Un très long voyage, mission pour la compagnie des marches

Narration

Erya, Mäodhron, Sagnerok, Faen, Xoralundra et Satis

Erya, Mäodhron, Segnerok, Faen et Xoralundra avaient été convoqués par le scribe Théodus afin qu'une mission de la plus haute importance leur soit confiée. Ces nouveaux promus au sein de la compagnie des marches arrivèrent ensemble dans le bastion de la cité de Sundabar pour répondre à cet appel. Ils furent amenés dans une pièce où Théodus les attendaient d'un air grave. Cette attitude sérieuse du scribe, plutôt joviale d'habitude, firent comprendre que la plus grande des attentions devait être donnée aux paroles qu'allaient prononcer l'halfelin.

"Bonjour frères et soeurs des marches, je vous demande encore un peu de patience car tout le monde n'est pas encore arrivé. Une sixième personne doit vous rejoindre et vous accompagnera plus tard pour votre voyage qui je pense s'annonce très long. Mais je ne peux vous en dire plus car Maître Arghan s'en chargera étant l'instigateur de cette mission."

Les paroles de Théodus étaient d'une froideur extrême. Pour la première fois, il n'y avait aucune plaisanterie qui accompagnait chacun de ses discours. Pas même l'un de ses si embellissant sourires qu'il avait coutume de gratifier ses interlocuteurs.
De plus si maître Arghan, responsable du bastion et de la sécurité intérieure de la compagnie en Sundabar, en personne venait leur parler cela ne pouvait signifier que la mission en plus d'être sérieuse, risquait aussi d'être très dangeureuse. Une porte s'ouvrit et une femme entra Théodus annonça la dernière venue.

"Voici celle qui vous accompagnera dans votre périple. Elle ne fait pas partie de la compagnie mais ses talents seront être utile j'en suis sûr. Je vous laisse quelques minutes pour faire connaissance entre vous. Je me dois d'aller chercher quelques choses que maître Arghan veut vous donner. Il ne devrait pas tarder d'ailleurs je me dois donc de me dépêcher."

Théodus sortit rapidement de la pièce laissant les six personnes seules avec les gardes et leurs interrogations.

utour de lui émanait une odeur presque tangible où se mêlaient pestilence et odeurs âcres qui étaient la preuve qu'il vivait auprès des bêtes - ou bien que sa dernière douche remontait à Mathusalem - ou alors les deux...

Il avait été parmi les premiers à répondre à l'appel de Théodus, ce qui n'était pas surprenant vu qu'à ce moment-là il était dans les écuries et qu'elles n'étaient pas vraiment loin, logiquement il s'était placé à sa guise avant que les autres n'arrivent et que l'halfelin commence à parler d'une façon grave.

Ainsi, mis à part les gardes et Théodus, les autres ne l'avaient qu'en tant que forme voûtée dans un coin de la pièce, vêtue de tissu grossier, de cuir clouté et de peaux d'origines diverses. A ses côtés traînait une immense lance en bois massif, usée et fatiguée dont on pouvait deviner qu'il fallait une force peu commune pour la manier correctement.

Quant au visage de l'homme - car c'en était un malgré les apparences - il était typique d'un de ces petits hommes aux yeux bridés venant du Sud mais était couvert d'un tatouage étrange et il avait été dénué d'expressions jusqu'à ce que le scribe quitte la pièce. A ce moment-là seulement, un air perplexe se peint sur son visage tandis qu'il observait d'un oeil critique toutes les personnes présentes à part une femme armée d'une lourde épée qui présentait un air de ressemblance avec lui sans que l'on puisse vraiment dire où cette ressemblance se situait.

- Xoralundra. Enonça-t-il à haute voix en regardant la demoiselle qui venait tout juste d'arriver mais s'adressant en fait à tous. C'était apparement tout ce qu'il avait à dire.

Hey Mäodhron, Faen et Sagnerok, donnez signe de vie dans notre [HRP], on dirait que vous l'avez pas découvert... => C'est là



Ce message a été modifié par Xoralundra le Mercredi 13 Décembre 2006 à 14h48

C’est couvert d’épis de paille qu’Erya entra dans la pièce peu après Xoralundra. Ses exercices techniques et de rapidité dans la salle d’entraînement avaient laissés, pour preuve de ses progrès, les restes des mannequins de toile rembourré et de bois un peu partout sur elle.
Elle se frotta vivement les bras puis les jambes pour s’en débarrasser et bougonna de voir que nombreux de ces petits machins infiniment long à traquer s’étaient logés dans les mailles de son armure.

