La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

Kebur avait été stupéfait en voyant cet ouvrage superbe, digne d'être visité par un nain. Il n'en croyait pas ses yeux tellement cette pierre verte de Hlondeth était superbe, agencée de telle sorte. Il avait tout autant essayer de comprendre ce pour quoi les prêtres priaient depuis longtemps, puis avait examiné en détail l'homme qui les avait accueillis avec un tel ton serein et amical. Alors que ce prêtre attendait leur réponse, Kebur observait toujours, de loin, les moines autour de l'autel. Puis il répondit enfin au moine...

-Bonjour à vous, ami prêtre du Dieu Pleureur. En réalité et pour tout vous dire, nous sommes, mon ami et moi, deux voyageurs, de passage à Hlondeth, et nous essayons, en nous informant au près de vous, de savoir ce qui se passe dans la cité. Mais j'ai été stupéfait en ma qualité d'expert de la pierre par la beauté de votre édifice, de l'intérieur, et je me demandais si vous pourriez nous en dire un peu plus sur l'histoire de ce bâtiment du moins si vous le pouvez..

Tout en parlant, Kebur avait fait le tour de la chapelle en faisant semblant de montrer au moine les détails qui auraient pû le frapper. Mais ceci n'était que subterfuge pour se rapprocher de l'autel et voir de plus près ces prêtres agenouillés.

-Tout de même, regardez moi ce magnifique Autel. Il est tout simplement s-u-b-l-i-m-e. Avait ajouté Kebur en détachant bien les lettres du dernier mot, pour appuyer celui ci.

Il étudiait désormais avec intérêt cet autel, tout en parlant au prêtre et en lui faisant remarquer de temps à autres, des détails pour marquer cet intérêt hypocrite qui cachait en réalité une étude poussée et désormais rapprochée des membres du culte. Kebur avait fait le tour de l'autel, de telle sorte à faire face à leur "chef de culte", et pour mieux encore étudier les membres agenouillés autour de celui ci.

-Dites moi: y a-t-il une épreuve particulière pour devenir un vrai prêtre de Illmater? Je ne sais pas, moi, une épreuve par le feu, une brûlure au main, ou, tenir pendant un certain temps des braises jusqu'à se brûler et blesser les mains comme votre Dieu? Éclairez moi s'il vous plaît...

A son arrivée en plein milieu du caravansérail, Wolfgar devait avoir l’air hébété, il n’avait jamais vu une telle concentration de marchands de tous styles. Les odeurs étaient particulièrement perturbantes pour un rôdeur ayant passé sa vie dans les forêts. Il ne pouvait se fier à rien dans cet environnement inhabituel.

Devant l’attitude du Gnome, Wolfgar avait bien compris qu’il se faisait passer pour un personnage important et il tenait donc à bien jouer son rôle de garde du corps. Pendant la conversation entre Artifice et l’esclavagiste, Wolfgar resta bien droit essayant de paraître le plus fort possible, il espérait qu’il ressemblait assez à un garde pour donner le change.

Souriant intérieurement de la si prévoyante cupidité du marchand, Wolfgar écoutait attentivement les réponses de celui-ci aux questions détournées de l’alchimiste.
Ayant entendu la réponse du marchand concernant Gark et Saline, Wolfgar pensa avoir compris pourquoi il n’avait pas su déceler le problème chez les esclaves empoisonnés. Les homme-serpents semblaient particulièrement doués dans l’utilisation de poisons en tous genre, il s’agissait donc certainement d’un poison de la région, et qui est donc difficile à découvrir pour un étranger.

Le dernier chuchotement d’Artifice était vraiment étrange pour le rôdeur, il avait compris qu’il devait observer la belle esclave mise en vente dans cet étal mais il ne comprenait pas exactement quoi observer. Il faisait donc de son mieux pour fixer dans son esprit tous les détails relatifs à cette femme pour ne pas décevoir son ami de petite taille qui prenait sensiblement la tête des opération.

