۝ Une longue traversée ۝ (chapitre 3), Menaces

lottie dans le moelleux de la couche sur laquelle on l’avait déposée, Elloa avait perdu cet air figé et mourrant. Elle semblait à présent plongée dans un sommeil réparateur, les joues roses comme celle d’un enfant, et une respiration régulière rassurante. Son esprit après avoir vagabondé hors de son corps et sillonné dans le labyrinthe des souvenirs, se reposait également dans une quiétude sans songe. Son organisme avait depuis longtemps résorbé le poison qui avait infecté la jeune elfe, et une sueur à l’odeur acre, dernier résidu du venin, recouvrait son corps, rendant sa peau scintillante. Un battement de cils, un soupir d’aise, la grugash allait bientôt s’éveiller, transformée par ce voyage intérieur.

Loin au dessus des têtes, dans la fraîcheur de la soirée, le faucon volait, descendant en cercle comme s’il avait repéré une proie. Cependant, nul rongeur n’avait éveillé son appétit. Le rapace était redevenu rapace sans qu’aucun autre esprit n’interfère désormais avec son instinct. Pourtant, lui aussi avait changé à tout jamais. Il était désormais lié à une créature chevelue endormie dans un lit d’auberge.
Un battement d’aile se fit entendre, et l’oiseau fila au-dessus de Gonlam et des deux génasis. Il avait repéré la fenêtre derrière laquelle elle se trouvait et se posa délicatement sur le rebord. Sa petite tête intelligente oscillait, de droite à gauche, en avant en arrière, son regard perçant observait la scène qui se passait sous lui. Puis, il fit face à la vitre constituée de gros verres sertis presqu’opaques, et à l’aide de son bec, il se mit a frapper, encore et encore, battant des ailes pour garder son équilibre. Le vacarme que produisait cet insolent animal ne pouvait manquer d’éveiller l’attention de ceux qui respirait l’air frais du crépuscule. Et sans doute …de les étonner.

NARRATION

Premier jour de la Marée estivale année de la magie sauvage(01 puis 02 Flammerige 1372)
Lieu : Route entre Padhivers et Eauprofonde.
Temps : Ciel bleu parsemé de nuage.
Moment :nuit puis matin, d'environ 22h30 à environ 7h00

Radja jet de bluff 17 +5= 22 réussite vs Kern jet de psychologie 16+4 = 20 échec

Radja

Il avait facilement trouvé les salles réservé par la caravane L'un des grands dortoirs et une chambre avec deux lits. La petite chambre était gardée par deux hommes. Il ne put voir grand-chose d'autre sans attirer excessivement l'attention sur lui. Aussi il ne sut quoi penser à propos de cette information. Si ce n'est que les malades devaient être importants pour qu'on les veille ainsi. Lorsqu'il retourna dans la salle, Logan n'avait pas bougé, mais son regard était quelque peu différend. Il semblait inquiet, pressé, et impatient. Son regard passait des caravaniers, aux hommes qu'ils suspectaient de mèches avec Acska. Radja en conclus que son compagnon de route lui cachait quelque chose.

Il n'eu pas le temps de prendre la paroles que plusieurs hommes sortirent. C'étaient ceux que Jossan avait désignés comme "débauchés" par un "nouveau groupe", accompagné de l'homme qui avait parlé d'Acska.

«C'est louche.» Ajouta Logan. «Très louche, à mon avis ils en veulent à la caravane. On la suivra de loin afin d'en savoir plus. Moi aussi j'enquête sur Acska surtout depuis que je l'ai croisé. Je t'en dirais bien plus mais je ne suis pas sur de tes intentions. Je te fais confiance pour l'instant.» Le regard état dur mais franc. « Je te conseil d'aller dormir, m'est avis que la caravane partira tôt, très tôt demain.». Et sur ces mots il monta lui-même se coucher.

Arek, Lunarc

L'ambiance de la taverne repris peu à peu un cours "normal". Les joueurs jouaient, d'autres buvaient criant et pariant sur la victoire de l'un ou l'autre. Mais une certaine méfiance restait visible. Pour ceux resté dans la pièce principale, une déduction s'imposa, il y avait deux grandes tables l'une surpeuplé et agitée. Et l'autre, celle où ils s'étaient installés, bien plus calme avec eux se trouvaient quelques hommes, sûrement des marchands en tout cas bien plus riches que ceux de l'autre table.

Trois des cochers vinrent rejoindrent les autres, l'un venait des chambres, les deux autres de l'extérieur. Le repas fût rapide, et L'Exilé fit rapidement signe de monter aux chambres. Les tours de gardes allaient être longs.

