۝ Auberge du griffon d'or ۝, Suite d'une longue traversée

La rôdeuse adressa au demi-elfe qui venait d’apparaître un air aimable, mais s’en tint là. Pour le moment, elle ne tenait pas à approfondir sa relation avec lui. Son comportement de la veille avait donné à Jalyne une impression peu reluisante sur le personnage, et elle ne tenait pas plus que cela à en connaître d’avantage.

Alors qu'elle pensait aux paroles de l'halfelin, Xan apparut juste après la réponse de l'halfelin. Il avait certainement du saisir une partie de leur conversation puisqu'il enchaina sur le sujet à peine s'être assis.
Déroutée de l'information contraire à celle de Mussel, La rodeuse resta un moment indécise, ne sachant que trop penser.

- Et bien si la côte n'est pas trop éloignée, cela me parait être une bonne nouvelle. Mais vous êtes sûr de vous ?

Elle s'interrompit à la fin de sa phrase, et reprit son souffe. Loin de se réjouir, son visage présentait maintenant un air légèrement soucieux et non parce que le pirate proposait de l'accompagner.

Sans prévenir, et malgré la nuit rafraichissante, son esprit venait de faire exploser les barrières qui contenaient difficilement le sentiment de claustrophobie ressentit depuis la veille au soir. La sensation d’étouffement venait de la reprendre d’un coup, et se décuplait d’instants en instants. Sans savoir pourquoi, elle se rendit compte qu’elle commençait à inspirer avec difficulté, un filet d’air plus réduit que d’habitude passant dans ses poumons. Cette nouveauté l’inquiéta et l’incita à inspirer plus profondément, ce qui eut pour effet d’emballer la machine. Il ne lui était jamais arrivé de passer autant de temps dans un bâtiment fermé et elle n’avait donc jamais connu de véritable crise d’angoisse. Ce qui lui arrivait l’effraya tout simplement, amplifiant un peu plus son angoisse à chaque fois.

Au fur et à mesure qu’elle se concentrait sur l’air inspiré avec difficulté, ses autres sens laissés à eux-mêmes, se focalisèrent sur les divers détails de la pièce. Elle pris soudain conscience des voix et des divers bruitages de la cuisine qui la frappèrent de pleins fouet, comme s’ils s’étaient tout à coup amplifiés. En même temps un mélange de sueur, fumée, nourriture et vieux restes d’alcool qui se promenaient encore imperceptiblement dans la pièce, l’assaillit de manière atroce. Elle voyait maintenant même les petites tâches graisseuse qui ne se détachaient plus des murs ou du sol.

Ces murs d’ailleurs… Elle se rendait compte à présent combien ils pesaient lourdement sur les grosses poutres en bois qui soutenaient l’édifice, et surtut au-dessus d’elle. Des parois massives et inertes qui les coupaient du monde extérieur en les enfermant, et arrêtaient tout au passage, y compris l’humidité et l’air qui circulait librement au dehors. Tout autour d’elle était sec, même l’air ambiant. Elle se focalisa désepérement sur ses mains voulant faire monter de l’air vers son visage, mais rien de se passa. Elle ne parvenait même plus à sentir ce mouvement incessant et familier autour de son corps.

Sentant sa peau devenir moite, ses yeux clairs s’agrandirent sous l’appréhension. Entrouvrant les lèvres, elle tenta sans succès d’aspirer un filet d’air, mais elle ne pouvait rien faire de plus et elle ne ressentait plus rien. Quand des points noirs inquiétants commencèrent à danser devant ses yeux elle décida de ne plus tenter de se maîtriser devant ses compagnons comme elle essayait vainement de le faire jusqu’à présent.

Elle se leva en repoussant maladroitement sa chaise et leva son visage vers la porte qui lui semblait être son seul salut. S’écartant de la table, elle marmonna une vague excuse à l’adresse de ses compagnons puis se diriger vers la porte d’un pas mal assuré. Une fois atteinte, elle l’ouvrit en grand, resta un moment accroché à la poignée tout en secouant légèrement la tête pour tenter de chasser les points noirs. Puis au bout de quelques secondes sortit en refermant derrière elle et s’appuya contre le mur extérieur.

insi Xan contredisait une nouvelle fois l’halfelin. Mais le petit bonhomme, pensant candidement qu’on pouvait changer du tout au tout au cours d’une nuit - et en bien évidemment -, avait décidé d’oublier la querelle qu’il avait eut la nuit dernière.

