La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

Belgos se saisit du morceau de chair et lut le mot inscrit en langue commune en fronçant les sourcils puis repassa l’objet à Kebur en lui demandant de la garder jusqu’à nouvel ordre.

- Egouts ? Piètre indice et surtout j’ignore ce qu’il signifie. A moins que….

A l’heure où ils parlaient Anin et Sarawak se trouvaient dans les égouts à chercher un des composants nécessaire à Haleass, cela avait-il un rapport ? Peut-être pas. Est-ce qu’ils pouvaient faire des rencontres intéressantes dans les égouts et qu’ils obtiendraient des réponses à leurs questions ? Pourquoi l’officier leur avait remit cet indice ? Oui, cela faisait pas mal de question et pour tout dire le demi-elfe n’avait aucune envie de trouver les réponses maintenant. Il posa un regard las sur le nain et esquissa un léger sourire.

- Ne dit-on pas que la nuit porte conseil mon ami ? Il est temps de rentrer dans nos quartiers, avec un peu de chance un repas chaud nous y attend et un bon lit également. De quoi attaquer la journée de demain avec une vigueur renouvellée et je l’espère les idées un peu plus claires. Qu’en penses-tu ?

Depuis le matin, Belgos était toujours sur le qui-vive, la journée avait été éprouvante et il s’agissait maintenant de prendre un peu de repos. Brusquement, le demi-elfe fronça les sourcils et réalisa que se promener à Hlondeth de nuit pouvait se révéler beaucoup plus dangereux et mortel. Le moment était sans doute bien choisit pour tendre une embuscade et faire taire ces petits curieux qui s’occupaient de ce qui ne les regardaient pas...

La nuit...l'air du dehors...quelle douce sensation après avoir passé tant de temps dans cette immonde prison souterraine...Mais hélas, point le temps de profiter de cet instant...


¤C'est vrai qu'en y repensant, "égouts", ça fait pas un indice énorme...parce que des égouts, à Hlondeth!...on verra bien...¤

Pourtant, le nain croyait se rappeler un détail, une scène avec Belgos, le petit jeune : Anin, et un semi orque assez étrange : Sarawak. Oui, il en était sûr maintenant, ceux ci avaient parlés des égouts pour continuer leurs recherches...mais que cherchaient ils déjà, une plante ? Un rosier-serpe...non, ce n'était pas ça, mais Kebur n'arrivait pas à se rappeler de quoique ce soit de précis après cette éprouvante journée, bien remplie en horreurs diverses et variées!

Maintenant, il s'agissait de retourner aux appartements, retour qu'appréhendait beaucoup le nain. En effet, le jour, à la limite, la visibilité est correcte, et s'il y a un combat, les chances de s'en sortir sont bonnes...mais là, à ce moment, alors que la voûte céleste est tapissée d'un épais velour noir maculé de points blancs éclatants...la visibilité était quasiment nul...pour des humains! Heureusement que les deux compagnons savaient adapter leurs yeux au noir, sinon, on aurait pas donner cher de leur peau, à se balader de nuit dans Hlondeth avec des torches bien voyantes de loin!

-Oui, tu as raison, il faut penser à rentrer...mais je ne te cacherais rien : j'appréhende cette traversée comme la traversée d'un lac de lave! Mais allons y, plus vite on y sera, mieux ce sera !

Cette sensation de toujours être surveillé, d'avoir été pris au piège par leur employeur, le prêtre la gardait au fond de lui depuis le début...mais là, avec le ciel nocturne, le calme...tout ça refaisait surface en un sentiment de peur...

¤Mais pourquoi j'ai écouté ce taré de Taril quand il est venu me voir! Sur ce coup là j'aurais mieux fait de m'abstenir! Moradin je t'en prie, donne moi le courage encore cette nuit de supporter ce qui m'attend...¤

Il ne pouvait en effet plus faire grand chose d'autre que de prier qu'ils ne leur arrive rien de fâcheux! Enfin, la dernière fois qu'il avait fait ce genre de prière, c'était avant d'entrée dans la prison, et ils en étaient ressortis sains et saufs, avec leur équipement complet...alors...

