La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

On ne se refaisait pas ! Belgos eut un rictus de joie presque sadique à l’encontre de l’officier quand il vit l’officier éprouver du dégoût devant leur refus d’employer des méthodes qu’ils jugeaient indignes d’eux. Il garda le même sourire quand la créature affirma que les elfes ne savaient pas s’amuser, sur ce point il aurait put lui en remontrer mais seulement ils n’avaient pas les mêmes centres d’intérêts dans la vie et surtout pas la torture.

Pour parler communément, prendre son pied en farfouillant dans les chairs des prisonniers n'entraient pas dans ses habitudes mais d'autres plaisirs étaient envisageables. Il suffisait d'avoir les bonnes partenaires.

¤ Calme Belgos, calme...ton esprit dérive dangereusement. Ce n'est pas le moment de penser à ce genre de chose...Quoique?¤

Il regarda d’un air presque absent l’officier qui mentionna quelques détails concernant un dénommé Semorav le cobra et nota mentalement cette information qui pouvait servir tandis que Kebur prit la parole. Le nain avait un peu de mal à contenir sa colère et son dégoût. Le rôdeur posa une main apaisante sur l'épaule du nain qui d'évidence cherchait sou soutien. C’était compréhensible. L’être qui avait été Taril ne devait plus du tout correspondre à l’image qu’il conservait de l’humain. Les choses s’annonçaient difficiles et le demi-elfe ne comptait pas s’attarder dans ces lieux plus de temps qu’il n’en fallait.

Si le rôdeur était conscience des difficultés de l’interrogatoire à venir, il espérait que Kebur le mène sans faillir et pose des bonnes questions sans faire de bourdes magistrales qui pourraient jouer contre eux. Déjà la première question du nain allait dans le bon sens.

¤ Te rappelles tu de moi, mon vieil ami, te souviens tu la dernière fois que nous nous sommes vu, inopinément? Pour ma part, j’aurai volontiers ajouté que tu as débarqué dans ma chambre en gesticulant et en parlant complot et menace et tout le toutim. Puis-je en connaître la raison et savoir de quoi tu parlais….quelque chose de très simple en fait, bien que j’ignore si cet...homme peut répondre à deux questions à la fois vu son état¤

Belgos soupira et pendant que Kebur tentait d’ouvrir la discussion avec le prisonnier, le rôdeur se tourna vers l’officier.

- Dîtes moi officier. Par le plus grand des hasards puis-je savoir pourquoi vous procédez à ce genre de transformation sur vos prisonnier…et au final à quoi ils vont vous servir. Vos réponses j’en suis certain, enrichiront ma culture générale.

l tira une bouffée. Puis deux petites d’affilée. Une troisième, longue comme un soupir, pour finalement enlever cette pipe agaçante de sa bouche.
Il était difficile pour le gnome, de par son apparence, son air sympathique et ses traits physiques particuliers, de se faire respecter pour sa juste valeur. Lui, un futur évocateur très prometteur, aux talents musicaux, et aux grandes connaissances, à l’esprit aux mille tours, et à l’ingéniosité inventive à nulle autre comparable.
Binabik posa sa main dans le dos de Gark, pour l’inviter à le suivre jusqu’au temple de Liira, car c’est là que l’alchimiste avait décidé de se rendre.

¤ Un temple dédié à la Dame de la Joie ? La dame des libertés, du bonheur ? Voilà qui n’manque pas de culot ! Allons voir ce qui s’y passe, ce sera rapide.. ¤

Ne voulant plus dépenser un sou dans cette sordide cité serpentesque, le gnome espérait rencontrer des alchimistes au moins humains, vouant un vrai culte à leur déesse.
Binabik s’orienta dans les rues sinueuses jusqu’au temple, et laissa Gark à l’entrée, avec la consigne de rester là et de se reposer. L’évocateur avait reprit son sac pour disposer de tout son matériel nécessaire et demanda à bénéficier des services du laboratoire d’alchimie pour une création spéciale. Le tribu qu’il leur laisserait en échange, était le plan de son invention, avec néanmoins quelques fautes de calcul exprès pour que ces personnes se cassent un peu la tête.
Durant tout le temps qu’il consacra à son art, le gnome ne pu s’empêcher de penser à Haleass et à ses faux semblants. Jouer à cacher ses informations ne faisait rien au gnome, mais il préférait cependant avoir toutes les cartes en main. Il espérait avoir plus d’informations de la part des deux autres qui étaient partis à la collecte plus tôt dans la journée.. mais dégourdis comme ils avaient l’air d’être, c’est peut être lui-même qui aurait du aller à la chasse aux renseignements.