Wolfgar était soulagé qu’Artifice agisse de la sorte, il se sentait très mal à l’aise dans cette ville et de plus il n’avait aucune expérience du marchandage ou du mensonge, le rôle de garde stoïque lui convenait très bien.

Anin ne répondit pas tout de suite à Somon. Alors que le vieil homme savourait son vin à petite gorgée, le jeune moine en avait finit avec son verre d'une traite ! Et tout en écoutant le rapport il ne cessait de guetter la boutique de l'homme-lézard. Il répondit lentement sans la quitter des yeux

- Voilà qui est fort contraignant,dit-il, cela me plairais bien d'aller faire un tour en dehors de cette ville histoire de me dégourdir un peu les jambes et le bâton mais d'un autre côté cela risque de transformer notre mission en une véritable plaie ouverte pour nous, Haleass et le reste du groupe, bien que nous prenions déjà assez de risques actuellement. Tout d'abord je pense que ce voyage pour Surkh nous couterait plus que de simple piécettes, ensuite... J'ai comme l'impression qu'avec cette espèce nous ne ferons que plonger d'un désaccord à un autre.

Son regard revint alors vers son compagnon quelques instant puis retomba vers son verre vide qu'il attrapa et fit tourner comme une toupie sur son doigt. Son air resta pensif un instant puis il releva les yeux.

- Cepandant votre récit soulève chez moi une bonne part de nouvelles questions...

¤ Comme si je n'étais pas déjà assez dépaysé comme ça ! ¤

Il reposa de nouveau le verre et, par la suite, ses coudes sur la table.

-Qui est ce roi Griss'Tok? Je veux dire : qu'est ce donc ce roi pour qu'il se permette ainsi de choisir ce qu'il est bon de vendre et de manger pour sa race? J'imagine qu'il doit être plus "gros" que les autres non? Vous avez dis qu'il ne VOULAIT pas nous vendre d'oeuf dois-je comprendre qu'il en possède quelque part dans cette boutique ? Peut-être pourrions nous tout simplement lui en "emprunter" non ? Et les serpents-rosiers? Je pourrais poser les même questions là aussi... Pourquoi n'a t-il rien dit à ce propos ?

Après avoir saluer le prélat selon les formules d’usages, Belgos avait laissé Kebur prendre l’initiative. Les minutes furent très instructives pour le rôdeur qui se contentait d’écouter le nain. Il attendit patiemment que son compagnon termine et dès qu’il en eut l’opportunité, il s’adressa à son tour au Haut Prêtre qui semblait perplexe.
- Comme vous l’a confié mon compagnon, nous venons d’arriver en ville et il est toujours bon de savoir où nous mettons les pieds. De plus, je ne vous cacherais pas que depuis mon arrivée à Hlondeth, je ressens un malaise oppressant.

Belgos se rembrunit.

- Il y a quelque chose à l’œuvre ici et je pense que vous êtes à même de nous renseigner ou tout du moins nous apporter quelques indications qui nous permettraient d'y voir plus clair. Mais ce n’est pas tout.

Le rôdeur posa une main sur l’épaule de Kebur pour l’inviter à prendre la parole. Il était persuadé qu’ils en apprendraient plus si le nain relatait son entrevue avec le prêtre d’Ilmater. Ce n’était pas une simple idée en l’air et Belgos espérait que son compagnon avait compris l’allusion.

Bien que Kebur était plongé dans sa contemplation des membres agenouillés du culte, le simple fait que Belgos lui pose la main sur l'épaule le fit sortir de cette observation sans sursaut et il se tourna vers le Haut prêtre auquel Belgos avait commencé à relater leur histoire la plus véridique..

