Petites missions entre alliés, Acte I

Lorsque Elwin eut amassé assez de bois pour allumer un feu, il apporta sa récolte dans la grotte où le groupe se reposait à présent. Après avoir remercié Vorodill, il accepta son briquet pour embraser le tout. Puis les flammes commençaient déjà à réchauffer l’assemblée.

-Parfait…murmura il le regard satisfait en observant le petit brasier.

Il resta de courts instants accroupis devant le feu pour se réchauffer les mains, et céda la place à ceux qui avaient réellement froid.

-Allons mes amis, profitez-en je ne pense pas que la brume se lève de bonne heure aujourd’hui…

Puis il se retira du groupe pour aller à l’entrée de la grotte en observant les alentours. En scrutant les longs et épais nuages de brumes il pensait à propos de leur voyage et de sa quête. Et surtout du danger qu’elle représentait. Déjà par le passé une gardienne sylvestre avait périe lors du voyage et à peine quelques heures après l’arrivée d’Elwin, le groupe allait s’endormir dans une clairière ensanglantée…

¤ Ce caprice d’Aurile peut cacher bien des maux ; et si nous sommes privés de la vue, notre assaillant s’il nous l’est donné possède peut être un bon odorat… Aussi bien que la brume voile notre passage, elle voile celui d’autres…De toute évidence il nous faut attendre d’avantage avant de reprendre la route. ¤

Le rôdeur resta assis là, sans d’avantages de gestes ou de paroles inutiles visant à combler le vide. Seule la brume était présente dans son esprit.

Ha! Zelkior avait enfin une bonne nouvelle! Il avait, d'après ses dires, trouvé une grotte où ils pourraient tous se réfugier. Parce que maintenant, l'air n'était pas seulement froid mais aussi glacial. De plus, Elwin était revenu avec du bois sec pour qu'ils puissent alumer un feu. Peut-être que Vorodill n'allait pas mourir gelé ici en fin de compte...

Leur petit groupe se rendirent dans la grotte et Elwin accepta sa proposition qu'il avait fait un peu plus tôt : lui prêter son briquet. Le demi-elfe le sortit et le tendit à Elwin. Lorsque le feu commença à dégager assez de chaleur, le magicien ne perdit pas de temps et se posta juste à côté, sortit son serpent de sous ses vêtements et le mit juste à terre, devant ce qui était pour lui un brasier.

¤Il est temps de clarifier un peu les choses...¤

-Dîtes... maintenant que nous avons un peu de temps, pourriez-vous me dire quelle est notre mission au juste? Mes supérieur m'ont envoyé ici en coup de vent. Je n'aime pas ne pas être au courant. Enfin... dîtes-moi seulement ce que l'on doit faire et qui pourrait nous compliquer la tâche.

¤Je ne vais pas rester plus longtemps avec eux sans même savoir pourquoi je suis ici... à me geler le derrière! Y'a intérêt à ce qu'il y ait des courtisanes à Lunargent.¤

Vorodill porta son regard vers l'entrée de la grotte. Il ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Même si Elwin montait la garde, cela ne lui plaisait pas de se retrouver dans un cul de sac. Une très bonne façon de se faire prendre au piège. Et aussi... one ne pouvait pas dire qu'il serait très utile en combat. Sauf en servant d'appât peut-être...

Tanis tentait de se réchauffer tant bien que mal, enroulé dans une couverture épaisse et près du feu bienfaisant allumé par Elwin. Tous ses muscles étaient tétanisés par le froid, les rendant douloureux et le tout, avait tendance à jouer sur les nerfs du barbare. Son humeur n’étant déjà pas au beau fixe depuis qu’il s’était séparé de la lame qu’il avait trouvée et ce malgré le bon prix qu’il en avait tiré, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il aurait du la garder et égorger son propriétaire.
Les yeux rivés sur Vorodill et se curant les ongles avec la pointe de son poignard, le tatoué allait peut être assouvir son envie.

¤ Maudit mago ! Depuis qu t’es là, on entend qu toi avec t’es allusions de pèquenot ! ¤

Toujours concentré sur sa manucure, la tête couverte de sa capuche, Tanis lui répondit ironiquement de sa voix de baryton.

