La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

La réponse qu'avait apporté Kebur fit sourire Anin. Ce dernier se contenta de hausser les épaules avec une expression déconcertante.

- Vous trouvez qu'on est atypique ? Vraiment ha ha ha !

Le moine avait repris son rire de plus belle. Il semblerait qu'il ne s'attendait pas à ce que la réponse soit justifiée de la sorte ! Il reprit tant bien que mal un peu de sérieux pour finir sa phrase.

- On sent que vous êtes vraiment sur vos gardes vous deux hein ? Comme si mon groupe ne suffisait pas pour attirer l'attention.

¤ Je pense que je vais m'abstenir de leur parler de la bagarre avec le p'tit gros ¤

Anin resta cependant perplexe quelques secondes. Il ne comprenait pas vraiment où ses collègues voulaient en venir : Il se savait lui même suivit et peu importe si eux l'étaient aussi car maintenant, ils se sont croisé et il y a fort à parier que des yeux de la même entité se posent sur eux jusqu'à la fin de leur recherches. De plus, le moine ne voyait vraiment pas en quoi un groupe aussi hétéroclite que la population de la ville pouvait se différencier de la masse. Après tous les Yuant-ti sont d'apparence différentes les un des autres... Il finit par reprendre son sourire initial et répondit à Kebur.

- C'est comme vous voulez messieurs ! Nous On quittera pas la ville aujourd'hui de toute manière. A moins que vous n'ayez d'autres informations à échanger je vous souh...

A ce moment là il se souvint de quelque chose qu'il voulait demander depuis un moment :

- Oh je voulais demander, sauriez-vous s'il y a quelqu'un qui sache parler l'halfelin dans notre équipe ?

La réaction d'Anin était normale, les explication de Kebur pouvaient se révéler confuses mais le demi-elfe avait comprit le sens général de la position du nain et il la partageait.

- Ce n'est pas une question d'être méfiant Anin, ni qu'il s'agit de la défiance envers vous mais nous avons surtout d'autres plans en tête et que nous n'avons pas forcément besoin de nous déplacer à cinq ou six au même endroit. Et pour répondre à ta question, aucun de nous deux ne parle l'halfelin.

Le rôdeur souffla, il fallait qu'il s'explique. Aussi, il se rapprocha du moine.

- Pour te dire, nous comptons nous allons faire un tour du côté de la prison centrale de Hlondeth pour vérifier quelques informations. Je doute qu'en nous présentant en force là-bas, ce soit bien vu. Dès que nous en aurons le coeur net, je te propose d enous retrouver dans nos quartiers. Je pense que d'ici deux ou trois heures ce sera bon sauf mauvaise surprise. Nous serons plus à même de discutter de tout cela. Qu'en penses-tu mon ami?

En attendant que le jeune homme ne réponde, il jeta un bref regard à Kebur qui était perplexe puis enchaina.

- Avant que j'oublie, nous avons été abordés par un inconnu il y a peu. Il nous a donné un avertissement on ne peut plus clair! Pour te résumer la chose, il a dit que nous ignorons dans quoi nous avons mit les pieds et que nous ferions mieux de laisser tomber. Un avertissement qui confirme tes craintes Anin donc prudence!

Belgos tout comme Kebur n'étaient pas dupes et même si le demi-elfe pensait que la visite à la prison constituait un risque cela valait mieux que s'attirer les foudres du clergé Yuan-Ti.

¤ Tout du moins pour l'instant! Nous verrons ce que nous ferons après notre visite....¤

Binabik et Wolfgar

Le vieil se fit un plaisir de répondre à toutes les questions de Binabik. Ses compagnons, eux, se montraient impatients de rentrer. La journée tirait à sa fin, chacun voulait rejoindre son foyer, et non écouter les palabres du vieil homme. Mais, que ce fût par politesse ou par respect des aînés, ils attendirent d’un air impatient que le vieux pêcheur termine sa discussion.

