Les légendes du Pic de la Dame

Iliana écouta les deux nouveaux venus s’exprimer dans la langue qu’ils voulaient. Seulement l’elfette n’avait pas choisi un langage des plus faciles à comprendre. Elle semblait par ailleur se désinteresser totalement des autres à part de Lähmee, ce qui ne plaisait que très peu à la jeune humaine au temperament peu affable, il faut l'admettre


- et si on doit communiquer, je te conseille de te faire comprendre un peu plus clairement.


Durant les quelques paroles claires et précises du semi orc, elle avait entendu un nom familier et aussi remarqué une chevalière presque semblable à la sienne. Décidant qu’après tout, il n’était pas utile de se cacher devant un frère, elle se releva et sorti sa chevalière du tigre pour se la passer à l’annulaire gauche d’un geste naturel.

Elle s’approcha du colosse et le regarda droit dans les yeux.

-Cesse de bomber le torse tu n’a personne à impressionner ici, frère, ajouta-t elle assez bas.
Puis reprenant son ton normal : et l’artefact que vous cherchez est peut-être un objet ayant appartenu au sorcier Dilarel ou quelqu'un dans ce goût la non ?
Et bien sachez qu’on a croisé la bête, et que le paladin, ici non-présent, vous en dirait de bonnes sur sa façon de jouer avec les visiteurs.
Prenant alors un ton plus grave et sérieux : ce n’est pas une promenade innocente que vous venez faire ici, et ça peu vous coûter cher.

-Quoi qu’il en soit, nous mêmes avons un petit service à rendre a deux vieux amis d’ici. Peut-être que si vous nous en disiez plus sur la chose que vous cherchez, on pourrait peut-être trouver un arrangement.


Apres avoir fait cessé le son de sa voie, elle retourna près de sa louve et s’accroupi pour lui faire un gros câlin et l’ébouriffer comme elle aimait tellement.

Énervé, Darkurt arriva en marchant dans la clairière, son épée à la main. La druidesse était partie en courant devant lui, et le paladin souhaitait lui aussi savoir quel phénomène étrange les avaient « traversés », mais il était bien moins empressé que la maîtresse de la louve à aller au devant d’un danger éventuel. Il avait eu sa part de combat pour la journée, et espérait vraiment que la « chose bizarre » qu’il avais ressentit (à défaut de définir ça autrement), n’était qu’un phénomène climatique courant dans cette région.

Perdu dans ses pensées, il trébucha sur un bout de branche qui traînait là sûrement dans le seul but de lui nuire, son genoux cogna sur le sol dur, ce qui lui arracha un rictus de douleur, et, pire, il se salit les mains et sa cape de paladin offerte par un ordre de paladin désormais disparu. Le jeune blanc bec maudit sa malchance, commença à s’essuyer les mains sur des herbes, puis abandonna en voyant ses mains virer au vert pâle.

Désespéré et résigné, il s’avança dans la clairière les yeux baissés sur sa nouvelle armure pour voir si il n’avait pas eu le malheur de la salir.

-Ouf, saleté de branche j’ai failli...

Il s’arrêta net en entendant une voix féminine qu’il ne connaissait pas, qui parlait dans un langage qu’il ne connaissait pas non plus, et fut agréablement surpris de voir devant lui deux visages de demoiselles dont une humaine, inconnue aussi.

Son regard s’arrêta brièvement sur le « monstre » vert, retourna sur l’humaine, puis sur l’elfe, et enfin sur ses mains sales qu’il essaya maladroitement de cacher derrière son dos comme si il sortait juste d‘une ballade matinale. Pris de panique, il avança en essayant de son mieux d’avoir l’air fier et souriant, malgré sa jambe qui le lançait et son front couvert de sueur à cause de la douleur qui n’allait sûrement pas durer.

¤C’est bien ma veine! Je suis en plein milieu de la montagne, avec trois jeune filles... (l’ image de la tête d’Illiana envahit son esprit et il se corrigea lui-même) Heu, deux jeunes filles inconnues et une sauvageonne asociale,je boite et j’aurais bien besoins d’un bon bain!¤

D’un clignement de l’œil il laissa cette idée dans un coin de son cerveau, et entreprit de malgré tout faire connaissance avec celle qu’il croyais être son prochain oreiller pour les nuits à venir, en affichant son plus beau sourire.

