Les esclaves, Eltabar

Saviir, attaque a main nue : 2 (dé) + 11- 2 (con. défavo.) >< CA Naskyrien : 5 (dé) + 6 = touché
Main Nues : 2 (dé) + 4 = 6 Naskyrien perd 6 pv temporaires
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Naskyrien, volonté : 11 (dé) – 1 = réussite
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Baltanin, volonté : 5 (dé) +2= réussite
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Daleto, volonté : 18 (dé) + 3 = échec
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Gunlann, volonté : 11 (dé) + 6 = échec
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Lyael, volonté : 3 (dé) + 0 = réussite
Saviir, intimidation : 6 (dé) + 5 >< Naniel, volonté : 3 (dé) – 1 = réussite
Naskyrien, Baltanin, Lyael et Naniel sont intimidés.
Nasky pv : 14 --- > 8 (temporaire)


Narration

Le barbare n’avait probablement pas beaucoup réfléchi lorsqu’il provoqua la colère de Saviir Phen, titillant une blessure encore saignante et la salant abondamment de sa verve. Celle-ci qui chevauchait du côté opposé à lui le foudroya du regard, et d’une manœuvre très habile, incita sa monture à contourner la charrette.
Durant ces très courts instants, Gunlann, Daleto et Karth échangeaient quelques propos glacials. Aucun d’entre eux ne virent le coup partir, franc et direct. Saviir Phen s’était légèrement penché et d’un crochet droit extrêmement bien placé, elle envoya Naskyrien qui s’affala sur son voisin, Baltanin. Un filet de sang s’écoula de sa bouche. Le coup avait été si violent qu’il s’était mordu la langue, et pouvait s’estimer heureux de ne pas avoir de dent branlante. Les yeux troubles, la tête résonnant comme si milles cloches sonnaient en son sein lui procurant une migraine des plus intolérable, le barbare ne devait qu’à sa constitution hors du commun d’être encore conscient.

- Imbécile, gronda Saviir entre ses dents sans éclat de voix « Pauvre insecte ! Ouvre la encore et je te la ferme une fois pour toute ! Et ceci est valable pour chacun d’entre vous ! Osez encore une fois tenir des propos désobligeants et je me chargerai de vous corriger comme vous le méritez ! »

Il était évident qu’elle ne plaisantait pas, ses yeux durs, menaçants, ajoutés à l’humeur massacrante qui la caractérisait depuis le matin, rendait son regard casi insoutenable. Même la patrouille qui la salua amicalement en la croisant, hâta vite le pas lorsque les gardes la virent se retourner vers eux, pareil au fauve face à sa proie.

Omsath s’approcha de Naskyrien et posa ses mains avec douceur sur son visage :

- J’ai toute ma tête tu sais, je n’en dirais pas même de toi. Je sais que dans la villa j’étais influencée par …ces vapeurs, et que je n’étais plus maîtresse de mes émotions. Pourtant je ne pourrait pas dire que c’était si désagréable finalement. Après tout les tourments que j’ai endurés, et que tu ne peux pas même imaginer, ce n’était pas la partie la plus horrible de ma mésaventure. Et puis « elle » m’a évité d’être déshonorée cette nuit, calme toi. Lui murmura la belle prêtresse « Si je désire accomplir cette mission, ce n’est pas à cause de ce charme…Je ne sais comment t’expliquer. Je sais que je dois le faire. Je ne t’oblige pas à m’accompagner, ni aucun de vous d’ailleurs, mais il faut que j’accomplisse cet acte. Je sens que ma vie en dépend. C’est assez difficile à définir. »

A ces mot, elle ferma les yeux et commença à prier avec ferveur Heaum afin de soulager le barbare, mais elle fut interrompue par l’intraitable Chevalière, qui quelque peu éloignée du véhicule dégaina son épée en geste menaçant :

- Eloigne toi péronelle ! Que cela lui serve de leçon et lui apprenne à se tenir !

