Les esclaves, Eltabar

Plongée dans une sorte de paresse bienheureuse, Naïniel trouvait que la place où elle se trouvait était décidément de plus en plus confortable. Analysant la disposition de la pièce, elle commençait cependant à laisser son regard s'attarder d'avantage sur la beauté du mobilier luxueux, admirant l'harmonie des lieux tout en écoutant Daleto lui parler.

Mais, la phrase dure que la femme lui adressa la fit sursauter et mit immédiatement fin au bien-être qu'elle ressentait. Un profond sentiment de remord lié à son intrusion dans la propriété, déferla en elle. Oui, c'est vrai, elle n'était qu'une sale petite voleuse... Elle regrettait maintenant amèrement son geste. Mais comment avait-elle bien pu vouloir s'en prendre aux biens de cette maison ?

Deséspérant de pouvoir réparer son geste, ses sombres pensées furent brusquement interrompues par l'arrivée aussi soudaine qu'innatendue, d'une naine qui pénétra dans la pièce, suivie de près par un humain à forte carure. Cette brusque intrusion eu pour effet de remettre pour un moment à sa place les sentiments de l'halfeline. Curieusement, les deux arrivants semblaient connaître certaines des personnes de la pièce, et, aussi étrange que cela lui paraissait, ils se comportaient comme étant parfaitement à l'aise.

Cela, ajouté à la situation présente, commençait à faire beaucoup pour Naîniel dont les pensées et les sentiments contradictoires commencaient de nouveau à s'entrechoquer, luttant les uns contre les autres. Elle gémit et se prit sa tête entre les mains.
¤Il faut absolument que je sorte d'ici.¤

Mais l'instant d'après, elle se retrouvait incapable de suivre sa décision, charmée par les magnifiques dessins formés par les tentures devant elle, et écoutant d'une oreille distrète les paroles des autres.

Comme ils en avaient désormais l'habitude, le contradictoire couple polaire, par leur arrivée apparemment décontractée et surtout la rapidité impitoyable de leur joute verbale, avait mis en suspens les réactions. Ils monopolisaient l'attention plus que toutes les affalées pluriculturelles de l'orgie Thayenne Personne ne semblait également observer le discret Baltanin . Les paroles mesurées de Daleto ne dissimulaient pas la tension latente qui existait dans la pièce. Alors que l'explosion des serviteurs du Ramas était palpable, voilà que ce pet de naine en faisait un peu trop en traitant le guerrier (qui n'avait que voulu fièrement et naturellement faire étalage de sa force, peut être en guise de bienvenue), comme un caniche, voir un esclave, .
¤ Pas mal, cette coutume locale. Et puis, ce Karth, aussi Thayen soit il, reste néanmoins un peu Rashémi...et un guerrier apparemment courageux.¤
Le barbare était chaque seconde un peu plus déstabilisé par la forte odeur artificielle de la pièce qui, il le sentait inconsciemment, provoquait une lutte inconnue en lui : entre douceur et résistance, entre une paix etrange inopportune qui désirait envahir son esprit, et un réflexe quasi nerveux et farouche de ne pas s'y laisser aller.
Alors que l'elfe venait de parler, Naskyrien semblant lui prêter attention, l'esprit du barbare restait en réalité figé sur les paroles de Gunlann. Il redoutait une explosion d'orgeuil Kartho-musculaire.

Gugu, je t'en prie, reste poli. Monsieur Karth n'est pas un serviteur. C'est, n'en doutes pas, un fier guerrier. Si on doit abreuver les oursons polaires ou les poilus, ce sera selon la volonté du maitre local grace à qui, que nous le voulions ou non, nous sommes là. Je vous prie, sieur Karth, de ne point vous ombrager de l'impolitesse de cette Ingurilakatarakte.. enfin de ce glacon aussi bavard et incorrecte que agréable et rafraichissant à ces heures.

Les réactions ne furent pas du tout ce à quoi le guerrier s’était attendu, tous ces misérables se moquaient ouvertement de lui. Ces chiens n’avaient aucun honneur et étaient incapables de relever un défi. Son sang bouillonnait, et l’espace d’un instant, il se sentit capable de tous les terrasser en quelques mouvements. Le sang giclerait et la couleur écarlate chère aux puissants Mages de Thay inonderait la pièce. Mais, encore une fois, sa vision ne se concrétisa pas. Les dernières paroles de l’elfe, l’avaient fait récupérer un peu de sang froid, elles étaient empreintes d’une certaine sagesse, faisant resurgir un des passages d’une des rares parties du dogme qu’il avait appris.

