۝ A la poursuite d'une Ombre ۝, Tass, Korja, Zara, Will, Nish & Néféris

Jet de discrétion de Tass : 13 +8 = 21
Jet de perception auditive du rat : ?
Jet de déguisement de Tass : 19 +1 = 20

Aussi fondées que puissent être les remarques de ses compagnons d’aventure, il était trop tard pour reprendre La Puce sur ces intentions. Il lui avait plu de changer d’apparence, d’endosser quelque habit, souvenir d’un passé lointain, et comptait bien l’utiliser. Ses questions étaient jetées telles qu’elles se formaient dans son esprit, sans toujours attendre de réponse … comme dans le cas présent.

Dans un effort qui semblait lui coûter beaucoup, le Rat éleva une main tremblotante de quelques pouces et tenta de redresser la tête pour interpeller ceux qui l’avaient tiré de son sommeil réparateur. Dans un murmure, il demandait de l’eau, assoiffé qu’il fut par sa perte de sang. Un goût métallique au fond de la bouche, le thorax brûlant comme si on le lui ouvrait à nouveau, il ne put réprimer un toussotement de plus et arracha dans ce spasme, le tissus collé à la plaie, laissant un liquide vermeil et poisseux étendre son auréole sur son pansement de fortune et sa couche.

La petite roublarde fut la première à se rendre compte de l’état de leur victime, et de s’apercevoir que son état ne permettrait sans doute le moindre interrogatoire. Son public ne profiterait pas de son nouvel accoutrement …

… à la différence de Gwinal dont l’œil pétillait de malice et qui n’avait pu retenir sa langue de s’humecter les lèvres. Il avait franchi rapidement et sans bruit le petit escalier menant à leurs « quartiers » et comme en réponse à une question que l’Aède aurait pu se poser, une voix qu’il était seul à entendre le rassura d’un ton méprisant : - ¤ Il n’a rien pu entendre, il est venu directement du pont… ¤, reproche évident d’un certain manque de prudence face aux secrets échangés.

Reprenant le contrôle de lui-même et rangeant dans son esprit des pensées qu’Ulysse ne lui croyait possible d’avoir, l’homme toussota et d’une voix aimable s’adressa à la Puce et aux autres à travers elle : - "Si quelque faim se faisait sentir, nous disposons de quelque nourriture que nous partageons à l’étage supérieur. Libre à vous d’en rapporter ici si la compagnie de l’équipage vous est désagréable."
Détachant enfin son regard de la Hin, il remarqua l’homme alité et sa perte de sang. Son ton se fit plus nerveux tandis qu’il reprenait, à l’attention de Zarathoustra cette fois : - "Votre camarade se meurt. Je réitère une dernière fois ma proposition de vous vendre les soins nécessaires. Il ne sera plus temps après que de le rendre aux flots …"

Retour le 17/09

e Chasseur Sombre se retourna sur sa couche afin d’observer l’Aède et la Puce faire leur affaire. Bien que l’appel du Sommeil se faisait de plus en plus pressant, l’humain se résignait à vouloir garder un œil et une oreille en alerte afin de pouvoir réagir promptement. A peine leur interrogatoire avait-il commencé que le rat semblait se tortiller dans tous les sens.
Le pirate étouffa un bâillement et décida qu’un repos réparateur était de mise lorsque la voix dérangeante de Gwinal vint écorcher ses propres oreilles. Les yeux d’Ulysse s’écarquillèrent un moment et, le temps d’un jet de pierre puissant, l’homme se leva de son hamac et fit quelques pas très lents. Il voyait bien le regard flamboyant et condescendant de Gwinal, il voyait bien ses yeux avides, et il remarquait son trop plein de curiosité qui devenait à chaque instant plus dangereux. Le repos allait devoir attendre, et l’annonce d’un repas était l’occasion de s’incruster parmi le trio sans faire irruption comme un espion.
A pas de fauve, comme s’il chassait sa proie –actuellement Gwinal–, le Porteur de l’Ouroboros s’approcha du petit comité. Il se positionna entre Zara et Tass, légèrement en retrait et posa sa main sur l’épaule de la petite (ou sur la tête, car la différence de taille, vous voyez..) Cette main puissante était très significative. Le pirate se tenait là, à demi nu, la peau bronzée à moitié grisâtre lui donnait l’allure d’un revenant. Ses yeux cuivrés ne lâchaient plus Gwinnie des yeux. La seule présence d’Ulysse pouvait intimider un adversaire, et sa présence envoutante suffisait à distraire ses adversaires.