Le barbare avait été trop loin, Karth en était certain. Et tandis que la naine tentait de se justifier, le guerrier réfléchissait à une manière de faire comprendre au rashémi qu’il n’avait aucun droit de les juger, lui ou Savvir. Ce qu’il ignorait certainement était que tout comme eux, le chevalier du magicien rouge était d’origine rashémie, et elle était parvenue très haut dans la société Thayenne par sa seule force, et en cela elle méritait le respect. Le fier rashémi devait donc être puni pour son insolence, la solution la plus évidente était bien sur de le tuer, mais le guerrier savait qu’il aurait besoin de sa force dans un combat.

Il aurait aussi voulu accorder de l’importance aux explications de Gunlann, mais il n’en eut pas le temps, car la colère de Dame Phen se déchaîna. Un coup de poing puissant et dévastateur parti blessant et secouant le grand Naskyrien.

Instinctivement, Karth porta sa main à la garde de son arme. Ce n’étaient pas les conditions idéales pour se servir de son épée à deux mains, mais un premier moulinet horizontal pourrait faire énormément de dégâts. La tension était à son comble, et même lorsque la prêtresse de Heaum lui parla doucement, le guerrier sentait que rien de tout cela n’était fini. La rage du barbare pouvait se déchaîner à tout instant, ainsi que la stupide volonté du nain. Car même si ils avaient eu l’air impressionnés par la puissance de Savvir, ils restaient capables de tout.

Etrangement et de manière subconsciente, même si ils semblaient moins effrayés que leur compagnons, Karth ne catalogua pas Gunlann et Daleto dans les menaces directes. Peut être était-ce une erreur, mais il se concentra sur les deux combattants.

¤Il vont se relever pour combattre et mourir ! Allez ! Bats-toi rashémi !

Cette pensée s’était imposée à lui, il ne parvenait pas à saisir en parfaitement le sens. Si ils avaient à ce battre, Naskyrien ne serait qu’un ennemi comme tant d’autres, mais c'était faux, il y aurait plus que cela. Si ce combat avait lieu, il représenterait toute la déchirure que ressentait Karth en son for intérieur depuis son plus jeune age. Et le vainqueur de ce combat scellerait le destin du guerrier, et déciderait de son appartenance, à un peuple ou à l’autre. La force et la puissance déciderait, comme toujours.

Tout en gardant les yeux rivés sur le nain et le barbare il lança un ordre à l’adresse du cocher.

- Arrête le chariot immédiatement, des choses doivent se régler ici et maintenant !

Une fois la charrette suffisamment stable, il pourrait se lever et frapper au moindre signe de mouvement suspect. Aucun d’entre eux ne réussirait quoi que ce soit dans ces conditions, il fallait en finir...

Le lâche coup de poing de la Thayenne avait surprit le barbare beaucoup plus que l’eau glaciale des ruisseaux de Rashéménie dans laquelle lui et ses amis d’enfance avaient l’habitude de se jeter étant petits.
Que la guerrière fut une experte en combat, cela, Nasky n’en avait jamais douté. Qu’elle ait une prestance et des facultés puissantes, non plus. Mais cela ne l’empêchait pas de penser que c’était une Thayenne à l’âme emprisonnée par le mal et la magie, qu’elle l’avait frappé par traîtrise et aussi que cette quête était imposée et allait servir le mal.
A moitié sonné par le coup de traître de la Thayenne et malgré la certitude qu’il en perdrait la vie, il ne pensait qu’à une chose : se relever et en finir. Il lui fallait une arme. La guerrière , si elle ne lui donnait pas, ne méritait pas la crainte qu’elle inspirait . Son intimidation contrastait avec sa lâcheté et son refus de combattre à armes égales.
Le barbare avait peur, mais cette peur l’honorait que si elle aboutissait à la victoire de l’esprit. Encore abasourdi et dans les bras du forestier, il vit apparaître de magnifiques yeux verts.
- Omsaht…. réussit il à murmurer
Il l’écouta et commenca à se calmer et même à se croire au paradis des guerriers, mais le discours de la prêtresse ne le rassurait pas.
- C’est un piege, tu es charmée. Cette quête est un piège.