Le demi-elfe réprima un sourire en entendant la réponse du nain. Le comportement du prêtre était parfois divertissant et surprenant, décidemment, Belgos ne s'ennuyait pas en sa compagnie. Belgos entraina Kebur en direction de leur résidence en espérant qu'il ne se trompe pas une nouvelle fois. Cela était un comble pour un rôdeur et s'il s'estimait bon dans sa partie, jusqu'ici, il trouvait qu'il lui restait encore beaucoup de chose à faire et à prouver. ses pensées dérivèrent vers les Marches d'Argent et un certain maître scribe de sa connaissance.

¤ Théodus, Théodus....j'espère pour toi que tu te préoccupes d'un minimum de moi....¤

Cette pensée pouvait paraître un minimum égocentrique mais Belgos ne le pensait pas. Il avait été envoyé à Hlondeth sans pouvoir communiquer avec ses supérieurs. Une lubie, de l'inconscience? Il l'ignorait mais une chose était sûre, s’il lui arrivait quelque chose, il faudrait des mois à la compagnie pour apprendre la nouvelle. De quoi le rassurer.

¤ Une situation fâcheuse, oui, tout ce qu’il y a de fâcheux.¤

Il référa balayer ce genre de pensées pour se concentrer sur le présent et sur leur mission. Au fur et à mesure qu’ils marchaient, Belgos repensa aux paroles de l’officier qu’ils venaient de quitter et à ses dernières paroles. Mais quelque chose le turlupinait depuis qu’ils étaient entrés dans la prison. Rien, pas un seul obstacle ne s’était dressé tout au long de leur itinéraire, cela en devenait presque trop facile.

Même le fait de rencontrer Taril, un prisonnier politique incarcéré sur ordre de la régente, était étrange. Ils étaient des étrangers après tout. L’avertissement qu’ils avaient reçus dans l’auberge lui revint en mémoire et s’ils ne savaient pas exactement dans quoi ils mettaient les pieds, ils y étaient bel et bien.

¤ L’atmosphère qui règne dans cette ville est explosive, Hlondeth ressemble à un immense échiquier où toutes les factions en présence avancent leurs pions et mettent en place des stratégies complexes. ¤

Le rôdeur se sentait mal à l’aise, incertain de prendre vraiment toute la mesure de ce qui se passait. En était-il seulement capable, il l’espérait. Pour le moment, une seule chose importait, ils fallait absolument qu’ils rejoignent le reste du groupe afin qu’ils puissent discuter sereinement et prendre les décisions qui s’imposent. C'est ainsi que Kebur et lui se dirigeaient d'un bon pas vers leurs quartiers.

Sarawak était, comme convenu, en tête de groupe depuis le début des pérégrinations dans les égouts de Hlondeth, suivi de près par Somon. La recherche du serpent avait poussé les aventuriers à s’enfoncer dans le réseau ce qui n’avait guère surpris le druide.

¤Il m’aurait étonné que ce serpent tant convoité soit si facile à dénicher. Bah, il fallait quand même tenter juste après la bouche d’entrée. Au cas où…¤

Bien que la balade dans les égouts ne le réjouît pas, le druide essaya de se montrer digne de son rôle de meneur. Sarawak, plutôt du genre solitaire, n’était pas pour autant près de succomber à l’attrait du commandement. Son comportement était en effet essentiellement motivé par la réussite de la quête ou tout du moins, pour le moment, par la capture du serpent. Cela représentait à ses yeux un sésame pour la crédibilité et l’intégration au groupe, conditions sine qua non à l’accomplissement de sa mission.
Le demi-orque, habitué à mobiliser ses cinq sens en milieu hostile, n’eut aucun mal à flairer instantanément le danger. Rapidement, il discerna grâce à sa vision dans le noir des formes émerger des ténèbres. Son aigle s’agitait déjà depuis quelques instants sur son épaule, ayant lui aussi discerné les créatures.
Le druide tenta vainement de saisir la phrase prononcée par un des trois pseudo-lézards qui trônaient devant eux. Malheureusement, la langue employée lui était inconnue. Il s’adressa alors en commun à ses compagnons en haussant la voix par rapport à ses interventions précédentes volontairement timorées pour que tout le monde entende:

- A en juger par leur approche, leur allure, et la peur qu’elles inspirent aux serpents, ces créatures n’ont pas l’air très amicales. Il va falloir se préparer au combat. Lanceurs de sorts, restez en arrière et préparez de quoi les accueillir. Les autres, essayez de passer devant et tenez-vous près à en découdre.

Sarawak empoigna alors fermement sa lance et se prépara au combat. Il émit dans la foulée un petit sifflement pour indiquer à son aigle de se préparer à attaquer.

¤Lanceur de sorts en première ligne. Pas terrible. J’espère au moins qu’il y a derrière un magicien correct pour les titiller un peu. Mon aigle devrait quand même les ennuyer un peu : comme ils sont petits, en volant au dessus d’eux, il pourra les attaquer à tout moment et éventuellement les prendre à revers...¤ songea-t-il.


Comme Anin n'est pas très présent en ce moment je me permets de poster. Je sais que je n'ai pas l'initiative. C'est pourquoi mon post ne contient pas d'actions de combat. Je reclame néanmoins d'ores et déjà un de test de connaissance mystère pour savoir si le druide connaît ces chères créatures.

Wolfgar était contant d’avoir pu se restaurer en sécurité. La vue de son compagnon sain et sauf, n’ayant rien perdu de sa bonne humeur lui fit chaud au cœur.

Avec un sourire entendu, Wolgar acquiesça les assertions du gnome contant ses exploits guerriers.
Lorsqu’il lui demanda si tous c’était bien passé, le rôdeur repensa au traqueur mais ne faisant pas très confiance a Tornes, il n’en souffla pas un mot pour le moment. Il aurait bien une occasion plus favorable par la suite.
Il se demanda par contre de quoi parlait Artifice en mentionnant un endroit agréable et surtout pourquoi le dire en language gnome, qu’est-ce que cela avait de secret ?

Le voyant partir en cuisine, Wolfgar comprit l’allusion du gnome et le suivit pour lui conter ses mésaventures sur le chemin du retour.

-Nous avons été suivi et attaqué par un traqueur invisible, lui dit-il loin des oreilles indiscrètes. Saline s’est encore une fois montrée une alliée indispensable mais nous avons surtout eu de la chance de détecter sa présence, bien plus au milieu de tout se remue ménage provoqué par ce rassemblement d’être vivant qu’est cette ville.
Mais le fait est que quelqu’un nous a envoyé cette créature pour nous surveiller, comme l’a fait remarquer Saline, il ne voulait pas nous tuer mais bel et bien nous observer, nous avons simplement déjoué sa surveillance.
Je pense que nous devrions en terminer au plus vite avec notre part de cette aventure, nous pouvons trouver la mort à chaque coin de rue sans même nous en apercevoir. Il nous faut au plus vite trouver les noix de bélan.
Au fait, as-tu donné la percechausse à Haleass ? Comment cela s’est-il passé ? Somme-nous en train de l’aider dans la concoction d’un artefact destructeur ou bien pense-tu que ses intentions se soit pas si mauvaises ?

Faisant une pause, Wolfgar regarda la préparation culinaire d’artifice et fronça le nez lorsqu’il sentit l’odeur qui s’en dégageait.
*J’espère qu’il ne va pas manger ça, se dit-il*

-Puisque tu en parlais, continua-t-il, détournant le regard de la mixture, as-tu eu des nouvelles des autres engagé dans cette quête alchimique ?

