Les légendes du Pic de la Dame

La visite de l’antre du magicien continuait son cours. La succession de toutes ces salles devenait de plus en plus oppressante pour Lähmee qui commençait maintenant à en avoir marre de ces endroits étriqués.
De plus aucune pièce traversée ne ressemblait à celle du rêve.

Toutefois la dernière salle était plus intéressante aux yeux du Sy-Tel’Quessir. Quelques traces de vies étaient présentes pour la première fois depuis très longtemps. L’elfe sauvage bloqua la porte avec ce qu’il trouva dans le coin de manière à ce qu’elle ne se referme pas. Son instinct lui indiquait quelque chose de pas normal pour un tel lieu. Il fit signe à ses compagnons de route de stopper et procéda un petit manége qui allait sûrement essuyer quelque remarque des plus déplaisantes.

Le sauvageon scruta les plantes en plissant les yeux sans pénétrer pour l’instant dans la pièce. Il essaya de déterminer la nature de tout ce petit monde en faisant appel à ses connaissances dans le domaine.
Puis il se saisit d’un balai, le cassa en plusieurs morceau et le jeta à l’intérieur de la salle, observant comme à son habitude ce qui allait se passer ou ne pas se passer.

Ceci fait il demanda à Gurio s’il pouvait en faire de même avec quelque chose de plus lourd ou plus métallique comme par exemple avec Darkurt, en souriant à ce dernier d’un petit sourire carnassier.

- Aller Gurio casse le en morceau et jette les aux quatre coins de la pièce Hurk !!!

Le barde espérait que le semi-orc comprenne son allusion et se saisisse de quelque chose de plus gros, de plus métallique. Les symboles révélaient une animation d’objets, si ce magicien pouvait donner vie à des balais, qu’en serait-il avec des plantes ?

¤ Et que sentait la louve pour se jeter ainsi sur la poignée ? Par le feuillu, ceci est encore bien étrange ¤

Une nouvelle pièce venait d'être traversée par le petit groupe, et toujours cette atmosphère lugubre qui prédominait.
L'abandon et la mort semblait envahir ces lieux.
Puis une nouvelle porte s'ouvrit devant eux. Etonament, la louve avait ouvert une porte, laissant apparaître une nouvelle pièce.
L'halfelin avait été quelque peu surprit de l'attitude de l'animal. Qu'est ce qui avait poussé cette louve ?
Mais peu importe, c'était fait et il fallait à nouveau avancé.
Mais cette fois et contrairement aux salles précédente, un semblant de vie semblait exister. Etait ce vraiment plus rassurant.


- hummmmm, nous voulà à la croisée des chemins. Nous avons sans doute traversé les "ateliers" et les laboratoires de ce maudit magicien. Maintenant, il est fort à parié que nous nous approchons de ces appartements. Nous avons donc le chois entre deux portes doubles et une simple.
Si vous le permettez, je vais les inspecter. Garder l'oeil ouvert, on ne sait jamais.

L'halfelin se dirigea alors vers la première porte, simple et commença son inspection. Il fit de même pour les deux autres portes. Suites aux fouilles, il décida de tendre l'oreille, pour chaque porte, et si celle-ci étaient équipées de serrure, d'essayer de jeter un oeil prudent au travers.

L'elfe de lune avait laissé ses compagnons prendre les devant. Elle avançait avec prudence. Ils avaient connu un piège et de toute évidence ils risqueraient d'en découvrir d'autres. Le moyen le plus efficice pour les affronter c'est de les éviter...

¤ Bénie soit la Dame des Songes et des Mystères d'avoir mis sur notre chemin ce trognon halfelin !¤

Elle esquissa un sourire puis se rembrunit. Elle n'aimait pas tout de même qu'il prenne tous les risques. Il est si petit et fragile...

De tout évidence, il avait raison. Ils se rapprochaient des quartiers de ce magicien fou. De son regard d'émeraude, elle passa en revue avec minutie la pièce, tout en restant immobile et aux aguets. Quelque chose clochait. Pour la première fois, elle voyait la vie : des plantes et des insectes...

