La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

Sarawak veilla sur le groupe en compagnie d’Ourano en mobilisant ses sens au maximum de leur capacité afin de détecter toute arrivée suspecte. Le tour de garde fut long et pesant car la conduite grouillait de serpents : si la vision dans le noir de Sarawak était suffisante pour identifier facilement les créatures proches, les ophodiens plus distants prenaient des formes indistinctes et inquiétantes ou, pire, restaient invisibles en produisant des sons angoissants dans les circonstances actuelles. Le druide parvînt néanmoins à garder la tête froide tout en calmant un Ourano agité par les signes incessants de vie.
Le demi-orque commençant à fatiguer, il se demanda s’il n’était pas temps de réveiller Nolatari. Seulement, il lui était impossible d’avoir une mesure précise du temps écoulé à veiller. Le doute commençait à s’installer dans l’esprit du druide.

¤Depuis combien de temps suis-je ici à attendre ? Une heure ? Plus ? Si seulement il y avait un moyen d’avoir une vague notion du temps autre que ma fatigue¤ pesta-t-il pour lui-même

Soudain, Sarawak se rappela avoir été sollicité deux fois par sa vessie. Ne pouvant laisser Nolatari, Somon et Anin seuls, il s’était résolu à uriner dans l’eau nauséabonde à quelques pas de lui tout en songeant que cela ne changerait pas grand chose à l’odeur. La possibilité qu’un ou deux serpents soient aux premières loges n’avait pas été pour déplaire au druide.
N’ayant pas bu dans son outre avec excès, le sang-mêlé estima qu’il était probablement l’heure de réveiller Nolatari.
Une fois celle-ci réveillée Sarawak mit son plan en action en s’adressant à elle à voix basse :

-Oui, c’est moi, ne vous inquiétez pas. J’espère ne pas trop vous avoir effrayé. Effectivement, c’est votre tour. J’espère que vous vous êtes bien reposée. Il y a beaucoup de serpents au tour qui font du bruit mais, pour l’instant, il n’y a rien eu de sérieux.

Après ces quelques banalités, le druide aborda un sujet qui lui tenait un peu plus à cœur.

-Je pense que vous ne vous offusquerez pas si nous bavardons quelques minutes. Comme je vous l’avais dit sur la place tout à l’heure, je n’ai été que très partiellement informé sur ma mission à Hlondeth. Les événements s’étant enchainés très rapidement depuis mon arrivée, j’aurais bien besoin d’un rattrapage…

Sarawak mange une ration de survie pendant son tour de garde et s'hydrate un peu.

La fronde avait tournoyée dans les airs aussi vite que le prêtre pouvait faire tourner son bras...puis les muscles qui se tendent et la bille qui part, filant à tout allure dans l'air de la pièce...
*Kling*...*Plouf*...
Rien qu'à deux bruits, le prêtre qui avait toujours gardé les yeux fermés après son tir pour prier et espérer que sa bille fasse mouche avait été mis au courant qu'il avait raté sa cible...Il savait aussi pertinemment que si Belgos ne parvenait pas à toucher et blesser la bête à ce moment, peut-être auraient ils à subir une nouvelle attaque de l'ophidien, qui pourrait se révélée létale pour le rôdeur, déjà blessé.

Fort heureusement, le jeune prêtre vit que son ami avait fait mouche, et que cette fois ci, le serpent ne ressortait pas de l'eau après y avoir plongé la tête la première, occis d'un coup précis du rôdeur.

-Félicitations mon ami ! Joli coup ! Je t'offrirai bien une bière, mais ce n'est pas le moment je crains...Attends je vais te soigner j'arrive.

La grille avait été fortement amochée par la lourde masse du serpent lancée à pleine vitesse, et le prêtre était persuadé qu'il arriverait à passer désormais.
Tellement sûr de lui qu'il entreprit calmement mais sûrement de se contorsionner un peu, moins que la première fois qu'il avait essayé, pour passer de l'autre côté.
Au bout d'un certain temps, temps qu'il savait avoir donc dont il profita grandement, il était passé de l'autre côté de la grille, tout ça grâce au serpent en fait...

