Les légendes du Pic de la Dame

Arrivé auprès du groupe le sauvageon se rendit compte que ces compagnons étaient dispersés et s’affairaient à fouiller les lieux dans l’obscurité des cellules. Il déposa tout ce qui venait de trouver à l’entrée pour éventuellement servir de source de lumière. Il sortit son épieu lorsqu’il entendit son nom. Un nouveau danger ? La voix de l’ensorceleuse l’appelait. Il se positionna à ses cotés frôlant son épaule et reniflant son odeur si particulière comme pouvait le faire un animal sauvage. Le Sy-Tel’Quessir reprit un peu son souffle et s’adressa à la lunaire sur un ton emprunté de mélancolie.

- Il fait si sombre ici. Hurk, je ne me sens pas bien entre ses murs. La foret me manque. J’espère qu’un jour, nous retrouverons Thuldae ensemble main dans la main.

Sur ces paroles, il prit la petite main de la Gardienne et la serra avant même qu’elle puisse rajouter quelque chose. Il la lâcha subitement et scruta à nouveau les alentours en plissant les yeux pour discerner un danger imminent.

La présence du paladin le rassura quelque peu.

- Darkurt j’ai rassemblé à l’entrée de quoi je l’espère pouvoir éclairer un peu ses lieux. Hurk. De quoi même faire un joli feu de camp !

¤Pourquoi ces cellules, où sont les occupants ?¤

Finalement, l’elfe sauvage, de la pointe de son épieu se mit à gratter le sol à la recherche de trace ou d’empreinte ou d’un quelconque indice mais dans cet endroit fermé ses capacités naturelles étaient bien amoindries.

¤Nous avons peut-être ouvert une porte qu’il ne fallait pas, Hurk j’ai comme un mauvais pressentiment¤

'elfe de lune resta un instant transie par les paroles et les gestes du sauvageon. Il ne lui avait pas laissé le temps de répondre et finalement son silence s'imposait. Son regard émeraude qui s'était posé sur le visage de son frère gardien suffisa à lui seul pour lui communiquer tout son même désir et sa reconnaissance d'être à ses côtés.

¤ ¤

Et puis elle devait rester concentrée pour ne pas perdre son sort de détection magique. Contre l'avis du paladin qu'elle marqua en secouant sa main de façon négative, elle resta donc à parcourir le lieu de son regard. Elle voulait d'abord s'assurer qu'il n'y avait rien dans cet endroit morbide. Peut être que des victimes du magicien y étaient prisionniers...

La porte venait de révéler un nouvel endroit, certainement de nouveaux dangers les attendaient là derrière.
Impossible pour l'halfelin de distinguer les lieux. L'obscurité était trop forte.
Les membres du groupe avaient installé de quoi faire un petit feu.
Bekaf s'approcha de Lähmee Tribäle.

- J'ai de quoi allumer ce feu, mais avant il serait plus prudent de vérifier que rien ne bouge par ici.
Qui d'entre vous peut distinguer ce qui se passe là derrière ?
Il serait bon que nous ayons tous une idée de la disposition des lieux avant d'allumer un feu.
Si rien ne bouge et que nul ne distingue de danger, alors nous pourrons allumer.

L'halfelin marque une pause, regardant vers l'obscurité.

- Avant de mettre le feu, tenons nous prêt à subir un assault, on ne sait jamais. Je vais me réfugier dans l'ombre, afin de surprendre un ennemi éventuel. Que chacun prenne position et après la description des lieux par ceux qui les distinguent nous pourront allumer.

L'halfelin attendit la réponse de ses compagnons, avant de se réfugier dans un coin d'ombre, assez loin de la futur source de lumière. Il prépara sa fronde et fixa l'obscurité, en attendnt que le brasier ne prenne.

Vingt-sixième jour de La Chute des Feuilles dans l'Année de la Magie Sauvage
(26 Marpenoth 1372)
Lieu : Pic de la Dame, l’Antre du Magicien
Temps : Intérieur
Moment : Matin

MJ

Azur’ael : Connaissances mystères : 5(Dé)+5(Compétence) = 10 contre DD ?


Le demi-orque marchait aux cotés de Darkurt tandis que la petite procession s’enfonçait dans les ténèbres du couloir. L’ambiance morbide ressentie par la plupart des aventuriers était décuplée par la présence de ces barres de fer métalliques et verticales, dont ils ne distiguaient pas beaucoup plus qu’un vieil éclat… Le fond des cellules était pratiquement indiscernable pour les vues normales.