Ecoutant d’une oreille distraite le discours de Théodus, elle retira le maximum d’épis de son encombrante chemise métallique et rengaina sa lourde épée à deux mains dans son fourreau de tissu avant de passer la sangle du cuir en travers de son buste. A part son cousin reconnaissable à l’odeur, la guerrière n’avait jamais vu le visage des autres personnes dans l’assistance.

Bien qu’étant fine, souple et plutôt mignonne, elle toisa chacun des participants et remarqua qu’ils n’étaient pas bien épais par rapport aux hommes qu’elle avait accompagnés autrefois au cours des raids dans la savane. Elle pensa qu’ils ne devaient être simplement pas tout à fait finis … Quant à la femme qui entra en dernière, elle lui jeta un regard satisfait, ravi de voir qu’elle ne serait pas la seule représentante du sexe fort et qu’elle allait avoir une concurrence stimulante au long de l’éternelle voyage qui s’annonçait.

- Eryaaa… dit-elle en plaçant rapidement son doigt sous ses narines pour éviter d’éternuer violemment. Son nez légèrement rougi laissait penser qu’elle ne s’était pas encore tout à fait accommodée des courants d’airs frais du bastion, dont le vent s’engouffrant à travers les ouvertures n’était pas toujours la cause pour certains d’entre eux.

Finalement elle croisa les bras et dit fièrement du haut de sa jolie petite silhouette :
- Erya, combattante du Shaar.

atis s’était faite enrôlée quelques jours auparavant pour une mission dont elle ne connaissant ni les tenants, ni les aboutissants. Les seules informations qu’elle avait reçu étaient l’heure, le lieu, la date du rendez-vous et, point important, le probable montant de sa rétribution. Le reste, à vrai dire, l’importait peu.

Les battants de la porte s’écartèrent avec un léger crissement. Satis n’avait pas même accordé un regard aux individus présents hormis au scribe dont la froideur des paroles contrastait avec son apparence joviale. Quand il s’en fut allé, elle avança et referma la porte derrière elle. C’est alors qu’une voix vint déchirer le silence et semblait visiblement s’adresser à sa personne. Quelle ne fut pas sa surprise, ou son écoeurement, quand elle vit la créature tapie dans un coin de la salle.

¤ Ce rat ferait-il partie de cette Compagnie ? Elle engage de bien étranges créatures, mais avec son odeur, il est vrai qu’il ferait fuir plus d’un guerrier. Que disait-il, son nom ? Il a le mérite d’être concis, cela réduira nos futurs dialogues s’il venait à rejoindre la quête… et cela m’épargnera bien des souffrances olfactives. ¤

Satis observa brièvement, tour à tour, les aventuriers qui formaient avec elle et le rat un groupe bien disparate. Un guerrier d’allure imposante et dont le regard lui rappelait étrangement celui d’un chien qu’elle avait eu, un homme qu’elle associait à un habitué de la nature, un autre et une demoiselle au charme appréciable… et visiblement peu habituée au froid.

A son tour, la prêtresse se présenta, affectant une attitude polie.
_ Satis, fille de Mulhorande, une lointaine contrée de l’est. Vous n’aurez pas à douter, ni de mes compétences, ni de ma loyauté, dit-elle d'un ton déterminé qui contrastait avec son apparente fragilité et bienveillance.

Elle rit intérieurement en s’entendant prononcer ces derniers mots.
Elle avait pris soin d’ôter le symbole de Seth qui ornait son front pour le mettre en pendentif, sous son habit de lin. Même s’il était peu probable que l’un d’eux connaissent son Dieu, mieux valait ne pas éveiller leur méfiance.

_Vous faites ainsi partie de cette guilde. Peut-être pourriez-vous me renseigner sur elle ? demanda-t-elle à personne en particulier.

L’ensorceleur était d’une sérénité propre. Il avait répondu quelques temps auparavant à l’appel plutôt rapide de baroudeurs en proie à l’aventure, prononcé par le petit homme qui les avaient accueilli au sein même de la compagnie. D’accoutumance, l’halfelin était plutôt euphorique, mais là la tension semblait l’oppresser. Sur ses paroles très claires et sérieuses, Mäodhron regarda le petit être sortir de la pièce pour laisser place à une femme qui semblait s’être joint à eux pour la périlleuse quête qui les attendaient tous les six.
L’ensorceleur jeta un regard circulaire dans la pièce pour dévisager les cinq autres aventuriers et aventurières. Il reconnu de suite son camarade de route, Sagnerok dont il ne doutait en aucun cas de ses qualités de guerrier.