¤Aide les autres à mourir avec dignité, lorsque viendra le moment, mais pas avant...¤

Leur heures n’était en effet peut être pas encore arrivées, et comme l’avait très justement souligné le mage elfe, il y’aurait bien d’autres moments où sa soif pourra être assouvie.
Mais les mots de la naine, ne resteraient pas en suspends, l’affront était trop important. Et elle ne pourrait le laver qu’avec son sang.
Le guerrier allait entamer une attaque mortelle, découvrant quelques centimètres de sa lame, mais étrangement le barbare blond intervint en sa faveur. Il s’interrompit dans son mouvement et observa Naskyrien surpris, de nombreuses pensées traveresèrent son esprit.

¤Ce lien existe... Et, si ténu soit-il, ce sang commun nous permet de reconnaître la valeur d’un guerrier...¤

D’un geste sec, il rengaina sa grande épée, et baissa les yeux pour croiser le regard de la naine des glaces.

- Naine, tu adresseras une prière à Kelemvor pour avoir gardé ses portes fermées. Et n’oublies pas de remercier ton compagnon rashémi. Pour une fois, ce mot n’avait pas était dit avec autant de dégoût que l’on aurait pu s’y attendre. "Ainsi que l’esclave elfe, pour leurs sages paroles."

Il s’interrompit un court instant pour que son interlocuteur, comprenne bien le sens de ses mots puis il reprit.

- Et saches qui la prochaine fois, je te tuerais quelque en soient les conséquences… Je te le promets...

Karth ne faisait jamais de promesses à la légère, et celle-là il était prêt à la tenir. Cela ruinerait certainement les plans de Seigneur Fezim, et lui apporterait la disgrâce dans cette contrée, mais le fier guerrier avait déjà décidé que toute sa puissance ne s’acquérrait pas en pays de Thay.
Voulant libérer son esprit de la fureur et passer à autre chose, il l’ignora et s’adressa au barbare. Sa voix était beaucoup plus calme et posée.

- Naskyrien... Tu avais mieux choisi tes compagnons la dernière fois. Et puisque le destin semble croiser nos chemins, je vais te donner un conseil. Évite de voyager avec des gens qui comptent plus sur ta force, que sur la leur.

Cela était gratuit, Karth n’était pas sur du résultat, mais si une quelconque méfiance pouvait naître dans l’esprit du chevelu ce ne pourrait être qu'un avantage futur...Dans le cas contraire, tout les conseils étaient bons à prendre.