-Oui..oh! Excusez moi, grand prêtre, j'étais ailleurs. Bien, donc comme le disais mon ami rôdeur, nous avons senti dès notre arrivée en ville quelque chose de mauvais, de malfaisant qui régnait ici... Et, surtout, c'est pour ça que nous sommes ici, en réalité, un prêtre d'Illmater, est venu me voir dans ma chambre d'hotel pour me laisser entendre ces choses là, d'une manière assez poussée. Enfin, tout ça pour vous dire que je recherche activement cet homme qui fut mon contact, et la seul chose que je puis me rappeler... C'est un détail bien sûr mais frappant quand même... Il avait l'intérieur des mains brûlé... Le connaitriez vous par le plus pur des hasard? Et si oui, auriez vous l'obligeance, s'il vous plaît de m'indiquer où je puis le trouver?

Kebur venait encore de débiter une de ses tirade dont il avait le secret et attendais cette fois la réponse du prêtre avec impatience et d'ailleurs il ne le lâcha plus du regard...

MJ

Belgos et Kebur

Le Haut Prêtre d’Ilmater avait commencé à conter l’histoire du temple aux deux aventuriers dans les grandes lignes. Cette chapelle avait été construite en l’année du Sceptre Brisé, lorsque Hlondeth avait reprit son indépendance sur le Chondath. La maison Extaminos, autrefois fervente adoratrice du dieu pleureur, s’était déjà depuis longtemps tournée vers Varae, mais une sorte de tradition familiale avaient poussé ses membres à investir une forte somme d’argent pour la construction de cette chapelle dans les matériaux les plus précieux. Depuis, même si la famille régnante montrait une ferveur sans pareille envers le dieu Yuan-Ti, elle reversait une partie plus que symbolique des impôts au culte de leurs ancêtres. C’est ainsi que le temple survivait dans cette ville et avait hérité de cette ‘magnifique’ chapelle.

Lorsque Kebur s’approcha de l’autel et inspecta les adeptes présents, il ne remarqua rien qui attire l’attention. Aucun d’entre eux n’était son contact, et tous vaquaient à leurs occupations une fois la cérémonie terminée. Alors que le nain et l’elfe expliquaient la situation au Haut Prêtre, celui-ci fronça un temps le front, avant de répliquer :

-Non, il n’y a pas de rituel consistant en des scarifications, de quelque sorte que ce soit. Quant à ce personnage.. Ah ! Vous avez dû être en contact avec le frère visiteur. Comment s’appelait-il déjà ? Tami… Taril ! C’est cela, il se nommait Taril ! Il est arrivé il y a deux semaines, de Marefleurie, une ville du Lapaliiya. Il prétendait être au courant d’un horrible complot, mais, lorsque nous avons essayé de lui parler, il s’est renfermé sans rien nous expliquer. Visiblement, cet homme était dérangé, et il a refusé de se faire guérir par nos soins. C’est un de nos frères, nous avons donc proposé de l’héberger, mais il a refusé tout de go. Je crains hélas qu’il ne vous ai amenés sur le chemin d’une chimère, amis voyageurs. Cependant, comme je lui ai dit, je suis prêt à aider tous ceux qui implore le Dieu Brisé. »

Binabik et Wolfgar

Binabik : bluff 16(dé) + 9 = 25 >< marchand : psychologie 3 + 2 =5 : réussite
Wolfgar: déguisement14(dé) + 0 =14 >< marchand : psychologie 7 + 2 =9 : réussite


Le marchand se montra on ne peut plus intéressé par les propositions du gnome. Il jeta un coup d’œil soupçonneux à Wolfgar avant de faire avancer la jeune femme. Celle-ci présentait le teint hâlé et la grande taille des Mulans, ainsi que des vêtements copiant avec exagération les habits traditionnels de Mulhorande. Sa tête baissée disparaissait sous l’abondante chevelure noire et bouclée, et on aurait pu la trouver attirante pour peu que l’on eût fait abstraction de ses épaules carrées et de ses pieds où pas moins de quatre orteils étaient manquant.