- Nhmaa.. Ce sera avec plaisir que je me joins aux autres pour partager un repas béni de Valkur. Ce sera l’occasion de faire plus amples.. connaissances. Et pour lui.. S’il n’a rien de valeur sur lui pour payer ses soins, qu’il aille rejoindre Umberlie dans les abysses du monde.

Le Chasseur regardait toujours Gwinal, guettant la moindre réaction de sa part. Son visage paraissait tendu lorsqu’il regardait l’homme à terre, peut être à cause des superstitions, comme celle qui disait qu’un homme qui mourrait sur un navire portait malheur à celui-ci. Il ne faut pas croire, mais les marins sont plus superstitieux que le cul d’un bénitier chultien. Pourtant Tass était à bord, et elle était une femme. Même si celle-ci n’en était qu’une demie, elle suffisait apparemment à exciter certains des hommes de bord.
Lentement, Ulysse entrouvrit sa bouche et dévoila des dents à l’air pointues. Son regard se porta alors jusqu’à l’entrejambe de Gwinal. Ulysse referma ensuite sa mâchoire en un claquement carnassier puis s’en retourna vers ses quartiers. Il enfila rapidement son pantalon de lin, fit une ceinture avec son écharpe puis enfila un gilet sans le fermer. Il demeurait pieds nus, sans armes, et revint vers le trio en remettant son bandeau et en passant de quoi mieux se couvrir à la Puce. Ulysse attendait ses compagnons pour aller plus loin, si ceux-ci daignaient le suivre. Se mêler au reste de l’équipage pouvait s’avérer fructueux.

Malgré tous ses efforts, Tass n’avait réussi à obtenir de la part du "rat" que des râles de douleurs et une demande d’eau. Elle avait harcelée le blessé de questions qui étaient restées sans réponse et ce malgré son déguisement de filles aux vertus légères. Pas le moins découragée du monde, elle voyait dans son échec que la mauvaise disposition et état de santé du malade.

- J’vous jure que s’il arrivait à garder les yeux ouverts n’serais ce que trente secondes, il m’racontrait tout, de sa naissance au coup de sabre qu’il à reçu sur le quai en passant par son premier dépucelage ! Il est trop mal en point pour jacter. Même la louche d’eau que j’lui est donnée à fini sur sa couche. On a qu’à le foutre par dessus bord, à moins que Neff s’en occupe ?

Tasshill sursauta lorsqu’elle entendit le second du capitaine, Gwinal, qui était arrivé dans leurs quartiers tel un assassin venant libérer un âme en honorant un contrat. La petite hin se morigéna d’une telle négligence et imprudence. De plus son regard insistant l’irritait et l’espace d’un instant se surpris à craindre le marin. Elle d’un tempérament si enjoué, si inconsciente et hermétique aux danger ne put réprimer le frisson qui lui courait l’échine.

L’halfeline eut un bref soubresaut lorsqu’elle sentit la main puissante et chaude d’Ulysse se poser sur sa tête. Son simple contact lui permit de se détendre et d’oublier cette sensation de mal être devant Gwinal. Son sourire revint d’autant plus vite lorsqu’elle vit Tourment défier du regard le marin et s’imposer face à lui comme étant le "propriétaire" de la petite roublarde.

- Moi aussi j’viens ! J’ai une de ces fringale dit elle en réajustant sa chemise et fermant ses boutons Ca fait plaisir d’être invité par le pacha. Tout en parlant, elle se dirigea vers son coffre ou se trouvait ses affaires et s’équipa simplement de son ceinturon et de la dague offerte par Ulysse, qu’elle glissa dedans. Une fois fait, elle rejoignit son compagnon.
- Eh beau brun ! Tu viens manger ? On priera le baron de revenir ici avec son garde du corps pour plus de sécurité et on leurs feras livrer un repas.