Le sort lancé par Azur’ael ne l’aidait pas beaucoup plus dans cette obscurité, les sources de lumière étaient trop éloignées pour qu’elle distingue quelque chose de précis… Mais soudain au loin, tandis qu’elle avançait, et provenant très certainement d’une des dernières grandes cellules sur la droite une faible lueur de magie vacilla, attirant son attention. Se concentrant, elle put remarquer que c’était là une oscillation presque régulière… Aussi régulière que… Les battements de son cœur.

Elle fouilla aussitôt son esprit pour tenter d’avoir la moindre idée de ce qui l’attendait, mais rien ne vint… La magie exercée par ce magicien était pour le moins étrange… Et ne ressemblait pas aux classiques du genre, même si l’ensorceleuse elle-même n’était pas des plus au point sur le sujet. Mais tout ceci avec un petit quelque chose d’expérimental…

Resté un peu en arrière avec Maeve, Békaf analysait la situation de son œil pratique et critique. Ils n’y voyaient pratiquement rien… Et grâce à ses actions combinées à celles de Lähmee, ils pourraient illuminer la pièce et forcer d’éventuels ennemis à se révéler…

L’halfelin se mit en place, attendant que ses compagnons se tiennent prêts à essuyer une attaque. Et finalement ils allumèrent le petit feu. Le bois autrefois enchanté, s’enflamma normalement, et le tout crépita joyeusement, apportant une once de vie dans cet endroit vide… Une mince fumée s’éleva dans les airs, se retrouvant bien vite confinée par le plafond… Iliana se rendit rapidement compte qu’ainsi entassé le bois se consumerait rapidement. Mais au moins il eut l’effet escompté, il illumina plus en profondeur le couloir et les premières geôles. Les deux petites à gauche ne possédaient pas beaucoup plus que celles qu’ils connaissaient déjà… Quelques lambeaux de tissu, un ou deux ossement, ainsi que – détail intriguant – quelques morceaux métalliques. Leur forme ne faisait penser à rien de précis. Ce n’était en aucun cas des lames, ou des poids… Peut être des plaques d’armure, mais le paladin Darkurt se demandait encore ou elles pouvaient bien aller…

L’exploration continua encore un peu, la lumière et la magie apportaient leur lot de découvertes… Tandis qu’Azur’ael poussée par la curiosité découvrait soudain ce qui émettait comme une pulsation…
Au fond de la dernière cellule à droite, en face d’une double porte, se tenait une masse sombre, dont elle ne parvenait pas à distinguer les détails… Le tout semblait plus ou moins humanoïde mais très imposant, le tout devait faire dans les trois mètres de haut et pratiquement deux de large. Mais le plus intriguant était qu’en son centre brillait une once de magie, une once de nécromancie. Arrivant à ses côtés Gurio, retint un mouvement de surprise alors que lui distinguait ce qui se cachait dans les ténèbres…

- Tout à l’air vide… Sauf ici… Apportez une torche.

Alors tous purent découvrir l’étrange créature. Aux yeux des connaisseurs cela aurait pu se rapprocher d’un golem d’os ou de chair, mais la magie qui s’en dégageait était de loin inférieure à celle d’un véritable golem, et n’était tout simplement pas de la bonne école. De plus d’inappropriées parties métalliques équipaient la créature, lui donnant un aspect quelque peu mécanique.

Elle se tenait là immobile comme éteinte derrière les puissants barreaux de sa cage. Seule Azur’ael percevait une once d’animation en son cœur.

¤Par tous les dieux de Toril, Hurk qu’est ce donc que cela ?¤

Le jeune barde n’avait jamais vu pareil créature. Il s’approcha de la barrière métallique pour mieux discerner cette étrangeté.

Du métal en désordre orné la bête de toute part. Aux yeux de l’elfe sauvage qui n’avait aucune affinité avec ce type de matériaux, cela était vraiment hideux et apparaissait comme une aberration de la nature. Pourtant le fait que cette créature soit enfermée laissa Lähmee perplexe.

¤Est-ce que c’est un vassal du magicien, un cobaye pour ces expériences. De quel coté pouvait être cette chose. Etait-elle en vie ?¤

Les questions se bousculaient à nouveau dans sa tête tandis qu’il jaugeait s’il pouvait de l’allonge de son épieu touchait la forme immobile.
Puis au bout d’un petit moment alors qu’il jugeait qu’il ne fallait plus regarder cette créature comme une étrangeté, il alla cherchait les bouts de métal qui traînaient dans les autres geôles et commença à en faire passer un à travers les barreaux pour voir les réactions de la bébête comme il avait décidé de l’appelait.
Il déposa également la viande de sa ration de survie qu’il n’affectait pas trop au abords de la cellule de telle manière que Nephenie ne la chaparde pas au passage. Le sauvageon se promit de lui en filait un petit morceau si l’autre bestiole n’était pas intéressée.

