La Pierre du Serpent, Alchimie, Venins et autres Complots

n entendant l'acceuil pour le moins chaleureux du moine, le demi-elfe tiqua cependant sur l'instant quand ce dernier écorcha de façon aussi grossière leurs prénoms. Il était dommage qu'un humain tel que lui, jeune, en pleine posséssion de ses moyens, ne soit pas capable de retenir une information de base surtout qu'ils étaient censés travailler ensemble. Le demi-elfe n'en prit pas ombrage, et salua poliment l'ensemble des personnes présentes. Il s'arreta un bref moment sur l'elfe et s'inclina, la main posé sur son coeur.



Alors que Kebur conversait avec Anin, le regard de Belgos se reporta un bref instant sur Somon. Depuis le début de leur aventure demeurait distant avec lui, il était prêt à parier que le vieil aventurier le sentait mais il s'en moquait éperdumment. Puis son regard s'attarda un instant sur le demi-orque qu'il avait omit de saluer, un manquement flagrant aux règles de bienséances qu'il rectifia immédiatement.

- ori j-wa, i bian orwa, ioris son nom, sum' sa nommaor orwa, rwa, wwa, k. Ja sa orwa, grum'a. Igr aors rwa, ra da voir graor ganor da swa, rwa, ca wa, vac ca ganra da fwa, migrgriar. Impraororionnwa, ns, ja gr-wa, voum'a.

Belgos avait utilisé à dessein la langue des orques pour lui parler et avant que le demi-orque ne daigne lui répondre, il reporta son attention sur Anin.

- Oui, nous voilà réunit pour un bref instant. Nous continuons notre petite promenade dans Hlondeth, une cité qui a une charme fou je dois l'avouer. Et vous, votre visite se passe bien?

arawak regarda l’arrivée des deux nouveaux. Il s’efforça de retenir leur noms et de mémoriser leurs visages. Qui sait, il pourrait être amené à les côtoyer à l’avenir. Sarawak observa aussi de plus près le groupe de trois.

¤ Un demi-elfe svelte, Belgos, et un nain au costume rouge, Kebur. Quant au jeune homme qui à l'air d'un moine, il ne s'est pas présenté. Il se montre néanmoins poli et a le mérite de me permettre de parler seul à seul avec Nólatári. Le vieil homme, lui, ne semble pas très bavard.¤

Le druide prit la peine de saluer Belgos qui avait fait l’effort de se présenter en orque, langue peu parlée par les non-orques à sa connaissance. Pour cela il parla fort pour se faire entendre du demi-elfe qui était à quelques mètres.

-Salutations Belgos, enchanté de faire votre connaissance. Enfin quelqu’un qui connaît cette douce langue qu’est l’orque ! Cela me réchauffe le cœur, et particulièrement à Hlondeth parmi ces hommes-serpents.

Sarawak profita du mouvement de recul d’Anin pour parler à voix basse à l'elfe du groupe avant que celle-ci ne prenne la parole.

-Bonjour, Nólatári. Je suis certain que vous êtes surprise d’être ainsi recherchée à Hlondeth par un homme de mon apparence. Ne craignez rien. J’ai un message extrêmement important à vous transmettre.

A partir de cet instant, Sarawak prit la précaution de chuchoter à l’oreille de Nólatári.

-Allons droit à l’essentiel : je travaille pour la même organisation que vous. Nos supérieurs craignent que votre mission ne soit parasitée par un individu malveillant.
J’ai reçu l’ordre de vous aider à mener votre mission à bien coûte que coûte.
Il faut à tout prix démasquer au plus vite la personne à l’origine des fuites. Un échec de la mission serait des plus fâcheux.
Auriez-vous des soupçons sur une personne en particulier? Avez-vous remarqué des choses anormales, louches?
Je ne vous cache pas que les personnes vous accompagnant depuis le début de votre aventure sont à suspecter au plus haut point.

- Ah oui voilà c'est ça ! Belgos et Kebur ! Veuillez excuser ma mauvaise mémoire ! ha ha ha !

l'humain riait à plein poumons et semblait heureux de pouvoir parler aux seul personnes qui lui était familière dans cette agglomération même s'il ne les avait côtoyer que quelques heures ! Il faut dire que le vieux Somon était gentil mais que la confrontation des génération ne semblait pas de son gout !

- Hé bien comme vous pouvez le constater. Répondit-il à ses camarades, Hlondeth est une ville pleine de surprises et on ne cesse d'y faire toute sortes de rencontres !

