La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

Affichant une parfait sérénité, Belgos esquissa un sourire de circonstance devant les propos de l'officier qui en temps normal l'auraient écoeuré mais qui aujourd'hui ne l'étonnaient guère. Oui, il n’y avait pas à dire, Hlondeth se révélait être une cité tout à fait accueillante, particulièrement sa prison qui promettait aux détenus comme à leurs visiteurs, une foule de réjouissance.

¤ C’était vraiment pittoresque !¤ ironisa le demi-elfe,¤ Mise à disposition des prisonniers aux visiteurs de passage, location de matériel de torture à la demande ou bien bourreau pour un prix défiant toute concurrence.¤ Tout était-il monnayable dans la cité des Serpents ? Probable! Et le demi-elfe doutait fortement que le personnel pénitentiaire ne s’encombre d’idée telles que les droits des détenus.

En attendant, ils étaient à quelques minutes de rencontrer le fameux Taril, seul cela importait à Belgos qui déjà échafaudait quelques scénarios quand ils se retrouveront en présence du prêtre. Le rôdeur comptait bien évidemment sur le nain pour mener cette discussion. Après tout, c’est lui qui avait vu le prêtre d’Ilmater. Avec de la chance, Kebur allait montrer l’étendue de ses talents de comédien, il le voyait parfaitement prendre l’air affligé de voir Taril dans cet état et de faire preuve d’un ton amical presque familial quand il s’adressera à lui.

¤ Mais face à un individu à l’état mental déficient, la tâche pourrait se révéler plus ardue que prévue.¤ songea le demi-elfe. Toute planification devenait hasardeuse et si Taril acceptaient de leur parler, il leur faudrait démêler le vrai du faux. Avec le peu de ce qu’ils avaient appris auparavant, cela allait être hasardeux. Parallèllement Belgos était septique sur la façon que le nain avait de conduire ce genre de discussions et surtout d'en retirer les bonnes informations.

Depuis leur arrêt dans la taverne où le demi-elfe avait souhaité évoqué avec son compagnon les différents aspects de ce qu'ils avaient apprit, Belgos avait vu le doute s'insinuer en lui. Les deux compagnons semblaient diverger sur leurs analyses et ce qu'ils en retiraient. Cela pouvait être génant à long terme. Toutefois, le demi-elfe conservait espoir que leur entrevue avec Taril serait couronnée de succès. Ils auraient ensuite tout le temps d'échanger leurs points de vues et leurs impressions.

En attendant, Belgos obéit à l'officier et déposa ses affaires comme la femme lui avait demandé. Carquois, arc, baudrier, épée, havresac se retrouvèrent sur la table. A contrecoeur, il se pencha, retira sa dague de sa botte. Si cela ne le réjouissait pas, il préférait se soumettre aux règlements de la prison. Un choix qui lui semblait logique, en espérant qu’il n’allait pas le regretter pas la suite.

- Je suis prêt ! lança Belgos à l’officier. Son regard glissa sur le nain qui l’imitait. ¤ Oui espérons cette fois que nous allons enfin disposer de quelques informations de toute première main.¤

¤Espèces de sauvages! Louer des instruments de torture...mais ils peuvent aussi le faire à crédit pendant qu'ils y sont!¤ Après ces propositions de la femme, Kebur se sentit outré, et bien qu'avec l'esclavage, il en avait avalé un gros morceau, là, c'était tout de même un peu trop pour le prêtre bon qu'il était.

Toutefois, il savait qu'il fallait garder son calme, et ne paraître outré qu'en pensées, bien que dans une prison comme celle ci, peut-être que même les pensées étaient surveillées.

¤Cette entrevue va être décisive. Si nous n'avons pas d'information conséquentes durant cet interrogatoire, nous n'en aurons peut-être jamais...¤

C'est ce que pensa le nain au début de sa réflexion sur comment s'y prendre pour pouvoir extraire de la tête de ce pauvre prêtre d'Illmater, le maximum d'informations pour la quête.¤Et avec elle qui va sûrement venir nous surveiller, ça va être difficile.¤ Compléta le nain, en pleine réflexion. Il pensait bien que si le prêtre Taril parlait le nain, s'eut été plus facile, mais vu que ce dernier était humain, il y avait tout de même peu de chance, pour que le moine d'Illmater connaisse la langue de la pierre.