Mussel jet de discrétion 20 + 10 -2 (armure)= 28 réussite vs
Jalyne jet de détection 8 + 3 = 11 échec vs DD échec
Abysse jet de détection 7 + 4 = 11 échec vs DD? échec
Golnam jet de détection 10 -1 = 9 échec vs DD? échec
Mussel jet de détection 13 +1 =14 vs DD? échec

Jalyne, Golnam, Jahëlo, Mussel

Ils s'étaient rapidement proposés pour remplacer les cochers à leur poste de garde. Mussel restant discrètement à distance. La nuit fut longue pour eux quatre car ils enchaînèrent deux tours de gardes sur les trois. Et bien que certains se reposèrent dans les caravanes de temps à autres, leurs petites pauses ne restaient que de courte durée.
Mussel de son côté ne s'offrit pas le luxe de fermer l'œil durant ces six heures qui avaient précédé une très longue journée. Veillant sur Jahëlo, il ne laissa rien au hasard, aussi fut-il quelque peut surpris, lorsqu'au tout début du tour de garde un groupe d'homme à la mine étrange sortir de l'auberge, en pleine nuit. Ils étaient armé et équipés et semblait jeter discrètement des coups d'œils vers les roulottes. Ils prirent le chemin d'Eauprofonde d'un pas rapide. Cela ne présageait rien de bon.

Il ne se passa pas grand-chose d'autre durant tout ce temps. Abysse se permit de prendre du repos plus longuement que les autres car il enchaînait un dernier tour de garde supplémentaire auprès d'Elloa, aussi il remonta dans les chambres suivit de loin par un Mussel toujours aussi discret.


Kern

Le tour de garde qu'il avait pris, quelque peut inconsciemment, fut lent, rien ne s'y passa vraiment. Lorsqu'il était monté, l'un des deux cochers lui avait proposé de le remplacer afin qu'il puisse aller manger. Il revint quelque temps après avec deux repas, puis se retira dans le grand dortoir pour s'y reposer. Entre temps, un homme était monté portant sur le dos un homme ivre mort. L'inquiétude de Kern lui fit noter se détail, mais au final l'homme redescendit, et l'inquiétude tomba. Il ne se passa pas grand-chose d'autre pendant les heures qui suivirent. D'autres hommes montèrent et prirent place parmi les chambres. Il en fut de même pour certains membres de la caravane. Mais peut de temps avant la fin de son tour de garde il entendit un commentaire ronchonnant.

Cornebois

« Foutrediable, mais qu'est-ce que je fait dans un lit?» Le teint du nain était livide et pâle, ses yeux jaunis, mais c'était bien Cornebois qui parlait ainsi. Un crispement de douleur le pris, et se tournant vers le cocher il murmura. « va me chercher L'Exilé, il faut que je lui parle!» -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

L'homme accouru et quelques instant plus tard, l'Exilé accompagné de poigne apparurent. L'Exilé congédia Kern lui recommandant d'aller se coucher au plus vite, car ils partiraient le lendemain.

Lunarc puis Arek

En temps qu'elfe la nature l'avait doté d'un avantage considérable sur ses compagnons, aussi une fois avoir bien dormi, l'elfe se leva et se rendit en avance auprès des caravane à l'extérieur. Il tomba nez à nez avec Golnam et Jalyne, et voyant que le sommeil semblait peser lourdement sur eux, leur proposa de veiller pendant que tout deux se reposerais. Proposition rapidement acceptée.

Ce n'est que bien plus tard que Lunarc vit arriver celui qui devait l'assister dans sa surveillance: Arek. Celui-ci semblait en pleine forme, mais le manque d'un repos complet laissait quelques signes évidents que la journée serait éprouvante pour lui. Il ne se passa pas grand-chose durant ce dernier tour de garde à l'extérieur. Seul la lente arrivé du jour désignait la fin de ce dur calvaire, et peut-être le début d'un nouveau.

Abysse

Abysse Jet de concentration 18+ 2 = 20 vs DD? Réussite

Il fut douloureusement tiré du sommeil par Eluxa avec qui il devait accomplir veiller sur les deux malades. Il fut néanmoins rassuré en arrivant de voir Cornebois discuter avec l'Exilé, et la nette amélioration de l'état de santé d'Elloa. Elle semblait dormir d'un profond sommeil que rien ne devait déranger.
Ce dernier tour de garde fut un atroce calvaire pour Abysse qui luttait véritablement contre lui-même pour ne pas s'endormir. Et pourtant c'était le calme plat dans cette auberge perdue au milieu des champs. Aussi, il en profita pour écrire enfin dans ce mystérieux livre apporté par l'halfeline et le marin.