-Z’êtes pas au courant ? Lança le vieillard avec satisfaction. « L’régente, l’veut déclarer l’guerre au Chondath. Pas qu’j’suis cont’, moi, pour dire, mais l’Chondath, quand même, c’est-y pas un peu gros ? Moi j’dis qu’elle a l’z’yeux plus gros que l’ventre ! R’marquez, c’est pas dur, mince comme elle est ! » Ce qui devait constituer une blague de quelque sorte, puisque tous les pêcheurs rirent en même temps.

-Moi j’dis qu’c’est c’te cul-b’nie, là, de Thay ou d’chez pas où avec son dieu b’zarre qui la rend com’ ça. Z’ont jamais été aussi b’zarres, avant, les Extaminos. Des gars bien, bein qu’y soient plus qu’à d’mi serpent. Mais d’puis qu’y a c’te prêtresse… Ren n’va pu ! Enfin, si y’en a bien qu’ça arrange pas, c’est les Magiciens Rouges ! Qu’y z’avaient pas prévu ça, tiens ! Z’ont une enclave, ici, une grosse, même si on dit qu’ça marche pas fort en c’moment… Et v’là t’y qui v’laient en construire une à Arrabar ! Alors, avec l’guerre et tout l’bastingue ! Y sont pas contents, les Thayens ! Même qui d’viendraient ben tout rouges !

Nouvelle crise de rire, à laquelle Saline elle-même sourit.

-Bah, v’là c’qui s’passe dans l’cité. Et qu’nous sommes ben contents d’pas y être ! R’marquez, y a aussi des problèmes ici, hein. Qu’la pêche, c’est pas un métier facile, hein ! Y avait l’serpent d’mer, avant. Un beau salaud, c’ui-là ! Un vrai serpent d’mer, d’plusieurs dizaines de toises, qu’il est ! Et qu’il vit toujours au fond d’l’eau. Quand y sortait, même les Thayens y restaient au port ! Mais jamais l’attaquait les gens de Hlondeth. Jamais ! Nous, ça allait, on était trop petits pour qu’y nous attaque, mais y en a plus d’un dont l’raffiot a été emporté à cause d’lui ! Mais maint’nant, y sort moins, l’bestiau. Qu’j’sais pas pourquoi, mais bon… On va pas s’plaindre ! En tout cas, c’est pas’qu’il est pu là qu’les aut’ moches y osent sortir ! M’enfin, v’là mon p’tit m’sieur. Bon, faut qu’j’rentre, sinon ma vieille qu’elle va encore m’taper !

Et les autres présents de rire alors à la blague. Puis, le vieillard se leva, et le groupe se dirigea d’un pas lent, après quelques au-revoirs amicaux, vers le village bâti un peu plus loin au pied du volcan.

Le groupe des quatre aventuriers longèrent alors la côte dans l’autre sens, vers Hlondeth. La chaleur de l’après-midi se dissipait peu à peu, laissant une agréable impression de fraîcheur. A une lieue à peine, l’Halondar charriait son lot quotidien de caravanes, de chevaux et de voyageurs piétons, aussi bien en provenance qu’à destination de Hlondeth. En arrivant au niveau des faubourgs de la ville, le groupe rattrapa la route.

-Vous vouliez voir maître Haleass, maître Artifice ? Demanda Saline, dans une interprétation parfaite de l’esclave obéissante. « Dois-je vous conduire à son laboratoire ? »

Anin, Belgos, Kebur et Sarawak

Sarawak ???? 15 – 2 = 13 >< Nolatari ??? 7 + 2 = 9 Réussite

Somon comme Nolatari saluèrent les deux aventuriers lorsqu’ils rejoignirent le groupe. Si le vieil homme semblait un peu vexé de ne pas être mis dans les confidences et d’être traité avec défiance, Nolatari en revanche se montra ravi de rencontrer ses coéquipiers. Elle répondit même en elfique à Belgos avec une politesse dont seuls ceux qui sont allés à Eternelle-Rencontre peuvent témoigner.