e veux bien volontiers écouter tes conseils de guerrier, Karth. dit Naskyrien les yeux dans les yeux de son équivoque "frère-ennemi" . Il avait parlé à voix basse et comme si il connaissait cet homme depuis toujours.
Sortant de sa courte reverie, Nasky essaya sans grand succes de reprendre un air plus désinvolte et continua : "Pourquoi dis tu ca? TU ne vas pas voyager avec nous?
Tu verras , les petits etres sont curieux et plein de talents cachés. Il n'y a pas que la force des armes qui fonctionne, sais tu?
Il était devenu trés serieux et observa trés fort le Thayen.
"La nature est sauvage. La liberté est envoutante. La différence et le voyage apportent des changements que ma courte experience me permet déjà de sentir au plus profond de moi."
Sans se demander pourquoi (encens ou retrouvailles), Nasky était devenu profond.
"Qui peut savoir ce que nous serons demain? Dieu , Esclave un jour, roi , brigand? Sauvage en son jeune temps, lettré et meme peut être barde sur le lit de la mort où Kelemvor nous attend pour le festin final? Amoureux le samedi, décu le dimanche. Tueur le mardi et guérisseur le mercredi.
Non, Karth, l'équipe ici présente est un cadeau des dieux de tous les bords. Mon ame de Rashémi me dit que meme votre maitre n'y est pour rien. "
Nasky avait parlé sans quitter les yeux de Karth, sans larmes et sans rires. Comme si il voyait subitement la fin de sa vie et tout le déroulement qui l'avait précédé.
Nasky commencait à trouver l'odeur des fumées pas si désagréables que cela. Il en profita pour jeter un coup d'oeil à l'autre danger potentiel de la salle : la guerriere. Malgré sa ferraille qui lui servait de jupon et son manque de poil , elle avait une belle allure. Sans penser à rien et encore dans son délire existentialiste, il lui sourit paisiblement. Une pointe de de mélancolie légèrement perceptible au fond de ses yeux. D'un coup, il quitta complètement sa mélancolie et rigola à l'intention de Karth.
Alors, Karth, on va chercher à boire pour tout le monde ou on va s'entrainer sur les Gnolls avant que le grans chap... euh seigneur Fenzim pointe son capuc.. enfin, vienne nous expliquer la raison de nos présences ici? Y'aurai pas de la biere pour notre autre ami nain? Ca le dériderait un peu. Au fait il est où Barberousse que je vous le présente? ET PUIS VOUS LES AUTRES LA, CA VOUS EMBETE DE PIONCER PENDANT que, inquiets, on se tape les trois quarts de Faerun ? dit il à i'intention de Omsaht et, au passage, de sa copine demi elfe .
Si c'est pas aujourd'hui qu'on fête des retrouvailles pareilles, ce sera quand?
Tiens c'est qui cette .. euh Halfling, comme un pote..qu'on a perdu en chemin d'ailleurs. Il s'appelle Fillow, mais il a des moins grands pieds. Vous l'auriez pas dans vos cuisines?

a jeune naine était restée légèrement interloquée par la réponse quasi-stupide de son coéquipier barbare, elle n'avait jamais supposée que se serait cet homme qui saperait le peu d'autorité dans cette pièce qu'elle pourrait obtenir, puis par la phrase qu'avait prononcé celui qui apparemment pensait avoir assez de pouvoir dans cette demeure pour pouvoir impunément menacer les invités de son maître. La naine se tourna tout de même vers lui et lui répondit sur un ton qu'elle voulait calme et un peu autoritaire.

-Je dois avouer que je ne connais pas vraiment les us et coutumes de Thay mais, chez moi, il est des plus malpoli d'insulter un invité de son maître chez lui, plus encore de le menacer de mort. Je pense donc que vous devriez être capables de modérer vos réactions. Toutefois, si vous désirez réellement vous battre, c'est à dire si ceci n'était pas de la pure vantardise mais bien un défi, je vous demande de différer cet affrontement pour que nous le fassions dans un lieu qui est plus adapté au combat qu'un salon. Quand à dire que nous avons choisi Naskyrien uniquement pour sa force c'est une grande insulte que vous lui faites. Premièrement, ce n'est pas nous qui avons choisi Naskyrien mais plutôt Naskyrien qui a choisi de venir avec nous. Deuxièmement, je pense que c'est extrêmement réducteur de définir Naskyrien par sa seule force. Il a aussi un don pour la poésie et d'autres choses encore que je souhaites bien voir un jour. Quand à supposer que Baltanin et moi soyons faibles, j'ai l'impression qu'il est facile de se considérer comme puissant lorsqu'on est protégé par un mage rouge et une guerrière aussi talentueux que le sont maître Fezim et Dame Phen.
Je répète une nouvelle fois que je ne connais pas la façon de vivre thayenne. Si je vous ai pris pour un soldat au service de Dame Phen ici présente, ce qui ne semble pas être le cas vu l'ire qu'à provoqué cette idée, c'est que j'avais l'impression que Dame Phen était ici la personne qui donnait des ordres. Il me semble donc que j'ai fait une erreur et je vous demande donc d'excuser mon outrecuidance. Par contre, si vous êtes effectivement aux ordres de Dame Phen, je ne comprends pas votre colère.
La naine se tourna alors vers celle qui était toujours pour elle la personne qui avait l'autorité. Je vous demande Dame Phen de ne pas m'en vouloir, ni de lui en vouloir à lui d'ailleurs, pour mon manque de connaissance sur la façon dont vous vivez et pour l'excès de zèle, somme toute assez louable de ce fier guerrier.
Gunlann se tourna cette fois vers Naskyrien. Par contre, mon cher Naskyrien, je suis de l'avis de notre ami l'elfe qu'il vaudrait mieux laisser dormir Omsath et son amie. Je ne pense pas que leur avis soit nécessaire tant que maître Fezim ne sera pas présent. Une fois qu'il sera là, bien entendu je serai d'avis de les réveiller.

