui restait d'énergie afin de se rapprocher de l'île.
Au bout d'un moment, elle put poser ses pieds sur le sable peu profond. Et c'est à bout de force qu'elle arriva sur la plage. Pour s'y endormir immédiatement de fatigue.

Mais son sommeil fut de courte durée, ses vêtements humides la frigorifiaient. L'aube, se levait, elle n'avait du dormir qu'une heure ou deux depuis son arrivé sur cette île. Le ciel encore nuageux était clair. Peut être pourrait-elle faire sécher ses vêtement dans l'après midi. L'eau n'avait pas montée depuis son arrivée, à vrais dire le niveau avait sans doute diminué car elle n'avait plus les pieds dans l'eau.

Soudain un étrange bruit se fit entendre, comme un sifflement. Plus loin sur la plage, une forme humanoïde venait d'apparaître.


Nice


Le temps et l'espace semblèrent s'interrompre alors qu'elle traversait le portail. Pour reprendre soudainement sur une plage. Mais étrangement c'était l'aube, se pouvait-il que le voyage l'ai fait voyagé dans le temps? Nice s'aperçut aussi que le sort de domination qui avait embrouillé son esprit avait cessé. Elle était là, sur une plage dans une tenue sublime, son sac sur le dos et… Non, elle ne l'avait plus, le curieux objet circulaire de Bedwin avait disparu. Se pouvait-il qu'il l'ai récupéré? Elle n'en savait rien, à vrais dire elle ne savait pas non plus où elle se trouvait. Un rapide coup d'œil lui indiqua qu'il avait plut très récemment, et le vent soufflait encore très fort sur les arbustes derrière elle. Tournant la tête, elle vit une petite masse noire à quelques mètres sur la plage.

ncapable de résister au sort qui l'avait entravée, Nice ne pu même pas dire un mot à Bedwin avant de passer ce portail magique. Même si Bedwin semblait toujours sur de lui lorsque Nice l'avait quitté, elle ne savait pas s'il pourrait s'en sortir ou non. Etait ce du bluff pour impressionner Felds ou était il réellement si puissant, il avait même menacé de faire disparaître ce marchand pour qu'il n'y ait point de témoin. S'il était vraiment si puissant, elle aurait laissé un témoin de sa puissance ainsi d'autre Felds aurait réfléchit à deux fois avant d'essayer de le défier.

En tout cas, elle venait de constater qu'elle était toujours aussi vulnérable aux sorts de contrôle mental. Elle avait toujours eu horreur de cela lorsque le shaman de la tribu la contrôlait pour lui faire les sales besognes, lorsqu'elle se faisait prendre la main dans le sac. Le pire, c'est que cela lui coûtait cher cette fois ci, elle ne savait pas où elle avait atterrit, mais de toute évidence elle se trouvait loin de Luskan. Le sable était mouillé et il n'avait pas plut récemment dans la région. A moins que ce portail l'ait également fait bouger dans le temps? Elle ne connaissait pas grand chose à la magie a part le fait d'avoir apprit à contrôler certains objets magiques de faible pouvoir avec Elvith. En tout cas, elle qui souhaitait s'engager dans la guilde des Exilés, elle pouvait faire une croix sur le rendez vous qu'on lui avait donné.

¤Allons ma fille, ne perds pas courage!!! Voilà ce que m'aurait dit Elvith ou Yeana, quoique ce dernier m'aurait mit une bonne baffe en prime. ¤

Cette pensée la fit sourire, elle n'avait quitté son ancienne vie que depuis peu. Mais elle avait vécu tant de chose depuis que cela lui paraissait des siècles. Son séjour à la cité de Luskan avait décidément été florissant et riche en expérience. D'abord cette filature quasi permanente par la confrérie des arcanes, ses recherches et sa rencontre avec la guilde des Exilés par l'intermédiaire de ce marchand peu commun. Et enfin cette rencontre avec Bedwin et ses deux ennuyeux compagnons, finalement il y en avait au moins qui semblait être de son coté, même s'il ne lui a pas été assez utile de toute évidence.