Malgré les craintes de chacun, un groupe, même aussi atypique, pouvait parfaitement passer inaperçu dans la foule variée et nombreuse de la place. Hlondeth était une ville hétéroclite, peuplée en majorité d’humains, mais qui possédait une diversité raciale dont peu de villes, à l’exception bien-sûr d’Eauprofonde, pouvaient se vanter. Des groupes se formaient, par ci par là, pour discuter, négocier et parlementer, et l’esplanade servait autant de lieu de rencontre que de passage.

Pendant que Belgos, Kebur et Anin menaient leur conciliabule, Nolatari et Sarawak discutaient à voix basse. L’elfe, quoique visiblement dégoûtée par la proximité du demi-orque, se pencha pour discuter de sa voix la plus faible possible.

-De la part de… Vous êtes rapide ! Fit l’elfe en réponse à Sarawak. « Je viens à peine de rejoindre le groupe, et cela fait moins d’une dizaine que je suis à Hlondeth. Enfin, j’ai peut-être traîné. Bien, je ne vois pas du tout qui cela pourrait être… Quoiqu’il en soit, si vous devez m’aider, vous devez dès maintenant rester à mes côtés. Je suppose que vous connaissez déjà la mission, non ? »

Après quoi, l’elfe vint rejoindre les autres membres au moment où le demi-elfe et le nain s’apprêtait à les quitter.

-Si cela ne vous gène pas, messieurs, j’aimerais que Sarawak nous accompagne dans notre mission. Lança-t-elle avec un sourire charmeur au reste de l’équipe. « Il fait partie de la même organisation que moi, et nous avons tous deux le même intérêt à voir notre mission réussir. Je suis certaine que le Seigneur Gal’Thok approuvera. »

Laissant Anin et Somon gérer l’arrivée de Nolatari et son étrange compagnon, Kebur et Belgos se dirigèrent vers la prison de Hlondeth. Au sortir de l’esplanade, Belgos se perdit plusieurs fois, et se retrouva obligé de demander son chemin à des habitants à plusieures reprises. Cependant, les deux aventuriers arrivèrent bientôt devant l’édifice. Celui-ci n’avait vraiment rien d’accueillant : construit juste au pied du volcan, il représentait de l’extérieur le seul bâtiment parfaitement rectangulaire. Seul un court niveau dépassait du sol, le reste étant probablement construit dans le volcan ou en sous-sol. L’entrée, une immense porte de fer, était gardé par trois hommes dont la simple vue donnait l’envie d’éviter l’endroit à tout prix…

¤ Quel foutu rôdeur je fais! Obliger de quémander ma route et plusieurs fois encore! C'est un comble!¤

A sa décharge, Belgos qui était mal à l’aise dans un centre urbain, se sentait franchement plus capable dans les grands espaces naturels où il avait apprit à se débrouiller dès son plus jeune âge. Mais ici à Hlondeth, il demandait franchement si ses compétences seraient à la hauteur de ce qu’on attendait de lui. Il avait encore beaucoup à apprendre et comptait bien s’améliorer.

¤ Si encore si nous disposions d’une carte de la ville avec nous, un minimum détaillée, là on pourrait parler.¤

Kebur n’avait pas émis la moindre remarque désobligeante à l’encontre du demi-elfe même si il le soupçonnait qu’au fond de lui, il devait en être amusé. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il ferait de même.

Le trajet se déroula sans incident, le fait de revoir quelques uns de ses compagnons lui avait fait plaisir. Toutefois, il fut surpris par le fait que l’elfe et le demi-orque les rejoignent et quand ils avaient évoqué une organisation pour laquelle ils travaillaient tous les deux. Une multitude de questions se bousculèrent dans son esprit surtout quand l’elfe avait évoqué le Gal’Thok. Belgos était encore en train de réfléchir quand ils arrivèrent enfin à destination et la vue de la prison lui glaça l’échine. Le volcan en arrière plan donnait la vague impression, une fois entrée à l’intérieur, d’entrer dans les entrailles de la terre et de côtoyer dangereusement les enfers.

¤ Charmant endroit ! Il doit y faire une chaleur insoutenable!marmonna Belgos avant de se tourner vers son compagnon de route.

