Petites missions entre alliés, Acte I

Tout laissait croire que l'on tenait pas vraiment à Vorodill. Il n'avait pas été accueilli avec joie, mais au moins, la seule réticence que l'on lui avait montré venait du grand barbare. Cet humain se méfiait de lui, et d'après le jeune magicien, il avait raison. Non pas que le demi-elfe se risquerait à faire comme le précédent thaumaturge, mais s'il avait été à la place de ce guerrier et qu'il s'était fait trahir par un magicien de l'Assemblée, pour apprendre par la suite qu'un remplaçant de cette même guilde se joignait à eux, lui aussi prendrait quelques précautions.

¤Ne t'en fais pas gros balourd... je ne causerai pas d'ennuis à tes petits amis...¤

Après s'être fait guidé jusqu'au feu de camp par l'elfe (ce qui avait été totalement inutile), Voro se laissa tomber au sol et ne put retenir un baillement. Certaines personnes lui auraient peut-être dit qu'il aurait mieux valu s'arrêter pendant sa chevauchée pour prendre un peu de sommeil, mais comment voulez-vous stopper un cheval magique lancé à toute allure? Autant se rompre le cou.

Le barbare discuta avec l'elfe non loin de là pour lui montrer un objet (une épée). Le magicien s'en fichait. Les épées n'étaient pas faites pour lui.

¤Et il est où le petit-déjeuner matinal qu'elle m'a promis de partager? Si elle veut vraiment me remettre d'aplomb, qu'elle me propose de partager sa couche plutôt et je pourrai m'attaquer à un troll à moi tout seul...¤

Cependant, le demi-elfe se tut et laissa les autres membres du groupe à leurs petites affaires. Autant se faire le plus petit possible. Et puis, il ne se sentait pas d'humeur à plaisanter pour le moment... il avait déjà donné toutes ses réserves tout à l'heure, en arrivant en coup de théâtre.

Retyar ne savait pas trop sur quel pied danser avec leur nouveau compagnon. Certes, il ne devrait pas poser trop de problèmes, mais, ce n'était pas pour autant qu'il fallait se croire trop en sécurité. Le mage s'était assoupi près du feu de camp, le Teu'Tel-Quessir voulait discuter avec lui.

-Besoin de quelque chose? J'ai de l'eau et de la nourriture.

L'elfe commença à sortir un peu de nourriture, en tendit au mage, et commença à manger.

-Vous êtes magicien depuis longtemps? Vous venez de sortir de l'apprentissage ou vous êtes déjà chevroné? Je me suis déjà dit que j'aurais peut-être dû faire de la magie plutôt que de l'escrime, les mystère de ce que vous appelez la toile, c'est comme ça que cela s'appelle n'est-ce pas, m'ont toujours intrigués. J'ai un ami qui est ensorceleur, apparemment si les mages doivent étudier pour faire de la magie, eux ont un savoir inné. Vous pourriez m'en apprendre davantage?

Retyar voulait se cultiver un petit peu plus sur les affaires magiques, et cela lui permettrait en même temps d'établir un contact avec l'individu. Il parlait avec une voix calme et posée, sans précipitation, et il pensait,peut-être à tort, que parler avec Vorodill lui permettrait de nouer une certaine amitié avec lui.

Quatorzième jour d'Eleinte 1372
Aube: 6h30

Zelkior avait fini par s'endormir après être remonté dans son arbre. La fin de la nuit se passa plus calmement et, lorsqu'il se réveilla, le soleil était déjà en train de se lever loin au-dessus du bois d'Argent. Descendant de son arbre dans la semi-obscurité, le moine se prépara à repartir vers Lunargent.

Plus loin, Ademara et Tanis parlaient du trésor qu'avait découvert le barbare ne parvenant, ni l'un ni l'autre, à savoir à vue d'oeil si la dague avait une quelconque valeur. Elwin se taisait sans doute pas encore totalement réveillé et n'ayant pas grand chose à dire ne connaissant rien à la fabrication des dagues, pas plus qu'au sujet qui occupait le reste de ses compagnons, les connaissances profanes du nouveau venu. Pendant que les différentes discussions avançaient, les compagnons rassemblèrent les sacs afin de pouvoir partir et se servirent dans leurs sacs afin d'assouvir leur faim.

Elwin préféra attendre que le reste des membres du groupe s’éclipsent autour du feu pour s’attarder sur la vue de Joinon s’éloignant avec ce qui ne semblait plus être un cheval.
Son regard se perdait dans la profondeur de la forêt ; Il semblait même insister comme pour percevoir quelque chose d’invisible avec méfiance.