Et alors que la roublarde voulait regarder ce disque qu'on lui avait fait amené loin de Bedwin, elle s'aperçut qu'en faite elle ne le posséder plus. Elle fouilla rapidement sur le sol autour d'elle afin de vérifier s'il n'était pas tomber lors de son arrivée par le portail. Le magicien aurait il réussit à le récupérer? Ou cet objet était il lié à lui par un moyen magique? Elle n'en savait rien, mais elle trouva réellement dommage de ne plus l'avoir en sa possession pour examiner cet objet et apprendre à s'en servir, cela lui aurait bien plus.

- Dommage, cela aurait pu m'être utile un de ses jours. Bon voyons, un peu où je suis vraiment tombée.

Nice regarda de nouveau autour d'elle et fut surprise de voir que la forme noire qu'elle avait vue tantôt semblait avoir bougée. Elle regretta d'être sur une plage, difficile de se camoufler derrière un grain de sable. Et avec le soleil qui pointait le bout de son nez, difficile de se cacher dans les ombres. Mais autant utilisé celui-ci à son avantage, la dague toujours à la main, elle la camoufla puis s'approcha de cette forme en restant entre le soleil levant et la masse sombre, afin d'aveugler partiellement celle-ci. Restant à bonne distance, afin de ne pas paraître hostile, elle essaya de voir de quoi il s'agissait.

e visage sur le sable durcit par l'eau, la jeune femme peinait à reprendre ses esprits, bien que les quelques heures où elle avait tenté de récupérer quelques forces sur la plage semblaient lui avoir été tout de même été profitable, c'était maintenant le froid qui avait complètement engourdi ses membres et la laissait comme clouée au sol. Le bruit qu'elle n'arrivait pas à identifier l'inquiétait mais à présent elle n'entendait plus rien à part le vent bruyant et le ressac de la mer. Les autochtones de l'île qu'ils soient pirates ou autres racailles, face à une cible aussi moribonde qu'elle, l'achèveraient dans l'instant, pour récupérer ce qui restait de son équipement au même titre que tout les restes du navire qui s'échouerait bientôt sur leur plage. La guerrière porta la main à son arme presque instinctivement pour voir si elle était toujours dans son fourreau mais ce geste fait alors que le froid paralysait ses mains jusqu'aux ongle, lui parut d'une lenteur alarmante, s'il y avait danger, elle ne donnerait pas cher de sa peau. Il lui fallait réagir et vite, la jeune femme tenta de se relever enfonçant ses doigts dans le sol et en emmenant une poignée avec elle. Elle regarda dans la direction où le bruit provenait pour voir une silhouette féminine qui se rapprochait.

Les cheveux poisseux d'Alatarielle, plein de sel et de sable s'il n'étaient pas collés à son visage et à son cou volaient dans le vent telles la chevelure de serpents d'une gorgone lui donnant une allure plus pitoyable qu'effrayante. Méfiante la chondathienne dégaina son arme et chercha des yeux une éventuelle échappatoire mais sur cette plage il n'y en avait pas. Tout au moins pour le moment. Il ne semblait pas y avoir d'autres personne non plus, hormis elle d'eux. Ni même le corps d'un autre naufragé de la Scythie... Les malheureux... Alatarielle chassa les images des visages terrifiés qu'elle avait vu disparaître dans les flots déchaînés de la mer des étoiles déchues ce n'était pas le moment d'y repenser... Elle décida d'attendre pour voir qu'elle serait la réaction de l'inconnue qui s'approchait lentement à moins que ce ne soit prudemment. La pointe de son épée courte dirigée vers le bas, au moindre signe d'hostilité la guerrière chargerait.

- Ne croit pas que je te laisserai me voler ce qui qu'il me reste si c'est ce que tu cherches !!! Mon bâteau a coulé au large, les restes échoueront tôt ou tard sur cette plage, tu pourras prendre ce que tu veux ! Mais si tu viens porter secours alors j'accepte ton aide. Cria la guerrière pour se faire entendre malgré le vent et préférant prévenir l'autre femme qui se rapprochait de plus en plus qu'elle se battrait s'il le fallait. De toute manière, Alatarielle ne se sentait pas la force de courir pour se sauver. Elle fit toutefois quelques pas pour retrouver de la sensibilité dans ses membres inférieurs. Ses bottes étaient pleines de flotte, chacun de ses pas s'accompagnait d'un bruit étrange.

out en s'approchant, Nice sentit le vent venir du large s'engouffrer dans la partie entrouverte de sa robe et caresser ses jambes totalement nues sous celle-ci, laissant monter en elle comme un appel. La roublarde aurait bien souhaité prendre plus de temps pour mieux ressentir cette appel, malheureusement en se rapprochant Nice constata que la forme se relevait être une femme, qui bien qu'apparemment affaiblit vu ses mouvements lents et ses difficultés à se déplacer venait de sortir de son fourreau une épée. Cette épée bien que pointée vers le bas, restait tout de même dangereuse dans les mains de ce qui semblait être une combattante. Et fatiguée ou non, celle-ci savait certainement mieux se battre que la roublarde surtout dans la tenue dans laquelle elle se trouvait actuellement.