- Si tu veux tout savoir, magicien, un gars très riche veut construire une grosse maison et il nous a chargé de trouver de très beaux matériaux, très coûteux et très loin tout ça pour pas se sentir comme un eunuque refoulé ! Et en parlant de refouler, fais nous plaisir, dés que nous franchissons les portes d’une cité, va voir des filles de joie pour expulser ton trop plein d’hormones.

Aussitôt le clash passé, le Thétyrien replongea dans son mutisme. Il gardait néanmoins les sens en alerte au cas ou Vorodill ne se rebiffe et décide de riposter, physiquement.

Le temps prétait à la mystification, bien qu'Ademara soit en parfaite harmonie avec sa déesse et que ces pouvoir n'attegnaitson apogé seulement lors de la pleine lune. Une servante de Sheanine éprouvait toujours une attirance pour la nuit. Cette nuit de faisait pas exeption à la règle, une vague d'énergie la rendait fébrile et ces doigts la picotait.

¤ Pourquoi ne pas apprendre à Tanis le rituel pour le debarasser de ces mauvais rêves, pourtant je doute encore...¤

Se faisant elle abandonna l'entré de la grotte pour y retrouver le groupe. S'approchant du barbare elle lui chuchota à l'oreille :

- Je peu t'apprendre ce que tu cherche, mais je désire un gage de bonne foi. Le riteul que je vais t'apprendre est un secret de mon Eglise et de ma déesse Sheanine.

Elle s'assit en tailleur près du feu. Ignorant Vorodill qui la lorgnait du regard.

¤ Décidément, voilà donc pourquoi les hommes deviennent trop envahissants.¤

Tanis fut surprit par Ademara, il n’avait pas vue la délicate elfe s’approcher et s’asseoir près de lui. Sa voix était douce et chaude. La tension du moment plus la surprise avait fait sursauter le barbare comme un enfant. Il tenta de retrouver une certaine contenance face à la prêtresse en se redressant et lui fit face.

- Heu… oui, bien sur ! Demande moi ce que tu veux. J’essaierais de me montrer digne de ton enseignement et je ne dirais jamais rien sur ton rituel, de toute façon la mémoire n’est pas ce qu’il y a de plus développé chez moi ! Dit-il avec un sourire timide La seul chose dont je me rappelle bien est le montant de ma solde.
Mais sache que je suis vraiment fier que tu m’enseignes ton don. Je sais que vous les elfes, vous êtes pas très chaud pour partager ce genre de savoir et encore moins à des humains. Tu veux faire ça ici ? Baissant d’un ton pour n’être entendu que d’Ademara, il rajouta. Perso, je préfèrerais m’isoler un peu, car si j’y arrive, j’ai peur de mes réactions et pis ça ne regarde pas les autres !

Le barbare rangea son poignard, roula des épaules en inclinant sa tête de gauche à droite pour dénouer ses muscles douloureux et se détendre un maximum pour être le plus réceptif possible. Il était impatient de savoir enfin se que voulait dire ses rêves et inquiet de ses réactions si ces rêves étaient une réminiscence de son passé.
- Je suis prêt !

La prêtresse des songes le va vers le barbare des yeux où des éclaire de malice s'y croisaient.

¤-Décidément il faudrait que Tanis apprenne la patience.¤

Se levant avec la grâce de sa race Ademara lui chuchota à l'oreille :

- Suit moi fils des hommes.

Puis elle se diriga vers le fond de la caverne vers l'obscurité, la mère de la création, là où les mystères règnent : le domaine de Sheanine.
Pourtant Ademara n'était pas à son aise, une caverne n'avait rien à voir avec un clairière baignée des doux rayons lunaire de Arclune, la tisseuse de mystères, qui noue et dénoue les fils argenté de la destiné.
Ce rituel était complex et long, pour la première étape l'obscurité d'une caverne humide et peu attrayante suffirait mais les prochaine devait impérativement suvire le cycle lunaire.

Tanis se leva derrière l’elfe de la lune, mais pas du tout avec la même grâce. Prenant appuis sur le sol, il posa sa main sur sa cape et se trouva bloqué à mi-hauteur à moitié étranglée par le tissu tendu. Le tout le ramenant au sol avec violence.