¤ Humpf ! Ils verront, n’est-ce pas Sizaxterr ? Ils verront, dans peu de temps, j’aurais terminé de décrypter ce fichu sort, et toutes mes thèses se vérifieront. Si je réussis mon invention du jour, Nebelun sera fier de moi, et cela me rapprochera de mon rêve de la Création Ultime.. ¤

Le temps s’écoulait lentement pendant que le gnome effectuait ses derniers préparatifs. Quel que soit le résultat, cela avancerait ses théories en mécaniques, et il réexaminerait sa grenade plus au calme.
Une fois que tout ceci serait terminé, il retournerait auprès de Gark et tous deux se dirigeraient vers leur « Quartier Général » pour préparer la journée de demain.

arawak trouva que Nolatari ne se tira pas trop mal de l’exercice délicat qui consistait à baratiner un passant pour savoir où entrer dans les égouts. Le druide savait que la requête de l’elfe paraîtrait étrange mais elle eût probablement paru des plus louches de la bouche d’une allochtone sans un brin de mensonge. Sarawak avait dans l’idée que capturer le serpent serait encore long et difficile. Il voulait donc à tout prix éviter des ennuis supplémentaires; surtout à Hlondeth…

¤Mon plan était un peu scabreux mais elle a obtenu l’information. On va pouvoir chasser le serpent maintenant. Cependant, d’après ce que disent les gens, ça ne va pas être simple car le complexe des égouts est des plus emberlificotés ¤

Arrivé derrière le marché au poisson, le druide vit une bouche d’égout énorme d’où exhalait une odeur bien plus puissante et répugnante que celle des étalages encore. C’est alors que Sarawak entendit Somon prendre la parole et l’inviter à descendre.

¤ C’en est presque risible de lire sur son visage qu’il a la trouille rien que de penser à l’eau stagnante et puante qui nous attend en bas. S’il croit qu’on va le laisser clore la marche, il rêve.¤

Apres un instant de réflexion, le demi orque s’adressa à l’ensemble du groupe:

-Bien, nous avons trouve une entrée un peu plus praticable. D’après les gens que Nolatari a rencontré, nous savons que les égouts communiquent avec l’outre terre ce qui signifie qu’ils sont probablement très mal fréquentés. Avant de descendre, il conviendrait de vérifier notre équipement.

Le druide poursuivit d’un ton beaucoup plus gêné.

-A vrai dire je ne possède ni torche ni papier. Il serait impératif qu’au moins l’un d’entre nous puisse éclairer la voie et que quelqu’un dessine un plan pour éviter de se perdre dans ce dédale. Avez-vous le nécessaire? Dans le cas contraire, il n’est pas encore trop tard. Quoi qu’il en soit, quand nous descendrons, je propose de mener le groupe car je suis le plus apte à capturer le serpent. Somon, vous me suivrez de près car vous êtes capable de le reconnaître. Nolatari et Anin, vous fermerez la marche si vous n’avez pas d’objection.

Malgré de l’attaque de Saline, la créature planaire ne semblait pas avoir été blessée. Wolfgar avait tout de même bien réussi à protéger la barde ce qui lui donna la possibilité de pouvoir réagir rapidement.
Levant la tête vers la silhouette floue, il vit avec horreur la poussière dessinant ses contours s’effacer peu à peu pour laisser la place à du vide effrayant. Étant très mauvais au combat en aveugle, Wolfgar fut un instant désemparé. Mais il décida d’agir vite en frappant la créature de son épée par le moyen d’un large mouvement circulaire avant que ses contours ne disparaissent complètement.

Le rôdeur interpella Saline tout en combattant pour lui donner des consignes :
-Pendant que je l’attaque arrange toi pour que je puisse distinguer ou il se trouve. Si tu as épuisé tes chants magiques, lance lui de la poussière ou autre chose qui pourrait le rendre visible.

