۝ A la poursuite d'une Ombre ۝, Tass, Korja, Zara, Will, Nish & Néféris

MD
Les quartiers étaient moins riches que ce que le reste du navire laissait supposer mais aussi exigu pour six personnes qu’annoncé par le capitaine. Une fois tous à l’intérieur, il était presque impossible d’avoir une impression de l’espace dans sa totalité. Le visage de l’Elfe passa par de bien diverses expressions, d’un sourire soucieux face au salut d’Ulysse à une forme d’agacement … et autre chose qui n’avait pas tout à fait quitté son visage, comme une peur difficilement contenue.

- Il n’y a aucun secret à tenir face à notre ami. Personne n’a pu raté l’embarquement d’un groupe tel que le vôtre, j’espérais, et le capitaine tout autant, que vous me rejoigniez au fur et à mesure.
Jet de psychologie de Nish : Réussite
Jet de psychologie de Néféris : Echec
Jet de psychologie de Tass : Echec
Jet de psychologie de Zarathoustra : Réussite
Jet de psychologie de Ulysse : Réussite
Le ton de Korjalahann était au reproche mais il était évident pour les aventuriers qu’il cachait derrière quelque chose de plus profond, comme si ce reproche n’était pas le sien. Son regard se perdant sur la porte clarifia cette impression pour Nish, Zarathoustra et Ulysse … Le capitaine devait y être pour quelque chose, tout comme la peur qu’il transpirait encore.

Il baissa la tête pour reprendre contenance, et la releva aussitôt en fixant l’Aède : - "Avant de vous laisser la parole pour que vous me partagiez les informations que vous avez pu récolter et vos propositions pour passer à l’action, j’insiste lourdement sur un fait que vous devez considérer pour protéger nos intérêts. Si jamais la question se pose et que vous devez justifier votre présence à bord de ce navire, vous cherchiez ici le moyen de voyager vers le Sud et il vous a été refusé. Il n’est d’ailleurs pas convenu que nous restions à bord plus que nécessaire."

C’était une supplique plus qu’un ordre, peut-être l’Elfe s’était-il engagé trop rapidement sur l’aide que le capitaine était prêt à leur donner…

n nuage passa brievement sur le visage de Zarathoustra. Les manieres de l'elfe, ce n'etait pas la premiere fois, lui deplaisaient fortement. Il se placait sur un piedestal pour leur parler, placant son ton hautain entre lui et ses subordonnes. Mais ce n'etait pas cette distance qui deplaisait au jeune homme, mais bien les consequences qu'elle pourrait avoir.

L'aquafondien adressa un regard a Ulysse, comme pour lui signifier qu'il avait desormais sa confiance, avant de revenir vers Korjalahann a qui il parla avec le ton le plus detendu qu'il trouva :

- Vous avez devant vous, messire Teu-tel-Quessir, un noble marchand, fit l'ensorceleur en designant Nish, accompagne par ses deux gardes du corps, rajouta-t-il en montrant Neferis et Crane d'Oeuf et de ses deux serviteurs dont l'un lui sert d'ambassadeur finit-il les paumes vers le ciel comme pour indiquer que l'identite des deux serviteurs etait evidente. Je rajouterais que monter sur le navire de facon differee n'etait pas la meilleure des idees, la preuve, nous ne l'avons pas suivie...

L'ensorceleur, comme a son habitude, cherchait a faire de ce petit moment de calme avant la tempete, un relachement nerveux et musculaire. Ils auraient surement besoin de muscles aussi bien que de matiere grise d'ici tres peu de temps. Ne laissant qu'un bref silence, Zarathoustra expliqua sa pensee avec circonspection :

- Si les allees et venues sont observees, ne serait-il pas plus suspect de voir rentrer plusieurs groupes de personnes dans le meme laps de temps, qu'un seul qui conserve la consistance qu'il s'est donne ? Dans ce genre de cas, il faut faire attention a ne pas trop montrer ce que l'on veut cacher... Enfin de toute facon ce qui est fait est fait et le plus important, c'est que nous allons nous embarquer sur la Houle Brisee, pretextant une demande de voyage vers Athkatla pour notre marchand et sa petite troupe, et que vous nous cachez quelque chose.