Tout en réfléchissant, voyant l'elfe commencer à défaire son équipement et à le poser sur la table, Kebur aussi commença distraitement à enlever tout ce qu'il avait sur lui. La seule chose qu'il garda fut le symbole de son dieu, morceau de bois béni, qu'il supposait avoir le droit de garder, quand même.

¤Bien, c'est dans notre intérêt que je joue un bon coup la comédie. "Mon vieil ami! Comment ça va? Mais qu'est ce qu'il ton fait là...ohlàlà mon pauvre..." Ahahah! Ca va être drôle, je le sens, mais reste concentré Kebur, tu n'es pas sorti de cette salle d'interrogatoire, tu n'y es même pas rentré...alors!¤

La seule chose dont Kebur n'avait aucune idée de comment s'y prendre était les questions. Parce qu'il allait bien falloir lui poser des questions directement...¤Par périphrase, ça risque d'être long¤ Pensa le nain en souriant.

Il venait de finir de décrocher la masse d'arme lourde qu'il avait à la ceinture, et cette dernière aussi, lorsqu'il se résigna à une improvisation, un peu contrainte et forcée, pour les questions durant l'interrogatoire...

-Bien madame. Voilà c'est bon, je suis prêt.

Wolfgar n’avait jamais vu de traqueur et il fut surpris par l’immatérialité de la créature. Heureusement que Saline avait pensé à lui lancer de la poussière sinon, jamais il ne l’aurait aperçu. Voyant cette vague forme humanoïde lui foncer droit dessus, le rôdeur comprit qu’il n’aurait pas le temps de préparer son arc. Malgré l’environnement déplaisant de cette ville, tous son sang froid lui revint face au danger.
Il sortit donc une dague de sa ceinture pour la lancer avec force dans la direction du traqueur.
Dès la dague partie, il dégaina son épée, pour faire face au corps à corps.
Il espérait également que la créature avait une substance matérielle pour pouvoir être blessée par des armes traditionnelles.
Il avait eu l’occasion précédemment de constater les talents au combat de Saline, il était donc confiant et savait qu’elle serait d’une aide fort appréciable.

-Faisons face Saline, lui dit-il pour l'encourager. Nous vaincrons n'aie crainte!

Arrivé à la Baie Bouillonnante, Anin s'arrêta et contempla de nouveau le paysage mais cette fois-ci de manière beaucoup plus personnelle. Il ferma les yeux un long moment, laissant le courant d'air soulever ses mèche et apporter sa dose de parfums des mers. Même si l'odeur n'était pas forcément agréable, son aspect naturel plaisait au moine qui prenait plaisir à écouter le bruit de l'eau se confrontant à la coque des navires. On pourra dire ce qu'on voudra, mais pour Anin, il y avait quelque chose d'apaisant dans cette ambiance si particulière à Hlondeth. Même s'il n'arrivait toujours pas à déterminer exactement ce que cela pouvait être. Peut-être était-ce justement tout ce chaos ou alors la chaleur étouffante... Sa petite méditation fut finalement interrompue par L'elfe qui lui rappela le but leur présence en ces lieux.

- En effet, joignons donc la parole à l'acte !

Il fit un signe de tête au demi-orque et à Somon et se mit en marche le long du rivage en cherchant des yeux le moindre petit chemin d'eau qui pouvait se jeter dans la baie.

Sarawak fut frustré de ne pas se souvenir du serpent rosier malgré s’être concentré de son mieux pour fouiller au plus profond de sa mémoire.
Il prit un soin particulier à retenir les informations données par Somon l’instant suivant.

¤ Ce Somon ne m’inspire guère. Toutefois sa description physique du serpent est la seule source d’informations dont nous disposons à l’heure actuelle. Elle est assez précise et devrait nous permettre de retrouver ce fameux serpent à condition qu’on le cherche au bon endroit.
En tout cas, alors qu’Anin semble ne pas connaître grand-chose à ce serpent, son laïus montre qu’il en sait probablement bien plus qu’il ne veut en dire. Je t’ai à l’œil, le vieux¤