-Bonjour à tous, qu’Est-ce que deux magnifiques dame de votre rang et… (son regard s’attarda hésitant sur le demi-orc) leur serviteur viennent donc faire ici?

Il se racla là gorge et laissa à peine aux inconnues le temps de répondre.

-Asseyons nous et faisons connaissance tandis que mes compagnons cherchent ce qu’ils ont à chercher! Ils nous rejoindrons plus tard!

Il lança un regard insistant à Bekaf en espérant que celui-ci comprendrais le sous-entendu et emmènerais les autres dans les environs aux alentours afin de le laisser avec les nouveaux venus.

¤Après tout, nous avons une mission à accomplir, et ceux là pourrais bien ce trouver là pour nous mettre des bâtons dans les roues!¤

Content de cette excuse qui l’arrangeait il ne lâchait plus l’humaine des yeux, sans qu’il le veuille vraiment, juste par cette vielle habitude qu’il avais prise avec sa première conquête.

es deux derniers commentaire sur lui venaient de mettre un léger coup au moral de Gurio. Après la demande d'Iliana il se voûta légèrement, mais la voir mettre sa bague de la compagnie le soutint un peu.
L'apparition de ce jeune humain insolent par contre fini de l'abattre pour quelque secondes : il resta alors un peu le regard dans le vague à réfléchir.

¤ Mais pourquoi faut-il que ma condition de demi-orque prenne les devant? Ne suis-je pas moine avant tout, comme me l'a répéter mon maître? Et me traiter de serviteur! Je ne suis le serviteur que d’Eldath et la compagnie ¤

Les autres personnes alentours restés attentifs au demi-orque purent voir son expression changer complètement, et deviner la rage du "monstre" remonter, puis disparaître comme elle était apparue

¤ Cet ignorant a bien failli me faire perdre mon calme, qu'Eldath me pardonne de cet égarement momentané. Maintenant reprenons nous et réglons au plus vite cette affaire pour que la mission puisse reprendre ¤

Gurio se tourna alors vers le nouveau venu, le regardant droit dans les yeux même si celui-ci fixai Maeve avec une expression qui ne laissai aucun doute sur ses intentions, surtout à un esprit habitué à analyser les réaction d'autrui. Avec toute la diplomatie qu'il peut déployer, Gurio essaya de rectifier le "malentendu" créer par cet homme.

- Messire ... quel est votre nom? Il ne me semble pas que vous vous soyez présenté, bien que ce soit la moindre des politesse pour quelqu'un de votre rang, si je ne me trompe pas sur votre compte. Je ne suis point le "serviteur" de ses bonnes gens qui ont eut l'amabilité de m'accompagner dans mon voyage, mais en quelque sorte le chef de notre expédition, ou tout du moins celui qui a été charger de la mener à bien. Il semblerai que les préjugés sur ma race aient la vie dure.

Puis sans laisser l’humain répondre, et être sûr d'avoir le temps de répondre à la question druidesse, il se retourna vers le reste du groupe étranger. Cette fois ci sans essayer de les impressionner, il exposa plus à fond la mission de son groupe.

- Vos déduction chère druidesse sont tout a fait exacte, l'artefact que nous cherchons à bien appartenu a un sorcier du nom de Dillarel. Il s'agit d'ailleurs d'une amulette lui ayant appartenu. Comme votre groupe semble compter des membres des plus intéressant pour nous aider dans notre mission, votre aide serait la bien venue. Je pense que mes compagnes de voyage ne verraient pas de mal au fait de vous aider en retour si vous décider de participer a nos recherches. Votre connaissance de ces lieux nous serait des plus utile.

Gurio attendit alors la réponse des deux femmes partageant son voyage, ainsi que des autres aventuriers, qu'il trouvai de plus en plus stimulant.