¤ Voyons…Un homme se tapi dans un coin…ce qui se dégage de lui inspire plutôt confiance malgré sa sauvagerie explicite. Une femme plutôt jolie recouverte de paille et un homme…Hmm le groupe semble sérieux et compétent…Tant mieux !¤

Son regard s’arrêta sur la femme qui venait de se présenter et qui semblait ne pas faire partie de la Compagnie. Il décida de se présenter à son tour puis de répondre jovialement à cette dernière.

- Mon nom est Mäodhron chers compagnons et je vous serai de la plus grande utilité en vous accompagnant…Etant le seul ensorceleur. Pour vous répondre Satis, nous venons tous de débarquer dans cette guilde et nul d’entre nous ne pourrait vous en détailler les plus fines spécificités. Mais je peux vous assurer d’une chose, c’est qu’elle est renommée et digne de confiance. Voyez par vous-même. L’ensorceleur agita le bras autour de lui pour présenter la pièce et les personnes qui s’y trouvaient. Il s’adressa maintenant à tout le groupe.

- Je me demande toutefois pour quelles raisons nous allons être envoyés. Et où ? Il ôta son capuchon de sa tête pour paraître moins douteux et plus chaleureux.

La troupe était au complet et Mäodhron attendait la présentation des autres individus en attendant le retour de l’halfelin et du maître Arghan. Les gardes, eux, ne bougeaient pas. Ils semblaient être éléments du décor entourant le groupe diversifié.
L’ensorceleur ne cessait de détourner l’œil vers ses compagnons pour imprimer leurs visages dont ils lui reviendraient durant de longs prochains mois. Il se sentait en situation de confiance et était à la fois prêt et excité à l’idée de partir en quête.

Le rôdeur était surpris du ton part lequel le petit homme les avaient laissés dans la grande salle, et a en croire les regards de ses nouveaux camarades il n'était pas le seul. En effet, lors de l'entrevue avec Théodus, il y avait une sorte de convivialité qui c'était tout de suite installé entre ces deux bonhommes.
Mais aujourd'hui, le rendez-vous était d'une tout autre nature, car d'après l'expression du scribe, il devait y avoir un problème urgent à gérer. Et c'est pourquoi les aventuriers convoqués par Mr Gauchecrampe étaient tous réunis ici.

Faen écoutait la discussion qui venait tout juste de s'engager, et il savait que lui même, comme les autres aventuriers, érigeait aujourd'hui leur première aventure au sein de la guilde de la compagnie des marches. Parmi les personnes présentent, il n’y avait personne qui paraissait fourbe ou lâche, ces deux caractéristiques étaient ennemies avec notre rôdeur. Cela avait de quoi l’encourager pour la suite de la mission.

Pendant que personne ne parlait, il en profita pour avancer au centre de la pièce pour se présenter.
- Bonjour, je m’appelle Faenimm Wladek, Mais tout le monde m’appelle Faen. Je viens des terres gelées du Val Bise. Puis se tournant vers l’ensorceleur qui s’était présenté sous le nom de Mäodhron. Comme toi, je ne sais pas pour quelle mission nous avons été amené ici. Et se tournant pour reparler à tout le monde. Mais quoi qu’il en soit, j’espère passer de bon moment en votre compagnie.
Devant tant de monde, Faen espérait qu’il faisait bonne mesure, en effet il n’avait pas l’habitude de parler à tant d’inconnu.
¤J’espère que je fait meilleur impression que cet homme étrange dissimulé dans le coin de la pièce.¤

En le regardant un peu plus attentivement, Faen eu de la familiarité envers lui. En effet vu comment il se comportait, il devait lui aussi, être proche des animaux et de la forêt, cela faisait un point commun avec l’illuskien. Pour ne pas gêner la conversation entre Mäodhron et Satis, Faen se dirigea vers l’humain qui c’était présenté sous le nom de Xoralundra. Arrivé à quelque mètre de lui, Le Rôdeur ne pu s’empêcher de faire une grimace. ¤Ce gaillard n’a pas dû apprendre à se laver ou alors, il a oublié comment utiliser les savons.¤
Mais le rôdeur s’habitua vite car lui-même avait l’habitude de l’odeur des animaux