Immédiatement de l'autre côté, sans même se préoccuper de quoi que ce soit dans la salle, il se précipita vers son ami qui commençait sérieusement à faiblir à cause de sa profonde blessure. Aussitôt arrivé près du demi elfe, aussitôt il posa les mains sur sa blessure et se mit à incanter à une vitesse impressionnante : il savait que peut-être perdre du temps entraînerait l'évanouissement ou quelque autre conséquence désagréable pour le rôdeur, ce qu'il ne voulait bien sûr pas.

-Eh bien ! Cette saleté de serpent ne t'a pas loupé mon ami! Ca va aller mieux maintenant, par contre, je pense qu'il va falloir que tu laves ta tunique! Elle est pleine de sang! Tu imagines ressortir en ville avec une tunique pleine de sang !

A cette allusion, et surtout comme il s'imaginait la tête d'un garde qui pourrait potentiellement les croiser, il éclata de rire...aussi pour détendre un peu l'atmosphère après ce qui venait de se produire !

Pour tant, il n'avait pas oublié le coffre, ce pour quoi ils avaient fait tout cela, ce pourquoi ils avaient risqués leur vies, un coffre...Kebur trouvait que c'était un beau coffre, mais il voulait surtout savoir ce qu'il y avait dedans désormais que plus aucun danger ne les guettait...

-Belgos, ce coffre...maintenant que tout est calme, il faudrait envisager d'aller voir ce que c'est tu ne crois pas...mais il ne faudrait pas qu'il soit piégé non plus...


Kebur met le temps qu'il faut, mais passe les barreaux coûte que coûte, même s'il doit forcer ou quoi ou qu'est-ce.
Kebur lance le sort Soins Légers sur Belgos.

La magie divine du prêtre de Moradin apporta au demi-elfe sa force régénératrice et c’est les yeux fermés que Belgos se laissa envahir par la chaleur apaisante et bienfaitrice. Il resta ainsi, adossé contre la grille, de longues minutes, le temps pour lui de se remettre du combat, la tension dans son corps était encore palpable et il avait besoin d’une peu de temps avant qu’elle ne se relâche. C’est là qu’il prit conscience de la présence du nain à ses côtés, il voulut poser la question mais se résigna finalement à se taire.

Kebur était doté d’un caractère têtu et borné qui ne s’arrêtait pas devant la difficulté. Il avait certainement déployé un trésor d’amincissement express pour y parvenir bien que la grille était déjà fragilisée.

- En tout cas, merci mon ami pour ta précieuse aide.

Il se redressa, se saisit de sa lame qu’il essuya avec soin au revers de sa cape puis s’empara de ses affaires tandis que le nain continuait à lui parler, au passage, il ne manqua pas de flanquer un bon coup de pied dans le cadavre décapité du reptile qui flottait. Un geste purement gratuit mais qui fit du bien au demi-elfe. Prudent, Belgos s’avança. Il fallait maintenant qu’ils ouvrent le coffre et pour cela il fallait qu’ils déploient tous leurs talents. Cela tombait plutôt bien pour le rôdeur qui ne s’était jamais franchement exercé à jouer les roublards. Il y avait un début à tout.

Belgos s’approche, utilise détection, et fouille pour dans un premier temps déceler d’éventuels pièges. Puis en fonction des résultats va observer le coffre et l’ouvrir

arawak

Quatorzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Egouts de Hlondeth, Réseau Sud-Ouest
Météo : Humide, sombre et 20°C
Moment : Nuit

L'elfe était visiblement encore pas très bien réveillée, et sembla surprise à la demande du demi-orque. Puis, réalisant ce dont voulait parler le druide, elle commença à formuler sa réponse.