Wolfgar ne voulait pas désespérer mais la combat s’éternisant, il espérait que la puissance de son bras ne faiblirais pas.

Wolfgar

Wolfgar attaque: 14(dé) + 2 - 2(coup circulaire) = 14 ><CA 14 réussite
Wolfgar inflige 4 points de dégâts
Traqueur invisible mineur: fuite
Wolfgar attaque d'opportunité: 3(dé) + 2 - 2(attaque circulaire) = 3 >< CA 14 échec
Saline attaque d'opportunité: 13 + 3 - 2 = 14 >< CA 14 réussite
Saline inflige 5 points de dégâts à Traqueur invisible mineur
Traqueur invisible mineur meurt

Alors que la silhouette mise en évidence par la poussière s'effaçait, Wolfgar tenta un dernier et désespéré coup contre la créature. A la densité de l'air qu'il traversa, et à l'onde de choc sur sa lame, le rôdeur devine plus qu'il ne s'aperçut de la réussite de son coup. Effrayée, la forme gazeuse tenta alors de s'enfuir, mais c'est à ce moment que la lame de la Yuan-Ti trouva, à l'aveugle, le coeur de l'extraplanaire. En un instant, la forme disparut, ne laissant derrière elle que quelques poussières vite retombées au sol.

-Ce n'était qu'un avertissement. Lança Saline entre ses dents à Wolfgar. "Celui qui a envoyé ça ne voulait pas notre mort. Visiblement, il ne veut pas que la mort de quelques étrangers ne fassent jaser Hlondeth. Qui que ce soit, en tout cas, il savait précisément où nous trouver, et quand nous attaquer. Je crains que notre ami Artifice ne soit lui aussi en danger maintenant. Tentons de le retrouver avant que quelque chose ne lui arrive!"

Sur ce, la Yuan-Ti reprit sa marche, tête baissée, au côté de Wolfgar. Malgré sa tenue et son air parfaitement imités, ceux qui observaient le duo avec attention pouvaient remarquer que c'était elle qui guidait le rôdeur dans les méandres des ruelles, et non l'inverse.

Belgos et Kebur

Kebur diplomatie: 6(dé) -2 = 4 >< DD 12 écehc

Malgré les efforts indéniables de Kebur pour apaiser le prisonnier, une expression d'effroi intense et de révérence timorée luit soudain dans les yeux de Taril lorsque le prêtre s'approcha de lui. Que ce fut un traumatisme lié aux horreurs subies par le pauvre hère ou l'aspect imposant de la longue barbe et du regard du Nain, quelque chose glaçait d'horreur le prisonnier, et lui interdisait le moindre geste ou la moindre parole. Se contentant de regarder le prêtre nain avec une expression à la fois pathétique et horripilante, Tari se montrait aussi muet que si sa langue avait été coupée pour de bon.

-La méthode douce ne fonctionne jamais. Ricana avec une satisfaction non dissimulée le capitaine devant cette attitude. "Croyez moi, rien ne vaut la bonne vielle méthode de la torture. Enfin, vous faîtes ce que vous voulez!"

Elle se retourna vers Belgos, et lui répondit sur un ton poli et courtois, qui tranchait avec le contenu de ses propos. Quelque chose dans son regard indiquait une folie sadique des plus exacerbée, et provoquait le malaise de son interlocuteur.

-Ah, ce n'est pas nous qui décidons de ces transformations. Disons que la régente possède un contrôle absolu sur ces déviants, et en concède les 'droits' selon ses envies et ses plaisirs. Si elle a choisi de laisser Semorav s'amuser avec ces jouets, c'est qu'elle doit y trouver un avantage. Ce qu'en fait Semorav après, je ne peux vous le dire. Les spécimens non viables sont abandonnés ici, et servent parfois de nourriture aux nagas ou de sacrifices à Varae. Ces tarés de Yuan-Tis considèrent cela comme une offrande des plus belles. Moi, tout ce que je sais, c'est que je suis chargé de les mettre au pas, et qu'aucun, non, aucun, ne m'a jamais résisté!

Ce sur quoi elle repart de son rire le plus démoniaque, qui terrorise le pauvre Taril et provoque son recul horrifié.

