Enquête Macabre, Prélude du retour aux sources du Mal

Enmorien avait décidé de changer d'allure en même temps que d'habits. Elle avait pris quelques temps dans la boutique pour changer de coiffure et attacher ses cheveux en un vague chignon qui constrastait avec les cheveux détachés et parfaitement lissés de sa précédente présentation. Elle avait néanmoins gardé ses vieux habits dans son sac et un symbole de Kelemvor à portée de main, au cas où...

Elle avait aussi remplacé sa démarche grave et posée de prêtresse pour des pas légers et une allure décontractée de jeune halfeline en voyage. C'est donc avec un sourire volage aux lèvres que la halfeline pénétra dans la boutique d'alchimie. Observant le jeune homme et sa réaction, elle prit un certain plaisir à observer l'effet de sa nouvelle tenue et de ses poses.

-Bien le bonjour jeune homme. Lança-t-elle d'une voix où la sensualité était exacerbée.. "Je viens chercher vos conseils à propos de ceci." Elle tendit la substance retrouvée sur la scène du crime. "Auriez-vous l'aimabilité d eme le décrire? L'odeur m'a littéralement envoûtée, mais je souhaiterais en connaître les vertus et les vices avant de m'enivrer une nouvelle fois de ces fragrances..."

Si ce jeune homme était capable de lui répondre, la chance lui souriait de nouveau. Cet ingénu pourrait bien être son nouvel atout, si...

Narration



Karan
Le mage arpenta la capitale d’un air las. La journée déclinait au profit de la soirée, et l’enquête n’avançait guère. Il repoussait l’idée à aller rejoindre Enmorien, qui ne faisait que l’agacer dans ses projets, pourtant son esprit vif s’était déjà révélé utile, et il était désireux, quelque part, de percer à jour ses secrets. Il pensa ironiquement que la jeune femme voulut en faire tout autant avec lui. Après tout, d’une certaine façon, ils n’étaient pas si différents.
A la réflexion, si, ils étaient vraiment différents pensa Karan.
Au bout d’un certain temps, il arriva enfin chez Brion.

Le Portail était ouvert.

Or, le portail n’était jamais ouvert chez lui. Le mage en profita donc pour s’aventurer un peu plus loin, et aller jusqu’à la porte. Les grandes fenêtres étaient toutes fermées par les somptueux volets en bois exotique, et le nécromancien se maudit de l’absence de sa propriétaire, car manifestement, elle n’était pas là.
Il frappa tout de même à l’aide de son bâton, et les coups furent absorbés par le bois lourd. Étrangement, le chambranle semblait bouger.

Jet de détection de Karan : 19(dé)+1= 20 >< 15

En se penchant, il remarqua que la serrure ouvragée comportait une petite rayure, très probablement due à des outils. Peut-être qu’en forçant un peu, la porte s’ouvrirait..


Enmorien
La jeune femme regarda le boutiquier avec un air tout à fait éloquent. Celui-ci baissa davantage les yeux, puis se concentra sur ce que lui avait fournit la roublarde.
Il prit une soucoupe de verre et posa l’objet qui comportait la-dite substance dedans. Au début, il leva un sourcil étonné, puis à l’aide d’une petite lampe à capote, il éclaira davantage la coupelle.

-Ha..

Le jeune homme avait enfin remarqué les résidus, qui il fallait l’avouer, étaient presque invisible. Il sourit l’air gêné, puis regarda en direction de la porte. Il souffla d’énervement.

- Hé bien, en fait je ne suis que l’apprenti ici, et cela ne fait que quelques jours que je tiens boutique, mais mon patron est partit depuis un moment, je ne sais pas où il est, je suis sur qu’il aurait pu vous aider, enfin plus vite. Il m’a recommandé de m’essayer à tout, et je dois dire que là ça à l’air plutôt difficile, mais je vais tenter ! Comme je ne suis pas encore confirmé, il me faudra plus de temps, mais cela risque d’être gratuit pour vous, car c’est dans le cadre de ma formation. Si vous êtes d’accord, vous pourriez repasser demain vers la mi-journée ? Je pense que mes analyses seront terminées, et je serais en mesure de vous dire ce que c’est exactement..