Le rôdeur souri plus amuser qu’ennuyer de la situation. Il voyait que les remarques de Gunlann n’avaient pour but que de s’imposer comme chef du groupe et que le thayen du nom de Karth voulait lui mettre en avant la puissance de son maître et montrer qu’il ne laisserait personne saper son autorité. Chose encor plus réjouissante, personne ne semblait avoir fait attention à lui et donc que si il se décidait à intervenir il aurait un auditoire des plus attentifs.

Le dernier accès d’orgueil de sa congénère fit perdre son sourire à Baltanin, elle allait trop loin et il semblait temps d’agir pour calmer les esprits.
Il sorti sa dague et sa rapière de leur emplacement et les pris par la lame. Il jeta un regard circulaire de la pièce, tendit les bras et laissa tomber ses armes.

Satisfait du bruit engendré, le rôdeur prit la parole sur un ton qu’il voulait neutre.

- Bien bien bien, il semblerait que notre arrivé ait quelque peu cassé l’harmonie ambiante et je m’en excuse. Messieurs dames, Nous sommes réunis ici parce que le maître des lieux le veut. Donc, je pense qu’il n’est pas nécessaire de s’entretuer avant que l’on sache exactement ce qu’il attend de nous. Il s’assura qu’il avait bien capté l’attention du public et poursuivit
-En attendant, je crois qu’il serait bon de se présenter. Je me nomme Baltanin du clan Barbesauvage de Sundabar. Il tendit le bras vers sa congénère. Voici Gunlann du grand glacier, tien d’ailleurs je connaît pas le nom de ton clan.
Le grand gaillard avec nous c’est Naskyrien. Nous sommes ici à l’origine pour ramener Omsath dans le nord. Maintenant, sage elfe, j’aimerais connaître votre nom ainsi que le votre noble halfeline. pardonnez moi de ne pas vous demander les votre mais d’après le début de tension que nous a procuré notre arrivé, je pense les connaître. Dit- il en regardant successivement Karth et Savvir Phen.
Sur ces mots, il repéra une place assise et se dirigea dans sa direction.

L’intervention de Daleto eut l’effet qu’il escomptait, il n’en tirait aucune fierté, il avait parlé avec son cœur tout simplement. Cependant le guerrier n’en démordait pas, comme il l’avait prouvé le matin même, il ne voulait laisser personne lui faire de l’ombre et ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse égale à une humiliation. L’elfe en était presque persuadé, il devait ne que supporter difficilement le poids de l’autorité qui s’exerçait sur lui ici. Ses démonstrations de colère partant au quart de tour en étaient la preuve. Cela pouvait s’avérer être un atout lors des jours à venir.

La première partie du discours du barbare chevelu le surpris. Comment ne pouvait-il pas se reconnaître dans le discours de ce jeune humain lui qui avait parcouru avec un plaisir incommensurable les routes du continent avant de tomber ici. Il ne porta aucune attention à la suite des divagations barbaresques non pas qu’elles soient stupides mais l’homme semblait soudain faire une drôle de réaction à la puissante magie à l’œuvre dans cette pièce.

¤ Ainsi voici le légendaire flegme nanesque … ¤ pensa l’elfe doré devant la réaction incroyable calme de la naine face à l’ultime provocation de Karth. ¤ On se croirait revenu au temps glorieux de Myth Dranor … ¤ se dit-il nostalgique devant l’éventail de race peuplant le salon. La demande de Baltanin le sortit de son soupir. Il se leva devant le nain qui s’approchait de lui et tout en inclinant légèrement la tête.
« Je suis Daleto de Leuthilspar, capitale d’Eternelle-Rencontre et de la Cour Elfique, fils de l’Année du Dragon mais enfant spirituel de celle de la Harpe sans corde. Elfe doré, création de Corellon Larethian, en quête des anciens Royaumes perdus sur Faërun et malheureusement retenu ici, dans ce royaume jeunot peuplé d’hommes dangereux mais cela vous le savez déjà … » dit-il de manière solennelle.