Anin Soud et Sarawak

Malgré les réticences visibles de Somon, le plan de Sarawak fut accepté par le groupe. Le vieil aventurier fournit les torches, et Nolatari décida de s'occuper des plans. De tous, elle était la seule à avoir étudié la cartographie.

La descente dans les égouts se fit sans encombre, les échelles rouillées étant bien plus solides qu'il n'y paraissait. Une fois en bas, l'odeur des poissons morts et en décomposition étant des plus désagréables, mais le fumet rappelait des odeurs familières à Sarawak.

L'eau ne dépassait pas les trente centimètres dans le tuyau où ils se trouvaient, ce qui rassura grandement Somon. Cependant, marcher dans ce liquide croupi et nauséabond n'était pas plaisant, et de loin. Même si l'on ne tenait pas compte de l'odeur et de l'étrange viscosité du liquide, l'opacité interdisait toute vision ce qui se trouvait sous la surface, et qui passait régulièrement entre les jambes des aventuriers. Mais surtout, ce qui choquait ceux qui connaissaient les tout aussi peu fréquentables égouts de Skuld, de Calimport ou d'Eauprofonde, c'est l'absence totale de rat. Pas le moindre rongeur ne troublait la tranquillité des promeneurs, et pour cause. Partout, sur les murs, à la surface de l'eau, sur toute aspérité et accident se tenaient des dizaines, des centaines de serpents, de toute forme et et de toute couleur. Leurs sifflements stridents résonnaient sur les murs et à chaque intersection, et leurs mouvements lents et fluides donnaient aux ombres d'étranges et menaçants aspects.

-Et bien, quel charmant endroit! Ironisa un instant Nolatari. "Bien de quel côté allons-nous?"

Binabik

La chapelle dédiée à Liira était certes petite et discrète au milieu des imposants bâtiments de la ville, mais sa décoration extérieure comme intérieure indiquait l'opulence du culte. Les volutes, dorures et courbes aux couleurs vives qui, dans une autre villes, eussent passées pour décalés semblaient presque naturelles dans le paysage surchargé de la Cité-Serpent. A l'intérieur, quelques fidèles priaient en chantant la Dame de la Joie, tandis qu'un apprenti vint s'occuper de Binabik. On l'amena rapidement jusqu'au laboratoire, une salle exiguë attenante à la chapelle. Un vieil homme y lisait, monocle sur l'oeil, tirant inconsciemment sur sa fine barbe clairsemée.[i]

-Mon père. [i]Annonça l'apprenti au vieillard qui sursauté. "Mon père, un fidèle demande l'accès au laboratoire."

-Hein? Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? fut la seule réponse que le malheureux jeune homme obtint. Cependant, après toris répétitions, le jeune apprenti parvint à se faire comprendre et laissa le gnome seul avec le vieux prêtre.

-Bonjour, jeune gnome. Fit ce dernier avec politesse. La gentillesse émanait de cet homme comme d'autres respirent l'orgueil ou la malignité. "Heureux de voir que mon vieux laboratoire intéresse toujours quelqu'un. Plus grand monde ne vient ici, maintenant, même depuis que l'accès en est gratuit. Enfin, il faut croire que l'alchimie n'intéresse plus grand monde..."

Après un soupir, le vieil homme se lève avec grande difficulté, et s'approche des tubes. Regardant avec lui, Binabik ne peut manquer d'observer la désuétude des instruments. Le verre en est rayé, les tubes à essai et verres de montre tapissés de poussière, les alambiques envahis par les araignées. Néanmoins tout a l'air parfaitement fonctionnel.

-Ah! Puis-je rester lors de votre démonstration? J'ai toujours été empli de joie à la vue de l'alchimie! Mes doigts ne sont plus assez sûrs pour de telles manoeuvres, aujourd'hui, mais autrefois j'étais l'un des plus alchimiques du Turmich! Ah, c'était le bon vieux temps!"

¤Non non et non! Je ne me résoudrai jamais à violenter ce pauvre hère! Il a déjà assez souffert comme ça!!
¤

Le sourire satisfait de cette démone à la vue de l'échec du nain resterait assurément gravé à tout jamais dans la mémoire du prêtre, tant il avait représenté d'une manière écoeurante la satisfaction interne de la capitaine, sa cruauté, son noir coeur...