Tous sauf Radja

Le soleil émergeait seulement à l'horizon que Cornebois et l'Exilé s'affairaient déjà à éveiller tout le monde. Le plus discrètement possible ils quittèrent l'auberge pour reprendre leur long trajet. Cornebois ne semblait pas complètement remis de sa convalescence. Quand à Elloa, elle s'éveilla timidement lorsqu'on voulu la déplacer, et se retrouva un bref instant complètement ahurie par la brusque changement de décors, la faim lui tiraillant les entrailles.

Une fois en route, tous sortirent de quoi tenir la matinée. Elloa avala trois ration à elle seule, et semblait en pleine forme, jetant de temps à autre d'étranges regards vers le ciel, un sourire ravi sur son visage.

Radja

Ce fut sans regret ni remords qu'ils abandonnèrent Ayashii seul à l'auberge. Logan l'avait réveillé au petit matin, et en quelques secondes il s'était préparé. Ils attendirent discrètement que la caravane quitte l'auberge pour descendre à l'écurie et récupérer deux chevaux. Ils furent contraint de prendre les plus dociles et déjà éveillé afin de n'éveiller personne.
Une fois sortit de l'auberge il ne leur restait qu'à suivre les traces des roulottes. Il n'y avait qu'une seule route vers Eauprofonde qui se trouvait encore à une journée de marche d'ici, soit un peu plus d'une demi journée à cheval si l'on reste au pas.

Et c'est au pas qu'ils suivaient les traces de la caravane, ils leur fallait éviter de se faire repérer et par la caravane, et par de potentiels associés d'Acska qui auraient leur signalement. Un objectif quelque peut délicat quand on est à cheval…

Abysse est très fatigué (-2 à tout les jets impliquant une caractéristique)
Jalyne, mussel, golnam sont fatigué (-1 à tout ces même jets)

Arek, Kern sont légèrement fatigué (-1 aux jet de dextérité et de sagesse)

Elloa est en forme (+1 à tout ses jets impliquant une caractéristique)
Lunarc est bien reposé (+1 aux jets de sauvegarde)
Radja est bien reposé (sauf s'il ne s'est pas couché tout de suite)

ssit aux cotés de l’exilé conduisant la dernière roulotte, Mussel regardait les alentours. Il regardait alternativement ses pieds, le paysage, l’exilé et l’intérieur du véhicule. Il soupirait en pensant qu’il pouvait rattrapé les quelques heures de sommeil qui lui échappaient. Parfois ses yeux se ferment d’eux même, et la seule chose qui l’empêchait de s’endormir pour de bon était le poids de sa tête qui lui pesaient à chaque fois qu’il était en train d’entrer dans le royaumes des rêves. Ses muscles du cou étaient mis à rude épreuve et à force il commençait à avoir un mal de nuque persistant.

Parfois il se giflait le visage pour se réveiller à la grande surprise de l’exilé. Ou d’autre fois il écartait avec ses doigts ses paupières trop lourdes. Il avait beau se dire qu’il ne dormirait pas tout de suite, qu’il était en pleine forme, sa concentration qui maintenait ses yeux ouvert cessait après deux minutes de route. Les cahots de la route n’aidant pas à la tache, ils agissaient sur le hin comme les va et viens d’un berceau. L’aspirant au cercle de l’Ourobouros aurait bien aimé questionner le conducteur sur pleins de choses, intéressantes ou non. Juste que la discussion lui permettrait de rester éveillé. Mais il n’osait pas. Il était sur que l’exilé rechignerait moins à la parole qu’Abysse mais il ne voulait pas déranger l’homme.

Du haut de ses vingt six années de combat Mussel savait que sa condition n’était pas la meilleure pour défendre sa vie et encore plus important dans ce cas, un convoi. Abysse semblait se reposer à l’arrière et le hin l’enviait vraiment. Finalement il décida d’interroger le coché.

- Tu sais quand on a prévu de s’arrêter pour midi ? J’pense que pendant que tout le monde sera occupé à manger j’irais faire une sieste. J’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Je suis pas fait pour veiller autant. Peut être que toi, tu es plus habitué mais la j’ai l’impression d’être un fardeau pour le convoi. Si l’on se faisait agresser par de quelconques bandits je ne sais pas comment j’arriverais à en venir à bout !