En un eclair, les traits de Zarathoustra se rafermir jusqu'a en devenir presque severes, et il rajouta :

- Faites ce que bon vous semble, de mon cote je monterai sur ce bateau, ne serait-ce que pour empecher ce miserable de changer trop de personnes en statue. Mais sachez que s'il arrivait quelque mesaventure a un membre du groupe parce que vous n'avez pas juge opportun de nous aviser d'un element, alors je vous tiendrais pour responsable et vous aurez a repondre de vos actes, devant la Seldarine je n'en doute pas, mais egalement devant moi.

Sa tirade terminee, l'aquafondien joignit ses mains, esquissa un sourire sincere, se tourna vers le pirate, tendit la main droite, et dit :

- On m'appelle l'Aede monsieur.

Ulysse s’installa aussi confortablement que possible dans la cabine exiguë. L’espace restreint augmentait la chaleur déjà assez présente, et les relents de transpiration du groupe. A peine avait-il prit un bain que déjà, il avait l’impression de sentir aussi mauvais que la gueule d’un serpent de mer.
Le pirate faisait fi des sentiments de l’elfe, beaucoup trop emporté et passionné. Sa réaction de peur embrouillait ses dires et ne faisait pas avancer les choses comme Ulysse l’aurait voulu. Mais soit, il est vrai que le Capitaine foutait les ch’tons, surtout quand on savait ce qui se cache derrière sa vraie nature.
Celui qui prit la parole, l’Aède, semblait diriger le petit groupe. Autant dire que c’était lui le plus éloquent et le plus loquace. S’il n’était pas là, Tourment aurait presque cru avoir affaire à des homoncules, ou à des automates parfaits venus de Lantan pour leur faire une farce grotesque.
L’homme parlait avec justesse, sur certains détails. Lorsqu’il se présenta en tendant sa main, Ulysse tendit la sienne d’un geste fluide, jusqu’à empoigner l’avant bras de l’humain.

- Et moi Tourment. Comme un nez au milieu d’la figure, j’suis un Initié du Cercle, et là, presque par hasard en fait, pour vous aider à aller botter l’cul de l’autre baboin. Répondit-il pour son interlocuteur, mais aussi pour l’ensemble du groupe qui ne le connaissait pas. Monseigneur, fit-il à Nish le marchand. Puis un petit clin d’œil à tous les autres.
« C’est vrai que si on était arrivé au compte goutte, ça aurait été peut être plus suspect, mais si on joue nos rôles, moi n’importe lequel me va, j’men tape, ben faudra le jouer à fond, et bien équipé. »

Ulysse sourit rapidement. Lui-même avait attendu avant de rejoindre les autres et avait voulu se renseigner sur les activités récentes de l’ennemi. Le plan de l’Aède pouvait fonctionner, mais à certaines conditions.

- J’veux dire par là que déjà, vous devriez faire un brin d’toilette, un marchand dégueulasse ça l’fait pas. Je pense qu’ensuite, pour bien jouer le jeu, on devrait visiter un ou deux autres navires, histoire de demander s’ils vont vers le sud, bien entendu on ira vers les navires qui arborent un pavillon qui ne va pas au Calim. Enfin, là j’suis perplexe sur une chose, notre babouin, comment l’empêcher d’nous pétrifier ? Si on y va sans stratégie, on finira tous comme la p’tite, à moins qu’il ne puisse pas faire ça à volonté ? Va falloir trouver un bouclier rutilant ! Genre miroir.

Le pirate s’arrêta pour laisser répondre d’autres personnes, afin de voir s’ils n’étaient pas réellement des automates. Il se rapprocha ensuite de l’Aède et lui souffla pour lui.

- Hep, j’te conseille pas d’vouloir rendre des comptes à l’elfe, t’imagine bien qu’il sera pas tout seul. En plus au Cercle, ils ont une espèce de section d’tueurs, des pas marrants, i’tirent tout l’temps la tronche et on peut rien leur dire, héhé. Puis on serait du coup plus trop copain, ça s’rait dommage, mais la famille avant tout comme on dit ? Mais mon p’tit doigt m’dit que t’en fera bientôt partie, pis tu verras par toi-même la sale tronche des tueurs, fou rire garanti !