Belgos, Binabik, Kebur et Wolfgar

Les angoisses de Belgos et Kebur furent heureusement infondées. La nuit n'était déjà plus claire, mais la vie de Hlondeth se poursuivait un peu partout dans la ville. Dans les cours, sur les placettes, devant les porches ou à même la rue, les gens se reposaient, parlaient ou jouaient paisiblement. Les parvis des tavernes étaient pris d'assaut et, aux bruits qui parvenaient de l'intérieur, les salles couvertes semblaient tout aussi bondées. Cependant, les deux aventuriers passèrent maintes fois par des ruelles désertes, tortueuses, où, par une étrange négligence, les lanternes étaient éteintes et où n'importe quoi pouvait surgir des ombres, des toits ou de l'embrasure des portes. C'est en traversant ces dangereux passages que le nain comme le demi-elfe sentirent toute la dangerosité de Hlondeth. Ici, ce n'était pas le petit banditisme ou la délinquance qui était à craindre, mais bien l'assassinat ou l'enlèvement sournois, prémédité, et très, très bien organisé. Lorsque Belgos et Kebur atteignirent le refuge de leur groupe, leur soulagement fut presque aussi grand que leur appétit.

Gark, Saline et Tornes étaient à table, terminant un repas qui réveilla les estomacs des nouveaux arrivants. De la cuisine parvint des bruits assez étranges de mixtures bouillonnantes, et des odeurs d'épices et d'herbes tout aussi intrigantes.

-Ah, maître Kebur et maître Belgos. Fit immédiatement Torns en accompagnant ses paroles de maintes courbettes et révérences. "Soyez les bienvenus, soyez les bienvenus. Maître Artifice et maître Wolfgar sont actuellement dans la cuisine, mais venez donc vous asseoir à la table où Gark se fera un plaisir de vous apporter votre repas. N'est-ce pas, Gark?"

Sans un mot ni une émotion, l'esclave nain se leva puis se dirigea vers la cuisine. Son entrée fit sursauter le gnome et le rôdeur, tout occupés à leur conversation.

-Maître Belgos et maître Kebur sont rentrés. Fit sobrement le nain, avant de prendre une gamelle et de la ramener dans la salle principale.

Anin et Sarawak.

Somon discrétion: 19 + 11 = 30 >< Fangeux détection 6 + 1= 7, 1 + 1 = 2, 16 + 1 = 17 réussite
Fangeux 3 jet de boue sur Sarawak
Sarawak jet de sauvegarde (réflexes) 18 + 1 = 19>< DD 13 réussite
Anin attaque Fangeux 1: 10 + 3 = 13 >< CA 18 échec
Fangeux 1 attaque Anin: 5 + 5 = 10 >< CA 13 échec
Sarawak: connaissances (mystère): 7 + 6 = 13 >< DD 16 échec
Aigle attaque Fangeux 3: 17 + 3 = 20 >< Ca 18 réussite
Aigle inflige 1 dégât à Fangeux 3
Fangeux 2 jet de boue sur Anin
Anin jet de réflexes (sauvegarde) 19 + 5 = 24 >< DD 13 réussite
Nolatari lance un sort

Les créatures passèrent à l'attaque d'une manière tout à fait inattendue. D'un puissant crachat, elles tentèrent d'aveugler les adversaires en couvrant leurs yeux de boue. Mais Anin sut éviter le jet d'un réflèxe surprenant, et un mouvement de tête rapide permit à Sarawak de détourner la boue sur son casque d'un goût particulier.

Le druide était d'ailleurs après chercher dans sa mémoire s'il connaissait ces créatures, et leurs faiblesses. Mais rien ne lui vint à l'esprit, sinon des images grotesques de croisements entre crapauds et lézards des roches. Il fut tiré de ses réflexions par Anin qui, se faufilant entre son bras et sa pique, fondit vers les créatures mais manqua son attaque. Il sentit derrière lui la magie de Nolatari à l'effet, et fut rassuré... Jusqu'à ce qu'il remarque l'absence, soudaine, de Somon. Alors que l'une des créatures poussait un grognement étrange sous les serres de son aigle, le demi-orque se fit la réflexion que le combat était étrange...