Pessimiste, elle imaginait déjà un sort d'agrandissement s'enclencher faisant de ces plantes et de ces insectes des monstres géants carnivores fonçant droit vers eux les dévorer... Elle déglutina à cette sombre idée, priant que son imagination était plus fertile que celle du magicien.

Elle haussa les épaules , puis passa une main dans sa longue chevelure azur et argent, jouant avec ses boucles. Ce petit geste anodant et infantin la rassurait. Seule véritable tisseuse de sort, elle se devait garder la tête sur les épaules et rester concentrée pour détecter tout glyphe de garde et piège magique...

- Si nous tombons nez à nez avec un être de chair tel celui que nous avons rencontré dans cette prison et que nous devons nous battre, le seul moyen est de lui arracher la pierre précieuse qui lui fait office de coeur. C'est un canalyseur de magie.

Iliana perdait patience, et selon elle Nephenie aussi puisqu’elle avait ouvert d’elle-même la porte suivante. Elle n’était pas la pour une visite guidé des lieux, ni même pour une visite de courtoisie. Elle voulait avancer et en découdre avec ce magicien. Lui faire ravaler sa fierté, et ses sorts. Ses exactions sur les corps humains étaient tout bonnement impardonnable pour elle.
La croisée des chemins, comme le disait le halfelin, était encore une source d’énervement pour la druidesse. Il fallait faire un choix, une fois de plus. Trépignant d’impatience, elle suivi le Halfelin lors de ses inspections et ouvrait les portes des qu’il eut fini de les inspecter. Autant choisir par où aller avec des faits et des lieux concrets, et non juste des portes fermées.

Le paladin était plus qu’heureux d’arriver dans une salle qui respirait un peu la vie. En effet, sa propre histoire l’avait mis mal à l’aise, et la salle de torture accentuait au plus son mal être. La nouvelle salle brillait par la présence de deux trois plantes, un rien qui suffisait à dominer l’angoisse oppressante qui commençait à envahir peu à peu Darkurt. Il était loin de chez lui, et voila un bon moment qu’il n’avait pas vu de nouveaux visages. Le seul fait d’être avec toujours les mêmes personnes donnait l’impression à Darkurt que l’endroit manquait horriblement d’humanité, c’est comme si ils étaient tous bloqués dans un endroit bien loin du monde réel.

Tout ce qu’il avait retenu de l’intervention de l’elfe de lune était « Ennemi – arracher cœur », et cela lui suffisait amplement !

L’humour décalé du sauvageon interpella plus le paladin, pour la simple raison qu’il ne tenait aucunement à être « éparpillé au milieu de la pièce ». Il se tourna vers son agresseur verbal :

-Pis quoi encore ? Tu ne veux pas non plus que je me casse moi-même les membres ? D’ailleurs ont peu savoir ce que tu fais avec ces bout de balais ? Quand les balais danses et bouge, je suis d’accord pour en faire des brindilles, mais si à partir de maintenant je dois casser tout les balais que je croise, on finira par me prendre pour un fou !

e temps semblait s'être arrêté. La Teu'Tel'Quess retenait son souffle attendant l'inspection des portes par Bekaf. Cela lui semblait durer une éternité mais elle comprenait que le sage et pragmatique hin fasse cela avec minutie. Alors qu'elle écoutait les battements réguliers de son coeur pour se concentrer et réguler sa tension nerveuse, son esprit vif se perdit pendant ce laps de temps dans les récents événements, reformant des images floutées du passé : les portes transdimentionnelles, les glyphes profanes de la mort, de l'ombre et du feu, les balais magiques, l'attaque des ombres, le rêve fantomatique, le golem de chair, le laboratoire nécromantique, et maintenant cette zone de rituel d'animation d'objets magiques...

¤ Ce mage est si puissant...Nous n' avons aucune chance. Seule ma soeur Nil-Garith Eärfalas dispose de la magie et de la puissance pour le battre. Et je ne pense pas qu'Isorion me l'envoie en renfort. Le Coeur des mystères ne peut pas rester sans défenses... ¤


Le verbiage étrange du paladin la tira de sa rémission. Il s'en prenait à son frère gardien avec un humour décalé et de mauvais goût. ¤ Stupide humain, il n'a rien compris ¤

Elle soupira soulevant ses mèches bleutées qui lui caressaient le visage comme les méandres des fontaines azurs et argentés qu'on trouve chez les splendides vallées elfiques.