- Arg ! Saloperie de cape !

Se dégageant de son carcan de tissu d’un geste rageur, le barbare rattrapa Ademara en se massant le postérieur. Ce genre de maladresse l’irritait au plus au point car elle était le fruit de la crainte. Pas la crainte de la douleur ou même de mourir, mais la peur de quelque chose qu’il ne maîtrisait pas et la magie en faisait partie.
Son « je suis prêt » résonnait encore à ses oreilles et si dans sa voix le ton semblait certain, dans son esprit il en était tout autre. Il était dans le même état que lorsqu’il se réveillait de ses rêves en sursaut et baigné de sueur. Si Ademara se retournait maintenant, elle verrait dans les yeux de l’humain un petit garçon apeuré allant recevoir une correction.
Heureusement que le fond de la grotte était sombre, l’obscurité cacherait son regard.
Il se força à maîtriser son état et souffla un bon coup pour dissiper ses craintes.

Après quelques pas dans l'obscurité ambiants, l'elfe aux cheveux d'or s'arrêta. Elle avait évitée de se retrouver à terre dû à un sol inégale grâce au don de son épèce, car elle était nyctalope. Une torche ne lui servait rien dans l'obsucrité.

Ignorant l'incapcité à Tanis à voir dans le noir, elle l'attendit que celui ci la rejoingne. Elle mis ce temps à profit pour faire le vide dans son esprit, elle ferma les yeux et diminua le rythme de son coeur. A partir de cette instant elle n'était plus simplement avec Sheanine mais avec Tanis, elle se devait de l'emmener et de le ramener sain physiquement et mentalement du monde des esprits.
Heureusement le risque à ce stade était minime et n'étant qu'une simple prêtresse elle ne savait toujours pas si elle devait prendre la decision de le mener jusqu'au denier stade de ce rituel.

Elle aurait le temps d'y réfléchire plus concensieusement.
Ademara se retourna vers le barbare qui s'approchait.

Quinzième jour d'Eleinte
8h30

Lunargent:


L'halfelin tourna légèrement sa tête vers la rue de manière à ce que son visage soit encore mieux dissimulé qu'il ne l'était déjà. Pendant quelques fractions de secondes, il se tût et Selora commençait à se demander s'il avait correctement entendu ce qu'elle venait de dire. Soudain, il poussa un petit rire et répondit enfin à la naine:

Urufax

-Sachez que, quoi que vous en pensiez, ce n'est pas de ma discrétion dont je puis être le plus fier. Mais cela ne devrait pas me poser beaucoup de difficultés de vous montrer que je suis largement à la hauteur de cette tâche. --------------------

L'halfelin passa sa main devant son visage lentement en prononçant quelques mots incompréhensibles et la naine put enfin distinguer son visage. Il avait des yeux marrons et un petit nez légèrement retroussé. Des cheveux blonds mi-longs étaient tressés en une longue queue de cheval dans son dos et ses vêtements étaient verts pâles. De plus, il avait l'air d'avoir grandi d'une bonne dizaine de centimètres et il avait clairement changé de sexe. Il fit un léger clin d'œil moqueur à Selora et s'élança dans la rue.

Moins de deux minutes plus tard, il était de retour et reprit son apparence halfeline et son aspect flou. Il ne souriait plus et semblait même légèrement énervé.

Urufax

-Désolé de vous décevoir. Il ne reste plus dans cette auberge que le tavernier et deux vieillards elfes qui discutent d'un temps que nous ne connaissons ni l'un ni l'autre. Par contre, j'ai vu un petit groupe disparate qui sortait de la ville. Je propose donc que nous nous mettions en route. A moins que vous ayez une meilleure idée? --------------------

Quinzième jour d'Eleinte
10h00

Caverne:

Elwin, Zelkior et Vorodill qui, s'ils n'étaient pas spécialement plus frileux que les autres membres de leur troupe, n'appréciaient pas vraiment le froid restèrent calmement à proximité du feu en silence. Evidemment, Zelkior était plongé dans son mutisme habituel et Elwin, qui n'était pas non plus des plus communicatifs, n'avait rien de spécial à dire et se taisait lui aussi. Vorodill avait, par contre, des raisons de se plaindre de la réponse du barbare à ses questions mais celui-ci avait disparu avant que le magicien n'ai le temps de réaliser qu'il venait de se faire agresser verbalement.