Le cri de la guerrière le désespéra définitivement de tout avenir. Essayant de se relever, poussant Omsaht, bousculé par les mouvements déstabilisants de la carriole, il vit Karth puis Saviir l’arme à la main, et tel le prisonnier les mains liées devant l’échafaud, sans réussir tout de suite à se lever totalement, il réussit à baragouiner, des larmes de rage mais aussi d'un étrange chagrin incompréhensible :
- Donnez moi une arme si vous etes loyaux et QU’ON EN FINISSE.

La bave aux lèvres, la Thayenne étant trop loin, il se jeta sur Karth au moment où ce dernier ordonnait au cocher de s'arréter , profitant donc de cet éventuel moment de distraction pour plonger sur lui, la tete au niveau du ventre, se protégeant néanmoins de l'armure par ses grosses mains, il voulait pousser le Thayen en dehors du chariot, prêt à tomber avec lui, et essayer de lui prendre son arme. Au milieu de sa rage il avait hurlé :
"Alors, si ce n'est pas elle, c'est TOI que je tuerai, avec ou sans armes."

Avant de partir en rage et de se jeter sur le Thayen, il avait regardé Karth avec une force intense, tel un fier guerrier demandant à un autre fier guerrier de lui donner le coup de grâce et de ne pas l’empêcher de mourir fièrement. L'indiférence du prétendu Rashémi et le cruel désespoir de la situation l'avait enragés. Aprés tout, il aurait peut etre été le seul Rashémi libre de l'histoire à avoir tenu plus d'une journée dans la capitale Thayenne. Il mourrait fierement, personne ne pouvait lui enlever cela.

Le nain était au comble de l'énervement. Comment un humain pouvait'il avoir autant de plaisir à maltraiter des congénéres être aussi stupide?
Baltanin avait reçu le barbare sur les genoux au moment précis ou il allait sauter au cou de Karth.
Cette surprise lui remis les idées en place. Il jetta un regard noir à Saviir laquelle brandissait son arme vers Omsaht. Il sut alors que même s'il tuait le guerrier, tant qu'ils seraient dans la ville aucun membre du groupe improvisé ne survivrait.
Il réalisa que le moment n'était pas venu pour un massacre publique.
Il eut juste le temps de rattraper Naskyrien par le bras avant que ce dernier ne fasse l'erreur qu'il avait failli commetre dix seconds plus tôt.

- Laisse cette fiante d'orc, il n'en vaux pas la peine. dit-il au barbare avant de se tourner vers Karth.
"Visiblement, tu as la tête aussi vide que tu as de muscles. Crois-tu que mes paroles étaient une menace? Et bien, désolé de te décevoir ce n'était qu'une mise en garde. Tu semble oublier que d'ici quelques heures voir quelques jours, nous allons quitter la zone d'influence des mages rouges pour rentrer dans la terre. Et donc, tu ne pourras plus appeler au secours si par megarde une parole de trop t'attire la colére de l'un d'entre nous voir plus probablement de tous. Alors, je crois qu'il est temps que tu reflechisses un peu plus avant de parler."

Le rôdeur attendit donc la réaction du guerrier la main toujours serrée sur le bras du barbare.

Alors que la fin de la quête semblait inévitable, au moins pour Naskyrien, quelque chose d'incroyable se passa.
Baltanin, pourtant un peu provocateur de la colère de Naskyrien, réussit à faire preuve d'une énorme sagesse en calmant le Rashémi enragé.
Devant le discours de son ami aussi fier que lui, il réalisa soudain que son idéal anti esclavagiste était en train de détruire la chance de survie de tout le groupe.
Pourtant, même si il n'avait aucune confiance en cette quête, point sur lequel il était urgent d'avoir une réponse, il accepta les conseils du nain et décida de remettre sa rancune à plus tard. Ravalant sa salive par deux fois, il finit par dire, sur un ton faisant trés nettement sentir sa rage contrôlée.
"Et alors, pourquoi on s'arrête? On va pas rester dans ce bled des siécles? Je suis préssé de rencontrer d'autre type de bouffeurs de cerv... euh d'elfes noir.. enfin, on se casse, quoi???

¤ Comme le nain a raison, on en reparlera ¤

Nasky était trés loin , à ce moment précis, de se rappeler que Karth était un Rashémi.