¤Alors qu’est ce que ça mange, elle n’a pas l’air vraiment en forme Hurk, c’est un male ou une femelle ? ¤

Attendant les réactions de ses compagnons de route, il s’adressa finalement à ce qui ressemblait à un golem nain.

- Psttttt Psttttt como va là dedans… ? Tu dors ? Tiens, manges c’est pour toi !

Le Sy-Tel Quessir se demandait si la bébête allait manger le métal ou la viande ou les deux à la fois mais bon il essayait de prendre contact à sa façon.

'ensorceleuse préféra garder ses distances devant la créature hybride de chair et de métal. Elle lui avait d'abord inspiré la pitié puis la colère...La colère envers ce nécromant qui corrompt la vie...Elle serra fortement ses poings puis se relâcha d'un coup. Eberluée était sans doute le meilleur mot pour qualifier l'expression sur son visage. Le petit groupe avec lequel elle s'aventurait avait l'art et la manière de la surprendre par leurs actes inattendus et dénoués de toute sagesse. Mais là il y en avait un qui méritait le titre de champion. Vous avez deviné qui ?

Elle haussa les sourcils en voyant le petit manège du sauvageon : quelle innocence et imprudence ! Elle réagit rapidement en mettant son bras en opposition sur la poitrine de son frère gardien. Elle avait le front plissé et le regard sévère comme une mère inquiète qui gronde un enfant.

- Frère sylvestre ton coeur et ta gentillesse t'honorent. Mais je crains que cette créature ne soit pas d'origine naturelle. Je sens son coeur animé par une magie noire, la magie qui corrompt les morts et les vivants : la Nécromancie. Même si je la perçois faible, la prudence s'impose. Je m'étonne de sa présence dans ce lieu : il n'est ni aux côtés du magicien pour le protéger, ni à côté de trésors pour les garder. Peut être que le créateur a été dépassé par les événements et qu'il n'exerce plus aucun contrôle dessus...Montrons nous prudents

Elle avait pris soin de murmurer ses paroles pour ne pas effrayer ou réveiller la créature. Elle pria également que ses autres compagnons n'allaient pas se battre le titre de champion en ayant des réactions encore plus saugrenues...

-Youhou! C’est quoi ce truc énorme!! Mais. . . Mais. . . Il nous fait quoi là le sauvageon!

Les yeux du paladin s’écarquillèrent devant l’audace du jeune elfe lui mit une petite claque, comme pour ponctuer les paroles d’Azur’ael.

-Mais t’es complètement cinglé ou quoi??!! On arrive devant une cage ou trône je ne sais quelle créature des ténèbres, et tout ce que tu trouve à faire c’est lui filer à bouffer??!!!
Je crois qu’il a pas l’air d’aimer la viande déjà morte, file lui un de tes bras tant que t’y est! Tient, non, tu n’as qu’a rentrer dans sa cage jouer au cartes avec lui, lui payer une bonne bière, puis qui sait?
Peut être que vous deviendrez les deux meilleurs ami du monde, et il jouera du tambourin pendant que tu conteras «La ballade du Pic de la Dame»; ou « Comment un barde stupide a réussi a apprivoiser une créature de l’enfer encore plus stupide que lui »?
Reviens dans le monde réel l’elfe!
Alors on va récupérer cette nourriture avant qu’elle soit toute moisi comme ce bout de chair puant, et on va occire ton nouveau compagnon de jeu!

Sur ces mots, Darkurt avança vers la cage et commença a donner des coups d’épées à travers les barreaux, essayant au maximum de ne pas se faire mordre par l'abomination.

-Psshhiiitt! Pssshhittt! Retourne des profondeurs d’où tu n’aurais jamais du sortir, morceau de viande haché! Bekaf, aides moi à en finir avec cette bestiole avant qu'il ne foute du sang partout sur les provisions de cet imbécile!

L’elfe sauvage apparemment avait encore agit par instinct. Il ne réfléchissait guère et ces actions n’étaient pas sages mais il était comme ça. De toute manière qui pouvait prévoir ce qui allait découlait des actions des uns et des autres. Le jeune barde n’essayait pas vraiment de se faire un ami comme le prétendait le paladin. Il n’avait eu que peu d’ami pendant ces cent premières années et pratiquement uniquement chez les Tel’Quessir. Il voulait simplement soutirer des informations, essayait de comprendre ce qui se passait par ici. Les paroles tempérées d’Azur eurent tout de même un écho dans la petite tête du primitif. En revanche les mots de l’humain étaient exagérées et son geste également ; il rendit dans un premier la petite claque avant d’observer les réactions de la créature.

- Dis moi ce que tu manges je te dirais ce que tu es….