¤La méthode douce ne marche pas dis tu...eh bien! nous verrons qui de toi ou moi est capable de faire le plus rapidement possible ce monstre, et en douceur!¤

En fait, bien que dans sa tête se bousculaient nombre de provocations potentielles contre la capitaine de la terreur, le nain n'avait strictement aucune idée de ce qu'il pourrait bien inventer pour faire revenir à la raison, à la vie, ne serait-ce que quelques secondes, ce pauvre prisonnier.

Il jeta alors un regard de désespéré à Belgos, qui enrichissait gentiment sa culture à côté, alors que le prêtre s'échinait tant bien que mal à extirper de ce cerveau meurtri les informations qu'il voulait. Bien sûr, il ne pouvait en vouloir en rôdeur qui ne voulait d'ailleurs pas venir à la base, et qui n'avait jamais rencontré le jeune moine d'ailleurs...qu'aurait il à le questionner?

Le rôdeur connaissait certes toute l'histoire, depuis le début, tant le nain avait failli faire tout rater lors de la première entrevue avec Haleass, qui apparaissait d'ailleurs au nain comme très lointaine, quasi mythique, tant les événements de la journée l'avaient éprouvé mentalement.

Le prêtre revint soudain dans son esprit à ses moutons, et se concentra sur la manière qu'il pourrait utiliser pour faire un peu réagir la chose. Alors il entrevit succinctement une idée qui germait dans son esprit...pourquoi ne pas utiliser la magie divine...après tout, qu'en saurait la capitaine? Peut-être comprenait elle la magie, mais pourquoi lui en voudrait elle pour avoir jeter un petit sort de rien du tout sur ce pauvre prisonnier. Un stimulant n'a jamais fait de mal à personne après tout...

Mais, pourtant, il se renfrogna vite en repensant à ce qui s'était passé dans la cathédrale, quand il avait jeté un sort de rien du tout à son ami, en prévention d'une morsure potentielle du serpent qui s'était gentiment glissé dans sa chemise. Cette idée de magie n'était donc pas la bonne, a priori, et Kebur ne voyait plus rien d'autre que de parler gentiment avec la créature et d'essayer de susciter en lui quelque réaction, en lui évoquant certaines choses.

-Taril! Taril...Ce n'est pas possible que rien en toi ne se souvienne de ce nom qui était le tien! Ils n'ont pas pu te retirer toute ton humanité...c'est impossible! Ecoute moi bien! Ne te rappelles tu pas ce fichu jour où tu es venu me demander de l'aide! Ce jour, tes paroles furent pour moi telles une révélation sibylline! Maintenant, c'est moi qui ait besoin de toi! J'ai besoin de ton aide Taril! Dis moi ce que tu as sous entendu et que je n'ai pas compris! Dis moi, dis moi qui représente une menace Taril, qui!!?

Si cela ne suffisait pas, Kebur ne saurait quoi faire d'autre pour faire réagir Taril...Kebur espérait si fort que cela allait le réveiller, susciter en lui quelque choses, qu'il commença à croire que celui ci lui répondait courtoisement, sans omettre aucun détail...mais ce n'était pas la vérité, pour l'instant, il se tenait, les bras pendant, et les mains touchant le sol, au milieu de cette pièce froide et glauque, au milieu de cette prison froide et glauque.

Après ce discours stimulant, du moins, à des fins stimulantes, Kebur se tourna vers Belgos, qui était près de la capitaine, et qui l'occupait lui demandant des détails pour enrichir sa culture générale. Dans ce regard, il y avait une lueur d'espoir, mais pas de message....

¤Belgos, je ne sais pas si ça va suffire...mais là, j'ai plus d'idée! Trouves en, je t'en prie...si ça ne fonctionne pas!¤

e gnome aux mille tours observait silencieusement le laboratoire vétuste du vieil homme, tout en se grattant la barbiche, puis en réajustant ses méca-lorgnons sur la tête. Son sac et sa pique furent déposés à terre, près d’un établi dégagé. Saisissant un tabouret pour se mettre en hauteur, Binabik revint près du vieil homme qui se disait alchimiste.