e regard de Zarathoustra passa fugitivement de Tass à Ulysse avant de parcourir Gwinal et l'homme qui se mourrait. Il ne pouvait se résoudre à laisser l'homme mourir devant ses yeux. Comment vanter la vie et son prix inestimable alors qu'on la laisse s'échapper d'un corps qui se bat pour la conserver ? Pour une fois, l'Aède restait silencieux car il avait également envie d'aller sur le pont : c'était une opportunité d'enfin rencontrer celui qu'ils étaient venus chercher. A vrai dire, il aurait été intelligent de laisser Tass s'occuper du blessé pendant que Tourment et lui-même seraient allés se repaître car l'homme connaissait le visage de la hin. Perdre le seul avantage qu'ils avaient, la surprise, serait navrant, mais l'aquafondien n'avait pas le coeur à évincer la Puce, d'autant plus qu'il doutait fortement de son approbation ou de son obéissance. Souriant à Tass, il lui répondit :

- Comment refuser une telle invitation ?

Puis revenant vers Gwinal, il rajouta :

- Je paierai les soins nécessaires à sa survie. Prépare le matériel pendant que nous allons profiter de l'air marin et des mets que vous nous offrez. Préviens nous quand tu es prêt et, je parle pour moi car mes compagnons feront ce qui leur sied, je reviendrai.

Ulysse avait pris position, le Tourment ne se ferait pas agneau à tenter de sauver à la place des autres le fardeau qui les accompagnait. Le regard de Gwinal passa de l'incompréhension à un sentiment moins neutre et beaucoup plus sombre qu'il chassa d'un clignement des yeux trop lent pour le Chasseur. Il devait y avoir plus qu'une question de superstition, l'homme n'avait du supporter grand chose de la vie et la perspective de laisser un homme à la mort alors qu'elle aurait pu être évitée lui devait être insupportable ...

Il attendait, néanmoins, refusant de concevoir que les autres puissent faire preuve d'une telle cruauté et serrait les poings tandis qu'il voyait la Puce prendre avec plus de légèreté encore le destin du mourant. Comment se pouvait-il qu'une telle demoiselle puisse traiter avec autant de mépris la vie elle-même? Il luttait pour conserver son visage de convenance mais commençait visiblement à douter de l'intérêt des apparences. La peur devait cheminer dans le corps de Gwinal et le regret d'avoir accueilli si rapidement ceux qu'il avait pourtant vu tuer avec autant d'efficacité. Les aventuriers se complaisaient-ils simplement dans la mort? Ce corps grisatre à moitié nu était-il vraiment celui d'un homme et cette demi-femme originaire de ce plan?

Sans la prise de position de l'Aède enchainée aux autres, il eut fuit, certainement, craignant pour sa santé mentale et sa vie et c'est blanc comme un linge qu'il acquiesca d'un signe muet et d'un mouvement léger qu'il invita ses hôtes à passer devant lui dans l'escalier.

Du dessus provenait le bruit de tonneaux trainés par les marins pour autant de tables et de tabourets improvisés et sur ceux-ci trouvaient leur place cruchons et quelques mets emballés dans des feuilles. Poissons séchés, quelques fruits murs et morceaux de pains trônaient sur un large tonneau autour visiblement préparés à leur intention. Le 'baron' y était déjà installé, un morceau de pain dans une main, un datte dans l'autre, les yeux brillants de plaisir de se restaurer après les heures difficiles qui lui avaient vidé l'estomac. Néféris se tenait droit derrière, suspicieux de voir Gwinal remonter avec bien moins de contenance qu'il devait en avoir en descendant et continuer jusqu'à ses quartiers sans un mot ni un regard ni vers eux, ni vers les autres membres de l'équipage.

D'un geste de la tête, il demandait à ses compagnons ce qu'il venait de se passer.

'Aède ne pouvait qu'être réjoui d'à nouveau sentir la brise marine effleurer ses joues. Marquant un petit temps, instant volé pendant lequel il ouvrit son être à ses sens, le jeune homme inspira profondément, avant d'être rattrapé par les doutes de son esprit. Apercevant ses amis, il se dirigea naturellement vers eux, affichant machinalement le sourire qu'il savait si facilement servir car il était d'une sincérité presque naïve. L'aquafondien se saisit d'un fruit qu'il croqua à pleine dent avant de s'adresser au génasi ainsi qu'à l'halfelin :

- On espère pouvoir soigner l'homme entré sur le navire les pieds devant, mais son état est critique. Je ne vous cache pas qu'une issue fâcheuse ternirait considérablement mon humeur... enfin, je ne peux en cet instant douter du fait que Dame Chance nous sourisse à nouveau.