Mussel répondit alors au Damaro-Calishite avec un sourire.

- Peut être avez-vous raison, monsieur le pirate ! Il accompagna cette déclaration d’un rire espiègle, à la manière hins du Luiren. "Avec ma taille de minus, il est vrai que j’ai tendance à voir les petits cols comme de hautes montagnes et mes jambes me permettent une vitesse moindre par rapport à la votre. Donc pour une même distance, disons que je trouve que c’est bien plus long ! J’ai donc sûrement manqué de jugeote en décrivant ce que j’avais vu et non ce qu’un homme, grand comme vous, aurait vu !"

Ces dernières paroles pouvaient paraître ironiques, mais il n’en n’était rien. Mussel était parfois maladroit quand il fallait discuter avec plus grand que lui.

Le vaillant jeta un coup d’oeil à la seule femme du groupe qui ne parlait plus depuis quelques temps. Elle semblait se livrer un combat contre elle-même..

- Jalyne ? Ca ....

Il n’eut pas le temps de finir sa question qu’il la vit se précipiter vers la sortie. L’halfelin se retourna inquiet. Rien ne l’empêchait d’aller la chercher pour voir comment elle allait mais il n’était pas sur qu’aller lui parler serait la meilleure des choses car après tout elle était, dans bien des points, différente de lui. Il décida d’en revenir avec ses compagnons de table. Il leur adressa à tous une moue dubitative, accompagnée d’un haussement de sourcils, mouvement peut perceptible étant donné la masse de cheveux de Mussel tombant sur son visage.

- Vous avez compris quelque chose à ce qui vient de se passer ?

Il tourna la tête vers Arek en premier, puis vers les deux autres espérant de voir l’un des trois l’éclairer à propos comportement de l’étrange créature de la compagnie.

Xan adressa un clin d’œil au Hin. Après tout, ce n’était peut-être pas un si mauvais bougre. Enfin, on verrait pendant le chemin. Puis il regarda Jalyne se lever précipitamment. Apparemment ça n’allait pas. Respiration saccadée, presque des vertiges, d’après ce qu’il avait pu en juger. Et elle avait jeté des regards sur les murs et le plafond. Si ce n’était pas une crise de claustrophobie, Xan n’était pas un marin. Ca arrivait souvent aux jeunes mousses pas encore habitués à leurs cabines exiguës. Xan en avait lui-même été victime quand il monta sur son premier navire. Il se demanda ce qui pouvait bien avoir créé cette crise tout à coup, alors qu’elle était là depuis plusieurs heures déjà. Se grattant sa barbe de trois jours qui ne semblait pas avoir bougé depuis la veille, il se leva à sa suite. Il se tourna d’abord vers Mussel, et répondit comme il pu à sa question, un sourire espiègle sur le visage.

« Une envie de voir la mer plus tôt que prévu peut-être. »

Puis il se tourna vers le groupe entier et décréta que s’il voulait lui aussi voir la mer avant le rendez-vous, il devrait peut-être se mettre en route tout de suite. Si Padhiver était une cité côtière, ils ne se trouvaient pas à cinq minutes de la côte, il faudrait donc marcher un peu. Il leur adressa un bref signe de la main en guise de salut, traversa la pièce et sortit. Il trouva Jalyne appuyée contre le mur, juste à coté. Il hésita un instant. Après tout, il ne la connaissait pas et ça aurait peut-être l’effet contraire de celui escompté. Puis après tout, pourquoi pas ? Il la regarda donc dans les yeux, l’air joyeux, avant de lui lancer :

« Je vais me promener sur la plage, si vous voulez venir… Sinon la côte est par là, à l’Ouest, dit-il en pointant du doigt la direction indiquée. Il vous suffira de marcher un petit quart d’heure pour traverser la ville je pense. Enfin je ne suis pas sûr, je ne suis pas venu ici depuis un bon moment. »

Sur ce, il se tu et, les mains dans les poches, se mit en marche. Il avait son épée au flanc, mais ne portait pas son armure. Il le regretta un peu en voyant toutes les rues de la ville, mais Padhiver était réputée pour être l’une des plus honnêtes cités de la Côte des Epées. Il espérait donc pouvoir se promener sans ce tas de ferraille sur le dos pour une fois.