Etrangement le hin avait envi de parler de ce qu’il avait fait la nuit, et la fatigue l’empêchait de réellement comprendre ce qu’il révélait. "J’ai veillé toute la nuit sur Abysse, me cachant pour ne pas qu’il me remarque. Il a vraiment un caractère de cochon ! Je me faisais du souci et il a fait fi de mon aide. J’sais bien qu’sait son genre mais ça m’a un peu vexé même si j’ai continué à veiller sur lui. J’veux pas connaître la même angoisse futile qu’à Padhiver ou qu’hier dans les bois lorsqu’ils sont revenus blessés. Si tu veux mon avis, je pense qu’on aurait peut être du éviter cette auberge. On en est reparti plus fatigué qu’on y est arrivé.. La seule chose qui m’empêche de clamer tout haut que c’était une erreur c’est d’avoir vu Cornebois debout ce matin."

Puis plus bas, ne voulant être entendu d’éventuelles oreilles indiscrètes, il confia à l’exilé. "J’avoue qu‘j’ai plus de mal avec la santé radieuse de l’elfe. Elle n’était pas vraiment en danger mais on s’est occupé d’elle, Abysse en particulier, mais au final j’ai l’impression qu’elle ne nous le rend pas. Elle se porte comme un charme et elle est en pleine forme. Le fait que je sois fatigué m’en fou un coup au moral parce que j’aimerais bien, moi, être aussi active qu’elle en ce moment.."

Puis après se long monologue, Mussel se rendit compte ce qu’il venait de faire. Il avait confié tous ses mauvais sentiments à un homme dont il ignorait tout et qui pourrait tout rapporter à Cornebois. Il avait osé dire du mal de l’une des personnes du convoi. Devenant d’un coup tout pale, puis tout rouge, le hin s’excusa.

- Excuse moi de t’avoir parlé de tout ça. Tu sais la fatigue, ça fait dire n’importe quoi.. Hein ?

Le semi homme chercha dans les yeux de l’exilé une réponse à sa question, il espérait voir dans les yeux de l’homme le fait qu’il comprenait ce qu’il avait dit, que ça n’était pas grave.

Arek ne c'était que moyennement reposé pendant la nuit. Il faisait parti du dernier tour de garde à l'extérieure autour de la caravane. La nuit se passa sans encombre et il apprécia le levé du soleil. Il profita du levé du jour pour préparer son cheval car il se doutait bien que le départ aurait lieu de bonne heure. Au petit matin, la fatigue pouvait se lire sur de nombreux visages et y compris sur le sien, mais se fut avec un sentiment de joie non dissimulé qu'Arek accueillit Elloa et Cornebois. Le remède de l'Exilé fut vaincu et le poison avait quitté les corps de ses deux compagnons de route. Le jeune barbare se dirigea tout d'abord vers Elloa afin de la saluer.

- Bien le bonjour Elloa. Cela me fait plaisir de te voir enfin parmi nous. Tu nous a fichu une sacré trouille. Enfin à certain plus qu'a d'autre.

Arek tourna son regard vers Abysse et le salua d'un signe de la tête.

- Bonjour mon ami. Ton travail au chevet d'Elloa a porté ses fruits. Elle a l'air en grande forme.

Arek sourit en direction de ses deux amis puis il se dirigea vers Cornebois.

- Alors maître nain comment te sens tu? Ça a été un sacré poison que tu as avalé. Mais maintenant tout est fini. Ça me fait plaisir de te voir ainsi.

Arek aida ses camarades a réarmer la caravane et tout comme la veille il se mit en route en suivant la caravane sur son cheval. Pendant le début du voyage, une fois que Cornebois finit de hurler ses ordres afin de gérer la bonne marche du convoi, le jeune barbare se rapprocha de son chariot afin de lui parler.

- Cornebois, je dois te parler au sujet de l'attaque don nous avons été victime. Ce n'est pas ce que nous transportons qui les intéressait mais toi. Tu étais leur cible. Ils sont revenus pendant la journée pour nous achever. Je voudrai juste savoir qui est notre ennemi et a quoi on doit s'attendre de sa part. Il y a peut être des histoire de guilde la dessous mais pour le moment cela ne me regarde pas. Ce qui m'intéresse c'est notre ennemi. J'aime savoir contre qui je dois me battre.