Initiative:
Sarawak (action retardée)
Fangeux 3 21
Anin 16
Fangeux 2 16
Fangeux 1 9
Nolatari 8
Somon 5

L'air frais avait fait un bien fou à Kebur, bien que le temps que son compagnon et lui passèrent dans les cachots fut court. C'était comme s'il renaissait, à la surface, un comble pour un nain, quelque part.

Le chemin quant à lui parut au nain d'une longueur infinie, toutes ces ruelles, ces détours, ces tours, ces retours, le fatiguant, non pas tant physiquement -il était habitué à marcher- mais plutôt intérieurement. Certains passages, certains endroits lui avaient même fait un peu peur, au vu des personnages quelque peu singuliers que Belgos et lui y virent.

Toujours est il qu'ils arrivèrent sains et saufs à leur "base", grâce au sens de l'orientation de Belgos, puissant mais dérouté par cette ville toute en courbes et détours. D'ailleurs, rien que le fait de voir cette bâtisse rassura quelque peu Kebur ; quoique ce ne fut pas non plus un sentiment de "chez-soi" complet et palpable...il ne fallait pas qu'ils oublient qu'ils étaient dans une ville qui avait au moins une caractéristique affirmée : elle ne voulait pas d'eux.

En entrant l'accueil de Torns parut d'une telle hypocrisie au nain qu'il le renvoya d'un geste dédaigneux de la main, grommelant quelque chose qui ressemblait à ça :

-Oui oui, ça va ...merci merci...

Immédiatement en entrant dans la maison, Kebur avait ressenti de la faim, qui vraisemblablement avait refait surface après s'être cachée pour laisser place au dégoût lors de la visite guidée avec interrogation incluse dans les cachots de Hlondeth. Fermant les yeux, il prit donc une profonde inspiration, sentant l'air plein de saveur passer dans ses narines, puis envahir ses poumons avant de laisser place à une autre bouffée, plus bénéfique encore.

Kebur vit que les "serviteurs" mangeaient et en conclut donc que leur repas ne devait pas être prêt. Il se mit donc en tête d'aller plus avant voir dans la cuisine où cela pouvait bien en être.

-Belgos, heureux d'être ici dis donc! Toi aussi je pense... Bon, à ce que je vois, notre repas sera servit un peu plus tard. Je vais faire un tour dans la cuisine, m'enivrer de ces bonnes odeurs de plus prêt. A tout à l'heure.

Puis, après avoir déposé son havresac dans un coin, le nain se mit en route pour la cuisine. En arrivant dans celle ci, il toqua deux-trois fois à la porte pour annoncer son arrivée, histoire de ne faire sursauter personne, tout en remarquant que seuls deux autres de leur compagnon étaient dans celle ci : Binabik et Wolfgar...Le nain était pourtant sûr qu'avec eux il y avait plus de compagnons que ça, au moins deux de plus. Il se rappelait un jeunot, moine et un vieux croûton...si sa mémoire ne lui jouait point de tours, ils étaient partis ensemble pour la journée...ce pourrait-il qu'ils ne soient pas rentré et qu'ils aient en ce moment même des difficultés ?