-Ah... Euh... Oui. En fait, je ne vais pas pouvoir vous informer énormément, je le crains. On m'a envoyé ici en éclaireuse d'un groupe plus importante qui devrait bientôt parvenir à Hlondeth. Je ne sais pas grand'chose, à part qu'un membre de la Compagnie des Marches du nom de Belgos Dalaèl avait mandé de l'aide. Il craignait, visiblement, des activités anormales des Yuan-Tis qui menaçaient les Marches. Il avait entendu des rumeurs, et sentait une agitation anormale dans la cité.

La jeune nécromancienne marqua une pause, avant de continuer d'une voix beaucoup plus faible.

-J'ai rencontré ce demi-elfe, ce Belgos. Vous aussi vous l'avez vu, il me semble. Mais je n'ai pas pu discuté avec lui de ce qu'il a vu ou de ce qui l'a poussé à demander de l'aide. Je sais aussi que les renforts doivent être partis de Lunargent à l'heure qu'il est, mais quant à savoir où ils sont actuellement... Nous serons certainement plus éclairés demain quand nous reverrons ce Belgos.

La jeune elfe se tut, laissant les inquiétants bruits des égouts comme seul fond sonore. Sarawak sentait bien la gêne et le dégoût de Nolatari, mais aussi son regret de ne pas vouloir en dire plus. Finalement, d'une voix qui se voulait détendue et rassurante, la nécromancienne lança à son compagnon demi-orque:

-Bien. Vous... Vous voulez certainement dormir, non? Je vais prendre mon tour de garde, profitez bien de ce repos.

Corwin

Quinzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Hlondeth, le laboratoire d'Haleass Extaminos
Météo : Chaud et sec, 27°C
Moment : Matinée

Seul un léger rictus sur les lèvres réduites à l'extrême indiqua une réaction de la part du Yuan-Ti. Ce demi-sourire avait quelque chose d'inquiétant, et rappela Corwin aux rumeurs qui courraient sur les Hommes-Serpents. Des monstres sans pitié, sans vertu, sans morale, dont les intérêts et les intrigues prévalaient sur tout le reste.

Haleass Extaminos

Vous êtes direct, cher Corwin Dambre d'Halruaa. Très direct. J'en viens à croire que tous les humains qu'il m'est donné de rencontrer sont pressés et prosaïques. Enfin, ceci n'est pas forcément un mal. Mais, puisque vous vous proposez spontanément de m'aider, certainement devrais-je me montrer plus aimable avec vous. Sage décision, s'il m'est permis de vous donner mon opinion, et qui vous sera profitable à la longue. Voici donc la mission que j'ai donnée à vos nouveaux compagnons. Il s'agit de me rapporter six ingrédients introuvables: un œuf d’Homme-Lézard, du sang de basilic des cavernes, le venin d’un serpent rosier, des noix de Bélan et des épines de Percechausses. Ce dernier ingrédient m'a déjà été fourni par vos compagnons, vous n'avez plus à vous en préoccuper. Les cinq autres, en revanche... Un ami à moi, le Seigneur Gal'Tok, a mis à ma disposition pour cette mission un local et des esclaves. Il se trouve qu'il a, lui aussi, tout intérêt à voir ma mission réussir. pour des raisons qu'il me serait trop long d'expliciter, cette synthèse permettrait de soutirer ma soeur la Régente de l'emprise d'une prétresse mulhorandi maléfique, et cela va dans les intérêts du Seigneur Gal'Tok. Vous trouverez ce local juste à côté du Caravansérail de la Folie du Piquier, à l'ouest de la ville. Vos compagnons sont: Anin Soud, un moine venu d'Amn; Belgos Dalaèl, un demi-elfe du Nord, Kebur Lagmar, prêtre de Moradin, Nolatari Elbereth, magicienne elfe et Somon Etali, un vieil aventurier du Calimshan. Dirigez-vous donc vers le repaire mis à votre disposition, vous devriez les rencontrer, ou au moins apprendre où ils se trouvent actuellement... -------------------- A la différence de nombre de ses congénères, ce yuan-ti ne cherche nullement à dissimuler ses traits ophidiens. Une intelligence aiguë se lit dans son regard reptilien.