¤ Tu paieras pour cette garce, fils de chien Thayen. ¤

Ah, si lui aussi avait pu lire dans les mailles serrées du destin, il aurait pourtant vu ... tant de choses.

Alors qu’il écoutait le récit de la naine, Daleto sentit dans le regard des deux hommes et du nain qu’il allait se passer quelque chose de grave. Le coup fulgurant de Saphiir Phen confirma sa pensée, ce premier coup annonçait une violente tempête où les éclairs sortaient des yeux des protagonistes et où l’atmosphère deviendrait glaciale. La guerre des nerfs n’avait pas duré longtemps et il était maintenant clair que l’engrenage infernal avait été enclenché. Les trois fiers à bras ne supportaient pas cette situation compliquée où le mal avait, dans sa diabolique œuvre, assombri tout les cœurs. L’elfe doré affronta le regard de la guerrière sans broncher, il commençait à avoir l’habitude sans doute, ce qui lui permit d’agir aussi vite que Mystra lui souffla.

Loin dans sa mémoire se trouvaient encore les sorts qu’il avait lus un matin où il était encore libre. Un de ceux-ci avait déjà servi dans le but d’aider celle qui était dans son cœur bien plus qu’une simple demi elfe. Cela s’était avéré être un acte désespéré et inutile mais son karma le lui avait dicté et il le faisait encore à cet instant. Une nouvelle fois, il avait l’occasion de s’illustrer dans son Art de prédilection pour sauver une vie voir peut-être plus à terme, dans son esprit c’était déjà tout vu.

Dès qu'il sentit la carriole ralentir, Daleto se détourna comme s'il voulait éviter de voir la rixe qui n'allait pas tarder de se produire. Le temps d'un battement de cil, il n'était plus dans la carriole. Agenouillé sur les pavés de la rue il ramassa entre son pouce et son index une pincée de l’amalgame de poussière sablonneuse coincé par le pavement de la route. D'un geste ample, il le dispersa vers le groupe situé derrière lui. Il n'avait pas besoin de se retourner, à travers ses paupières closes, il entrevoyait parfaitement la carriole et avait estimé avec précision la distance à laquelle elle avait dû s'éloigner de lui. Il prononça ces quelques paroles semblant venir du fond des ages :« Qiëed j'ose ëirëu fueu ëvosc vais, oêoos los jis d'arëegos eos pairrë plis ruose pair vais ».

Voilà un moment qu’il n’avait pas caressé la Toile, il retrouva ce doux plaisir avec joie. Une sensation de bien être partie de bout de ses doigts, remonta le long de son bras et trouva écho dans son esprit avec la satisfaction d’avoir réalisé une bonne action. Il se sentait en harmonie avec sa nature, en cet instant faire partie du Ar-Tel’Quessir prenait tout son sens. Cet instant ne durerait pas longtemps il le savait, bientôt il ne pourrait plus recourir à ce degré de l'Art.... du moins pour aujourd'hui.

Daleto lance le sort "sommeil" centré sur Naskyrien.

orsque elle vit le coup de la puissante guerrière en armure partir pour frapper Naskyrien sous le menton, la naine se releva d'un seul bond. Elle s'approcha doucement du barbare, passant entre lui et Karth, et, sans leur adresser le moindre regard psalmodia un sort.

- à

La naine posa donc sa main qui s'éclaira d'une pâle lumière bleue sur le menton du barbare à l'endroit précis où le coup avait été porté tout en regardant toujours la fière guerrière thayenne.

-Dame Phen, ôtez moi d'un doute. Vous ne faites pas partie de notre équipe. C'est à dire vous n'allez pas nous suivre jusqu'en Ombreterre, n'est ce pas? Alors j'aimerai savoir pour quelle raison vous avez frappé mon camarade. Je ne pense que ce soit par pure amertume après ces mots, lorsqu'on est le plus puissant protecteur d'un mage rouge on doit en entendre d'autres. Donc, est ce pour faire capoter notre mission? Non, vous savez que ce n'est pas une blessure superficielle qui modifiera nos chances de réussite, et d'ailleurs vous n'avez aucun intérêt à notre échec. Sauf, peut être que vous redoutez que maître Karth prenne votre place auprès de monseigneur Fezim si jamais il réussissait. C'est cela, car, en frappant Naskyrien, vous démontrez par là même l'incompétence, désolé je n'ai pas trouvé d'autres mots, de maître Karth a géré ses subalternes. Dans ce cas, je dois avouer que j'ai plutôt pitié de vous.