- Si vous n’avez rien d’autre à faire, hé bien restez, vous êtes chez vous après tout.. L’alchimie.. Un art bien difficile il est vrai, et qui demande beaucoup de temps et de recherches. La nouvelle génération d’aventuriers est très pressée de nos jours ! Une épée, un compagnon, et hop, on part à l’aventure, croyant que monts et merveilles sont à la portée de tous.. Comment leur en vouloir ? Et puis, héhé, ça rend les prix des produits alchimiques plus intéressants, non ?

Le gnome se frotta les mains et sortit quelques outils sur l’établi, tout en cherchant de la verroterie utilisable. Au nécessaire, il les passeraient à l’eau pour les nettoyer un maximum avant de les utiliser, mais il fallait reconnaître qu’il était bien plus à l’aise avec ce matériel vieux de cent ans qu’avec les babioles des serpents.

- Cela devrait bien se passer, même si votre laboratoire semble.. antique, on peut au moins reconnaître le matériel, pas comme chez les Yuan-tis, alors toutes leurs formes de ballon et que sais-je encore !

Souriant faiblement, et gardant un œil sur le vieil homme, Binabik ne manqua pas de remarquer ô combien cet endroit était à l’abandon, contrairement à l’opulence et à la lourdeur de la décoration du reste du temple. Même si cette partie semblait rarement utilisée, la moindre des choses pour un alchimiste, était de garder son matériel en état, quoi qu’il arrive.
Une araignée s’échappa d’un des trous de l’établi. Aussitôt, Binabik s’en saisit et l’observa. Ce genre de bestioles, même énormes ne l’effrayaient pas, lui qui était accoutumé à en rencontrer au cœur des forêts humides du Grand Val. D’un geste, il la laissa filer et tenta de nettoyer son poste de travail. Quelque chose le chiffonnait dans cet endroit, et l’évocateur se demanda s’il ne devait pas aller chercher Gark à l’entrée..

- Tenez, pendant que nous y sommes, qu’est ce qui a conduit un « grand alchimiste » comme vous dans cette cité ? Et pourquoi dans un temple, temple de Liira de plus.. Cela fait un peu bizarre dans un environnement pareil. Enfin, l’entrée est plutôt très luxueuse, contrairement au laboratoire, y a-t-il une raison pour qu’il soit ainsi à l’abandon ? Ou bien un tiers finance les aménagements peut-être ? Un.. autre culte ? Une puissante famille ?

Le gnome, tout en posant ses questions, effectuait les préparatifs de son invention. Tout était en place, enfin, au maximum de ses capacités avec le matériel à disposition, mais l’inquiétude ne le quittait pas depuis qu’il était entré dans cette pièce. Parallèlement, enfoui dans ses pensées, Binabik essaya de se remémorer quelques sorts, tandis qu’il fit bouillir de l’eau.

Wolfgar contempla la disparition de la créature invisible avec un sentiment d’euphorie.
L’invisibilité de la lame du traqueur n’empêchait pas sa blessure au bras soit, elle, bien réelles.
Celui-ci fut bien vite refroidi par la remarque de Saline, en effet il ne s’agissait là que d’un avertissement.
Réfléchissant à cette assertion, le rôdeur constata que ses ennemis étaient bien renseignés sur la petite compagnie.
Etait-ce dû à une trahison ou à un ou plusieurs mage qui les espionnaient ?
Saline, même si elle avait risqué sa vie dans ce combat, était-elle bien étrangère à cette attaque ?

Il allait donc falloir garder les yeux bien ouvert pour pouvoir tirer des conclusions précises et sûres.

Wolfgar suivait maintenant Saline à la rencontre d’artifice qui, d’après elle, pouvait être en danger.

Dans cette ville Wolfgar ne pouvait partir à la recherche de plante curative pour se blessure au bras, il se fit donc un pansement rapide avec ce qu’il avait son la main.

Belgos s’apprêtait à lancer une réplique cinglante à l’officier mais à quoi bon, sa colère mourut tandis qu’il prenait conscience que toute objection ou de crier à l’infamie était une pure perte de temps. C’est à ce moment là que le demi-elfe entendit Kebur s’époumoner à interroger celui qui fut un humain. Il croisa le regard impuissant de son ami et haussa les épaules.