-Identifier l’poison ? Répliqua le marchand après avoir vaguement tiré une bouffée de la pipe du gnome. « Vous chercheriez pas un r’mède? J’veux pas paraître défaististe, mais ça m’étonnerait même qu’il existe, voyez-vous. Mais bon, hein, on sait j’mais. Allez donc leur d’mander ! Hahaha ! C’te foutus serpents ! Mais bon, croyez moi, m’seigneur, vous z’aurez plus besoin d’la d’moiselle si vous achetez ma Mulan ! Qu’en dites-vous ? Un sacré morceau chair, pas vrai ? »

Binabik : Perception auditive 6(dé) + 2 = 8 >< D : 18 : échec
Wolfgar : Perception auditive 14(dé) + 5 = 19 >< D : 18 : réussite

Au moment où la jeune esclave se rapprocha du groupe et que le marchand la présenta aux yeux examinateurs de Binabik et de Wolfgar, ce dernier entendit un sifflement de dédain, assez semblable à celui d’un serpent, dans son dos. Mais, le temps qu’il se retourne, il ne restait derrière lui que Gark et Saline, l’œil vitreux et amorphe, et la foule derrière des passants. Et aucun moyen de déterminer d’où venait ce bruit.

Anin Soud

Le vieil aventurier sourit après la tirade du moine.

-Bien vu, mon jeune ami ! Lui lança-t-il avec un clin d’œil. « S’il ne veut pas nous en vendre, c’est qu’il en possède, ou qu’il peut s’en procurer. Nous pourrions tenter d’obtenir de lui ces ingrédients par d’autres moyens que les pièces d’or. Après tout, si Haleass a fait appel à des aventuriers, c’est bien qu’il ne comptait pas engager d’honnêtes marchands… Mais nous ne pouvons pas agir pour l’instant, en plein caravansérail devant cette agitation. Nous ferions mieux de réserver une action pour le plus profond de la nuit. Et rien ne nous empêchera, si notre action venait à faillir, d’accepter d’accompagner l'Homme-Lézard demain jusqu’à Surkh. »

Somon observa pendant quelques instants les allées et venues, de plus en plus nombreuses, dans les ruelles du caravansérail. Sans détourner le regard, il poursuivit la conversation.

-Il nous faudrait maintenant partir en quête du serpent rosier ou, du moins, de son venin. Peut-être ferions-nous mieux de nous séparer dans cette quête. Allant chacun de notre côté, nous augmentons les chances d’en trouver un dans ce bazar. Nous nous retrouverons ici vers la midi. Bien, je pars de mon côté.

Sans plus d’explication, Somon se leva et partit de son côté, laissant le moine payer les verres. –6 Pa Dans l’agitation de la matinée, Anin eut du mal à se repérer et à ne pas se sentir perdu. Il errait déjà depuis près d’une heure lorsqu’il aperçut l’échoppe d’un marchand de serpents. Celui-ci, un Yuan-Ti aux traits humanoïdes commentaient aux acheteurs potentiels différentes espèces reptiliennes disposées dans des bocaux. Anin s’approcha à travers la foule.

Belgos ruminait en silence. Les questions s’entrechoquaient dans son esprit. Devait-il rester concentrer sur l’informateur de Kebur? Ce dernier avait évoqué un complot mais le tout était savoir à quel point ses propos était crédibles et pour cela il n’y avait pas beaucoup de solutions. Il leur fallait soit le retrouver mais Hlondeth était vaste et ratisser la cité prendrait un temps fou. Ou bien laisser tomber cette voie et partir dans une autre direction.

¤ Le jeu en vaut peut-être la chandelle !¤ Murmura pour lui même Belgos.

Il se pouvait que le Haut Prêtre sache où était ce Taril, c’était même probable. Ne disait-on pas que le clergé d’Ilmater était le plus dévoué et le plus attentionné de tout Toril? Il ne pouvait laisser un de leur frère dans la détresse à moins qu’ici à Hlondeth, les choses ne se passaient différemment?

- Très bien, concéda Belgos légèrement contrarié. Chimère ou pas, nous préférons vérifier de vive voix les dires de ce Taril. Avez-vous une petit idée où il se trouve actuellement?