Kebur et Belgos

Quinzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Egouts de Hlondeth, Réseau Sud-Ouest
Météo : Humide, sombre et 20°C
Moment : Début de matinée

Kebur prend son temps acrobaties: 20 + 0 = 20 >< DD 10 réussite
Kebur lance soins légers sur Belgos: +8 points de vie
Belgos fouille: 20 + 3 = 23 >< DD 15 réussite

Lentement, avec force, le nain tenta de passer au travers des barreaux. Ce fut chose bien plus facile qu'il ne l'avait cru au premier abord, puisque les barreaux, déjà fortement tordus par le serpent, s'effritaient et partaient en lambeaux tant ils étaient oxydés. Peut-être Kebur et son ami demi-elfe avaient-ils sous-estimé l'état de rouille sur les barreaux et quelques judicieux coups d'épée et de masse auraient suffi à se créer un passage. Toujours est-il qu'après une quart d'heure de forçage, de contorsion et d'épreuve de force, le prêtre de Moradin avait rejoint Belgos de l'autre côté.

Celui-ci était blessé, et le prêtre concentra de nouveau le pouvoir de Moradin, non pour blesser, mais pour guérir. Si quelques inimités entre le Peuple Vigoureux et le Beau Peuple demeuraient, le Forgeur d'Âmes semblait lui pressé de rendre service au juste demi-elfe, et la lumière qui émana de la main du prêtre fournit une douce et salvatrice chaleur au corps du rôdeur. Quelques instants après, les blessures avaient disparu et Belgos se sentait plus en forme que jamais. D'un pas ferme, il se dirigea vers le coffre.

Il ne fallut pas longtemps au demi-elfe pour analyser le-dit coffre. Composé de bois à demi-pourri renforcé ça et là par des barres de fer, il était scellé par un lourd cadenas de fer rouillé. Quelqu'un possèdant quelques connaissances en crochetage eut certainement parvenu à en faire ouvrir le crochet, mais le rôdeur n'avait jamais eu affaire à de tels obstacles. Il s'apprêtait à examiner de plus près la serrure quand un détail le frappa. Sur le côté du cadenas, discrètement dissimulée, une fine pointe émanait du corps de fer du cadenas. Instinctivement, Belgos se représenta la fonction d'un tel appendice: un piège prêt à injecter son poison au premier (malheureux) apprenti voleur...

- Vous êtes libre d'exprimer vos opinions, et j'en prends bonne note !

Corwin, bien qu’insatisfait de cette discussion n’en rajouta pas. Le Yuan-ti avait laissé trop de zones d’ombres sur leurs accords. Mais Corwin avait apprit à être patient durant ses années de recherches et de toute façon, il trouverait le moyen d’amener le Yuan-ti à lui révéler ses connaissances. Pour l’heure il devait remplir sa mission le plus vite afin de pouvoir continuer ses propres travaux.

Se levant de son siège, Corwin annonça :

- J'espère que nos affaires vont être conclu rapidement afin que chacun de nous puissent vaquer à ses occupations respectives.

Examinant une dernière fois le Yuan-ti, il ajouta :

- Il ne me reste plus qu'à me mettre au travail tout de suite et me rendre au local pour les derniers préparatifs de ma mission.

Sans plus de cérémonie, Corwin se dirigea vers la sortie et se retourna en fixant le mage dans les yeux et dit :

- A bientôt !

Une fois sorti, Corwin se mis en route aussitôt vers le local. Jetant des coups d’œils à droite à gauche pour prendre quelques repères au cas où. Comment se repérer? Le Caravansérail devait être la place du marché, un lieu grouillant de monde.