¤ Cette mission convient jusque là à mes compétences, elle commence par un chalenge diplomatique! Rien de tel pour prêcher la paix. ¤

Si la rencontre avait été quelque peu confuse, là Maeve ne comprenais plus rien. Elle se sentait perdu au milieu de tous ces 'frères' et 'soeur'.
¤Il n'y a pas si longtemps Je braillais en compagnie de mes frère et soeurs dans les tavernes de Selgonte, partageant nos aventures. Qui sait quand je pourrais de nouveau le faire...¤
Si voir ses compagnons se reconnaître ainsi et parler des langues qui lui étaient totalement incompréhensible éveillait chez la prêtresse une pointe de jalousie, cela la rassurait aussi sur les nouveaux venus. Jamais elle-même ne trahirait ceux qu'elle appelait frère.

Sa crainte de voir cette rencontre dégénérer en bataille rangée était dissipée mais elle espérait tout de même quelques explications. Après tout quelque soit l'ordre auquel appartenait les personnes qui l'entouraient, elle n'avait aucune idée du but qu'il poursuivait.
La menace d'une altercation écartée autorisait au moins Maeve à se délester de son sac et s'asseoir. La conversation menaçait d'être longue, autant qu'elle soit confortable.

¤Quelle idée d'emporter tant de bazar, bientôt ce n'est pas d'une mule dont j'aurai besoin mais d'une caravane¤

Allégée de ses affaires et installée sur l'herbe face à la jeune femme qui avait eu la bonté de calmer le loup, Maeve se tournait vers l'elfe vêtue d'une robe à faire rougir une courtisane.

-Vous serait-il possible de... Sa phrase fût interrompue par l'arrivée d'un autre compère, peut être le paladin dont avait parlé la dame au loup, son apparence ne démentait pas cette supposition. Si ses propos ne semblaient que peu cohérents, l'orgueil qui s'y lisait ressemblait bien à ces 'chevaliers sacrés' toujours prêts à vous bourrer le crane de leurs vaines paroles, comme si eux seuls connaissaient la vérité.

-Bonjour, j'ai bien peur que vous ne fassiez erreur. Gurio n'est nullement notre serviteur, seuls ceux qui ne peuvent se débrouiller par eux même en ont besoin, mais le chef de notre petite expédition. Il était bien rare qu'elle désigne comme 'supérieur' quelqu'un mais l'envie de moucher le supposé paladin était trop forte. "Mais je vous en prie joignez vous à nous et essayons de clarifier la situation et de nous présenter correctement."

Elle attendit que le nouveau venu, dont le regard commençait à la gêner, s'installe en leur compagnie et reprit. "Je suis Maeve Wyndael, prêtresse de Tymora, Gurio m'a engagé pour l'accompagner à la recherche d'un artefact pour le compte de l'Assemblée. Je pense que pour le reste de cette histoire, vous en savez plus que moi qui hier matin encore ne savait rien de tout cela et ne connaissait aucun d'entre vous. Elle prit une courte pause, puis reprit d'une voix ferme, qui si elle gardait une certaine chaleur perdait tout trace d'amusement. J'aimerai bien pour ma part que vous vous expliquiez sur la famille qui accueille les frères et soeurs que nous êtes, il est hors de question que je fasse route en compagnie de gens dont j'ignore les buts.

Iliana était toujours affairée à ébouriffer et flatter sa compagne que le paladin sans gêne réapparus. Écoutant ses déblatérations d’ignominies sans noms, elle fini tout de même par se remettre de mauvaise humeur.

*Mince, elle m’a entendu parler au grand vert, va falloir lui expliquer.*

-Hey le lourdaud en carapace !!!

Elle lui flaqua alors une bonne grosse calotte derrière la tête pour lui remettre les idées en place.

-C’est pas un marché à femmes de peu de vertus ici alors calme ta flamberge, encore un peu et elle dépasserait de tes chausses.

Elle venait de se faire plaisir en corrigeant une foi de plus cet effronté de paladin, mais elle voulait surtout attirer l’attention de la femme qu’il commençait à reluquer de façon dégoûtante.

Elle se rapprocha de cette dernière son bienfait accompli pour lui expliquer ce qu’elle n’avait pas compris.
Prenant sa voie la plus calme et son sourire le plus charmeur et gentil, elle lui parla doucement comme a une vieille amie.