¤ Ma nuit m’a semblée courte, peut être que ce sont ces cadavres qui ne me laisse pas à présager un non danger sur ce qui se trame. Je ressens même de la méfiance dans la plus part des personnes présentes. Il en conviendra aux autres membres de choisir mais j’espère quitter ce lieu au plus vite après le petit déjeuner. ¤

La voix d’Ademara et de Tanis l’arrachant à ses pensées, Elwin remarqua que tout le monde était déjà en train de manger autour du feu. Il se dépêcha de saisir son sac à dos encore près de l’arbre sur lequel il avait passé sa nuit et il partit s’asseoir non pas bien loin de l’elfe de la lune. Puis, saisissant dans son sac une grosse miche de pain il le reposa à ses cotés tout en écoutant plus ou moins la conversation de Tanis et d’Ademara. Tandis qu'il mordait viollemment dans son petit déjeuner Elwin remarqua la dague qu’avait sorti le barbare et il l’observa quelques instants sans plus s’attarder dessus.

¤ Une dague ? Cela faisait sans doute partie du matériel des chevaliers, je ne pense pas que cela ait une quelconque valeur importante.¤

Ensuite le demi-elfe détourna son attention et continua sa collation avec satisfaction.

algré une nuit agitée, zelkior sombra dans un sommeil lourd et réparateur. La nuit qui venait de passer était lourde de conséquence et le moine le savait. Et cet avec le levé du soleil que le jeune homme descendit de son perchoir.
L’homme marchait maintenant machinalement sur le sentier menant à Lunargent, perdu dans de multiples pensées, il repassait dans son esprit chaque instant de la veille, sa rencontre avec cette créature pour le moins étrange, ce manuscrit qui lui avait été remis. Chaque pas qu’il faisait s’accompagnaient d’une pensée, d’un souvenir ou d’un ressentiment. A chaque foulée qu’il faisait son esprit s’embrumait davantage.
¤tout ceci doit s’arrêter ! Mais que m’arrive t-il !? Pourquoi tant de questions, pourquoi tant d’hésitations !? Mon séjour à la surface n’a fait que m’affaiblir. Je dois réfléchir. ¤

S’arrêtant brusquement, zelkior laissaient les différentes senteurs de la forêt emplir ses paumons. S’éloignant du chantier il se laissa tomber contre le tronc d‘un arbre. Rabattant sa capuche sur son visage, il se mit en tailleur les mains jointes. S’efforçant de faire le vide en son sein, il se concentra sur les bruits l’entourant afin de calmer son esprit.

La déesse de la nuit le mettait à l’épreuve, mettait à l’épreuve sa foi et ses compétences. Il devait lui faire honneur et accomplir sa mission par tous les moyens. La longue période passé à la surface avait affaiblis son esprit. Et toutes ces pensées qui l’avaient envahi en étaient la preuve. Peu être commençait-il au fond de lui à croire que les ténèbres n’était pas sa seul échappatoire. Peu être que sans s’en rendre conte il avait le sentiment qu’une autre vie lui était possible. Une vie parmi les rayons bienfaitrices de la lumière.

Sous le couvert végétal de la forêt, un homme encapuchonné et dos à un arbre semblait perdu dans ses pensées. Deux iris gris pâle, perçaient l’obscurité de sa capuche. Les idées claires, il semblait maintenant animé d’une détermination sans faille.

D’un pas rapide il dévalait les mètres qui le séparaient de Lunargent. Tout était clair à présent dans son esprit. Son ordre l’avait assigné d’une mission capitale, pourtant il ne bénéficierait d’aucune aide de son ordre religieux, ni de la moindre pièce d’or. Il devait agir seul et cela ne sera pas sans risque. Pourtant il ne ressentait pas la moindre peur de la mort, sa vie était vouée aux ténèbres et à sa déesse et savoir qu’elle l’avait choisi pour accomplir ses vœux l’enivrait.

Plusieurs choses lui venaient en tête. Mais la première était d’arriver en ville bien avant ses proies. A Lunargent, les guildes malfaisantes ne couraient pas les rues et ça il le savait. Pourtant il devait par tous les moyens rentrer en contact avec une de ses guildes et cela au plus vite. Une fois en contact il devra conclure un marché avec eux mais pour leur offrir quoi !? il devait trouver la réponses avant d’arriver en ville.
…

Zelkior:

Le moine savait qu'il devait se dépêcher s’il voulait pouvoir réaliser les souhaits de sa déesse. Et il savait aussi qu'il n'avait pas le droit de ne pas le faire. C'est pourquoi, l'esprit encore occupé par les nombreuses questions que cette rencontre nocturne amenait, le moine se remit en route le plus vite et le plus tôt possible.