Elle s'approcha du sauvageon, se mettant à son côté gauche. Elle passa timidement sa main droite dans la sienne. Avec le pouce, elle caressa avec douceur la paume de la main du barde. Elle recherchait de la force et du réconfort pour aller plus en avant. Le caractère bien trempé et parfois autoritaire de la louve ensorceleuse cache en fait une fragilité et une tendresse...

¤ Au moins je t'ai trouvé ¤

on nez était chatouillé par les chrysalides boutonneuses de pollen que le vent portait à sa guise comme un chorégraphe qui guide ses danseuses. Le soleil rayonnait sur les gouttelettes d’eau dormantes sur les feuilles lits des grands arbres. Deux trois écureuils s’improvisaient acrobate voltigeur de branches en branches. Ces odeurs, musiques et spectacles remontant d’un souvenir maintenant trop lointain lui rappelaient la sérénité et la paix de la Cité du Saule Argenté. Pourquoi rester plus longtemps ici ? Elle se savait de toute façon impuissante face à ce magicien. Les siens allaient ils la prendre pour une pleutre d’abandonner une telle mission ?

¤ Non je ne suis pas une lâche. Refuser de se battre contre un ennemi nettement supérieur c’est de l’intelligence et une modestie salvatrice. Nous avons eu suffisamment éprouvé la grâce de la déesse des Songes et des Mystères pour arriver à bout de ces ombres maléfiques. Je détiens maintenant assez de preuves pour rendre compte des sombres agissements de ce magicien, allez plus en avant n’est que folie. A moi de convaincre Lahmëe, car je ne partirai pas sans lui ¤

Ses yeux émeraude le fixèrent, toujours aussi animés d’un éclat mystérieux et attirant. Lui qui connaissait la voix intimidante et impérieuse de l’ensorceleuse aurait pu être surpris cette fois-ci de l’entendre si douce et si soumise.

- Fidèle gardien de Thuldäe, je sais que tu n’es pas de ceux qui renoncent à leur mission et à leur engagement. D’ailleurs moi non plus. Mais la raison et l’intelligence me dictent que nous devons renoncer d’aller plus avant. Un affrontement direct avec ce magicien est de la pire folie. Nous avons récolté suffisamment de preuves et d’informations pour les retransmettre à des autorités compétentes. Alors je te le demande, je t‘en conjure, rebroussons chemin et retrouvons notre belle forêt. D’ailleurs compagnons d’infortune, vous devriez faire de même…

La vue de cette nature désuète et l’évocation de la Haute-Forêt par la lunaire remplirent le sauvageon de mélancolie, de souvenir. Son regard se perdit dans le vague croisant aléatoirement celui de ces compagnons de route.
Nul excepté Néphenie ne pouvait ressentir le sentiment oppressant d’un tel endroit sur le Sy’Tel’Quessir. Il s’était fait souffrance pour ne rien dévoiler et ses compétences en ce lieu étaient quand même bien amoindries. Lähmee n'était pas dans son élément tout naturellement.

Le petit pouce de l’ensorceleuse se baladait sur la paume de sa main tel un asticot sortant d’une pomme sauvage. Ce geste délicat accompagné d’une voix rempli d’harmonie sortit le barde de sa torpeur.
Faire ce qui était raisonné ou intelligent n’était pas la panacée du sauvageon pourtant il fallait se rendre à l évidence, Dillarel avait l’air puissant.

¤Moi je peux le battre, suffit de hurk attendre…
Attendre qu’il meure …de… vieillesse. On a le temps nous les elfes….¤

En d’autres circonstances cela aurait pu être vrai mais les pouvoirs nécromants du mage semblaient affecter le temps lui-même. La mort n’était que renaissance par ici et pas dans le sens positif de la chose. Perde son temps alors que la Confrérie devait avoir besoin de bras était une pure hérésie quand on y réfléchissait un temps soit peu.