Vingt-huitième jours du temps des fleurs année de la magie sauvage (28 Kyrthorn 1372)
Lieu : Padhiver (dans les rues)
Temps : nuageux avec un petit vent frais
Moment : matinée

Tous sortirent de la taverne pour aller faire leurs emplettes ou bien encore leur promenade matinale. Comme l’avait dit Xan à l’Est de la ville se trouvait le port de Padhivers, de nombreux bateaux marchands étaient à quai, déjà plusieurs dockers étaient au travail, ils déchargeaient les caisses des bateaux et en montaient d’en d’autre, l’iode s’engouffrait dans les narines des badauds, en longent le port vers le Sud on pouvait atteindre des escaliers en bois qui descendait sur une petite plage ou y jouer plusieurs enfant ainsi que deux pêcheurs et un chien.

Dans les rues les étales se montaient petit à petit, les commerçants commençaient à rabattre de futur client, des saltimbanques installaient leur estrade improvisée avec des caisses en bois pour y faire leur jonglerie ou pour y lancer quelques chansons ou poèmes de leurs crues. Malgré le vent froid qui parcourait les rues, les habitants fourmillaient un peu partout ce qui changeait de la veille ou personne n’était dehors, les senteurs d’épices, de viande grillée ainsi que de pâtisseries inondaient la fourmilière qu’était Padhivers en ce matin du temps des fleurs.

Arek mangeait tranquillement son petit déjeuné lorsque Xan arriva. Lui qui était un marin pu ainsi donner une indication plus précise sur l’endroit où il fallait se diriger pour se rendre au bord de mer.
C’est à ce moment que Jalyne réagit de façon bizarre. Elle se comporta comme si elle était en transe, puis elle se leva brusquement et se dirigea vers la sortie sans pouvoir donner d’explication.
¤ Décidemment les femmes sont bizarre et ceux quelque soit leurs origines. ¤ pensa Arek. Il ne connaissait pas grand chose aux femmes car il n’en avait pour ainsi dire jamais connus. Mais Jalyne ne faisait pas exception à la règle, elle avait elle aussi des réactions inexplicables. Mais pour ce cas précis il semblerait que quelque chose d’anormale se passe. Peu être un problème d’ordre médical.
Arek décida donc d’arrêté de manger et d’allé aux nouvelles.

- Jalyne doit avoir un problème Mussel. Je pense que nous devrions allé voir si tout va bien.

Arek se leva, récupéra ses affaires et se dirigea lui aussi vers la sortie en suivant le même chemin que Xan.
C’est en ouvrant la porte qu’il se retrouva au coté de Jalyne qui semblait reprendre doucement ses esprits. Et il vit Xan qui s’éloignait sur la route.

- Jalyne est ce que tout va bien ?

Arek regarda la Génasi d’un air inquiet.

- As-tu besoin d’aide ?

Apparement la Génasi semblait reprendre ses esprits. Après avoir indiqué qu'elle allait mieux et repris des couleurs, elle remercia le barbare et elle lui indiqua qu'elle se dirigerait vers la mer avec Xan.
Quand a Arek, il ne savait pas trop ou aller, il aurait bien aimé voir lui aussi la mer mais il avait quelques achats a faire pour préparer le départ et il ne pensait pas avoir le temps de tout faire. Il se retourna donc vers Mussel pour voir ce qu'il en pensait:

- Mussel, pour ma part j'ai des achats à faire mais si tu veux on peut les accompagner jusqu'à la mer et faire nos achats plus tard. A toi de voir.