Sarawak, ne connaissant pas la ville, se contenta de suivre calmement le groupe. Il fut vite perdu dans le dédale de ruelles et de passages de Hlondeth. Soudain, au bout d’une ruelle si étroite que le groupe dut se mettre en file indienne pour progresser, surgit la mer intérieure. Cette dernière n’avait été devancée que de peu par son odeur particulière.
Sarawak, tout comme le moine, prit le temps de regarder la Baie Bouillonnante.
La couche d’écume blanche qui lui donnait un aspect presque laiteux rendait l’atmosphère inquiétante aux yeux de Sarawak. Les émanations soufrées ajoutaient au parfum marin une touche peu agréable aux narines du druide. Ce dernier n’avait en effet que rarement vu la Mer des Etoiles Déchues et préférait généralement le calme des bois. Il fut néanmoins bien loin de céder au dégoût lui dont l’odeur d’une horde d’orques de retour d’une razzia avait bercé la jeunesse dans les Terres de la Horde.
Sarawak fut également étonné de la diversité des pavillons des navires amarrés dans la baie.

¤Zhentarim, Chondath, Turmich, Mulhorande…Que de beau monde à Hlondeth ! L’atmosphère ne peut probablement qu’être explosive avec autant d’ennemis sur une si faible surface.¤

Sarawak, après quelques instants de réflexion, se joint à l’initiative d’Anin:

-Anin a raison. Mettons-nous en route afin de trouver la sortie des égouts. Et même si d’aventure on ne la voit pas, l’odeur devrait nous avertir de sa proximité. Dans une ville de cette taille, les égouts doivent bien dégager une odeur putride.

Sarawak se mit un instant à humer l’air à la recherche d’une odeur d’égout, puis emboîta le pas d’Anin qui était entre temps déjà parti en longeant la baie.

Sarawak tente d'utiliser son odorat pour localiser l'entrée des égouts (test de détection?)

Binabik

Haleass ne put s'empêcher de sourire aux mille questions du gnome. Sur ses lèvres presque absentes, le rictus avait un côté dérangeant, et même inquiétant. Il continua d'un ton jovial.

Haleass Extaminos

Une chose est certaine à propos des Ecaillés, les Gnomes sont des êtres bien vifs, et bien curieux. Buvez donc cet excellent vin de Nimpeth, je vous le garantis sans aucun poison. Si je voulais vous empoisonnez, je ne le ferai certainement pas chez moi, d'une manière aussi brutale. Ce serait à la fois un manquement aux bonnes manières de mon peuple, et une entorse à la Voie de Sseth. -------------------- A la différence de nombre de ses congénères, ce yuan-ti ne cherche nullement à dissimuler ses traits ophidiens. Une intelligence aiguë se lit dans son regard reptilien.

Le Yuan-Ti s'était affalé sur son sofa, et porta lentement son verre à ses lèvres. Quelque chose dans sa lenteur et ses gestes calculés étaient déroutant, surtout après ces paroles.

Haleass Extaminos

Le conflit actuel a une forte connotation religieuse, évidemment. Il s'agit entre autres de restaurer le culte de Varae, le seul culte convenable pour la maison Extaminos, que cette prêtresse essaye de détourner vers son dieu abruti. Cela fait quelque temps que les sages annoncent le conflit prochain entre panthéons de Faerûn et panthéon mulhorandi. Hélas pour les dieux de Mulhorande, le premier coup a été porté contre le Serpent Universel, dont les dieux ont créé Faerûn et supporté plus d'une épreuve. Je ne pense pas qu'ils ont réalisé la puissance de nos divinités, ni la foi de notre peuple. Peu de personnes font le rapprochement entre la petite communauté de serpents de mer du Bief et Hlondeth. Cependant, ce n'est que grâce à eux que la ville a pu rester indépendante tout ce temps. Même au faîte de sa gloire, Hlondeth n'aurait pas tenu longtemps face aux volontés expansionnistes du Turmich et du Chondath si les Haut-Prêtres de Varae ne communiquaient pas avec ces Serpents de mer. Pour rien au monde ne me viendrait l'idée de renverser ma soeur de couvée, quand bien même serait-elle mon pire ennemi. C'est un aspect typique de notre culture Yuan-Ti: si un être éxécute une tâche avec brio, ou possède un pouvoir important, il est stupide (et grossier) de le déloger de son poste tant que l'on peut utiliser ses capacités pour nos propres desseins. Contrairement aux Ecaillés, nous ne ressentons pas le besoin de reconnaissance, ni de pouvoir direct. La Voie de Sseth valorise ceux qui agissent parmi les ombres. Saviez-vous par exemple que les Empires de mon peuple ont toujours été cachés aux Ecaillés? Humains, Elfes et Nains croyaient vivre dans des espaces quasi-déserts et sauvages, ne voyaient jamais un seul Yuan-Ti, et pourtant leurs communautés ne grossissaient pas et respectaient le moindre des désirs d'un empereur dont ils ignoraient jusqu'à l'existence. Alors, pour rien sur Toril ne renverserai-je ma soeur de couvée, d'autant moins que j'éprouve pour elle une affection atypique. Car, outre ses qualités de régence, elle possède quelque chose que personne d'autre ne peut posséder à Hlondeth: le peuple l'adore. Demander dans tous les quartiers, dans n'importe quelle taverne, vous verrez à quelle point elle est pportée aux nues. -------------------- A la différence de nombre de ses congénères, ce yuan-ti ne cherche nullement à dissimuler ses traits ophidiens. Une intelligence aiguë se lit dans son regard reptilien.