Certains auraient donné beaucoup pour voir ce que le jeune elfe avait vu jusqu’alors.
Certains ne le croiront même pas. Mais le barde était là pour ça aussi. Il chanterait, mimerait et raconterait cette belle légende pour qu’elle perdure dans le temps.
Le goût de l’inachevé sera vite remplacé au gré de sa fantaisie et ferait place à des discussions, blague ou autre exagération.
Le Conteur du Naturel inspira profondément et souffla un

- Peut-être… qui en disait long sur sa lassitude plus que sur sa peur d’affronter le spectre du mage.

Deux jours plutôt à Thuldae :


Alerté par le message inquiétant délivré par la Première Dame des Mystères, Isorion décide de faire partir immédiatement les deux novices nouvellement arrivés à Thüldae. Dès que Branick et Evilos eurent quittés l’Aire des aigles, en direction du Nord. Linwëline, descendit de la plateforme d’envol pour confectionner avec soin un messager volant destiné à l’ensorceleuse.
La Ly’Aegisir des Gardien de l’Harmonie avait beau avoir une confiance totale dans les capacités d’Azur’Aël à évaluer les circonstances et les dangers en présence. Le fait était qu’elle n’était pas seule. S’il n’y avait eut que le Vert avec elle, l’ensorceleuse l’aurait probablement ramené à la raison. Mais si l’on s’en tenait au message, il y avait plusieurs autres personnes dont Linwëline ne savait rien.

Connaissant les deux gardiens, ils seraient prêts à affronter les dangers simplement pour porter secours à des aventuriers présomptueux, se faisant fi du danger. La perte d’un, voir pire de deux Gardiens Sylvestres de cette qualité serait une tragédie pour la confrérie toute entière.

Les renforts étaient maintenant partis. Mais il leurs faudrait au moins deux jours pour parcourir les quelques deux cents lieues qui les séparaient des deux Ly’Aegisir. Une fois sur place, il fallait encore que les renforts les trouvent. D’où l’importance de faire parvenir, au plus vite, un messager volant à Azur’Aël. Ce porteur de nouvelles n’aurait nul besoin de manger, de dormir ou de chercher la Première Dame des Mystères. Lynwëline espérait que cela permettrait à Azur’Aël de préparer l’arrivée des novices. Malgré la vue perçante des aigles Ekan et Leril, un petit coup de pouce, pour la localisation, serait forcement le bien venu.

Linwëline assembla avec délicatesse et précision les brindilles qui sous ses mains agiles, prenait la forme d’un petit volatile. Activant le pouvoir de la broche du loup argenté, elle prononça le contenu du message en le concluant par : File, vole et trouve Azur’Aël.


Le Pic de la Dame :

De leur cotés, les deux Gardiens Sylvestres et le reste de leur groupe poursuivaient l’exploration de l’antre étrange et malsain du mage dément Dillarel. Azur’Aël et Lähmee en étaient arrivés à la même conclusion. Tout cela les dépassait. La création qu’ils avaient mise en charpie, aux forces qui s’opposaient dans ce repaire, il n’était nul besoin d’être devin pour savoir comment tout cela allait terminer.
Les deux Gardiens Sylvestres commençaient sérieusement à ce demander si cette mission était bien la leur. Risquer sa vie pour un artefact qui allait revenir à l’Assemblée n’était pas une des priorités de la Confrérie. Outre le danger que cela représentait, alors qu’il n’était nullement question de défendre la nature, il y avait une question qui restait en suspend. Aux vus de ce qu’ils avaient pu voir, il y avait de forte chance pour que cet objet magique soit justement contre nature. Il y avait des choses qui fallait mieux laisser reposer au fond de lieu comme celui-ci. Evidemment laisser un artefact comme celui-ci aux mains d’un nécromant, n’était pas une solution satisfaisante. Mais la différence de puissance entre les deux parties était par trop inégale. Maintenant qu’ils savaient, en partie, ce qui se tramait. Il fallait mettre en œuvre des moyens plus adaptés à la situation.

Azur’Aël en était là, de ses réflexions. Lorsqu’un rayon de soleil vint se poser su son épaule. Un rayon de soleil qui avait prit la forme d’un petit oiseau, bien particulier. Puisqu’il était constitué de brindilles et de magie.