-Maeve, je te rassure, je ne suis pas la sœur de cette verdure sur pied.Nous avons juste quelques points communs dans nos relations, au travail par exemple, ce qui nous amène à nous considérer d’une autre manière quand nous nous croisons.

Nonchalamment et toujours aussi provocante, elle retourna patouiller Nephenie qui était excitée comme une puce depuis quelques instants. Elle ne voulait pas particulièrement être méchante ni même blessante, juste que malgré ses origines de bonnes compagnies, elle ait passé une grande partie de sa vie sur les routes, donc elle a pris certaines habitudes de vocabulaire peu engageantes.

u mot "serviteur" attribué à son compagnon demi-orque de voyage, le regard de l'elfe foudroya l'impétueux humain, marquant un léger plissement de front. Le demi-orque, elle avait fait sa connaissance récemment mais déjà elle commençait à l'apprécier. Atypique du sang orque qui coule dans ses veines, il montrait un grand contrôle de soi et de ses instincts de rage.

- Le sire Gurio démontre plus de sagesse qu'une poignée de jeunes nobliaux réunis.Dans l'avenir veuillez le considérer d'égal à égal. Elle s'adressait à l'humain, son regard ne lâchant pas le sien comme pour marteler sa tête de chaque mot

- Pardonnez moi de m'être exprimée dans ma langue natale au doux espoir d'avoir mis la main sur les oreilles du tel'quessir Lähme. Je me prénomme Azur'ael. La confrèrie des gardiens sylvestres inquiète du non retour de leur frère m'a confié la mission de le retrouver et de lui porter mains fortes.

Son regard se tourna ensuite vers l'elfe sauvage, attendant maintenant une confirmation.

La louve calmée, Lähmee écouta attentivement toutes les présentations et discussions sans broncher. Il voulait réagir à certaines comme par exemple expliquer à la druidesse que les Sy-Tel’Quessir étaient les elfes les moins habitués à la magie mais il n’en fit rien. Ce n’était pas le moment et n’avancerait en rien leur quête. Il la regarda avec un drôle de regard, les furoncles de la druidesse pointaient toujours devant sa jolie petite frimousse. C’est peut-être pour ça qu’elle toisait l’Elfe de la Lune avec une telle admiration.

Même si le sauvageon s’était quelque peu habitué aux comportements et aux débordements de ses compagnons de route, il ne les approuvait pas tous. Bekaf avait trouvé quelque chose qu’il ne souhaitait pas partager. Lähmee se doutait bien que l’halfelin ait suffisamment d’intelligence pour juger que sa découverte ne soit pas un élément important pour la suite de leur mission. Il lui en ferait part au moment voulu. Quant à Darkurt que pouvait-on dire de son coté volubile, même la nature lui jouait des tours, cette branche en plein milieu et bien c’était Lähmee qui l’avait déposé là, elle le gênait dans ses fouilles.

En revanche les nouveaux arrivants attiraient la curiosité de l’elfe. Le demi-orc usait de diplomatie et désirait faire régner un semblant d’ordre mais au vu des comportements de chacun cela serait bien dur à mettre en place. Son faciès lui rappela les totems tribaux à l’entrée du boyau. La femelle humaine paraissait dotée d’un fort caractère qui contrastait avec le doux nom qu’elle portait : Maeve Wyndael. Mais ce sont logiquement les paroles de l’elfette qui monopolisèrent le plus l’attention du Gardien Sylvestre. Il la dévisagea sans retenue, sans laisser rien transparaître. Celle-ci se targué d’être des siens, il ne l’a connaissait pas. Pourtant elle portait la broche et connaissait son nom. Une nouvelle recrue ?

C’est alors qu’une chose qu’aucun de ces compagnons de route n’avait pu voir se produisit. L’elfe sauvage arborait un large sourire laissant apparaître de petites canines légèrement plus pointues que ces frères elfes. Le sourire de Lähmee faisait plaisir à voir. Le plaisir de rencontrer non seulement un congénère mais une sœur de la Confrérie était si grande que le sauvageon laissa échapper un cri strident : - Hiiiiiiiii
Il attrapa ensuite la frêle Azur, la souleva du sol et la fit tournoyer en l’air en la maintenant serrer dans les bras. Il la reposa plus délicatement sur le sol et s’adressa à elle l’air soucieux.