'Aede partit d'un rire franc et clair alors qu'il serrait l'avant-bras du-dit Tourment. Son imagination voguait deja sur des rives depuis lesquelles il apercevait les facies de ces hommes se prenant pour des tueurs, surs d'eux, de leur valeur et de leur droit.

¤ Des semblants d'existence, rien de plus. J'imagine que dans notre monde, ils forment un mal necessaire a la survie de cette societe... ¤

Apres cette longue seconde de detente, Zarathoustra revint vers son interlocuteur et dit nonchalamment :

- Tu te meprends mon ami, je ne suis pas un tueur. J'evoquais davantage une responsabilite morale et je me suis surement montrer plus vindicatif que je ne l'aurais voulu.

Levant un index qu'il apposa sur ses levres, signe qu'il reflechissait, l'aquafondien reprit la parole, cette fois avec une expression de serieux :

- Quant au plan, t'as raison sur de nombreux points, mais mettons ca au clair ! Si Tarentule, articula-t-il avec lenteur en regardant Korjalahann, connait la destination de la Houle Brisee, nul n'est besoin d'aller visiter d'autres navires, nous ne nous montrerions que plus suspects. Pour l'histoire de la toilette, a n'en pas douter l'effet serait surement meilleur, mais s'affaire s'avere compliquee, pourquoi ne pas demander de plus au capitaine de la Houle Brisee s'il a assez d'eau claire pour que nous puissions laver la sueur de notre voyage ? Quant au bouclier, j'avoue y avoir deja reflechi mais j'avais peur d'attirer l'attention. Un simple miroir peut-etre ?

Le jeune homme marque une pause. Au fur et a mesure, ses traits s'etaient eclaires et il semblait avoir meme oublie les ombres que cachaient les traits de l'elfe. Il finit par rajouter :

- Je vous presente le marin attitre de sa majeste Nish le marchand, qui le suit dans ses voyages au cas ou il devrait prendre la mer. J'ai peur que tu ne passes pas pour grand chose d'autre... dit Zarathoustra en posant une main sur l'epaule de Tourment alors qu'un sourire avait conquis son visage.

lysse se mordit la lèvre pour s’empêcher de faire son numéro du fou rire incontrôlable et repérable à dix Ruakha à la ronde. Si l’on se penchait vraiment sur le visage du pirate, l’on aurait pu voir une petite larme se former au coin de l’œil.

- J’vois bien que t’es pas un tueur, t’as la peau trop douce reprit Tourment d’un air sérieux et bas. Mais ils sont qu’une petite minorité, mais très professionnelle, des balèzes, et comme ils sont pas dirigés par n’importe qui, ils ont au moins un bon sens de l’honneur.

Son dernier mot avait dit comme s’il était resté en suspend. Ulysse regardait l’Aède réfléchir. Ce gars là aimait bien s’ébouillanter le cerveau, Ulysse lui, ça dépendait des jours.
Enfin, lorsque l’humain eut fini de présenter Ulysse comme un certain maître de manœuvres et conseiller maritime du Seigneur Nish, celui-ci reprit la parole.

- Maître Damotas, conseiller maritime et suivant du Haut-Marchand en armement naval, Nish Le Valereux, messeigneurs.. A vrai dire, je suis un piètre pilote, bon pour l’abordage, et assez effrayant pour tyranniser les mômes, fit le marin sur un ton pompeux, un classique nobliaux. Il reprit ensuite avec un peu plus de sérieux, et sans faire de pose théâtrale.
« C’que j’voulais dire pour le navire, c’est juste se renseigner pour savoir s’ils vont vers le sud, on s’en fout de leur réponse, mais un groupe comme le notre qui s’arrête à un seul navire, ça c’est suspect. Si on veut connaître la destination de la Houle, il suffirait d’aller au bureau des taxes et de graisser la patte du tenancier. On pourrait ensuite rattraper notre gaillard en pleine mer ? Hé hé. Pis pour la toilette, y’a plein d’endroits à Luskan où on peut aller, ‘suffit d’avoir les bons contacts reprit-il avec un clin d’œil.