Arek suivi le chariot afin d'écouter la réponse de Cornebois. Il commençait à sentir la fatigue mais il devait avoir une réponse à ses questions car c'est grâce à cela qu'il pourrait envisager son repos.

ern commençait déjà à bailler aux corneilles à la fin de son tour de garde lorsqu'il entendit Cornebois ronchonner. N'étant pas vraiment surpris (vraisemblablement parce qu'il n'y connaissait rien en poison) et ayant plus envie d'aller se coucher qu'autre chose, Kern ne dit mot et suivit les instructions, pour plonger dans un sommeil qui ne fut que de trop courte durée à son goût.
Puis vint l'heure du réveil, alors Kern se leva, le teint blafârd et la bouche pâteuse, fit sa toiletteavec une maladresse qu'il ne se conaissait pas, se cognant à peu près à chaque mouvement, puis s'équipa de son armure et de ses armes avant de descendre dans la grande salle. Le marin n'avait en général pas vraiment de difficulté le matin, car il faisait très attention à ses heures de sommeil, mais cette fois-ci, il avait vraiment une sale mine. Il ne pensait à rien, et ne prit la parole que pour marmoner d'une voix rauque un bref "salut" à ses compagnons.
Il monta dans la caravane de tête et mis quelques minutes encore à émerger des brumes matinales. Il était cette fois tout à fait réveillé, ou presque...

¤Par tous les dieux, la nuit fut vraiment trop courte ! Je sens qu'aujourd'hui, va pas falloir compter sur mon agilité ni sur ma capacité de concentration... ¤

En effet, le marin avait l'impresion de porter de gros gants de laine, raisonnait moins rapidement qu'à son habitude et se fichait pas mal de se qui pouvait se passer autour de lui. Il était perdu dans de drôles de pensées, se demandait par exemple si un nain pouvait avoir la voix aigüe ou si il existait des elfes alcooliques, et regardait fixement la route. Si l'on lui eût posé la question, il aurait été incapable de dire si il était assit à côté de l'Exilé ou de Cornebois...

’apparition de son animal totem, bien davantage que la longue période de repos dont elle avait bénéficié, avait rendu Elloa euphorique. Ce phénomène mystique qui survenait dans la vie de certains des membres de sa tribu la confortait dans l’idée qu’elle suivait le chemin que lui traçaient les Esprits. Aussitôt, les doutes et craintes qui l’assaillaient habituellement par moments se dissipèrent comme s’ils n’avaient jamais existés. Son cœur était empli de gratitude, de joie, et d’un zeste d’autosatisfaction frôlant la fierté.

C’est ainsi qu’elle regagna la caravane, sautillante, gaie, pleine d’énergie et de bonne volonté. Elle n’avait d’abord pas pris conscience, alors qu’elle s’enfilait son copieux petit déjeuné, de l’inquiétude et de la fatigue qu’avaient subi les autres membres de l’escorte. Elle ne se souvenait de l’attaque que par bribe, comme si la transe qu’avait provoquée par hasard le venin absorbé par son organisme, en avait altéré une part de sa mémoire. Puis, observant les visages somnolents, recomposant comme un puzzle ce qui s’était passé avant son inconscience, elle compris peu à peu l’embarras qu’elle avait pu causer. Mais ce fut lorsqu’Arek, le vaillant barbare, celui qui semblait aussi fort qu’une montagne, lui souffla dans un sourire quelques mots, qu’elle compris à quel point elle avait pu être un fardeau. Elle voulu lui répondre quelque remerciements, mais les mots se perdirent dans sa gorge et aucun ne sortirent avant que le nordique tournasse les talons.
Une fois encore à ses yeux, le genasi avait prouvé le lien ténu qui existait entre lui et les Esprits. Il veillait sur elle, comme les étoiles guident les bergers. Alors, s’approchant de lui a pas feutrés – dans l’aventure, Elloa avait réussit finalement à se débarrasser à tout jamais de ses bottes honnies – elle lui glissa à l’oreille :

- ’ ’ ’ ’

Elle tacha de se montrer respectueuse, presque dévouée, mais elle était trop bouillonnante de vie, et son regard comme celui de l’oiseau qui ne cesse de passer d’un sujet à un autre, ne s’attardait gère plus de quelque secondes sur la même personne. Pourtant, elle cherchait avec insistance Jalyne. Elle éprouvait un vague souvenir la concernant, un souvenir qui sentait l’inquiétude et un amical attachement.