¤Cette tenue?? Mais oui, pourquoi ne point m'en servir à mon avantage.¤

Nice venait de trouver une idée remarquable, elle venait de se faire passer pour une barbare auprès des étudiant en magie de Luskan, pourquoi ne pas profiter de ce changement de vêtement pour changer de rôle également. Et qui pouvait se balader seule sur une plage desserte dans cette tenue a part une mage justement. Voici un nouveau rôle qu'elle pourrait prendre, surtout après en avoir quitter quatre, il y a quelques minutes et surtout en venant juste de sortir d'un portail magique.

Alors que Nice allait lui intimer de baisser son arme sans quoi elle userait de ses pouvoirs, l'humaine s'adressa à elle. Apparemment elle venait de s'échouer ici, ce qui expliquait son état de faiblesse. La roublarde se serait bien retournée pour vérifier si d'autres morceaux de ce naufrage étaient dans l'eau, mais cela aurait laisser une trop grande marge de manoeuvre à la naufragée qui se trouvait devant elle. Avec ce qu'elle venait de vivre à Luskan, Nice n'était pas prête à donner sa confiance rapidement et le fait de voir l'arme entre les mains de son interlocutrice n'était pas fait pour aider non plus. Il fallait apaiser la situation, sans quoi les deux femmes resteraient chacune sur leur position de garde ou pire finiraient par se battre sans aucune raison.

- Vous me demandez de l'aide mais vous tenez votre arme en main, chère demoiselle. Ceci ne m'aide pas à vous faire confiance et je vous prierais de garder vos distances avec celle-ci en main, si vous ne voulez pas goûter de mes sortilèges.

La roublarde avait dit cela sur un ton neutre, ne voulant pas énerver la jeune femme. Sentant toujours le vent lui caresser la peau, Nice sentit que celui-ci était tout de même frais. Bien que ceci ne la dérangea pas, pour la naufragée, trempée jusqu'au os, cela devait lui être pénible. Si elle ne voulait attraper la mort, il lui faudrait se mettre soit à l'abri du vent, soit faire un feu. Il y avait bien du bois suite au naufrage, mais il était aussi trempé que la jeune chondathienne, de plus Nice n'avait rien pour allumer un feu sur elle. Elle n'avait point prévu cette balade sur la plage en ce levant ce matin.

- Ce que je peux vous proposer, c'est que nous vous trouvions un abri afin que vous vous mettiez à l'abri du vent et peut être vous faire un feu pour que vous puissiez vous réchauffer et sécher vos affaires. Du moins, lorsque vous aurez rangé cette épée dans son fourreau.

latarielle n'avait pas vu la dague de la jeune qui devait être habilement dissimulée dans une de ses manches amples et après avoir jaugé la femme qui semblait ne pas vouloir se montrer agressive, la chondathienne décida de faire confiance et rengaina son arme dans le fourreau au dessus de son épaule. Ces quelques nouveaux mouvements lui permirent de se rendre compte qu'elle récupérait assez vite de la nuit infernale quelle venait de passer, tout au moins sur le plan physique. Néanmoins, elle avait toujours envie de vomir et sa tête lui tournait annonçant une horrible migraine. Son armure de cuir souple imbibée d'eau par endroit ne demandait qu'à être ôtée, tout comme sa chemise en dessous. Un abri et un feu, c'était vraiment ce qui lui fallait et le plus tôt serait le mieux, grâce à cette femme ce serait bientôt chose faite.