Interrompant ses paroles dictées par une humeur morose qu'il n'avait pas l'habitude d'afficher, Zarathoustra reprit sur un autre sujet, il n'avait pas renoncé à l'écriture de la Légende qui naîtrait de sa vie :

- Et sinon messieurs, auriez-vous remarqué quelque chose... ou quelqu'un ? ajouta-t-il en baissant légèrement la voix d'un air entendu.

La puce n’était pas mécontente de quitter la cale du navire qui lui rappelait un peu trop ses nombreux séjours passés dans les geôles et autres prison de différentes régions de Faerûn et c’est sans un regard en arrière sur le pauvre rat mourant qu’elle s’engagea dans l’escalier qui la mènerait sur le pont, où l’air vivifiant lui redonnerait des couleurs.
Elle emboîta le pas de Zara et d’Ulysse, tout sourire dehors, ayant déjà oubliée son échec pour faire parler le prisonnier. Apparemment Zara , lui, semblait préoccupé par l’état de l’homme et les soupçons qu’avait la petite roublarde furent confirmés par les dires de celui-ci aux deux compagnons attablés devant un bon repas.
Tass grimpa sur le banc et rempli son écuelle copieusement de ton les mets mis à sa disposition et commença à manger comme si c’était son dernier repas.
La bouche pleine, elle se tourna vers l’humain.

- Tu sais, l’Aède, Faut pas te miner comme ça pour le rat. Tu n’as fais que nous protéger en refroidissement ses ardeurs. Le coup fatidique, c’est Narval qui l’a porté et regarde le, tu crois qu’il s’en fait, lui, pense tu! Et il a raison! Ce gars là devait savoir ce qui lui en coûterait s’il se faisait choper. Alors steuplait, refais moi voir le beau visage que tu avais au début de notre rencontre. Et comme disait mon oncle Chausse Trap. Advienne que pourra!

La petite hin avait fini son discours, debout sur le banc, face à l’humain et sa petite main posée sur la poitrine de l’homme. Elle était sincère et ses yeux brillant ne laissaient planer aucun doute. Mais comme à son habitude, l’instant d’après, elle passait à autre chose et avait pratiquement oubliée ce qu’elle venait de dire ou de faire. C’est ainsi que Tass se détourna de Zarathoustra et replongea son petit minois dans son écuelle, laissant son esprit vagabonder par delà les mers à la recherche de fabuleux trésors ou la meilleur façon d’appréhender le voleur qui les avaient devancé et surtout qui l’avait pétrifié.
Se redressant, elle sourit à ses compagnons et leva le bras en appelant Ulysse.

- Eh Tourment! Viens donc faire bonne chaire avec nous, c’est très bon!

lysse resta en retrait pendant que l’Aède et la Puce suivaient un Gwinal laissé perplexe et apparemment anxieux par la tournure des évènements. Voir ainsi le visage de cet homme perdre toute consistance, toute façade de marbre remplissait le Chasseur d’une joie mauvaise.
D’un air détaché il retourna vers ses quartiers et enfila un pantalon ainsi que sa chemise. Il resterait pieds nus et sans armes durant la soirée. Lentement, il décida de passer à l’action et de s’emparer de la tête des opérations. Lentement, son ascendance reprenait le dessus, son charisme naturel revenait peu à peu, tout comme son ambition. Il voulait prouver au Cercle qu’il était capable de commander et qu’il était apte à devenir un bon maître d’équipage. Lentement.. Non, rapidement à présent, il faisait appel à celui qu’il appelait « Oni », celui qui en réalité, incarnait l’esprit de ses défunts aïeux..
Un demi-visage se forma au creux de la paume de la main droite mais resta silencieux. Un doigt humain vint taper cette paume avec violence et exaspération, jusqu’à ce que le visage pousse un juron d’agacement.