a nuit avait été longue, horriblement longue. Durant les dernières heures, seul le visage paisible d’Elloa qu’il contemplait l’avait maintenu éveillé. Et enfin les yeux de la belle elfe s’étaient ouverts. Tout comme Cornebois, elle était à présent en grande forme. L’attente et l’incertitude étaient terminées, le nain reprendrait la tête de la caravane et tous poursuivraient la route, libérés de ce poids. Mais tout comme la nuit, cette nouvelle journée allait être longue pour Abysse. Il n’avait pas compté ses heures de repos, il avait monté la garde comme tous, et était resté auprès d’Elloa pratiquement tout le reste du temps. Ce manque de sommeil se faisait déjà sentir, la tête lourde touchée d’une douleur ténue mais tenace à l’arrière du crâne. La plupart des muscles endoloris, en particulier au niveau des épaules et à la base du cou. Mais aussi, les muscles de ses bras, souvenir du combat matinal de la veille ainsi que du transport de l’elfe inconsciente. De plus, il n’avait pas pu se ressourcer dans la puissance de Mère Nature… Bref ce n’était pas là un état propice à la surveillance et encore moins au combat.

La mise en route de la caravane se fit de bon train, malgré la mine fatiguée de nombreux compagnons. Le génasi accueillit les salutations d’Arek avec un silencieux hochement de tête, exprimant un assentiment discret et une once de gratitude. Le solide humain était quelqu’un de fort sur qui on pouvait compter, mais Abysse n’était pas du genre à se reposer sur les autres. Et de la même manière qu’il avait intrinsèquement refoulé l’attention du hin la veille, il maintenait encore, bien qu’inconsciemment, une distance avec le barbare. Le porteur de l’Ouroboros connaissait cependant l’importance et l’efficacité du travail d’équipe. Il savait y trouver sa place et agir en tant que membre d’un groupe mais sa propre nature le mettait à l’écart... Ecart qu’il n’avait jamais cherché à résorber, et au fil du temps, il en était même venu à dresser un véritable mur d’enceinte intérieur. Certains cherchaient parfois à franchir le fossé, mais se heurtaient désormais au mur. Et jusqu’à présent, une seule s’était vue ouvrir les portes, tandis qu’une autre pour qui le fossé n’existait tout simplement pas, parvenait à voler par dessus la protection sans difficulté.

Perdu dans ses pensées, évoluant elles-même au ralenti, il n’avait perçu la proximité d'Elloa que lorsque son souffle chaud caressa son visage. Il écouta ses paroles, entendit les mots, compris leur signification, mais tout cela lui sembla dénué de sens… Pire encore, d’une certaine manière ces mots le blessaient. Il retourna alors vers elle un visage creusé par la fatigue, les yeux cernés, et une lueur de peine dans le regard. Sa voix s’éleva faiblement, répondant dans la même langue, le ton moins chantant, l’humeur plus lasse.

- ’ ’

Il marqua une courte pause.

- ’ ’

Le ton monotone avait disparu dans les derniers mots, remplacé par une touche de bonheur. Celle-ci était accentuée par un léger sourire, le premier depuis une bonne journée, sur le visage de Jahëlo. Et tout en finissant sa phrase, il glissât ses mains dans les siennes.

-

Signifiant, par le mouvement ses propos, il relâcha les mains de l’elfe avec douceur.

La mise en route reprit son cours, le dernier chariot n’attendant plus que les derniers voyageurs. Là Abysse adressa un regard fatigué à Mussel avant de se poser aussi confortablement que possible dans le fond de la caravane. Ce ne fut que plus tard quand les sons de la voix du Hin le ramenèrent à la réalité qu’il lui adressa un rapide conseil qu’il aurait tout loisir de prendre en compte ou pas par la suite.

- Reposes-toi tant que tu le peux, ta force et ta promptitude future seront bien plus utiles que ta faible concentration actuelle. Les sens d’Elloa sont affutés, nos compagnons nombreux, tu seras réveillé si on a besoin de toi.

Sur ces mots, il se réinstalla là ou l’elfe avait dormi la veille. Et enveloppé dans son odeur sucrée il ferma à nouveau les yeux, se laissant emporter par le sommeil...

ern fixait la route, encore et toujours, ne pensant à rien de précis. Il commençait à sérieusement somnoler lorsqu'un cahot secoua la caravane et manqua de faire tomber le marin qui s'accrocha où il put, tous ses muscles bandés et les yeux exorbités. Il resta dans cette position quelques secondes, le temps de marmonner un mélange de jurons nains, humains et illuskans, puis se rassit normalement et jeta un œil aux compères amusés

¤ Ah c'est malin ! V'là qu'ils se foutent de ma gueulle maintenant ! Mhhh... Mouais, après tout c'est pas si grave. ¤

Puis, remarquant que le nain ne semblait pas particulièrement en forme, il prit la parole :

-Eh ben dis donc ! T'as l'air en forme toi ! Comm... Ah ! Oui... Désolé, j'avais oublié le poison ! En tout cas, même si on m'l'avait pas dit, j'aurais deviné qu'il y avait du poison, c'est pas une gorgée de bière qui va terrasser un vigoureux ! Ou sinon c'est le monde qui tourne à l'envers ! Heheheh ! Bon, si vous embête pas vous deux, je vais faire une petite sieste à l'arrière.