Arek laissa donc le choix à Mussel et en attendant sa réponse, il s'apperçut que la ville était beaucoup plus vivante que la veille, la météo y était sans doute pour quelque chose.

Soirée terminée rapidement, chambres commandés et payés d’avance, toilette du soir et tous se couchèrent sans exceptions dans leur lit. Cependant parmi les nombreux clients de l’auberge endormie dans un profond sommeil réparateur d’une journée maussade, Valas ne trouvait pas le sommeil depuis qu’il était couché. Etait-ce dût à l’excitation du voyage avenir prévu pour le petit matin du lendemain, ou bien était-ce autre chose de plus profond encore ? Il ne pouvait répondre à cette question, son esprit était trop occupé à compter les gobelins d’une caverne imaginaire pour aider à s’endormir. Seulement, au bout d’une heure à rester éveiller ainsi, le jeune homme ne put continuer ainsi et décida de sortir du lit.

- Pourquoi ne puis-je donc pas trouver le sommeil comme tous les autres doivent l’avoir fait depuis un bon moment déjà !? Dit-il à voix haute ; « il faut que je prenne un peu l’air sinon je crois bien que je vais étouffer ici… »

Se dirigeant vers la fenêtre de la pièce, Valas ouvrit celle-ci pour permettre à la fraîcheur du vent du crépuscule de s’insinuer à l’intérieur de la chambre renfermée. Une brise douce caressa le haut de son torse nu, il frémit et se laissa aller à la contemplation du ciel étoilé au-dessus de lui. Soudain, il entendit derrière lui des couinements familiers, il se retourna et vit que Benehime se trouvait être dans le même état d’esprit qu’il était ce soir là. Un sourire amicale à la vu de sa seule amie, et il invita l’animal à le rejoindre sur le bord de la fenêtre. Lorsque le furet se trouva à ses côtés, Valas remarqua que les yeux de celle-ci étincelaient d’une lumière vive. Il l’a regarda un moment, avant de remarquer dans le reflet d’un carreau de la fenêtre qu’il en était de même pour lui…

- Je suis pauvre et insignifiant en ce monde, je n’ai pas la foi en nos créateurs et bienfaiteur… qui suis-je pour être si différend ?

L’étrangeté qui émanait des deux personnages s’intensifia jusqu’à ce qu’ils n’entendent un son particulier au même moment et ne les fassent réagir plus bizarrement encore qu’ils ne l’avaient fait jusque là dans la soirée. Silencieusement, mais avec hâte, Valas empaqueta ses affaires de voyages qui étaient déjà presque prêtes puis il s’attarda un moment sur quelque chose. Par la suite, le jeune ensorceleur se dirigea vers la son lit, y déposa une feuille et sortit par la « porte de derrière ». Prit appuie sur le rebord de la fenêtre et descendit de l’établissement par cette sortie là en compagnie de son familier mineur.

Sur son lit de ‘disparition’, un parchemin de mauvaise qualité avait été déposé, et une écriture des plus mauvaises y était inscrite avec une encre noire simple. Le message était destiné à ceux dont il avait fait la connaissance dans la soirée, et avec qui il avait accepté de partir en aventure avec… seulement, son départ précipité et cette note laissait présager de mauvaises choses pour le groupe tout juste fondé. Sur ce parchemin était inscrit ceci :

« Amis et amie,

Je pars au loin, je ne peux continuer avec vous sur la voie que vous suivez. Il me faut suivre un autre chemin bien différend du votre et menant dans des contrées éloignées et opposées à la votre. Je n’ai fait que passer, et maintenant le vent porte mes pas ailleurs…

Adieu, et je vous souhaite de vivre ! »

Déjà au loin, Valas était partie avec tout ce qu’il possédait. Il partait de nouveau, vers un lieu lui étant encore inconnu, et poussé par une force l’affectant de plus en plus depuis les années… Il espérait simplement que ses compagnons ne prendraient pas trop mal son départ, et qu’ils ne se soucieront pas trop de son sort. Le matin arriva ainsi que la vie urbaine après le levé du soleil... Valas était parti, et tout le monde l’apprendrait lorsqu’ils se rendront en sa chambre.