Entendant Gunlann continuer sans répit son agression sonore, le souvenir de la scène amusante de la place des esclaves revint à l’esprit du barbare . Peut être aussi sous l’effet d’une certaine nonchalance incompréhensible dans son cerveau qui, curieusement, ne ressemblait pas aux effet d’un quelconque alcool, même Thayen, il s’approcha gentiment du chauve. Il savait que la pie polaire, une fois lancée dans ses interminables palabres, n’écoutant pas autre chose que ses propres piaillements, il pouvait essayer de commenter ironiquement la brise glaciale et ainsi tenter de détourner la colère que les paroles de la naine ne manqueraient surement pas de provoquer sur Karth
Plus à l’encontre de ce dernier, mais sans chercher à ne pas faire participer les autres occupants de l’orgie Thayenne (en risque de devenir arène de combattants), il dit à mi voix d’un air aussi fataliste qu’amusé :

- Et voilà qu’il repart sur un monologue interminable le dindon des banquises.

A "Je pense donc que vous devriez être capables de modérer vos réactions" Nasky chuchota :
"Oui, elle s’y connaît en modération, c’est clair"

A "Toutefois, si vous désirez réellement vous battre, … que nous le fassions dans un lieu qui est plus adapté au combat qu'un salon." il répondit :
"Je te préviens, pas facile à attraper les moustiques des neiges."
Il accompagna cette remarque qu’il espéra être perçue comme hilarante d’un clin d’œil à l'encontre de Karth.

"Ce n'est pas nous qui avons choisi Naskyrien mais plutôt Naskyrien qui a choisi de venir avec nous"
"Je n’avais pas de protection contre les insectes polaires."

La naine continuait son impitoyable bavardage
Devant la référence à son art poétique, il rigola nettement plus fort et s’adressa plus distinctement à Gunlann, mais sans arriver pour autant à la ralentir.
"POETE ??? Euh, remarque, Gugu, ce n’est pas une honte. C’est peut etre pas trop utile contre une bande de Gnolls, mais on y songera, c’est promis."

Le reste des paroles bancales, euh "banquisales" de l’ "Ingaribulgaribiduletruc" commencèrent à le fatiguer.
Il regarda Karth d’un air "chien aux longues oreilles et orbites inferieurs tombants" (un cocker dans un autre monde).
"Et bla bla bla et bla bla bla."
Plus doucement et à l'unique destination des oreilles du Thayen, esperant de plus en plus toucher sa fierté et détourner son attention des paroles de Gugu, il continua :
"Tu sait, Karth, je me demande si tu n’as pas un peu raison. Malheureusement je crois que les deux fiers Rashémis que nous sommes allons devoir se taper de la naine polaire pendant toute la durée d’une sombre mission que j’aimerais bien voir commencer autrement que par un civet de pingouin à la mode Thayenne, tu vois ce que je veux dire ? Bon, soyons plus intelligents et plus fort que les commérages inutiles. Après tout, t’as l’air du genre à souhaiter autre chose qu’un emploi chez un utilisateur de magie, pas vrai ? Laissons glisser l’Ulutiu , le vent sifflant des arctiques, sur les guerriers impassibles que nous sommes."

Naskyrien eut quand même une certaine répugnance à mettre un Thayen à la même hauteur raciale que lui.
¤ Mais après tout, il serait dommage d’avoir fait tout ce voyage pour voir Gunlann finir dans l’estomac d’un Gnoll, alors autant mettre de l’eau dans le vin. C'est vrai, pauvres Gnolls!!! C'est pas parce qu'ils sont aussi vilains qu'il faut leur donner n'importe quoi à manger.¤

Ses pensées, et peut etre aussi la tension prete à exploser, furent interrompues par un lourd fracas de métal tombant derrière lui sur le sol tapissé de la pièce. Nasky se tourna brutalement vers Baltanin, le malin rodeur, qu’il avait presque oublié.
¤ Ouf, merci Balty, de prendre le relais et d’amener au moment on ne peut plus opportun cette plaisante présentation collective ¤
Il écouta le brave nain puis Daleto parler.