Se résignant à l'idée qu'ils allaient arriver d'une minute à l'autre, Kebur entama la conversation :

-Maître Artifice, cher Wolfgar. Re-bonjour! Quelle journée ! Je ne sais pas vous, mais nous...passons. Comment allez vous tous les deux ? Ca c'est bien passé votre petite recherche? conclut-il en baissant la voix jusqu'au murmure tout en se rapprochant d'eux. Mais on parlera de ça plus tard. Qu'est ce que vous nous préparez de bon maître magicien ? dit-il tout en rehaussant la voix à sa hauteur normale

Sarawak n’avait pas le souvenir d’avoir déjà rencontré les créatures qu’il avait sous les yeux. Ne parvenant pas à les identifier, Sarawak considéra ces dernières comme des ‘bêtes courtes sur pattes répugnantes et puantes’ ce qui était probablement proche de l’essence de ces créatures. Le druide ne put s’empêcher de râler un instant:

¤Arrrgggghhh. Ma connaissance du milieu naturel ne m’est pour l’instant d’aucune utilité dans cette région ! J’espère que la prochaine rencontre me sera plus favorable car je n’ai pas trop envie de m’imposer comme le druide idiot de la bande¤

Comme l’avait craint le demi-orque, les créatures étaient passées tout de suite à l’assaut. Cependant la tactique utilisée, peu orthodoxe à son goût, ne manqua pas de rendre Sarawak perplexe lui qui s’attendait à une charge collective dirigée sur lui.

¤Ils nous crachent de la boue pour nous aveugler ? De mieux en mieux ces égouts de Hlondeth…¤

Le druide fut un peu rassuré car l’attaque des créatures ne lui avait causé aucun dommage. Anin lui non plus n’avait pas été blessé lors des premières hostilités. Le druide fut d’ailleurs agréablement surpris par son comportement: le jeune moine était immédiatement et vaillamment parti à l’assaut des ennemis. Malheureusement sa charge n’eût pas le succès espéré par Sarawak. Sitôt rassuré par Anin, le sang-mêlé songea à l’étrange attitude de Somon:

¤Ce vieux bougre a disparu alors qu’il était avec moi en tête du groupe. Je vois qu’il n’apprécie pas le corps à corps. Soit. Mais il n’a pas pour autant préparé de sort comme Nolatari...Pas de corps à corps, pas d’eau. Mais qu’aime-t-il vraiment ce Somon ? Il va falloir le garder à l’œil après le combat. Si ça ne tenait qu’à moi on le surveillerait aussi pendant. Soit ce type est un pleutre fini soit il est malin et nous laisse faire le sale boulot pour mieux nous entuber. J’ai bien peur que la deuxième hypothèse soit la bonne¤

Sarawak poussa un petit cri pour encourager son aigle à poursuivre son attaque car il avait vu ses serres meurtrir la chair d’une des créatures. Ayant retardé son action dans le but initial de laisser venir les adversaires, le druide passa à l’action. Il se mit à charger en direction du fangeux aux prises avec son aigle afin de le prendre en tenaille tout en songeant:

¤Puisqu’ils ne veulent pas venir au contact, on va s’en charger¤

Sarawak charge sur fangeux 3

Il était incroyable d’être ainsi sur le qui vive, à croire qu’à chaque coin de Hlondeth le rôdeur s’attendait à être égorgé, kidnappé, empoisonné ou écorché vif.

¤ Un peu paranoïaque mon bon Belgos ? Un tantinet trop je dirais !¤ songea le demi-elfe avec amusement tandis qu’il observait la vie nocturne de la cité prendre son essor.

A vrai dire, même s’il était trop sur ses gardes, il ne regrettait en rien son comportement. Et pour tout dire, c’est seulement quand lui et Kebur pénétrèrent enfin dans leur refuge que Belgos se sentit immédiatement à l’aise et en relative sécurité. A sa grande surprise, il vit le nain se comporter d’une façon dédaigneuse devant l’accueil pourtant chaleureux du majordorme. Si ce dernier n’était pas sincère, on ne pouvait nier l’évidente politesse qu’il faisait preuve.

¤ Et si ce n’est pas sincère, à quoi bon s’en offusquer, après tout, il est là aussi sur ordre de son maître et pour nous servir !¤

La journée se terminait, belgos était fatigué et le comportement de Kebur commençait à l'agaçer. Il le laissa poursuivre son chemin jusqu’à la cuisine et en profita pour se délester de son sac et d'arranger sa mise. Ses vêtements étaient poisseux, une chose qu'il avait bien en horreur et hormis un bon repas et une soirée conviviale qui le reposerait d'une journée éprouvante,il rêvait d’un bon bain chaud.