- Hé bien Orgétorix ! Tu daignes me parler maintenant que tes petits camarades sont partis se remplire la panse ?
- Nmhaa.. j’ai besoin de toi, maintenant répondit Ulysse d’un ton neutre.
- Hooo ? TU as besoin de MOI ? Répliqua Oni d’un ton sarcastique.
- Tu vas te manifester et infiltrer, pendant le repas..
- Holà holà, mais c’est qu’il croit vraiment pouvoir me commander cet espèce de mort sur pattes..
- .. La chambre du probable voleur, tu te feras discret et tu l’observeras dans l’ombre. Pendant que je mangerai, tu reviendras me dire exactement tout ce que tu auras pu apprendre sur lui, surtout ses traits physiques. Il faudra que la Puce puisse confirmer son identification. Ensuite, durant la nuit, tu réitèreras l’opération et tu tenteras de le posséder. Une fois ceci fait, tu l’amèneras à la cale en le plongeant dans un état de terreur pour que je l’occupe de le découper avant de le jeter à la mer. Quand tu l’observeras, tache de repérer le coffre contenant les bagues, ceci confirmera largement nos soupçons et nous pourrons nous passer de l’identification de la Hin. Lorsque tu le possèderas, n’oublie pas de déverrouiller la porte de sa cabine.

Oni faisait mine de ne rien entendre, il bailla longuement, alors Ulysse frappa de sa paume les membrures du navire avec force. Oni venait de se manifester dans le coude de l’humain.

- Raté !
- Nous allons faire simple, au moment où tu iras le posséder, je serais posté près de sa cabine. Je te donnerai moi-même le signal, ce sera au moment où personne ne regardera dans notre direction, car il paraîtra louche de le voir descendre à la cale et de ne jamais le voir remonter. En revanche, s’il ne répond pas aux appels de l’équipage, même pour manger, cela ne paraîtra aucunement suspect. D’ici là, nous pourrons débarquer rapidement au prochain port, sans même atteindre le Calim. Comprends que plus tu tarderas à agir, plus nous mettrons du temps à rentrer à Da’aï Chikiza...

Oni fit une grimace et s’avoua que retourner à l’Archipel pouvait avoir un côté plus séduisant que de suivre Ulysse et ses bains mensuels à travers les mers de Faerûn.
Rapidement, le visage fantomatique se matérialisa en un petit nuage gazeux à peine discernable et flottant dans les airs. En un souffle, il disparut dans le ventre du navire pour aller infiltrer la cabine du voleur.
De son côté, le pirate arriva quelques minutes après les autres, au moment où Tass l’invitait à venir manger. Alors le Chasseur leva son verre et trinqua comme si de rien n’était avec l’équipage en disant « Au vent favorable qui nous pousse de l’avant ! »
Trinquer permettait surtout de mélanger le contenu du godet afin d’éviter les empoisonnements ou les drogues.

- Pour sur ! - commença le Baron du ton enjoué de l’affamé attablé à l’attention du Magnifique – l’équipage de ce navire est éminemment qualifié, il faut les voir à l’œuvre, ils sont vraiment remarquables et tout à leur tâche aussi sûrement que la roue d’un moulin mout le grain ! Le capitaine est remarquable lui aussi, d’un simple mot il dirige ses hommes et le navire lui-même, remarquable !

Dans son dos le génasi toussota, interpellant le demi homme et son homologue féminin sur leur ton fort élevé. Les hommes d’équipage qui partageait le repas mangeaient dans le silence ou presque, à quelques mètres seulement, et s’ils ne donnaient aucunement l’impression d’épier leurs invités, il leur aurait été facile de le faire. Les frasques de La Puce arrachèrent un sourire au marin le plus proche qui signifiait par là même qu’il n’avait rien raté de son intervention.
Il se tourna vers elle et, tout sourire, dans un accent profond du Sud, y répondit : - "Si vous croisez d’autres rats sur ce navire, faites-moi signe, je me ferai un plaisir de vous en débarrasser !"
A percer les sacs de grains, répandre leur fiente et propager les maladies, les rongeurs ne devaient être les plus grands complices des marins et que la demoiselle en parle en ces termes ne devait pas choquer plus que ça ceux qui l’avaient vu déambuler sur le pont sans la moindre contenance. Ou ils avaient au contraire parfaitement compris les propos de la Puce et donnait le change de manière fort habile.
Juste à côté, le Halfelin avait ouvert la bouche, dégluti de manière sonore, puis rouvert sa bouche à la manière de quelque poisson d’eau douce. Il était dans une telle confiance que c’est comme s’il avait oublié la raison de leur présence sur la Houle Brisée et ce qu’ils s’apprêtaient à accomplir. Il baissa la tête, l’air honteux, grignotant avec moins d’entrain.