¤En armure, avec ma dague, et dans une caravanne en marche, ça devrait le faire non ? C'est dans ces moments là que j'aimerais être un chat, ça fout rien un chat, ça a même pas besoin de bosser, ça pionce toute la journée et ça trouve toujours une vieille chez qui dormir et manger ! Mais non, il a fallut que je naisse humain ! Le monde est trop injuste...¤

Discussion

Mussel

Il n'y eu pas vraiment de réponse, le cocher regarda Mussel de haut, avec un peu de pitié dans le regard. Mais une fois que l'Halfelin eu fini son long discours, l'homme lui tapota les cheveux comme on le fait à un enfant, ajoutant:

- Oui sûrement la fatigue… Je ne pense pas qu'on s'arrêtera avant le soir, on ne sait rien de ceux qui nous ont attaqué. Aussi la distance et un trajet inattendu sont nos meilleures armes. Mais repose toi, tu dors debout petit.


Arek, Kern

Cornebois, s'il était éveillé, ne semblait pas non plus tout à fait en forme, le teint pâle, les yeux jaunis, il n'était pas entièrement remis et sa mine était inquiète. Il n'avait même pas remarqué la presque chute de Kern. Aussi lorsqu' Arek lui posa quelques questions, il répondit franchement, comme s'apitoyant sur leur situation, cela ne ressemblait pas tout à fait au nain qu'ils connaissaient.

Cornebois

« On ne sait rien, rien rien rien! Habituellement les guildes qui en ont après nous ne s'attaquent pas aux convois, c'est plus compliqué. Là c'est comme s'ils en voulaient à notre marchandise. Et encore, il semblerait que ce soit seulement un objet parmi ceux que l'on possède qui les intéresse. Pourtant il n'y a rien de particulièrement intéressant pour une guilde dans la cargaison. A moins qu'il n'y ait des histoires de monopole et de lutte d'influence par-dessus, mais comme on se rend à Valbalafre, c'est quand même étrange… On ne devrait gêner personne par ici… J'y comprends rien!» Soudainement le nain se mit en colère et gesticulant dans tout les sens, hurlant presque. «Et puis tu crois qu'on vous aurait caché un truc aussi important que ça? Mais tu nous prends pour qui? On vous a embauché, c'est pas pour vous envoyer au massacre!» -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

Exilé

C'est à ce moment que l'Exilé surgit le regard étonné. Il répondit calmement mais fermement à Cornebois. «Calme toi, ses questions sont légitimes. Et tu t'emportes facilement, sans doute un effet secondaire du poison, tu ferais mieux d'aller te reposer encore un peu, je leur transmettrais tes ordres. » -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

Cornebois

Cornebois se leva alors soudainement jetant des yeux noirs au membres présents. «Puisque vous avez l'air de ne pas vouloir me voir je vous laisse.» Et sur ces mot le nain alla s'enfermer dans la roulotte. -------------------- Cornebois, comme il est appelé à Noirécume par les représentants du Cercle, s'occupe de l'Atelier de la Chimère Glacée.

Exilé

«Navré de son comportement, je ne le reconnais plus, déjà se matin il ne semblait pas dans son état habituel. Il est maussade, je ne l'ai jamais vu comme ça. J'espère que les séquelles ne seront que temporaires… Concernant ses ordres, on va contourner Eauprofonde en allant vers les champs dorés, on coupera par les champs en contournant la forêt d'Arprofond, il doit bien y avoir quelques sentiers, on rejoindra ensuite le gué de la dague.» -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

es cheveux encore plus en bataille qu’il ne les portait d’habitude, Mussel restait la hébété. L’exilé avait agis d’une manière assez étrange. Il les avait toujours jugé relativement froids, distants et réticents aux contact physiques.. Mais tel n’était pas le cas. Il dévisagea le coché..

- Je peux vraiment y aller ? Je peux ? Mais toi tu ne veux pas un peu de compagnie pour te maintenir éveiller ?