Reprenant une gorgée de ce vin onéreux qu'Artifice ne pouvait s'empêcher de trouver délicieux, l'alchimiste yuan-ti fit une pause, avant de reprendre avec cordialité:

Haleass Extaminos

Quant à votre invention, mon cher alchimiste, je serai ravi, ainsi que je vous l'ai déjà dit, d'y participer une fois cet intermède conclus. -------------------- A la différence de nombre de ses congénères, ce yuan-ti ne cherche nullement à dissimuler ses traits ophidiens. Une intelligence aiguë se lit dans son regard reptilien.

Wolfgar
Wolfgar attaque: 19 critique, réussite automatique
Wolfgar inflige 3 points de coup à traqueur invisible mineur
Attaque critique: 2 + 3 = 5 >< CA 17 échec
Saline: lance un sort
Traqueur invisible mineur: 11 + 5 = 16 >< Wolfgar: CA 14 réussite
traqueur invisible mineur inflige 1 poitnd e coup à Wolfgar

La dague lancée par Wolfgar se planta dans la créature invisible avec force, provoquant un recul du mur tournoyant de poussière sous le choc. Mais, à peine le rôdeur eut-il le temps de sortir son épée que la créature fondait sur lui, entaillant son bras d'un coup de lame invisible. Le rôdeur retint son cri sous le coup, et allait répliquer quand il s'aperçut que la poussière retombait et qu'il allait perdre de vue son assaillant.

C'est alors que la voix de Saline se fit entendre. La puissance de son chant modifia la réalité quelques instants, créant un mouvement d'air qui souleva la poussière du sol, assurant de nouveau à l'Ami-des-Gnomes la vue de son adversaire.

initiative:
Traqueur invisible mineur: 22
Saline: 17
Wolfgar: 8

Anin et Sarawak

Sarawak détection: 7 + 5 = 12 >< DD 22 échec
Anin fouille: 6 + 0 = 6 >< DD 12 échec
Nolatari fouille: 19 + 3 = 22 >< DD 12 réussite

Dans la lumière et la chaleur déclinante, la ballade sur les quais était loind 'être déplaisante. Même Nolatari finit par sembler apprécier l'environnement, les bruits des mouettes et des cordages, les cris des matelots chargeant ou déchargeant des produits exotiques de destinations lointaines, l'animation provoquée par les marchands d'anguilles et de raies, les rires des clients accoudés à la table d'une taverne. L'odeur étrange de la Baie Bouillonnante emplit bientôt les aventuriers d'une douce extase, et même Sarawak fut incapable de discerner une odeur pestilentielle derrière le mélange olfactif que créaient toute cette activité.

Anin jetait des coups d'oeil précis et permanents sur les bords de l'eau, cherchant les égouts comme le mineur nain cherche un filon de joyaux. Cependant, ce fut la jeune elfe qui découvrit l'entrée des cloaques. Non loin de la commanderie, un mince filet verdâtres coulaient au-dessus des flots avant de se mélanger à l'eau salée. Les traces grasses et les restes flottants étaient les seuls indices de son origine.