Le sombre nuage s’infiltrait déjà sous la porte de l’invité de marque et voleur probable alors qu’Ulysse trinquait avec l’équipage. Ceux-ci saluèrent le geste, lui souhaitant la bonne santé dans leur langue pleine de soleil et de mystères et leur silence se fit moins pesant. Gwinal était revenu, une fiole grisâtre dans ses mains tremblantes de voir l’équipage trinquer et partager avec plaisir avec le sombre Chasseur. D’un pas rapide et vissant son regard dans celui de l’arcaniste pour éviter de croiser celui des autres il s’approcha de lui et avant de l’avoir rejoint lui expliquait déjà : - "Qu’il la boive d’un trait et il vivra si les prêtres ne sont pas tous devenus plus menteurs que les marchands. Nous … verrons ensuite pour son prix…".
Il se débarrassa alors de la pourtant précieuse bouteille comme si elle lui brûlait les mains et se dirigea, d’un pas rapide … vers les quartiers qui pourraient bien être les leurs plus rapidement que prévu.

Zarathoustra reçoit 1 potion de soins légers

lysse trinqua et trinqua de plus belle avec les hommes chauves qu’il avait rencontré avant d’embarqué. Visiblement, ceux-ci avaient l’air de l’apprécier, ce qui étrangement, ne paraissait pas plaire à certains. Lorsqu’un marin aborda la petite avec sa boutade, Ulysse ne put s’empêcher d’y répondre, au moment où Gwinal passait avec sa fiole.

- Hé, moi je suis sur la piste d’un gros rat qui se trouve plus près qu’on le croit ! Un rat malin en plus, un voleur. Mais aux voleurs, moi je leur coupe les pattes. Hé pas vrai Gwinal ? Qu’est-ce qu’on leur fait aux voleurs de coffrets hein ? On leur coupe la main c’est ça ? Haha, moi j’ai toujours été gourmand à ce jeu là, je coupe toujours plus ! Allez santé !

Malgré l’air enjoué du Chasseur, celui-ci ne pouvait s’empêcher de réfléchir assidument à la situation. Il allait observer la réaction de Gwinal, et celle du Capitaine, qui devait être au fait de tout ce qui concernait Gwinnie. Le topo était simple, le pirate trouvait fort étrange les allers et venues de cet homme et commençait sérieusement à croire qu’il était lui-même le passager mystère qui ne quittait pas ses quartiers. Il était donc le voleur du coffret. En attendant, quelqu’un l’attendait déjà pour confirmer cette idée..
.. De son côté, Oni se faufila en voletant à travers le bois, jusqu’à traverser le mur, près du sol et en face de la porte d’entrée. Le visage fantomatique prit de la hauteur pour épier la pièce afin d’y retrouver le coffret, s’il n’était pas rangé. Toujours discrètement, il resta dans l’ombre et observa les évènements.

¤ Il n’y a plus qu’à attendre.. Mais de ce fait, je ne devrais peut être ne pas le tuer, sa disparition serait vite suspecte, d’autant plus qu’il est clair que je ne l’apprécie pas.. Et il est trop proche du Capitaine. Lui doit être au courant de toute la situation. ¤ Pensa Ulysse.

Portant son regard sur l’Aède et sur sa fiole, Ulysse se rapprocha de lui et collant la Puce. Si ce n’est pour la prendre sur ses genoux pour mieux parler à Zara.

- Vérifie que ce qu’il t’a donné est bien ce qu’il pense que c’est ce que l’on croit être. En gros, faut gouter pour voir si ça a le goût de la guérison ! S’il va mieux, demandes lui de répéter ce qu’il voulait nous dire quand il a essayé de nous parlé il y a un moment.. Merci.