Le pirate n’avait pas parlé du Capitaine, en fait il ne voulait pas l’impliquer dans l’histoire, du moins pour le moment. Son visage se tourna vers l’elfe, et Tourment le pressa de continuer son récit.

¤ Allez accouche si tu veux qu’on débarrasse le plancher, on perd du temps là ¤

MD

Les deux mâles dominants se disputaient la place du chef aux yeux de l’elfe qui blanchissait à vue d’œil tandis que son regard se perdait dans le vide. Et ce n’était en aucun cas à cause des menaces de l’Aède. Comment aurait-il pu leur parler plus de Tarentule alors qu’une simple remarque de sa part, pleine de promesses cela dit, avait suffit à le mettre dans un état pareil ?
Il leva la main, timidement, pour attirer sur lui l’attention. Le plan était excellent mais dans l’émotion, nul n’avait cru bon informer Korjalahann, comme il l’avait demandé, sur le résultat de leurs recherches. Ils se trouvaient à poser des questions et à … oublier d’y répondre alors qu’ils détenaient, à sa différence, tous les éléments nécessaires.

- Nous avons joué de trop d’intrigue avec vous, je ne vous cache rien qui vous apporterait quoi que ce soit. Soyez plus courtois que possible avec l’équipage de ce navire et tout ira bien. Vous vous êtes montrés plus qu’apte à vous attirer des problèmes tous seuls que nécessaires, je ne vois pas pourquoi j’en ajouterais. J’ai compris l’idée générale de ce que vous avez obtenu comme renseignements, n’en dites pas plus.

L’Elfe serait tenu responsable de tout ce que ferait le groupe sur son bateau, il ne mentait pas à Zarathoustra, celui ne pouvait en douter et il se refusait de parler à un homme à un tel accent Drow de quiconque partage l’apparence arachnéenne des engeances maudites de leur déesse.

Un maigre sourire sur les lèvres l’Elfe ébouriffa les cheveux de La Puce qui faisait preuve d’une retenue incroyable pour la jeune femme qui s’était montré très imprudente. Il poursuivit, reprenant des couleurs de se concentrer sur autre chose que sa peur.
- "C’est une baguette qui a pétrifié notre amie. Pour ce qui est de la destination, puisque vous semblez être d’accord sur le Sud, je suppose que vous la connaissez déjà. Puisque je vous l’avais annoncé comme une promesse, vous pourrez compter sur ce bateau pour faire la chasse à la ‘Houle Brisée’ mais d’ici là, je vous conjure de ne pas vous attarder ici. Le Capitaine a ses habitudes qu’il n’est pas bon contrarier."

Will’ observa la scène se dérouler sous ses yeux, il était amusé mais il n’en montra rien préférant rester avec l’air d’homme-statue qu’il avait adopté. Il se rendait bien compte que ceux qui ne le connaissaient pas attendaient qu’il dise quelque chose. Il n’allait toutefois pas leur donner cette joie. Les deux seules personnes ici en qui il avait un peu de confiance était le valeureux Néféris, aussi mystérieux que lui d’ailleurs ainsi que le coloré Zarathoustra. Il écouta donc, les bras croisés, la conversation qu’avaient les deux hommes. Les deux semblaient assez intelligents. Probablement beaucoup plus que le moine lui-même. Et ce n’était pas pour lui déplaire. Il devait avouer qu’il se perdait aisément dans cette affaire plutôt tordue. Il avait hâte de conclure en allant régler son compte à cet homme qui prétendait les voler. Les plans qu’on apporta lui semblèrent très bien et il donna pour seule réponse un léger hochement de tête, presque imperceptible. Il tenait à son profile bas. Il montrerait qui il était vraiment dès qu’un joli combat se présenterait. Et d’après la tendance, ça semblait être bientôt. Les deux hommes semblants avoir fini leur joute verbale, l’elfe s’en mêla. Après avoir écouté ce qu’il avait à dire, CranedOeuf ajouta :

-Je suis sûr que l’aède se fera un plaisir de vous donner les informations recueillis. Mais je vous en pris, pressons, ou notre homme sera loin avant que nous puissions lui mettre la main dessus.