Maintenant qu'elle n'était plus qu'à quelques mètres l'une de l'autre, Alatarielle voyait à qui elle avait à faire, la femme devait être plus jeune qu'elle de quelques années, elle s'était exprimée en commun, avec un accent qu'elle n'identifiait et qui rendait difficile la compréhension de certain de ses mots sans toutefois nuire au sens des phrases. La robe fendue laissait entrevoir une jambe galbée, peu musclée, qui allait de pair avec le reste de sa silhouette fine et belle qu'on aurait pu penser être frêle si la comparaison était faite avec la guerrière. Son visage lui semblait familier, une impression de déjà vu certainement trompeuse, à moins que ce ne soit dans une autre vie... La jeune femme arrêta de dévisager celle qui se disait lanceuse de sorts, le froid et surtout le vent rappela à Alatarielle qu'elle avait besoin d'être réchauffée...

- Je me nomme Alatarielle Eldanel et j'étais combattante embarquée à bord de la Scythie qui joignait Procampur à Telflamme. Je ne connais rien ni personne ici hormis les histoires de pirates sanguinaires. Où se trouve ta demeure sorcière ? Vis-tu dans un village ? Alatarielle voyait maintenant d'un bon œil cette nouvelle rencontre, si effectivement il y avait des villages pirates sur cette île, connaître quelqu'un qui y vivait était sans doute le meilleur moyen d'éviter d'être étriper à la première confrontation. Toutefois il fallait rester méfiante, la guerrière le savait et son arme rapidement rengainée pouvait rejaillir aussi vite.

Elle se décala pour voir l'empreinte de son corps dans laissée dans le sable et surtout si rien ne s'était échappé de son sac à dos avec la cape en laine sur le dessus en principe tout avait du rester à l'intérieur mais elle avait tellement était ballotée dans la tempête que tout était possible. Il était nettement alourdi par l'eau de mer et dégoulinait mais Alatarielle se doutait bien qu'on ne lui avait rien ajouté dedans. Cette dernière pensée, un peu idiote lui redonna le sourire l'espace d'un instant.

a combattante avait rangé son arme ce qui rassura un peu la roublarde. En revanche, elle pu constater que la femme avait remis son arme au fourreau plus aisément que lorsqu'elle l'avait sortit, ce qui prouvait qu'elle devait être de bonne constitution car ses gestes avaient l'air de plus en plus assuré. Néanmoins, malgré la journée qu'elle venait de vivre qui l'inciter peu à la confiance envers autrui, la jeune illuskienne avait une curieuse envie de faire confiance à cette femme. La naufragée ayant rangée son épée, Nice décida d'en faire autant mais sans montrer à sa nouvelle compagne qu'elle avait habilement dissimulé sa dague le long de son bras tout en l'ayant en main prêt à l'emploi. Elle fit donc tourner sa dague dans sa main avant de la ranger dans son autre gant.

- Bien nous voici dans de meilleurs conditions pour apprendre à nous connaître et peut être nous faire confiance. On m'appelle Danae comme cette barbare Tuigan qui a mené une révolte dans l'est du Narfell.
Et je vous prierais de ne pas me confondre avec une vulgaire sorcière, on se moque déjà assez de mon prénom de barbare à l'académie, je suis une mage de Luskan. Et si vous aviez été en meilleur forme, vous auriez pu constater que je suis arrivée ici par un portail magique, je ne suis pas de cette île.

Nice avait volontairement parler de Luskan pour voir la réaction de la femme devant elle, car elle ignorait totalement ou elle se trouvait. Ses connaissance géographique s'arrêtaient aux territoires du clan du Poney Céleste et de la route jusqu'à Luskan. Au delà, ces connaissance étaient nulles, elle était d'ailleurs bien décidé à pallier à ce problème aussi rapidement que possible. Il lui faudrait trouver une carte et apprendre un peu la place de toutes régions en ce monde, si elle avait quitté ses compagnons barbares, ce n'était pas pour devenir sédentaire.

- sur un ton embarrassé Néanmoins je suis comme vous, apparemment, perdu sur cette île. Puisque le portail n'était pas sensé m'amener ici, mais sur le port de Luskan pour y prendre un bateau justement. D'ailleurs savez vous quel est cette île et quel date nous sommes? Car j'ai passé ce portail en début d'après midi et me voilà au matin.

¤Tymora n'ayant pas fait grand chose pour moi, aujourd'hui elle pu se donner la peine de faire en sorte que ce portail aléatoire m'y amène.¤

Cette pensée fit sourire Nice, car de toute évidence la Dame de la chance l'avait complètement ignorée de toute la journée. Quoique, c'était peut être elle qui lui avait fait prendre cette boussole dans le magasin, celle-ci lui serait certainement utile s'il n'y avait pas de village ou ville dans les environs. Regardant la femme devant elle, Nice se dit que finalement Tymora avait du être occupé à sauver celle-ci. Car de toute évidence elle avait eut de la chance de se sortir vivante d'un naufrage.