Le petit volatile qui était parti la veille au matin, virevolta autour de la Teu’Tel’Quess avant de venir se poser, avec légèreté, sur son l’épaule. Il délivra alors, un message qu’Azur’Aël serait la seule à entendre. L’ensorceleuse reconnue sans mal la voix de Linwëline.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Isorion a bien reçu ton message. Tout d’abord le Protecteur se joint à moi pour te féliciter de la réussite de ta mission. Nous sommes soulagés d’apprendre que Lähmee Tribäl se porte bien et qu’il est maintenant avec toi.

Pourtant, nous sommes particulièrement inquiets pour vous deux. Aussi, nous avons dépêché deux novices de la confrérie, qui d’après mes calculs devraient arriver en vu du Pic de la Dame dans l’aprèe-midi. Il s’agit d’un Sy’Tel’Quess dénommé Ivelios et d’un humain qui s’appelle Branick. Prépare au mieux leur arrivée, pour qu’ils puissent facilement vous retrouver.

Ils ont pour mission de vous prêter main forte. Ne connaissant pas la situation sur place, je te laisse seule juge de la suite à donner à ta mission. Mais n’oublie pas que ta vie, comme celle de tes frères nous est très chère. Ne te laisse certainement pas influencer par les autres membres de votre groupe. Surtout, si comme tu nous l’as dit, ils manquent à ce point de sagesse. Et par les dieux de l’harmonie, fait ton possible pour éviter le pire.

Isorion et moi-même te renouvelons notre confiance pour faire au mieux, dans l’intérêt de chacun.

Son message délivré, le petit oiseau retomba en brindilles sur le sol. Laissant la Ly’Aegisir des Gardiens des Mystères face à elle-même et sa ses responsabilités.

Entre Thüldae et le Pic de la dame :

Les deux aigles géants Ekan et Leril avaient tenu un rythme effréné. Les deux grands oiseaux de proie ne s’étaient posés que pour leur permettre de reprendre des forces, et un peu de repos. Les aquiliers et les deux novices en avaient profité pour en faire autant.

L’excitation ressentit par Branick et le barbare au départ du voyage était évidemment dû à l’aventure en elle-même, mais aussi au mode de transport extraordinaire utilisé. Mais, il fallait bien le reconnaître, si la vision de la Haute-Forêt vu du ciel ressemblait à un océan de verdure, si la sensation de puissance qui émanait des aigles était impressionnante, si la pression du vent fouettant le visage était enivrante, au bout de quelques heures toutes ses nouvelles sensations laissaient place à une certaine monotonie augmenté par l’air glacé de l’altitude. D’aussi haut que les aigles puissent voler, on ne voyait que du vert jusqu’à l’horizon.

Petit à petit, la montagne Néthère se dessinait à l’horizon. Les pics enneigés s’élevaient vers les cieux pour tutoyer les dieux célestes. Il fallait maintenant trouver le Pic de la Dame et encore plus précisément, l’endroit où se trouvait les deux Ly’Aegisir.

Les deux Saë’Tel’Quess le savaient bien, dans cette immensité ce ne serait pas chose facile. Tharivor Celilmaldor et Naöèll Ojimma avaient été formé par Moennar, lorsque les quatre aiglons avaient été sauvés et rapportés à Thüldae. Les deux elfes des bois avaient travaillé ensemble. Ils s’étaient épaulés l’un l’autre pour s’occuper de leurs oiseaux. Et l’amour était né entre ces deux là, en même temps que celui les unissait à leur monture volante. Et c’est en y réfléchissant ensemble, qu’ils avaient pensé à cette technique. Tharivor sortit de son havresac, un petit oiseau de brindilles. Il le posa sur sa broche représentant un loup argenté, et prononça ces paroles :

Ly’Aegisir des Gardiens des Mystères, c’est Tharivor Celilmaldor. Nous sommes arrivés au Pic de la Dame. Où êtes-vous ?? Vas et trouve Azur’Aël !