- Je plains ceux et celles qui peuvent être enfermé dans cet endroit. Quand on est habitué à la vie au grand air et surtout libre de ses faits et gestes, se retrouver enfermer entre quatre murs doit être la pire chose qui puissent arriver ! Alors compagnons, que suggères-tu maintenant que nous sommes à peine à quelques mètres de la prison. Des idées ? Des suggestions mon ami ?

- Oui oui, pourquoi pas Dame Nolatari. Sarawak peut nous accompagner. Il n'y a pas de raison d'y être opposé !

Le ton sur lequel parlait le moine était presque ironique mais restait sincère. Le raisonnement du jeune homme était plutôt enfantin mais pouvais paraitre assez pertinent : pour lui, plus il y a de cordes qui s'emmêlent plus il sera facile ensuite de trouver la corde à l'origine du nœud ! !

- Je dois cependant vous prévenir... Là où nous allons, ce ne sera pas vraiment une partie de plaisir.

Son attention se dirigea alors sur Somon. C'est alors qu'il remarqua l'air vexé du vieil homme.

- Allons, ne faites pas cette tête là Sir Somon, nous n'avons rien à vous cacher. Juste un peu sur les nerfs mais rien de grave hein ? Après tout, avec votre expérience, vous devez surement avoir deviner ce que l'on redoute tous non ?

Il lui fit un clin d'oeil complice en s'éloignant un peu du groupe. Une fois à bonne distance, il se tourna, frappa son bâton au sol et annonça solennellement :

- Bien ! Nous n'avons plus rien à faire ici ! ! On quitte cette endroit ! Heu...

Il revint en sautillant vers Somon avec un air gêné et lui demanda à voix basse :

- Vous avez peut être une idée sur le meilleur chemin qui nous mènerai aux égouts ?

arawak fut satisfait de voir que son petit baratin avait fonctionné à merveille sur l'elfe.

¤Bien, bien. Comme prévu elle a tout gobé et me laisse m'incruster dans le groupe. C'est trop aimable...¤

Le druide tâcha néanmoins de n'en rien montrer pour paraître crédible aux yeux du groupe. Il restait d'autant plus sur ses gardes que ni le moine ni le vieil homme ne semblaient être enthousiastes depuis son arrivée.
Le demi-orque commença par répondre à Nolatari, à l'écart des oreilles indiscrètes.

-Et bien, j'ai été informé sur votre mission en quatrième vitesse car je devais partir vous rejoindre au plus vite.
De toutes façons, les choses ont l'air d'être complexes dans cette ville de sorte que les données ont probablement beaucoup évoluées en dix jours. Un récapitulatif serait certainement des plus utiles.

Une fois ces mots glissés à l'oreille de Nolatari, Sarawak s'adressa à l'ensemble du groupe:

-Je suis enchanté de pouvoir faire un bout de route avec vous. Je sais pertinemment que Hlondeth est dangereuse.
Ne craignez rien, un druide est aguéri à sentir la menace et la combattre.
Je vous aiderai de mon mieux.
D'ailleurs, où avez-vous prévu d'aller maintenant?

Le demi-orque jeta un coup d'oeil curieux vers Belgos et Kebur qui s'en allaient.

¤Tiens, ils partent à deux. Pas forcément la meilleure tactique dans cette cité. A six on est tout de même plus apte à survivre qu'à deux chez ces maudits hommes-serpents.¤

Alors que le rôdeur cherchait désespérement la route vers la prison, le nain, lui ne disait rien, mutisme visant à laisser se concentrer cet homme des bois, perdu dans une si grande ville, si peu naturelle.

Tout de même, alors qu'ils revenaient pour la énième fois sur l'esplanade, Kebur ne put contenir un sourire, qui bien entendu ne se moquait pas de son compagnon, que le nain commencait à vraiment apprécier.