-Salut toi, je crois comprendre que vu ton accoutrement, tu es un druide. Faen regardait plus facilement la grande lance située à ses coté que l’homme lui-même. Je n’ai jamais croisé de druides sur mon chemin et pourtant ils m’intriguent fortement. Si j’avais pu avoir un maître m’enseignant les techniques druidiques, j’aurais sûrement voulu être comme lui. Malheureusement j’ai grandi en apprenant à me défendre seul dans les forêts du Nord. Peut-tu me dire pourquoi tu t’intéresse à une quête alors que les druides restent souvent cloîtré dans leur forêt ? Faen n’en savait en fait rien, mais il avait besoin de savoir ce qu’était vraiment un druide. Pour lui, ces êtres représentaient la symbiose entre l’humain et la nature et restaient très peu de temps en dehors des bois ou ils vivaient.
Pendant qu’il attendait sa réponse, il se retourna à hauteur du druide pour voir le reste de la pièce ou les autres aventuriers étaient restés




Ce message a été modifié par Faen le Mercredi 13 Décembre 2006 à 19h29

Narration

Tous

Après quelques longues minutes, Théodus finit par revenir. Il était accompagné par deux hommes qui transportaient un coffre visiblement assez lourd. Il s le posèrent juste derrière le scribe qui déverrouilla le cadenas qui pendait devant. Il fit un geste de la main tout en prononçant d'étranges paroles que Mäodhron interpréta comme un langage magique sans arriver à en identifier la nature. Juste derrière entra un homme assez grand avec de longs cheveux noirs. Il portait l'insigne de chef de la phalange de la gargouille et les membres purent reconnaitre immédiatement Maître Arghan, responsable du Bastion en Sundabar et de sa sécurité intérieure. Il portait sur lui une épée dont il gardait sa main gauche sur le pommeau. Son regard semblait pouvoir percer l'âme de chacun et y trouver la véritable nature de ceux qu'ils regardaient droit dans les yeux. Théodus assez nerveux fit aligner rapidement les membres convoqués pour l'occasion afin que maître Arghan puissent les voir de face et d'un seul regard. Un silence religieux planait dans la pièce et maître Arghan après avoir regarder chacune des personnes présentent devant lui prit la parole.

Arghan d’Eauprofonde

"Soeur et frères des marches, l'heure est venue de montrer votre allégeance à la compagnie. Vous avez été convoqués aujourd'hui pour accomplir une mission de la plus haute importance. Cette mission vous emmènera loin des ces terres que tant d'ennemis veulent s'approprier. Pour assurer la survie de la compagnie et des marches d'argent, il est de notre devoir d'identifier toutes les menaces pouvant peser sur nous. Pour cela vous devrez braver les dangers et les obstacles qui se dresseront sur votre chemin, mais aussi tout faire pour que cette mission soit un succès."Il fit une pause regardant chacun d'entre eux pour percevoir leur réaction. "Soeur et frères des marches, de votre réussite dépend peut-être la survie de beaucoups d'autres, ne l'oubliez jamais."Maître Arghan se posta devant Erya et posa sa main droite sur son épaule. Il la sera fermement et tout en la regardant droit dans les yeux déclara: "Soeur Erya, les armes ne pourront tout résoudre dans cette aventure périlleuse qui vous attend. Apprenez que l'esprit peut être lui aussi une arme très puissante. Protégez vos compagnons comme vous même et ils seront là pour vous également."Il se posta devant Faen et prit la même position que précédement. "Frère Faen, apprenez que l'union fait la force. Un groupe soudé sera toujours plus fort qu'une personne isolée. Formez un esprit de cohésion et nul obstacle ne pourra vous arrêter."Il recommença le même rituel avec Mäodhron. "Frère Mäodhron, brillant pratiquant de l'Art. Aillez la même foi en vos talents magiques qu'en vos compagnons. Car tout ne peut se résoudre par la magie."Ce fut au tour du druide. "Frère Xoralundra, ami de la nature. Apprennez à faire confiance à ceux qui vous accompagnerons tout au long de votre périple. Vos vies dépendront tôt où tard les uns des autres."Enfin faisant face à la dernière personne. "Satis, vous ferez partie de l'expédition en tant qu'aide supplémentaire à ce valeureux groupe. Montrez vous digne de la confiance que la compagnie vous donne et elle saura s'en souvenir." -------------------- La trentaine cet homme aux cheveux brun et à l’allure martiale semble être au mieux de sa condition physique. Toujours soucieux de l’impeccable de ses tenues, il n’arbore pas néanmoins de vêtements sophistiqués leurs préférant l’incommodité d’une armure. Arghan est un homme de passion qui lassé de son statut de mercenaire chercha un but à son existence et le trouva dans son désir de défendre les intérêts de ceux qui ne sont pas forcément les plus riches, ni les plus influents. Il approcha alors la Compagnie et très vite compris qu’elle répondrait à ses attentes. Celle-ci l’engagea aussitôt comme formateur des nouveaux aspirants aux fonctions d’élite. Il dirige actuellement la phalange de la Gargouille. En tant que chevalier il suit Le Code : Obéissance. Accomplir ses missions jusqu’à la mort. Respect. Rechercher la Gloire dans le combat. Mourir plutôt que d’être déshonoré.