C’était le genre d’endroit que le mage n’aimait guère. Un endroit vicieux où le moindre faut geste peu entraîner plus de complications que nécessaires. Ce peuple était fourbe, prêt à utiliser tout les moyen pour parvenir à ces fins. A cette penser, un sourire se dessina sur les lèvre de Corwin.

¤ Faut croire que je leur ressemble, je saurai quoi faire s'il y a un problème. ¤


Après ce qui lui parut des heures d'errances dans cette ville, Corwin arriva sur une place. Espérant ne pas s'égarer, il se mit à regarder les bâtiments alentours, il jeta son dévolu sur un de ceux-ci d’où personne ne sortait. Il y avait trop d'activité Yuan-ti dans les autres bâtisses à son goût. Arrivé devant le bâtiment, il fit une pause avant de taper à la porte à l’aide de son bâton. Ce n’était certainement pas un Yuan-ti qui allait ouvrit au dire d’Haleass. Les esclaves ne devaient pas être de sa race, même si les humains ne se gênaient pas pour avoir des esclaves humains, il ne voyait pas Haleass abaisser sa race devant des humains. Enfin bon ce n’était pas le centre de préoccupation de Corwin. Cette piste pourrait le faire progresser alors il ne fallait rien gâcher. De plus il allait rencontrer le seigneur Gal'Tok peut-être que lui pourra lui sera plus précis.

es paroles de Nolatari résonnaient faiblement sur les parois des égouts. Sarawak, avide d’informations, ne perdait pas une miette de son récit. Voyant que l’elfe livrait facilement ses premières informations, il resta muet le temps de son monologue en espérant à chaque instant qu’elle lui en apprenne d’avantage. Par deux fois Nolatari marqua une pause. Sarawak, anxieux, faillit reprendre la parole afin de relancer l’elfe. Cependant, celle-ci continua et le druide n’eut finalement guère à intervenir pour obtenir la suite.
A la fin du récit de Nolatari plusieurs pensées vinrent à l’esprit du druide. La première, évidente, est que l’elfe n’avait pas une seule fois mentionné sa guilde. Le sang-mêlé songea que c’était plausible en considérant qu’il avait abusé l’elfe sur sa guilde d’appartenance quelques heures plus tôt sur la place de la cathédrale.
La deuxième observation de Sarawak porta sur la qualité des informations fournies par l’elfe. Le subterfuge mis en place par Sarawak n’avait pas complètement échoué car Nolatari avait appris deux ou trous choses intéressantes au druide. Il savait notamment que Belgos, le demi-elfe vu brièvement sur la place de la cathédrale dans l’après-midi, était engagé dans la Compagnie des Marches et que cette dernière guilde semblait acheminer des renforts. Le demi-orque restait néanmoins sur sa faim.


¤Finalement l’elfette n’a pas l’air d’en savoir bien long sur cette histoire. Tout ce qu’elle me raconte est peu précis. Les implications de chacun dans cette aventure restent floues. Ou alors peut-être me prend-elle pour un idiot ou ne me fait-elle pas confiance…¤

Cette dernière possibilité tortura Sarawak l’espace d’un instant. Il souleva son casque puis se gratta nerveusement le cuir chevelu une seconde ou deux tout en réfléchissant avant de réaliser que l’elfe ne cherchait probablement pas à lui cacher des informations. S’étant remémoré la gêne de Nolatari depuis son réveil difficile, il comprit que c’était plutôt ses ascendances orques qui étaient la source du malaise de l’elfe et non un quelconque aspect stratégique.

¤Raciste ? Admettons, c’est une elfe. Mais mal informée, ça c’est impardonnable. A quoi me sers-tu désormais mignonne ?¤ songea le druide

Sarawak, jouant avec les appréhensions de Nolatari, approcha son visage à quelques centimètres du sien tout en la regardant dans les yeux puis lui chuchota d’un ton décontracté:

-Oui bien sûr. Après cette journée chargée, je vais dormir du sommeil du juste. Par contre, j’aurais bien besoin d’aller me soulager avant. J’en ai pour une minute.