’ ’

Devant les dernières paroles de la lunaire, le Conteur du Naturel se cacha les oreilles dans les paumes de ses mains :
- Hey mais on ne touche pas les oreilles de Lähmee Tribäle comme ça, femelle. Seule la douce musique à ce privilège. Tu sais bien que cette zone est très sensible voir érogène.

L’elfe vert connaissait maintenant le nom de chaque individu ainsi que quelques éléments de leurs histoires et de leur venues dans ces lieux. Il ne tenait pas à se dévoiler plus que ça. Il remarqua que chacun se lancé des regards de toutes parts. Il aurait fallu être devin pour interpréter chacun d’eux. Par contre chacun voulait ouvrir sa grande gueule pour s’imposer ou pour prouver qu’il existait et à ce rythme là, les mots laisseraient vite place aux mains.

urprise sur le coup, elle esquissa son plus beau sourire lunaire. Ses yeux éméraudes étaient maintenant cachés par les mèches rebelles de sa longue chevelure bleue roi après le tour de manège subi par le sauvageaon. De ses petites mains délicates, elle remetta rapidement de l'ordre dans ce chaos capilaire.

De lointains souvenirs remontaient à la surface : son enfance à Boislune. Elle adorait que son père la levait dans le ciel et la faisait tournoyer, avec la promesse que si il la lâchait elle irait danser avec les étoiles. Avec la confrèrie des gardiens sylvestres, elle avait peut être trouvé une nouvelle famille. La joie démonstrative de Lähme l'avait touchée.



L'elfe de lune se mit à lorgner les oreilles de l'elfe sauvage, ne quittant pas son sourire attendrissant. Sa voix se fit plus douce et chantante. Certes loin d'être une menestrelle de profession, mais dotée d'une magnétisante aura, elle se mit à chantonner cette paisible mélodie :

Amical sauvageon
écoute cette chanson
Que la forêt porte à nos oreilles
pour nous conter ses merveilles

Vaste et belle forêt,
Je trouve en toi la paix
lorsqu' au premier rayon de soleil
la beauté de la nature s'éveille

Vaste et belle forêt,
je trouve en toi la paix
lorsque les oiseaux flutistes sortent de leurs nids
pour entamer leur matinale mélodie

....La sautillante pie qui jase,
....le joyeux pinson qui ramage,
....le paradeur moineau qui pépie,
....l'acrobate hirondelle qui gazouille,
....C’est le spectacle de la vie,
....la plus touchante mélodie.

Vaste et belle forêt,
je trouve en toi la paix;
lorqu'aux douces caresses du vent matinal,
les fleurs ouvrent leurs pétales;
et les branches jouent de la timbale.

Vaste et belle forêt,
Je trouve en toi la paix
Chef d'orchestre de ces magnifiques chanteurs
tu me fais vivre le vrai bonheur...


La voix de l'elfette se tût comme un écho se meurt dans une montagne. Elle espérait que la sérénité et la paix avait envahi chacun de ses compagnons. Toutefois ses joues étaient devenues toutes violettes de s'être ainsi improvisée barde.