L’homme examina encore une fois la substance, puis regarda de nouveau Enmorien. Il avait un air bizarre. En effet, la petite femme était loin d’imaginer ce qui l’attendait lors de l’analyse, et l’apprenti se demandait pourquoi la cliente se sentait enivrée, par ce qui manifestement, était une sorte de substance magique faible. Mais, à la vue de la fraîcheur du résidu sirupeux, la potion devait être en fait, bien plus puissante.

¤Tiens ! Le portail est ouvert ?... Négligente sa femme… Il frappa à la lourde porte, mais aucune réponse ne vint… La peste l’emporte ! Encore personne ! Une fois de plus il rageait devant cette porte fermée. Mais… Qu’est ce donc ?... Des traces sur cette serrure et l’entourage de la porte ne semble pas très solide… Une porte si lourde avec un chambranle si faible… Hum… Cela ne me dit rien qui vaille… Aurait elle reçue une visite durant son absence ? Ou bien, pire encore? Ce que je redoutais est soit en train de se produire soit est déjà arrivé... Prudence Karan, cette fois c'est ta peau qui est en jeu...¤

Le jeune mage savait qu’être sur la piste de cet artefact ou relique Néthérisse pour laquelle son ami était mort n’intéresserait pas que lui. Les assassins de Brion aussi devaient être sur le coup, sinon pourquoi l'auraient-ils assassiné? Et ces traces de cambriolage semblaient confirmer cette hypothèse.

Il faisait déjà bien sombre à l’extérieur, et à l’intérieur, les volets clos, le noir absolu règnerait. En se positionnant dans l’encadrement de la porte, il serait une cible parfaite pour tout tireur, mage ou assassin embusqué à l’intérieur. Un vrai suicide ! Envoyer Splinter ? De la folie pure ! D’autant que l’expérience de ce matin avait été douloureuse. Appeler les forces de l’ordre en prétextant un cambriolage ? A leur réaction sur les précédents incidents, si les occupants de cette demeure avaient été assassinés cela aurait été encore une fois accidentel. Le laxisme et la corruption qui gangrenaient la milice n’étaient plus une légende. Gillian ? Cela pourrait être judicieux, mais si les assassins étaient là, voudrait-il se mettre en avant et ainsi baisser sa protection sur le groupe de gens qu’il protégeait ? Non, certainement pas pour ses beaux yeux. Peut être pour ses informations, et encore, les enjeux semblaient importants et le complot terriblement mortel. Gillian souhaiterait rester à l’écart de cette affaire. Enmorien? Elle n'était pas avec lui et seul Kelemvor devait savoir ce qu'elle faisait s'il n'avait qu'elle à s'occuper.

Mais le mage était là, devant cette porte qu’il avait tant voulu franchir et qu’il suffisait de pousser pour enfin savoir…

Il devait agir avec le maximum de prudence, et déterminer la présence d’individus était la première de ces précautions. L'excitation de la situation fit affluer le sang à ses tempes, il avait chaud et du faire des efforts pour se calmer. Il s’accroupit sur le côté gauche de la porte, sur ses gardes, son bâton fermement tenu dans sa main droite, et colla son oreille gauche contre l’encadrement et écouta… Il resta là à écouter jusqu’à discerner les bruits de la maison de ceux synonymes d’activité à l’intérieur… Une fois cette étape effectuée et une conclusion tirée de cette observation, il déciderait de la suite de son entreprise qu'il estimait périlleuse…

Le sourire qui orna les lèvres de la halfeline au moment où elle salua le jeune apprenti aurait charmé un troll, du moins l'espérait-elle. Elle promit de revenir dès le lendemain, impatiente de savoir quelle était cette substance.