Maître Arghan recula de quelques pas pour voir l'ensemble des femmes et hommes se trouvant devant lui une dernière fois. Il les salua en portant sa main droite sur sa poitrine et se retira de la pièce.

"Et bien si maître Aghan est venu en personne pour cette mission, c'est que les grands de la compagnie sont inquiêts."

La remarque de Théodus fut brève mais explicite. Reprenant ses esprits il ajouta:

"Mais au fait et avant de passer aux détails de votre mission, qui sera le porte parole de votre groupe ?"

¤ Un porte-parole ? ¤

La Mulhorandi s’étonna d’une telle question.
L’idée qu’elle ne puisse défendre ses intérêts ainsi que poser ses questions la dérangeait. ¤ Un porte-parole qui ne peut être garant de nos opinions n’en est pas réellement un… et aucun de nous ne s’est encore enquis de nos desiderata respectifs. De plus, les miens sont sûrement divergents de ceux de ces membres. ¤

Satis voulut s’opposer au choix d’un représentant mais elle se ravisa vite. Si elle devait d’emblée commencer par contester la demande d’un membre, elle risquait de s’attirer la désapprobation du scribe et de ses compagnons, surtout après ce petit discours de confiance et de niaises assertions sur le travail d’équipe. Elle décida de nuancer ses pensées. Regardant ses coéquipiers, son choix se porta vite sur l’ensorceleur. De tous, il lui semblait le plus apte à endosser le rôle demandé. Son sourire accueillant et son air jovial avait de quoi l’exaspérer mais il lui paraissait le plus instruit, probablement à cause de ses habits finement travaillés qui dénotaient d’une certaine richesse et donc d’une possible éducation.

- Si je puis me permettre, Messire Maodhron me paraît le plus à bien…cependant en ce qui concerne mes gains, je préférerais m’entretenir avec vous, ou peut-être que l’accord passé précédemment est confirmé ?

En attendant une réponse ou les votes de ses coéquipiers, ses yeux s’attardèrent sur le mystérieux coffre que le scribe avait amené. Son contenu devait être des plus importants et des plus lourds. Ses nombreuses expéditions dans des chambres funéraires lui avaient fait découvrir milles et une richesses qu'elle pouvait aisément y imaginer mais elle se doutait qu’il pouvait s’agir de tout autre chose.

¤ Cela doit avoir de la valeur… il est étrange que cette guilde, si renommée, confie une mission de la plus haute importance et ce coffre mystérieux à de nouveaux membres et à des mercenaires… manquent-ils de personnels ou ont-ils à ce point confiance en leurs hommes ? En tout cas, c’est bien le discours que tenait l’homme à l’insigne… Il avait aussi parlé de partir loin d’ici, espérons que cela sera jusqu’en des terres plus clémentes. ¤

A cette pensée, Satis frissonna et resserra les pans de son manteau. Ses lèvres d’habitude d’un rouge vermillon étaient encore bleutées, cette touche de pâleur contrastant avec son teint hâlé, ses yeux terres d’ombre, et sa longue chevelure brune.

En entrant dans le cercle imaginaire qui définissait son espace vital, Faen s’était attiré la pleine attention de Xoralundra qui une seconde auparavant faisait mine de l’ignorer, préférant se concentrer sur la femme que l’on présentait comme l’inconnue par rapport au groupe. Cela s’était traduit par quelques indices plus ou moins voyants. Des yeux braqués sur lui, une légère contraction des muscles postérieurs et une pose un peu plus voûtée afin que ses bras soient un peu plus proches de l’immense lance posée au sol en étaient quelques exemples. A ce stade-là, il était prêt a réagir en laissant parler uniquement ses réflexes, si jamais Faen avait fait un geste vers son arme, il aurait été empalé sur l’instant.