Il fit un bref signe de tête pour désigner le demi-orque et son interlocutrice puis se rapprocha de manière significative des oreilles du nain et du demi-elfe pour leur parler à voix basse sur un ton comique.

- Et encore, là vous n'avez rien vu ! Allez donc faire un tour à la résidence que l'on nous a assigné, vous allez bien rire !

Il reprit un ton des plus sérieux et baissa un peu plus la voix pour n'être entendu que d'eux deux.

- Pour les Oeuf il se pourrait bien que l'on soit obligé d'en "puiser directement à la source" ce qui peut s'avérer dangereux, quand aux "rosiers", figurez-vous qu'il ne sont plus les bienvenus à ce niveau de la ville.

Pour mieux faire comprendre sa phrase il tapota avec son bâton sur le sol.

- C'est une loi opportuniste comme une autre qui ne fait que confirmer ce que je redoutait depuis que je suis sortis ce matin.

Une fois de plus il laissa une longue pause pour leurs permettre de comprendre ce dont il revenait. Mais s'il avait laissé écoulé ce laps de temps c'est qu'il était quasi-certain qu'il n'était pas le seul à avoir ne serai-ce que ressenti qu'on l'observait.

- Vous aussi vous êtes suivis et je pense que vous prenez déjà vos précaution... Qu'en est-il donc de votre coté ? La chasse est bonne ?

Kebur n'en attendait pas moins du jeune humain : un rire pour cacher sa gêne qui, même si elle ne le paraissait pas, aurait du être immense, d'avoir écorché ainsi les noms des deux compagnons.
Par suite, alors que le moine riait apparemment de bon coeur, le nain le regardait avec un regard quelque peu noir, en même temps étonné et indigné que l'humain le prenne sur ce ton. En même temps, il n'avait jamais rencontrer un membre d'une race différente de celle des nains qui se préoccupait tant de l'honneur que lui apportait son nom. Et bien que Kebur se fut résigné en se disant que cet attachement au nom devait être caractéristique des nains, il ne supportait toujours pas plus que l'on écorche son nom, et encore moins qu'on rit de ce lapsus.

Il regardait donc le moine d'un air sérieux, alors que ce dernier leur révélait, au prêtre et au rôdeur, non seulement les problèmes qu'ils avaient eu dans la ville, mais aussi leur desseins les plus illégaux, en plein coeur d'une esplanade publique, ou tout le monde pourrait entendre ces propos, bien que prononcés à voix basse.

¤Et en plus il sait qu'il est suivi! C'est pas possible ça! Il est inconscient ce gosse!¤

Il ne revenait pas non plus du fait que bien que le moine parut savoir pertinemment qu'il était écouté et suivi en permanence, celui ci déballait tous ces projets, comme ça, d'une traite, en plein milieu d'une place publique.

Vivement, il se retourna vers Belgos, pour voir sa réaction,puis tout aussi précipitamment, se reconcentra sur le jeune moine en face de lui.

-Et bien...que d'aventure...sinon qui sont ces gens dont tu parles Anin, l'elfe là bas, vous l'avez trouvée où? Et tu connais pas le sang mêlé je suppose...vu qu'il vient d'apparaître de nul part pour parler à l'elfette...passons...De notre côté, ça avance...oui, ça avance..mais, dis moi, que faites vous sur cette place avec Somon? Vous comptiez visiter la cathédrale...ou vous y introduire?

Finit il avec une voix la plus faible possible et la bouche la plus près possible de l'oreille de son interlocuteur. Ce n'était pas parce que le jeune moine ne jouait pas la carte de la discrétion, que lui aussi devait contribuer aux renseignements de l'homme, ou des hommes, qui faisaient suivre les deux groupes dans la ville depuis le matin...

olfgar avait en core une fois écouté attentivement le vieil homme sans comprendre l'entièreté de ses paroles mais il en comprit néanmoins le sens général. Alors que pour lui, tous cela ressemblait à des élucubrations d'une personne se sentant un peu trop seul, Artifice en avait tiré des conclusions innombrables, cela ressortait très bien de la foule de question qu'il posa au pêcheur. Il fit donc bien attention de jouer le jeu et donc de se montrer fort interessé par les propos de l'humain volubile.

Répondant discrêtement au Gnome dans sa langue, le rôdeur lui dit :

Belgos avait laissé l'initiative à Kebur d'engager la conversation avec le groupe d'Anin. Ce dernier leur avait confié quelques informations sur le déroulement de leur mission. C'était à leur tour de donner quelques informations, ne pas le faire équivalait à mettre en avant la défiance que le demi-elfe et le nain ressentaient envers le vieil aventurier. Belgos prit Anin par le coude et l'entraina à l'écart.