- Le Taril que tu as connu mon ami semble avoir disparut, s’il lui reste une once d’humanité après ce qu’il a enduré, nous aurions de la chance. Je crains que ce ne soit pas le cas.

Il comprenait la détresse de son ami. Si tous les deux acceptaient de recourir à la torture pour faire parler ce pauvre diable, il renierait tout ce en quoi ils croyaient pourtant l’espace d’un bref moment, d’une infime seconde, Belgos aurait accepté de le faire. Il inspira un grand coup avant de laisser Kebur se concentrer sur Taril pendant qu’il se tournait de nouveau vers la chienne de garde. Cette dernière pensée l’amusa mais il se reprit aussitôt.

- Voyez vous chère madame, nous avons toute raison de croire que cette…..personne dispose de renseignements qui intéresseraient notre employeur. Je me doute que le dénommé Sémorav doit avoir déjà tous les éléments en mains mais je ne vous cacherais pas que nous aimerions nous aussi pouvoir nous vanter d'en avoir autant.

Il fronça les sourcils tout en dévisageant son interlocutrice.

- Hélas, ce Taril semblait déjà être totalement prit de folie quand il s'est adressé à mon ami et il n'a pas eut le temps d'en apprendre davantage. Et comme c'est partit là, cela va être difficile.

Belgos esquissa un sourire.

- A moins bien évidemment que vous avez vous-même quelques informations concernant ce pauvre hère par exemple ? Depuis qu'il se trouve entre vos mains.

Le ton qu’employait Belgos était cordial et pouvait évoqué négligemment une récompense possible. Après tout, à défaut d’utiliser la torture et de payer pour broyer quelques os ou farfouiller dans des plaies, un art dans lequel le rôdeur restait persuadé, la créature qui lui faisait face, excellait, autant payer pour avoir des informations de façon saine, C’était ce qu’envisageait le demi-elfe, il ne restait plus qu’à savoir si l’officier allait se montrer intéressée pendant que Kebur s’évertuait à soutirer des informations à Taril.

Binabik

Le vieillard sembalit ravi de trouver un interlocuteur, surtout quelqu'un connaissait l'alchimie. A peine Artifice eût-il ouvert la bouche que l'homme s'empressait de lui répondre.

-Il est bien loin le temps, hélas, où l'on finançait mon laboratoire. Non, non, je ne suis que l'ancien de ce temple et, quoique la hiérarchie dans le culte de Liira ne soit que purement informel, les plus jeunes de cette chapelle n'ont pas eu le coeur de me chasser. Aussi, voyez-vous, ce que vous utilisez actuellement est mon ancien établi, que j'ai ramené lorsque je suis rentré au pays. Hélas, mes mains tremblent maintenant et je n'ose utiliser ces fioles et alambiques, aussi cela donne un peu l'impression d'abandon. Mais, rassurez-vous, tout y est parfaitement opérationnel.

Courbé par l'âge et penché par la curiosité, le prêtre regardait chacun des gestes du gnome avec une attention et une curiosité assez dérangeante. A maintes reprises Binabik dut le déranger pour continuer son entreprise, mais cela n'affecta nullement l'homme d'église qui continua son discours.

-Quant à mes aventures, hé bien, disons que j'ai beaucoup voyagé comme tout bon prêtre de la Dame de la Joie. Je suis allé au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest, et prononcé des mariages de la Mer Inviolée jusqu'en Rashéménie! Je n'ai découvert l'alchimie que tard, lorsque j'ai croisé le chemin d'un homme de Lantan feru de cet Art, et... Oh, belle réaction! Je me suis tout de suite senti attiré par cette science et ses applications. Le plaisir que j'y prenais justifiait grandement que je m'y lançasse et bientôt j'ouvris un laboratoire dans la ville de Proskur. Et figurez-vous que...

L'histoire du vieillard se pooursuivit ainsi tout le long du processus de fabrication, provoquant de temps en temps des fous rires, de temps à autres des questions de Binabik. Malgré sa diction et ses gestes amoindris, le vieux prêtre était visiblement un orateur né, et savait mettre en scène chaque épisode de sa vie avec force détails et anecdotes croustillantes. Quand, quelques heures après, la réaction fut terminée, le vieil homme se tut enfin, regardant avec intérêt le résultat de la transformation...