Une fois à l'extérieur, Enmorien choisit de se diriger vers une taverne pour prendre un verre. Après tout, elle ne comptait pas retrouver Karan avant le crépuscule. Retourner au temple de Mystra aurait été au mieux inutile, et ce n'était pas sur les lieux du crime qu'elle en apprendrait davantage. Il lui fallait plus d'éléments, et il n'était pas de meilleur endroit pour rassembler les rumeurs qu'une taverne. De plus, rassembler ses idées autour d'un verre lui permettrait de faire le point dans son enquête, et donc d'envisager la suite. Sans compter que la chaleur étouffante de la journée l'avait assoifée...

Il fallait à la halfeline un lieu où se retrouvaient de nombreux étrangers, des marchands ou des voyageurs, pour récolter les nouvelles de l'étranger en même temps que des nouvelles locales. Elle allait se diriger vers les quais quand elle se souvint soudain avoir entendu plusieurs fois parler du Shaar dans son affaire. Elle bifurqua et choisit une taverne située non loin de la porte au Nord-Ouest de la ville, qui menait au-delà des montagnes vers les plaines du Shaar.

Narration


Karan Goroth
Sentant son coeur s'accélérer, Karan se positionna silencieusement près de la porte pour aller y coller son oreille et essayer d'écouter ce qui se passait à l'intérieur de la demeure.

Test de perception auditive de Karan : 16 (D20)+1+ 17 >< DD21 Echec

Malheureusement, ou peut être heureusement, il n'entendait aucun bruit provenant de l'intérieur de la maison. Cela pouvait tout autant indiquer qu'il n'y avait personne, que s'il y avait plusieurs individus très discrets. Cependant, vu l'état de la porte qui semblait avoir été enfoncée, le mage doutait que des individus subtils puissent avoir commis un quelconque méfait.

Tandis que la nuit posait doucement son voile, Karan s'interrogea sur la manière d'agir. Le quartier était calme, la pénombre offrait une protection parfaite, d'autant plus que si à présent le mage voulait à son tour enfoncer la porte pour passer, il ne serait plus exposé à contre-jour.
Toutes les cartes étaient dans sa main.



Enmorien
La halfeline commençait à se sentir beaucoup mieux. Son investigation avançait, et mieux encore, les ombres de la nuit prenaient place et destituaient la lumière du soleil. La température baissait également, et c'est avec un infini régal qu'Enmorien se glissa dans la pénombre fraîche jusqu'à trouver une taverne "accueillante" pour ses recherches.
Son intuition la mena au "Loxo de Rinnhgarde", un établissement près de la sortie de la ville, mais aussi un peu en retrait et dissimulé par de nombreuses enseignes aussi étranges que le nom.

Sortant du voile de la nuit, la jeune femme se dirigea vers l'entrée. Elle poussa la porte, et fut accueillie par une lumière tamisée, diffusée par des lampes à huile lançant leurs frêles flammèches vaciller contre les murs, tels des fantômes.
A l'intérieur, une musique jouée au clavecin mélangeait mélodie épique et entraînante, tandis qu'un conteur s'affairait à raconter des histoires près de l'âtre.
Les clients étaient aussi bizarres que la façade, et le plus étrange était un espèce d'éléphant à deux trompes qui mesurait plus de deux mètres cinquante de haut, tout en muscle et au regard sévère. Le tavernier était une femme d'âge mur portant un bandeau sur l'oeil droit, et au sourire en coin. Ses cheveux grisonnants tombaient en cascade sur ses épaules, et son teint buriné indiquait qu'elle sortait, ou était sorti pendant pas mal d'années.
D'autres clients tout aussi bizarres portaient des sortes de bandelettes comme d'étranges momies ou des lépreux. Pourtant ils ne semblaient pas maladifs, mais plutôt former une sorte de bande.

Enfin, un autre client se tenait, seul, au comptoir. Il portait une capuche sur la tête, mais Enmorien aperçut un bout de peau qui dépassait d'une de ses manches.
Elle était grise.

¤ Ce silence !... Bon ou mauvais présage ? … ¤

Le jeune mage essaya de faire un bilan aussi précis que possible de cette situation . Il n’avait jamais vécu pareil moment auparavant, lui qui restait cloîtré des journées et des nuits entières dans la bibliothèque de l’école, à l’abris... Il devait maintenant choisir entre pousser cette porte et ainsi risquer sa vie ou rester caché et espérer une vie plus longue.. Plus longue que quelle autre vie ? Il ne savait pas de quoi le futur était fait.