Il était assez rare pour être remarqué qu’un humain qui ne soit pas de sa terre natale puisse s’approcher aussi près de lui sans esquisser de pas de recul. Durant son long voyage jusques aux Marches d’Argent, seuls les nains à l’odorat légendairement peu développé et quelques elfes avaient pu le supporter le temps d’une conversation, si l’on pouvait parler de conversation les échanges brefs qui lui étaient coutumiers. Et c’est donc avec un mélange de paranoïa et de curiosité qu’il avait écouté l’homme lui parler. D’ailleurs, à bien y regarder, ses manières semblaient en adéquation avec son discours et Xoralundra le mit discrètement à son crédit. Sans changer d'expression cependant...

Ses raisons, il ne les exposa pas, pas tout de suite. Et c’est probablement pour cela que les paroles de maître Arghan le frappèrent par leur écrasante vérité, il avait failli émettre un hoquet de surprise mais s’était abstenu à temps. Le commandant était sûrement un homme peu ordinaire mais il s’était approché bien près du druide et allait probablement le regretter quand une personne du sexe opposé s’offusquerait de l’odeur. C’était une des choses qui faisaient sourire intérieurement le Shaarien quand il y pensait.

Mais une chose le chiffonnait pourtant, c’était le coffre qui avait été mis bien en évidence et la façon dont il avait été ouvert. Devrait-ils transporter son contenu tout au long de leur mission ? Ce n’était pas un petit coffre et s’il avait été fermé par une quelconque magie c’est qu’il allait certainement jouer un rôle important. Et cela le travaillait tellement qu'il ne remarqua pas vraiment la disparition du commandant.

L’intervention du scribe fit sortir Xoralundra de son mutisme. Sans aucun doute, celui qui avait l’air le plus à l’aise dans l’art de la discussion était celui qui s’était présenté comme le seul ensorceleur du groupe. En cela, sa voix se faisait écho à celle de la jeune étrangère.

- Mäodhron. Lança-t-il abruptement.

¤Cet étrange personnage veut que nous fassions une mission importante et il ne nous en donne même pas le contenu? Cela me semble étrange, j'aurais bien aimé qu'il nous en dise un peu plus sur la mission que la guilde nous a confiée.¤

La remarque de Faen en son for intérieur était un peu déplacé, en effet, Maître Arghan avait sûrement beaucoup de chose à faire aujourd'hui pour la ville de Sundabar et c'était déjà un grand honneur qu'il soit venu les voir en personne pour leur présenter la mission. Faen eu honte de sa remarque.

Il fallait maintenant désigner un porte-parole, et cela, notre rôdeur ne le comprenait pas vraiment. D'accord notre groupe devait s'entendre et se respecter, mais il n'était pas tous sur la même longueur d'onde et leurs objectifs étaient souvent différents.
Satis et Xoralundra avaient l'air d'un commun accord pour désigner notre ensorceleur comme notre porte-parole. Et en y réfléchissant bien, Faen ce dit que ce n'était ni le druide qui n'ouvrait la bouche pour formuler pas plus de deux mots de vocabulaire, ni la mercenaire qui pouvait jouer ce rôle.
Il ne restait que le rôdeur, l'ensorceleur et la guerrière Erya. ¤Je n'ai pas l'habitude des relations avec les personnes et je ne sais pas tenir une conversation, donc je me vois mal le faire. Erya pourrait sûrement faire un bon porte-parole car malgré sa petite taille, elle me semble fière et n'est pas du genre à se faire marcher sur les pieds. Mais je crois que le problème c'est qu'elle est peut être trop brusque pour convenir à tout le groupe.¤

Après un petit temps de réflexion, où Faen eu tout le temps de regarder le haut du crâne de Théodus. Il le fixa dans les yeux et lui dit:
- Mäodhron me semble aussi un choix très judicieux.
Les trois aventuriers avaient dit leurs choix sans même avoir demander à Mäodhron s’il se sentait capable d'endosser un tel rôle. En se tournant vers lui, l'illuskien rajouta: "Si bien sur ça ne te dérange pas?"