Il savait qu'il lui faudrait encore marcher à bonne allure pendant une bonne partie de la matinée s'il souhaitait pouvoir prendre contact auprès de ses homologues locaux ou, au moins, avec des gens qui partageaient le désir de Shar de voir cette mission échouer. En effet, aux alentours de 10h00, l'humain arriva au détour d'un virage de la Rauvin en vue de Lunargent. Devant les portes, où patrouillaient trois gardes en argent et bleu ciel armés de longues lances, se rassemblaient un assemblage éclectique d'humains de tous âges, d'elfes, plus patients, de gnomes et d'autres sortes de race d'humanoïde de la surface rassemblés en caravanes marchandes, en colonne de voyageurs ou en plus petit groupes familiaux. Un grand nombre de charrettes contenaient du foin, mais certaines contenait des denrées plus chères comme du blé, de la viande ou du bois. Aucun ne sembla faire plus attention que les autres aux mouvements de Zelkior.

Voilà quelque chose à laquelle il ne s'attendait pas! Un elfe qui lui parle! Ce dernier semblait jeune (tous les elfes semblent jeunes), mais le fait que celui-ci accole toutes ses questions les unes aux autres le déstabilisa un peu. Son mentor lui avait donné beaucoup d'exercices de mémorisation (essentiel pour les sorts), mais le prendre par surprise, fatigué, affamé, et le bombarder d'interrogations diverses sans attendre de réponse l'empêchait de réfléchir correctement.

¤J'espère qu'il fera attention pour ne pas dire tant de choses en un seul souffle la prochaine fois... Seth, aidez-moi...¤

-Heu, pardon... je suis fatigué, et j'ai de la difficulté à réfléchir...

Vorodill avait vite fait de prendre la nourriture qu'on lui tendait et de prendre une bouchée. Un des autres hommes (de la Confrérie semblait-il), un demi-elfe, n'était pas très éloigné et semblait être le plus désintéressé par eux.

¤Aucun risque qu'il me file un coup de main... bah! Un jour, ils se rendront compte de mon utilité!¤

Le jeune homme retrouva une partie de sa bonne humeur (celle qu'il avait en quittant l'Assemblée) et put finir la ration que l'elfe lui avait donné. Cependant... même si ce dernier se montrait énervant (peut-être ne l'était-il pas toujours), il serait utile à Voro de posséder un allié dans ce groupe. Quelqu'un de bonne volonté envers lui...

-Je suis relativement nouveau en ce qui concerne pratique continuelle de la Magie. Et les ensorcoleurs sont ceux qui peuvent utiliser la magie plus à l'instinct qu'à la logique. C'est du fait de leur héritage familial... mais je ne saurais être plus clair. Il faudrait demander à un ensorcoleur.

Faire semblant d'être un ami n'était pas si difficile. Si? Et voilà, un petit sourire amical à l'intention de ce fouineur. Peut-être qu'il allait lui être utile. Peut-être qu'il pourrait lui donner des informations sur les autres membres de cette équipe, "au cas où". Peut-être qu'il lui donnerait quelques-unes de ses rations, au lieu de devoir piger dans ses propres réserves. Peut-être qu'il lui présenterait une jolie soeur... Peut-être, peut-être, peut-être...

es portes de la cité de Lunargent s’offraient enfin à lui. Son voyage commençait maintenant car se sera dans cette ville qu’il fomentera un complot contre les hommes et femmes de l’assemblée et de la guilde sylvestre. La chose sera difficile et il le savait.

Zelkior s’arrêta à bonne distance des portes de la ville et du brou ara des marchant en tout genre. Accoudé contre un arbre bordant le sentier, il se contentait d’observer la situation. A première vu la mixité des ethnies et le nombre de marchant circulant à l’entrée de la ville semblaient chose banale ; ce qui, pour le jeune moine, était un point positif. Ainsi sa présence passera inaperçue.

Il ne pouvait attendre plus longtemps, car le groupe ne devait être maintenant plus très loin des portes de la ville, il devait faire vite. Tout en avançant son regard balaya chaque recoin du paysage, repérant chaque danger potentiel pour sa personne. Drapé dans sa cape, il dissimula les multiples bandages qui recouvraient son torse nu ; habillé uniquement d’un pantalon en soie noir taché de sang ou pendaient les restes d’une robe en soie violet.

Les vas et vient acescent des marchants, lui permettait avec facilité de se foudre dans la foule. A quelques pas des portes de la ville, son regard se fixa sur 3 gardes posté à l’entrée. Sans précipiter ses gestes, il recouvrit son visage de sa capuche. La marque de sa déesse qu’il possédait sur sa nuque était risque de problème à la surface et zelkior ne le savait que trop bien.