Sur le chemin, le jeune ensorceleur emmitouflé dans ses vêtements se retourna et siffla pour faire venir Benehime sur son épaule. Il se reprit alors son chemin, en direction d’un « nulle part ».

Nécromus avait terminé sa pomme et paraissait d'une humeur des plus agréable. Sa petite trogne de demi-elfe souriait comme jamais. La jeune genasis d'air était sortit précipitament et Nécromus s'inquiétait un peu. Il sortie donc voir si Jalyne allait bien. Apparament, quelques uns de ses compagnons étaient déjà sur le sujet.

Nécromus adressat un regard compatissant vers Jalyne, puis comprenant qu'il serait de trop, il pris la route des dock.

"Je vais faire un tour aux dock, prevenez moi si vous partez !"

Nécromus s'éloigna en jettant tout de même un petit coup d'oeil derrière lui pour verifier l'éat de santé de la genasis.

rek lui demandait de faire un choix, qui pouvait se simplifier ainsi : l’équipement ou Jalyne ?

¤ J’suis pas doué pour les choix, j’veux faire plaisir à tout le monde en général. Maïliki, peux-tu me dire s’il y a une bonne réponse à cette question ? ¤

Mussel, avant de rejoindre Arek dehors, était allé voir comment Valas se portait. Tout le monde s'était levé sauf lui. Le petit hin pensa aux comportements des jeunes halfelins qui avaient tendance à dormir beaucoup. Donc c’est avec précaution qu’il frappa à la porte du jeune pirate candide. Apres quelques minutes devant la porte il était entré dans la chambre qui n’était pas fermée à clef et avait trouvé un mot sur le lit du gamin.

- Arek, je ne sais pas quoi choisir. Je pense que c’est Jalyne la principale concernée dans l’histoire, hein ? Alors demandons lui directement !

Dame Jalyne donc, êtes-vous intéressée par une éventuelle escorte ? Je pense que nous réussirons à allier achat et visite des bords de mer. Quoique mes jambes réduites ralentiraient peut être la compagnie.. faites comme il vous semble bon. Ah ! Au fait..

Le vaillant fouilla dans ses poches et sorti un parchemin griffonné.

- J’ai trouvé ça sur le lit de Valas ! Si j’ai bien compris il est parti. Ou sinon quelqu’un l’a enlevé et nous fait croire à une fuite. J’pense que sa pourrait intéresser le reste du groupe. Arek avez vous une idée sur le sujet ? Je crois que vous etiez à sa table hier soir.

Puis il tendit le papier à l’un de ses deux interlocuteurs, pour les laisser lire de leurs propres yeux l’écriture de leur plus jeune compagnon.

Attendant une réponse, le hin songeait qu’il préférait plutôt aller en ville pour essayer de trouver des offres intéressantes plutôt que d’accompagner la jeune femme à un endroit qu’il avait vu depuis un navire la veille. Mais il ne voulait pas non plus abandonner cette même femme avec la quelle il s'entendait à merveille.

Intriguée par les nouvelles de l’halfelin, la génasi afficha un air surpris.

- Valas aurait disparu pendant la nuit ?

Quelle étrange manière de disparaître soudainement en laissant simplement une feuille écrite derrière soi. Etonnée, elle se demanda si Mussel avait raison, pouvait-il avoir été enlevé ? L’hypothèse n’était pas si échevelée que cela, car autrement il aurait sûrement attendu le matin pour leur faire ses adieux. Pourtant en repensant au souvenir que lui avait laissé Valas, elle se remémora seulement quelqu’un de jeune, qui lui avait parut assez naïf et taciturne le reste du temps. Elle croyait difficilement à un enlèvement dans le fond. Il fallait avouer qu’ils ne connaissaient pas assez le jeune homme pour pouvoir comprendre son geste, s’il avait été fait volontairement.

- Il me semble étrange qu’on ait pu vouloir l’enlever, il ne me paraissait guère riche. Peut-être y avait-il une autre raison, mais dans ce cas, je n’ai pas la moindre idée de ce que cela aurait pu être. Ayant parlé avec un ton sérieux pour montrer qu’elle ne prenait pas tout ceci à la légère, elle reprit sur une intonation qui se voulait plus persuasive. « Il se peut réellement qu’il soit tout simplement parti sans vouloir donner d’explication. Il m’avait semblé particulièrement timide.»