Toi Darkurt tu as du être nourri à la bouse de rothé, Hurk, tes paroles et ton haleine sont un plus grand mal que cette chose qui a peut-être un nom d’ailleurs, une histoire…

Dans ce lieu, toutes vos suppositions pourront être démontées en si peu de temps Hurk ou vérifiées qui sait, mais moi je ne me fis qu’aux réactions de mes actions rien de plus !

Le sauvageon n’aimait pas trop parler et préférer par-dessus tout observer. Ce qu’il fit tout simplement.

¤Mais oui jouer quelques notes avec lui ou elle, pourquoi pas, ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs pourquoi ne pourrait-elle pas adoucir les morts… ?¤

La nervosité de l’elfe entre ces murs était de plus en plus palpable. Il se sentait presque aussi emprisonné que l’étrangeté qu’il avait sous les yeux…

Iliana observait la scène d’un œil peu approbateur, voir même violement méchant.
Dans toute cette histoire seul le paladin, et peut être l’elfette avaient une réaction raisonnable.
Une abomination, rien de plus. Un affront a la nature, à la vie et à la mort réunis. Une violence grandissant dans son cœur, elle empoigna un peu plus sa lance, à s’en faire blanchir les jointures.
Nephenie n’était pas non plus en reste. Oscillant entre la peur et l’envie d’en découdre avec ce monstre, le poil hérissé, les dents dehors, l’œil meurtrier, elle attendait patiemment que sa compagne lui donne un signal.

Iliana n’en fit pourtant rien. Elle lui intima de se calmer un instant, puis s’approcha du sauvageon, et l’empoigna par le col de la cravate.


-Pauvre fou d’imprudent !!! Réalise-tu ce qu’est cette chose ? Si la bleuté à vue juste ce sont autant d’âmes que de corps réuni en un, souillé par la magie, qui ne peuvent trouver le repos et souffrent de ne rejoindre les éternels. Ce mage seul sait depuis combien de temps il est ici.
Maintenant écarte-toi avant que je ne te transforme en quelque chose de similaire.

Elle le rejeta d’une détente de son bras sur le coté et s’approcha de la cellule. Elle baissa la tete, le front posé sur le bois de sa lance et marmonna.


tt sulp tniojer riova suov en ed sem sec zennodrap te d tse suov iuq ec zenerper trom al ed enier eiv al ed erm sellievrem sed esse


Elle reprit sa lance a pleine main, et visa comme elle pu entre les barreaux l’endroit ou un cœur aurait du battre selon l’anatomie humaine.

Vingt-sixième jour de La Chute des Feuilles dans l'Année de la Magie Sauvage
(26 Marpenoth 1372)
Lieu : Pic de la Dame, l’Antre du Magicien
Temps : Intérieur
Moment : Matin

MJ

L’innocent intérêt du sauvageon pour l’étrange découverte que venait de faire le groupe d’aventuriers, aurait pu en effet s’avérer dangereux voir mortel. Ce que craignait nombre de ses compagnons de voyage, plus méfiants de nature, peut être plus sensés diraient certaines gens de la ville.

Mais la curiosité de Lämhee dépassait ce carcan, elle le poussait toujours plus loin, et jusqu’à présent il respirait toujours parmi les vivants, il devait donc avoir un certain talent, à moins que ce ne soit de la chance. Ce dont était persuadée Maeve, restée un peu en retrait. L’elfe sauvage était parvenu à titiller l’imposante créature du bout de sa lance, mais rien de son manège ne sembla la tirer de sa torpeur. Elle ne montra aucun intérêt ni même signe de vie, face aux divers objets, ou à la nourriture qui lui avaient été présentés.

Mais toutes ces expérimentations pour satisfaire sa curiosité furent interrompues par la sagesse et l’inquiétude de celle qui se sentait de plus en plus responsable de cet imprudent jeune elfe. Le mouvement fut plus ou moins rapidement suivi et repris par l’ensemble des compagnons, reprochant l’innocence du sauvageon.

Cependant ce qu’ils nommaient sagesse ou prudence se transforma en peur et en incompréhension. Les seules solutions qui s’imposaient étaient des tentatives visant à détruire ce qu’ils ne comprenaient pas. L’imposante créature vit sa chair et son cuir lacéré en plusieurs endroits par les coups d’épées du vaillant défenseur de Lathandre, tandis que la druidesse transperçait de sa lance ce qui devait être le cœur de cette aberration de la nature.

Iliana senti sa lance riper sur quelque chose de plus dur tandis que son arme pénétrait les chairs mortes depuis longtemps, Azur’ael ne pouvant voir que la lame effleurer la source de magie. Celle-ci battait toujours selon sa même régularité…

La créature n’avait esquissé le moindre geste.