Le druide s'éloigna calmement d’une vingtaine de mètres du groupe avec Ourano sur son épaule. Le demi-orque, prudent, ne s’était pas délesté de son épieu. Il s’arrêta et commença à inspecter les serpents autour de lui…

Jet de connaissance nature pour détecter les serpents venimeux mortels

Le rôdeur eut instinctivement un mouvement de recul suite à sa découverte, une réaction compréhensive face à un tel procédé qui dispensait

- Un piège ! Il s’en ai fallut de peu, avoua le frère des marches dans un souffle pendant qu’il jetait un coup coup d’œil à Kebur, mais là cela dépasse mes compétences !

Le demi-elfe fit le tour du coffre.

- Un piège et du poison et s’il est de conception Yuan-Ti, autant dire qu’il se révélera efficace. Enfin, il nous faut ouvrir ce coffre pour découvrir ce qu’il y a à l’intérieur. J'espère qu'on s'est pas donné tout ce mal pour rien! Kebur, si tu venais me rejoindre s’il te plait.

Belgos fit signe au nain de venir derrière le coffre à l’opposé du cadenas.

- Dis-moi mon bon nain, quelques coups de ta masse d’arme sur les parties pourries de ce coffre ne pourraient-ils pas bous dispenser de crocheter ce cadenas ? Après tout vu l’état général, en forçant un peu…je pense que cela devrait être pas mal tu ne crois pas ?

Après tout, le nain n’ayant pas eut le loisir de se défouler pleinement ces dernières minutes contrairement au demi-elfe, il pouvait le faire pleinement maintenant en assénant quelques coups avec toute la force possible et imaginable. Cela lui ferait du bien. Toujours en conservant un sourire aux lèvres, Belgos recula pour permettre à son compagnon de se concentrer sur l’affaire.

¤ Et surtout évite de toucher au piège !¤

Finalement, le nain était content d'avoir réussi à passer les barreaux, et aussi de voir que son ami allait bien, malgré la blessure assez importante que lui avait infligé le serpent.

Toujours est-il que le prêtre avait observé attentivement son ami pendant que celui ci observait pour sa part minutieusement le coffre. Le prêtre savait que sans observation préalable, ouvrir un coffre situé en plein milieu des égouts, déjà gardé par un gros serpent, pourrait se révéler dangereux, peut-être même très dangereux.

Et d'ailleurs, alors qu'il observait son ami, le nain remarqua que celui ci avait soudainement un mouvement de recul, mouvement qui d'ailleurs eu écho sur le nain, qui recula instinctivement....en manquant de peu de tomber dans l'eau poisseuse et mystérieuse qui entourait la place.

Le prêtre savait quelque part en lui même qu'il ne pouvait s'agir que d'un piège, et quand le demi-elfe le lui dit dans un souffle, le prêtre fut tout de même rassuré que ce ne soit pas autre chose... Aussi, prudemment, il fit le tour du coffre pour se placer à l'opposé du cadenas piégé, comme le lui demandait son ami.

Il l'écouta ensuite aussi attentivement qu'il l'avait observé précédemment, laissant à ce moment déborder sa curiosité en l'art du voleur et du crocheteur, un art auquel il ne s'était jamais essayé, et qu'il, bien qu'en ne portant pas en son coeur les voleurs, un art qu'il affectionnait quelque peu.

A la proposition de Belgos, le prêtre sourit tout en saisissant sa masse.

-Oh mais c'est une bonne idée ça ! Tu dis que c'est le cadenas qui est piégé c'est ça....bon, alors je pense que je vais taper ici, là et aussi là.dit il en montrant avec sa masse les endroits qu'il allait littéralement pulvériser au vu de l'état de pourriture des endroits désignés.Faut pas que je touche au cadenas par contre, ça pourrait partir...je pourrait arrêter l'hémorragie, mais le poison, ça, ce n'est plus dans mes cordes !