'Aede avait percu dans chacune des phrases de l'elfe une pique placee a son attention ou a celle du groupe et il les trouvait pour la plupart gratuite alors qu'il n'etait pas homme a noircir le tableau.

¤ Les conseils de courtoisie passent, il n'est pas cense savoir que je me fais fort de toujours accorder a mes interlocuteurs la deference qu'ils meritent mais je ne vois vraiment pas quels sont les problemes que nous avons attires de notre propre chef. Peu importe, cet homme est gouverne par la peur et quand elle, grande souveraine, decide de se saisir de vos pensees, alors vous ne pouvez etre considere comme sain d'esprit... et j'espere bien que t'as saisi l'idee generale des renseignements obtenus, c'etait fait pour ! Enfin, la encore je devrais surement prendre sur moi et expliquer tout le cheminement de ma pensee plutot que d'en venir aux faits. ¤

Zarathoustra posa un regard global sur l'assemblee. Il ne savait pas vraiment comment percevoir le calme apparent de ses amis. Le jeune homme chercha dans les yeux de Tass un eventuel combat interieur contre la peur de revoir l'homme tout de noir vetu. Mais il ne s'attarda pas seulement sur ceux que l'on aime a nommer les miroirs de l'ame et embrassa du regard tous les contours de la jeune halfeline. Le langage du corps etait souvent le propre du coeur et non l'esclave du cerveau, ce qui faisait de son expression un temoignage plus sincere. L'aquafondien se souvint de ce jour au cours duquel il avait compris la puissance dont jouirait l'homme capable de dechiffrer ce langage. Lui qui se plaisait a changer de taverne tous les soirs, comme un amoureux de la nature aime a decouvrir de nouveaux paysages, avait passe les dix dernieres soirees dans le meme etablissement. La Corne Doree, siegeant dans le Quartier des Affaires, non loin de la Cite des Morts, etait reputee pour ses tables de jeu. Meme si Zarathoustra aimait a voir comment le hasard pouvait colorer la vie, ce n'etait pas les cartes ou les des qui l'avaient amene a revenir tous les soirs. Cette fille en etait bien sur la cause. Une emeraude d'orient, douce jusque dans ses acces d'humeur, voluptueuse comme un nuage de printemps et legere sur ses pieds comme une panthere sur de sa capacite a fondre sur sa proie, servait la boisson aux joueurs attables. Le jeune homme ne la perdait pas des yeux, et en sa presence le fardeau des questions de la vie n'existait plus. Son sourire semblait irradier le baume guerisseur des ames tourmentees. Alors que Zarathoustra contait legendes et anecdotes a ses partenaires, il cherchait toujours le regard de la jeune fille, et maigres etaient ses succes. Un jour, elle s'approcha de lui et du bout de l'index lui toucha la poitrine, surement plus fort qu'elle n'aurait voulu, tout en lui disant "Eh toi !". La panthere semblait bien moins sure d'elle a present, malgre son ton distant. Fuyant le regard du jeune homme en oscillant la tete de droite a gauche, elle continua a articuler quelques mots, mais Zarathoustra avait deja tout compris. Malgre ces mots qui tentaient de couvrir une eclatante verite, le jeune homme se dit ce jour la : "J'ai lu dans un geste imprecis la defaillance d'un coeur qui bat". La romance qui suivit n'eut pas l'importance de cette revelation.