Le parchemin qu’il avait brulé la nuit dernière était clair, il ne pouvait échouer dans sa mission. Pour le moment il ne pouvait se permettre une attaque directe, sa seule solution était de faire en sorte qu’une confrontation ait lieu entre ses anciens compagnons et les membres d’une guilde de l’ombre. En cet instant il ne voyait que cette solution possible. Pourtant beaucoup d’obstacles allaient se mettre en travers de son plan. D’après son expérience, peu de guildes agissant dans l’ombre existaient à Lunargent et la première difficulté sera justement de mettre la main dessus d’autant plus qu’il ne savait pour le moment pas du tout ou chercher. L’autre obstacle était que quant bien même, il mettra la main sur cette guilde, comment les convaincre d’agir dans son sens !? Sachant que son ordre ne lui avait laissé aucune bourse pour mettre à bien leurs demandes.

Toutes ces questions embrumaient son esprit et ce n’est quand relevant les yeux, qu’il se rendit conte que la distance qui le séparait des gardes diminuait. En aucun cas il ne devait se faire repérer. Regardant autour de lui, il devait passer ces hommes en se fondant dans la foule de marchant postée devant les portes de la ville.

Zelkior tente jet de discrétion

¤ Hé bien, il a enfin réussit à me montrer cette fameuse dague, qu’elle réussite… ¤
Puis entendant la phrase soufflée à demi mot par le barbare à son encontre et lui répondit sur le même ton.
- Pour qui me prenez vous ? Je n’ais qu’une parole et je la tiendrait.
Ademara était tellement persuadée que la dague était la clé du mystère qu'elle oublia complètement de partager ses rations de nourriture avec le mage.
A vu d’œil cette dague paraissait totalement ordinaire mais l’instinct de la prêtresse la poussait à l’examiner sous toutes les coutures sans découvrir se vrai nature ou a percer un quelconque enchantement.
Puis se souvenant qu’un mage faisait à nouveau partie du groupe, elle se tournas lentement vers lui et coupas la parole à Retyar d’un geste.
- Mage, j’ai une requête à vous proposer. Je me rends compte que vous ne vous trouvez pas en pleine forme, pourtant il y a talent dont vous seul possédez et j’aimerais savoir si vous seriez capable de l’utiliser pour découvrir le secret de cette arme et découvrir pourquoi tous ces gardes ont été assassinés.
Elle attendit patiemment la réponse de Vorodill, la lame dans la main.

Tanis, toujours assit près du feu, écoutait les questions que ses compagnons posaient à Vorodill. Les réponses de celui-ci n’étaient pas vraiment claires mais Tanis comprenait qu’arrivant dans un groupe déjà formé, la confiance de part et d’autre était difficile à donner.
Sachant que de toute façon, ils n’auraient pas plus d’informations de la part du magicien, il ne servait à rien d’attendre plus longtemps.
Ademara, voulant certainement bien faire, tendit la dague au nouveau.

- Non ! Se jetant en avant le tatoué saisit la lame avant que Vorodill ne puisse la prendre.

Le barbare reprit sa place et commenca à ranger ses affaires et vérifia que ses armes étaient à leurs places et bien attachées, puis d’un geste rapide il fit tourner la dague rapidement entre ses doigts et la fit disparaître dans son dos, sous sa cape. Une fois chose faite il se leva et du plat interieur de sa botte poussa de la terre dans le feu afin de l’etouffer.

- Aller ! On y va, on à suffisament perdu de temps, la route est encore longue jusqu’à Lunargent. En plus, les cadavres ne vont pas tarder à attirer les charognards et quelques prédateurs et en ce qui concerne les loups, j’en ai ma claque !Sa voix de bariton sonnait comme un cor de chasse, forte et autoritaire. Puis se plaçant devant Ademara il lui tendit son avant bras pour l’aider à se relever et sa voix se fit plus douce. . Il faut vraiment y’aller et retrouver Zelkior. Puis il se tourna vers le magicien et fit de même. Ne prend pas ça pour de la sympathie mais je sais que t’es fatigué ! On marchera pas trop vite.

Le Téthyrien chargea son sac sur son dos, saisi son bâton et commença à avancer sur le chemin qui les mèneraient à Lunargent. Il se retourna une dernière fois sur le champs de bataille et ses cadavres, mais se qu’il voyait ne collait pas avec les choses que son esprit lui renvoyait. Il regarda la prêtresse, secoua la tête et reprit sa route.