Belgos redevint silencieux. Il dévisagea le prélat tout en demandant s’il devait aller plus loin dans la conversation. Après tout, ils étaient là pour trouver certaines réponses à leurs questions. Le rôdeur poursuivit mais sa voix avait baissé légèrement d’intensité.

- Mes dernières questions s’adressent à vous directement Haut-prêtre. Libre à vous de me répondre mais votre aide nous serait précieuse. On nous a fait part de l’arrivée à Hlondeth d’un culte en provenance de Mulhorande, ce n’est apparemment un secret pour personne d’ailleurs. Si vous pouviez nous renseigner sur ce sujet, même partiellement ou nous indiquer auprès de qui s’adresser pour en savoir plus, nous vous en serions reconnaissant. Il va sans dire que si à notre tour, nous pouvons vous aider, ce sera avec plaisir.

Le ton du demi-elfe s’était voulu franc, amical et serein. Il ne restait plus qu’à savoir si la réputation du Clergé d’Ilmater était à la hauteur de ce qu’on disait. Peut-être que les choses auraient pu être différentes s'ils s'étaient annoncés comme des employés de la famille Extaminos...

Soulagé que son apparence ait fait illusion, Wolfgar continuait de fixer l’esclave comme le lui avait demandé le gnome.
Concentré sur la femme, il faillit ne pas surprendre un son des plus ténus provenant de derrière eux. Seule sa discipline auditive, acquise par un long apprentissage de sa qualité de rôdeur, lui avait permit de réussir à entendre ce son. En effet, la survie en milieux hostile dépend souvent énormément de la bonne perception des alentours.

-J’ai entendu comme un sifflement de serpent derrière nous, chuchota Wolfgar à l’oreille d’Artifice, je ne sais pas de qui cela provenait, le temps que je me retourne, il n’y avait plus rien.

N’osant pas trop parler de peur de faire capoter la ruse du gnome, Wolfgar n’en dit pas plus et repris sa posture de garde pour continuer d’observer la Mulhorande comme Artifice le lui avait demandé.

Tout en observant, il se plongea dans des réflexions intérieures, il se demanda quel était la signification de cet étrange bruit qu’il avait perçu, une impression de dédain transparaissait de celui-ci. Cela voulait-il dire qu’ils étaient suivis par un ou des homme-serpents? Et si c’était le cas, étaient-ils bien intentionnés? Certainement pas s’ils se cachaient.

Wolfgar décida de faire part de ses soupçons au gnome dès que celui-ci en aurait fini avec cet avide marchand de chair humaine.

Binabik se passa un petit doigt dans son oreille droite, comme pour la déboucher. Il maugréa quelques insultes pour lui-même, des insultes gnomes que même Wolfgar ne put reconnaître. Artifice était manifestement trop absorbé par sa fumisterie pour être sensible à ce qui l’entourait. Il apprécia grandement la confiance de l’humain et sa compréhension. Ses talents allaient être utiles, et Binabik hocha la tête. Pour ne pas alerter le marchand, le gnome fit croire que son garde du corps venait de lui faire une remarque intéressante sur l’esclave, au moment où il reprenait sa pipe pour faire mine d’en reprendre une bouffée.

- Chaque chose a son contraire, chaque poison, son antidote, il suffit de se le procurer auprès des bonnes personnes.. Enfin, mon garde du corps m’a fait une remarque intéressante, votre esclave a plus l’air d’un pantin que mes deux zombies ! De plus vous dites qu’elle est belle à croquer et sait danser à merveille, mais comment voulez-vous qu’elle fasse avec des orteils en moins, qui lui font perdre l’équilibre, et une carrure par... le gnome stoppa net sa phrase et toussa fortement. Il reprit ensuite, mais avait un air suspicieux. Si elle possède de grandes connaissances sur son pays cela peut m’intéresser, sinon...