Bercée par la douce musique d'Azur'ael, Maeve se laissait aller à ses pensées. Elle s'était assise confortablement, appuyée contre un arbre, son sac gisant près d'elle. Son bras droit, appuyé sur son genou, soutenait nonchalamment sa tête et son regard fixait le lointain. Elle tenait de faire le point sur la situation. Elle se trouvait en compagnie de deux elfes bondissants, d'une jeune femme dont le franc parlé ne déplaisait pas à Maeve, et d'un paladin dont elle doutait de la raison.
Le halfelin qui si il s'était montrer courtois et accueillant restait depuis bien silencieux depuis. Le pauvre Gurio risquait d'avoir bien du mal s'il souhaitait, comme cela était visiblement être le cas, canaliser tous ce petit monde.
A cette pensée, Maeve sourit. Elle imaginait le pauvre demi-orc tentant de calmer ses compagnons, elle n'avait jamais cru devoir un jour se fier à la sagesse d'un des frère de race de Gurio pour mener un groupe de fiers aventuriers. Il l'avait déjà surprise lorsque la vieille lorsqu'il était venue la trouver pour lui proposer cette mission. L'esprit encore embrumé par les festivités de la chute de l'étoile de la vieille Maeve avait accepté sans réfléchir. Qu'un personnage aussi incongru que lui fasse cette offre au lendemain de cette fête si sacrée lui avait semblé être un signe de Dame chance.
Il lui fallait maintenant espérer que la rencontre de ces nouveaux venus serait aussi un évènement favorable.
Dans tous les cas pour l'heure le choix était restreint, si leurs deux missions étaient liées soit ils combattraient ensemble, soit au mieux ils se mettraient des battons dans les roues quant au pire...
¤Qui vivra verra, cesse donc de tenter de percer les mystères du hasard¤
La proposition de Gurio étaient justes, pour l'instant il était préférable de faire route ensemble si cela convenait aux autres. Si un problème faisait son apparition, ils aviseraient, d'ici là autant travailler de concert.
Ramenant son attention vers tout la petite troupe, Maeve relevait la tête et se tournait vers Gurio

-Je pense que tu as raison son regard se fixait à présent sur les quatres compères "Si l'aide promise à vos amis vous mène sur les mêmes traces que nous, autant partager nos forces. Surtout que certains semblent déjà dans les meilleurs termes." ajouta-t-elle, taquine, à l'intention des deux elfes.

L’elfe vert retira ses mains de ses longues oreilles pointues. Il s’amusa à faire bouger ces dernières au fur et à mesure qu’Azur entama son chant, en signe d’appréciation. Après l’euphorie de cette rencontre inattendue, Lähmee retrouva son calme petit a petit. Ce n’était pas l’heure d’une représentation. Mais qui sait, ce soir lui aussi pourrait bien sortir son shalme et sa voix de stentor.

Il est vrai que la remarque de Darkurt aurait pu être fondée. Gurio aurait très bien pu être un esclave ou un serviteur des deux femelles mais lorsque Maeve reposa son lourd sac au sol, le barde comprit que le paladin faisait simplement cette réflexion pour provoquer. En effet si c’était le cas le demi-orc aurait tout bonnement porté cette lourde charge qui avait l’air de peser sur la Prêtresse de Tymora.

La matinée avait été bien remplie. Peut-être la plus pénible de toute l’existence du jeune barde. Ce n’était pas tous les matins que l’on affrontait une poignée de squelettes et à un spectre de mage légendaire en plein milieu d’une forêt étrange.
Blessé par un des tas d’os, il était quelque peu sujet à des humeurs changeantes quand sa balafre le lancé. Un peu comme un animal sauvage qui refuse de se faire approcher. Le contact avec Azur relança le mal et un petit rictus de douleur pointa sur son visage. La mélopée de la Gardienne lui permis de penser à autre chose. Une chance également que la balafre ne toucha aucun de ses tatouages.

Un petit vent vint chatouiller le Sy-Tel’Quessir. Il huma l’air frais et s’étonna une fois de plus que la musique du vent dans les hautes branches ne soit pas perceptible. Décidément les mystères de cette forêt sans bruit continuaient de l’intriguer. Résolu à une fatalité, il subissait cette magie sans la comprendre. Une idée un peu folle, quand on connaissait l’amour du Gardien Sylvestre pour la nature, lui traversa l’esprit :

¤Et si on mettait le feu par exemple à la branche où Darkurt s’est pris les pieds? Quelle serait la réaction ? Est-ce que l’on pourrait entendre le crépitement des flammes ? Et puis de toute manière cela changerait quoi ? On ne serait pas plus avancé ! ¤

Il retourna récupérer cette fameuse branche quand il eut une autre idée, celle-ci un peu moins folle. Il patienta jusqu’à ce que le silence reprenne son droit. Il s’allongea ensuite sur le sol, gratta un peu l’humus puis il colla une oreille à même la terre pour écouter. Il recommença plusieurs fois à plusieurs endroits pour mieux entendre d’éventuel son que la surface se refusait à produire.