La porte avait été enfoncée, signe de brutalité et de force plus que de discrétion et doigté. Les cambrioleurs ne semblaient pas faire dans la finesse. Ces hommes étaient sûrs de leur force, entrer soit en plein jour soit au crépuscule dans une maison en forçant la porte donnant sur la rue montrait une grande assurance, ou une force de dissuasion, telles que personne ne viendrait les déranger. Plus besoin donc de forcer la serrure, ce qui aurait été une tâche compliquée pour lui. La pénombre était totale dans la rue déserte et tranquille, c’était encore un avantage. S’il entrait son corps ne se verrait pas dans l’encadrement de la porte entre ouverte, surtout s’il entrait accroupi comme il l’était offrant une cible de faible taille. Le silence de la maison signifiait plusieurs choses, soit que les visiteurs n’y étaient plus, soit qu’ils n’étaient pas dans les premières pièces. Ils pouvaient peut être se trouver dans un étage inférieur de la maison, le sous sol par exemple, ou un étage supérieur, ou bien dans une autre pièce fermée. Dans ce cas, la pièce du rez-de-chaussée derrière cette porte serait vide, il l’espérait et misa sur la certitude des cambrioleurs d’être craints et donc pas dérangés.

Il était là, tout près du but, pensait-il. Si des visiteurs étaient passés c’est que des choses importantes méritaient d’être découvertes, ici même, chez Brion. Il lui fallait agir et s’emparer de cette connaissance qui avait coûté la vie à son ami… Mais que surtout lui, Karan, pourrait bientôt utiliser… Il sourit à cette perspective. Seule ombre au tableau, il arrivait après des cambrioleurs. Il grimaça de rage et serra sa main sur son bâton.

¤ Bien Karan, c’est le moment de vérité, pensa-t-il. Peut être même tes derniers instants si ça tourne mal. Tes camarades y ont laissé la vie, ce n’est pas une raison pour en faire autant hein ?! Il est fort probable que les réponses à tes questions se trouvent derrière cette porte. Alors, tout en douceur ! D’abord ce bâton est trop grand et tu ne connais pas la maison, tu pourrais renverser quelque chose avec cet engin, ce qui serait une catastrophe, et puis ce n’est pas pratique de se battre avec ça dans une maison dans le noir. Aller ! Poses le ici, tu le récupèreras en sortant… Espérons-le ! Il te faut un plan pour entrer… ¤

Bien sûr il pourrait envoyer Splinter. Splinter !… Il sortit l’animal de sa poche et lui chuchota quelques mots.

Non! Non!... je ne vais pas t’envoyer une fois de plus te faire griller les poils mon brave Splinter. Mais alertes moi au moindre bruit, mouvement suspect ou toute autre chose que tu remarqueras quand on sera à l’intérieur… Tu es mon nez, mes oreilles et mes yeux dans cette noirceur. On forme une belle équipe toi et moi, alors faisons en sorte que cela dure encore longtemps, je compte sur toi.

Il plaça l’animal sur le col de sa robe, il pourrait ainsi voir sentir et écouter. Le mage repassa dans son esprit la liste des sorts qu’il avait en mémoire. C’était la première fois que sa vie tenait après ces formules maintes fois apprises, récitées et utilisées… seulement en exercices à l’ académie. Mais ce n’était plus un exercice, plus le droit à l’erreur.

L’extraordinaire situation dans laquelle il se trouvait l’excitait. Il tremblait de jubilation et de nervosité, voire de trouille. Même s’il n’avait pas de divinité à laquelle se raccrocher, il se surprit à supplier Azouth de son aide. Certainement que le Grand Prêtre du temple ne l’avait pas laissé indifférent malgré sa froideur et sa rudesse.