Puis, après avoir sourit une dernière fois, il se concentra un peu sur sa tâche délicate...et s'appliqua à casser dans les règles les endroits les plus pourris, pour pouvoir accéder au contenu du coffre.

Une fois qu'il eut finit sa tâche, il raccrocha sa masse à sa ceinture et après avoir adresser un signe à son ami pour lui signaler qu'il avait finit, il invita celui à s'approcher de nouveau du coffre, pour examiner l'intérieur cette fois ci, des fois qu'il serait aussi piégé....

ebur et Belgos

Quinzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Egouts de Hlondeth, Réseau Sud-Ouest
Météo : Humide, sombre et 20°C
Moment : Début de matinée

Kebur : volonté 13 + 6 = 19 >< DD 18 réussite
Belgos : volonté 12 + 2 = 14 >< DD 18 échec

Le prêtre nain leva sa masse et dans un geste ample frappa le bois à demi pourri du coffre. Le choc provoqua un bruit qui se répercuta sur les parois de pierre, mais en même temps le bois rompit dans un craquement mou. Trois autre coups furent nécessaires pour laisser une ouverture suffisante pour voir distinctement et attraper les éventuels objets présents.

Prudemment, le Nain et le Demi-elfe se penchèrent pour examiner le contenu du coffre. Grand bien leur prit, car un serpent sortit bientôt et nonchalamment du coffre. Si l’un des aventuriers avait glissé la main dans le coffre sans un examen préalable, il se serait certainement fait mordre par le reptile. Une justification de plus pour prendre les Yuan-Tis et leurs manigances avec la plus grande prudence.

En un instant, Belgos sentit en lui une agitation soudaine. Il savait, il sentait que le contenu du coffre était d’une importance primordiale, bien plus grande que tout ce qu’il avait auparavant découvert. Si quelqu’un avait senti le besoin de piéger un coffre caché au plus profond des égouts de Hlondeth, c’est que le contenu devait avoir une importance majeure. Et il était sur le point de découvrir ces éléments.

En inspectant l’intérieur du coffre, le Demi-elfe et son camarade purent découvrir son contenu : une pile de vieux parchemins, quelques amulettes, une dague et un vase sacrificiel…

Sarawak

Quatorzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Egouts de Hlondeth, Réseau Sud-Ouest
Météo : Humide, sombre et 20°C
Moment : Nuit

Sarawak : connaissances (nature) 15 + 8 = 23 >< DD 15 réussite

Sarawak n’eut absolument aucun mal à déceler un serpent au venin mortel. Parmi la masse de serpents qui traînaient dans les égouts, quelques-uns possédaient une morsure fatale à presque tous les humains (et certainement les elfes de même).

Bien que tournant le dos à Nolatari, Sarawak pouvait parfaitement se représenter la situation. Quand il se retournerait, l’elfette serait à sa gauche, six mètres en avant, au bord du renfoncement sur le côté. Celui-ci faisait 2 mètres de large pour environ 4 mètres de long, et était surélevé d’une quarantaine de centimètres par rapport au niveau de l’eau. La voûté du tunnel se trouvait à 2 mètres du sol dans les égouts, 1m60 au niveau du renfoncement. Les pierres qui formaient les galeries étaient dures et solides, des basaltes et des andésites contenant parfois des inclusions de péridotites. Nolatari était actuellement assise, son arbalète chargée à la main. Derrière elle, Somon et Anin étaient allongés et dormaient lourdement. La seule lumière présente provenait d’une torche de l’elfe qui brûlait quelque part dans le renfoncement…

Corwin

Quinzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Hlondeth, autour du caravansérail de la Folie du Piquier
Météo : Chaud et sec, 27°C
Moment : Matinée