La naine était fort déçue de la réaction de la guerrière. Gunlann doutait déjà de la réussite de la mission lorsque Naskyrien et Baltanin souhaitait tuer celui qui pour l'instant occupait la position de chef, et maintenant, Savvis Phen prouvait à tout le groupe qu'en plus Karth était un faible incapable de se faire respecter. La naine aurait réellement préférée que le coup vienne de lui.
Toutefois, la naine se rassit estimant qu'elle avait encore largement exprimé son avis, et se prépara à reprendre sa discussion avec le mage elfe, gratifiant toujours la guerrière d'un regard noir. Toutefois, l'elfe n'était plus dans la carriole et, même si elle n'était pas certaine que ce fut une tentative d'évasion elle souhaita qu'elle réussisse. Cela focaliserait Karth et Dame Phen sur autre chose que ses compagnons et sauverait peut être la vie de l'elfe.

ssise non loin de Gunlann, elle observait, les yeux grands ouverts, l'enchainement des évênements et la montée de la brutalité entre ses compagnons de voyage. Crispée, elle attendait de voir comment tout cela allait finir, soucieuse avant tout de sortir indemne d'un éventuel combat. Ecoutant d'une oreille distrète les propos que Gunlann se mit à tenir avec Saviir, elle gardait son regard inquiet fixé sur l'air farouche et déterminé du visage du barbare.Anxieuse, elle le vit partir, mais immédiatement le nain s'interposa, arrêtant son geste et retenant on ne sait comment le barbare dans sa colère. Soulagée par cette intervention innatendue, elle sentit son corps se détendre légèrement.

¤ Quel imbécile! Un peu plus et il nous le trucidait.¤ Elle était furieuse contre le grand blond, il manquait de tous les mettre en danger alors qu'ils étaient enfin sortis de l'emprise directe de ce maudit mage, et qu'ils seraient bientôt hors des murs de la ville. A ce moment-là uniquement, il lui serait alors possible de s'éclipser en douceur et les laisser régler leur problèmes entre eux. Elle n'avait en effet aucunement l'intention de les accompagner dans leur quête. Par ici, elle serait vite reprise. Non, quitte à revenir pour accomplir sa mission, il fallait mieux attendre de s'être un peu éloigné de la ville, là où sa fuite ne serait pas mentionnée à tous les gardes de la cité. Sur ses pensées, elle observa d'un air songeur la patrouille qui s'éloignait et c'est à ce moment qu'elle aperçut Daleto.

Elle constata avec stupeur qu'il n'était plus dans le chariot, mais derrière eux sur la route. Elle avait bien entrevu un mouvement furtif du coin de l'oeil, mais absorbée par les autres, elle n'y avait pas prêté attention sur le moment.

¤ C'est pas possible.¤ Elle regarda autour d'elle, apparement personne ne semblait l'avoir remarqué. Gunlann terminait sa semonce envers Saviir, et le grand blond parlait avec un air furieux et contrarié. Elle se détourna, évitant de regarder directement dans la direction de Daleto pour ne pas attirer le regard sur lui, mais elle n'empêcha pas les pensées de se précipiter dans sa tête.

¤ Est-ce qu'il cherche à s'enfuir ? Non, il n'est pas aussi stupide que cela. Mais alors ? Une diversion ?¤
Peu convaincue, elle tourna légèrement son visage vers Gunlann qui s'était tue et et voyant l'air surpris de la naine, elle comprit que elle aussi avait remarqué sa disparition. Elle échangea un regard complice mais perplexe avec la naine avant de se mettre à observer Saviir et Karth, curieuse de voir lequel réagirait en premier.