Pendant ce temps, Ademara et Tanis s'enfonçaient dans la grotte pour être suffisamment seuls pour que l'elfe puisse aider le barbare avec un rituel secret hérité de sa déesse. Mais, au moment où elle s'apprêtait à véritablement commencer le rituel, un bruit retentit à une dizaine de mètres derrière elle et deux yeux rouges apparurent dans son dos. Nul besoin d'être un expert en règne animal pour deviner que la créature qui s'approchait d'eux, et qui semblait pour l'instant encore un peu assoupie mais que la légère fumée du feu semblait avoir tiré de sa torpeur, était un ours.

Les sourcils relevés, la rôdeuse suivit du regard pendant quelques instants la silhouette encapuchonnée de cet être qui, peu à peu, changeait de forme. Un adepte de l’Art, sans doute possible. Une mimique de dégoût marbra le visage de Selora durant un instant, et un frisson la parcouru

¤ ¤

Elle cracha au sol avec vigueur. Le projectile atteignit le sol boueux avec un claquement mouillé. La jeune naine n’avait pas bon opinion de la Magie. Une science obscure, peu connue, et aux pouvoirs inquiétants. Elle attribuait la Magie comme cause à tout problème inexplicable par ignorance, donc sa présente réaction ne pouvait ici qu’être considérée que comme naturelle.
Quoi qu’il en soit, le petit être revint bientôt, avec de mauvaises nouvelles. Le groupe s’était mis en marche et elle, Selora Rudopale, avait été incapable de s’en rendre compte. Se fustigeant intérieurement, elle accueillit la proposition de son acolyte du moment avec joie. Apparemment, le groupe-cible n’avait pas jugé utile de louer des chevaux. Heureusement pour eux, car ces bêtes piaffaient souvent bruyamment, et rendaient toute traque silencieuse discordante et audible à plusieurs milles les soirs sans vent. Donc ils partaient à pied, et de plus la rôdeuse pourrait, d’après la direction empruntée, déterminer quelles cités ils tentaient de rallier.
Le cœur réchauffé, elle s’adressa à son compagnon décidément doué de nombreux talents

- Vous avez obéi à ma demande lorsque je vous ai quasiment ordonné d’aller espionner l’auberge sans broncher. Et pour cette marque de… Je ne sais quoi dire… Confiance ? Obéissance ? Professionnalisme ? Bref, je vous en suis reconnaissante. C’est pourquoi je vais tacher de vous montrer moi aussi l’utilité de mes capacités.

Après un instant, de réflexion, la jeune naine décida que révéler son nom à l’autre halfelin (car il en était un, si on se référait à sa taille) n’était même pas du domaine de l’envisageable. Mais comme le besoin de s’appeler l’un l’autre se ferait nécessairement ressentir à un moment ou à un autre, Selora prit un instant pour se trouver un faux nom. Puis elle reprit

- Ecoutez, à partir de maintenant, appelez-moi Lazura, d’accords ? Bien, et maintenant, il est temps de se mettre en route. Autant partir dès à présent, si vous n’avec aucun préparatif à faire. Dans le cas contraire, je patienterais le temps qu’il faudra. Une fois sur les routes, je m’efforcerais de remonter la piste de notre proie, et la traque commencera ! Conclut-elle sur un ton de prédateur. Pourtant, malgré son apparent optimisme, la jeune naine ne pu s’empêcher de penser que cela faisait déjà un bon moment que la traque était censée avoir commencé.

"Ce n'est pas ma discrétion dont je puis être le plus fier." Le souvenir de cette phrase secoua la naine adossée au mur. Il devenait de plus en plus évident que l'autre type possédait un étrange talent en magie. Que viendrait ensuite ? Des tentacules ? Une armée de morts-vivants à ses ordres ? Peut-être la paranoïa de Selora refaisait-elle surface, mais l'halfelin semblait littéralement sortir de ses poches des capacités avec le temps... Rien n'était plus effrayant.


Jet de pistage pour retrouver la trace du groupe de l’Assemblée