Retrouver son chemin dans les rues, ruelles et venelles de Hlondeth posa à Crowin beaucoup plus de difficultés qu’attendu. Quelque esprit qui eût conçu l’enchevêtrement des voies dans la vie, il ne faisait aucun qu’il était tordu et malingre tant le plan de la cité était tortueux et illogique. En y réfléchissant, ceci n’avait rien d’étonnant de la part d’un Yuan-Ti. Toujours est-il que Corwin dut à de nombreuses reprises demander son chemin (et souvent faire demi-tour). Toujours est-il qu’il parvint, tant bien que mal, devant le caravansérail de la Folie du Piquier.

Autour de celui-ci régnait une activité frénétique particulièrement déconcertante. Marchands, caravaniers, livreurs, badauds et ouvriers s’y affairaient en masse et avec l’agitation de ce qui ne veulent pas perdre de temps. Se dirigeant vers une maison calme où il fut reçu, et éconduit, par une dame ventripotente et amicale, Corwin se rendit compte que trouver la demeure en question ne serait pas de tout repos non plus. Ce n’est qu’après moult essais qu’il tomba sur la porte qu’il devait ouvrir. Un homme encapuchonné s’y tenait, prêt lui aussi à demander l’entrée.

Corwin et Tharak

Quinzième jour de la Flétrissure, Mille sept cent onzième année du Règne de Sseth (1372 CV)
Lieu : Hlondeth, autour du caravansérail de la Folie du Piquier
Météo : Chaud et sec, 27°C
Moment : Matinée

Le voyage depuis l’Halruaa n’avait été de tout repos, mais le crinti savait que le voyage serait largement compenser par ce qu’il apprendrait à Hlondeth, et par l’opportunité d’exercer ses talents. De toute façon, l’ordre lui était parvenu de beaucoup plus haut que lui, ne lui laissant pas le choix. Ce que voulait la guildmestre ne se discutait pas…

Il frappa à la porte lorsqu’il remarqua un humain encapuchonné qui s’approchait de lui. En un instant, ce dernier ce retrouva à la porte lui aussi, côte à côte avec le sang-mêlé. Il s’apprêtait à dire quelque chose quand la porte s’ouvrit sur une jeune femme, très mince et au visage fin, qui eût certainement passé pour très jolie n’était cette absence d’émotion qui caractérisait son visage. Corwin comme Tharak ne purent déceler ni tristesse ni joie ni peur dans son visage inexpressif.

-Que puis-je pour vous, messeigneurs ? Engagea-t-elle d’une voix faible.

Quand le prêtre eut finit son office extraordinaire, il appela bien évidemment son compagnon pour lui faire signe de venir voir.

Quand ils se penchèrent tous les deux au dessus de ce coffre, le prêtre eu soudainement un très mauvais pressentiment, qui le fit se baisser presque au ralentit. Heureusement d'ailleurs, car quand il vit un serpent sortir tranquillement du coffre, il se rejeta si loin en arrière, qu'il manqua de peu de tomber dans l'eau noire et puante des égouts.

Une fois le serpent éloigné, il retourna près du coffre...

-Je hais ces bestioles !

Et essaya de se concentrer un peu pour voir ce qu'il y avait dedans. Quand il vit que le coffre était plein de parchemins craquelés, d'amulettes passées et surtout, qu'un vase vraisemblablement là pour recueillir le sang ou les organes après un sacrifice, le prêtre se réjouit en son coeur. D'une part parce qu'ils n'avaient pas manqué de se faire tuer par deux serpents pour rien, et d'autre part, parce que leur descente dans les égouts, si elle n'apportait rien d'autre, apporterait au moins cela.

Le prêtre se retourna alors vers son ami, qui avait l'air littéralement omnubilé par le contenu du coffre, comme s'il était sous l'influence d'une quelconque drogue adictive.

-Belgos ? Belgos, tu es sûr que ça va ?