Une fois que l'elfe eut fait part de sa découverte au reste du groupe, ceux-ci se penchèrent pour découvrir l'entrée. Ouverte à même le mur bordant un quai, celle-ci était vaguement circulaire, et certainement de taille suffisante pour qu'un homme puisse y passer debout. Cependant, les trois quarts en étaient submergés, et seul une petite coudée séparait le niveau de l'eau du plafond.

-Et bien... Lança Somon d'une voix mal assurée. "Voilà qui est plutôt... Ennuyeux. Oui, ennuyeux. Hum. N'y a-t-il pas d'autre entrée moins... Hum... Moins mouillée?"

Belgos et Kebur

Le capitaine, quelle que puisse être sa nature, conduisit bientôt le Demi-Elfe et le Nain à travers les couloirs étroits et malodorants. Rapidement, elle les fit prendre un escalier en colimaçon, taillé à même la roche.

-Faîtes attention, visiteurs. Lança-t-elle en appuyant avec une ironie perceptible sur le dernier mot. "Les murs ici sont empoisonnés. Un simple contact devrait être suffisamment douloureux pour que vous vous en souveniez toute votre vie -si tant est que vous surviviez. Nous avons ce genre de... Précautions pour éviter toute évasion. VGous avez beaucoup de chance. D'habitude, les prisonniers politiques sont détenus dans les niveaux inférieurs, où aucune visite n'est autorisée. Mais la Régente elle-même a demandé à ce que le détenu Taril soit placé au premier niveau. Certainement un état d'âme envers le culte qui fut celui de sa famille il y a des siècles..."

Le capitaine s'arrêta pour ouvrir une porte en acier renforcé, et couverte de runes étranges. Le peu que Kebur avait vu des runes chez son peuple lui avait appris à se méfier de la puissance des runes. Surtout que celle-ci ne devait pas comprendre un sort de guérison...

L'étage où arrivèrent les trois personnages étaient plongés dans l'obscurité la plus totale, et pourtant dans un chaos indescriptibles. L'odeur mélée de soufre, de sang séché, de sueur, de viscères pourissantes et d'autres choses plus répugnantes encore faillit retourner l'estomac de Belgos. Les bruits de flammes et de craquements étranges étaient complétés par les cris de douleur étouffés des prisonniers, leurs gémissements lents et des cris de folie tout aussi inqiuétants.

La femme alluma une torche et mena les deux aventuriers jusque dans une salle sur le côté. L'aspect inquiétant et sinistre du lieu découragea le prêtre comme le rôdeur de tenter de percer les ombres sur le chemin.

La pièce où ils furent amenés était haute de plafond, ce qui donnait l'impression de respirer un peu plus. De nombreux objets luisaient dans l'obscurité d'un éclat métallique. Il fallut quelques temps aux deux aventuriers pour reconnaître des instruments de torture divers et variés, certains tellement complexes que l'esprit pur de nos deux aventuriers ne put saisir leur utilisation.

-Attendez ici. Lança la créature d'un ton presque rieur. "J'apporte le... Prisonnier!"

rtifice observa le verre de vin généreusement offert par le Yuan-ti, qui semble-t-il, délibérément, semblait prendre un malin plaisir à le porter lentement à ses lèvres émaciées.

¤ Un manquement aux bonnes manières héhé ! C’est plutôt le contraire mon cher non ?.. Tant pis ¤

Humant le liquide en le faisant tournoyer légèrement dans le récipient, le gnome porta le verre à ses lèvres avant son hôte, non sans un petit air de défit, et but quelques gorgées. Il espérait aussi que ce geste lui garantirait la certaine confiance qu’il éprouvait pour le moment envers le Yuan-ti.