Daleto, concentration : 10 (dé) + 4 >< DD 19 = échec
Gunlann, soin léger : 8 (dé) + 1 = 9 pv
Naskyrien gagne 9 pv, 8 --- > 14pv
Daleto, évasion : 19 (dé) +2 >< Saviir, lutte : 16 (dé) + 11 = échec

Narration

La tension était à son comble, chacun pouvait sentir l’orage qui grondait au-dessus de la carriole, menaçant de foudroyer l’un ou l’autre occupants. Le visage de Saviir se durcit encore, son regard était impénétrable, elle approcha son cheval trépignant du bord du chariot.

- Qui te dit, naine que je ne vous accompagne pas ? dit elle avec un semblant de ricanement avant de se retourner vers Naskyrien, toujours retenu par le rôdeur qui démontrait une fois de plus son bon sens. « Quand à ses remarques, c’est entre lui et moi et cela ne te regarde en rien S’il veut se battre, soit ! Je ne suis pas contre. Si tu tiens tant que cela à démontrer la valeur de ton peuple, Rashémi, bat toi, à main nues et sans armure, et je ferai de même. Mais pas maintenant, ni ici. Le navire part d’ici peu. A Keluthar, nous aurons le temps. »

Elle se retourna ensuite vers Karth esquissant une légère grimace, tout en contournant à nouveau la charrette pour attraper Daleto par le col de sa robe.

- [thay] Ces prétentieux sont impossibles à tenir. Ils ne semblent pas avoir goûté suffisamment à la rigueur de notre peuple, et n’ont pas conscience que leur désir de rébellion peut les mener à leur perte en un battement de cils. Elle eut un petit ricanement méprisant, alors que maintenant toujours fermement Daleto par le col, elle le faisait grimper à nouveau dans la charrette. « Je ne sais comment notre maître a pu voir en eux ceux qui pourraient servir sa cause...Je sais seulement qu’il ne se trompe pas. »

Alors qu’elle avait installé Daleto fermement à côté de Karth, plongeant son regard sombre dans le sien, elle lui dit quelque mot d’une voix sévère :

- Que je te reprenne pas à tenter de jeter des sorts dans mon dos, misérable, si tu ne veux pas que je te tranche la langue !

Hélas, l’elfe du soleil, perturbé par autant d’événements, et par un si long moment sans pratiquer l’art pour lequel il vivait, n’était pas parvenu à altérer la toile comme il le désirait, et la Chevalière Thayienne ne pourrait jamais deviner que ses intentions allait plutôt dans son sens que le contraire.

- [thay] Prouve moi ta valeur Karth, fais toi respecter. Mais ne les abîmes pas, nous avons besoin d’eux pour une raison que j’ignore. En route cocher ! »

La voiture démarra, plus rapide et plus vive jusqu’au quai ou embarquaient déjà des marchandises et autres personnes qui se suivaient en longues files. Le navire qui allait conduire les esclaves et leurs compagnons au-delà du bleu argentés du lac, était une galère a coque ronde d’où sortaient de longues rames effilées. Deux mats retenaient ce qui semblait être des voiles pourpres.

- Le moindre faux pas, déclara Saviir Phen, « et vous vous retrouvez aux fers à ramer avec les autres ! »

Les cris des navigateurs affairés, des marchands se mêlaient au chant des mouettes qui se rassemblaient en grand nombre, friandes de ces crevettes typiques qui faisait la gloire de l’art culinaire d’Eltabar. En file indienne, ils avancèrent Karth devant, Saviir derrière, ils gravissaient la passerelle de bois qui les mena sur le ponton du bateau. Alors que les amarres furent larguées, et les voiles descendues, le son du tambour rythma l’effort des rameurs, et la galère fendit les flots. Une brise légère soulevait les mèches de cheveux des voyageurs, le soleil surgissait de derrière l’horizon, étincelant.

Gunlann n'avait pas l'habitude de prendre le bateau, ce ne devait être que la deux ou troisième fois, mais elle adorait cela. Ou peut être était ce justement la relative nouveauté de la chose qui lui plaisait, difficile à dire. En tout cas, la naine aimait les bateaux et l'eau en général. Cela lui rappelait son Grand Glacier qui ne serait certainement plus jamais sa maison. C'est donc avec un brin de nostalgie que la naine monta sur le bateau.