Laissant un petit silence s’installer pendant qu’Arek lisait la lettre, elle reprit sur un ton plus léger, amusée par la proposition suggérée par l’halfelin quelques instants auparavant.
- Pour votre question précédente, rassurez-vous, je n’ai nullement besoin d’une escorte pour aller jusqu’au port. De plus, je retrouverai sûrement Nécromus et Xan là-bas. Vous êtes les bienvenus si vous désirez m’accompagner, mais il me semblait que vous comptiez aller acheter quelque chose ce matin. Allez donc vous équiper de ce qu’il vous manque, nous pourrons nous retrouver plus tard.

Elle accompagna sa phrase d’un air entendu et amical, comme si cela réglait leurs occupations pour la matinée. Puis tout jetant un regard appréciateur sur l’animation des rues qui naissait autour d’eux, un doux sourire se dessina sur ses traits quand un nouveau coup de vent, ce vent frais et vif qui parcourait les rues ce matin, vint s’entremêler et jouer un instant dans ses cheveux libres. Sa décision prise, elle recula de quelques pas tout en saluant les deux hommes, et s’en fut dans la direction empruntée par Xan et Nécromus.


Elle finit par les rattraper alors qu’ils arrivaient en vue du port, impatiente de voir enfin un de ses désirs sur le point de se réaliser. Elle vit l’activité frémissante qui se mettait en place et derrière, l’étendue bleue étincelante qui s’étalait sans limites. Et fut cruellement déçue. Jusqu’ici, elle s’était toujours imaginée le bord de mer comme des falaises vertigineuses ou le vent s’engouffrait librement en sifflant et hurlant son existence et sa toute puissance à la face du monde. Et voilà qu’elle se retrouvait devant un port aussi banal qu’une rue de cité, avec simplement ce petit vent frais qui semblait l’accompagner tranquillement et avec docilité depuis tout à l’heure. La vision était bien loin de correspondre à ce qu’elle avait pu imaginer, et après avoir encaissé cette brutale confrontation avec la réalité, elle vint se placer à côté de Xan et Nécromus sans un mot.

alyne était donc partie sans même les attendre. L’halfelin n’allait cependant pas ce vexer pour si peu, elle ne l’avait pas fait méchamment, mais elle aurait au moins put attendre Arek.

- Voyez Arek, notre compagnie ne semble pas être indispensable. De plus elle s’est en allé rejoindre les deux autres du groupe.

Le hin se rappela que les personnes comme son compagnon avaient souvent du mal avec la lecture comme l’écriture. C’est pourquoi Mussel lui récita ce qu’avait écrit Valas mots pour mots. Pas de la façon dont on fait la lecture à un enfant mais plus comme une relecture à voix haute. Il ne voulait pas offenser l’homme du Val de Bise.

- Alors, mon ami, les magasins ou le port ? Faites-vous assez confiance à Xan ou Nécro pour laisser la femme seule avec eux ? Pour ma part je ne suis pas encore fixé mais je suis sur que Jalyne arrivera à se débrouiller sans nous. Elle doit être pleine de ressources, j’en suis sur !

D’ailleurs nous devrions nous dépêcher l’heure du rendez vous approche ! Je peux faire les forges seul si vous hésitez. Et je sais me défendre ! Dit il avec un léger rire. "Je vous confie le mot de Valas, il faudra le montrer au reste du groupe."

Puis Mussel commença à se diriger vers ce qui semblait le centre ville pour trouver les magasins qu’il cherchait. Il essayerait de négocier au mieux le prix de ses nouvelles armes. Il avait besoin d’une arme de Jet. S’il trouvait un endroit pour trouver une arbalète il ne manquerait pas de mentionner le nom de Jebeddo en espérant que cela lui rapporterait quelques réductions sur les marchandises. Il se retourna vers le barbare, lui fit un signe de main et s’écria :

- Alors vous venez ?