¤ Ö grand Azouth, Père, accordes moi ton aide dans cette folle entreprise qu’est la quête de la Connaissance, apportes moi force et courage, que ma recherche soit fructueuse et une totale réussite, pour ta gloire. ¤

Son regard se durcit. Il respira profondément et calmement. Il se concentra sur sa mission. Le mage accroupi posa le bâton debout contre l’encadrement tel que même dans une sortie précipitée il puisse s’en armer, et dégagea sa ceinture qui supportait ses dagues de lancer, prêt à en faire usage si cela s’avérait nécessaire. Puis il poussa lentement la porte tout en observant les réactions de Splinter. La porte suffisamment entrouverte, il se glissa dans l’entrebâillement, toujours accroupi. Il entra à tâtons, lentement, et vérifia ce qui se trouvait le long du mur intérieur de la maison, près de la porte. Il chercha un espace vide où il pu se glisser et repoussa la porte. De ce point, il écouta à nouveau et habitua ses yeux à l’obscurité de la pièce, guère différente de celle du dehors mais ce temps d’adaptation était nécessaire. Il laissa à Splinter le soin d’utiliser ses sens plus aiguisés et plus à son aise dans le noir, pour prévenir tout danger ou tout signe d’activité.

¤ Cette fois mon ami, nous y sommes, pensa-t-il…. Alors... Qu’y a-t-il dans cette pièce?... Brion, tes visiteurs sont-ils encore là? Ecoutons, sentons, observons… ¤

La taverne plut tout de suite à Enmorien. La lumière tamisée, la nuit suave, et surtout la foule bigarrée et visiblement constituée de voyageurs entretenaient une ambiance qui n’était pas pour lui déplaire. L’étrange créature attira son regard et aiguisa sa curiosité.

¤Ce doit être l’un de ces créatures que l’on nomme Loxo… Je me demande si de telles créatures sont amenées à survivre longtemps encore sur Faerûn.¤

Conservant l’air innocent et volage de son nouveau déguisement, la halfeline se rapprocha du comptoir. Approcher une créature aussi puissante que le loxo sans connaître les mœurs de son peuple tenait de l’inconscience, quant au groupe il était probablement hermétique à toute approche frontale. L’individu louche présentait donc pour la halfeline la meilleure opportunité pour les renseignements.

Commandant un verre de vin à la tavernière, Enmorien s’installa au comptoir, tentant d’observer furtivement l’homme à la peau grise. Elle ne se souvenait pas avoir déjà entendu parler d’une telle couleur de peau, mais ce ne serait pas la première fois qu’elle tombait sur phénomène inconnu. Seules comptaient les motivations du personnage, et du coup la possibilité ou non pour Enmorien de l’utiliser dans ses plans. Et pour connaître cela il fallait d’une manière ou d’une autre engager la conversion.

-Excusez ma curiosité, mais quel est donc ce groupe de personnages bandés ? Demanda Enmorien à la tenancière d’une voix suffisamment faible pour n’être entendue que de la vieille femme et de l’homme louche. « Ils m’ont tout l’air d’être des aventuriers, mais forment-ils une bande reconnue dans la région? »

Narration


Karan Goroth
Le nécromancien, peu sûr de lui, tenta d’ouvrir la porte de la demeure, mais celle-ci, malgré qu’elle ait été enfoncée au préalable, ne voulait pas bouger.

Test de force de Karan : 16(D20)-1= 15 >< DD8 Réussite

Alors il cala son épaule contre le battant et poussa d’un coup sec, et la porte partit en arrière sans un bruit.
Il se trouvait dans le vestibule de la maison de Brion’har, et ses yeux commencèrent à s’adapter à la pénombre ambiante. Tous les volets étaient fermés et la lumière du jour avait disparu, autant dire qu’il faisait aussi noir que le dans le cul d’un rat. Mais l’obscurité était une des ficelles de Karan, qui réussit rapidement à trouver son chemin. Il passa devant une commode ancienne ornée d’un grand miroir mural. Splinter couina en voyant son reflet.
Le mage arriva en quelques pas devant l’embrasure de la double porte du salon. Elle était ouverte et des tâches brunes tâchaient le tapis.
Les yeux suivant la traînée, le regard du nécromancien se posa sur une grosse masse étendue à terre. Il reconnut là un corps recroquevillé et sans vie. Peut-être avait-il succombé aux défenses magiques ?
Karan décida d’avancer encore un peu pour vérifier l’état du cadavre quand il entendit des bruits feutrés au fond du vaste salon.
Le mage écarquilla les yeux tandis que son rat reniflait l’air ambiant. Une autre masse, sans doute un compagnon du cadavre, s’avançait vers lui en clopinant ! Lui aussi avait l’air plutôt mal en point et boitait fortement.