Son ephemere souvenir l'ayant quitte, l'ensorceleur sourit a Tass et reprit la parole ainsi que William lui avait conseille :

- Voila les informations dont vous aurez besoin : la Houle Brisee se dirige vers Athkatla, son equipage est de permission jusqu'a son depart avant le coucher du soleil, et il partira vraisemblablement a vide. Il ne nous a pas ete difficile de savoir ou se dirigeait le navire alors pourquoi ne pas juste y aller en demandant s'il se dirige bien vers Athkatla car c'est la que nous allons ? Ensuite, je m'en remets a vous tous en ce qui concerne le bain. C'est une bonne idee mais nous pourrions encourir le retour des marins, ce qui ne ferait pas nos affaires. Dans tous les cas nous quittons a l'instant le pont du Capitaine Tarentule. Alors ?

L'Aede regarda tour a tour William, Tourment, Nish, Neferis et Tass. Korjalahann avait de toute facon l'esprit englue dans sa peur. Qu'il ait choisi de porter le fardeau de ses peurs pouvaient etre revelateur d'une force morale ou d'un manque de confiance. Zarathoustra n'aurait su trancher, et il n'en avait pas le temps.

Tourment regarda l’Aède avec un demi sourire. L’homme semblait dévorer la Puce du regard, mais Ulysse ne comprenait pourquoi. Une envie irrésistible s’installa dans la main du pirate, et voulait l’inciter à aller pincer les fesses du courtisant. Avec une force mentale quasi surhumaine, il arriva à se maîtriser. Korja’ aurait sûrement encore pâli et peut être vomi.
Il était vrai que le Capitaine de ce vaisseau n’avait pas l’air commode, peut être était-il là pour une autre affaire, du moins c’est ce que crut comprendre Tourment lors de son arrivée ici.
Tout en s’étirant, le guerrier reprit son chapeau à plume et le remit convenablement sur la tête, puis reprit en main son arme avec un geste démesurément lent. Un sourire se dessina sur son visage fantomatique, aussitôt remplacé par une grimace aux sourcils froncés. Il s’avança dans l’espace exigu jusqu’à la porte.

- Allez mon prince fit-il à Nish tout en ouvrant la porte, j’vous suis. On doit plus traîner dans les parages. Pour c’qui est des ablutions, on a pas mal de gars sur les docks qui peuvent nous prévenir, et je surveillerais aussi le navire. Faudrait pas que l’bateau parte sans notre gaillard aussi. Faut aussi nous dégoter un grand miroir, le Capitaine n’a pas ça en réserve ?

Ulysse était déjà hors de la pièce. Il marchant rapidement, sans que les anneaux de son trident ne fassent aucun bruit.

¤ J’ai envie d’aller m’baigner.. ¤

- J’peux peut être monter sur la Houle en passant par en dessous, et vous me rejoignez en pleine mer, nan ?

CranedOeuf était satisfait des informations qui furent données pas l’aède. Maintenant que ces informations étaient en possession de ce mystérieux elfe, le moine se dit qu’il était temps de passer à l’action. Et c’est se que Tourment semblait aussi penser car il indiqua la porte à Nish ainsi qu’au reste du groupe. Il proposa même de les rejoindre sur le bateau. Apparemment, lui aussi trépignait d’impatience et avait hâte d’engagé le combat avec le mécréant. Will’ s’aperçus à l’instant qu’il s’était écoulé un bon moment depuis la dernière fois où il s’était baigné. Ça pouvait sembler anodin mais pour un moine d’Eldath, il était crucial d’avoir un quelconque contact avec l’eau le plus souvent possible. Et du temps où il habitait le monastère, il se baignait chaque jour dans une eau des plus limpides. Il se sentait pur, immergé dans le liquide divin. Comme la sensation lui manquait. L’eau de la mer n’était pas aussi pure que celle du monastère mais elle l’aurait tout de même revigoré. Il se surprit à rêver d’aller faire un petit plongeon à la mer. Malheureusement, il n’avait pas le temps, son devoir l’appelait. Il prit la porte que lui indiquait l’initié du Cercle, à la suite du « prince ». Il tâcha de prendre un air imposant, un peu comme un garde du corps très sûr de lui. A l’extérieur de la cabine il se plaça aux côtés de Nish les bras croisés, comme s’il le protégeait. CranedOeuf prenait son rôle très à cœur puisque la mission semblait reposer sur l’interprétation de leurs personnages respectifs.