Baltanin, volonté : 8 (dé) + 2 >< DD 16 = échec
Gunlann, volonté : 18 (dé) + 6 >< DD 16 = réussite
Naskyrien volonté : 19 (dé) -1 >< DD 16 = réussite
Omsath, volontée : 5 (dé)+ 4 >< DD 19 = échec


Partie Romancée

- De demain à dans huit jours, il te faudra trouver ceux par qui l’épée puisse être trouvée. Dit Yaphil d’une voix grave.

- Au regret de vous interrompre…Pourquoi ne pas me charger directement de cette mission ? balbutia le jeune devin.

- Parce que tu échouerais immanquablement ! Et que ce n’est pas de cette façon qu’il a été prévu que les événements se passent.

La diva se tut, laissant un sourire mystérieux éclairer son visage. Elle savait parfaitement qu’il la trahirait. D’un geste ample elle recouvrit ses jambes à moitié dénudées de sa robe lie de vin, et s’empara d’un godet de nectar fort que lui présentait une esclave torse nue. Ramas Fezim ne put s’empêcher de jeter un coup d’oeil appréciateur envers la jeune humaine privée de libertés. Yaphil but une gorgée, fermant les yeux comme pour savourer la douceur du breuvage. Ses traits s’étaient parés d’une étrange aura, vibrante de magie.

- Quatre compagnons séparés par l’infortune, une âme écorchée en quête de pouvoir, un esprit dont les valeurs se fissureront, une beauté sauvage, une petite ombre innocente. La devineresse se tut, puis tournant lentement son visage éternellement jeune et beau vers son apprentis poursuivit d’une voix grave « Lorsque tes yeux croiseront les leurs, tu sauras de qu’il s’agit bien d’eux. »

Le thayien se courba davantage encore, et sortit de la pièce à reculons, sans jamais poser son regard sur sa maîtresse. Les portes d’acajou se refermèrent sur lui. Il se redressa, fit claquer sa cape avec emphase et sortit du palais de la zulkir après avoir traversé un labyrinthe de couloirs.

…

Narration

Saviir Phen avait regardé l’échange avec un certain sourire narquois. Cependant ses sourcils se froncèrent et elle tient ce langage à ceux qui pensaient être de nobles invités :

- Karth a raison, suivez l’exemple du rouquin...et déposez toute vos armes, sans omettre la moindre lame. S’il vous semble incorrect d’être accueilli de la sorte, sachez que des invités polis ne viennent pas chez leur hôte vêtus comme préparés au combat. Un rictus de mépris se dessinait sur son visage, tandis qu’elle se plaça en position de force, les jambes écartées, les bras croisés derrière le dos. « Effectivement les us et coutumes de Thay sont peut être trop raffinés pour les gens du Nord. Néanmoins…prenez place dans ces sofas et servez vous… »

Omsath qui, à l’image de sa compagne d’infortune s’était endormie, se réveilla subitement alertée par le ton qui montait, et apercevant les trois agents de la compagnie des marches se jeta à leur coup, tour à tour, les abreuvant de souhaits de bienvenue. Son visage rayonnait d’une joie sans mesure lorsqu’elle embrassa Baltanin sur les deux joues, et proposa aux deux autres de s’asseoir et de faire plus ample connaissance avec ses nouveaux amis. Son état était sensiblement en désaccord avec son caractère habituel.

- Suffit ! Déclara Saviir d’une voix claire et ferme. Elle n’avait aucun besoin de crier pour que son ton se couvre d’autorité. « Combien de fois devrais je vous rappeler votre position ! Faudra t’il que l’on vous traite comme les autres esclaves pour vous faire souvenir que vous en faites partie ! Karth, ramasse les armes et range les dans la salle de garde ! »

Ramas Fezim

- De toute façon ces armes vous seront parfaitement inutiles. Déclara une voix dans leur dos. Le mage rouge s’avançait doucement dans la pièce, la porte qui avait laissé passé le trio se refermait d’elle-même sur lui dans le bruit léger d’une clef qui fait un tour. - Les questions embarrassent votre esprit, n’est ce pas ? Serais je donc occupé à rassembler un groupe d’aventurier à moindre coût ? Poursuivit la même voix, mais cette fois de derrière le rideau par lequel avait disparu tout à l’heure la fière guerrière. Deux Ramas Fezim se tenaient à présent dans la même pièce, tandis qu’un troisième apparaissait à la suite du second. - Ai-je une mission à vous confier ? Vous ai-je fait venir pour une raison obscure que seul peut connaître un mage cruel tel que moi ? Le ton ironique était empreint d’emphase, et d’un mystère envoûtant. « La vérité est tout autre…et vous surprendra davantage. Vous êtes venus à moi, car le sort vous a désigné. » -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

Le salon était à présent empli d’une demi douzaine de mages rouges parfaites répliques de Ramas Fezim dont il était impossible de deviner l’original, tous somptueusement vêtus d’une robe de brocard rouge, et exécutant exactement les mêmes gestes.