- C’est vrai c’est vrai.. Nous les gnomes, sommes très curieux, et polyvalents ! Bien que mes cousins des forêts soient plus réservés d’habitude, enfin, on ne choisit pas de naître, et encore moins où l’on va naître n’est-ce pas ?
« Quand je parlais de remplacer votre parentée, je pensais surtout à la ramener a la raison, sur le voie de Varae ou heu ?, Sseth ? Binabik hésita sur la prononciation, pour ne pas provoquer une déformation qui aurait laissé entendre qu’il parlait de Seth. Bref, si la régente, par on ne sait quel subterfuge veut établir un nouveau culte, qui se trouve déjà intra muros de manière clandestin soit dit en passant, cela veut dire que votre cité pourrait devenir une sorte de protectorat Mulhorandi, et qui à cette occasion, serait sujette aux convoitises du Turmich ou du Chondath, ce serait plus facile pour eux après tout.. Vous savez, quelle que soit la race d’un peuple, il courbera toujours l’échine devant un dirigeant populaire ou dictateur, de peur de l’offenser et d’attirer les foudres du gouvernement en place. Il se peut que Dame Dediana ne soit pas du tout aimée.. je vous le dit, vous devriez remontrer au peuple la puissance des serpents, renvoyez donc cette enclave des magiciens rouges fit Binabik avec un très large sourire plein de sous entendus, si les Hauts-Prêtres de Varae sont de vos amis, insistez pour qu’ils reprennent contact avec les serpents de mer pour qu’ils mettent une raclée aux sahuagins qui ravagent la côte et les baraquements de pêcheurs, et ceci, ne le faite pas dans l’ombre, faites vous voir, affirmez vous ! »

Binabik parlait avec force gestes, tout en reprenant quelques gorgées occasionnelles. Il finit par se relever avec un saut peu gracieux pour sa taille, puis se gratta la barbiche en pensant à sa prochaine invention. Il déposa le verre quelque part puis alla du côté de Gark pour récupérer quelques affaires, dont un parchemin et ses outils d’artisan fraîchement acquis.

- Bien bien ! Je vais créer une arme offensive, à impact, assez spéciale.. Il me faudrait quelques matériels, ou des équivalents, comme des tubes à essai, ballons, cornues, un agitateur, un entonnoir, une burette, du sable, au cas ou ça prend feu, un sablier, tablier, gant et masque pour finir.. Profitant de l’occasion, le gnome demanda une dernière chose Ha oui, demain je partirais hors des limites de Hlondeth, de l’autre côté du Bief, y a-t-il des Yuan-tis là bas ? Et s’ils sont hostiles, n’auriez vous pas un objet qui leur permette de dire que nous ne nommes pas hostiles ?

Belgos hocha simplement la tête aux propos de l’officier tandis que celle-ci les guidait à travers le complexe carcéral. Le demi-elfe veilla à obéir scrupuleusement aux consignes de sécurité sans se poser trop de question. Après tout, il était normal qu’une prison dispose d’une foule de dispositifs anti-évasion, après, tout était une question de moyens. Lui et Kebur suivirent leur guide en silence, et le demi-elfe ne jeta pas un seul regard à son compagnon sauf quand au bout de longues minutes, ils arrivèrent dans une salle dans laquelle ils allaient pouvoir rencontrer Taril. Pourtant, il ne pouvait s'empécher à avoir des doutes sur ce qu'ils allaient apprendre.

Depuis qu’ils avaient pénétré dans le complexe, Belgos avait un mal fou à faire abstraction de ce qui se passait autour de lui, ses mâchoires étaient douloureuses à force d’être serrées. Ce fut encore pire quand il fit le tour de la pièce en veillant bien à ne rien toucher. Qu’on puisse priver de liberté des personnes était une notion que le rôdeur pouvait comprendre, les interroger également, mais de là à faire subir aux prisonniers l’innommable, c'était une idée qu’il rejetait par tous les pores de sa peau.
Qui pouvait croire un seul instant qu’en mettant au supplice le corps ou l’esprit d’un homme, on pouvait obtenir des résultats probants.

Etant enfant, il avait pu constater les ravages de telles pratiques, notamment ce jour où on avait ramené le corps de trois suppliciés. Des elfes de leur clan, faits prisonniers au nord de Shimilsta et détenus à la lisière de la forêt. Ils avaient connus les pires outrages et si son père et des guerriers étaient parvenus à les sauver, le mal était fait. Parmi les rescapés, une adolescente qu’il avait croisé bien des fois. Jeune et jolie. A son retour, elle était méconnaissable, son corps et son esprit littéralement brisés. On lui avait bien entendu prodigué des soins mais si les blessures physiques pouvaient se résorber, il en allait autrement de celles psychologiques. La folie l’avait gagnée. Elle s’était laissée mourir.