Binabik alchimie: 9(dé) + 15 = 24
Donne moi la description de ce que tu veux créer, ainsi que le coût en XPs et en po. Je te laisse vérifier si tu as ou non réussi...

Wolfgar

Wolfgar premiers secours: 16(dé) + 4 = 20 réussite

Le rapide pansement de Wolfgar fut assez efficace pour stopper la perte de sang et diminuer la douleur. La blessure passait presque inaperçue désormais dans l'esprit du rôdeur, seule le préoccupait la nature même de l'aggression. Et les motifs du commanditaire.

Saline mena rapidement le jeune homme jusqu'au repaire prêté pour l'équipe. Dans la fraîcheur du soir, une douce lumière brillait à l'intérieur, mais nul bruit n'en sortait. La Yuan-Ti devança Wolfgar pour pénétrer dans la demeure.

-Ah, maître Wolfgar, vous voici revenu. S'écria immédiatement Tornes de sa voix obséquieuse. Celle-ci ne précéda d'ailleurs que de quelques instants les courbettes et les sourires. "Je vois que vous êtes revenu sain et sauf, j'en suis ravi. Vraiment. Si vous le voulez, un repas peut vous être servi tout de suite, ainsi qu'une boisson rafraîchissante."

Levant la tête, Tornes remarqua alors l'absence de Binabik.

-Maître Artifice et Gark sont toujours au dehors, je présume, ne me dites pas que...

Le signe de tête de Wolfgar rassura le vieux majordome.

-Bien, me voici rassuré. Ah, j'ai aussi une bonne nouvelle. Une aventurière supplémentaire s'est jointe à votre quête. Une elfe, du nom de Nolatari, qui est aussi plaisante à la vue qu'à l'Ouïe. Elle est partie avec Maîtres Etali et Soud, mais vous la verrez dès qu'elle rentrera...

Belgos et Kebur

Un doigt pourvue d'une griffe se leva sous le nez de Belgos, et le capitaine prit un malin plaisir à l'agiter avec délectation.

-Oh non, mon grand. Répliqua-t-elle aux paroles de Belgos. "Je ne mouille pas dans ses histoires de Serpents. Ils sont beaucoup trop gros pour moi, ces gibiers là. Beaucoup, beaucoup trop rusés, surtout. Avec eux, c'est quand vous croyez porter le coup fatal que vous vous apercevez que votre dague est factice. Je mouille pas là-dedans. Si vous voulez des informations de Semorav, ou de la Régente, allez directement leur parler -à eux ou à leurs intermédiaires. Vous savez certainement de qui je parle. Mais moi, je ne me lancerais jamais dans le noeud de vipères. Mon métier, c'est de garder et de torturer des prisonniers et cela... "

Le regard le plus sadique qu'il fut jamais donné de croiser lui fut lancé alors par cette créature.

-Cela je le fais merveilleusement bien.

Soudain, Taril, ou ce qui restait du malheureux, poussa un cri. Visiblement, le sort de Kebur lui avait redonné une énergie soudaine. Ce fut d'abord quelque chose d'inarticulé, puis des bredouillages apparurent et laissèrent la place à des paroles compréhensibles, sinon sensées.

-La... La menace. Le Serpent Noir... Le Serpent Noir mange... Le Serpent Noir avale... Mange le... Mange le Serpent... Le Serpent Vert. Le Serpent Vert crie...

De nouveau, comme si quelque chose l'avait frappé violemment, Taril hurla, et se recroquevilla sur le sol, avant de reprendre.

-Le Serpent Vert est... Il est... Il est là! Il nous regarde, le Serpent Vert. Il est mangé, mais il crie. Il crie! Il est là, elle le protège. Elle a quatre mains pour l'entourer. Le Serpent Vert la nourrit de ses crocs. Quatre Crochets de sang, pour mordre la chair... Le Serpent Noir le tient toujours. Le Serpent Noir... Elle le combat, dans les profondeurs sans fin... Le puits a des yeux... Les crocs sur l'autel pour mordre... Le Serpent Vert... AAAAAAAAAAAAAAHHHHH...

S'effrondrant dun coup, Taril sembla s'évanouir, puis se releva, redevenu entièrement apathique comme au début de la visite...