Ramas Fezim

- Songez donc à la façon dont Barbesauvage s’est adressé à moi. Comment aurais je pu lui refuser une entrevue ! Cette belle femme est donc votre amie…Hélàs, elle ne repartira pas de sitôt dans le nord. Elle m’appartient désormais, et je compte bien amortir son coût. Il s’esclaffa bruyamment sachant parfaitement que ces paroles rendraient fou de rage Gunlann et Naskyrien, que les effets des encens n’avaient pas influencés. « Je plaisante…A vrai dire, votre belle amie m’aime déjà.…N’est ce pas ma douce ? » -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

D’un pas traînant trois répliques s’approchèrent d’Omsath, l’entourant et la cajolant. L’une d’elle prit sa tête entre ses mains et collant son front contre le sien chuchota quelques paroles incompréhensibles. Daleto ressenti une aura magique entourer l’esclave et son propriétaire. Leurs yeux clos vibraient étrangement, comme si des informations étaient télépathiquement échangées. Au bout de quelques instants, ils se séparèrent. Omsath avait un visage grave, et d’un ton déterminé déclara :

- Tant que je n’aurai pas réussis cette mission, je ne rentrerai pas chez moi. C’est une promesse.

a naine avait commencé, à l'image de son camarade, à se débarrasser de ses armes posant lentement sa lance sur le sol lorsque le mage, ou plutôt les mages, étaient entrés. Ceci l'avait empêché de saluer l'elfe qui s'était présenté. Elle finit donc l'action qu'elle avait commencée et fit une révérence vers maître Fezim avant de s'asseoir à la place que lui désignait la puissante guerrière en noir. La naine avait remarqué l'odeur étrange et entêtante qui baignait la pièce mais son entrainement à la survie contre les méfaits de la magie fit son œuvre. Elle ne releva pas le sarcasme dans la voix de Dame Phen, pas plus qu'elle ne tiqua lorsque celle-ci maltraita verbalement Omsath, tant pour tenter de calmer la situation qu'elle avait passablement envenimé que par respect pour celle qui, même si elle ne l'appréciait pas était une personne de pouvoir. Elle ne fut pas vraiment étonnée de voir la façon dont se comportait la prêtresse de Heaum sachant que l'odeur était rendue envoutante par une puissante magie.
Elle se décida à répondre en premier au puissant mage, n'étant pas certaine que ses équipiers avaient eux aussi échappés aux effets de l'odeur.

- Maître Fezim, je ne doute pas des pouvoirs du destin pas plus que je ne doute de vos capacités. C'est pourquoi je me demande ce qui vous pousse à demander notre aide alors qu'il me semble clair que vous seriez autrement plus capables d'accomplir n'importe quelle mission que toutes les personnes, Dame Phen exceptée peut être, présente dans cette pièce? Evidemment vous n'avez pas à vous justifier devant nous et vous n'êtes aucunement obligé de répondre à ma question si cela ne vous sied guère. Toutefois, vous avez besoin de nous, il me semble, et nous avons besoin de votre aide. Je pense donc que nous devrions pouvoir nous entendre. Je suis consciente que vous pourriez nous forcer à faire ce que vous voulez mais je me dois de vous dire que je suis personnellement prête à tout ce qui est possible à un être mortel, tant que cela ne va pas à l'encontre de mon essence, pour obtenir la délivrance de mon équipière ici présente.

La naine se tut ensuite consciente qu'elle venait encore de prononcer une longue tirade, chose qu'elle avait par trop l'habitude de faire. Elle venait de donner ses exigences, même si il était évident que le mage rouge n'avait pas à s'y plier étant en situation de force, et, pour l'instant au moins la vie d'Omsath passait avant tout même avant la réussite de la mission que leur avait donnée maître Frolamin Dagarkin.