Restant à une distance prudente de sa compagne, la pseudo mage commença à se rapprocher des terres, afin d'y trouver un abri pour sa nouvelle camarade de mauvaise fortune. Chemin faisant, elle essaya de repérer un abri au vent et un accès au terre, afin de trouver du bois pour faire du feu. En espérant que la femme avait de quoi en allumait ou sache en allumer un comme certains de ses anciens compagnons barbares.

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel Nuageux, rafales fortes de vent, clair au loin.
Moment: Aube

Après ce bref et tendu premier échange, l'urgence de trouver un abris, même léger, était au cœur des réflexion. Allumer un feu ne serait très certainement pas chose aisée aussi trouver le bon endroit était crucial.

Tournant leurs têtes vers les terres, les deux femmes s'aperçurent dans un premier temps que la plage était tout bonnement immense, et il faudrait bien parcourir plusieurs centaines de mètres avant de pouvoir atteindre la verdure. Après un rapide coup d'œil sur sa boussole, Nice put déduire que le vent, comme en ce moment même, devait provenir le plus souvent de l'est, le sable ayant peu à peu envahi les terres. Tout du moins c'était la seule explication qu'elle trouvait à cette plage immense. Au loin, juste avant que l'on ne passe du sable à la verdure, elle remarqua que les dunes étaient un peu plus hautes. Cela leur permettrait sans doute de se mettre à l'abri du vent.
Elle devina qu'après la plage venaient quelques buissons, et des champs d'herbes hautes et de ronces. Bien plus loin encore elle distinguait une forêt. La plage de sable était parsemée de petits îlots de verdure, et parfois un genêts semblait sortir on ne sait trop comment du sable. Mais l'herbe y était rachitique, et les buissons, souvent des acacia ou des genêts, en piteux état.
Le vent soufflait encore fort, et à la réflexion, heureusement pour elles deux qu'il avait plu abondamment, le sable humide ne s'envole pas. Autrement elles auraient très certainement été criblées de grains de sables.
Alatarielle, regardant à nouveau la mer elle constata que le niveau de l'eau avait rapidement et fortement baissé. La tempête avait très certainement accrue la marée. Le vent commençant tout doucement à se calmer, bien que quelques rafales les jetaient presque à terre, expliquant la baisse di niveau de l'eau.

Le soleil apparut lentement à l'est, ou plus exactement légèrement au nord est.

Minimap

latarielle suivait sa nouvelle compagne tentant vaguement de marcher à ses côtés sans savoir si elle pourrait tenir un rythme soutenu très longtemps compte tenu de son état de fatigue et du vent qui glaçait ses vêtements mouillés. La chondathienne connaissait le nom de Narfell sans jamais s'y être rendue mais pas du tout Luskan qui sans doute devait être une ville qui se trouvait dans la région des Terres Froides, autrefois le cœur d'un grand empire qui incluait le Grand Val, le Thesk et une partie du plateau de Thay. Comme elle l'avait supposée dans un premier temps la femme venait bien du nord du continent Faérûn même si elle l'avait plus imaginée du nord-est. Danae ne s'était toutefois pas considérée comme étant une tuigane au même titre que la guerrière qui était son homonyme, de toute façon elle n'en avait pas les traits caractéristiques, grands et bruns, portant souvent les cheveux en queue de cheval, musclés avec une peau légèrement bronzée. La voie dorée se prolongeait jusqu'au Vaste et il n'était pas rare de croiser dans les rues de Procampur ou Lirabar quelques marchands expatriés ou encore des esclaves barbares capturés après une tentative avortée d'invasion. Alatarielle savait qu'elle n'était pas une descendante des Nars non plus les différents peuples de ces contrées se ressemblaient trop pour que des habitants des terres froides puissent engendrer un enfant si différent... Perplexe la jeune guerrière ne put s'empêcher de relancer Danae sur le sujet après tout elle était une des rares chondathienne à partager le Vaste avec les damariens qui étaient majoritaires surtout à l'intérieur des terres.