- Tornes, sans vouloir vous presser, j’aimerai pouvoir me détendre en prenant un bain revigorant ou tout du moins procéder une toilette régénératrice. Est-ce possible ? questionna le demi-elfe mais avant de laisser le soin au majordome de répondre, il leva les deux mains en signe d’excuse, mais je manque à tous mes devoirs, vous étiez en train de manger. Je vous laisse finir et nous en reparlerons après le repas.

Il adressa un signe de tête et un sourire au majordome et à Saline et partit sur les traces de son ami nain dont la voix résonnait dans la pièce adjacente. L’odeur qui provenait de la cuisine ne laissa aucun doute au demi-elfe, le gnome devait être à son affaire.

¤ Allons voir cela de plus près !¤

Il entra à la suite de Kebur qui terminait de saluer leurs deux compagnons et il en fit autant.

e gnome se massa les paupières face aux interrogations du jeune homme. Lui et Saline avaient été suivis par une entité magique censée être invisible, et assez puissante de surcroit. Binabik resta dubitatif sur l’explication du rôdeur.

- Vous avez déjoué sa surveillance hein ? Ou bien il s’est fait remarqué ? Cette chère Saline se montre d’une efficacité redoutable c’est vrai, mais poses-toi donc question suivante : Le traqueur, te surveillait-il toi ? Ou bien surveillait-il Saline.. Voilà à mon sens le fond du problème, dans cette cité nous ne sommes rien, et nous ne représentons que peu de danger, mais certaines factions sont en désaccord, et ceci depuis bien avant notre arrivée. Nous arrivons dans un endroit rempli de tensions sous-jacentes, ce n’est pas nous qui les créons, nous y sommes simplement impliqués désormais, comme de simples pions. Et pour mon entrevue avec Haleass, c’était disons, éducatif, mais rien d’extraordinaire.

Le gnome reprit quelques gorgées de sa soupe bizarre avant d’entendre le pas tonitruant du nain, suivit du pas plus léger mais blasé de l’elfe. Leur arrivée dispensait Binabik de répondre à la dernière question de son collègue, et ce depuis que Gark avait annoncé leur arrivée. L’alchimiste en fut même étonné qu’ils se rappelèrent de son nom, car lui les avaient déjà oubliés. D’un geste rapide il se retourna et montrant son bol au nain. L’odeur qui s’en dégageait était appétissante, mais la mixture en elle-même était vraiment étrange.

- Un remède. Je doute que vous vouliez y gouter. Si vous voulez manger, il faut vous adresser à l’autre dévot là bas, moi on ne m’a pas engagé pour faire la cuisine.. Sinon la journée fut agréable, mis à part un gros mal de tête près du volcan. Nous avons été dans la forêt, puis faire un petit tour sur la plage pour le voir le soleil se coucher. Je suis ensuite allé rendre visite à un vieil ami et j’en ai profité pour utiliser son laboratoire d’alchimie, je m’ennuyais un peu voyez vous. Accessoirement, nous avons rempli la moitié de notre contrat, et j’ai aussi découvert pas mal de choses croustillantes sur cette affaire d’état, mais.. ce ne sont que des présomptions, rien de prouvé, aussi garderai-je mes suppositions, pour le moment.

Le gnome sourit mystérieusement, son teint était moins blanchâtre qu’auparavant. Sa peau était plus bronzée, et ses cheveux de neige semblaient par moment rougeoyer. Il ne fallut qu’une journée au mage pour assembler de nombreuses pièces d’un puzzle funeste afin de composer une mosaïque convenable dans son esprit. Ses petits mystères pouvaient tout à fait agacer, il s’en doutait, mais il n’en avait cure, après tout, il ne devait de comptes à personne.