- J'ignore si nous sommes suivis mais il est fort à parier que nos faits et gestes ne demeurent pas inconnus, quelque chose que notre employeur avait sans aucun doute prévu. Nous essayons d'agir avec prudence mais c'est assez difficile dans une ville que nous ne connaissans pas. nous avançons donc à tâtons. Il existe beaucoup d'inconnues dans cette affaire, tu t'en doutes.

Le rôdeur jeta un coup d'oeil à la Cathédrale d'Emeraude qui trônait non loin de là.

- Tu parlais de puiser directement à la source? Une entreprise qui n'est pas sans risques. Êtes-vous sûrs de vous? A mon avis il s'agit d'une folie mais s'il s'agit de la seule solution, vous n'avez pas trop le choix, constata avec amertume le rôdeur. Il imaginait sans peine quel était le sort que pouvait réserver les Yuan-Tis aux visiteurs indésirables.

Le regard du demi-elde se posa sur le demi-orque qui parlait à l'elfe. Une rencontre qui était loin d'être anodine, il en était persuadé.

- Dis-moi Anin, qui est cette elfe et pourquoi est-elle avec vous?

Le regard d'Anin se fit très aiguisé alors que Belgos étalait son opinion. Ses yeux se perdirent un moment au dessus de l'épaule du demi-elfe pour se plonger dans la foule et cela sans vraiment tendre à la prudence. Il ne faisait que reposer son esprit quelques seconde avant de reprendre sa concentration.

- Belgos... Dit-il. Il n'y a pas à s'inquiéter, je ne suis pas encore assez fou pour me risquer à une entreprise aussi suicidaire. Nous sommes suivis et c'est un fait dont tous en conscience, il n'y a pas à le cacher. Bien au contraire, le faire savoir peut jouer en notre faveur et leur faire perdre patience. Voici mon conseil : Laissons faire les choses, il est inutile de s'inquiéter puisque nous n'avons rien qui puisse être convoité ! Quelque soit leurs objectifs et leurs plans, faites en sorte que leurs fonctionnements nous soient favorables.

Sa tête se tourna rapidement vers l'elfe puis revint à Belgos :

- Ah ça... C'est ce que l'on pourrait appeler une "augmentation de l'effectif" ! Il semblerait que nous n'attirions pas assez l'attention comme ça hé hé hé !


Tout en posant ses deux mains sur l'épaule du prêtre et du Rôdeur il sourit et termine :

- l'Alchimiste est malin, vous vous êtes bien rendu compte que nous ne sommes pas sa carte maitresse. Continuons à jouer notre rôle d'appât... pour le moment, il semblerait que cela fonctionne très bien ! Puisqu'on y est, peut-être pourrions nous faire un bout de chemin ensemble non ?

Il revint alors à Somon avant que celui-ci réagissent à une quelconque décision et ajouta à voix basse :

- Nous avons toute la journée pour les serpents et nous pourrons toujours revenir les chercher après les Oeufs non ? Enfin si nous sommes toujours "aptes" hé hé hé !

Alors que Belgos répondait au moine sur leur avancement, Kebur regardait les gens dans la foule qui passait. Une foule nombreuse, certes, et il admira encore une fois la diversité des Yuan-ti sang mêlé qui se baladait sur cette esplanade.
Certains avaient des queues de serpents, d'autre avaient à la place des bras des serpents, et pleins d'autres genres déambulait plus ou moins aisément selon leur morphologie sur la place.

Puis, soudain, le nain se rendit compte qu'ils n'allaient pas tarder à attirer sérieusement l'attention, à être arrêter en plein milieu de l'esplanade d'une part, et d'autre part, à n'être qu'un groupe de nain, d'elfes et d'humain, sans oublier les demi-orque qui discutait toujours avec l'elfette.

Au bout d'un moment de contemplation, il se retourna vers Belgos, et se mis à écouter ce qu'il disait, approuvant d'un signe de tête de temps en temps. Mais il acquiesça plus franchement quand le rôdeur évoqua le risque que constituait une expédition clandestine dans la cathédrale...vu qu'au simple usage de magie, après être entré légalement, on est quasiment envoyé à la potence, Kebur ne préférait même pas imaginer ce qui arriverait si le moine et sa petite troupe se faisait prendre ne train de voler des serpents rosiers, qui plus sont réputés bénis des dieux...