Round par surprise
Voleur détecte la présence de Karan et avance de 2m
1er Round
Jet d’initiative
Karan Goroth : 18+1= 19
Voleur : 8+3= 11

Etat du voleur : Agonisant

La lente avancée de son adversaire permit au jeune mage de se reprendre, il n’allait pas se laisser faire, et pouvait enfin tester ses sorts sur autre chose que des mannequins..


Enmorien
La tenancière hocha fugitivement la tête vers Enmorien. Elle sortit une bouteille un peu poussiéreuse qu’elle déboucha lentement, et versa son contenu dans un verre noir opaque, comme s’il était fait dans une sorte de cristal.

- Du vin frais, et épicé, c’est local, et vous n’avez pas l’air du coin, je suis sûre que vos apprécierez

En effet, une boisson fraîche et goûteuse ne pouvait pas plus faire plaisir à la roublarde pour se détendre et mettre ses idées au clair..

Enmorien, ton compagnon répondra pour faire avancer la trame

D’abord la porte lui résista et il grimaça. Mais ensuite elle céda sous son coup d’épaule et, chose appréciable, sans bruit. Il s’engouffra dans l'ouverture.

¤ Qu’il fait noir la dedans, un vrai four. Bien… tout semble calme. Le vestibule… Ah, une grande commode… Hein ?... Splinter, ce n’est qu’un miroir… Une grande porte, non, une double-porte, certainement le salon. ¤

Le mage s’habitua rapidement à cette obscurité. Il passa la double-porte et fit enfin une découverte intéressante.

¤ Ces traces sur le tapis! Et... Ho ho ! Un corps ! Il est… oui, inerte. Sans nul doute ce visiteur indésirable qui aurait été victime d’un piège de Brion. Intéressant. Voyons de quoi il… Quoi ? Ces bruits ! Un autre las bas ! Celui-ci aussi est blessé mais encore en état de se déplacer et il approche ! Tant pis pour lui ! ¤

Karan, désormais découvert par l’individu qui se dirigeait sur lui, se redressa et chercha une incantation adaptée à la situation. Il aurait bien souhaité l’interroger et donc le garder en vie, mais la proximité de cet homme lui interdisait de lancer le sort de sommeil, il aurait probablement été pris lui aussi dans l’aire d’effet. Il ne lui restait plus qu’un sort offensif ou le corps à corps. Il n’envisagea pas cette solution et opta pour l’Art profane. D’abord sa survie et à distance de préférence!

Pendant qu’il récitait l’incantation, il effectua une gestuelle qu’il avait maintes fois répétée et qu’il maîtrisait parfaitement :

- Par le pouvoir des arcanes que ce projectile te transperce ! Il termina sa formule en pointant son index en direction du cambrioleur, le désignant comme la victime de ce sortilège. Puis il se déplaça de quelques pas à reculons vers le vestibule.

Il espérait que ce sortilège viendrait à bout de cet intrus déjà mal en point.

e bâtard avait pris une chambre au Loxo depuis presque une semaine. Son départ ne tarderait pas, même si la chambre, comme à l’habitude était réservée pour une demi-lune. Rester plus de sept jours au même endroit hypothéquait trop sa sécurité.