- Attends ne marche pas si vite, il nous faut savoir où aller avant toute chose. Personnellement je pense que si cette île est habitée par des humains c'est sur la côte qu'ils nous faut chercher le moindre village. Si se sont des pirates de la mer des étoiles trouver leur point d'ancrage risque d'être plus difficile et il faudra certainement trouver une crique ou remonter l'embouchure de cette rivière que l'on voit plus loin au nord... Au fait Luskan n'est pas située dans le Narfell ? Alatarielle revînt à la hauteur de Danae rattrapant ainsi son retard et trouvant un prétexte au fait qu'elle ait du mal à la suivre malgré la robe que sa compagne portait. Elle ne sentait plus ses orteils qui après être restés des heures dans l'eau froide puis inertes sur la plage donnait l'impression à la jeune guerrière de marcher sur des moignons et de tituber à la manière des lépreux. Son lourd sac à dos n'arrangeait pas les choses. Prendre quelques heures de repos au moins pour la matinée devenait de plus en plus nécessaires. Le soleil venait de se lever, ils auraient tout le temps avant la tombée de la nuit de trouver quelque chose de mieux que le sol pour dormir.

- Je pense néanmoins que nous ferions mieux de nous diriger vers les hautes dunes là-bas cela nous donnera l'occasion d'avoir un nouveau panorama au moins de la plage et de la mer. Ensuite nous pourrons repérer le chemin le plus adapté vers la forêt et ramasser en chemin le bois de ces arbres à moitié mort... J'ai de plus en plus besoin de me réchauffer, la marche sous ce vent n'arrange pas les choses et je n'ai pas envie de mourir d'une mauvaise fièvre sur cette île inconnue. De plus, les îles du coin sont réputés pour être les repères de nombreux pillards de cette mer. Et je crois qu'il vaut mieux choisir le moment où nous allons les rencontrer plutôt qu'ils nous tombent dessus en voyant la fumée de notre feu sur la plage. Avec un feu couvert, et les arbres au dessus de nos tête nous serons je pense suffisamment discrètes. Si tu as une meilleures idée propose là, mais je doute que ta magie puisse te transporter ailleurs sinon tu l'aurais déjà proposé et ton portail semble s'être volatisé sans te demander la permission. Alatarielle ironisa, avec cette dernière réplique, sur ce qui était arrivé à Danae mais la guerrière espérait malgré les apparences que la sorcière puisse quand même faire quelque chose pour les sortir de cette situation qui n'augurait rien de formidable.

e dirigeant vers les dunes, la pseudo mage ralentit son pas afin que sa nouvelle compagne puisse suivre le mouvement. De toute évidence, même si elle semblait de bonne constitution et avait suffisamment récupérer pour ce mouvoir à nouveau. Celle-ci n'était pas un nain non plus et sa constitution avait des limites qu'il ne fallait mieux pas dépasser. Sans quoi, Nice perdrait rapidement sa nouvelle compagne de mauvaise fortune.

Lorsque la guerrière parla des pirates de la mer des étoiles, Nice fut perplexe, car elle ne connaissait pas cette mer. En même temps, elle n'en connaissait qu'une celle de la cotes des épées. Sa géographie se limitait au Val de bise, elle avait comprit, suite aux dires d'Alatarielle, qu'elle devait se trouver bien loin de Luskan. Resté à savoir la distance de ce "loin" qui de toute évidence devait être grande devant le fait que son "amie" ne semblait pas connaître Luskan.

Néanmoins, si elle devait monter sur les dunes dans cette tenue, il est vrai qu'elles pourraient voir à un peu plus loin à l'horizon et sans doute un peu mieux les terres qu'elles cachaient, mais Nice elle serait vue de loin aussi. Une robe verte sur une étendue de sable se verrait de très loin aussi. S'arrêtant net, elle se retourna vers Alatarielle.

¤Etrange, pourquoi après tout ce qui m'ai arrivé récemment, ai je envie de lui faire confiance? Est ce encore ce maudit sort qui agit sur moi? Il me faut garder un minimum de prudence, même si j'ai bizarrement envie de faire confiance à cette femme.¤

Posant son sac, la roublarde en sortit son armure, ses braies, sa cotte et enfin sa cape de laine bouillie qu'elle tendit à sa compagne.

- Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de te faire confiance, même si ma prudence veux que ce soit partiellement. Avant toute chose prend ceci, elle te réchauffera un peu et te protégera du vent partiellement.