Le gnome se détourna du marchand et fit quelques pas en arrière pour se retrouver face à Wolfgar. En voyant les orteils coupés de la « jeune femme », Artifice pensa machinalement à un homoncule, ce qui eut pour conséquence d’autant l’horrifier que de le faire sourire. Il fit quelques pas avec le rôdeur, et passa devant Gark et Saline, puis souffla.

- Révosullos tau !

L’humain ne comprit pas ce que dit le gnome, tandis qu’il observait l’éventuelle réaction des deux esclaves. Il tendit ensuite la main vers eux, et une petite protubérance verte sortit de sa manche.. Et il parla à son compagnon.
¤ Sizax’, Sens-tu quelque chose d’anormal sur eux ? Sont-ils vraiment ce qu’ils paraissent être ?¤

- Ami Wolfgar, s’il s’agit d’un poison qui les ronge, mon maître, Atlas pourra sûrement trouver un antidote, mais il se peut avec probableté, que ce soit tout autre chose qui les animent. Nous allons devoir être prudents, je vais devoir vérifier une nouvelle chose, mais dis-moi, as-tu remarqué autre chose d’anormal depuis que nous sommes dans cette ville ?

Le familier du gnome passait sa petite langue contre la peau des esclaves, tandis que Binabik avait parlé à l’oreille de Wolfgar pour que personne n’entende. Il s’assura aussi de l’inspection de son serpent avant d’enchaîner. Artifice avait de fortes raisons de croire que leur propre groupe était infesté d’espions, et pas forcément des espions d’Haleass, mais bien pire..

Kebur avait écouté la réponse du haut prêtre avec attention mais lorsque celui ci leur avait annoncé que l'homme qui avait servi d'informateur à Kebur n'était pas à portée de main, le nain ne put réprimer un soupir de découragement puis une expression assez semblable à celle d'une figure coléreuse. Expression qui persista jusqu'à ce que le demi elfe prenne les devants en questionnant le prêtre. Celui ci avait surpris le nain par son ton direct et franc ainsi que par son manque de périphrases. Pourtant, Kebur trouvait cela bien mieux que de tourner autour du pot en disant en deux-cents mots ce qui peut être dit en cinq, voire dix mots à tout casser. Enfin, désormais le haut prêtre savait et Kebur comptait bien sur le rang de celui ci pour avoir de l'aide pour retrouver ce fameux frère visiteur Taril.

Ayant l'air plutôt penseur, Kebur commença à passer sa main sur sa barbe qu'il remarqua très emmêlée d'ailleurs. Puis s'adressa à son tour au haut prêtre du Dieu Pleureur:

-Oui en effet. Comme le disais mon ami, nous sommes prêts à vous aider, quelle que soit la tâche, mais s'il vous plaît, dites-nous tout ce que vous savez sur cet homme dénommé le "frère visiteur" par vos soins. En réalité nous cherchons cet homme pour qu'il nous raconte tout ce qu'il sait, intégralement sur ce fameux culte Mulhorandi, informations qui pourraient, je l'espère, nous éclairer et nous aider à atteindre notre "but". Kebur avait placé dans ces phrases un ton poli mais qui se voulait plutôt cossu et franc

¤J'espère que cet homme nous aidera...Quant à ce frère voyageur, il m'intrigue de plus en plus... Déjà, pourquoi ce nom et surtout, et toujours, pourquoi m'avoir contacté moi?? Et pourquoi pas un autre... Et comment a t-il échappé jusque-là à l'action de ces mulhorandis, qui doivent savoir pertinemment que quelqu'un dans la cité divulgue leur actions et leur fait perdre une discrétion qui se veut peut-être précieuse...¤

-Ah oui! Si cela peut vous aider à parler, nous sommes au service de la famille Extaminos. Kebur avait ajouté cela dans l'oreille du haut prêtre de telle sorte que lui entende, mais que les autres dans la salle n'entendent rien, pour garder tout de même un peu d'anonymat qui se voulait maintenant fort compromis. Il fit tomber, alors qu'il parlait, son bâton par terre, ce qui était fait pour faire assez de bruit et couvrir ses paroles...