Puis vint le tour du moine de répondre aux questions de l'elfe. Bien que celui ci nia le fait qu'il voulait rentrer clandestinement dans la cathédrale, Kebur ne fut pas rassuré. Mine de rien, il ne voulait pas qu'un si jeune homme avec la vie devant lui se fasse tuer pour un alchimiste yuan-ti qui voulait faire un caillou...

Lorsque le moine s'en alla vers le vieil aventurier pour lui parler discrètement, Kebur se tourna vers Belgos, pour discuter avec lui.

-Mouais...une augmentation d'effectif! Je sais pas ce que tu en penses mais moi, j'aime pas bien ça...Sinon, on continue avec eux ou on file droit vers la prison? Je préférerais la deuxième solution mais...comme tu veux? En fait, aller avec eux signifierait perdre le peu de discrétion que l'on pouvait potentiellement avoir en ne se baladant qu'à deux...mais t'en penses quoi toi? Mais décide toi vite, j'aimerais pas qu'on nous remarque, notre groupe fait tellement hétéroclite et tâche parmi tous ces écailleux que...

L'enthousiasme d'Anin était communicatif mais le demi-elfe ne pouvait se résoudre à ce que lui proposait le moine et quand Kebur intervint, il hocha simplement la tête tandis qu'Anin retournait auprès de Somon.

- Tu as raison Kebur, déjà, cet attroupement sur cette esplanade ne va tarder à attirer l'attention sur nous. Inutile de nous faire remarquer plus que nous le sommes déjà.

Le raisonnement du prêtre était dès plus logique. Dans un espace réduit, face à l'un des hauts lieux de Hlondeth, un demi-elfe, un nain, deux humains, une elfe et un demi-orque ne pouvaient qu'attirer l'attention. L’arrivée inopinée de Sarawak était déjà une curiosité mais qu’il se montrer empressé de communiquer avec l’elfe avait de quoi surprendre. L’heure était-il vraiment à se poser tant de questions. Le rôdeur ne le croyait pas, pour lui, il était temps de continuer sa route.

- Oui, nous nous conformons à ce qui a été décidé et cette visite à la prison, bien qu'un peu tirée par les cheveux, pourrait être instructive. Tout en espérant que nous puissions rencontrer de Taril.

Kebur n'en attendait pas moins de son ami. il fut d'ailleurs soulagé d'entendre que celui ci était d'accord avec le fait que ce groupement atypique pouvait fort probablement attirer l'attention sur lui, et il n'en avait vraiment pas besoin.

La décision était prise, le prêtre et le rôdeur continuerait à deux leur route vers la prison, c'était plus sûr, et surtout, surtout plus discret que si un groupe de 6 personnes se baladait dans la ville en posant des questions un peu partout. Déjà que deux personnes, ça pouvait paraître suspect, mais six!

Ainsi donc, après un signe de la tête pour indiquer à Belgos qu'il allait dire aurevoir à tout ce petit monde, Kebur s'avança vers le moine et Somon qui était en train de discuter.

-Excusez moi...Oui, Anin, ta proposition serait...comment dire...intéressante si nous étions dans une ville humaine, où nous risquerions moins de nous faire remarquer, mais je dois dire que Hlondeth...il n'y fait pas bon de se balader à six, avec un groupe si atypique que celui là : tu imagines bien, deux humains, un elfe, un semi-orque, un semi-elfe et un nain se baladant ensemble dans une ville Yuan-ti attirent immanquablement l'attention des gens...et justement, n'est ce pas ce que l'on veut éviter au maximum?
Donc en fait, non, nous ne ferons pas, Belgos et moi, un bout de chemin avec vous, c'est trop dangereux. N'est ce pas Belgos? Quant à vous...prenez garde à ne pas faire trop de folie, et nous nous reverrons ce soir. Sur ce, je vous salue bien chaleureusement et vous bénis. Que le Mordninsamman soit avec vous tous!

¤ ¤

Ajouta le nain en marmonnant entre ses dents...mesure totalement désuète de toute façon, puisque personne dans ce groupe ne comprenait cette superbe langue qu'était le nain.
Puis Kebur s'avança vers le sang-mêlé et son interlocutrice, pour les saluer eux aussi bien entendu.

-Je ne vous dérangerai pas trop longtemps. Juste pour vous dire à tous les deux, bien que nous ne nous connaissions pas vraiment, juste pour vous souhaitez de réussir. Que le Mordninsamman soit avec vous mes enfants!

Puis après avoir fait cette tournée, il retourna auprès de Belgos.

-Belgos, tu les salues et on y va? Ou peut-être veux tu rester encore un peu plus de temps pour discuter de quelque chose....ce ne serait pas très sage, mais après tout, au point où on en est!