Le Pic de la Dame :

Le petit volatile prit son envol, poursuivit de prêt par les Aigles Géants. Il suffisait maintenant de suivre le messager, pour découvrir où se trouvait les Gardiens Sylvestres. Le petit oiseau fila droit vers son objectif. En contre bas, une forêt et à l’intérieur de celle-ci, petite clairière. Jouxtant la clairière, une source d’eau douce qui finissait par tomber en une petite cascade.
Naöèll ne put s’empêcher de sourire en voyant un petit groupe de personnes rassemblés en dessous d’eux. Voir une frêle silhouette lui faire signe de la main, indiquait qu’ils étaient au bon endroit.

Visiblement Azur avait reçu les messagers, et elle venait de préparer l’arrivée des renforts. Le reste du groupe avait prit le parti de suivre les Gardiens. Mais seulement après une discussion un peu houleuse concernant les raisons de cette soudaine nécessité de sortir. Les aquiliers durent s’y reprendre à deux fois, pour faire poser les aigles. Ils ne savaient pas encore le pourquoi. Mais quelque chose rendait Ekan et Leril nerveux. Le froid présent au sol, était au moins aussi gelé que dans les airs.

Branick et Evilios mirent pied à terre pour se porter à la rencontre du groupe. Ils secouèrent leur manteau remplis de givre comme on époussette un vêtement sal. Les Aquiliers restèrent en selle, prêt à redécoller au moindre signe de danger pour leurs montures. L’ambiance ici, était des plus étranges. Et un silence de mort planait comme une ombre sur cet endroit. Les deux novice avaient réussit la première partie de leur mission : retrouver Lähmee Tribäl et Azur’Aël Ombrelune.

Chacun des protagonistes avait des décisions importantes, et lourdes de conséquences à prendre. Et à la vu des aquiliers manifestement pressé de quitter cet endroit, il faudrait les prendre rapidement.

l est légende que les Tel’Quessir prennent le temps qu’il faut pour débattre, réfléchir et parvenir à une décision. Mais une fois leur décision prise, ils s’y tiennent…Par exemple, il aurait fallu un siècle de discussion au Coronal pour aboutir à la décision d’ouvrir les portes de la cité de Myth Drannor au « non Peuple ».

Un siècle…La Ly’Aegisir des gardiens de mystères n’avait pas besoin d’un si grand délai de réflexion. Un chef devait savoir prendre une décision lorsque l’urgence s’imposait. Nécromancie, magie des plans, les ombres, et des créatures artificielles souillaient l’endroit. Face à ces menaces, elle se sentait impuissante. Comme le disait si bien sa mère, l’orgueil est l’ennemi du discernement.

Le messager volant de La Ly’Aegisir des Gardien de l’Harmonie au nom de Linwëline était tombé à pic. L’ensorceleuse voulait partir et la confrérie lui offrait une porte de sortie par la voie des airs. Toutefois une certaine amertume taraudait encore son esprit et son cœur : elle avait fini par nouer certains liens d’amitié et de respect avec les aventuriers de sa quête. Ils ne manquaient pas de bravoure mais auraient ils la sagesse de prendre conscience de leurs limites et de rebrousser chemin ? L’ensorceleuse leur avait proposé les moyens de la Confrérie pour repartir. Ils devraient se décider vite…

Oui vite…Car maintenant elle avait hâte de retrouver ses frères et sœurs de Thüldae, le havre sylvestre à l’incroyable beauté, et son cœur des mystères. Une histoire amoureuse commençait à se nouer entre le sauvageon Lähmee Tribäle et elle. Allait-elle perdurer et aboutir à quelque chose de sérieux ? Le Conteur du naturel aurait il bientôt une nouvelle histoire à narrer dans les légendes des Gardiens Sylvestres ? Seul l’avenir saura lui dire, surtout que ceux de sa race sont connus pour butiner plusieurs fleurs…

Un sourire lunaire illumina le visage de l’ensorceleuse quand elle vit les deux novices de la confrérie arriver telle des anges gardiens. En temps normal, elle aurait fait connaissance et converser comme elle savait si bien le faire. Mais non place à l’action ! Elle voulait quitter cet endroit au plus vite…