Après de nombreux tours, ils arrivèrent enfin devant ce qui parut au nain comme un tombeau nain. Bien sur, il manquait les fioritures, les dorures, et tout et tout, et il y avait trois gardes en trop, mais à l'état le plus basique, c'était là un tombeau, pour le nain. Etonné, il interrogea du regard l'elfe, qui paraissait littéralement terrifié par ce bloc de pierre, adossé au volcan.

Mais les paroles du demi elfe vinrent rapidement confirmés qu'ils étaient bien devant la prison de Hlondeth, et non devant quelque tombeau d'un homme du peuple nain. Kebur n'en fut pas moins étonné. Et il acquiesca par un grand soupir à la remarque de l'elfe, bien que lui même ait vécu longtemps sous terre.

¤Mes aïeux! Que c'est laid...même pour une prison...ah, Moradin, protège ceux qui sont là dedans du courroux de ces sacs d'écailles, et soit magnanime, pardonne les pour leurs crimes...¤

-C'est donc bien la prison...tu sais quoi Belgos? En arrivant, j'ai cru voir un tombeau nain...bon il manquait le faste...mais en gros c'est ça...alors savoir que c'est une prison, j'aime pas bien ça...et je suis comme toi, je plains les pauvres qui sont dedans.
Quoi qu'il en soit, il nous faut entrer...même si ces trois là gardent la porte...ils vont pas nous mordre..j'espère en tout cas...
Quant à des suggestions, bah en fait, je me disais que peut-être nous devrions cacher notre réelle identité non? On sait jamais...mais je n'ai pas d'idée de pour qui on pourrait se faire passer...des idées non?

Puis le nain détourna le regard de cette dalle mal construite et de ses gardes à l'air peu commode pour regarder son ami réfléchir...le prêtre espérait une réponse simple et directe...il avait hâte d'en finir avec ce passage qui risquerait d'être desastreux...

-Ah oui, et puis, mon symbole, dans le sac, et les armes, et bah, je pense qu'ils vont nous les prendre, donc je vais camoufler ma fronde et quelques billes...la masse c'est même pas la peine...viens éloignons nous un peu de leur regard...

Belgos était septique devant les dires de Kebur. Caché son identité était une solution inenvisageable pour le rôdeur qui avait du mal à imaginer que cela marcherait. Les nouvelles allaient tellement vite et si on les découvrait, quel sort on leur réserverait? Cela méritait sans doute réflexion. Quant à cacher leurs armes, Kebur avait probablement raison, il y avait fort à parier qu'on ne les laisserait jamais pénétrer dans cette enceinte avec leurs équipement. Son arc, son épée, ses flèches seraient alors déposés dans une autre pièce, loin de lui et comme ultime recours, il lui restait sa dague dissimulé dans sa botte droite. Maigre consolation selon le rôdeur.

- Caché notre identité n'est pas à mon avis la bonne solution. Je te propose plutôt de nous présenter à la garde en disant que tu avais appris qu'un prêtre de ta connaissance avec qui tu as sympathisé avec lui. Alors que nous venions d'être recruté pour travailler pour Hlondeth, tu as apprit par hasard qu'il était emprisonné ici.

Tu veux simplement le revoir et prendre de ses nouvelles, surtout que tu as été surpris d'une telle nouvelle. Je pense qu'en mélant le vrai du faux, on devrait s'en sortir? Qu'en penses-tu mon ami?

Belgos n'était pas un fin tacticien, du moins, il ne se targuait pas d'être un maître de la dissimulation et parfois, il était bon de faire simple et non compliqué.

Kebur avait bien vu que ses paroles avait eu l'air complètement incongrues au demi-elfe, qui apparemment ne voulait pas camoufler son identité...quitte à mourir, il faut mourir connu, pas anonyme...Le nain aussi partageait ce point de vue, mais bon...

Comme toujours, le sang mêlé usa de paroles que le nain trouva très juste, peut-être qu'en fait les elfes n'étaient pas si mauvais tacticien que ça, et Kebur reconnu encore la justesse des paroles de son ami, et en reconsidérant les siennes, il se dit que c'était peut-être un peu trop capillotracté pour que ça fonctionne...