Il avait entendu parler Abysse tout a l’heure mais il était incapable de se rappeler ce que l’homme avait dit.. Mussel resta assit à ses cotés le plus longtemps qu’il put sans fermer les yeux, mais au bout de cinq longues minutes sa concentration céda.

- J’voulais vraiment pouvoir t’être plus utile, je crois que je vais aller dormir à l’arrière, j’arrive pas à rester éveiller.

Se rendant à l’arrière de la roulotte, il vit Elloa relativement immobile veillant sur le genasi étendu sur le sol. Il envia un moment Abysse. Personne ici ne veillerait sur son sommeil. Il contempla Elloa quelques instant. Avec un bon mettre en moins, elle aurais fait une jolie halfeline.. Même si il n’aimait pas particulièrement les traits elfes qu’il trouvait trop fins. L’homme Azur avait de la chance d’une certaine manière d’avoir quelqu’un sur qui compter. Le hin songea à sa jeunesse perdue. Avant sa cicatrice, il avait du succès avec les filles hin. Mais peut on parler d’amour lorsque l’on est encore enfant ? Apres sa mésaventure, il ne surpassa jamais le fait d’avoir été ainsi blessé par sagespectre au visage. Il trouvait sa cicatrice énorme, lui rongeant ainsi le visage. Il s’était refermé petit à petit sur lui, subissant les regards des curieux et des badauds. A Chetel ou il passa une demi douzaine de sa vie, il subit les moqueries des jeunes hin d’une dizaine d’années jouant aux billes dans les rues. Les enfants sont souvent cruels. Certains s’enfuyaient en le voyant dans les rues, d’autres criaient au monstre..

Depuis qu’il avait quitté Chetel et qu’il avait foulé le territoire des humains ou des elfes, les regards avaient changé. On ne parlait plus de sa cicatrice, mais de sa petite taille. Certes il n’était pas très grand, même pour un hin, mais ça n’était pas une raison. Petit a petit il avait réussi à se faire à l’idée qu’on le prendrait pour ce qu’il ne l’était pas. Se faisant parfois passé pour plus faible qu’il ne l’était. Le seul qui ne l’avait jamais sous-estimé était Arek le puissant guerrier du nord, lui qui était vraiment l’antithèse du hin. Jalyne, au début, c’était montrée avenante et il ne l’oublierait jamais pour ça, mais les occasions avaient fait qu’il n’avait pas put lui parler autant qu’à Arek, à cause en parti de Golnam le nain beau parleur. Une chose était sure, c’est qu’autant que faire se peux, il suivrait le barbare aussi loin qu’il pourrait avec ses petites jambes. Même s’il n’avaient pas forcement parler chacun de leurs vies respectives, ils étaient unis part des liens que le hin lui-même ne comprenait pas.

Le semi homme secoua vigoureusement la tête, alors qu’il était resté planté là à fixer Elloa pendant que son esprit vagabondait. Il regarda ses pieds, rougissant. Ensuite, il enleva sa chemises de mailles, car bien qu’elle n’était pas spécialement gênante pour dormir il lui fallait être à l’aise.. Il la posa, retira la cotte qu’il portait sous son armure. Baissant les bras il banda les muscles de son torse tout en contractant ses abdominaux. Peut être voulait il impressionner l’elfe ou simplement lui montrer qu’il n’était pas qu’un simple enfant.. Il roula en boule son vêtement qui n’était plus particulièrement propre tout comme son pantalon d’ailleurs encore taché de la soupe de la veille. Il déposa ses armes au même endroit qu’il avait laissé son armure gardant néanmoins sa bourse à portée de main, contenant sa fortune et ses billes, ainsi qu’une fronde dans sa poche. Il s’allongea ensuite sur le sol, déposant la cotte roulée en boule sous sa tête. L’odeur était un peu forte, mais elle n’entraverait pas sa sieste. Le planché de la roulotte n’était pas particulièrement agréable à la peau mais il s’en accommoderait. Mussel n’était pas difficile, du moins aujourd’hui, car la seule chose qu’il voulait c’était ce reposer.

C’est bien sur une fois installé que le hin n’arrivait plus à fermer l’œil. Il resta ce qu’il jugea être cinq minute allongé sur son flanc droit regardant ses affaires disposées sur le sol, tournant le dos au couple dans la roulotte. Puis le poing serré autour de sa bourse il s’endormi, un filet de bave coulant le long de ses lèvres sur le sol. Parfois pendant son sommeil de légers soubresauts animaient le corps du halfelin..