¤ Oui, n’importe qui , soumis à la question, vendrait père et mère pourvu qu’il cesse de souffrir !¤

Les aveux extorqués de cette manière n’avait pour Belgos qu’un seul objectif : Conforter et rassurer les bourreaux et leurs commanditaires. Un plaisir sadique, une perversion totale. Les Yuan-Ti se disaient civilisés, le demi-elfe en doutait.
Il inspira profondément pour revenir à l’instant présent puis se tourna vers Kebur, le nain était lui aussi semblait perplexe. Il fallait se montrer prudent, même en étant physiquement seuls dans cette pièce. Les murs pouvaient avoir des oreilles et si les deux compagnons pouvaient profiter qu’ils soient seuls pour échanger quelques mots, ils se devaient de mesurer leurs propos.

- Nous y sommes mon ami et dans quelques minutes, nous allons être confronté à notre ami Taril, lança Belgos en désignant de doigt les instruments de torture, si le prêtre était fou en arrivant ici, il y a de forte chance qu’il le soit encore plus si il a été soumis à la torture, tu peux me croire sur parole.

arawak se concentra de son mieux pour détecter une odeur d'égouts. Malheureusement son flair druidique n'était pas assez aiguisé pour séparer une telle 'senteur' du parfum iodé et soufrée de la mer.
L'échec ne découragea pas le demi-orque qui se mit à suivre Anin à la recherche de l'entrée des égouts. Finallement, Sarawak vit Nolatari faire un geste de la main signifiant qu'elle avait été la plus habile dans cette tâche très particulière.
Après quelques instant Sarawak aperçut la bouche remplie aux trois quarts d'eau et réalisa qu'il ne serait pas si évident que cela de pénétrer dans les égouts de Hlondeth.
C'est à ce moment précis que Somon prit la parole.
Sarawak eut instantanément l'impression qu'il jouait un peu trop vite et avec un peu d'excès le désappointement. Il se mit à se demander si Somon ne les avait pas entraînés là pour leur faire perdre leur temps.
Le druide s'adressa ensuite au groupe pour essayer de faire le point sur la situation et trouver une solution:

-C'eut été trop facile de pouvoir rentrer du premier coup dans les égouts. Dans de telles conditions, aucun de nous ne doit prendre le risque d'y pénétrer. Nous n'avons pas besoin d'un noyé sur les bras.
J'avoue ne pas avoir le pied marin. Savez-vous si la mer des Etoiles Déchues connaît des marées? Je demande cela car cela pourrait peut-être nous permettre d'entrer en profitant d'un niveau plus bas de la mer sans risquer la noyade.
Dans le cas contraire, je propose que nous allions nous renseigner au port ou ailleurs en ville à moins que vous ne connaissiez une autre issue. Personnellement, je connais très mal la surface de Hlondeth, alors ne parlons pas des égouts.

Sarawak tente de savoir si Somon joue la comedie en faisant part de sa surprise et de son désappoitement face à la situation (psychologie si je ne m'abuse)

Wolfgar, satisfait d’avoir fait mouche avec sa petite lame, sentit une vive brûlure poindre dans son bras gauche sans même voir quoi que se soit du coup porté par le traqueur. Relevant la tête, il vit avec effroi la silhouette menaçante disparaître pour ensuite réapparaître grâce au chant magique porté par la voix mélodieuse de Saline.
Sa douleur au bras, lui fit perdre un temps précieux et l’empêcha de dégainer rapidement son épée. Il fut néanmoins soulagé de constater que sa blessure était superficielle et qu’elle ne l’empêchait pas de bouger son bras.
Alors qu’il venait juste de sortir l’épée de son fourreau, il vit la créature se rapprocher dangereusement. Saline, plus vive, se préparait déjà à riposter par un de ses tours dont elle avait le secret.

Le rôdeur imagina avec horreur la situation présente en l’absence de la barde, il aurait complètement perdu de vue son agresseur et se serait retrouvé à son entière merci. Il remercia la déesse de lui avoir apporté une compagne si providentielle car il n’aurait vraiment pas aimé finir sa vie dans cette petite ruelle lugubre.
Il restait juste à espérer que sa compagne ne se retournerait pas contre lui, mais l’homme refusa d’envisager cette possibilité pour le moment.

Dés qu’il fut prêt il se fendit et attaqua avec force la créature de sa longue lame effilée.