Tout en l'écoutant, il finit donc de camoufler sa fronde et quelques billes dans ses vêtements, puis se mit en tête un discours type qu'il reprononcerait devant les gardes si ceux ci venaient à les interroger sur leur venue.

-Très juste mon ami. Bon, je finit ça...voilà! Allez, allons y.

Puis Kebur tendit le bras pour laisser son ami ouvrir la marche vers ce bloc terne qui était la prison de Hlondeth. Arrivé à quelques mètres des gardes, il s'arrêta et chuchota à l'attention de Belgos.

-Quelque chose à dire, ou on y va?

¤Puisse Moradin me protéger....¤

inabik se lissait sa barbe blanche et presque lumineuse avec les reflets de l’eau combinés aux rayons de l’astre brûlant. Séluné ne tarderait pas à se lever, l’air se rafraîchissait et s’humidifiait de plus en plus, ce qui plaisait fortement au gnome.
Lui aussi avait franchement souri à la boutade de l’homme face aux Rouges, ce qui le fit penser qu’en d’autres temps, Hlondeth devait vraiment être prospère.. D’autres états n’auraient pas toléré ce genre de propos.
Il salua amicalement cet homme, en espérant que rien ne lui arrive de fâcheux, puis fit quelques pas, songeur, sur le sable. Artifice mémorisa le plus fidèlement possible les informations qu’il venait de recevoir, si tout était vrai, il n’y avait aucun doute que tout ici, était étroitement entrelacé.. Il ne manquait plus que le fil conducteur.
Saline proposa de se rendre chez Haleass, mais Binabik la regarda du coin de l’œil. Les propos recueillis par le pêcheur ne corroboraient pas avec ceux de Saline, ce qui impliquait qu’elle jouait pour un autre prétendant, ou même pour elle-même. N’ayant vraisemblablement aucun allié ici, le gnome n’en conclut pas que ceci fut une trahison, mais sa gorge resta sèche un moment.

- Oui, allons-y, là où Il sera répondit le mage d’un ton sec, très souvent employé par ses collègues.

Avant de se mettre en route, il trifouilla dans son sac à la recherche de sa boussole de marin, afin de repérer la direction du Nord. Une fois fait, il la rangea dans une de ses poches, puis planta sa pique dans le sable. Se mettant face à la bonne direction, il regarda l’ombre portée de son bâton planté, tel un gnomon, et détermina l’heure grâce à celui-ci..

¤ Déjà ? ¤

Reprenant en main sa pique pour la raccrocher dans son dos, le gnome sortit un petit livret manuscrit à la reliure sable doré. Avec une main, il ouvrit ses pages et commença à lire attentivement les écrits concernant d’anciennes peuplades disparues..
Durant leur traversée jusqu’au laboratoire, Binabik releva souvent la tête en direction de Wolfgar. Le jeune homme n’était pas ce qu’il y avait de plus expansif, et semblait ne pas avoir d’avis sur beaucoup de choses, ce qui était étonnant, vu la profession à laquelle il prétendait. Il fallait que l’humain commence à prendre les devants et à se proposer de lui-même dans la résolution de toutes ces énigmes que composaient Hlondeth. Marchant tranquillement, il rejoignit l’homme d’un pas pressé pour lui parler, mais s’adressa aussi à Saline.

- Ce que je vais faire au laboratoire de maître Haleass va prendre plusieurs heures, aussi je n’aurais besoin que de Gark dans mes expériences. Cela voulait dire en d’autres termes, que la présence de Saline n’était pas souhaitée, et cela n’avait pas été dit sous la forme d’un conseil. Alors mon grand dit-il à l’attention de Wolfgar, ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’

Bien que Binabik posa beaucoup de questions, son ton était chaleureux, malgré beaucoup de mots elfes assez hachés, mais compréhensibles. Il avait ajouté beaucoup de gestes à ses paroles, et se posait un peu en tant que professeur envers le jeune humain, afin de lui montrer qu’il fallait davantage se battre dans ce monde d’aventures.