Son séjour s’était bien déroulé. Personne n’avait semblé intrigué par la présence d’un sang-mêlé dans cet établissement où l’attention du tout-venant était bien trop attirée par la diversité de la clientèle et particulièrement par le pacifique et éléphantesque rôdeur présumé , dont la race avait donné son nom au bouge.
D’un autre côté, c’est ici qu’on le chercherait en priorité. Et pour les mêmes raisons. Tharak le savait. Aussi, demain il reprendrait les chemins vers le nord.
Afin de brouiller les pistes, le roublard avait pressé le personnel de la taverne, ses seuls interlocuteurs de la cité, de questions concernant les pistes s’ouvrant à l’est de la ville.

Plongé dans la préparation de son périple, le bâtard perçut, par delà les pans de sa capuche, une douce et agréable voix féminine toute proche. L’intonation employée par la nouvelle venue, une halfeline, se voulait volontairement appuyée et perceptible par le bâtard.
Etait-ce trop demander que de pouvoir se poser sans être importuné ?
L’impulsivité du demi-elfe avait failli prendre le dessus. Par habitude, il avait cru que la question de la petite personne allait concerner sa carnation blafarde.

Sa réaction avait été si prompte, qu’il avait déjà levé la main et pris l’inspiration nécessaire à envoyer paître par le geste et la parole la petite, tournant a minima la tête pour la faire entrer dans son champ de vision.
Non, la diversité des lieux était telle que même le teint gris du crinti passait presque inaperçu.

Il se maudit de tant de réactivité aux éléments extérieurs.
Mais il était trop tard. Elle avait déjà perçu, par son mouvement de tête qu’il allait lui adresser la parole.
Que lui dire ?

D’une voix rauque et pondérée, le crinti s’adressa à ce qui ressemblait à une simple voyageuse, trop simple pour s’aventurer ici d’ailleurs !
« (commun)Bonne rencontre… (elfique) . (commun) Fais-moi donc servir un godet et je verrai si je peux faire un effort ! »
Tharak n’avait entretenu une simple discussion, une conversation « gratuite » et dénuée d’intérêt avec un être intelligible depuis des mois.
Ses seules émissions verbales consistait à demander de quoi dormir, à boire et à manger et à questionner à dessein les aubergistes.
Il se renfermait jour après jour un peu plus. Il s’en rendait compte.
S’il continuait sur cette voie, il virerait bien vite vers l’autisme. La voix de la halfeline le réconciliait avec la civilisation.

« Le meilleur moyen d’avoir une réponse à ta question gamine, c’est de leur demander tu sais ! Mais comme ta mère t’a appris qu’on ne parlait jamais aux inconnus, tu préfères les éviter et t’adresser à nous ? D’autres inconnus ! T’impressionnons-nous moins que ces momies ? Ne te fie jamais aux apparences fillette !... Ainsi que je le fais à ton égard… au regard de ces vêtements de voyage trop neufs pour être vrais !...
le regard du bâtard s'ancra dans celui, imperturbable, de la halfeline.
"Mais pour répondre à ta question, ces pseudos-momies me font penser à ceux que l’on appelle les Astres ou les Etoiles de Kürast, je ne sais plus trop.
Il s’agit d’une troupe de bédouins qui ont élu domicile dans les étendues sableuses. A tel point qu’ils ont la réputation d’y être des guides parmi les plus efficaces. Ils disposent de ressources que le commun des mortels ne soupçonnerait pas pour survivre au sein de ces étendues arides, capables de te conduire au cœur même du Shaar.
Leur tenue vestimentaire était utilisée à l’origine pour les protéger des rayons du soleil. Aujourd’hui, ce n’est plus que la transmission de la tradition, un rappel de leurs anciens. Guère plus. »

Le demi-elfe n’y croyait pas lui-même ! Il venait de parler si longtemps qu’il en était assoiffé.

Désireux de retrouver l’identité qu’il croyait sienne, il fixa son attention sur son gobelet, dissimulant de nouveau son visage aux yeux de la halfeline.
Il fallait qu’il repositionne vite les défenses qu’il érigeait toujours vis-à-vis des étrangers. Il venait, pour la première fois depuis son exil, de présenter le flanc à une incursion dans ses derniers retranchements.