Toutefois, la naine n'aimait pas ce bateau. Déjà, avec ses énormes mats et ses gigantesques voiles pourpres, il lui semblait incroyablement prétentieux. D'autant plus que ces énormes voiles étaient inutiles puisque le navire était propulsé par la force d'esclaves. Cela aussi lui déplaisait incroyablement évidemment. En un mot comme en cent, la naine se sentait déplacée sur cette embarcation. Toutefois, la lumière de l'aube lui rappela qu'elle avait autre chose à faire que de se soucier du confort de leur voyage. Elle l'avait presque oublier mais le lever du solail était le moment réservé à sa prière quotidienne. Elle demanda donc humblement à Ulutiu de lui pardonner de retarder encore un peu l'instant de pur jouissance que cela représentait pour elle pour aller parler avec laur chef.

En se rapprochant de lui sur le ponton de ce bateau ntrain de quitter le port, elle eut pendant quelques instants pitié de lui. Mais ce n'était pas le même genre de pitié qu'elle éprouvait vis à vis de Dame Phen. Elle avait pitié de la peur que celle-ci éprouvait de pardre sa place au profit de Karth, une peur de lâche, de perdante. Tandis que ce qui faisait pitié à Gunlann chez le jeune guerrier thayen était plutôt son avenir. Le pauvre avait hérité d'une tâche extrêmement difficile, une tâche qu'il n'avait pas, pour l'instant au moins, la capacité de mener à bien, de l'avis de la prêtresse du Dieu Endormi au moins. L'Inugaakalikurite éxécrait une grande partie de ce qu'il représentait: la dictature arbitraire de l'esclavagiste, la pédance et l'orgueil surdimensionné des Thayens, ... mais elle ne pouvait s'empêcher de l'apprécier. Contrairement à sa collègue, il avait de l'ambition et souhaitait aller de l'avant. C'est pourquoi elle était décidée à l'aider, dans la mesure de ses capacités. Et pour le moment la seule aide qu'elle pouvait lui donner était un conseil.

-Puis-je vous parler, monsieur Karth? A tout prendre le "monsieur" était le mot qui convenait le mieux. "Maître" faisait trop soumis, rien ne montrait pas le respect qu'elle se devait de lui accorder. Cependant, ceci n'était pas vraiment une question mais plutôt une affirmation. Savez-vous combien de temps dure le voyage sur ce bateau? Car j'aurais besoin d'une heure pour offrir à Ulutiu les prières que je lui dois. D'un coup, la naine sauta du coq à l'âne, pour aborder le sujet qui justifiait en réalité sa présence auprès de Karth. Au fait, je sais que ce n'est nullement mon rôle mais je me dois de vous donner un conseil. Je ne veux nullement vous demander de vous oposer à Dame Phen mais je crains que sa présence ne rende votre situation déjà difficile encore pire. Comprenez moi, je souhaite mener à bien cette mission car je veux qu'Omsath rentre avec nous dans les Marches, de son plein gré j'entends, et j'ai besoin du soutien d'une parsonne thayenne ayant un minimum d'autorité pour acquérir une Flammelance, je pense que vous savez ce que c'est. Et les autres membres de cette expédition vous sont tous plus ou moins hostiles, plutôt plus que moins d'ailleurs. Je pense donc, mais ce n'est que mon humble avis, que vous feriez mieux de vous attirer sinon la sympathie au moins le respect des autres autrement qu'en jouant au tyran. Car je pense que vous êtes conscients qu'à la première occasion qui se présentera de se débarasser de vous, Naskyrien et les autres en profiteront. Et, qui que ce soit qui en ressorte vainqueur notre mission sera pour le moins compromise, ce que nous ne voulons ni vous ni moi. Je vous répète donc mon conseil, essayez de prouver au reste de notre troupe que vopus êtes le chef, et non Dame Phen, et que vous êtes humain. Je ne vous demande pas de devenir ami mais au moins de ne plus les traiter en esclaves.

La naine avait encore beaucoup parlé et décida donc de se taire. Elle s'assit et se prépara à prier tout en gardant une oreille dans ce monde au cas où Karth souhaiterait lui répondre.