Une fois qu'Alatarielle est prit la cape, Nice poursuivit tout en commençant à ôter délicatement sa robe, afin de ne pas l'abîmer, ni de trop la salir avec le sable.

- Je t'ai mentit en me faisant passé pour une mage, en tant que pas trop mauvaise comédienne ceci ditdit elle en riant légèrement. Cela afin de ne pas avoir à passer aux armes avec toi, car si je t'avais dit que je suis une aventurière qui ne rechigne pas sur les trésors, notre rencontre aurait sûrement été plus houleuse.

Puis rangeant soigneusement sa robe après l'avoir précautionnement pliée. Elle se laissa envoûter par les caresses du vent sur son corps. Malgré la force de celui-ci, Nice ne se sentait pas blesser par la puissance des rafales qui assaillaient son corps, mais au contraire s'en sentant comme transporter par elle. Si Alatarielle ne l'avait point touchée en ne la voyant plus réagir pendant un instant, son esprit serait sans doute toujours en train de vagabonder au grès du vent. Jamais le vent ne lui avait donné de telle sensation, en même temps jamais elle ne l'avait connue aussi fort. S'excusant de son absence auprès de sa camarade, elle commença à s'habiller des sa cotte, ses braies et de son armure de cuir héritage de la tribu du poney céleste.

- Voilà, ainsi je pourrais me mouvoir plus discrètement qu'avec les couleurs criardes de ma robe. Pour reprendre mes dires, le reste est malheureusement vrai, je suis bien arrivé ici par un portail magique de Luskan, mais sans même savoir où, ni quand je suis arrivée. Quand au Narfell, je ne sais pas ce que c'est, mes connaissances géographique s'arrêtant malheureusement entre l'épine dorsale du monde et Luskan.

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel Nuageux, vent fort et frais, clair au loin.
Température: environs 15°C
Moment: Aube

C'est à pas lent qu'elles atteignirent les dunes, ramassant quelques branche rêche tombée des arbustes rachitiques de la plage. Ceux-ci, malgré la tempête étaient à peine humide et cassaient facilement. En bref, exactement ce qu'il fallait pour démarrer un feu.
Une fois en haut de la dune la plus élevé, quelques mètre tout au plus, elles jetèrent toute deux un œil aux alentours.

La première déduction qu'elles purent faire, c'est que la plage sur laquelle elles étaient arrivées avait des dimensions véritablement gigantesques. En forme de croissant de lune, elle s'étendait en s'élargissant vers le sud. L'île Semblait monter en pente douce vers un sommet situé lui aussi au sud. Mais la forêt maintenant proche leur masquait la vue.
Au loin sur la plage de nombreux points noirs commençaient à s'activer, sans doute une espèce de phoque.
Entre la plage et la forêt, quelque soit la direction de leur regard, se trouvait une sorte de steppe composée de fougère étrange, d'une sorte de céréale, de nombreux genêts en fleurs formaient des bosquets au milieu d'arbuste de lavande plus petit. Et ça et là quelque ronce au rose rouge dépassaient de l'herbe épaisse. Dans cette steppe les seuls arbres étaient d'étrange acacia aux fleurs rouges dans lesquels de nombreux nids semblaient avoir pris places.

C'est alors qu'elles remarquèrent que la dune était en réalité appuyée contre de nombreux buissons. Une lutte entre les plantes et les éléments minéraux avait lieu. Le vent d'est poussant encore et toujours le sable vers l'intérieur des terres. Les branches d'un acacia semblaient prises dans le sable, mais en limitait la progression par la même occasion. Laissant ainsi un espace libre entre le sable et les fourrés. Certes c'était très exigu, et visiblement un animal à fourrure avait l'habitude d'y passer, mais c'était le seul abri face au vent frais qu'elle pouvait voir à proximité directe.

Le vent baissait petit à petit et l'île sembla s'animer avec l'apparition complète du soleil. De nombreux petit rongeur se mirent à courir dans les fourrés près des jeunes femmes. Quelques mouettes commencèrent à arpenter la plage à la recherche de crustacés. De la forêt loin au sud, un groupe d'étrange corbeau pris son envol. Et tout près d'elle, d'étranges moineaux à long bec qui nidifiaient dans l'acacia se mirent à chanter nerveusement.


Ce que vous voyez